La lueur dans ses yeux avait changé, passant en un rien de temps de la colère à la tristesse de constater sa situation. Elle était la patience féminine, il était la puissance masculine. Elle était dominée, seule dans son combat pour retrouver la flamme et l’amour perdus dans tant de violences et de mauvais sorts. Elle pencha la tête sur le côté, respirant bruyamment à travers ses lèvres gercées par ses baisers, reprenant le souffle dont elle manquait tout comme l’envie de continuer à se battre. Pourquoi lutter ? au fond d’elle, hojoo sentait que c’était bien la dernière fois qu’elle verrait rei, la dernière nuit qu’elle ferait avec lui. c’était aussi pour cette raison qu’elle avait baissé sa garde, désireuse de goûter une dernière fois à la passion du premier garçon dont elle était tombée amoureuse. Plus jamais. Plus jamais elle ne s’autoriserait à chérir quelqu’un de cette manière si pitoyable, si aveugle. Demain, la jeune fille sera partie, aura choisi de changer de vie, de quotidien. La pression n’était pas tenable et les larmes avaient cette pincée de lassitude dans leur texture. Hojoo sentit sa peau enfin contre celle du japonais alors qu’elle fut trainée sur le canapé qu’elle conquit facilement. Ses cheveux se relevèrent lorsqu’elle se coucha avant de laisser rouler quelques sanglots le long de ses joues creusées par le combat. Elle glissa ses mains dans le dos du garçon, abattue et vaincue par ses mots ; qu’allait-il se passer si elle l’abandonnait maintenant ? mais une personne blessée ne peut pas en sauver une autre, ça ne pouvait pas marcher. Hojoo souleva ses cuisses avant de planter ses crocs dans l’épaule de rei avant de souffler un faible « non » à peine audible. Elle n’était plus à lui, puisque quelque chose en elle s’était brisée, quelque chose qui était le pilier de leur relation, qui la faisait tenir fidèle et aux côtés du bourreau. Mais la belle ce soir, s’accordait le seul moment où elle avait l’impression de compter pour rei. Alors, elle se redressa légèrement, ôta son sous-vêtement avant de passer ses mains sur les flancs de sa furie, déboutonnant, dans un soupir voluptueux, son jean qu’elle fit glisser à ses chevilles. Elle ferma les yeux, toujours aussi sensuelle dans sa détresse, toujours aussi belle dans son malheur. Hojoo roula ses pupilles assombries vers le corps marqué de son aimé et le fit tomber sur le canapé à son tour, surplombant désormais son torse et la naissance de ses cuisses. La reine posa ses lèvres abimées sur ses épaules, descendant sur chaque cicatrice qui était à sa portée qu’elle embrasa sous des gâteries légères. Ce geste était simplement une manière de faire comprendre au garçon que pendant des semaines, elle l’avait aimé, désiré ses imperfections, été enivrée de ses marques et de ses colères. Mais que cette folie l’avait détruite. « - possède-moi. » souffla la belle au creux de l’oreille de son amant. Possède-la une dernière fois.

Wearing. | 2011년 ~ On ne possédait pas des gens, mais Rei ne le savait pas. Égoïstement, il se disait que Ho Joo était sienne, la sienne, celle qu'il pouvait manipuler et briser comme bon lui semblait. C'était cruel, elle était presque trop belle pour qu'il ait le droit de la toucher. Trop belle, trop douce et trop fragile. Mais Rei cassait tout ce qui comptait pour lui, qu'il le veuille ou non. Et consciemment ou inconsciemment il brisait ce qu'il avait un jour aimé chez la jeune femme... Il en venait même à se demander s'il l'avait un jour aimer, et si ce n'était pas un tour de son esprit pour le briser davantage, pour le détruire un peu plus. Le souffle court, il parcourait le corps de la jeune athlète, sa bouche et ses mains abîmant un peu plus le cœur de la belle. Il la laissa lui ôter son pantalon, le corps tendu d'excitation à l'idée de la posséder un peu plus, ignorant que ce serait la dernière fois. Un frisson parcouru son échine lorsqu'il l'entendit murmurer à son oreille. Un sourire carnassier aux lèvres, il inversa leur position avec fermeté mais non sans douceur. Sa main glissa le long de sa jambe, jusqu'au creux de son genou. D'un geste, il la fit encercler sa taille, puis laissa sa main descendre le long de sa cuisse, jusque son intimité. Il lui sourit, un sourire à la fois tendre et tordu, parfait reflet de ce qu'il était devenu. Tout en la caressant, il se pencha pour retrouver ses lèvres dans un baiser passionné et fiévreux. Il vint se placer entre ses cuisses, les écartant plus ou moins de force. Il la dominait, dans tous les sens du terme, et il jubilait de cette main qu'il avait sur leurs ébats mais aussi sur leur relation. Sa main qui gâtait l'intimité de la belle quitta son écrin chaud et humide pour s'en prendre à la poitrine non pas moins sensible de Ho Joo. « Tu es tellement belle quand tu t'abandonnes... » Surtout lorsqu'elle s'abandonnait à lui. Il s'amusa à coller son bassin à celui de l'étudiante, sans pour autant la satisfaire et entrer en elle. Au dessus de tout ça, il voulait jouer avec sa frustration, et l'entendre le supplier.    

