sombre
-50%
Le deal à ne pas rater :
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer HD9200/90 Série 3000
54.99 € 109.99 €
Voir le deal


    :: Défouloir :: 2017

close to the heart (+) MIN RI

Invité
Invité
avatar
 
close to the heart (+) MIN RI | Mar 29 Nov - 17:17
Citer EditerSupprimer
Malgré la main de l'ombre sur un muscle battant, tu as été une évidence. Un regard, un simple regard, m'a fait comprendre que tu étais plus importante que je ne l'imaginai. Et une émotion que jusque là je m'interdisais s'est épanouit dans mon être à l'agonie. Mais ce sentiment, d'une rare intensité, n'était guère ce que j'imaginais. Tu étais cette moitié perdue, cette réponse au vide, cette couleur en hiver, cette chaleur dans le néant. Mais comment réellement retrouver un lien qui nous a été volé ?



« Ne bouge pas. » soufflai-je en réglant l'objectif sur sa frimousse. Ses grands yeux sombres se posèrent sur moi, attentifs, puis elle pencha la tête pour marquer son incompréhension. Du moins l'imaginais-je. J'esquissai un sourire léger, presque imperceptible et reculai doucement en prenant appui sur mes jambes pliées. Ainsi accroupis, le regard planté dans le sien via l'objectif, j'appuyai. Un éclat de lumière l'illumina, immortalisant un moment que la réalité s'empressa de dérober. La belle s'agita et recula. Je sifflai légèrement entre mes lèvres pour capter de nouveau son attention. Dès que ses prunelles d'un noir mordoré se posèrent sur moi, je levai la main, puis la baissai. Obéissante, elle se tendit et s'allongea sur le sol. Je m'assis en tailleur sur le carrelage froid et m'apprêtai à appuyer de nouveau quand la sonnerie de mon portable me fit sursauter. Réprimant un soupir, je plongeai la main dans la poche de mon jean pour en extraire mon téléphone portable, que je coinçais entre mon épaule et ma joue. L'appareil était froid mais ce fut bien moins désagréable que cette lame de fond glaciale qui m'inonda quand sa voix résonna dans l'appareil. Je me tendis. J'en oubliai mon modèle, j'en oubliais le sourire et la passion. Un voile d'obscurité se posa sur mes traits, que chacun de ses mots alourdit. « J'arrive. » Sans m'éterniser, je raccrochai. J'enfouis l'appareil dans mon blouson que j'enfilai, rangeai mon matériel dans mon sac que je passai autour de mon épaule, et après une caresse robotique sur la tête du chien, quittai les lieux. Le vent glacial me cueillit dès que je posais le pied dehors. Je fis basculer ma capuche sur mes cheveux noirs et partis d'un pas souple mais rapide. L'idée même de la voir me révoltait et la nausée effleura pernicieusement ma langue, comme pour narguer mes sens. J'inspirai profondément, rejoignis la rue et hélai un taxi dans lequel je m'installai dès qu'il s'arrêta devant moi. La portière claqua, l'automobile démarra et les paysages défilèrent. Mais je ne voyais ni immeuble, ni population. Derrière la vitre légèrement embuée, je ne percevais que les images floues de mon enfance. Telle qu'elle fut, telle qu'elle aurait pu être. Je soupirai, frappai le siège de ma tête et fermai les yeux. J'en étais incapable. J'entrouvris les lèvres, inspirai. Mais la tension se refusait à refluer et marquai durement ma mâchoire contractée. Sombre, je tournais la tête vers l'extérieur lorsque la voiture s'arrêta devant un petit café. Je payai la course, descendis et me dirigeai vers l'établissement d'un pas raide. Elle était assise au fond de la salle et sirotai son verre comme une automate. Je slalomai entre les tables, le cœur alourdit par une colère familière. Une émotion sourde qu'elle n'aperçut qu'au dernier moment, alors que je m'installai en face d'elle. Les rares couleurs qui marquaient ses joues s'effacèrent sous le choc et un profond mal être noircit ses yeux noisettes. « Tu n'as pas froid ? » commença t-elle hésitante, poussée par l'habitude. Une marque d'attention qui me laissa de marbre. « Pourquoi voulais-tu me voir ? » attaquai-je sans préambule. La plupart des gens portaient un masque. Mais je n'y étais jamais