a little talk
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a little talk | Lun 28 Nov - 21:07 Citer EditerSupprimer
Elle ne menait pas toujours une vie exemplaire. Elle ne prenait pas si souvent soin de son corps, ou de son âme. Elle boit, fume, s'enivre, de toute les débauches possible et imaginables. Elle traîne sa carcasse misérable à chaque pas, comme une épreuve, sans même s'en rendre compte. On ne soupçonnerait pas un cerveau déviant, ni même un cœur empoisonnée derrière ces jolis sourires.
Aujourd'hui, elle ne voulait pas suivre ce rituel d'autodestruction. Yon s'était accordé un peu de temps pour faire du sport, ce qui lui arrive rarement. Deux écouteurs aux oreilles, et la voilà en train de s'activer sans faire attention à ses confrères et consœurs dans le gymnase. Ca lui vidait l'esprit, peut-être moins bien que la marijuana, mais elle se défoulait assez pour rentrer chez elle la tête légère. C'était le genre de soirée où personne ne devait se mettre sur son chemin, où la solitude lui faisait le plus grand bien. Elle ne répondait pas au téléphone, ni même à ces voix connues qui l'interpellaient dans les couloirs.
« Le gymnase ferme dans 15 minutes, dernier rappel ! »
Sur ses derniers exercices de gainage, la métisse aperçut des petits groupes se diriger vers la sortie ou les douches. Elle décida donc d'en rester là, après deux heures intensives.
La douche froide eut l'effet d'une délivrance sur elle, et elle se prélassa sous le jet d'eau pendant quelques minutes, jouant entre les températures. Le parfum exotique de son gel douche l'apaisa d'avantage et soupira d'aise avant d'enrouler la serviette autour de son corps et de sortir pour se préparer à prendre la route. Mais ça, c'est sans compter le fait qu'elle n'avait pas attendu les précédents messages du personnel.
Car en effet Yon se retrouva bêtement dans les vestiaires vides et à peine éclairées de la faculté... encore en serviette. Bon sang combien de temps avait-elle mis à se doucher ? Pas plus de cinq minutes ?
Non, 20 en vérité. Et personne n'avait fait attention à sa présence visiblement. Tout comme elle le faisait avec autrui. « Fais chier ! » siffla-t-elle entre ses dents. Ses pieds encore humides l'emmenèrent vers le gymnase lui même, plongé dans la pénombre. Les couloirs de l'université étaient eux aussi éteint, elle en déduit ( avec l'heure ) que tout le monde avait mis les voiles. Mais merde, c'est sensé arriver que dans les films ces situations.
En se retournant, Yon eut un sursaut et elle retint sa respiration en aperçevant une silhouette masculine au fond de la salle. Plissant les yeux, elle s'avança pour essayer d'identifier la personne. « Je crois que nous sommes coincés...» Une fois plus proche de lui, elle soupira en regardant la porte de sortie. « Il doit y avoir un moyen d'avertir quelqu'un ou de sortir ceci dit, ce n'est pas possible. » Un regard, plus attentif. Sa voix se fit un peu plus basse. « Lân.. ? »
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Re: a little talk | Dim 4 Déc - 15:49 Citer EditerSupprimer
Derrière le peintre en toi se cache un enfant amateur de football. Un petit insouciant qui adorait courir après une balle et ne penser à rien d'autre que de marquer un but. Un petit qui est devenu un peu plus grand. Un grand qui courait et qui ne qui ne pensait à rien d'autre que de réussir à se cacher des adultes. Et parfois tu espérais bien plus qu'une cachette, réussir à t'échapper. La seule course à gagner qui t'importais c'était celle contre des épiciers et parfois des policiers. Un adolescent laissant l'insouciance et le ballon derrière lui.
Alors quand tu passes devant le gymnase c'est le souvenir de toi plus jeune qui n'a plus le cœur à s'amuser qui vient te hanter. S'amuser c'est la vision innocente que tu gardes du sport aujourd'hui encore aujourd'hui. (Même s'il faut bien avouer qu'avec l'âge et la maturité tu as un avis bien tranché et tranchant du sport de haut niveau.) Aujourd'hui, tu fais un peu plus que passer une énième fois devant le gymnase sans t'y arrêter, t'y rentres. Tu y rentre parce que des amis veulent faire une petite partie de football (le terrain est déjà occupé par les clubs) pour passer le temps, pourquoi pas. (à force de te le proposer il faut bien que tu finisses par accepter) Le vrai pourquoi, c'est parce qu'en ce moment (et plus que jamais) tu as besoin de te retrouver un peu avec le gamin que tu étais. Pour un temps, laisser de côté le jeune homme désabusé que tu es.
