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    :: Défouloir :: 2017

Fight the good fight (+) So Ra

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Fight the good fight (+) So Ra | Mar 10 Jan - 1:49
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Une tension sourde, presque dérangeante. Une discussion brûlante, des éclats de voix, des étincelles qui se sont gravés dans ma mémoire. Tu n'étais autrefois qu'une silhouette que j'évitais, tu es maintenant une femme que je ne peux m'empêcher de piquer. De chercher. Et ce malgré le danger que je perçois dans les couronnes dorés qui encerclent tes pupilles. Est-ce la faiblesse que j'y ai entrevu qui a touché mon inconscient ? Ou est-ce autre chose qui m'empêche de tenir ma langue derrière des barreaux d'ivoire quasi inexistants désormais ?
 


La casquette enfoncée sur ma tête projetait un voile d'ombre sur une façade pourtant illuminée par sept lettres familières et la buée, soufflée par mes lèvres entrouvertes et craquelées par le froid, y ajoutait un voile de blancheur fantomatique. Et ce simple mot, chuchoté par mon esprit, y rappela une myriade de souvenirs récents. Des répliques dures, de même qu'une tension qui s'était logée plus sûrement dans ma mémoire et ma chaire que la réminiscence de propos échangés. En revanche, je me souvenais parfaitement de l'ordre qu'avait claqué sa langue fougueuse, en une interdiction lancée qui m'avait fait bondir. Et si la rébellion avait nettement habillé ma réponse, je n'avais pas prévu de repasser aussi vite après notre conflit. J'étais certes indomptable, mais je n'étais pas un fouteur de merde né. De plus, me reprendre la tête avec So Ra ce soir n'était clairement pas un programme qui me faisait bondir d'excitation. Je soupirai faiblement et repliai les doigts sur mes paumes calfeutrées par les poches de ma veste. Quel salopard ce type. Me sortir du confort chaleureux de ma chambre était une chose, me forcer à plonger jusqu'au cou dans la merde pour le sortir de la sienne en était une autre. Dès que je mettrais la main dessus … Je contractai la mâchoire puis marchai d'un pas souple jusqu'à l'entrée gardée par un vigile. Un imperceptible soulagement m'envahit quand le visage de ce dernier se tourna vers moi et que je ne reconnus en lui aucun des gorilles qui m'avaient accompagné vers la sortie la dernière fois. Je fis l'effort de retirer ma casquette pour ne pas avoir d'ennui et l'enfouis dans ma poche tandis que je passai les contrôles. Sans prendre la peine de laisser ma veste à l'entrée, je m'immergeais dans l'atmosphère suave et particulière du lieu. Des tables parsemaient la grande salle qui battait au rythme d'une musique sensuelle et rythmée, et les banquettes de cuir étaient inondées des mêmes silhouettes, prisonnières de costumes trois pièces et de tenues chics. De fait, ma veste de cuir et mon jean détonnaient. Mais il en était de même avec la raison qui m'avait poussé à revenir ici. Je ne venais pas voir la danse sensuelle et artistique de ces jeunes femmes sur une scène dont l'extension au cœur de la salle les rapprochaient d'un public dont je ne faisais pas partit. Aussi, faisant fit du déhanché de la brune à quelques mètres de moi, je sortis mon téléphone portable pour téléphoner à celui auquel j'allais donner une raclée. Les premières tonalités résonnèrent dans mon oreille … puis s'étirèrent. J'allais pester dans ma barbe quand un râle me parvint, attirant mon attention sur la gauche. Mu par un instinct subit, je slalomais entre les tables jusqu'à percevoir la sonnerie très caractéristique d'un ami jusqu'ici invisible. Je m'en approchai et aperçus quelques secondes plus tard une lumière vive, provenant du dessous d'une table désertée. Je me penchai et ramassai l'appareil, sans faire attention aux râleurs qui m'entouraient. Où était passé ce con ? Une pointe d'inquiétude me saisit tandis que je balayais rapidement autour de moi dans l'espoir de l'apercevoir. Sans résultat. Je crois que je vais avoir des ennuis si tu viens pas me chercher. Les mots résonnèrent dans ma tête, de même que l'accent