parvenu. Mes émotions me bouffaient et se révélaient d'elle même. Colère. Passion. Amour. Romantisme autrefois. J'étais un livre ouvert pour qui savait lire et même un visage fermé, assombrit par la perplexité, me trahissait plus que les mots parfois durs qui suivaient. La lèvre de ma mètre trembla et elle avança une main hésitante vers la mienne. Je reculais. L'idée même de lui apporter du réconfort me révoltait. Où était-elle pour sa fille quand celle ci en avait besoin ? Comment pouvait-elle attendre de moi que je lui offre ce qu'elle avait refusé à son propre enfant ? « J'ai conscience que tu m'en veux … je comprends même. Mais il faut que tu tentes de me comprendre aussi. Je n'avais pas le choix. » Un sourire sans âme. Un souffle échappé. Je secouai la tête, atterré. « Tu n'avais pas le choix ? » répétai-je d'une voix sans timbre. « J'étais sans un sou, seule .. Je ne pouvais pas vous garder tous les deux. » « J'en ai assez entendu. » lâchai-je en me relevant. Ses doigts se refermèrent comme un étau autour de mon poignet. «N'a t-elle pas eu une famille heureuse ? N'as tu pas été heureux ? Pourquoi m'en vouloir d'un passé qui n'a été dur ni pour l'un ni pour l'autre ? » Je tournai brutalement la tête vers elle mais ses yeux humidifiés de larmes n'apaisèrent pas la bête qu'elle avait éveillé dans mon cœur. « Est-ce que tu t'entends parler ? » lâchai-je stupéfait. « Tu penses que parce que nous avons été soi disant heureux, tu es pardonnable ? » Je repoussai sa main, et repris avec une passion transfiguré par le chagrin et la colère. « J'ai ressentit un vide toute ma vie. J'ai pensé que c'était dû à l'absence de mon père, mais j'ai compris quand je l'ai rencontré qu'elle était celle qui m'avait manqué toute ma vie. En la privant de nous, tu m'as aussi privé d'elle. Elle est la première personne que j'ai vu et sans doute aimé ! Elle est une moitié que tu m'as arraché par égoïsme ! Comment peux-tu même imaginer que je puisse un jour te pardonner ? » Eun Sung m'avait brisé. Mais la trahison de ma mère par la suite avait définitivement défiguré l'image de la femme dans mon esprit. « Ne m'appelle plus. » « Je Ha ! » Sourd à ses exclamations, je quittai le café, le cœur chamboulé et les yeux embués. Le paysage en fut légèrement déformé, hormis ce ciel blanc sans nuage qui recouvrait la ville. J'inspirai profondément. La morsure glaciale du vent me fouetta mais me réveilla. Et sous ce panel d'émotions qui me secouaient, je perçus ce besoin vital, presque viscéral de la voir. Impulsivement, je m'élançai vers la route pour héler de nouveau un taxi. Il s'arrêta une dizaine de minutes plus tard un établissement où je savais qu'elle devait faire une séance photo. J'y rentrai en trombe, avalai les marches qui conduisaient au studio et poussai la porte en silence. Si les lumières étaient toujours allumées, le matériel était en partit rangé. Une dizaine de personnes étaient encore présente dans la salle, mais Min Ri se tenait un peu l'écart, les mains autour de son appareil photo. J'aurais probablement dû attendre mais je fus incapable de contenir la vive émotion qui me balaya quand je vis son visage. Je fendis la pièce d'un pas leste et ne m'arrêtai qu'à quelques millimètres d'elle. « Min Ri. » Elle n'eut guère le temps de relever la tête. Je l'attirai brusquement dans mes bras, sans me soucier des regards, des gens qui nous entouraient ou du secret qui pesait encore sur notre relation. « Tu m'as manqué. » lui soufflai-je. Je ne lui avais jamais réellement dit, et j'étais certain qu'elle ne comprenait pas cette brusque confession puisque je parlais d'une vie et non de quelques jours. Je la serrai sourdement et m'apprêtai à la relâcher quand je remarquai le regard appuyé d'un homme quelques pas derrière nous. Le frère protecteur et possessif se réveilla brusquement en moi et, la relâchant, je l'attirai presque d'autorité un peu plus loin. Un geste que je couvris d'un large sourire. « Tu n'as rien d'autre à faire ? Partons ensembles. »
Invité
Invité
avatar
 