C’était une triste constatation de ce qu’elle était devenue. Allongée là, à fixer, de ses yeux à demi-fermés un homme qui allait une nouvelle fois abuser de son amour et de son affection. Pourtant, un air d’abandon s’affichait malgré elle, sur cette mine toujours aussi fiévreuse de maux cependant différents. La fin était proche. Leur mort imminente ; aux deux tourtereaux devenus alors étrangers, ennemis et puis amants. Et enfin poussières. Hojoo se laissa emporter, et remercia presque son désir de rendre la chose plus facile, dans les bras de rei, glissant ses mains autour de ses flancs pour l’attirer un peu plus à elle. elle voulait se cacher sous ce corps, cacher une intimité et une distance qui s’était creusée aussi facilement que la destruction entre eux. D’un côté, la coréenne était fière de savoir qu’elle trouverait la force de partir après cette dernière possession, mais de l’autre, elle ressentait une folle envie de guider son homme sur le fait qu’elle allait l’abandonner. Et comme le disaient si bien les mots du japonais, elle était magnifique quand elle se soumettait, mais se retrouverait davantage désirable lorsqu’elle passera la porte de cet appartement pour laisser l’homme seul. En attendant, la danseuse sentit son souffle se raccourcir, son corps se dandiner sous les traitements infâmes et délicieux de mains qui la connaissaient si bien. Elle tira les mèches noiraudes de son éphèbe vers l’arrière, captant alors la pointe de cruauté dans son visage tandis que sa main libre vint appuyer sur sa chute de reins pour que son membre trouve le chemin de son propre plaisir. « - pitié… » souffla l’acrobate alors qu’une de ses longues jambes se tendit dans une pulsion brûlante et sensuelle. Elle simula une dernière fois la dépendance, chiquant le lobe de rei entre ses dents, lui incommodant encore de venir prendre ce qu’il venait chercher à chaque fois qu’il rentrait ivre le soir et qu’elle était déjà endormie. Hojoo souleva violemment son bassin dans un second spasme, raillant discrète contre sa peau ; elle n’en pouvait plus d’attendre ce seul moment où le jeune adulte montrait encore quelques signes d’intérêt pour elle.

Wearing. | 2011년 ~ Tellement aveuglé par sa soif d'endorphine et par la sensation grisante qu'il ressentait à dominer et exercer son soit disant pouvoir sur Ho Joo, le japonais ne s'imaginait pas un instant qu'elle pouvait le quitter, ni même qu'elle puisse simuler cette envie de lui, ce besoin de lui. Trop sûr de lui, trop inhibé par la prise qu'il avait sur elle, la chute n'en serait que plus brutale, plus destructrice, c'était peut-être ce qu'il cherchait au fond... Il entra en elle sous son impulsion, un sourire malsain aux lèvres en l'entendant le supplier. A un rythme mesuré, les coups de reins de Rei étaient profonds et intenses, pas encore brutaux mais ils pourraient le devenir. Son souffle était rauque, et il poussait des grognements de satisfaction lui donnant un air presque bestial. Son désir pour elle était violent, autant que sa personnalité, autant que la souffrance qui le dévorait. Le visage perdu dans le cou de la belle, il embrassait et mordait sa peau, se moquant bien de marquer sa peau de lait. Une de ses mains malmenait sa poitrine, alors que l'autre s'accrochait à sa cuisse, la remontant comme pour mieux sentir les mouvements de leurs deux bassins à l'unisson. « Dis moi qu't'aimes ça... » Il grognait contre sa peau moite et salée. « Dis moi qu'tu m'aimes. » En avait-il besoin ? Oui. Non. Ça le rassurait. Il se disait qu'elle ne pourrait pas le quitter, qu'elle avait trop besoin de lui. Si quelqu'un avait besoin de lui comme Ho Joo, alors il n'était pas une sous-merde, ou elle était pire que lui. Qu'est-ce qui était le plus rassurant ? Il ne saurait le dire. Perdu dans son corps et dans cet instant, il s’enivrait des sons de plaisir qui sortaient de la bouche rougie de la jeune femme, des sons humides de leurs corps qui se rencontraient dans cette danse brûlante et passionnée, de la vision de son corps qui se cambrait. Sa dépendance aux dérivés d'opiacés était plus forte, mais se perdre en Ho Joo restait un sacré shoot. Sur cette pensée, il accéléra le mouvement de son bassin contre celui de la belle.