très alcoolisé avec lequel il les avait prononcé. Dans quel genre de merde s'était-il fourré ? Je fis le tour de la banquette, regardai rapidement par terre pour voir s'il n'avait rien laissé d'autres quand une main se referma sur mon épaule. La poigne, ferme, me força à me retourner et à plonger les yeux dans ceux d'un homme d'une trentaine d'année à la tenue encore plus détonante que la mienne. « Viens avec moi dehors. » « Pourquoi ? » la question avait filé sans que je ne puisse la retenir. Je ne sentais pas ce type. Je n'aimais ni sa manière de me fixer ni cet imperceptible sourire qui s'accrochait au coin de ses lèvres, sourire qui s'évapora dès que mon pourquoi l'atteignit. « Parce que ce que tu cherches s'y trouve. » Une part de moi, la plus instinctive, ne le crut pas une demi seconde. Il y avait quelque chose de pas net dans sa proposition, qui ressemblait plus à une menace qu'à une quelconque aide de sa part. Néanmoins, le fait qu'il vienne directement à une table qu'avait occupé Yang me préoccupait. Je ne le suivis que pour cette raison. Pour avoir une idée, même vague, de ce qui avait pu lui arriver. Il me guida à travers la salle et ce jusqu'à un couloir qui menait à une sortie de secours. Mon instinct s'emballa et je marquais une hésitation. Ce type me donnait l'impression d'être dans un mauvais film et à vrai dire, cette porte sentait les ennuis. Je ne voyais pas vraiment pourquoi j'avais été choisit par lui pour une sortie guidée, mais j'avais l'impression que Yang n'avait pas exagéré son appel au secours. Sans plus réfléchir, je m'élançai en avant et percutai le corps souple d'une femme que je n'avais pas vu arriver. Un parfum familier et une tension, presque imperceptible, me heurta et je compris aussitôt qu'elle était celle que j'aurais cherché à éviter si j'avais fait preuve de plus d'intelligence. Une crinière blonde, des yeux particuliers, une expression noyée par l'obscurité qui planait sur le club. « Exceptionnellement … je vais te demander pardon. » ironisai-je. Je ne savais pas ce qui me poussait à la chercher à ce point, d'autant plus que je n'avais aucune envie de me battre. Mais c'était plus fort que moi. Elle faisait ressortir les pires facettes de ma personnalité et les armes jaillissaient dans mes mains, ou plutôt dans ma bouche, plus vite que mes pensées dans ma tête. Des armes probablement destinées à avoir un avantage sur un terrain qui était clairement le sien. « Je n'ai pas le temps de discuter avec toi mais ce fut un plaisir de te revoir ici, et ce bien qu'il fut bref. » Je n'étais pas un fouteur de merde. Une litanie que je me répétai tandis que je la dépassai, coupant court à toute réplique, pour rejoindre la porte. J'eus deux sensations. Celle d'un froid glacial, presque mordant qui m'agressa dès que le panneau fut poussé, mais une chaleur douloureuse qui se dissémina dans ma pommette quand j'eus posé un pied dehors, suivie par une douleur franche et intense. La porte claqua dans un bruit sourd alors que je reculai d'un pas sous l'impact. Un mouvement incontrôlé qui me fit heurter un objet qui tomba sur le sol dans un fracas assourdissant. Couvercle de poubelle? « Alors c'est toi le petit con qui couche avec ma femme? » Une telle accusation aurait pu me faire éclater de rire si la douleur ne me vrillait pas l’œil. Une larme chaude la trahit, versée par la plaie suintante qui déchirait mon sourcil. Je relevai la tête pour fixer celui qui avait cogné. Il était nettement plus âgé que le larbin qu'il m'avait envoyé et son expression mauvaise était certainement destiné à effrayer. Mais j'éprouvais des peurs tellement atypiques qu'aucune émotion ne me vrilla à la vue de son faciès. « Maintenant que je te vois, je ne m'étonne plus qu'elle soit aller ailleurs. » La douleur s'entremêlait de colère, en une pulsion brûlante qui s'accordait avec les battements de mon cœur. Mais ce ne fut pas comparable à la rage qui déforma ses traits. Et il m'aurait sans doute bondit à la gorge si la porte ne s'était brusquement pas ouverte, et ce sur la dernière silhouette que je n'aurais imaginé voir.