Re: close to the heart (+) MIN RI | Ven 2 Déc - 21:59
Citer EditerSupprimer
Malgré la main de l'ombre sur un muscle battant, tu as été une évidence. Un regard, un simple regard, m'a fait comprendre que tu étais plus importante que je ne l'imaginai. Et une émotion que jusque là je m'interdisais s'est épanouit dans mon être à l'agonie. Mais ce sentiment, d'une rare intensité, n'était guère ce que j'imaginais. Tu étais cette moitié perdue, cette réponse au vide, cette couleur en hiver, cette chaleur dans le néant. Mais comment réellement retrouver un lien qui nous a été volé ?



Je fis signe à la jeune femme qu’elle pouvait enfin bouger. Un peu plus tôt, j’avais voulu qu’elle prenne une pause innocente. Je voulais qu’on la prenne tel un ange tombé du ciel avec sa robe immaculée de blanc à dentelle. Le fond était également blanc, des plumes volant doucement en tous sens porté par le vent produit par les ventilateurs conçus à cet effet. La seule touche de couleur dans ce spectacle était la couronne de fleur que l’on avait glissée dans ses cheveux. Ce shooting photo était destinée à faire la promotion d’un nouveau parfum, et le concept était de confronter la part pure et innocente de la femme à son côté plus sauvage. La jeune femme n’avait aucun mal avec la provocation et elle avait même un don pour cela, je devais l’admettre. Pour la pureté, elle repassera. Cela devait faire plus d’une heure que les maquilleuses, les habilleuses, les assistants en tout genre était en effervescence car on arrivait à rien. Aucune photo ne me plaisait. Elle avait beau faire de son mieux, elle ne parvenait pas à paraitre tel un ange. C’était pourtant pas la faute des personnes autour de nous qui faisaient de leur mieux pour la mettre en valeur. Sa patience atteint sa limite plus vite que la mienne déjà mise à rude épreuve. Elle se relevait soudain alors que je secouais la tête de frustration face à l’écran où défilait la nouvelle série de clichés. « Allez tous vous faire foutre ! De toute façon, sans moi, vous n’êtes rien ! » hurla-t ’elle soudain avant de partir pied nu, allant s’enfermer dans sa loge dans une rage folle. Tous la regardaient partir que peu surpris sauf moi. Elle avait une réputation d’être une teigne. Peut-être était-elle restée calme aussi longtemps, car elle travaillait avec le nouveau photographe que j’étais dans l’entreprise et voulait faire bonne impression ? Je n’étais pas mannequin, mais c’était bien la première fois que j’assistais à cela. Elle n’était pas la première avec qui je travaillais, mais la première à se comporter de la sorte. Je pouvais comprendre que c’était pénible et fatiguant quand tout n’allait pas tout de suite, mais elle n’était pas la seule que ça gonflait, on était toute une équipe derrière son image. Je soupirais bruyamment alors que deux autres femmes couinaient telles des dindes à proférer de fausses rumeurs sur la mannequin capricieux. Je retirais la sangle de l’appareil photo pendant autour du mon cou pour le déposer sur une table avec le reste du matériel. Je dirais sur l’élastique qui tenait mes cheveux en une queue de cheval haute pour les libérer, y passant une main pour les coiffer grossièrement. « Je ne pensais pas que mon premier travail au sein de Vogue serait si fatiguant. » lançais-je au jeune homme dont je sentais la présence dans mon dos. « Et tu n’as encore rien vu. » me taquinait-il, un sourire amusé étirant ses lèvres. C’était mon assistant attitré. A la seconde près où j’avais signé un contrat avec Vogue la semaine dernière, on me l’avait filé dans les pattes pour soit disant m’aider dans les taches les plus futiles et répétitives. Ce qui pouvait s’avérer pratique, c’était qu’il connaissait les lieux comme sa poche. L’avantage était qu’on s’entendait plutôt bien, professionnellement parlant bien entendu. Il s’exécutait sans broncher quand je lui demandais quelque chose et il ne répliquait jamais une de mes décisions. L’inconvénient était que je me doutais bien qu’il