Le temps passe, mi-temps, tu ne t'en sors pas trop mal. Il est pas si mal ce tête à tête interne alternant passé et présent. Le passé pour oublier le présent, comme quoi. Une annonce résonne, le gymnase ferme dans quinze minutes. Quinze minutes pour finir le match, sur une victoire, toi qui n'a pas l'esprit de compétition tu t'amuses à le feindre. Avec tes coéquipiers tu provoques l'autre équipe et inversement, c'est plutôt drôle de vous entendre. En dehors de tes amis tu n'entends rien, tu n'écoutes rien, pour toi comme pour eux il n'y a que vous dans le gymnase. Ce qui n'est pas tout à fait faux, le bâtiment est presque vide, encore cinq minutes. Le match se termine sur une égalité, certains veulent jouer aux prolongations dehors, se sera sans toi. Pas de mauvaise fois, tu as déjà quelque chose de prévu, une prochaine fois. Tu te proposes pour ranger le matériel, ton équipe elle, qu'elle aille te venger, tu souris.
Quelques minutes plus tard, tu souris un peu moins. Beaucoup moins quand tu te trouves bloqué dans le petit local à ballons. La porte s'est refermée dans ton dos, tu essayes d'ouvrir mais la porte est coincée. « Sérieusement ? » Tu donnes un coup de pied violent dans la porte. Le geste qui ne sert à rien mais qui calme un instant. Un instant de calme. Nouvel essai, enfin dehors. Presque dehors. Plus de lumières, plus personne, juste un gymnase vide et toi à l'intérieur. Tu avances sans savoir où aller, tu sais juste où sont les cages mais pas sûr qu'elles te viennent en aide. Quelqu'un que tu n'arrives pas à apercevoir te parle. Il y a plus d'une personne, tant mieux. Tu te rapproches. Tu connais cette voix, Yon. Elle te reconnaît. « C'est moi. » Tu reprends « Alors on est vraiment coincés ? » Plus ou moins une question rhétorique pour briser ton silence. « On aurait pu tuer le temps en faisant connaissance mais on se connaît déjà. » pas vraiment drôle la plaisanterie sous l'effet de la surprise.
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Re: a little talk | Mar 20 Déc - 1:35 Citer EditerSupprimer
L'obscurité cachait ce léger sourire en coin qu'affichait la belle à la blague de l'étudiant. Oui, ils se connaissaient déjà. Pas très bien, mais pas mal non plus. Lân et Yon, c'était une relation qui n'avait simplement pas fonctionné. Cela aurait pu, sans doute. Mais c'est compliqué. Autant que c'est dommage. Il était parti par simple fierté. Mais elle n'avait pas eu le temps d'être triste : puisqu'il ne lui avait laissé le temps pour rien. Et comme c'est cocasse : les voilà enfermé tout les deux pour un durée indéterminée.
Yon restait planté là, le corps humide et enrobé dans sa serviette chaude, comme si elle allait pouvoir sortir dans la seconde. Il ne pouvait pas vraiment la voir bien sûr, mais ce n'est pas comme si il ne l'avait jamais vu aussi peu vêtue de toute façon. Bien que leur « relation » ait été courte, ils avaient quand même partagés moments intimes, qui leur étaient propres.
« Je n'en reviens pas que ça puisse arriver... » Enfermer un élève c'est une chose, en enfermer deux c'est une autre histoire. Un long soupir s'extrait du plus profond d'elle même et en passant une main sur son front elle quitta sa place pour retourner s'habiller... sans un mot. La situation ne la rendait pas plus mal à l'aise que ça, mais elle avait terriblement froid. Yon grelottait dans les vestiaires et après s'être rapidement séché corps et cheveux, elle s'empressa d'enfiler des vêtements pour se réchauffer.
Bras croisés, elle rejoint son compagnon de mésaventure et s'assied dans un coin pour ne pas avoir trop froid. « Excuse moi, je sortais de la douche quand je me suis aperçu de la situation... » Un faible sourire dans sa direction, puis elle se rappelle qu'il ne le verrait sûrement pas. Dommage. Elle aimerait bien le voir sourire lui aussi, en sa présence. Ca lui ferait penser qu'il ne la déteste pas. Contrairement à ce qu'il lui a laissé pensé il y a de ca quelques semaines...
Yon essayait désespérément de manipuler son téléphone pour avoir du réseau, mais il n'en avait jamais dans cette partie de la fac : quelle chance ! Passer un appel était leur seul chance de sortir d'ici dans l'heure qui suit. « Dis moi... tu captes quelque chose avec ton téléphone ici ? »
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