fallen king (jihoon)
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fallen king (jihoon) | Mer 4 Jan - 10:43 Citer EditerSupprimer
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jihoon & hana
Elle sait pas vraiment, Hana, sait pas trop c’qu’elle fait ici. Ca fait plusieurs mois pourtant, mais rien n’a changé, rien n’a évolué. A part une chose, peut-être. Elle se sent mieux, Hana, depuis qu’elle a quitté les gumihos. Enfin, pas mieux, pas forcément. Plus libre, sûrement. Moins enfermée, moins étouffée. Au moins y a pas tous ces idiots trop bruyants, trop envahissants, trop souriants (trop heureux). Au moins y a pas Jaehyeon. Chez les jeongal, c’est différent. Elle le voit bien, Hana, qu’ils sont semblables dans le fond, que y a des groupes, que y a de la solidarité (qu’ils s’aiment). Mais elle s’en fiche, parce qu’ci on lui fout la paix. Elle s’en fiche parce qu’ici, on l’oblige pas à venir, on l’oblige pas à participer – elle fait c’qu’elle veut. Et c’est ça qu’elle voulait, qu’elle avait toujours désiré, dans le fond. Alors elle vient rarement, préfère passer son temps au dortoir ou dehors, passe de temps-en-temps au QG, jamais pour longtemps, toujours pour une bonne raison. Comme ce jour-là, où elle pousse la porte d’un geste conquérant, avance de son pas princier. Son regard parcourt le décor, s’arrête sur les personnes présentes, les toise de toutes sa hauteur (elle est pas si grande pourtant, mais son charisme l’est, mais sa présence l’est – et son mépris aussi). Et finalement son sourire devient carnassier, quand elle découvre sa proie. Elle détourne les yeux, se remet en marche, sans plus lui accorder d’attention. Pas pour longtemps, pourtant. « Oh, le roi déchu des pyobeom, c’est toujours étrange de te voir ici. Pas trop déçu, d’avoir perdu ta couronne ? » Et elle se moque, le sait. Veut blesser, surtout. Parce qu’elle est pas bien, Hana, parce qu’elle est malheureuse, Hana – et qu’elle veut que tout le monde le soit aussi, et qu’elle veut entraîner tout le monde dans sa chute. Elle veut pas plonger toute seule, Hana, s’assure alors d’être accompagnée, s’assure alors de faire vivre son calvaire à quelqu’un d’autre, qui que ce soit (tous ceux qu’elle croise, tous ceux qu’elle peut atteindre, sans distinction, sans pitié, juste cette haine bien trop profonde pour la princesse blessée).
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Re: fallen king (jihoon) | Ven 6 Jan - 23:19 Citer EditerSupprimer
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La nouvelle année était arrivée, et moi j'avais le nez dans les livres. Encore, comme d'habitude. J'étais sur la dernière ligne droite, la concrétisation de neuf ans d'études approfondies. Je n'avais pas le droit d'échouer, c'était même quelque chose que je m'étais bien sorti de la tête: moi, ne pas y arriver, ce n'était juste pas possible. J'avais une telle estime de moi-même que je mettais la barre parfois trop haut, et je m'acharnais au travail pour réussir. Je détestais la défaite, je détestais les critiques de plus éminent que moi. Depuis le début de mes études ici, à la Yonsei, jamais je n'avais pensé une seule fois à abandonner. Je voyais mes camarades épuisés, à bout de force. La majorité même s'arrêtaient au master. Je les comprenais, il fallait beaucoup de courage et d'endurance pour continuer en doctorat. Mais moi, n'était-ce pas plutôt du masochisme dont je faisais preuve ? Peut-être. Mais toujours était-il que j'allais le décrocher, ce doctorat. J'avais presque fini la rédaction, dans quelques semaines je passerai en soutenance finale et après, finie l'université. Fini le statut d'étudiant. Putain le coup de vieux. J'avais hâte de rendre fier toute ma famille. Ma mère, ma soeur, mes cousins. Quoique Hana, je m'en foutais un peu. D'ailleurs, depuis que j'étais chez les jeongals, je devais supporter sa petite tête de peste plus souvent. La poisse. C'était ma cousine, certes, mais le courant ne passait pas du tout entre nous, à l'inverse de In Ha que je considérais comme mon frère. C'était étrange comme quoi, les relations changeaient avec les gens. D'ailleurs, sa voix fluette me parvint aux oreilles alors qu'elle se posta derrière moi. J'étais en train de jouer aux échecs avec un jeongal qui s'ennuyait ferme. Je poussai un grand soupir, blasé par les propos de Hana, et je posai mon pion sur la case que je convoîtais. « Echec et mat, désolé mon vieux. » fis-je à mon adversaire du jour. Je tournai ensuite ma chaise vers la silhouette élancée de ma cousine, cette insolente, et je croisai les bras en levant la tête vers elle, ne prenant même pas la peine de me lever pour elle. « Toujours là pour le sarcasme toi. Moi au moins, j'ai été le roi de quelque chose. » J'esquissai un nouveau sourire, pas intimidé du tout par Hana. Elle était malheureuse, elle était capricieuse, elle avait juste envie de se sentir exister. Et tout ça la rendait plus pathétique qu'autre chose.