s’était entiché de moi à la seule vue des regards avec lesquels ils me couvaient et le sourire benêt qu’il avait parfois quand nous étions que nous deux. Comme à l’instant. Il m’aidait à ranger mon matériel, alors que les autres finissaient de ranger le reste. De toute façon, sans la vedette principale, nous ne pourrions pas faire grand-chose. Je fermais mon dernier sac où se trouvait mon précieux appareil et objectif qu’In Su m’avait offert à mes débuts. Une petite merveille de technologie. Encore maintenant, même si des appareils plus perfectionnés étaient sorti depuis, je ne l’échangerais pour rien au monde. Il était si simple à manipuler entre mes doigts. A chaque fois que je travaillais avec, c’était comme si j’amène un bout de ma maison avec moi. Mon admirateur secret était parti nous chercher de quoi manger un bout, mais avant qu’il ne revienne, une présence bien plus familière entra dans la pièce. Je sus qu’elle était la avant même qu’elle ne m’interpelle, sans doute grâce au lien fusionnel que nous seul pouvait comprendre qui nous liait. A peine fut-il à ma hauteur qu’il me prit dans les bras. J’avais juste eu le temps de lâcher mon sac, enroulant mes bras autour de son cou comme je l’aurais fait pour embrasser mon petit ami, mais à la place, je déposais un baiser immaculé de rouge sur sa joue. Et oui, la petite Minri garçon manqué commençait doucement à mettre des talons hauts, des robes moulantes mettant en valeur ses formes et se maquillait de temps à autre, mais toujours quelques choses de très léger et naturel. On ne chassait pas le naturel aussi facilement. Je Ha connaissait la Minri qui acceptait sa part de féminité. Je me demandais un instant qu’est ce qu’il aurait pensé de moi si nous nous étions toujours connu. « Tu m’as manqué aussi, Je Ha. » murmurais-je presque alors que je posais ma joue sur son épaule, me laissant aller quelques instants dans ses bras. Ma moitié était enfin à mes côtés, et pour la première depuis longtemps, je me sentais entière, véritablement moi. A part Eun bi, Je Ha et moi-même, je n’avais encore parlé de mon jumeau à personne, même par Yoonie. Et je n’avais aucun doute sur le fait que les dernières personnes ici présentes n’allaient pas se priver pour élaborer les rumeurs les plus farfelues entre nous deux. Sans doute devrais-je m’expliquer avec Yoon s’il l’apprend avant que je ne le lui dise. Et il se sentirait con en apprenait la vérité. Rien qu’à cette idée, je souris intérieurement. Quand Je Ha me relâchait, je fis une moue contrarié d’être déjà séparé de lui. On avait tellement de temps à rattraper. C’est à cet instant que mon assistant décida de revenir. Je le sus simplement en regardant le neugdae et son air si sérieux de frère protecteur qui prenait soudain le dessus. J’avais grandi avec deux grands frères, mais aucun des deux ne se montraient aussi protecteur vis-à-vis des autres hommes. Ils savaient que je pouvais me défendre seul, mais savoir que ca pouvait rendre jaloux mon nouveau frangin que d’autres hommes puissent me regarder, d’une certaine manière, ca me ravisait. Tout comme il l’était pour les autres hommes, je l’étais pour les femmes qui lui tournaient autour. Je ne comptais plus les fois où Eunbi et moi nous nous disputions pour avoir l’attention du beau male juste pour nous seul. Bien qu’on s’adore, il y avait toujours cette rivalité d’être la meilleure sœur. Et admettons-le, elle avait une longueur d’avance sur moi, ayant eu la chance de passer autant de temps à ses côtés, alors qu’on m’avait privé de mon âme sœur si longtemps. « Partout où tu iras, j’irais. » gloussais-je en entrelaçant nos doigts. Quitte à ce qu’il ait des rumeurs qui courent, autant que ce soit dans le sens qu’on voulait qu’elle aille, et surtout qu’elles soient ludiques. « Il faut juste que je reprenne mon matériel avant de partir. » annonçais-je en le tirant derrière moi à nouveau vers la table. Hors de question que je laisse mes trésors aux mains d’incapables…d’inconnus.


