we'll be a dream ♕ #DANI

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we'll be a dream ♕ #DANI | Mar 6 Déc - 16:28

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SUITE DE L'EVENT HALLOWEEN

we'll be a dream

ft. darren sirène

« Je n’ai pas peur que tu me croques… j’en ai même très envie. » Et elle la regarde, Boni, presse ses doigts à elle entre les siens, entend sa voix si proche de son oreille, son air si provoquant quand elle s’éloigne, l’observe. Et elle sent son souffle s’accélérer, Boni, et elle se sent son cœur fondre un peu. Mais elle attend d’abord, elle attend ensuite, et ses jambes s’agitent d’elles-mêmes quand la gumiho disparaît. Et son corps avance, fend la foule, passe entre les danseurs. Elle entend des voix, des appels, réagit du bout des lèvres, salue une ou deux personnes, silhouettes vaguement familières, sitôt oubliées. Et elle y arrive enfin, à cette porte, parvient jusqu’à l’extérieur, prend à peine le temps de prendre une grande inspiration, de savourer l’air nocturne entrer dans ses poumons. Son regard scrute la pénombre, cherche, trouve – et un sourire apparaît sur son visage, alors qu’elle rejoint Darren. Sa main revient emprisonner la sienne, ses doigts reviennent jouer avec les siens, taquinant sa paume d’une caresse légère. Puis elle la tire, puis elle l’entraîne vers le labyrinthe de paille, sans trop savoir ce que c’est, sans trop savoir à quoi ça sert – juste parce qu’elle est pas stupide, Boni, juste parce qu’elle sait, Boni. Que c’est pas facile en Corée (que c’est pas facile n’importe où), que c’est Darren qui souffrirait le plus, qu’elle a rien à cacher, elle, mais que c’est pas le cas de tout le monde. Que c’est pas le cas de Darren. Alors elle se dérobe à la vue des regards, camouflée dans la pénombre, camouflée entre les décorations. « J’avais oublié, tu sais… » Un murmure s’échappe de sa bouche, glisse jusqu’aux oreilles de la sirène, alors que sa main libre vient taquiner ses cheveux, jouer avec une de ses mèches. « J’avais oublié à quel point t’es jolie. » Et elle sourit, un peu, ses dents étincelant dans l’obscurité. « Même quand il fait noir et que j’arrive à peine à distinguer où est ton nez, où est ta bouche. » Et elle rigole un peu, s’approche aussi, laisse son souffle caresser la peau de la jeune femme. Et puis elle se penche. Et puis elle dépose délicatement ses lèvres sur les siennes, à peine quelques secondes, à peine un instant – juste le temps de se redresser. Juste le temps de sourire encore. « Ah, je crois qu’elle est là ! » Elle rigole à nouveau, gamine de légèreté, qui se sent voler cette nuit, qui se prélasse sur son petit nuage. Gamine inconsciente de ce qu’elle peut provoquer, incapable de prédire la réaction de Darren. Juste capable de savoir qu’elle en avait envie – juste capable de savoir qu’elle pouvait ni ne voulait se retenir encore.

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Re: we'll be a dream ♕ #DANI | Mar 6 Déc - 20:26

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ft. boni vampire

Le voile sur ses yeux gravait sur ses traits le masque qu’elle arborait parfois, souvent quand on regardait bien. Mais les gens ne le voyaient pas, elle le cachait si bien, parce que Darren n’était pas si timide qu’on pouvait le penser, plus farouche, plus espiègle quand elle s’adonnait à des jeux, quand elle usait de ses charmes pour avoir ce qu’elle voulait. Ce sourire au coin de ses lèvres trahissaient ses intentions et c’en était bien le but, car elle voulait et attendait que la belle vampire blonde la suive dans cet antre qu’elle avait le droit de voir et de toucher ce soir-là. Le regard joueur de Boni, son envie tactile, son charme naturel. Son corps avait tant envie d’elle qu’elle ne put résister alors par peur, elle s’était faufilée entre ces corps s’agitant, dansant, riant. Presque avec grâce, elle prit soin de ne bousculer personne jusqu’à la sortie. Et elle respirait la coréenne, enfin, de cette étouffante atmosphère aussi bien par la foule que par le désir dans les yeux de la spontanée. Une main dans ses cheveux et elle s’avança un peu plus loin, vers plus d’obscurité, d’intimité, un sourire aux lèvres, comme une bêtise qu’elle commettait sous les yeux de tous mais dans le silence.