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Re: fallen king (jihoon) | Lun 9 Jan - 17:48 Citer EditerSupprimer
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Les bras croisés, le sourcil arqué, méprisante, moqueuse, arrogante. La princesse habituée à gagner, celle qui refuse de flancher devant son ennemi, celle qui refuse de flancher devant quiconque (surtout pas devant ces êtres qu’elle considère inférieurs – tous ces gens qui ne la méritent pas, n’atteignent pas ses chevilles). Et il en fait partie, Jihoon. Jihoon, qu’elle a jamais porté dans son cœur, qui paraît trop parfait (se croit trop parfait). Jihoon qu’elle déteste sans trop savoir, se dit que c’est sûrement parce qu’elle déteste tout le monde, parce qu’il est un tout le monde. « Oh crois-moi, si j’avais voulu, j’aurais pu… mais je me préserve pour quelque chose de bien mieux qu’une vulgaire fraternité. » Et son sourire s’affine, devient plus ironique, devient plus méprisant. Elle veut être reine du monde, Hana, pas reine d’un groupe de gens paumés qui n’ont de leur vie rien de mieux à faire que de s’amuser, que de provoquer des guéguerres. Elle se rappelle, Hana, de cette attaque encore bien trop récente, des pyobeoms. Et c’est pour ça qu’elle les déteste, tous – parce qu’ils ne le font même pas par vengeance, juste comme un jeu, un jeu stupide, un jeu de gosse (et elle déteste les gosses, Hana). « Et puis la différence c’est que j’ai pas besoin d’être présidente pour me sentir vivre. Mais ça je suppose que c’est un concept qui t’est étranger hein ? » Moqueuse, provocante, la reine qui se délecte des réactions, se nourrit de la peine, et puis de la colère aussi. Surtout de la colère, cette colère qui bout dans les veines, explose dans des éclats de voix. Cette colère qu’elle a si souvent provoquée chez les autres, qui l’a si souvent amusée, celle qui ne s’amuse plus de rien, ne sait plus comment s’amuser. Elle décroise les bras, s’étire un instant, lentement, avec calcul, le regard fuyant en direction de cet autre type, toujours assis, qui suivait leur échange. Attention fugitive de celle qui ne vit que pour sentir l’approbation (que pour sentir l’admiration). « Oh, bonne année au fait. J’espère que t’as pris de bonnes résolutions. » Elle a pas vraiment envie de discuter, pas vraiment envie d’être chaleureuse, ou de connaître la vérité, elle veut juste jouer, avec lui, jouer avec lui, et puis injecter son venin, elle qui prépare son cou, arme le poing. Elle qui ne vit que pour blesser autrui (ne sait faire que ça).