Invité
Invité
avatar
 
Re: close to the heart (+) MIN RI | Dim 4 Déc - 18:17
Citer EditerSupprimer
Malgré la main de l'ombre sur un muscle battant, tu as été une évidence. Un regard, un simple regard, m'a fait comprendre que tu étais plus importante que je ne l'imaginai. Et une émotion que jusque là je m'interdisais s'est épanouit dans mon être à l'agonie. Mais ce sentiment, d'une rare intensité, n'était guère ce que j'imaginais. Tu étais cette moitié perdue, cette réponse au vide, cette couleur en hiver, cette chaleur dans le néant. Mais comment réellement retrouver un lien qui nous a été volé ?



Je posai les yeux sur son visage, douloureusement conscient, comme à chaque fois que je la mirais, du nombre d'années qui m'avaient filé entre les doigts. Je n'avais aucune idée de la petite fille qu'elle avait été, des soucis qui avaient parsemé sa route, des chagrins qui avaient été les siens, de ses joies, de ses douleurs. Rien. En vérité, je ne connaissais que trop peu celle qui se révélait être ma propre moitié. Elle aurait du être la personne la plus importante de mon existence, celle avec qui j'aurais dû tout partager et pourtant … je ne connaissais aucun de ces petits détails, si insignifiants pour certains, mais si importants pour ceux qui ne savent rien. Et c'était déstabilisant. Perturbant. Car si elle n'apparaissait dans aucun de mes souvenirs, mon cœur, lui, ne l'avait pas oublié. Dès le premier regard, je l'avais aimé d'un amour inconditionnel. Je n'étais alors qu'un homme blessé, au cœur lacéré, qui fuyait toute présence encore plus que je ne pouvais le faire aujourd'hui. Mais j'avais été incapable de résister à l'attrait qu'elle représentait. Dès la première seconde, j'avais su être amoureux d'elle. C'était simplement différent. Plus intense, mais moins problématique. Moins douloureux. Plus évident. Ses sourires réchauffaient mon cœur, au point que chaque geste, chaque parole semblaient trouver un écho dans mon âme. Mais malgré les émotions puissantes qui me submergeaient en sa présence, nul désir ne venait pulser entre nous. Si j'avais envie de la prendre dans mes bras, parfois de la serrer à l'étouffer, l'idée de l'embrasser ou de la toucher de manière ambiguë ne me serait jamais venu à l'esprit. En vérité, ce que je ressentais pour elle allait au delà et ressemblait davantage à ce que j'éprouvais pour Eun Bi. Instinctivement, j'avais su avant même d'en avoir la confirmation. « Fais attention, je pourrais te prendre au mot. » répondis-je avec une pointe de tendresse dans mon regard sombre. Ses doigts chauds coulèrent dans les miens et je les serrais instinctivement. J'avais conscience que ce geste pourrait être mal interprété, mais je m'en moquais. Je n'avais déjà perdu que trop de temps, trop d'opportunités. Je n'avais plus aucune envie de me refréner, et encore moins celle de me cacher puis … Je tournais légèrement la tête pour effleurer du regard l'homme qui ne nous quittait pas des yeux. Il fallait être aveugle, ou peu observateur pour ne pas comprendre qu'il éprouvait plus qu'un intérêt amical pour Min Ri. Et l'idée ne me plaisait pas. J'avais attendu vingt-cinq ans pour la connaître, je n'étais pas prêt à la partager avec un autre homme. Je plissai les lèvres et mes amandes ornées de cils dardées sur lui, avant de suivre ma sœur vers la table où reposait toujours son appareil photo. Son prétendant, lui, se balançait d'une jambe à l'autre, comme s'il n'avait aucune idée de l'attitude à adopter. Son air perdu en particulier ne trahissait que trop un désappointement légèrement mâtiné d'espoir. De toute évidence, il s'était attendu à passer un moment avec elle. Pensif, je revins vers ma sœur, qui rangeait calmement son appareil dans son sac. L'intérêt n'avait pas l'air réciproque. Le soulagement se distilla dans mes veines, de courte durée cependant. Ses regards me hérissaient malgré moi. « Fais. Pendant ce temps, je vais faire connaissance avec ton amoureux transit. » Les commissures de mes lèvres tressaillirent, comme pour trahir un sourire qui n'en était pas vraiment un. Je savais être bourré de défauts et je savais que je devais travailler pour en assouplir certains. Mais la possessivité protectrice que je ressentais pour mes deux sœurs … j'aurais beau la tailler au burin, elle resterait inaltérable. Je lâchai sa main et me dirigeai vers le jeune homme, qui n'avait toujours pas bougé mais dont les doigts, repliés sur les anses des sachets plastiques, avaient blanchit. « C'est pour Min Ri ? » demandai-je en pointant du menton le sac qu'il tenait toujours à la main. « Oui. » dit-il calmement en me tendant le sac. « Je suis allé nous acheter un en cas sans savoir qu'elle avait déjà des projets. » Je ne fis pas un geste pour le prendre. « Elle n'en avait pas. Je ne pouvais tout simplement pas passer une heure de plus sans elle. Néanmoins, je suis certain que ce sandwich trouvera preneur. Merci d'avoir pensé à elle.» Un sourire accompagna ses quelques mots. Mais le dessin qui étirait mes lèvres, s'il paraissait amical au premier abord, exhalait une férocité moqueuse qui teintait également mon regard posé sur lui. Je jouais outrageusement sur notre récente relation et je lui faisais croire consciemment que j'étais l'homme de sa vie. Peu m'importe. Les rumeurs iraient peut-être bon train, mais et à moins qu'elle ne le désire, aucun homme ne s'abaisserait à l'approcher tant qu'il la croirait en couple. Il n'appartenait qu'à elle de démentir au moment opportun et si elle tombait amoureuse. Je lui fis un dernier signe de tête et rejoignis la brune, qui finissait de ranger ses affaires. Je l'aidais à passer la hanse autour de ses épaules et pris son second sac. Je ne savais que trop bien qu'un photographe préférait tenir son matériel lui même. « Allons y. » lui dis-je chaudement en reprenant sa main. Nos doigts s'entremêlèrent et je la guidais vers la sortie, sans plus me préoccuper d'un homme qui lança un au revoir troublé à sa jeune partenaire. A moins qu'elle ne soit sa chef. Qu'importe. Du moment qu'il faisait son boulot sans trop s'approcher d'elle, le reste n'avait que peu d'importance. Le froid nous cueillit une fois sur le trottoir et je la regardais instinctivement. « Tu devrait t'habiller plus chaudement » grognai-je avec un sourire avant de retirer mon écharpe pour la nouer autour de son cou. « Là. Maintenant où veux tu aller ?  Puisque je t'ai privé de ton sandwich, je te dois au moins un repas chaud. »
Invité
Invité
avatar
 
