-BORDEL !!!! cria la brune, donnant un grand coup de pied dans une canette qui trainait sur le trottoir.

Cela faisait maintenant bien deux heures que Ninah erraient dans le quartier à la recherche de défouloir. Mais cela faisait techniquement depuis la veille qu'elle ne pouvait pas s'ârreter de penser à ça. A lui. Elle se dégoutait à l'idée même d'être obsédée par quelqu'un. Sur toutes les personnes qu'elle avait connu dans le passé, il fallait qu'elle tombe sur une des rares qui avaient partagé sa vie pendant un long moment, et qui ne lui avait pas fait ressentir que de la haine et du dégout. Ce pauvre In Ha. Bordel. Elle l'avait aimé, bien sur, pour être resté aussi longtemps avec lui. 6 mois? un an? peu importe. Leur relation s'était terminé d'un commun accord, sans la surprendre pour le moins du monde. Mais il avait trouvé le moyen de lui faire ressentir de la surprise. Non, de la stupeur. Enfin, quelque chose entre le positif et le dégatif. En effet, lorsqu'elle l'avait vu, hier soir, sur scène, ça avait été le tumulte en elle, et un crescendo de questions. Elle le trouvait toujours aussi beau, sauvage et viril, tout ce qu'elle avait toujorus recherché chez un homme, sans pour autant réussir à s'attacher. Mais là, il l'avait épâté, il était sur scène, il avait réussi.

Ninah secoua sa tête violemment. Tous les souvenirs de son passé revenait à la trace. Que ça le concerne lui, ses "amis" de l'époque ou ses parents. Ah, et sa coincée de mère. Alors elle... Certes, elle shootait dans ses choses sales qui trainait dans la rue en maugréant sur toutes les personnes qui avaient été contre son libre arbitre. Mais elle tapait aussi dans ses murs pour arrêter de se lamenter. Elle détestait ça. Pourquoi avait-il fallut qu'après un grand moment de plénitude et de joie, elle se fasse ratrapper par les démons qui l'avaient hanté?
Ah, le déterminisme, la fatalité, pensait-elle...

-Au diable ton déterminisme Zola !! cria-t-elle en jetant son pied sur un grand conténaire de poubelle.

Son coup fut si violent qu'elle en renversa tout son contenu devant un passant, qui ne lui était pas inconnu. Elle lui sourit, comme appaisée. Il était enfin là, son défouloir.

Les mains accrochées aux bords de son bureau, Wook serrait les poings. Il avait fait un réel effort pour discuter de manière civilisée avec Stacy, mais comme d'habitude, leur conversation s'était terminée en dispute. Un rictus vint se former sur ses lèvres et il poussa un profond soupir, essayant de faire ressortir toute sa frustration. Il ne comprenait pas pourquoi chacune de leur rencontre devait se terminée ainsi. Il en avait marre de ressentir ce besoin de lui devoir des explications, et il en avait marre d'avoir l'impression de ne jamais bien faire. Il avait besoin d'une soirée rien qu'à lui. Une soirée où il pourrait renouer avec son ancien lui, celui qui faisait ce qu'il voulait, quand il le voulait. Il enfila sa veste et se mit à errer dehors, sans but précis. Il réfléchissait au meilleur moyen de faire revenir le bon vieux Wook. Mais même s'il ne trouvait rien, il finirait bien par avoir une idée. Des années de mauvais instincts ça ne s'éteint pas comme ça n'est-ce pas ?

Les mains dans les poches, il avançait en scrutant chaque boutique, chaque restaurant et chaque bar à la recherche de quelques méfaits à accomplir. Il se plaisait à imaginer mettre le carnage, peu importe où tant qu'il puisse se défouler.
Quelques mètres en face de lui, il aperçut une silhouette. Apparemment quelqu'un d’énerver, comme lui. Il n'y fit pas vraiment attention, et se fit même la réflexion qu'il pourrait surement provoquer une bagarre et ainsi soulager ses poings qui le démangeaient. En s'approchant, la silhouette avait quelque chose de familier. Une jeune fille qui pestait contre un ennemi invisible. Et lorsqu'il fut assez près, il reconnut Ninah shootant dans la poubelle tout près d'elle et qui se renversa aux pieds de SungWook. Il s'arrêta pour la regarder, un sourire aux lèvres. Tomber sur Ninah ne pouvait pas être un hasard, peut être que finalement il avait de la chance. Il savait que, peu importe ses délires, elle le suivrait avec joie. Il baissa les yeux sur les déchets éparpillés par terre et croisa le regard de son amie qui souriait à son tour.