Et elle est là, Boni, avec son costume farfelu, mais qui la rendait si désirable. C’était électrique dans son dos, cette sensation si bonne mais presque douloureuse qu’elle réprimait la plupart du temps. Alors sa lèvre coincée entre ses dents, subissait son contrôle, toujours le contrôle, mais Darren, elle suivit Boni alors sans pouvoir lâcher sa main, sans même pouvoir protester. Elle se sentait trop bien pour pouvoir dire quoi que ce soit, même simplement pour expliquer tout ça alors elle se laissait porter par le vent, par le regard de la douce qui se présentait devant. Et Darren, elle souriait bêtement aux dires de la jeune femme. Son cœur se gonflait à sa voix qui flottait dans l’air frais d’une soirée bien avancée. Puis la douceur caressa ses lèvres, si peu de temps et son rire sonnait en écho jusqu’à son cœur, jusqu’à son âme, on pouvait entendre son souffle lourd et chaud jusqu’au bout du monde. Et Darren, elle souriait encore, sans même s’en rendre compte, sans même que Boni puisse le voir. Mais ce n’était pas grave, pas vraiment important, surtout quand Darren jugea que ce ne fut pas assez pour elle. Alors, entreprenante, elle glissa ses doigts sur la nuque de la blonde avant de s’avancer jusqu’à elle, assez pour qu’elle sente cette proximité dangereuse entre elle. « Boni… Tu m’as tellement manqué… » un murmure, un aveu presque honteux qu’il glissa presque inaudible sur sa peau métissée. Alors, elle scella de nouveau leur âme dans un nouveau baiser, plus envieux, plus profond. Il ne transmettait plus les mêmes choses, même plus la gêne, juste le besoin de la sentir près d’elle, juste à elle. Juste ce soir.

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Re: we'll be a dream ♕ #DANI | Lun 26 Déc - 17:22

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ft. darren sirène

Et elle sait pas vraiment, Boni, parvient pas à se contrôler – se contente d’agir, par instinct, par envie. Elle réfléchit pas, Boni, elle agit, tout simplement. Sans penser aux conséquences, sans penser à rien, juste à cette pulsion qui prend possession de son corps, la pousse à s’avancer un peu plus, toujours plus. A déposer ses lèvres sur les siennes, en un contact fugitif, bien trop court. Et elle en veut plus, la gourmande, mais elle préfère jouer aussi, s’éloigne, rigole un peu, sourit beaucoup. Et elle s’amuse, la blonde, de ce rapprochement si inattendu, pourtant prévisible. De ce rapprochement qu’elle a voulu, désiré il y a longtemps, quelques mois, plus d’un an – et elle s’amuse de voir la scène se répéter mais sait cette fois, qu’elle repartira pas le lendemain.
« Toi aussi. » Un souffle un murmure, une vérité ? C’est elle qui est partie pourtant, elle qui a tout abandonné, tout plaqué sur un coup de tête – c’est sa faute tout ça. Gamine de liberté, qui a besoin d’air frais pour respirer. Gamine libérée, qui n’a besoin de personne pour être heureuse. Et pourtant, et pourtant, peut-être qu’au fond, elle lui a vraiment manqué, Darren. Darren et son air si sérieux, Darren et ses mots parfois un peu trop dur – Darren et son sourire, Darren et ses lèvres si douces contre les siennes. Darren et ses lèves qu’elle n’a goûté qu’une fois – qui lui ont pourtant manquées. Alors cette fois, elle prolonge le contact. Et sa tête se penche, et ses mains se déposent avec légèrement sur ses hanches, s’enroulent autour de son corps, la presse un peu plus contre elle.
Et elle réfléchit pas, Boni, se contente d’agir – d’agir sans penser à rien, d’agir en ne pensant qu’à cette chaleur qu’elle touche du bout des doigts, qu’à cette chaleur qui envahit son être, coule dans ses veines en un flot ardent. Et elle en veut plus, Boni, toujours plus, gamine un peu trop gourmande, gamine un peu trop désireuse qui ne sait pas où sont les limites, n’a jamais su (ne désire pas savoir, au fond). Tout ce qu’elle veut c’est vivre, tout ce qu’elle veut c’est ressentir. « Une nuit. » Juste un murmure, chuchoté contre sa peau à elle. « Pour une fois, donne-moi juste une nuit. » Donne-toi à moi juste une nuit, juste cette nuit ? Et elle revient embrasser ses lèvres si douces, et elle revient presser son corps contre le sien, la pousse inconsciemment, s’en rend compte quand ses bras rencontres la paille du labyrinthe. Et elle rigole contre sa bouche, rigole ensuite contre ses cheveux, la joue appuyée contre sa tête. Et il fait froid, ce soir, mais elle a chaud, Boni – chaud de ce contact, chaud de cette présence, chaud de ce baiser, chaud de vivre.