Re: close to the heart (+) MIN RI | Lun 30 Jan - 1:59
Citer EditerSupprimer
Malgré la main de l'ombre sur un muscle battant, tu as été une évidence. Un regard, un simple regard, m'a fait comprendre que tu étais plus importante que je ne l'imaginai. Et une émotion que jusque là je m'interdisais s'est épanouit dans mon être à l'agonie. Mais ce sentiment, d'une rare intensité, n'était guère ce que j'imaginais. Tu étais cette moitié perdue, cette réponse au vide, cette couleur en hiver, cette chaleur dans le néant. Mais comment réellement retrouver un lien qui nous a été volé ?



TENUE + Ce regard que tu posais sur moi. Celui que beaucoup affirmeraient d’amoureux. Ceux-là, qu’ils se taisent. ce ne sont que des ignares qui aiment se mêler de ce qui ne les regardent pas. Au diable, ce qu’ils pouvaient bien penser ! Ils n’avaient aucune idée de ce que ce regard pouvait représenter. Sa véritable signification. L’amour inconditionnel que pouvait se porter un frère et une sœur, et plus précisément des jumeaux. Des âmes sœurs prédestinés. Deux parties d’un cœur qui réunis ne faisaient qu’un. Même si nous n’avions aucun souvenir ensemble. Aucun passé en commun. Lui, il ne l’avait pas oublié. Il t’avait reconnu au premier regard que j’avais posé sur toi. Un amour infini. Un amour inexplicable qui comblait enfin ce vide si longtemps éprouvé sans toi. Alors moi, ce regard un peu trop expressif, un peu trop possessif, un peu trop aimant. Un peu trop de tout. Je l’aimais. Je l’aimais plus que tout, car c’était le premier cadeau que tu m’avais fait. La première chose que j’avais vue de toi. Nous nous étions retrouvé, alors que tous deux, nous errions comme des âmes perdues sans réel but. Un moment de nos vies respectives où nos cœurs étaient blessés et où il cherchait un refuge où se reposer. Et comme si il avait enfin retrouvé ce qu’il avait perdu, il nous avait poussés à nous rapprocher. Peut-être que le fils d’Ariane qui nous unissait ne s’était jamais rompu malgré les épreuves qu’on a du surmonté, quitte à faire des détours, nous étions parvenu à revenir à notre point de départ qu’était notre maison. Il nous aura fallu plus de 23 ans, mais nous étions les grands vainqueurs. Nos auras étaient avaient fusionné pour ne former qu’un seul et même écho qui résonnait tout autour de nous, créant un univers que seul nous pouvions connaitre et comprendre. Et malgré toutes ces émotions qui s’entrechoquaient entre nous, aucune ambiguïté dans nos gestes ne serait venue les rompre. Plus puissant. Plus intense qu’une simple amourette entre deux êtres. C’était fusionnel. Ca vous consumait de l’intérieur. Ca avait tous les avantages, sans les inconvénients. Aucunement douloureux. Simplement un refuge. Un sentiment d’être à sa place. D’être compris. D’être aimé. L’abandon n’avait pas sa place. Il pouvait bien retourner se cacher au fin fond des ténèbres. Maintenant que nous nous étions retrouvés, nous comptions bien rattraper le temps perdu. Je ne pus m’empêcher que mes joues se teintent d’un léger rouge pourpre. Il était mon frère de chair et de sang. Je n’avais encore jamais réellement connu cela, cette sensation de la famille qu’on ne se choisit pas, mais qui est de notre côté quoi que l’on fasse. « Fais donc. Ce ne sont pas que des mots. » C’était la stricte vérité. Où il irait, j’irais. Il était hors de question que je le laisse m’échapper à nouveau alors que je l’avais enfin retrouvé. Nos doigts enlacés me donnaient une douce chaleur réconfortante après une dure journée de labour avec un mannequin qui n’en faisait qu’à sa tête. Je restais ainsi quelques instants à profiter de cet extrémité qui pourrait bien être mal interprété, mais peu importe. Je partis ensuite récupérer mes affaires. Il était hors de question que je laisse trainer mes précieux appareils dans ce studio où plus d’un photographe passait en une journée. J’y tenais bien trop. La prunelle de mes yeux. Me préoccupant peu de ce qui se passait dans mon dos entre les deux hommes, je me concentrais sur mon rangement. Je fronçais les sourcils en entendant les mots de Je Ha. De quoi parlait-il ? De quel amoureux transit s’agissait-il ? Je retournais pour lui poser la question, mais déjà il s’éloignait. Les deux seuls que l’on pouvait qualifier de la sorte ne se trouvait ici. L’un était en prison, et l’autre était absent du pays. Quand je le vis approcher de mon assistant je crus que j’allais défaillir. Je pensais bien qu’il y avait un certain intérêt de sa part pour ma personne, mais j’étais loin de me douter qu’il s’agissait de sentiment amoureux. A la limite physique, ma fois, il n’était pas déplaisant à regarder, mais de là à être amoureux… Je repris mes occupations, préférant oublier cet évènement, comme si il n’avait jamais eu lieu et que je n’étais au courant de rien. je sursautais presque quand des mains passèrent par-dessus mes épaules pour m’aider à mettre la hanse de mon sac. Je levais un regard vers lui, accompagné d’un sourire pour le remercier. Et sans que j’aie pu dire quoi que ce soit, il emportait déjà mon sac à dos le plus lourd. Et pourtant, pour cette fois, juste cette fois, je ne le contredis pas, et le suivis sagement sous les yeux ébahis de mes collègues qui me pensaient célibataire ou en couple avec mon collaborateur photographe, selon les rumeurs. Alors avec Jeha qui venait s’ajouter au tableau, ca risquait de jaser les prochains jours. Pourtant, je m’en fichais bien de leur langue de vipère. J’avais retrouvé mon bonheur, et je ne comptais plus le lâcher. Main dans la main, la sortie nous attendait. Sans un regard en arrière, je quittais aisément le boulot. A cet instant, toute mon attention était porte vers un seul et unique homme. Je battais des cils alors qu’il me réprimandait gentiment comme le grand frère qu’il était aurait toujours du le faire. Je regardais ensuite la tenue dans laquelle je me trouvais avant de rire doucement. J’étais sortie avec une robe rouge moulante en laine et des cuissardes noires, le tout agrémenté de ma veste en cuir noir que je ne quittais jamais. J’émis un léger rire, me rendant bien compte que le froid venait mordre la peau nue de mes cuisses. « J’aurais du regarder ce que prévoyait la météo ce matin. » mais comme j’en avais l’habitude, je partais toujours à labour, m’habillais de la première chose que je trouvais partant avec un morceau de pain dans le bec. Je réajustais l’écharpe qu’il m’avait mise autour du cou, profitant de la chaleur qu’elle m’apportait. « Fais attention, je pourrais bien m’habituer à ce genre de traitement. » le taquinais-je avant d’entendre mon ventre grogner à l’appel de la bouffe. « Vrai ? Tu m’emmenés où ? J’ai trop faim. » M’écriais-je en m’accrochant à son bras sans aucune gêne comme si le temps de nous avait jamais rien pris. « D’ailleurs, tu as parlé de quoi avec mon assistant ? Il avait l’air traumatise. Tu lui as rien fait que je ne pourrais regretter demain au moins ? » le réprimandais-je doucement tout en le suivant vers notre lieu de repas.


