Ça rit, ça boit, ça gueule. Assez pour qu’on puisse même le trouver mignon. Charmeur aux yeux de l’océan qui profite du temps présent. Il rit beaucoup, il boit beaucoup, il les regarde tous, ces gens, tous un à un derrière son rire enfantin. Parce qu’on vit, parce qu’on rit, on boit surtout, parce que ça tourne la tête, ça fait oublier. Presque attachant le joli minois qui les attrape d’un clin d’œil et de ce sourire pur. Il les regarde tous l’admirer ou le détester à leur façon, ça le fait rire, ça le fait même chanter parfois. Il aime ça provoquer, inviter, se la jouer. Il aime les femmes, les porter à son bras, les regarder, les apprivoiser. Il aime qu’on le regarde, il aime jouer. Il rit beaucoup le russe, il se fout aussi beaucoup des autres. Et parfois résonnent les coups, puis ça grogne, ça se blesse, pour un mot, pour un truc qui le fait sauter de son siège. Les mains toujours abîmées, il cogne à s’en faire tourner la tête. Parce qu’il est plus facile d’user des poings que des mots dans son monde, il est plus facile de violent que d’être doux, alors souvent il est brusque, et il s’en fout. Il le dit haut et fort, comme un peu tout. Parce qu’il prétend être le roi du monde, il les défie de ses armes qu’il croit plus fortes que tout. Il les nargue, il ordonne. Le contrôle, c’est sa came, ça  l’excite, ça le rend fort. Le regard droit, le menton levé toujours, et ce sourire au coin des lèvres, il a la rage de vaincre et de gagner, de réussir. Parce qu’il n’a rien à prouver à personne si ce n’est à lui-même. L’indépendance lui colle au corps malgré l’instabilité de ses états. Et souvent, on voit l’enfant dans ses yeux, l’enfant-démon qui t’attrape sans pouvoir jamais te lâcher. Il sait ce qu’il dit, il aime ce qu’il fait, leur parole ne vaut rien et il aime le clamer. Il gueule fort, et il sait se faire discret. Il sait aussi montrer ce qui est à lui et pas aux autres, il garde pour lui ses trésors et quelques privilégiés verront en ses yeux qu’au fond, il vaut de l’or.