Son intérieur la brûlait. Son cœur se heurtait à des sensations qu’elle avait jadis appréciées. Elle fermait les yeux, laissa son corps se soulever sous des tressautements qui la faisaient gémir. Geindre. Souffler. Elle avait mal. Mais elle aurait tout donné pour que ce moment ne cesse jamais. Elle aurait tout fait pour avoir encore dans sa tête, l’image d’un homme qui l’aimait vraiment. Hojoo, la gamine, l’enfant qui s’était accrochée à un être qui s’autodétruisait. Et plus ses hanches la frappaient, plus elle jugeait sa détresse : elle n’aurait jamais pu le sauver, le sortir de la dérive. Rei s’était condamné seul, avait renoncé à se battre de son propre chef. Et désormais, il avait poussé son pilier vers la sortie. Pourtant les mains délicates de la brune ne cessaient de caresser son dos, de torturer sa chute de reins. Ses lèvres ne s’arrêtaient pas de murmurer de légères plaintes. Ses yeux ne pouvaient s’ouvrir tant elle était à la fois heureuse et apeurée de ressentir enfin quelque chose. Une sensation qu’elle aurait préféré vivre autrement. Ses doigts vinrent trouver une des mains de rei, celle qui soutenait fermement sa cuisse. Elle en entremêla les muscles pour le rassurer malgré elle. il allait se retrouver seul. Mais tout ira bien. Ses sourcils se froncèrent alors, et, dans la dernière once de courage qui lui restait, hojoo eut la force d’ouvrir la bouche pour murmurer : « - je t’aime. ». sa main libre tira aussitôt sur les cheveux du japonais, exerçant une pression pour s’empêcher de craquer. C’était terminé. L’acrobate savait qu’elle ne serait plus jamais amenée à lui avouer ce genre de choses. Quelque chose était mort ce soir. quelque chose avait disparu pour de bon malgré l’intimité si rare de leur moment. elle ne voulait plus se battre. Elle ne voulait plus renoncer à une liberté qui lui tendait les bras malgré que le moment ne soit pas réellement propice. Elle l’aimerait toute sa vie c’était certain. Et, dans son doute immortel, hojoo préféra s’abandonner complètement à la délicieuse torture brûlante que lui offrait son amant, les jambes relâchant le plaisir sous des tremblements conséquents ; elle avait cédé à son désir enfoui. Le dernier souffle de vie qui lui restait.