Invité
Invité
avatar
 
Re: close to the heart (+) MIN RI | Lun 13 Mar - 3:35
Citer EditerSupprimer
Malgré la main de l'ombre sur un muscle battant, tu as été une évidence. Un regard, un simple regard, m'a fait comprendre que tu étais plus importante que je ne l'imaginai. Et une émotion que jusque là je m'interdisais s'est épanouit dans mon être à l'agonie. Mais ce sentiment, d'une rare intensité, n'était guère ce que j'imaginais. Tu étais cette moitié perdue, cette réponse au vide, cette couleur en hiver, cette chaleur dans le néant. Mais comment réellement retrouver un lien qui nous a été volé ?



L'amour … ce sentiment haït s'épanouissait librement dans mon cœur protégé, à l'égard d'une brune sans laquelle je n'imaginais plus ma vie. De nombreuses questions m'effleuraient, des questions qui n'échappaient pas encore aux barrières de chaire que je leur imposais. Pourtant, j'aurais aimé tout savoir d'elle, de ses rêves, de ses angoisses et des amours qui avaient bouleversé sa vie. Car le frère qui s'éveillait désirait profondément protéger celle qui lui avait jusqu'ici échappé, afin de ne jamais voir que des sourires s'épanouirent sur ses lèvres incarnates. Mais je ne parvenais qu'à regarder silencieusement son visage, qui me rappelait le mien, tant par ses expressions que par l'ébène qui coulait dans ses prunelles. Elle avait raison. Chaque mot prononcé, chaque phrases étaient plus que ce qu'il laissaient paraître. Ils vibraient d'émotions contenues, de promesses inconscientes et de cet amour si longtemps incompris à l'origine enfin dévoilée. Et s'il n'y avait pas eu cet homme pour la couvrir du regard et faire ressurgir le sauvage protecteur que je savais être, j'aurais répondu à ses mots par des mots. Je lui aurais fait part du manque affreux qu'elle avait creusé dans ma poitrine durant toute mon enfance, un manque nébuleux et auquel je n'avais su donner un visage qu'après l'avoir rencontrée. Je lui aurais du combien j'aurais aimé connaître et veiller sur la petite fille qu'elle avait été autrefois et qui transparaissait quelque fois dans son sourire. Mais surtout, j'aurais aimé lui confier combien je l'aimais … chose que je ne savais plus dire depuis l'accident qui m'avait fauché toute confiance et toute tranquillité d'esprit. Et ce même à l'égard de mes propres sœurs. Alors, ces mots que je ne savais plus prononcer, je les dessinais par de petits gestes anodins. Un regard, un grognement, une écharpe nouée autour du cou d'une inconsciente. « Tu aurais tu t'y habituer il y a vingt-cinq ans. » répliquai-je impulsivement, une lueur orageuse colorant mes prunelles déchirées par le poids du passé. Je serrais aussitôt les lèvres, maudissant cette impulsivité que je ne savais plus contrôler depuis quelques mois. Le visage que je lui offrais n'était pas celui du frère qu'elle aurait connu si elle n'avait pas été abandonnée. La douceur, qui nimbait autrefois mon regard, s'était depuis longtemps affadie pour n'apparaître que par petites touches. Je posai une main sur son épaule et lui offris une ébauche de sourire pour lui faire oublier cette douleur traîtresse qui m'avait échappé l'espace de quelques secondes. Une brève étreinte puis ma main retomba, comme pour balayer les mots, la douleur, la colère. Ma plus fidèle compagne. Je la ressentais en permanence, comme une flamme légère qui s'obstinait à à percer la noirceur de mes pupilles. Et j'en voulais profondément à notre mère, à cette femme qui avait cru bon de décider et de détruire tout un pan de nos vies. J'entrouvris les lèvres pour laisser l'air frais caresser mon inférieure puis ma langue, afin de chasser ce nuage noir que je ne voulais pas côtoyer en étant avec elle. Mais ce fut le bruit qu'émit son ventre qui chassa finalement mes lourdes pensées. J'effleurais du regard ce dernier, avant de remonter sur son visage, conscient d'être à l'origine de son déjeuner manqué. D'où une proposition momentanément oubliée que son estomac venait de me rappeler. La question fut lancée et je plissai les sourcils pour mieux réfléchir. Mais celle-ci s'évanouit quand elle enroula son bras autour du mien, en une étreinte simple et naturelle qui effaça mieux mes démons que n'avait su le faire l'aimable distraction mise en place par son ventre. Une onde de chaleur se propagea dans mes veines, étira mes lèvres et apaisa deux obsidiennes à la douleur oubliée. « Qu'est-ce que tu as envie de manger ? Ton pêché mignon ? » Je connaissais celui d'Eun Bi, qui ne vivait que pour la viande qu'elle adorait manger de mille et une façons différentes. Quand à moi, je préférais les restaurants de poulet ou les quelques pâtisseries françaises que l'on trouvait dans les devantures spécialisées. Mais elle … elle restait un mystère. Et, plutôt que de le voir comme une nouvelle blessure, je pris le partit de le considérer comme une aventure. Apprendre à la connaître devait l'être. Une étincelle, un sourire. Un dessin qui se plissa, en une moue amusée, quand elle mentionna son assistant. « Je lui ai simplement dit qu'étant donné que je ne pouvais pas me passer de toi, il allait devoir abandonner tout espoir de te regarder déjeuner. » racontai-je avec un sourire où se mêlait innocence et moquerie. « La seule chose qui l'ait traumatisé est son imagination. Je lui ai même épargné l'éternel et stéréotypé discours du frère à tout prétendant. Je n'ai pas même mentionné notre lien. » Une pointe d'humour rythmait mes mots, alors même que j'avouais à demi teinte ne pas avoir cherché à le détromper. « Quand à le regretter … tu t'intéresses à ce gringalet ? » demandai-je en levant légèrement l'arc brun qui habillait une obsidienne à la fois curieuse, protectrice et amusée. « Parce que si tel est le cas, je peux retourner me présenter. » dis-je en m'arrêtant au milieu de la chaussée, en faisant fit des passants dans notre dos qui nous contournèrent en ronchonnant. « Je peux lui dire que je suis ton frère, jumeau de surcroît, et que je suis prêt à l'écorcer vif s'il te cause le moindre soucis. En somme, remplir mon rôle type de frère bienveillant. » la taquinai-je, sans néanmoins permettre à l'humour de luire autrement que dans mes yeux noirs. Mon expression, elle, était des plus sérieuses même si elle n'était qu'un masque destiné à plaisanter avec elle. Je me sentais à l'aise avec Min Ri, suffisamment pour la rendre chèvre comme j'aurais pu le faire avec ma plus jeune sœur. La seule différence était son âge. Contrairement à Eun Bi, je la considérais comme une adulte, comme un double au féminin tandis que la plus jeune restait la petite fille que j'avais vu grandir et que j'avais du mal à percevoir autrement que comme une enfant. Un mouvement dans son dos attira mon regard et je l'abandonnais quelques secondes pour m'approcher du vendeur de rue. J'échangeais quelques pièces contre deux bâtonnets de poissons et rejoignis ma jumelle à laquelle je les tendis. « Un apéritif en attendant notre destination finale. Alors … ton soupirant ou un restaurant qui te fait saliver ? »
Invité
Invité
avatar
 
Re: close to the heart (+) MIN RI | Mar 25 Juil - 18:03
Citer EditerSupprimer
Malgré la main de l'ombre sur un muscle battant, tu as été une évidence. Un regard, un simple regard, m'a fait comprendre que tu étais plus importante que je ne l'imaginai. Et une émotion que jusque là je m'interdisais s'est épanouit dans mon être à l'agonie. Mais ce sentiment, d'une rare intensité, n'était guère ce que j'imaginais. Tu étais cette moitié perdue, cette réponse au vide, cette couleur en hiver, cette chaleur dans le néant. Mais comment réellement retrouver un lien qui nous a été volé ?