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Mar 10 Jan - 22:54
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Fight the good fight
Je Ha & Sora





MUSIC & TENUE |

Applaudissements. J'étais plutôt fière, mon nouveau numéro avec la chaise avait plu, je descendis dans la foule avec le sourire aux lèvres. Je traversai la salle, laissant place à la suite du show. Je laissai les regards glisser sur moi, habillée d'un body en cuir, d'un maquillage sombre, des bas en résille dessinant des arabesques sur mes jambes, juchées sur des talons vertigineux. Mes longs cheveux blonds retombaient le long de mon dos nu, alors que je quémandai un cocktail à la barmaid. Je m'appuyai sur le comptoir, soufflant un coup, avant de sentir tout d'un coup une main se poser sur ma taille. Je me redressai, posant mes yeux sur l'intrus, entouré de deux autres hommes. « Salut mon ange ! Wahou... on peut dire que tu sais remuer toi hein ! Dis-moi ça te dirait... » lança t-il, étonnamment sobre d'ailleurs. « Retire ta main. Tu te crois où, dans un club de strip-tease ? » l'avais-je interrompu, ce qui le coupa net dans son discours de don juan à deux balles, avant de se mettre à rire, en intensifiant sa prise cette fois-ci sur ma hanche. « ça vaaa, on peut discuter ! Et puis après... » Ma main se posa aussitôt sur son poignet en un mouvement rapide, lui tordant en arrière, jusqu'à qu'il finisse par lâcher un petit gémissement de douleur, ce qui fît rire ses potes à ses côtés. « Pas intéressée. Passez une bonne soirée. » Je fis un clin d'oeil à la barmaid qui me tendit ma boisson, avant de disparaître en coulisses, sans le moindre coup d'oeil à l'homme derrière moi, qui pestait à travers la musique.

Les numéros s'enchaînaient, mais pour ma part, ma soirée était terminée. Tout s'était très bien passé, pour une fois, aucun détail à corriger, mais je devrais m'en assurer auprès de la boss du club, qui avait toujours ce regard extérieur sur chacune de nos prestations. J'ôtai mes vêtements de scène, enfilant une tenue plus confortable, même si le mot n'était pas bien choisi, vu dans le métier dans lequel je voulais évoluer. Je dirais plutôt une tenue plus.. conventionnelle, histoire de ne pas effrayer ces pauvres coréens dans la rue, aux yeux si fragiles. J'avais enfilé un haut court noir qui dévoilait mon ventre, un jean troué, des talons hauts demeuraient toujours à mes pieds, et un long manteau couvrirait le tout une fois que je serais dehors. Moi frileuse ? Oh oui, effectivement, ça se voyait tout de suite, n'est-ce pas. Je rangeai ma tenue de scène sur un cintre, faisant bien attention de ne rien accrocher aux bas résilles, installant soigneusement le tout sur un portant en fer. Je me penchais vers le miroir, mes yeux étirés d'un charbonneux profond, votant pour me démaquiller à la fraternité, ainsi que pour un bon bain bien mérité. Cette idée me fit sourire en un instant, m'empressant de vouloir quitter les lieux au plus vite. Mais avant toute chose, je fis baisser le niveau de mon cocktail citronné à une vitesse des plus impressionnantes, savourant la douce brûlure du rhum glissant le long de ma gorge. Un délice. Je quittai les loges, mon verre vide à la main, me dirigeant vers la grande salle pour rejoindre le bar, mais quelqu'un me percuta en chemin, ce qui me fit vaciller un instant de mes pensées d'instants agréables dans la mousse. Un regard prononcé, une animalité traçant chacun de ses pas, une odeur de cuir.. Ma jolie bulle éclata, entrouvrant ma bouche en découvrant qui venait de me faire face. Je Ha. « Alors tu sais t'excuser ? Une première. » répliquais-je, d'un sourire amusé, cachant soigneusement les armes derrière mon dos. Ne lui avais-je pas spécifiquement dit d'éviter de revenir ? Et il allait où là ? C'était la sortie de secours, ou plus communément la sortie des artistes, surtout pour nous les filles, quand on voulait éviter de passer par la grande porte. J'avais brièvement remarqué la silhouette qui l'accompagnait reportant mon attention sur lui, m'avançant d'un pas. « Le plaisir n'est pas partagé, mais bonne soirée à toi ! » lui lançais-je sèchement, me retournant d'un coup sec, mes cheveux se soulevant sous l'impulsion du mouvement, longeant le couloir jusqu'à la grande salle. Cet homme m'épuisait.. Il ne manquait plus qu'il me prenne la baignoire en rentrant, et j'allais faire un malheur ! Même si il y était nu, je serais capable de l'en virer sans craindre la moindre pudeur ! Je pestai au bord du comptoir, confiant le récipient à la barmaid qui m'avait repéré de loin. Ses cocktails étaient toujours d'enfer et je la remerciai, m'appuyant de mes avants bras sur le bois pour venir l'embrasser affectueusement sur la joue. Je lui effaçai ma marque de rouge à lèvre du bout des doigts, avant de lui souhaiter d'avance une bonne nuit.