Wearing. | 2011년 ~ Rei était complètement perdu en elle. Perdu dans ce qu'il ressentait, dans ce plaisir, cette envie de destruction. Au fond, Rei n'était plus. Depuis quand ? Lui-même ne saurait le dire. La mieux placée serait sans doute Ho Joo. Elle l'avait vu tomber, elle avait tendu la main, elle avait essayé de le relever. Et si Rei avait pris sa main, ce n'était que pour l'entraîner avec lui. Enivré par la chaleur de sa peau, le son de ses gémissements, la vision de son corps tordu par le plaisir, le japonais se sentait lui-même perdu dans un flot de sensations qui menaçait de le submerger. Et il le voulait. Il voulait se perdre dans ces quelques secondes de pure extase, ce shoot naturel d'endorphine, rien ne compterait que ce moment. Il ignorait que Ho Joo s'abandonnait à lui pour la dernière fois, qu'elle le laisserait ensuite se perdre dans sa noirceur, dans les bras de femmes qui ne feraient que lui mettre la tête sous l'eau. Était-elle la seule qui était capable de le sauver ? Seul l'avenir le dirait. Elle entremêla leurs doigts, et Rei intensifia les mouvements de son bassin contre celui de la belle. Sa peau était blanche, tendre, trop tendre pour lui. Elle était trop belle pour lui, trop pure pour lui. Et pourtant dans son égoïsme si caractéristique, il aimait la posséder, la salir. Un rictus déforma ses lèvres alors qu'il s'accrochait à ses cuisses et en même temps à sa main. « Je sais... » Il savait qu'elle l'aimait, il l'utilisait contre elle. L'aimait-il en retour ? Peut-être. En quelque sorte. Il ne savait plus ce qu'il ressentait à part la douleur et la folie. Le plaisir finit par le submerger en la sentant soudain si étroite autour de son membre alors qu'elle même atteignait ce point de non retour. La petite mort dit-on... Il s'y abandonna, accueillant cette petite mort comme une vieille amie salvatrice. Un gémissement rauque passa la barrière de ses lèvres entre-ouvertes, qui vinrent ensuite attaquer la peau de l'épaule Ho Joo dans des morsures et des baisers épuisés alors que mesurant sa charge il se laissait aller contre elle. Il remonta sa bouche le long de sa mâchoire, malmenant sa peau tendre pour arriver à son oreille. « C'est comme ça que je te préfère. » Lui appartenant, étant sienne, sous son contrôle... Le malade Rei ne réalisait pas qu'en fait elle lui résistait, que c'était en fait elle qui avait la main. Il se retira finalement d'elle, se sentant à nouveau vide et fantomatique. Grâce à elle, l'espace d'un instant il avait existé.

Elle était allongée là. Le corps abandonné, l’esprit gardé sur sa fuite. Elle en rêvait de ce moment. où enfin, elle aurait su prendre la décision de l’abandonner. C’était ce qu’il fallait faire. Pour sa vie. Sa survie. Elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour le garder ardent mais elle avait échoué royalement. Rei s’était condamné lui-même à souffrir, refusant de se hisser à une main tendue. Préférant de loin l’obscurité des abysses de la douleur. Hojoo était trop jeune pour plonger dans un inconnu qui la boufferait. Elle voulait exister, faire des études, danser, travailler. Mais au fond d’elle, elle savait pertinemment qu’elle n’aimerait jamais quelqu’un autant que rei. Il avait été le monde autour duquel elle avait tourné pendant des mois. elle était sa lune bien plus que son soleil mais elle était. La danseuse ne répondit pas au souffle du japonais. Que pouvait-elle dire ? qu’elle resterait sienne, pleine et entière alors que passé le pas de la porte elle prendrait la fuite ? il se détacha, elle resta un moment immobile avant de finalement filer dans la salle d’eau, fixant son reflet dans le miroir. Son cou blanc, décoré de tâches brunes ; il aura finalement réussi à la marquer jusqu’au bout. Hojoo revint dans le salon quelques secondes plus tard et ramena ses cheveux bataillant dans un chignon, enfilant vêtements et chaussures. Elle avait tant envie de lui dire adieu. Mais ce sera sans un au revoir qu’elle partira. Ses yeux effacés fixèrent un moment l’homme qui se tenait contre le meuble, comme si plus rien, à nouveau, ne comptait. Sa haine avait disparu, sa jalousie s’était envolée quand la coréenne repensait à cette femme qu’il avait tenté de séduire, cette femme qu’elle avait sauvée d’une certaine manière. Quelque chose venait de mourir en hojoo. Elle s’empara de sa veste et glissa « - à bientôt. » avant de se retourner. Quittant l’homme qu’elle avait chéri tant de fois. plus de larmes. Plus de cris. Simplement l’abandon, le silence. Elle était austère, et pourtant elle savait qu’un destin plus lumineux l’attendait bientôt. Rei n’était pas dans cet avenir. Il n’appartiendrait qu’à son passé. peut-être un jour lui pardonnera-t-elle, d’avoir voulu la faire sombrer. Peut-être qu’un jour elle pourra le regarder en face en se disant qu’elle a fait le bon choix. un mal pour un bien. Une mort pour une vie. Une cassure qui mettra des années à se refermer. Et un nom. Un homme. coupable d’avoir eu mal, et une femme, condamnée pour avoir aimé à en perdre haleine.