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Re: we'll be a dream ♕ #DANI | Ven 3 Mar - 12:41

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ft. boni vampire

C’était bon de se laisser aller, de pouvoir vivre ses envies sans penser à ce qu’il se passait autour. C’était ça, sa liberté, à Darren, s’éclipser, vivre silencieusement, cachée du regard des autres pour s’ouvrir et s’offrir pleinement. C’était ce qu’elle voulait, Darren, pour Boni, avec Boni. Parce que sa chaleur s’engouffrait dans son costume incommodant, la poussait à lui montrer qu’elle n’avait pas peur quand elle prenait les reines, quand elle contrôlait un peu. Parce qu’elle savait qu’on pouvait pas les voir, qu’on ne les surprendrait pas, alors Darren, elle se lâchait un peu plus, elle laissait son corps et son désir parler, la guider.
Et même si Darren n’avait plus peur de tout ça, l’idée que Boni pouvait disparaître à tout moment lui vint à l’esprit. Devait-elle la croire ? Parce qu’elle avait du mal à se mettre à l’idée qu’elle lui avait vraiment manqué. Parce qu’elle était partie, Boni, parce que ça avait été son choix. Alors avait-elle vraiment le droit de lui dire ça ?

Ses mains chatouillaient pourtant sa nuque et un sourire naquit sur ses lèvres pulpeuses. Elle voulut y croire, Darren, au moins ce soir, juste cette nuit. Elle voulait y croire à leur histoire, à leur moment, à elles, tout simplement. Elle voulait pas penser que Boni allait la laisser encore une fois, elle voulait pas y penser à tout ça, elle voulait juste profiter qu’elle soit là à nouveau, juste là, juste pour elle. Dans ses bras. Elle se perdait dans leur échange, dans leur baiser qu’elle avait tant imaginé recommencé. Elle avait presque perdu espoir, Darren, elle avait presque pensé que ça ne pouvait plus jamais arriver. Mais Boni, elle était là ce soir-là, contre elle, à elle. « Cette nuit. » Je te donnerais toute une vie.. Elle avait pas les mots, Darren, pour lui dire qu’elle voulait plus qu’une nuit, plus qu’un baiser. Elle voulait plus que ses mains qui touchent son corps, plus qu’une cachette au fond d’un jardin, au fond d’un placard. Elle avait juste pas les mots, peur de les avoir. Mais sans les mots, Darren, elle s’en sortait. Bancale, parfois, souvent, en fait. Mais elle s’en sortait. Elle s’en sortait bien, Darren, jusqu’à ce que ses pieds se prennent dans sa queue de poisson et qu’elle trébuche dans la paille, emportant Boni dans sa chute. Un rire éclata, un honteuse, surtout heureuse.

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ft. darren sirène

Darren c’est comme l’inaccessible, l’interdit, la pomme d’adam et eve. Darren, c’est celle qui se laisse pas faire, celle qui se laisse pas avoir, celle qui combat ses pulsions au lieu de les laisser parler.
Elle se rappelle pourtant, Boni, de cette nuit-là, de ce contact-là, de ces lèvres sur les siennes, cette peau sous ses doigts. Ces lèvres, cette peau, qu’elle retrouve presque timidement, comme une amie perdue de vu. Et elle se pose pas de question, Boni, se contente d’agir, d’écouter son corps, d’écouter ses envies – sans réfléchir, jamais. Parce qu’elle le sait, Boni, que c’est réfléchir qui la détruit, Darren. Que c’est réfléchir qui brise les rêves.
Et elle rigole, l’enfant, quand elles tombent, elle rigole quand leurs corps s’entrechoquent, qu’elles manquent s’assommer, alors que la blonde s’écarte au dernier moment, roule sur le côté et puis rigole à nouveau, les membres agités de tremblements compulsifs. « On peut dire qu’avec toi c’est renversant. »
Elle sourit, Boni, plaisante un peu, profite de l’ambiance détendue, des rires et de l’amusement. Elle profite d’être avec elle, tout simplement, sans se perdre la tête. Elles redeviennent des gamines, des enfants qui aiment jouer, profitent de la vie. Et c'est ça qu'elle aime, c'est ça qui la fait vibrer, Boni. Alors quand enfin l’hilarité diminue, lui laisse le temps de respirer, elle saute sur ses pieds, adresse un clin d’œil à sa camarade. Et puis d’un geste léger, lève le bras, la pose sur sa joue, la laisse glisser un instant le long de sa peau, avant de se retirer, avant de s’éloigner, de bondir de quelques pas. « Et si on jouait à cache-cache ? » Quelques mots, lâchés d’un ton taquin, la voix rieuse, les yeux étincelants de bonne humeur. « C’est un labyrinthe après tout, autant en profiter. Et si tu me trouves… tu me gagnes ? » Et son rire se perd dans l’obscurité, alors qu’elle disparaît entre les brins de paille, se perd dans le dédale tortueux du jeu monté de toutes pièces par les gumiho.
Son sifflement vient à intervalle régulier percer la noirceur de la nuit à peine éclairée, indiquer la voie à la jeune femme, pour ne pas la perdre, pour ne pas qu’elles se perdent. Sûrement pour qu’elles se retrouvent également, sûrement parce qu’elle a pas envie de gagner, Boni, qu’elle préfère perdre ((elle préfère perdre, si c’est entre ses bras, le visage enfouit dans son cou, peau contre peau)).

