inspiration ft. aidan
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inspiration ft. aidan | Mar 6 Déc - 17:10 Citer EditerSupprimer
Elle n’avait pas pensé à ça. Elle n’aurait pas pu imaginer se faire surprendre et d’autant plus, aussi rapidement, par celui qui représentait autrefois, tout pour elle. elle n’aurait pas pu prévoir qu’il serait dans cette rue, pendant qu’elle sortirait raccompagner un client après un spectacle privé qui avait duré une heure. Elle n’aurait pas pu prédire qu’il la reconnaitrait et qu’il serait venu s’interposer. Pourtant c’était bien aidan, qui se posta devant elle, l’éclat dans le regard, la déception vive dans les gestes. Cela allait faire bientôt un mois que la jeune fille s’était faite embrigader dans l’argent facile, et dans l’exercice constant de sa seule et unique passion : la danse. Personne n’avait daigné croire en elle, assez pour la faire rentrer dans une école supérieure spécialisée dans les arts de la scène. Personne ne l’avait consolée dans son échec, et personne, surtout pas aidan ne lui avait conseillé sur ses choix d’avenir. La belle était aveuglée par son sport, elle s’était entichée des entrainements intenses, et surtout des mots mielleux que lui avaient sorti son patron pour la convaincre de travailler pour lui. Mais la brune assumait très bien ses choix, persuadée que, de cette manière elle pourrait se faire repérer par quelques artistes reconnus dans le pays, peut-être même par des célébrités qui l’engageraient en tant que chorégraphe ou que danseuse dans un groupe. Hojoo rêvait de grandeurs discrètes et ombragées, et entrait tous les soirs dans le rôle d’une femme qui jouait entre domination et soumission. Cette alice était devenue en peu de temps une part d’elle, une pantin qu’elle aimait jouer et avec qui elle aimait séduire des clients au portefeuille bien plus imposant que l’honneur. L’étudiante ne les jugeait pas. comment le pouvait-elle ? ils étaient son seul public, son seul gagne-pain. Mais elle n’aurait pas pu imaginer une seconde que son ami se pointerait pour lui tirer quelques leçons de moral mal placées. Oh elle avait une grande considération pour aidan, mais elle était en parfait désaccord avec ses possibles pensés. Elle sentait bien que l’homme était hostile envers son activité, et elle, était bien trop entêtée dans ses choix. il tira sur son bras, comme pour la faire s’éloigner de ce lieu plein de perversion et d’humiliation, et l’isola dans l’entrée d’une rue bien plus étroite, où l’on pouvait sentir la saleté. Hojoo fit tomber le masque et se dégagea violemment de son emprise alors qu’elle commençait, toujours gamine, à s’emporter. Elle réajusta les bretelles tombantes de sa robe légère et replaça sa mèche de cheveux rebelle avant de montrer les crocs. « - qu’est-ce qui te prend d’intervenir dans ma vie ? t’es qui pour que je daigne t’écouter ? tu crois que toi t’arrives à te prendre en mains toi ? » la nargua la jeune femme alors qu’elle se dandinait sur ses talons « - je suis la favorite ici. J’ai une place haute. » cracha la frêle empoisonneuse pour mettre davantage aidan sur les nerfs. Elle n’avait pas pensé à ça.