"Elle t'as fait quoi cette poubelle ?" Un sourire en coin il s'approcha de son amie en shootant à son tour dans les détritus "Ça te dirais de t'attaquer à une plus grosse proie ?". Il prit les épaules de Ninah pour la forcer à se retourner et ainsi continuer à marcher vers une destination encore inconnue "J'ai envie d'action ce soir, t'as une idée ?". L'ex chanteur savourait déjà sa soirée qui ne faisait que commencer.

-Oh putain Wook c'est toi!!! dit-elle juste avant de pousser en grand cri, les mains en l'air. Ce soir, on casse la baraqu', t'es prêt?

De l'action, elle en avait cherché depuis qu'elle avait mis les pieds en Corée. Si ce n'est depuis qu'elle était née. Et Wook avait bien été le seul qui lui avait apporté satisfaction en terme d'amitié kamikaze. Elle le suivit, même pas de force. Mais d'envie. Comme un désir incontrolable de destruction.

C'est avec grande excitation qu'elle clopinait à côté de son ami, lui donnant des petits coups de points succincts sur l'épaule. Elle avait pleins de choses à lui dire. Quand Ninah était avec lui, elle ressentait le besoin de faire ressortir sa folie agressive mais aussi de temps en temps son côté sensible. Cette fois-ci, elle savait qu'elle devait se poser pour lui parler, lui raconter ce qu'il s'était passé la veille. Mais avant cela, les deux half-Japonais avaient d'autres choses à accomplir.
La demoiselle se mit à courir en direction de ce qui lui avait semblé être quelque chose de très interessant.

Des vélos. Fièrement, et non sans anti-vol, ils était posé là, sur le trottoir contre un lampadaire. Ninah arborait un sourire aux lèvres presque machiavelique en s'en approchant. Elle les observa avec attention. Tous les détails virent s'imicer comme des engrenages qui s'activaient dans sa tête. C'était son truc tout ça. Les voitures, les motos, les vélos. Même les trottinettes pour vous dire.

Ninah sortit une sorte de couteau suisse du futur et, après avoir bidouiller pendant cinq minutes les cadenas des vélos, elle les écrasa sur le sol de sa grosse chaussure. La jeune femme n'en était pas à son premier vol de véhicule, et encore moins de vélo. Elle se posa sur l'un deux, qui était plutôt à sa taille et après avoir pédalé sur trois mêtres, elle se retourna pour lancer à son ami.

-Tu me suis? On des culs à aller botter, hein!

Elle rit de son rire fière et rauque. C'était bien elle, ça! Puis, ce n'était pas un vol, ce n'était qu'un emprunt. Ils allaient le rendre ensuite. Enfin, si ils avaient le temps. Ouais, non en fait.

Après une salutation très amicale, ils marchèrent d’un pas sûr et confiant vers leurs  prochaines victimes. Et Wook avait bien l’intention d’en faire plus d’une ce soir. Ninah était, comme à son habitude, intenable. Mais le coréen appréciait cette facette de  son amie. Elle alternait entre donner des petits coups sur l’épaule du garçon et se retenir de courir pour trouver le plus rapidement une raison de laisser leur envies de carnage se libérées. Wook allait d’ailleurs continuer son chemin en détaillant et mesurant les effets de mauvaises actions sur les éléments qui les entouraient, mais rien ne lui semblait satisfaisant. Ninah quant à elle s’était déjà arrêtée pour crocheter des cadenas et subtiliser les vélos qui y étaient accrochés. -Tu me suis? On des culs à aller botter, hein!

