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Yindee & Skyla

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Ce n’est pas seulement les courbatures, ni même les bleus qui la gardent en chien de fusil. Son front brûlant sur ses genoux et son souffle cassé qui glisse sur ses cuisses trahissent son état. Son souffle rauque se change en humidité au contact de sa peau et l’air vint doucement à lui manquer sans qu’elle ne le réalise vraiment. L’argent posé sur l’oreille la nargue. Jamais il ne lui a paru plus sale et triste. Elle déglutit, ravale ses larmes qui ont depuis bien longtemps fuit ses joues. Elle reste un long moment repliée sur elle-même. Son corps refuse de lui obéir de toute façon. Elle n’en est pas sûre, mais elle pense saigner un peu, cela ne l’étonnerait pas. La liasse généreuse glisse au sol quand elle décide d’enfin se relever. Elle grimace malgré elle. Son corps est douloureux. Elle laisse échapper un gémissement avant de se glisser hors du lit. Les draps tachés et parfois déchiré lui font face et lui rappelle l’horreur que lui a fait vivre ce client. Elle pensait à l’argent, dont elle a terriblement besoin, et a serré les dents, retenant les cris à l’aide et les insultes. Parce que pour cet homme elle n’était ni un fantasme, ni une belle femme à choyer. Elle n’était qu’une pute, un objet, un objet qu’il avait acheté et qu’il pensait pouvoir consommer comme il le voulait. Il l’avait possédé avec brusquerie et folie. Assouvissant des fantasmes dérangeants, murmurant des paroles si dégradantes qu’elle avait préféré les oublier à l’instant où elle les avait entendus. C’était si naturel pour lui qu’elle l’avait placé dans la catégorie des monstres. De ces hommes qui n’ont pour considération que leur propre plaisir malsain et tordu. Elle enfile un gros gilet qui trainait là et se traine, le visage fermé, jusqu’au bureau de Gabriel. Elle entre, pince ses lèvres, croise le regard Yindee avant de s’avancer jusqu’au bureau de son boss. « Kim Won Ho. Interdit le d’accès désormais. » Une black list, qui se remplissait plus vite qu’on le voudrait. Une fois qu’on était inscrit sur cette liste, il était impossible pour le client, même en payant des fortunes, de foutre à nouveau un pied dans le club. Skyla n’a pas besoin de s’expliquer, de toute façon elle n’en a pas envie. Un dernier regard pour son amie et elle quitte le bureau, ses iris noisette l’appelant à elle. Viens … Elle redescend les marches jusqu’à la première chambre qu’elle trouve et laisse tomber son gilet devant la porte comme pour lui souffler la voie à prendre. Elle retire douloureusement son ensemble et se penche vers la baignoire pour allumer l’eau chaude. Brûlante pour rougir sa peau. Et elle attend, fixant l’eau, son corps à nu couvert de la folie passagère que cet homme a posé sur elle. « J’ai pas osé dire non. » murmure-t-elle comme si elle sentait déjà sa présence dans son dos.

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Yindee & Skyla

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Outfits. + Le mouvement du client fit un léger courant d'air qui indiqua à Yindee qu'il avait finalement quitté la chambre. Il lui avait demandé de ne plus le regarder une fois qu'il avait quitté le lit. Probablement parce qu'il avait honte, ou qu'il n'assumait pas. Quoiqu'il en soit, elle s'était exécutée, elle était payée après tout. Une fois certaine qu'il était sorti, elle se leva et passa son ensemble de sous-vêtements, avant de passer un fin peignoir en soie. Elle glissa les billets posés sur la table de nuit dans sa poche avant de sortir. La nuit touchait presque à sa fin, le club avait fermé, les derniers clients sortaient des chambres, les filles aussi pour celles qui avaient terminé et se hâtaient de rentrer chez elles. Yindee, elle, prenait son temps n'ayant pas grand chose de prévu pour la journée à venir. Comme à son habitude, elle se dirigeait vers les bureaux des patrons pour voir comment s'était passée la nuit, et leur donner le pourcentage qui leur était dû. Le bureau de Kan était fermé, elle entra dans celui de Gabriel pour y trouver l'australien avachi dans son siège. Après avoir posé la somme qu'elle avait touché durant la nuit pour qu'il en tire leur pourcentage, elle alla s'asseoir sur un petit sofa qu'il avait là, et papota avec lui de la nuit. On pouvait penser ce que l'on voulait d'eux, mais elle aimait les entendre demander si tout c'était bien passé. Malgré ce travail, elle se sentait protégée et en sécurité au Jungle. Enfin, la sécurité était relative comme le lui rappela le regard et l'attitude de Skyla qui entra à son tour dans le bureau. Certaines filles n'osaient pas balancer le nom des clients trop brutaux, mais Yindee comme la jeune Skyla n'hésitaient pas. D'abord pour se protéger elles-mêmes, et ensuite pour protéger les autres filles. Le regard que lui lança la jeune femme en sortant poussa Yindee à l'imiter. Elle salua Gabriel rapidement, elle passerait reprendre l'argent qu'elle avait gagné plus tard et suivit les traces de la belle. Elle trouva le gilet de Skyla devant une des chambres dites de luxe de l'établissement. Elle le ramassa et entra, fermant la porte derrière elle. Le lit était encore défait, mais c'était le bruit d'eau qui coule qui attira son attention. Elle se dirigea vers la salle de bain pour trouver Skyla nue qui regardait la baignoire se remplir. Yindee fronça les sourcils en avisant les marques sur la peau de la jeune femme, et ne pu retenir un soupir en entendant son aveux. « Il va falloir que tu apprennes. Tu peux pas les laisser te mettre dans de tels états. » Qu'ils soient un peu brusques, ça arrivait, c'était le fantasme de nombreux hommes, mais là, c'était des marques de violence au-delà de ce qu'elles pouvaient accepter.  Elle finit par s'avancer, posant le gilet de Skyla au sol. Arrivée à hauteur de la baignoire, elle tâta l'eau, elle était brûlante comme il fallait. Elle prit un des bains moussants qui se trouvaient sur une petite étagère et en versa une bonne dose dans l'eau qui moussa immédiatement. Elle reposa le flacon et s'approcha de Skyla, elle la regarda avec plus d'attention et beaucoup de délicatesse, son ventre, ses cuisses, elle la fît tourner pour regarder son dos et l'arrière de ses jambes. « Ça te fait mal ? » Il n'y avait vraiment pas été de main morte, elle jura même dans sa langue natale en découvrant d'autres traces sur la peau blanche de sa complice. Elle lui prit la main pour l'aider à entrer dans l'eau, elle resta à côté de la baignoire, faisant couler de l'eau sur le dos de Skyla, avant de légèrement la masser. Elle partit du haut de ses épaules et descendit doucement sur ses omoplates.