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Re: inspiration ft. aidan | Lun 26 Déc - 23:28 Citer EditerSupprimer
« es-tu seulement consciente? »
La soirée battait son plein, Aidan dérivait, riait, dansait même parfois sur des rythmes qu’il ne suivait pas toujours. Il divaguait, jouissait de sa liberté totale, de ses nouveaux amis, de cette nouvelle vie qu’il avait entamée presque deux ans auparavant. Le cœur battant, les rires au bord des lèvres, fils de la nuit, des vices juvéniles, inavoués, inavouables. Il caressait de ses mains fermes cet espoir que ce moment ne s’arrête jamais, que le temps, lui, s’arrête et que, pour toujours, l’heure de ses vingt-et-un ans sonnerait. Pourtant, le temps filait à vive allure, les minutes couraient sans qu’il ne puisse les rattraper mais, au fond, ce n’était pas si grave quand l’effluve d’alcool passait ses lèvres pour cracher des blagues vaseuses (qui faisaient pourtant rire toute la galerie). Il se croyait casa nova, dom juan; juste un sourire, un regard. S’amuser, plaire, profiter de la majorité pour tout vivre, tout faire dans cette ville encore nouvelle pour lui. Et puis, ça se bousculait, ça criait, ils riaient tous beaucoup, fort aussi. L’entrée dans un autre club se fit alors avec fracas, insouciants, désinvoltes, ils s’installèrent à une table, un peu au fond, un peu dans l’obscurité. Il s’amusait, Aidan, à jouer avec un monde stellaire, sombre, pourtant si joyeux. Comme des gamins, ils se chamaillaient tous, comme un gamin, il attirait les regards, l’attention sur lui tel le clown de service, mais c’était jusqu’à ce qu’il voie ce visage, trop maquillé, ce corps, trop dénudé (pour lui), cet être qui lui inspira autant la surprise que l’incompréhension. Net, arrêté dans son élan, les mots ne lui parvinrent plus, comme pétrifié, ses yeux ne la lâchaient plus jusqu’à ce que la colère lui monte assez aux tempes pour ne plus le supporter.
Consumée, la cigarette vint atteindre le bitume sale et tâché. La dernière bouffée de nicotine vint rejoindre son oxygène, s’estompant avec le vent. Appuyé contre une voiture, il tentait de ravaler son dégoût, son échec, et sa rage, en vain. Il tentait d’épuiser la chose en se frottant le visage, en se persuadant qu’il y avait une explication rationnelle, ou que ce n’était pas elle. Mais ce visage réapparut à la sortie et, autant le sang que l’alcool ne firent qu’un tour. Impulsif, presque brut, il l’attrapa pour la traîner dans un coin, il attendit qu’elle finisse son discours aussi, la haine sur les lèvres. Quelques secondes, quelques minutes peut-être. Un rire. « Qui je suis? Tu te fous de ma gueule Ho Joo? » , le regard dédaigneux et jugeur, il continua. Tu oses dire que je ne me prends pas en mains mais moi, je me respecte. Et la seule chose de haute que je vois ici, c’est pas ta place dans ce bar à putes. » De haut en bas, il la regardait, son amie, réduite à ce qui était malséant. Comme avait-elle pu tomber si bas? Comment avait-elle pu se rattraper à ce cœur fétide sans même lui en parler? Dur dans ses mots, froid, l’ivresse libérait ses propos tels qu’il les pensait, crachés à son visage qu’il percevait enfantin. « Tu me déçois. »
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Re: inspiration ft. aidan | Sam 14 Jan - 17:48 Citer EditerSupprimer
la violence de ses mots adoucissait l’importance de sa peine. Elle ne l’écoutait qu’à moitié, ce buffle de deux têtes de plus qu’elle, laissant ainsi son esprit ne retenir que les insultes et non les tournures de phrase qui laissaient comprendre que l’australien ne faisait que s’inquiéter pour elle. hojoo n’avait pas voulu le décevoir, mais désormais elle n’en avait cure. A quoi se résumait leur relation désormais ? eux, qui avaient été si proches quand ils s’étaient recroisés en corée avant de voir l’homme prendre le large dans une ignorance qui n’avait eu pas lieu d’être ? Ou peut-être que si. Aidan avait disparu de son quotidien aussi facilement qu’il avait poussé la danseuse dans la rue pour lui écraser ses quatre vérités en pleine figure. Simplement la coréenne considérait de vive voix qu’il n’avait plus sa place dans son être, qu’il l’avait perdue le jour où leurs visages juvéniles avaient cessé de se croiser. Ses yeux ne cessaient de rouler