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Re: fallen king (jihoon) | Mar 10 Jan - 15:50 Citer EditerSupprimer
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Plus elle parlait, et moins elle paraissait crédible à mes yeux. Quand Hana ouvrait la bouche, ce n'était que pour me balancer son venin à la figure. Une vraie vipère, cette cousine. C'était dommage que nous nous entendions si mal, alors que je considérais In Ha, son frère et mon cousin, comme mon propre sang. In Ha, ce frère que je n'avais jamais eu à défaut des jumeaux Sialov adoptés dans l'enfance par ma famille. Qu'on ne le prenne pas à mal, j'aimais mes frères adoptifs. Mais chaque relation était unique, tout comme celle que je partageais avec Hana. Cette peste. Cette fille qui était plus paumée qu'autre chose, elle ne se raccrochait qu'aux choses mauvaises pour pouvoir vibrer encore. Elle me rendait tellement triste, cette fille. Elle était plus haïe qu'elle était aimée, et je ne supportais pas quand elle se faisait passer pour la gentille et la victime devant son frère. Le nombre de fois que In Ha m'avait réprimandé juste parce que j'avais répondu aux provocations de sa diablesse de soeur... Je glissai ma main dans mes cheveux noirs pour les recoiffer un peu, tandis que Hana répendait son poison avec une aisance déconcertante. Les mots fusaient avec elle, on dirait qu'elle avait toujours vécu pour faire du mal aux autres. Je fermai les yeux dans un nouveau sourire, plus amusé par ses mots blessants qu'autre chose. J'avais l'habitude avec elle, de souffrir. Ca ne me faisait même plus mal. « Toi, tu n'as besoin de rien pour te sentir vivre, vu que tu es pourrie de l'intérieur. N'essaie même pas, tu risques d'être très déçue tellement tu es irrécupérable. » Je finis par me lever en m'étirant, excusant mon adversaire aux échecs. Je pris ma canne et quittai le coin de la table après que ma cousine ait feinté des voeux de bonne année. Des bonnes résolutions, moi ? En quoi ça l'intéressait ? Je m'arrêtai et me pivotai sur le côté pour l'avoir de nouveau dans mon champ de vision. « J'ai pris pour résolution de réussir à t'interner dans un hôpital psychiatrique. Je suis à deux doigts de convaincre ton frère. Et toi ? Des bonnes résolutions, à part continuer de rendre dépressif quiconque t'adresse la parole ? Non parce qu'on se le dise, Hana, c'est de ta faute si tout le monde te tourne le dos. T'es pire que ce que je pensais. Tu me fais même pitié. » Les mots fusent entre mes lèvres, blessants, cassants, pour adopter le même comportement que Hana. J'étais certain que ça n'allait probablement rien réveiller en elle, mais j'avais tant de rancoeur que je contenais en moi depuis si longtemps que j'étais arrivé au stade où qu'importaient les circonstances, je n'avais plus peur de lui dire ce que je ressentais réellement. Parce que Hana, ce n'était qu'une fille à qui on n'avait jamais donné d'éducation et de respect.
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Re: fallen king (jihoon) | Mar 10 Jan - 16:30 Citer EditerSupprimer
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Elle aime ça, Hana, provoquer, attendre les réactions, se délecter des joutes orales. Elle aime ça, Hana, dominer par la parole, les paroles cinglantes et cruelles, nées uniquement pour faire mal. Et elle aime encore plus ça, Hana, voir ses victimes se dépatouiller dans ses propos, chercher à se défendre, à se protéger parfois (et puis il y a les autres, ceux qu’elle préfère, ceux qui abandonnent, dévoilent leur douleur dans leur plus profonde nudité – ceux qui se laissent toucher profondément par son venin). Elle le toise de son regard moqueur, sourit devant sa répartie, l’observe se lever, attraper sa canne. Jihoon le boiteux, Jihoon l’handicapé (une chose qu’il a raté, une chose dont elle se réjouit). Et elle rigole, Hana, masque sa surprise avec son habileté habituelle, se contente de s’esclaffer, laisse cette hilarité feinte se répandre dans la pièce. Parce qu’elle trouve ça amusant, Hana, parce qu’elle ne se laisse pas atteindre, préfère répondre par cet éclat moqueur. Elle hausse les épaules, sourit encore, de ce sourire rusé, de ce sourire qui laisse présager le pire. « Oh vraiment ? Je pense que ce serait plutôt à toi d’aller à l’hôpital psychiatrique. Tu sais de nos jours les penchants suicidaires, ça se soigne. Je pense que ta bonne résolution, ça devrait plutôt être d’arrêter d’essayer de te tuer. Et d’arrêter d’essayer de tuer ta copine au passage. » Elle lâche ça comme une bombe, Hana, sans culpabiliser, sans regretter – parce qu’elle le pense, tout du moins veut le faire croire, veut le montrer. Parce que c’est une femme forte, Hana, une femme dangereuse, une femme poison, une femme qui rejette toute trace de faiblesse, refuse de les exposer – une femme qui ne montre pas ses véritables émotions (jamais). C’est pas un droit, pour la jeune femme, c’est un devoir. Une obligation. Et qu’elle mourrait, de se dévoiler. Elle hausse les épaules, adresse un clin d’œil faussement complice au spectateur muet. « C’est pas les gens qui me tournent le dos tu sais, c’est moi. » Parce qu’elle est indépendante Hana, elle a besoin de personne, surtout pas des autres, parce qu’elle refuse de s’attacher Hana, ils ne la méritent pas (et ça la terrifie). « Alors tu peux garder ta pitié pour toi Jihoon. T’en as largement plus besoin que moi. » Et elle tourne les yeux vers lui, ne faiblit pas, cherche son regard pour appuyer ses paroles, appuyer la provocation qui coule de sa bouche avec une férocité qui lui est propre. Son cousin, c’est son exutoire, celui chez qui elle aime tant laisser exploser sa haine, sans trop savoir pourquoi, son seul défaut étant probablement d’exister.