Il ne put s’empêcher de sourire, et laissa la japonaise enfourcher la première son nouveau vélo pour la rejoindre. « Après toi Calamity Jane ! ». Et il grimpa à son tour sur sa monture. C’est à ce moment précis que deux jeunes gens, des adolescents vraisemblablement sortirent du restaurant juste à côté. « Hey mais ! C’est nos vélos ! ». Wook s’empressa de se mettre en position et poussa Ninah en même temps pour éviter aux deux individus de leur laisser le temps de les rattraper. « FONCE ! ». En temps normal, il n’aurait pas dit non à une bagarre, mais il ne voulait pas impliquer son amie, alors ils foncèrent à travers les rues de la capitale pour s’arrêter une fois seulement qu’ils étaient sûr d’être suffisamment loin. Le coréen éclata de rire, à bout de souffle. « Je suppose qu’on ne leur rendra pas ce soir ? ». Il leva la main pour taper dans celle de Ninah, en signe de victoire, et rit davantage. La soirée commençait bien, doucement, mais bien. Ils abandonnèrent leurs vélos dans un coin avant de reprendre leur chemin à pieds.

Wook se rendit compte qu’ils étaient à côté de la Namsan tower. Le lieu le plus « romantique » de Séoul, là où les couples venaient y enchainer cadenas en espérant quel leur amour soit éternel. Le coréen trouvait ça ridicule, qui pouvait croire à ces conneries franchement ? Il donna un coup de coude à Ninah. Elle le connaissait bien, pour avoir fait les 400 coups ensemble au Japon, et elle savait d’instinct que Wook voudrait mettre la pagaille au pied de la tour. « Tu penses à ce que je penses ? ». Un sourire en coin, il voyait cette place comme un terrain de jeu.

Ninah entendit deux jeunes gens râler de ce futile emprunt, puis sentit une légère pression sur sa selle. Elle n'eut pas même besoin de se retourner -elle n'en n'eut pas le temps à vrai dire- qu'elle vit son ami le dépasser à vélo. Avec son grand sourire malicieux, elle empoigna le guidon et se mit à pédaler à toute allure pour échapper aux deux jeunes gens. Faute de transport, ils furent vite semé.
Après quelques minutes à rire et à pédaler à grande vitesse, les deux amis épuisés posèrent les vélo "délicatement" sur le trottoir, faisant face à la Namsan Tower. Un regard complice entre les deux petites racailles fit trembler la terre.

-Mh... on commence par quoi? On tague les bancs de phallus multicolores? On fait un petit feu de camp avec les cadenas? Ou bien on lit les messages écrits et on se fout de leur geule? dit-elle en riant, et en sautant partout.

Ninah se sentait libre, et ce, depuis longtemps. Même si cet endroit l'écoeurait au plus au point -ouais l'amour, le nian-nian, c'était pas son truc- elle s'amusait, laissant son coeur et son esprit vagabonder. Prise d'une envie soudaine, elle grimpa sur une des constructions faites exprès pour y accrocher des cadenas, et s'assit tout en haut. Elle avait l'habitude d'escalader, les arbres, les maison... Elle faisait de grands signes à Wook, 3 mètres plus bas. Ninah profita de la vue, celle de la tour à côté d'elle, ainsi que les illuminations que lui montrait la ville.
Puis, elle attrapa un petit bout de papier, et lu à voix haute, sans scrupule. "Je souhaite que mon petit ami m'offre une belle bague de fiançaille"... si elle, elle n'était pas vénale!! se disait-elle en rigolant. D'autres morceaux demandaient des choses banales, comme un futur parfait à deux, des enfants dans le mois à venir, des choses matérielles aussi.. Elle prit plusieurs photos du haut de sa tour, pour un moment de calme avant l'ouragan (aka. leur bordel)

-Tu y viendrais toi ici? Avec Hyo jin? Perso', le romantisme... dit-elle en faisant la moue.