sous l’incompréhension de son emportement. La belle étouffa un grognement avant de continuer à faire claquer ses talons sur le pavé gelé. Sa fourrure en synthétique retombait sur ses épaules nues « - justement, ce bar à putes, c’est pour satisfaire des mecs comme toi qu’il est ouvert si tard. » elle fronça le nez avant de reculer d’un pas. « - tu me donnes des leçons de vie, mais ton haleine pue l’alcool. Le pauvre type ici, c’est toi, réduit à boire pour ressentir la moindre sensation. » il voulait faire le grand, et reprendre le pouvoir qu’il avait pu avoir sur elle, mais elle ne le trouvait que plus pathétique. il y a quelques mois de cela hojoo lui aurait obéi au doigt et à l’œil sous prétexte que, puisque c’était aidan qui lui avait dit, c’était bon. La brune lui tourna finalement le dos, comme pour repartir de son côté, parce qu’un affrontement, alors que son – ami – était éméché, était inutile : il était évident pour la coréenne qu’il n’avait pas toute sa tête. Cependant, l’échine légèrement pliée sous le vent qui emmêlait ses esprits et sous la peine qui envahissait son cœur, la dernière remarque de l’australien lui fit comme un coup d’épée dans le ventre, si bien qu’elle ne put malheureusement plus se contrôler. Elle était impulsive hojoo, et les claques, c’était sa came. Ça faisait toujours un drôle d’effet de se faire gifler par la petite furie qui ne parlait plus qu’à voix basse. Elle tourna les talons et s’empara de son cou qu’elle serra entre ses doigts fins mais puissants, attirant son visage parfait près du sien de toute la force de ses bras, frôlant ses lèvres insultantes « - disparais de ma vie alors. Tu sembles être si doué pour ça pas vrai ? » elle le lâcha dans un second élan avant de le dévisager de ce mépris qu’elle avait cessé d’accumuler pour lui à cet instant. « - c’est toi qui es parti en premier. Qui m’as blessée d’abord. » gémit la belle dans une voix enfantine et blessée.
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Re: inspiration ft. aidan | Ven 3 Mar - 17:53 Citer EditerSupprimer
Y avaient les crevures, les gueules cassées, les âmes vagabondes, les déchets, les peu-respectables, les peu-respectés. Y avaient tous ceux qu’il avait déjà fréquentés, aperçus parfois observés, il avait caressé le danger à leurs côtés si souvent qu’il se rappelait l’odeur de l’adrénaline et de l’insouciance. Les conneries, les pas fréquentables, les faux-amis, les filles faciles, les rires et les verres. Ca bougeait beaucoup, ça tanguait souvent jusqu’à la dérive et Aidan, il l’avait vu. Parce que y avaient eux, y avait surtout lui. Puis y avaient les autres, les protégés. Il regardait même l’une d’entre eux ce soir-là. Ils avaient été là, les cadets, les enfants cajolés devenus grands, devenus ses plus grandes peurs. Ho Joo sympathisait avec le danger à son tour, le danger de ne plus reconnaître la limite entre la réalité et la détresse, le réel à l’échappatoire, à la facilité. Et la détresse, c’est ce qui se lisait tout au fond de leurs prunelles, mais surtout la perte de contrôle pour le plus âgé. « Satisfaire ? les dents serrées, la voix presque basse pour ne pas laisser éclater sa colère qui montait à chaque mot qu’elle prononçait. Comment oses-tu avoir la prétention de croire tout savoir ? » Il s’était approché pendant ce temps, un peu trop, jusqu’à réduire considérablement l’espace entre leurs deux corps. Son poing trouva le mur, derrière elle, avec fermeté, et la flamme dans ses yeux s’était embrasée de plus belle aux mots-venin. Elle n’était plus cette enfant aux cheveux ondulés dans lesquels il aimait passer sa main d’un geste d’affection auparavant. Elle n’était plus la gamine aux traits juvéniles qu’il aimait regarder s’épanouir, écouter parler pendant des heures sans même parler à son tour. Elle n’était plus la Ho Joo qu’il connaissait et la jeune femme qui lui faisait face le transformait en un homme qu’il n’était pas (qu’il ne voulait surtout pas être) « C’est juste ton odorat qui te joue des tours à cause de tous ces mecs que tu as dû renifler. » Tiré vers le bas, l’australien ne s’entendait même plus parler, comme s’il crachait son dégout à une simple inconnue, presque dédaigneux, personne n’aurait pu le reconnaître en cette soirée pourtant douce.