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Re: fallen king (jihoon) | Mar 10 Jan - 16:58 Citer EditerSupprimer
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Et le sang pulse dans mes veines. A chaque mot de travers que la peste articulait, c'était une salve de colère qui grimpait en moi. Moi qui pensais rester calme avec elle, m'imaginant qu'il n'y aurait jamais pire que ce qu'elle venait de dire sur l'instant, je me trompais lourdement. Hana était un vrai poison, je ne comprenais pas pourquoi elle s'évertuait tant à blesser les gens autour d'elle. Étais-je responsable de cette haine virulente envers ma propre personne ? Qu'avais-je donc bien raté avec ma cousine, mon sang ? J'avais tourné le dos pour quitter le salon, directement la cuisine. J'avais soif. Mais la peste n'avait pas bougé d'un pouce. Seules ses paroles se déversaient dans un flot impardonnable. C'était si dur à entendre, tous ces mensonges et ce déni évident. Que savait-elle de ce qu'elle était en train de parler, Hana ? Elle n'était même pas là quand c'était arrivé. Tout ce qu'elle savait était au travers de ce que les autres lui avaient raconté. Des pures conneries. Le suicide ? Ce n'était pas la première personne à avoir mal interprété cet accident. Ba Go en avait déjà parlé, et je m'étais vexé. Et cette fois-ci, cela ne dérogeait rien à la règle. Le suicide, moi, sérieusement ? Je ne manquais rien dans cette vie, j'étais heureux, comment avais-je bien pu vouloir me tuer volontairement, avec Joo Hee dans la voiture ? Elle m'énervait. Elle l'avait cherché, elle avait réussi. Je m'appuyai lourdement contre ma canne, à l'entrée de la cuisine. Je n'avais pas encore passé le pas. La tête basse, la mine sombre, je serrai fortement mon poing le long de mon corps. Elle allait toujours trop loin, cette pétasse. « Tu ne sais rien, Hana. Tu ne sais rien du tout. Ah... Moi, me suicider ? Ça t'aurait fait TELLEMENT plaisir, n'est-ce pas ? Est-ce que me savoir handicapé te fait autant rire chaque jour quand tu me regardes ? » fis-je en haussant progressivement le ton à l'attention de la brune. Je finis ensuite par me tourner brusquement vers elle, les sourcils froncés et la mine grave. Je n'avais plus envie de rigoler. M'insinuer que JE faisais pitié, que j'aurais pu entraîner ma fiancée dans la mort, ce n'était pas des choses sur lesquelles on pouvait rire comme elle le faisait. Je fis quelques pas vers elle, rétrécissant significativement l'espace entre nos deux corps, et je penchai la tête pour la regarder. Elle était si petite. Si chétive. Pauvre petite chose. « Ça doit grave te faire chier de savoir que j'ai survécu à tout ça, pas vrai ? Parce que toi, dépressive que tu es, quand tu essaieras de te suicider, tu y arriveras. Parce que t'es lâche. Et tu sais quoi ? Le suicide, c'est pour les lâches. » Je fis volte-face pour partir définitivement dans la cuisine me chercher à boire, ajoutant au passage sur un ton plus détendu. « Le pire dans tout ça, c'est que tu ne manquerais à personne. Ça, c'est ce que j'appelle de la pitié ! »
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Re: fallen king (jihoon) | Lun 16 Jan - 21:18 Citer EditerSupprimer
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Et elle est contente, Hana, exulte devant son comportement, se réjouit de ses mots énervés. Elle serait capable de rester des années comme ça, Hana, à l’écouter, juste l’écouter, et puis le piquer aussi, exciter son énervement, l’observer sortir de ses gongs. Alors elle l’observe, Hana, sourire au coin des lèvres, le suit des yeux alors qu’il s’approche, reste droite et stoïque, la même moue méprisante fixée sur les lèvres. Elle veut lui prouver, lui prouver qu’elle a pas peur, qu’il lui fait pas peur, qu’il ne parvient même pas à l’intimider. Parce que elle est fort, Hana, parce qu’elle a peur de rien, Hana. Ses bras