Je regagnai le couloir qui menait vers nos loges, me demandant si j'avais déjà loupé le dernier bus pour la zone est, avant d'entendre un bruit. On aurait dit.. Comme si quelqu'un avait frappé très fort dans une boîte de conserve. Un bruit de fer s'entrechoquant. Je fixai la porte de sortie devant moi, fronçant les sourcils en la voyant entrouverte. Qu'est-ce que c'était que ce bordel.. ? Est-ce qu'une des filles avait un soucis ? Car c'était déjà arrivé.. Sans grande hésitation, bien que je le devrais et sans la moindre discrétion, alors que je ne connaissais pas la situation de l'autre côté, j'ouvrai celle-ci d'un mouvement sec, la poussant du bras, un grincement des plus macabres en rajoutant un petit plus à mon entrée inattendue. Ou plutôt, ma sortie. J'avançais à l'extérieur, m'arrêtant après un pas seulement, haussant aussitôt les sourcils sur la scène qui se tenait devant moi. On pouvait entendre une mouche voler vu le silence que je venais d'imposer dans la ruelle ! Sans bouger, mes yeux de chat allaient de Jeha aux deux hommes en face de lui, et je dirais que vu sa position, près du mur, et les poubelles légèrement renversées à côté de lui, j'en concluais que l'origine du bruit était bel et bien de leur petite interaction. Bien que le brun n'était pas une brindille, les deux énergumènes n'avaient pas l'air des plus commodes. Après il ne fallait pas trop s'arrêter sur les apparences, mais plutôt sur leurs actions. Mes pupilles se posèrent brusquement sur Jeha. « Jeha, qu'est-ce que t'as fait encore ? » lui lançais-je de loin, comme si le soucis venait forcément de lui. Mais c'était plus pour le piquer à nouveau, que de juger si il était innocent ou coupable. Mais je commençais à connaître cette langue entraînée pour fendre les conversations de ses mots, et quelque chose me disait qu'il n'avait pas pu s'empêcher d'envenimer les choses. Je secouais la tête d'un air exaspéré. « Bon, réglez ça comme vous voulez, mais foutez pas le bordel, y'en a qui bosse ici. » Si ils pouvaient éviter de ramener les flics ou les pompiers, ça serait bien, on terminerait tous bien la soirée comme ça. Bien que j'en doutais pour le jaune. « C'est bien ma toute belle, rentre ton joli petit cul à l'intérieur, on a des affaires à régler ici ! » Alors que j'allais rebrousser chemin pour aller récupérer mes affaires, je me stoppai net dans l'encadrement de la porte, au son de la voix qui venait de retentir. Mon regard glissa dans une lenteur des plus glaciales vers l'auteur de ces paroles, qui osait me sourire d'un air qu'il pensait certainement des plus attrayants, mais c'était plutôt tout le contraire. Il voulait mourir lui, comment ça se passe ? L'autre homme, plus âgé, jouait les statues en chien de chasse devant le loup, qui soutenait son regard avec une certaine adresse. C'était à ce moment-là que je remarquais, en penchant ma tête sur le côté, qu'il saignait de la tempe, un coup qui avait fait mouche. Cette zone saignait toujours abondamment, comme les mains et les jambes, et ça risquait peut-être de gêner prochainement sa vision, si il ne faisait pas attention. Il ne partait pas très bien, je devais le reconnaître.. seul face à deux adversaires, coincé contre le mur, ce n'était pas l'idéal pour acquérir une bonne position de défense et d'attaque. Il aurait pas pu courir jusqu'à la grande rue au moins ? Là il aurait eu plus de chance ! Nom de dieu, mais il fallait tout lui apprendre c'est pas possible, on s'entendait décidément sur rien.. Et si il rentrait mal en point, Il Nam allait s'inquiéter et me dire que j'aurais pu l'aider, me ferait sans nul doute culpabiliser.. Je le dévisageais encore une fois, alors que le plus vieux lui parlait. Et puis, c'était un Neugdae.. comme moi. On était de la même équipe, qu'on le veuille ou non.