Il la laissa s’échapper, la libellule perchée sur ses hauts talons, vêtue d’un accoutrement à faire tourner les regards des plus vicieux. Il la laissa partir car l’alcool qu’il ne s’était pas vu boire lui montait peut-être trop à la tête pour avoir conscience de leur réelle bataille. Il se décala du mur, passant la naissance de son pouce et de son index sur les contours de ses lèvres puis, il soupira, le poing contre ces dernières. Mais à peine le souffle reprit, son pouls à peine calmé, il se vit le visage détourné vers le mur dans un élan d’impulsivité. Il bougeait pas, Aidan, il se laissait faire, le regard reprit à la volée, la face qui se faisait malmener. Les dents toujours serrées, il en avait les yeux brillants de rage et de frustration. Le souffle court, il bouillonnait à l’intérieur alors qu’une grimace déformait ses traits d’incompréhension. « De quoi tu parles ? » Il cherchait les réponses dans ses yeux à elle, il cherchait à comprendre ce qu’elle lui reprochait réellement. « De quoi tu parles ? » La voix élevée, la voix forte, impatiente, ferme. Le contrôle quittait son corps à chaque seconde qui s’écoulait, à chaque regard qu’elle lui lançait. Et Aidan perdait pieds jusqu’à la bousculer à nouveau contre ce mur, la coinçant brusquement de son corps bien plus imposant. « C’est ça que tu me reproches Ho Joo ? De t’avoir blessée en, soit disant, disparaissant de ta vie ? » Le regard-démence, le regard cruel, il la lâcha d’un coup avant de marcher sur quelques pas. Il laissa sa tête partie en arrière, passant ses mains dans ses cheveux, par la même occasion. Aucune chance pour elle de répondre, il ne lui en laissa aucune. Il riait presque sans même comprendre, il riait presque jusqu’à ce que ses yeux se posent à nouveau sur les siens. Calmé en une fraction de seconde par un simple regard, il redevenait lui-même en un instant, jusqu’à ce qu’il anéantisse les quelques mètres qui les séparaient pour se ruer sur ses lèvres pour ne plus les faire trembler.