croisés accentuent sa position, son sourire ne fait que gagner en ironie, quand il lui tourne le dos, sort de la pièce (perd). Parce que tout est un jeu, pour Hana, est que gagner n’est pas qu’une option. « Bien sûr que je manquerais à des gens, Jihoon. Bien plus que toi ça c’est sûr. » Elle a pas beaucoup d’amis, pas des vrais en tout cas, elle a des connaissances, des camarades, des compagnons avec qui elle ne fait que traîner, mais des proches, elle en a peu. Elle en a quand même, pourtant. Inha, Yiming, Keeyoung. Ces gens qu’elle ne peut pas lâcher, quand bien même elle le voudrait. « Je suis pas dépressive non plus, Jihoon. Ne prends pas ton cas pour une généralité, la dépression c’est pour les faibles, j’ai bien d’autres choses à faire. Et compte pas sur moi pour te faire le plaisir de me suicider, aussi. Là encore, j’ai bien d’autres choses à faire. » Comme affirmer sa position, conquérir le monde (se venger aussi, se venger beaucoup). Elle est pas prête à abandonner, Hana, c’est une battante qui compte bien survivre pour l’éternité, qui compte bien vivre pour toujours. Si les meilleurs partent les premiers, peut-être pourrait-elle avoir la chance de faire partie des mauvais, ceux qui partent en dernier. Et elle a encore plus envie de survivre, quand elle imagine la joie qu’elle ferait au cousin, en s’en allant. « Mais tu sais, en tant que cousine, je m’inquiète pour toi. J’espère qu’il y aura pas de prochaine fois hein ? T’es la famille, Jihoon, tu nous manquerais, alors prends soin de toi… ou au moins te loupe pas. On est pas des ratés dans la famille, on a pas besoin de deuxième essai normalement. » Elle bouge pas, Hana, ou alors juste un peu, s’avance juste un peu. Et puis hausse un peu la voix, aussi, pour se faire entendre. Mais c’est tout. Mais elle ne lui fait pas l’honneur de se déplacer jusqu’à la cuisine. Parce que c’est une petite princesse, Hana, une véritable reine, qui aime en arborer le comportement, qui aime faire preuve de cet ego surdimensionné qui lui va si bien, sans lequel elle n’est plus rien (sans lequel elle n’est plus elle).
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Re: fallen king (jihoon) | Mer 18 Jan - 0:00 Citer EditerSupprimer
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Le sang montait, il coagulait à une vitesse impressionnante. Je le sentais clairement pulser dans mes veines. La colère, cette colère que je refusais d'éprouver vis-à-vis de Hana, elle arrivait. Elle était inévitable, imprévisible, incontrôlable parce qu'au fond, ma cousine arrivait toujours à ses fins avec moi. J'étais son punching-ball préféré, son souffre-douleur favori. Mon corps la rejetait, tout comme mon esprit la répudiait. Elle, cette peste qui semblait ne pas avoir de coeur. Comment fonctionnait-elle dans sa tête ? Son regard était vide, triste, incrédule. Elle ne pouvait berner personne avec son air désintéressé. Comme si elle avait décidé de baisser les bras dans toutes circonstances. Elle se ruinait, Hana, elle se perdait dans l'immensité d'un monde qu'elle ne reconnaissait pas. Hana, elle était malheureuse. Je le savais. J'en avais vraiment conscience, et elle pouvait dire tout ce qu'elle voulait, elle ne pourrait jamais me faire changer d'avis: elle me faisait pitié, elle était pathétique. Et comme à chaque discussion tournant à la critique et méchanceté gratuite, il me fallait capituler. Parce qu'elle me faisait souffrir. Chaque mot qui sortait de sa bouche était comme une flèche dans mon corps. J'avais la sensation d'être transpercé de toutes parts, et que je me vidais de toutes mes forces. Elle était comme ça, Hana: telle la sangsue, elle aspirait ma force mentale et physique pour s'abreuver, se sentir forte, se sentir puissante, se sentir supérieure. Mais à gagner en individualisme, elle perdait en sociabilité. Elle perdait plus qu'elle ne