-Mh... on commence par quoi? On tague les bancs de phallus multicolores? On fait un petit feu de camp avec les cadenas?  Ou bien on lit les messages écrits et on se fout de leur geule? Le coréen voulait frapper fort, mais cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas mis la pagaille, qu’il ne savait pas par où commencer. Tous ces couples, ils étaient ridicules. Qui croyait bêtement à ce sentiment qu’est l’amour ? Il n’eut pas le de lui répondre que Ninah grimpait déjà sur les barrières, pour s’y percher et observer la foule. Wook sourit, l’écoutant révéler l’intimité des personnes naïves qui croyaient aux miracles après les avoir cadenassé à une vulgaire barrière. Qui croyait vraiment que cela fonctionnait ? Le coréen riait d’entendre son amie imiter grossièrement les souhaits tous plus clichés les uns que les autres. Il allait d’ailleurs rétorquer afin d’enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie de ces malheureux qui n’avaient décidément rien compris à la vie. Mais Ninah reprit la parole
-Tu y viendrais toi ici? Avec Hyo jin? Perso', le romantisme...

Le cœur du coréen eut un raté accompagné d’une grimace douloureuse. Décidément elle avait du mal à suivre la vie de son ami, mais qui pouvait la blâmer ? Pendant trois ans il lui avait rebattu les oreilles avec Hyo Jin, il était tout autant fautif. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? » Le coréen n’était pas du genre romantique, mais une fois en couple, il se laissait porter par le courant et finissait généralement par faire les mêmes sorties cucul que la majorité des couples. Mais ça il ne lui avouerait pas.

Il reporta alors son attention sur les passants qui lançaient des regards outrés vers son amie. « Vous voulez sa photo ? ». Il n’en fallait pas plus pour l’ex-chanteur pour s’énerver encore plus. Il s’éloigna un peu en shootant sur tout ce qui se trouvait sur son passage, la place lui paraissait bien sombre tout d’un coup. Il releva soudainement la tête, et s’il plongeait la place dans l’obscurité pour de vrai ? Il partit en quête du panneau électrique qui reliait tous les lampadaires afin de le forcer et de couper l’éclairage. « Hey Calamity Jane ! Vient m’aider au lieu de rêvasser ! ». Un sourire malicieux se forma sur ses lèvres alors qu’ils cherchaient à accomplir leur méfait.

Ninah eut un leger pincement au cœur à la réponse de Wook. Elle avait gaffé, et elle s’en voulait un petit peu. Après tout, si elle n’était pas au courant, elle ne pouvait pas deviner, certes. Mais si elle l’avait pu, elle aurait volontiers évité ça. Elle n’aimait pas trop qu’on lui réponde de la sorte, or là, c’était de la part de Wook, alors tout passait. Depuis leur adolescence ils avaient fait tellement de bétises ensemble et s’étaient tellement lachés pour évacuer toute l’horreur de leur vie qu’ils en étaient souvent arrivé à se crier et se taper dessus. Et bien que cela eut été à chaque fois douloureux, car venant d’un ami, leur relation n’en devenait à chaque fois plus forte et précieuse.

Un mal pour un bien, cette petite bourde lui valu de sortir de son calme qu’il arborait quelques minutes avant. Elle le regardait faire fuir les passants amoureux de son regard désinvolte. Tout ce qu’elle aimait chez lui. Elle continuait de l’observer de son perchoir, s’amusant de la situation. Ninah n’eut le temps de se demandait ce qu’il comptait faire qu’il l’appela à l’aide.

Ne sachant pas comment descendre de son « sapin de cadenas », elle prit une grande inspiration et sauta de ces quelques mètres, essayant de retomber en se faisant le moins mal possible. Vers ses 16 ans, elle avait expérimenté le parkour dans sa banlieue et en gardait quelques bases. Or, manque d’entrainement, Ninah se fit assez mal lorsque ses pieds touchèrent le sol. Elle laissa échapper des injures et boita légèrement jusqu’à Wook. Mais n’ayant absolument pas envie de passer pour la nunuche douillette, elle se tapa une bonne fois pour toute la cheville et ne ressentit plus aucune douleur.

-Alors.. mh.. Je sais qu’il faut en couper deux sur trois ! Un bleu et un rouge ! Merde, y’en a deux rouge ! Bon, ça va se faire à pile ou face ! Pile le rouge de droite et face de gauche !

Elle sortit une petite pièce de sa poche et la lança dans les airs avant de voir qu’il était tombé sur pile. Toute contente de sa vicieuse ingénie, la demoiselle laissa l’honneur à Wook de couper le bon fils. Sans un mot, elle se leva pour observer le phénomène. Tout la place perdait petit à petit ses éclairages.