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Re: inspiration ft. aidan | Sam 11 Mar - 16:16 Citer EditerSupprimer
Aidan l’avait humiliée une fois de plus sous la colère et l’alcool. Pourtant hojoo savait qu’il pensait ce qu’il disait ; qu’il la trouvait ridicule, laide, sale et impuissante. Tout ce qu’elle haïssait le plus se reflétait dans le regard de son ancien ami. Elle se voyait là, au travers de ces pupilles sombres, trompée, trahie et dégradée. La jeune femme baissa les yeux en signe de faiblesse. Elle flancha d’ailleurs presque sur ses talons, s’appuyant contre le mur à bout de souffle. Elle n’était pas une de ces filles dans son travail qui se laissait tripoter facilement non. elle avait du caractère, des griffes et du charisme qui faisait presque céder ses clients. Mais là, en face d’un homme qu’elle avait presque admiré, elle était décontenancée. Pourtant elle refusait de montrer son égarement, ou plutôt sa souffrance. déjà rei, maintenant aidan ? déjà les coups, maintenant les insultes ? déjà le seul homme qu’elle n’avait jamais aimé et maintenant celui à qui elle aurait pu confier sa vie ? c’était trop difficile à supporter et pourtant si simple de sombrer. Hojoo avait été forte pour une première épreuve, elle risquait de s’écrouler pour la deuxième. Trop vite. Trop fort. Elle avait eu à peine le temps de se remettre d’une séparation douloureuse, qu’un nouveau déchirement vint lui happer le cœur. Elle le détestait. Si elle avait eu une arme entre les mains, elle aurait pu devenir folle. L’arrière de sa tête heurta le mur, assommant légèrement la demoiselle dont les yeux commençaient déjà à sangloter. « soi-disant » il l’avait lâchée ; mais il était parti. Il avait disparu. Sans donner de nouvelles, sans lui laisser le moindre indice. Elle l’avait perdu. Egaré alors qu’elle avait eu besoin de lui plus que jamais. Alors oui. Il l’avait abandonnée. Ses promesses n’avaient été que du vent. De la poussière. Qui s’était éparpillée dans les creux de sa poitrine. Hojoo ouvrit les yeux, regardant l’homme en face de lui se moquer. Rire. Elle fut d’ailleurs hébétée qu’il n’essaie pas de comprendre son mal-être.
La danseuse n’eut cependant pas le temps de répondre. Des lippes se forcèrent contre les siennes sans qu’elle n’ait l’occasion de réagir. Enfin si. Elle l’avait fait à sa manière. Ses paupières se fermèrent. Sa tête pivota légèrement sur le côté, faisant glisser ses cheveux sur son épaule. Il était là. D’abord si loin, maintenant si oppressant. Et la belle voulait être étouffée, coincée dans des étreintes violentes et douloureuses. Elle mordilla ses lèvres abimées par la rage, jugeant le goût salé de l’alcool et de la brutalité. Son corps abandonna le mur pour se presser un peu plus contre l’australien, les mains s’accrochant maladroitement à des morceaux de tissu.
Mais hojoo se recula. Son sang ne fit qu’un tour alors qu’un désir nouveau battait dans son cœur. Elle tourna vivement la tête vers la droite tandis que ses phalanges appuyèrent sur le corps d’aidan pour le repousser, sans force. Elle pleurait. A chaudes larmes, elle évacuait, son maquillage s’étala le long de ses joues. Elle était malheureuse mais éprise d’un nouvel espoir qui avait un visage, un nom. Elle avait envie qu’il la ramène chez elle, chez lui. quelque part. quelque part où elle pourrait s’assoir, où elle pourrait s’allonger, le regarder sans être aveuglée par l’agitation de la rue. Ses pieds lui faisaient mal, ses jambes maigrelettes mais musclées la soutenaient encore, mais plus pour très longtemps. « - tu m’as abandonné et tu ne t’en es même pas rendu compte. » avoua hojoo qui glissa une main sur son propre visage. Un silence de mort s’installa entre les deux alors que tout semblait fini.
« - emmène-moi loin d’ici aidan. Je t’en supplie. »
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Re: inspiration ft. aidan | Jeu 23 Mar - 23:40 Citer EditerSupprimer
Se perdre entre la réalité et l’illusion, se perdre entre deux mondes fous, entre deux mondes qui laissaient entrevoir l’espoir et la destruction. Il glissait entre les deux rives, l’australien, il marchait sur un fil tangible qui avait réussi à le garder en équilibre jusqu’à ce moment. Le déni l’avait bercé jusqu’à le convaincre, jusqu’à y croire vraiment, jusqu’à croire qu’il incarnait l’homme qu’il voulait être.
Bêtises et faiblesses, rage et dégoût.