Je lançais un dernier regard vers l'intérieur du bâtiment, avant que l'acolyte ne reprenne à nouveau la parole à mon intention. « Hey poupée, si tu veux t'amuser, il y a pas de soucis, mais attends-nous devant l'entrée, on en aura pas pour longtemps ! » J'esquissai un léger rire à sa réplique, ironique et moqueur. OK, on va jouer. Je refermai la porte d'un geste brusque, ma tête se penchant en arrière en un soupir agacé, avant de descendre lentement chacune des marches, pour finalement arriver à leur hauteur. « Ecoutez. Dégagez d'ici ou j'appelle les flics, c'est simple. » Je me présentais volontairement plus en avant par rapport à Jeha, comme pour leur assurer que je ne plaisantais pas. Si ça pouvait se terminer rapidement et pacifiquement, je ne disais pas non pour ce soir, je rêvais follement de mon bain à cet instant précis.. « Hey patron.. ça doit être sa petite amie, ou il s'en ait déjà trouvé une autre ! » tenta de conclure l'acolyte en se penchant vers l'homme à côté de lui, qui dégageait une rage qu'il semblait encore contenir. Son sourire carnassier ne me disait rien qui vaille, alors que je me retournais vers Jeha, partageant tout deux le même sentiment. « Non, on est pas dans ce genre de- » relation, voulais-je terminer, avant de me faire interrompre par l'idiot qui continuait ses suppositions. « Quel genre de fille.. viendrait jusqu'ici, sans peur, défendre un type qu'elle connaît à peine hm ? Je pense.. que tu pourrais nous être utile.. Viens-là toi.. » m'ordonna t-il soudainement, en s'avançant vers moi. Il était grand, bien plus grand que moi et à la vue de sa main qui s'approchait de mon épaule pour m'emprisonner, j'avais réagi vite, comme un mécanisme de défense automatiquement activé en permanence. Ma main avait contourné son bras, agrippant fermement son poignet pour le lui tordre avec force, lui arrachant une plainte, une expression de surprise et de douleur lui figeant le visage, avant de le relâcher violemment, le faisant aussitôt reculer. Décidément, j'en aurais tordu des poignets aujourd'hui. Il serra son bras contre lui, le scrutant avec attention, avant de relever ses yeux ronds comme des billes vers moi. « .. Garce. Espèce de.. » L'impulsivité traversa son visage, soudainement tendu, mâchoire crispée à l'extrême. Et pile au moment où il se redressait, à la seconde près, il se retrouva pile dans ma ligne de mire. Avant qu'il n'atteigne sa pleine hauteur qui devait frôler les 1m80, là où je ne pourrais plus le toucher, mon poing s'écrasa sur son long nez affûté avec une précision et une impétuosité qui me caractérisaient bel et bien. Il recula de plusieurs pas en arrière, presque affolé, ses mains plaquées sur son visage défiguré par toutes sortes d'émotions qui le traversèrent en même temps. « Je n'aime pas que l'on m'insulte. » répliquais-je, sèchement, alors que le froid léchait doucement mes bras dénudés, ne calmant aucunement l'agacement qui commençait à me dominer, ni la chaleur qui faisait de plus en plus bouillir mon sang sous ma peau pâle. Quand tout à coup, sans que je ne m'y attende, le second homme s'élança en direction de Jeha..

    
 

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Sam 14 Jan - 2:02
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Une tension sourde, presque dérangeante. Une discussion brûlante, des éclats de voix, des étincelles qui se sont gravés dans ma mémoire. Tu n'étais autrefois qu'une silhouette que j'évitais, tu es maintenant une femme que je ne peux m'empêcher de piquer. De chercher. Et ce malgré le danger que je perçois dans les couronnes dorés qui encerclent tes pupilles. Est-ce la faiblesse que j'y ai entrevu qui a touché mon inconscient ? Ou est-ce autre chose qui m'empêche de tenir ma langue derrière des barreaux d'ivoire quasi inexistants désormais ?
