Regardez ce type là-bas. Intimidant n'est-ce pas ? Gardez votre regard appuyé sur lui quelques secondes de plus... Il vous a vu. Son regard glacial arriverait à vous donner des frissons, à tel point que vos pupilles dérivent dans un réflexe. Un réflexe de survie peut-être ? Rassurez-vous, bien qu'ayant déjà tuer Kazuya n'en fait pas son principal hobby. Être aux aguets du moindre mouvement est sa vocation, il est né pour ça et prend son rôle très au sérieux. Devrais-je dire son existence ? Jamais à dormir sur ses deux oreilles le descendant de la famille Koizumi renommé Eiji pour une couverture plus efficace n'est pas une personne appréciant se faire remarquer puisqu'il juge cependant comme je viens de vous le démontrer il se distingue seul de part sa posture et sa froideur naturelle. Maintenant plutôt que de l'admirer de loin rapprochons nous. Que voyez-vous ? Un homme enjoué, oui. Ses grands airs capables de donner la chair de poule ne sont que leurre, à le "connaître" un peu mieux on découvre une personne bavarde et sympathique; en un mot: agréable. Disons simplement connaître et ne parlons pas de confiance, Kazuya ne l'octroie que trop peu pour ne serait-ce que la mentionner comme étant possible. Déformation professionnelle mais aussi fruit de sa retenue naturelle. Réservé, il ne parle que très peu de lui après tout se mettre au second plan fait aussi partie de sa formation. Lui il ne passe qu'après Sora; plus connue sous le nom de Perséphone. Sa vie est liée à la sienne et jamais sa loyauté ne lui permettra de la trahir. Combinez à ça un instinct de protecteur sur développé et vous obtenez le mélange parfait d'un homme prêt à risquer sa vie pour vous protéger. Ca donne envie, hm ? Oh ne jugez pas trop vite, sa situation ne rime pas forcément avec bonheur mais il ne vous en parlera pas tant il a mis un voile là-dessus. Et si vous osiez vous en approcher pour lui demander ne serait-ce que votre chemin, plutôt que de le regarder l'air pincé ? Vous seriez agréable surpris par son aisance à mettre les gens à l'aise et si l'une d'entre elle lui vient à l'esprit il vous sortira peut-être une petite blague dont il a le secret pour vous faire rire.

Les rumeurs ? Oh pour ce qu'elles sont... tout ce que je peux vous dire c'est qu'étant responsable il ne perdra jamais son sang-froid en public. En général il est plus du genre à encaisser et à ne rien dire cependant veillez à ne pas le titiller trop longtemps car il y a de fortes chances qu'il finisse par exploser d'une manière aussi inattendue qu’impressionnante, car s'il y a un adjectif définissant à la perfection Kazuya il s'agit de celui-ci: imprévisible. Je peux bien vous faire une petite confession depuis le temps que nous nous entretenons, il garde toujours une arme sur lui. Qu'elle soit blanche ou à feu Dieu sait ce pour quoi il pourrait en faire; je vous l'ai dit il est imprévisible mais pourtant bien docile.

Sa vie c’est eux. Sa vie c’est elle. Le destin de la famille Koizumi fut lié au clan Satô il y a des années de cela; chacun de ses membres ayant vocation à être au service de ce dernier. Kazuya n’avait aucune raison de faire exception à la règle et c’est dans une implacable logique qu’il se retrouva être le garde du corps de la précieuse fille Satô. Sora. Quoi qu’il advienne dans sa bouche la jolie blonde est et restera Sora. Perséphone n’est qu’un démon. Un virus.

Faire un récit de sa vie serait difficile, Kazuya n’étant qu’un personnage secondaire de sa propre existence. Il n’est pas le héros de sa vie, les autres le sont pour lui. Les autres n’étant personne d’autre que les Satô. Enfant rieur et difficile à canaliser, il fut difficile au paternel Koizumi de faire entendre à son fils la subordination à laquelle il était destiné. Aussi difficile cela fut-il à intégrer pour lui, aujourd’hui  les entrainements ont payé ; ce prétendu Kazuya Eiji n’étant que le fruit d’un travail de maçon colossal, un homme bâti comme il devait l’être avec des idéaux injectés depuis l’enfance. Le travail d’un clan est précis et réfléchi, l’honneur du père du nippon se devait de réussir à élever un fils digne de la lignée de yakuzas. En plus d’un travail moral Kazuya fut sujet à un entrainement physique pour le moins inhabituel pour un petit garçon. Si de premier abord ses cours d’arts martiaux étaient plus corsés que la normale, son adolescence fut teintée d’entrainement où on lui apprit à manier les armes à feu dans l’oubli de toute notion de sécurité. L’art du combat est aujourd’hui un univers familier à cet homme comptant vingt-quatre années de loyaux services car pour le principe on dira que son premier souffle était dédié au clan.

Très à cœur dans son métier, Kazu fut missionné dans un autre coin du pays ce soir-là. Le soir où tout bascula. Sôji disparu, mort, et Sora enlevée. L’équilibre du clan s’en ressenti, son grade au sein de ce dernier aussi. Simple homme de sécurité jugé comme étant encore trop jeunot pour réellement peser dans l’organisation, il fut envoyé tout droit en Corée du Sud dans le but de suivre la fille Satô dans sa couverture. Honoré ? Il le fut. Certes son âge se rapprochant des précieuses progénitures il se savait éternellement lié à eux et c’est ensemble qu’ils découvrirent les premières joies du bac à sable et de l’enfance, encore aujourd’hui Kazuya se souvient de certains entrainement d’armes blanches passés en compagnie de l’infâme Sôji, mais de là à être élu par « la princesse ». Elle n’est rien autre que le rubis du clan, celle qui en porte l’espoir. Parfois ses yeux se teintent de peine lorsqu’il la regarde impuissant se fondre sous Perséphone, son unique désir serait de retrouver celle qu’il connut quelques années auparavant. Sora est belle, tant d’intérieur que d’extérieur, et l’évidence le pousserait à admettre que lui être assigné l’incite à prendre son rôle encore plus au sérieux. Pourtant il ne le fera pas car on ne lui demandera pas. Ses aventures personnelles il n’en parle pas, tout comme ses différentes affinités. Kazuya a beau être ouvert il se cache derrière son professionnalisme, ce métier qui résume sa vie. Pour respecter son rôle il ferait tout, il se convertirait même en surveillant d'université. Déjà fait. Sa couverture fut toute trouvée: rester dans les couloirs de l'école pour veiller au grain le jour et être disponible la nuit. Il n'y avait pas meilleure idée pour lui que de trouver une profession au sein de l'université, c'était à vrai dire la seule solution pour lui pour éviter un retour ridicule sur les bancs de l'école.