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ft. boni vampire

Souvent, elle avait peur Darren, souvent, elle cachait tout ça au fond, au fond de son cœur parce qu’elle avait peur de montrer, montrer ce qu’elle ressentait vraiment. Parce qu’elle savait pas faire, Darren, on lui avait jamais appris à tout extérioriser, à parler, à s’exprimer. Darren, elle fuyait, elle s’énervait, elle se braquait. C’était ses réponses, c’était sa façon de communiquer. Mais ce soir-là, c’était différent, c’était plus simple, c’était caché aux yeux de tous, c’était leur monde, leur bulle, juste à elles. Darren, elle pouvait être qui elle voulait avec Boni, elle se sentait libre, libre de la toucher, de l’embrasser, de lui parler. Même si elle le faisait pas souvent, elle en ressentait pas vraiment le besoin, de lui dire, de lui dire tout ce qu’il y avait vraiment à l’intérieur. Elle faisait un peu semblant, juste cette nuit-là, juste pour se sentir mieux, pour ne pas penser, avec son grand sourire d’enfant, elle riait et ça faisait si longtemps.

Elle oubliait l’espace d’un instant que Boni pouvait lui filer entre les doigts, elle pensait juste à elles, juste à ce moment-là. Puis elle finit par se redresser, à la regarder grâce à clair de Lune qui les éclairait. C’était à peine quelques secondes, un geste simple, dont elle profitait, dont la caresse ne faisait encore ressentir même quand Boni enleva sa main. Parce qu’elle était pas habituée, Darren, aux touchers, et à son sourire aussi, qui lui faisait rater un battement de cœur. Pas vraiment tactile, la gamine, elle appréciait pour autant les baisers et les caresses de la franco-coréenne. Elle restait même sur sa fin mais sourit assez pour que Boni le voie. « Ca m’va. »
Elle la laissait partir, prendre un peu d’avance, elle prenait juste le temps de souffler, de sourire, de s’imaginer même un peu. Puis, elle se leva, Darren et finit par retirer sa queue de poisson qui la gênait un peu trop, surtout pour aller à la recherche de la belle entre les plants de blés. Elle se retrouvait juste en jupe, un peu en-dessous des genoux et elle laissa le morceau de costume sur le sol avant de souffler à nouveau et de suivre les sifflements reconnaissables, même au loin. Elle la retrouvrait sûrement Boni, parce que cette fois, elle ne lui laisserait pas le choix que de rester.

