Perfect Match

IlHoon & Raina

Passé une journée en ville avec son fils de huit ans, on pourrait croire que c’est agréable. Ca l’est, mais ce n’est pas de tout repos. Il fallait avoir les yeux partout, surtout quand le chenapan courrait en tous sens, les yeux émerveillés par les vitrines multicolores. Je le surveillais de près, même si je n’en donnais pas l’impression, je ne le perdais pas de vue, ayant bien trop peur qu’il se fasse kidnappé par un de ces hommes qui nous auraient retrouvé après tant d’années. Apres s’être arrêté au parc plusieurs heures où mon petit bout s’était amusé avec d’autres enfants dont certains qu’ils connaissaient de l’école, je m’arrêtais à un petit café pour nous prendre quelque chose à boire. J’aurais pu discuter avec les autres mamans au parc, mais beaucoup d’entre elles avaient des aprioris sur moi. Même si je faisais attention de garder mon travail actuel secret, les rumeurs allaient bon train. Au café, Seol, ma meilleure amie m’appelait en urgence pour un conseil maquillage alors que je passais ma commande tout en tenant mon fils par la main. Alors que nos cafés se faisait, je terminais mon appel alors que je donnais la mission à Alexei de tenir la petite assiette de cookies pour la porter jusqu’à notre table sans en laisser tomber par terre. Ce qui lui occupait assez l’esprit pour ne pas vagabonder partout. Je le suivais de près avec son coca et mon cappuccino. Nous prenons place sur nos chaises respectives. Je tentais son verre au petit brun quand une voix m’interpelait. Je me retournais surprise pour apercevoir un jeune homme fort bien poli. Je regardais la carte qu’il me tendait. Et bien, ces derniers jours tout le monde me donnait sa carte de visite. J’y jetais un coup d’œil sans comprendre la situation dans laquelle je me trouvais. Producteur de musique ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien me vouloir ? Je ne jouais d’aucun instrument, et je chantais telle une casserole. Quel talent avait-il bien pu voir en moi pour s’intéresser ainsi à ma personne ? Était-ce un charlatan qui faisait croire monde et merveille aux jeunes femmes qu’il croisait ? Je l’écoutais en silence, ne pouvant m’empêcher de me crisper en le voyant ébouriffer les cheveux de mon enfant. Était-ce une habitude ici de faire ce genre de geste à un inconnu ? Pourtant, ces dires me laissèrent perplexe, presque médusée. « Vous êtes bien aimable et surtout bien flatteur. J’ai déjà en effet un travail de nuit, bien qu’il me soit aisé d’entretenir un travail de jour et de nuit, mais où en serait l’intérêt ? Je n’aurais plus de temps libre à passer avec mon fils. Et depuis quand on engage les gens dans la rue ? Est-ce une nouvelle mode ? » Sarcasme et méfiance, les maitres mots de Raina Shishkova.