 


La surprise dilata mes pupilles, couronnées d'un anneau acajou qui fonça irrémédiablement lorsque je l'aperçus. Je me contractai aussitôt, les muscles tendus et les dents serrés, mais ne relevai pas la pique. Je voulais qu'elle s'en aille, qu'elle disparaisse, et non qu'elle assiste à ce qui allait suivre. Mon regard dériva, quitta son visage familier pour effleurer celui du chien de garde de mon Némésis éphémère. L’impassibilité teintée d'amusement s'était effacée de ses traits au profit de la concupiscence. Il la déshabillait lentement du regard, la pupille luisante. Un frisson glacé me parcourut l'échine, puis brûlant lorsqu'il ouvrit la bouche. La réplique faillit fuser, violente et agressive. Mais la dague que je m'apprêtai à lancer se bloqua dans ma gorge lorsque je sentis ses yeux fauves se poser sur moi. Ce fut une vibration chaude, accompagnée d'une tension sourde qui se dissémina dans mes veines. Je tournai la tête. Embrassai deux sphènes ambrées d'obsidiennes foncées par la colère … et par un brin d'inquiétude. « Tu n'as rien à foutre ici. Va t-en. » lui intimai-je avec une dureté implacable. Mais So Ra était un mètre soixante de rébellion et d'orgueil. Et quelques paroles malheureuses, émises par un crétin aux lèvres humidifiées par une langue impatiente, suffit à la retenir dans une arène où elle laissa éclater, clair et inapproprié, un rire inattendu. Choqué par son évidente inconscience, je la fixai avec la sensation d'être encore plus piégé que je ne l'avais été avant qu'elle n'apparaisse. Devais-je aussi m'inquiéter pour elle désormais ? Avait-elle seulement conscience de ce qui se tramait dans cette ruelle ? La porte claqua et elle descendit les marches, féline, comme elle aurait pu le faire en sortant de scène après une prestation saluée par le public. Je retins les paroles acérées que j'avais envie de lui cracher à la figure, de peur que ma réaction soit mal interprétée par celui qui n'attendait qu'une occasion de lui sauter dessus. Mais cette soudaine et inhabituelle prudence ne me servit à rien, puisque la seule présence de So Ra le conduisit à croire qu'elle était plus pour moi qu'elle ne l'était en réalité. La situation allait dégénérer. J'ignorai So Ra, qui se tournait vers moi en tentant de justifier une réaction qui ne pouvait l'être, et me mis à réfléchir rapidement à une solution pour nous sortir tous les deux de cette merde. La plus intelligente aurait été de rétablir la vérité pour mettre fin à ce malheureux quiproquos, mais j'avais l’intuition qu'aucun de ces imbéciles ne me croiraient. Pire, j'étais certain qu'ils s'en foutraient. Némésis avait besoin d'une gueule sur laquelle expulser sa rage et l'autre d'une femme qu'il pourrait sauter. Et So Ra avait l'air d'être à son goût. Révulsé par cette idée, je sentis la bile effleurer ma langue. Et comme pour confirmer mes pensées, il s'avança pour poser sur elle une main pataude et libidineuse. Je voulus m'élancer en avant mais elle fut plus rapide. D'une rotation du poignet, elle bloqua et tordit le bras de son agresseur, avec une fermeté et une facilité qui fit le fit hurler. Je me figeai sous l'effet de la surprise, tandis qu'une touche d'admiration éclairait mon regard posé sur elle.  Elle se mouvait avec une grâce qui me rappela celle de Mi Ran. De toute évidence, son corps n'était pas plus inoffensif que sa langue. Le savoir me rasséréna mais n'effaça pas totalement l'inquiétude que j'éprouvais à son égard. Néanmoins, la voix rauque de mon propre adversaire se rappela à mon attention et me força à quitter des yeux ce corps souple transformé en arme vivante. « Cette salope ne va pas m'empêcher de te faire cracher tes boyaux, sale petit con ! » Il ponctua sa menace en bondissant vers moi pour frapper, le faciès mutilé par la fureur. Mais plutôt que de reculer dans l'espoir de l'éviter, je m'avançai pour aller à sa rencontre. Son bras fouetta le vide et je sentis son poing effleurer mon dos alors que je serrai les miens pour les envoyer, brusques et maîtrisés, dans son estomac. Il recula sous l'impact, en émettant un bref gargouillement. Sans lui laisser le temps de se redresser, je pirouettai sur moi même et lançai ma jambe. Mon pied frappa violemment sa gueule et il perdit l'équilibre avant de s'écrouler par terre. Et je fis l'erreur de me retourner pour la voir. Pour l'apercevoir. Pourtant, elle semblait maîtriser bien plus que moi l'art de l'auto défense. Mais je n'oubliais pas que j'étais celui qui l'avait entraîné malgré moi dans ce foutoir tout comme je ne pouvais pas ignorer l'anxiété que sa présence faisait naître en moi. Je sentis son bras trop tard. Il se glissa autour de mon cou comme un serpent autour de sa proie et se