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ft. darren sirène

Et elle le voit, Boni, ce sourire. Elle le voit, ce sourire qui illumine les traits de Darren, petites perles étincelantes dans l’obscurité. Elle le voit, Boni, ce sourire qui la rend si heureuse, provoque le sien également, éclaire son visage à elle. Parce que ça lui fait tellement du bien, à la gamine, de voir son amie heureuse, au moins autant qu’elle le peut. De la voir arrêter d’avoir peur, ne serait-ce que quelques instants, poignée de secondes, pour pouvoir vivre enfin, sans se soucier du reste, sans se soucier des autres, juste en étant elle. Même en étant elle là, cachée des regards. C’est déjà mieux que rien.
Alors elle attend l’accord et puis elle s’en va, et puis elle s’évade, fait quelques pas d’un pas rapide, le sifflement aiguisé et régulier alors qu’elle s’enfuit de plus en plus vite, de plus en plus loin. Veille pourtant toujours à rester à portée de voix, à portée de main aussi. La proie facilement attrapable, proie qui veut être attrapée, loin de se dérober à l’étreinte destructrice de son fauve. Alors elle s’arrête un instant, tapie dans l’ombre. Proie devenue prédateur, qui sourit dans l’obscurité, avant de surgir, avant de bondir. D’un geste ample, elle arrive dans le dos de son amie, de sa main vient lui effleurer l’épaule. « J’suis là ! » Et elle fait demi-tour en courant, en riant aussi également, son hilarité qui vole au grès de sa course effrénée, résonne dans l’air, se perd dans les brins de paille.
Et elle revient sur ses pas, sur leurs pas, retourne à l’entrée où elle s’arrête enfin, le souffle un peu court, l’air qui s’échappe de ses poumons pour former quelques volutes qui s’évanouissent à peine sorties de sa bouche. Elle s’étire, passe la main sur le front, un coup dans les cheveux, et puis elle s’assoit par terre en tailleur, dos plaqué contre les murs de paille, sourire au bord des lèvres, joie au bord du cœur, les prunelles étincelantes, résidus de son rire, résidus de ce bonheur qui court encore dans ses veines, fait battre son cœur plus vite. Et elle est contente, Boni, de cette soirée qu’elle n’imaginait pas si bonne. Elle est contente, Boni, de ce moment partagé avec son amie, avec sa camarade, avec ce fille qu’elle apprend doucement à redécouvrir, qu’elle apprend doucement à re-aimer, comme avant, comme au premier jour – ou plutôt comme au dernier.

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ft. boni vampire

Elle regardait partout, Darren, elle regardait chaque détail que la nuit lui laissait deviner, elle tendait l’oreille aussi, surtout, pour entendre le sifflement et les bruits qui la guidaient jusqu’à son amie, sa victime pour la nuit. Elle aurait aimé que ce soit pour plus longtemps, Darren, mais elle prit simplement sur elle, sans rien dire (comme toujours), parce que c’était plus dur que de se laisser vivre au gré du vent frais de cette nuit étoilée et légère. Les émotions se mélangeaient pour créer un voile de bien-être, comme si tout était oublié, juste l’espace d’un instant, comme si rien n’avait existé, juste elles, juste elle, rien que quelques heures. Parce qu’elle voulait pas tout gâcher, la laisser filer, la laisser fuir face à son regard qui n’avait pas changé (même après une année où elle l’avait quittée, une année pendant laquelle elle avait dû subir l’abandon, encore une fois, subir sa plus grand peur, jusqu’au fond de ses tripes, sans rien dire, encore une fois). La jeune coréenne voulait juste sourire pour mieux survire, rire pour mieux grandir, pour l’égayer ce visage de pureté, de jeunesse empoisonnée.

Et c’était avec Boni qu’elle retrouvait l’espoir de tout changer, changer son monde et ses pensées, ses habitudes, sa vie peut-être aussi. Boni, elle avait eu cet impact sur elle dès le premier regard, dès le premier sourire ; elle avait juste su, Darren, que Boni ne méritait qu’elle lui coupe ses ailes. Alors, juste cette fois, cette nuit-là, elle la suivit à travers champs, la cherchant, galopant dans ce labyrinthe ; elle la voulait sa proie, elle la voulait pour ne plus la laisser partir, pour lui montrer qu’au fond, elle la suivrait jusqu’au bout, juste pour elle.

Un cri de surprise franchit la barrière de ses lèvres et un rire, un rire quand elle se retourna avant de voir Boni partir dans le sens inverse. « J’vais t’avoir Boni ! » mélangée aux basses lointaines de la fête, sa voix résonnait comme pour se le prouver à elle-même, qu’elle l’aurait Boni, pour de vrai, pas que pour cette nuit. Alors, elle fit demi-tour à la hâte, courant après la silhouette qui s’effaçait dans les ombres flottantes des blés, elle suivait le bruit de ses pas qui froissait la paille sous leurs pieds et s’arrêta enfin à l’entrée quand la proie étincelante finit par capituler. Elle soufflait, Darren, la respiration plus courte, plus haletante après l’effort et finit par s’asseoir près de son amie, le cœur parsemé de ses étoiles de joie. « On peut dire que je t’ai trouvée, non ? » le sourire sur les lèvres, elle arrivait plus à faire autrement, elle arrivait plus non plus à la quitter des yeux, et comme pour appuyer sa victoire, elle vint glisser sa main sur la joue de Boni, prit quelques secondes pour détailler ses traits assombris par la nuit et s’approcha lentement, et elle ferma les yeux aussi, proche du visage de son amie, pour y déposer un baiser léger, pudique de toutes ses envies.

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