-C’est plus beau que lorsque ça s’illumine !! Dit-elle en tournant sur elle-même. Mais maintenant, ça a l’air bien trop triste..

Puis une idée lui vint en tête. Elle sortit son paquet de cigarettes qui contenait son briquet préféré. Elle l’alluma juste sous le nez de Wook en louchant sur les « sapins de cadenas ». Ninah avait le cœur qui battait d’adrénaline. Mais Wook, serait-il prêt à aller jusque là ?

Il regarda son amie boiter jusqu’à lui, et à deux ils entreprirent de couper l’alimentation de la place. -Alors.. mh.. Je sais qu’il faut en couper deux sur trois ! Un bleu et un rouge ! Merde, y’en a deux rouge !  Bon, ça va se faire à pile ou face ! Pile le rouge de droite et face de gauche ! Un sourcil levé, il se dit qu’elle avait regardé bien trop de films, mais pour le moment il n’avait rien de mieux. Il regarda la pièce voler puis retomber sourdement pour laisser voir le côté pile. « Évidemment ça ne pouvait tomber que sur moi ! » Le coréen coupa les fils en espérant ne pas se faire électrocuter. Mais par chance, la place fut plongée dans le noir instantanément. -C’est plus beau que lorsque ça s’illumine !! Dit-elle en tournant sur elle-même. Mais maintenant, ça a l’air bien trop triste.. Wook sourit. La place lui convenait très bien comme ça. Puis son amie se pencha vers lui, un sourire maléfique aux lèvres en allumant son briquet. Le regard pétillant elle avait certainement envie d’en rajouter un peu plus. D’un coup de tête elle lui montra les montagnes de cadenas accrochés. Elle voulait faire quoi exactement ? Faire fondre les cadenas ? Après tout, ils finiraient bien par disparaitre un jour ces fichu bout de métal ! Autant le faire maintenant. D’un hochement de tête il approuva ainsi l’idée farfelue qu’avait émise Ninah dans le plus grand silence. Et ils se dirigèrent tous les deux vers leur nouvel objectif. Sur leur chemin, les regards outrés les dévisageaient, mais ça ne les dérangeaient pas. Au contraire, s’ils avaient réussi à emmerder un peu la populace ils n’en étaient que plus heureux.

Au moment où ils allaient commencer leur nouveau méfait, une lampe torche les éclaira soudainement. « Qu’est-ce que vous faites ? ». Wook attrapa le bras de son amie pour essayer de fuir, mais face à eu se trouvait un nouvel agent de sécurité. Il s’arrêta, forçant Ninah à l’imiter et lâcha son bras pour pester contre ces Raba joies. « Aish. On peut vraiment rien faire ici ! ».

Et presque aussitôt ils furent emmenés dans le local des agents de sécurité de la tour Namsan. D’un regard entendu, les deux voyous s’accordèrent sur la bonne marche à suivre. Et un nouvel objectif était fixé : rendre fous les agents. Un sourire en coin, Wook se laissa conduire jusqu’à la petite pièce. Et une fois à l’intérieur, le jeu commença. « Je pourrais avoir un café ? ».

Si Ninah devait être représentée par un élément naturel, ce seraait sans hésitation le feu. Elle avait tout pour y être associée. Une personnalité explosive, autant chaleureuse que dangereuse. Et ce soir, en compagnie de son grand ami Wook, elle avait eu envie de se laisser aller à des envies de pyromanies. Elle révait de voir ces cadenas s'enflammer les uns après les autres, détruisant ainsi tout l'amour dégoulinant et la tendresse qu'elle avait peu, ou pas du tout eu durant sa vie. L'excitation la faisait sourire, mais aussi battre son coeur comme la plus belle des histoires d'amour, entre elle et le danger.

Elle n'eut qu'à allumer le briquer pour se faire éblouir par un agent de l'ordre. Ninah leva les yeux au ciel et voulut tout de même essayer de mettre le feu à un arbre mais en vain. On l'en écarta même de force et on traina les deux jeunes gens au poste de la tour. Sur le chemin, elle n'arretait pas de râler, de soupirer, de râler qu'on lui faisait mal. C'était dans ses droits après tout, et elle le faisait exprès. Ils étaient toujours sur la place qu'elle et Wook se regardaient complices. Elle voulait déjà leur faire tourner la tête.