resserra brusquement. Je levai instinctivement les bras et refermai les mains sur le sien. La douleur embrasa ma gorge alors que j'ouvrais la bouche dans une quête instinctive pour aspirer un air déjà manquant. La chaleur tissa sa toile dans mon visage, révulsa mes yeux humidifiées par des larmes indésirées. Je sentis la course de l'une d'entre elle sur ma joue. Elle glissa, paresseuse, sur ma pommette dont elle dessina le contour avant de couler jusqu'à la commissure de mes lèvres fuyantes. Appelée par mon inférieure, elle se laissa tenter et mouilla ma peau incarnate. Jusqu'à dériver contre mes dents. Jusqu'à ce que ma langue, à la salive repoussée par l'air que je tentais vainement d'aspirer, l'effleure. Et ce ne fut pas le sel qui explosa, mais le métal. Du sang. « J'espère qu'elle était bonne, parce que tu vas te souvenir d'elle longtemps. » susurra t-il mauvais, à mon oreille. Je tentais un coup. Deux. En vain. Et alors que le sang prenait possession de ma bouche, je compris que j'avais besoin de régurgiter un mensonge plutôt que de m'accrocher à la vérité. Je compris qu'il me fallait le rendre fou pour le voir perdre pied. « Elle .. était très bonne. » grognai-je. « Tu … veux .. que je te … raconte toutes .. les fois … où je l'ai baisée ? C'est ta .. femme la vraie … salope. Elle arrêtait pas … d'en redemander.» « La ferme ! » Il trembla, tant de rage que de haine, et sa poigne se desserra. Une seconde. Prenant mon élan, je frappai de toutes mes forces de la tête. Le craquement épouvantable qu'émit ses os en se brisant fut suivit par un hurlement rauque. Sous le choc et la douleur, il me relâcha et je repris pied sur le sol. Les mains sur ma gorge compressée, j'entrouvris les lèvres pour inspirer goulûment l'air frais et piquant. Mes poumons souffraient d'un manque qui m'incendiait. J'allais le tuer. Le tuer de mes mains. Où es tu salopard ?Je me penchais légèrement en avant pour assassiner les points de côtés qui m'assaillaient lorsqu'un coup me fit perdre l'équilibre et mordre la poussière. Mon front cogna le goudron qui s'étendait à pieds et des points rouges se mirent à danser devant mes yeux alors que je poussai sur le sol de mes mains afin de me redresser. Le coup de pied mordit mon flanc droit et je me retournai sous l'impact en gémissant de douleur. Mon dos frappa la terre et je perçus le ciel noir avant que son faciès ne s'y dessine. Il tenait à la main un objet qui scintillait sous la lumière blafarde du lampadaire. Un objet qui fendit l'air dans un chuintement qu'il m'était déjà arrivé d'entendre. Une lame qui arrivait trop vite. Le vent souffla ma frange brune et une larme de sang roula sur mon menton avant de retomber sur ma gorge encore nouée. Un. Une lueur dans sa prunelle. Un mouvement à ma droite, troublé par mon esprit sonné. Deux. Et So Ra ? Où ? Trois.
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Dim 15 Jan - 18:16
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Fight the good fight
Je Ha & Sora





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Je détaillais, de mes prunelles fauves, les filaments de sang s'échappant du nez de l'homme qui me faisait face, traçant leur chemin jusqu'à sa mâchoire. Ses yeux exorbités par la surprise, une pointe de rancœur, alors qu'il tentait d'atténuer l'hémorragie avec ses mains rougies en quelques secondes. Mes lèvres s'étiraient avec toujours cette arrogance permanente, appréciant imperceptiblement le fait de dominer quelqu'un, en particulier un homme qui n'avait pas l'air de me chercher du bien. Une insulte, une seconde, et encore une autre, mon ouïe était assez bonne et n'avait pas manqué de les entendre. Que croyait-il ? Que j'allais rien relever ? Je penchais ma tête sur le côté, tout en le fixant alors qu'il s'agitait sur place, son poing se refermant sur lui-même. Quoi, première fois que tu te fais frapper par une femme ? C'est ça hein ? Je parie qu'il avait plus l'habitude de le faire, voilà une chose qui ne m'étonnerait guère. Si les hommes étaient plein d'orgueil masculine, pourquoi pas nous hm ? Celui-ci en avait, j'aurais préféré qu'il accepte sa bêtise et la leçon que je venais de lui donner, pour qu'il se taise et ne prononce plus de tels termes des plus péjoratifs à une femme. Mais l’orgueil, mesdames et messieurs, je savais à quel point il pouvait être vif et colérique, tant il me remuait si souvent. Et non, trop de testostérones en face, trop de mâle touché dans sa virilité, il fallait qu'il réajuste sa place, et répliquer. Tellement prévisible. A ma droite, celui que je qualifiais d'être le chef, et qui avait l'air d'avoir une certaine dent contre Jeha, venait de s'élancer sur lui. Quelques brèves secondes suspendues, mon