Ho Joo avait appuyé là où ça faisait mal, là où la terreur s’acharnerait, là où sa nature ressortirait. Et il avait mal, Aidan, et il avait peur. Au fond, il était terrorisé par sa propre image et pourtant, il avait essayé de croire à un renouveau en venant dans le pays de ses origines. Il y avait cru, si fort, jusqu’à ne plus y penser, jusqu’à s’en être persuadé. Il était quelqu’un d’autre, un nouvel homme, celui qu’il avait façonné pendant vingt-et-une années. A rire, à boire, à vivre surtout. A vivre pour tous, à vivre pour lui.
Un voile tissé pendant vingt-et-une années, détruit en morceaux pour une soirée un peu trop arrosée. Ça avait volé en éclats, résonné en écho contre les murs de la ruelle assombrie par la nuit et lui, il la regardait, de ce regard en flammes mais un peu perdu, déçu d’elle, de lui, d’eux. Parce que c’était pas eux, c’était pas tout ce qu’ils avaient été. Eux, ils parlaient, ils gueulaient pas et lui, il savait pas faire face à tout ça, à ce qu’elle était devenue. Il l’avait laissée, oui, sans s’en rendre compte et n’avait pas vu qu’elle avait eu besoin de lui.
La réponse à ses pulsions le poussait dans un cercle sans fin et Ho Joo entrait dedans, à pieds joints. La belle s’accrochait à lui et lui l’amenait dans les profondeurs de ses vices et au début de sa peine. Alors peut-être que l’alcool lui bousillait le cerveau, alors peut-être que le vile venin lui brouillait tout sens pour en arriver à achever une guerre d’un baiser. Il n’avait trouvé que ça le pacifiste, pour se calmer, pour arrêter leur mascarade insensée. Ces lèvres à portée de mains, à portée de lui, et il avait cédé. Pour une brève trêve, pour sonner l’accalmie, et lorsqu’elle se recula, il eut peur un instant, juste une seconde, que la bombe lui éclate au visage. Et pourtant, son souffle fut brusquement coupé, comme redescendu de son nuage de démence, il se rendit compte dans les yeux de sa protégée, à qu’elle point elle souffrait.
Une étreinte, plus douce, plus saine, juste une étreinte comme pardon, comme pour lui dire sans mot qu’il avait été con. Un soupire, un léger soupire, et il se recule à son tour pour essuyer les perles salées qui dévalaient son visage de porcelaine. « J’suis désolé, princesse… » des excuses dont il n’avait pas l’habitude mais qui lui semblaient bien trop importantes. Les yeux dans les yeux, il se prit une claque de sa propre maladresse avant de doucement sourire et de lui prendre la main. « Viens. »
Et peut-être que l’orage était passé, peut-être n’était-ce le début mais, l’espace d’un instant, il voulut se rattraper, pour elle, pour eux.
La voiture ouverte, il la laissa monter à l’intérieur avant de prendre place à son tour, avant de prendre la route, sous la nuit éclairée par les réverbères. La nuit leur glissait entre les mains, pendant de longues minutes, le temps qu’il fallait. Aidan, lui, il réfléchissait, il pensait beaucoup, jetant un œil sur la jeune femme à ses côtés. Il réfléchissait, jusqu’à ce qu’il se gare devant la grande bâtisse du doirtoir où Ho Joo logeait. Un soupire, et il se tourna vers elle « C’est peut-être mieux… que tu rentres. » avant que la tempête ne revienne, avant que ça ne reprenne de plus belle. Dis-le, parce que tu sais bien que je le dirai pas, dis-le, que ce sera plus beau à deux.