TENUE +
Cette colère qui animait soudainement son regard, je la comprenais. Plus encore, je la partageais. On nous avait privés vingt-cinq ans de nos vies. Même si nous n’avions pas eu conscience de la séparation, nous en avions ressenti les conséquences. Ce manque constant que notre cœur ressentait sans réellement savoir pourquoi. Un sentiment qui nous consumait lentement sans que jamais personne ne puisse le combler ou l’effacer. Ou du moins, pas totalement. Cette envie de partager nos pensées avec cette personne spéciale qui nous manquait. Ces émotions incomplètes qui rendaient nos vis si amères et monotones. Puis ces retrouvailles qui nous avaient rendu ce que nous avions perdu. Cette part de nous qui nous revenait enfin. Deux parties qui formaient à nouveau un tout. Alors oui, je la comprenais mieux que quiconque cette colère qu’il exprimait. Néanmoins, je voulais tout faire pour effacer ces tracas de son visage, apaiser son regard, et panser son cœur meurtri. Même si aucun mot, aucun geste ne pourrait effacer ce qu’on nous avait fait. Par réflexe, je lui caressais doucement le visage, contournant la forme de ses paumettes. « On les rattrapera… je suis là maintenant. » murmurais-je sur le ton de la promesse. Mon pouce frôlait ses lèvres dans l’espoir de décrisper cette grimace de frustration qui les déforme joliment. L’ébauche de sourire qui m’offrait était loin de me satisfaire, mais il allait que je fasse avec, car mon jumeau avait la rancune coriace. Un trait de caractère que nous partagions encore une fois. Pourtant, j’étais prête à oublier ceux qui nous avaient ruiné une partie de nos vies par ce manque qu’on ne pouvait combler. Pas à leur pardonner … mais à oublier jusqu’à leur existence pour me consacrer entièrement à mon frère. Car ils ne méritaient pas ce temps que l’on passait à les haïr. C’était un trop beau cadeau pour eux. Leur offrir de notre précieux temps alors que l’on en manquait cruellement ? Hors de question. Je voulais le balayer ce nuage noir qui le voilait. Même si il tentait de le cacher, ils ne le pouvaient pas. Pas avec moi. Par reflexe, par besoin de toucher tactile sans doute aussi, même si j’avais conscience qu’il supportait mal ce genre de pratique, je ne pouvais pas m’empêcher de le toucher. Me réfugiant contre lui, je logeais mon visage contre son torse, me lovant dans ses bras. Je le serrais contre moi pour lui faire comprendre qu’il n’était plus seul. Et qu’il ne le sera plus jamais. Mon ventre nous rappelait à l’ordre. Le pauvre mourrait de faim. Je lâchais mon frère en émettant un léger rire gêné. Je me pendais déjà son bras, prête à aller déguster notre festin alors que la douleur disparaissait de ses pupilles. Un pincement au cœur quand il me demandait mon péché mignon. Une pointe de jalousie en l’imaginant connaitre celui de Eunbi par cœur. Tant de choses encore inconnues l’uns sur l’autre. Je chassais de mon esprit cette jalousie mal placée, et lui sourit de toutes mes dents. « Italien. Je me damnerais pour des pâtes et une pizza. » Déclarais-je fièrement d lui apprendre une nouvelle chose sur moi. « Et toi ? Une préférence ? » Moi aussi je voulais connaitre les siens. Je voulais connaitre tous de lui jusqu’au moindre détail, pas juste partager les mêmes émotions. Cette connexion fusionnelle, je voulais égoïstement la ressentir à tous les niveaux. Je l’écoutais, d’abord un peu surprise, avant d’éclater de rire. Rire qui chassait tous sentiments négatifs de mon âme. « Il va se faire des films. Je suis certaine que demande, ca va chuchoter dans mon dos. » riais-je. Je m’en fichais bien des commérages ou ce que les gens puissent raconter sur moi ou mon entourage. Au point que souvent, je n’ai pas conscience que je travaille avec des stars aimées d’un public qui ne connait que leur image, que je rembarre sans aucune limite. « Au moins, je pourrais me vanter de sortir avec un garçon beau comme les dieux d’Olympe. » le complimentais-je, posant ma tête sur son épaule alors que nous nous mettions en route. Je secouais ensuite la tête en riant de plus belle. « Ne t’en fais pas, ce n’est que mon assistant, un bébé ne m’intéresse pas. Je préfère les hommes sur d’eux. » Une part de vérité, mais également un commentaire pour taquiner gentiment mon frangin trop protecteur. Je lui donnais une petite tape sur la tête alors qu’il tentait de prendre son air sérieux d’écorcheur vif. « Je préfère te garder pour moi que de perdre du temps avec un autre homme, qui ne me plait pas de surcroit. » Je le lâchais alors qu’il se séparait de moi pour se diriger vers un marchand ambulant qui vendait des brochettes de poisson. J’attrapais l’apéritif, le fourrant en bouche. « Un restaurant qui me fait saliver avec le plus beau des hommes de la terre. » Une déclaration qui paraissait mignonne, mais le fait de le dire la bouche mâchouillant du poisson l’était moins. Sans aucune grâce, j’avais englouti ce qu’il m’avait donné, me rassasiant assez pour faire taire mon ventre en attendant la pièce de consistance. Je me léchais les lèvres pour ramasser la moindre miette, et sans attendre, je l’attrapais par le bras le tirant à ma suite. « Je connais un petit restau italien tenue par une amie, tu vas voir c’est à tomber. » Il ne fallut pas longtemps pour atteindre le Cosa Nostra. « Ca te dit ? » demandais-je sans vraiment attendre sa réponse, poussant la porte d’entrée ou un carillon retentit, marquant notre présence. La devanture était simple, mais l’intérieur cosy. Une table le long de la fenêtre venait de se libérer. Je fonçais dessus avant que quelqu’un ne l’a prenne. Les lieux étaient souvent plein, comme aujourd’hui. Pourtant, la chance était avec nous. Je fis signe en guise de bonjour à mon amie qui servait une table voisine. Je déposais mes sacs sur le sol, me débarrassant de ma veste que je plaçais sur le dossier de ma chaise.
Contenu sponsorisé
 
Re: close to the heart (+) MIN RI | 
Citer EditerSupprimer

Une petite réponse rapide