-Non, mais vous voyez, messieurs, il y a malentendu! Les illuminations s'étant éteintes, nous avions pensé raviver la flamme de l'amour de tous ces gens~~

Elle les regardait avec un air tantôt angélique, tantôt mesquin et leur faisait des grimaces. Une fois arrivés, Wook et Ninah furent mis dans la même pièce pour leur passer sermont et interrogatoire.

-Uwaaa~ on dirait un film d'espion! Elle sont où les menottes monsieur le gentil policier pas gentil?

Ninah était déchainée, et était sincèrement désolée si Wook ne la suivait pas dans ce délire. Bien qu'elle savait qu'il la suivrait dans n'importe qu'elle bétise, elle craignait qu'elle n'aille trop loin. Mais le voyant commander un café avec autant d'assurance, elle l'imita, lui donnant un petit coup d'épaule qui voulait tout dire. Elle savait qu'il ne pouvait absolument rien leur arriver, donc autant s'amuser. La police ici, ce n'était pas la police Japonaise, donc autant problème.

-Et moi un jus de citron, siouplait!

-Non, mais vous voyez, messieurs, il y a malentendu! Les illuminations s'étant éteintes, nous avions pensé raviver la flamme de l'amour de tous ces gens~~ Wook ne put s’empêcher de rire en entendant son amie. Il la connaissait suffisamment bien pour savoir que quelques agents ne l’arrêteraient pas. Et il comptait bien sur son tempérament de feu pour ne pas s’ennuyer non plus.  Dans la petite pièce, il y avait des fauteuils, une table basse, une lampe  et une pile de documents officiels signes évident d’autres délits. Après tout ils n’étaient pas dans un commissariat, uniquement dans un petit bureau, celui des agents de sécurité et de maintenance de la place et de la tour Namsan. Ils ne pourraient rien leur faire. Wook s’installa confortablement en commandant son café alors que Ninah s’émerveillait de la situation. -Uwaaa~ on dirait un film d'espion! Elle sont où les menottes monsieur le gentil policier pas gentil? Et moi un jus de citron, siouplait!

Les agents étaient dépités devant autant d’audace. L’un d’eux vint s’asseoir en face de Wook. Évidemment, pensa-t-il, s’il y a un fautif c’est forcément le mec, le mec qui a entrainé la frêle et fragile jeune fille… Les coudes sur les genoux, mains jointes il regardait le coréen avec mépris. Un regard qu’il connaissait bien pour l’avoir vu dans les yeux de son géniteur chaque fois qu’il lui accordait un peu d’attention. Cette réaction eut pour effet d’énerver encore un peu plus le mannequin. « Dis-moi mon garçon, on peut savoir ce que vous fichiez ? ». Wook pouffa et lança son regard le plus meurtrier. Mais il ne pipa mot. Au lieu de ça il se contenta de s’amuser un peu « J’avais demandé un café ! » L’agent face à lui se leva d’un bond, énervé par la réaction du jeune homme. Et appela son collègue « Renseignes-toi sur leurs parents s’il te plait ! ». Le sang de Wook ne fit qu’un tour, il suffisait qu’ils trouvent sa carte d’identité et s’en était fini de lui. Alors il prit les devants avec une voix mielleuse qui ne laissai aucunement paraitre son angoisse montante « Tu voulais mon nom mon chou ? Mais il fallait le demander ! » Il leur offrit un grand sourire avant de reprendre la parole « Okurawa Seiji, pour vous servir ! » Il n’avait pas tellement mentit, Okurawa était le nom de jeune fille de sa mère et Seiji, son vrai patronyme Japonais, mais ça ils ne le sauraient pas. Seule Ninah pouffa en entendant son prénom. Il espérait ainsi éviter que le grand PDG, le ponte de la presse ne soit contacté. « Est-ce que ça te plait ? ». Il aurait dû s’arrêter, mais la colère qui parcourait ses membres était plus forte, il ne pouvait pas s’empêcher de les provoquer.