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Re: inspiration ft. aidan | Jeu 30 Mar - 15:39 Citer EditerSupprimer
Elle n’aurait jamais pensé en arriver là. Quand ils étaient petits, aidan était une source de joie. Un gosse, le genre qui volait les poupées pour faire tourner les gamines en bourrique avant de leur rendre leurs trésors quand elles abandonnaient le combat. Aujourd’hui c’était en brisant la poupée même qu’il faisait pleurer l’enfant. piétinée et laissée. Hojoo avait envie de frotter son visage contre ses mains pour retirer toute la peine qui tiraillait ses traits autrefois si calmes. Silencieuse. Gracieuse. Devenue danseuse et hurlant son mal-être quelques secondes plus tôt. Tout s’était enchainé si vite. De la colère on trouva la tristesse. De la tristesse on trouva la sérénité. Elle fixa aidan. Les yeux plissés. Le sourcil froncé, la lèvre entrouverte. Il avait l’air si emporté. Si concerné par ce que faisait la jeune femme de sa vie. En temps normal, hojoo aurait pu comprendre la simplicité de la chose ; il s’inquiétait simplement pour elle. mais comment encore le croire après ce silence radio. Déçue des hommes. Désillusionnée. Elle n’aimait pas vraiment s’emporter. Rei. Maintenant l’australien.
Des excuses. Un pouce passé sur ses joues pour l’apaiser. Elle comprit qu’il baissa les armes. Elle ferait mieux d’en faire autant. Il la couva un instant du regard. Elle eut encore plus de peine dans le cœur. Peut-être qu’il n’avait pas mérité cet éclat de cruauté. Ou peut-être qu’au contraire, ça leur avait fait à tous deux un bien fou. Emmène-moi. loin. Avec toi. Etre seule était devenue tellement difficile.
Elle grimpa dans la voiture sans rechigner. Avec une volonté certaine même. enfin il allait la conduire. Enfin il allait s’occuper de sa peine. Enfin ses plaies commenceraient à cicatriser. Hojoo ne lui adressa, cependant, aucun regard. Le coin de la tête posé contre la vitre. La fourrure légèrement remontée sur son épaule. Les mains réfugiées sous ses cuisses nues. Elle aurait pu être belle la coréenne, si elle n’avait pas été triste, si sa personne n’avait pas été aussi amoindrie. Là elle était juste, achevée. Achevée par cette altercation, mais davantage par ce baiser. aidan n’était pas comme ça. Ou alors avait-il eu atrocement pitié d’elle. elle ne voulait pas de ça. Elle était une femme, certes encore inexpérimentée, mais digne. Du moins c’était ce qu’elle pensait avant ce soir. une critique de l’homme et tout avait changé tant son influence était grande, même maintenant qu’il était parti.
Elle reconnut rapidement la bâtisse. Son dortoir. Sa chambre. Vide. La solitude. Elle écarquilla légèrement les yeux avant de les frotter un peu plus, comme si elle venait de se réveiller d’une échappatoire. Le brin d’espoir qu’elle avait nourri durant le trajet silencieux se brisa. Elle aurait dû s’y attendre. S’y préparer. Aidan avait seulement capturé son attachement, ses lèvres pour l’apaiser. Ça avait marché. Hojoo serra le poing. Ses yeux de jais se posèrent enfin sur le jeune homme. c’est peut-être mieux que tu rentres ? vraiment ? elle ouvrit la portière dans un éclat. Comme pour montrer une déception qui était à deux doigts de la mettre hors d’elle. mais elle ne lui ferait pas ce plaisir. son talon claqua au sol. Elle ressemblait à une de ces filles de charme qu’un amant laisse au bord de la route pour retrouver son semblant de vie normale.
« - monte ? » glissa finalement hojoo, replaçant une mèche derrière son oreille. Elle tentait de ranger sa rancœur, comme si elle s’était dite dans sa tête que son calme risquerait davantage d’attirer aidan plutôt que sa fureur. Encore une fois, sans y prendre garde, elle essayait de lui plaire. Son regard soutint le sien quelques secondes jusqu’à ce qu’il cède. Ou plutôt, qu’elle cède. Sa main empoigna à nouveau la portière pour la maintenir ouverte, elle se glissa à l’intérieur du véhicule, les lèvres assoiffées, contre son cou, suppliantes. « - monte s’il te plait. »
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