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Yindee & Skyla

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Oui ça fait mal. Avait-elle envie de lui dire. Mais elle se contenta d’hausser les épaules. La vérité c’est qu’elle n’était sûre de rien. Elle ne ressentait plus grand-chose, autant qu’elle souffrait. C’était comme si la douleur avait atteint un tel paroxysme qu’elle avait fini par anesthésier son corps. Comment cela aurait-il pu être différent ? Il fallait bien, qu’à un certain point où cette sensation lui était insupportable, elle se réfugie ailleurs, loin. Elle avait été absente de cet échange. Une poupée de chiffon qui n’avait pas semblé déplaire à son bourreau. Elle n’avait été là que pour être un corps chaud à manipuler et détruire, elle n’avait pas eu besoin de jouer un rôle. Elle n’avait pas eu besoin de s’amuser à prétendre aimer ça et en réclamer d’avantage. Dès qu’il eut fini de la malmener, elle s’était réfugiée dans la salle de bain pour vomir ses tripes. Elle l’avait entendu ricaner, froisser quelques billets sur le lit et claquer la porte sans plus de cérémonie. Monsieur s’était vidé il n’avait besoin de rien d’autres pour retourner voir femme et enfant. Elle avait envie de le frapper en retour et de lui lacérer sa gueule de pervers. Oh oui, elle avait envie de le détruire, mais loin d’être la lionne qu’elle voulait être, elle n’était qu’un pauvre chaton sans défense qui se débectait de sa vie en silence. Elle laissait Yindee l’observer en silence, sans avoir l’impression que c’était son corps que son amie regardait.  Skyla avait depuis bien longtemps abandonné l’idée que son corps lui appartenait encore. Il n’était qu’un outil de travail dont elle prenait soin, mais il n’était plus à elle.  Parfois ça lui manquait, parfois elle se convainquait que de toute façon, ça n’avait plus d’importance. Pourtant ce soir, ce corps, elle aurait aimé le protéger, elle aurait aimé avoir le courage de dire non, parce qu’elle avait eu peur. Pour la première fois depuis longtemps ; elle avait eu peur. Une peur animal, comme un instinct de survie. Elle laisse Yindee la glisser dans l’eau et commencer ses massages. Elle mord sa langue, sa lèvre. Elle fixe l’eau trouble et se mure dans un silence lourd. Elle ne sent pas les larmes lui monter aux yeux, ni ne voit sa vision se troubler. Elle se crispe sous le toucher doux de Yindee pour s’empêcher de trembler, sa faiblesse est quelque chose qui la débecte au plus haut point. Mais elle a le droit. Le droit d’être faible. Après de longues minutes à jouer les fortes elle finit par se tourner brusquement vers Yindee, la faisant tomber dans l’eau et l’enlaçant pour éclater en sanglot. Elle niche son visage dans le creux de son cou par pudeur, pour ne pas avoir à croiser le regard de Yindee, pas tout de suite, et lâche toute la peine qu’elle ressent à travers des larmes qui roulent sans fin sur ses joues fines.