the love you're given

inha & freya (freha)

(music) Un, deux, trois, quatre. L’horloge tourne inlassablement. Je fixe le vide en face de moi. J’ai pas de réponse pour le temps qui passe, il rend pas les sentiments plus facile à supporter. Pas d’échappatoire pour tout ce que j’ai fais, j’m’en sortirais jamais, jamais, jamais. Dis, In Ha, tu le sais, ça ? Est-ce que tu l’as vu, ça ? Que j’étais au bord du gouffre, juste là, à deux doigts de tomber, et puis de t’entrainer avec moi.

Cinq, six, sept, le bruit m’obsède, les aiguilles refusent de ralentir. J’arrive pas à prendre le rythme. J’parviens pas à entrer dans la danse. J’ai envie d’arrêter.

Ah, voilà, elle est là, la phrase que j’attendais depuis si longtemps. Toute simple, et puis toute petite. Comme une évidence, comme si toute ma vie avait été une lutte sans fin jusqu’à maintenant, ce moment, cette créature immonde qui s’impose à moi : partir. J’ai envie d’arrêter.

J’ai envie de mourir.


Pourquoi je repense à ça, aujourd’hui, la neige jusqu’aux genoux, je serai incapable de l’expliquer. Peut-être le fait d’avoir quitté le chalet et de me retrouver soudainement seule, après deux journées passées en compagnie des autres, bien entourée. Kwan Sun et Jae In, le duo imparable. Bago et Wook avec qui j’ai eu du mal à faire un feu. Fuuko qui s’est étalée de tout son long à l’entrée. Ces gens que j’connais à peine, mais qui me font me sentir mal, parce qu’ils ont l’air… à leur place ? C’est surement juste une impression. Une impression que j’parviens pas à renvoyer.

Alors j’me laisse guider par le vent, la neige, le temps. Jusqu’aux igloos illuminés par les lumières du soir. Avec cette impression d’être seule au monde, et ce sentiment étrange de ne pas savoir si ça me convient ou non. Faudrait que je parvienne à m’y accoutumer. Surement. Mais quelque chose en moi est bloqué, j’parviens pas à voir de futur. Pas sans Chung Su qui est parti, pas sans Renzo qui est parti, pas sans Reira qui est partie… Mais y’a In Ha qu’est resté. Bordel, on en revient toujours au même point. Lui. Toujours lui.

Assise par terre, je fixe l’horizon jusqu’à ce que des silhouettes s’y détachent. La plupart viennent des chalets, beaucoup sont en groupes. Certains en couple, parfois. Puis enfin une silhouette solitaire se détache, et plus elle s’avance, plus elle m’est familière. Je la reconnais un peu plus à chaque pas, au point de me lever, au point de me mettre à avancer vers elle à mon tour. J’ai envie de courir, je me retiens difficilement. J’voudrais pouvoir lui expliquer à quel point je me suis inquiétée pour lui durant la tempête. Comment j’ai détesté qu’on soit séparé, comment j’ai été envahie de jalousie rien qu’en pensant avec qui il pourrait être. Puis enfin on se retrouve face à face, et tout ce que je trouve à dire, c’est : « Tu… tu vas bien ? »