gagnait, mais elle était aveugle. Avais-je vraiment envie de la ramener à la réalité ? Non, pour l'heure elle était particulièrement exécrable et tout ce dont j'avais envie, c'était de me barrer d'ici. Je fis immédiatement volte-face vers Hana, la dévisageant avec énormément de rancoeur. Ses derniers mots eurent l'effet le plus improbable possible: ma main s'éleva sur le côté avant de s'abattre sur sa joue dans un claquement bien audible. Je l'avais giflée, ça me démangeait dans le bras depuis le début de notre conversation, et je n'en étais pas fier du tout. Mais parfois, c'était nécessaire pour la faire taire. « Ton hypocrisie, tu te la gardes. Je m'en vais, n'essaie pas de me suivre. Et tu peux te plaindre auprès de In Ha, je m'en carre. Tu es une connasse Hana. » finis-je par lui dire sur un ton sec et rauque, avant de me tourner et de littéralement fuir le salon. Les quelques jeongal qui avaient suivi la conversation me jugeaient en chemin. J'avais giflé une fille. Ouais, j'étais au courant, c'était mal. Mais... Mais je n'en pouvais juste plus. Hana, c'était ce poison qui n'était curable que par un autre poison. Alors autant sombrer dans des travers pour quelques secondes.
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Re: fallen king (jihoon) | Sam 25 Mar - 21:04 Citer EditerSupprimer
fallen king
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Elle est mauvaise Hana, et elle le sait. Elle est mauvaise Hana, et elle en profite, et elle exulte de la rage qu’elle voit luire dans les prunelles des autres. Parce qu’elle se nourrit de ça, Hana, de la douleur des autres. Elle se nourrit du malheur d’autrui, fait disparaître leur joie, pour leur prouver que tout est factice, comme un rôle divin pour informer la population. Le bonheur, c’est n’importe quoi, selon elle. Le bonheur ça apporte rien, juste le désespoir. Alors elle a appris, Hana. Elle a appris à n’être ni heureuse, ni malheureuse. Juste à la frontière entre les deux, la frontière où on parvient à survivre, parce qu’on coupe toutes les terminaisons nerveuses, tous les sentiments (où on les enfouie au plus profond de soi-même jusqu’à ce qu’ils disparaissent). Et quand elle sent la main sur sa joue, entend le bruit de la claque, c’est son regard froid qu’elle plante dans celui de son cousin. Un regard froid où lui la haine la plus pure. « Vas-y, va-t’en, on a jamais voulu de toi ici de toute manière. » Elle jette encore son venin, se fait un devoir de se venger cet affront qu’elle ne supporte pas, lui rappelle bien trop de mauvais souvenirs. Une reine ne peut tolérer de se faire agresser par autrui. Alors elle avance, l’espace de quelques pas, juste assez pour le rattraper, pour enserrer son poignet de sa main, juste le temps de souffler quelques mots qui, quoique chuchotés, parviennent aisément jusqu’à son oreiller à lui « ose encore me toucher jihoon. Juste une fois, encore une fois. Et tu verras ce que c’est, l’enfer. » Et elle le lâche, le laisse filer, parce qu’il est dépassé, son jouet, qu’elle se met déjà en quête d’en chercher un nouveau. Elle ne bouge pas, laisse juste échapper une nouvelle phrase, chargée d’ironie, « adieu roi sans couronne et sans honneur. » Et elle tourne les talons, jette un regard aux jeongals présents. Un regard plein de fierté, prouvant qu’elle n’en a pas besoin, de leur pitié, de leur inquiétude ou compassion. Elle s’en fiche de tout ça. Elle est une reine, et une reine n’a besoin de rien ni de personne – une reine ne fait jamais preuve de faiblesse. Même quand elle se dirige dans la salle de bain dans laquelle elle s’enferme, pour inspecter les dégâts, vérifier sa joue. Et puis faire une retouche maquillage, comme si rien n’avait eu lieu, comme si tout était déjà oublié – mais elle oublie rien, Hana, la gamine beaucoup trop revancharde.
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