regard suivait les gestes entre les deux hommes, s'écarquillant quand celui qui m'était le plus familier asséna une répartie physique qui n'était pas amateur. Je croisais un instant le regard du loup, nous cherchant au même moment. Des pas furieux s'avançaient vers moi, et avant qu'il ne soit trop près, j'étirais ma jambe de toute sa longueur, frappant de côté son torse pour l'empêcher d'avancer. « Bouge pas toi, et occupe toi de ton nez, c'est crade. » lui lançais-je du coin de l'oeil, peu intéressée par sa personne, alors que je suivais les gestes d'un autre adversaire. Ahuri, il recula de quelques pas, pestant de plus belle, la main se refermant sur ses côtes mais ne faisant en réalité que l'enrager un peu plus. La curiosité me poussait à regarder ce que faisait le brun, découvrant une compétence chez lui qui nous semblait commune. Inattention. Inattention partagée. Le bras puissant s'était abattu contre la gorge du Neugdae, ma bouche s'était entrouverte alors que je me retrouvais au même moment plaquée violemment contre le mur, ma tête cognant contre le béton me faisant perdre un instant toute notion logique. Tout semblait tourner, un bruit sourd, une clochette jouant de son écho agaçant contre les parois de mon crâne, même mon ouïe semblait avoir été touchée. Légèrement sonnée, une poigne robuste se resserra autour de mon cou, me forçant à entrouvrir ma bouche pour quémander de l'air. « Tu vas me le payer, pétasse ! » Son haleine fétide me frappant de plein fouet, avait bien failli me faire vomir, et l'envie ne semblait pas me passer, tant l'odeur était désagréable. Mes mains s'agrippaient rapidement à ses bras, tentant de briser leur étreinte de plusieurs accoups, mais ils étaient durs comme fer, et je n'arrivais pas à avoir une bonne prise. Je gesticulais tant bien que mal, mais il s'appuyait sur moi, me bloquant dans la moindre de mes actions. Le dégoût m'envahissait.. Mes doigts remontaient alors jusqu'à sa propre gorge, dans laquelle je lui enfonçais profondément mes ongles, sans le moindre ménagement, lui arrachant des grimaces de douleur alors que mon visage perdait peu à peu de sa blancheur, manquant d'air. Il appuya un peu plus, je lâchais une plainte malgré moi, mes prunelles noircies par la soudaine perte de contrôle et la fureur qui me brûlait de l'intérieur. Il se décala légèrement sur la gauche, je cherchais par réflexe Je Ha des yeux, où était-il ? Il était presque à terre, avant qu'un autre coup ne lui fasse rencontrer le sol de tout son long. Je me mordillais la lèvre inférieure, soudainement inquiète. Putain mais qu'est-ce qu'il foutait ? Qu'avait-il à voir avec ces ordures ? Un soudain regain d'énergie me revenait. Et puis, une idée, l'idée géniale. Il fallait passer au coup bas. Sans perdre plus de temps, j'agrippais fermement son nez déjà cassé, y appuyant brutalement, jusqu'à ce qu'il pousse un cri, sa poigne se relâchant aussitôt. Je profitais alors de cette seule opportunité, son léger recul en arrière, et ma jambe frappa avec toute la force que j'avais en moi, atteignant son entrejambe d'un mouvement précis et maîtrisé. C'était dégueulasse mais il m'avait poussé à bout, et au moins c'était bien efficace, et je n'allais pas m’apitoyer sur son sort. Un reflet. La lune frappant un objet de sa lueur, attirant ma rétine dans sa direction. Un.. un couteau ?! Il se plia en deux, se courbant vers l'avant alors que mon corps se relâchait à son tour, haletant dans le vide. « .. Je.. Jeha ! » m'écriais-je pas assez fort, passant mes doigts sur l'empreinte ensanglantée qui ornait ma gorge. Lève-toi.. Lève-toi putain.. La rage s'empara de moi, attrapant le subalterne par les épaules et lui assénant un coup de genou dans le ventre qui lui fit aussitôt perdre pied, s'écroulant au sol de tout son poids. Pas le temps de lui balancer toutes mes pensées. Pas le temps de lui cracher toute ma haine et ma répugnance envers ce genre de type. Je n'avais rien calculé. Je n'avais rien calculé cette fois-ci. J'avais juste foncé dans le tas, enjambant le corps de l'homme, courant vers l'autre, mes pas résonnant dans la ruelle dans une mélodie incontrôlée, les flaques éclaboussant ma démarche empressée. Le brun allongé, bien trop immobile à mon goût, ce qui me mettait dans une colère noire, accélérant l'adrénaline dans mes veines. Sans crainte, sans peur. L'arme fendit l'air, prenant son élan pour venir frapper, avec ce désir d'en finir le plus vite possible. D'en finir tout court. Ma voix avait à nouveau retenti, l'homme avait ralenti son geste en me voyant mais ne l'avait pas arrêté. Je le percutais de plein fouet, le stoppant dans sa course, ma main ne se refermant pas sur son poignet comme je l'aurais voulu. La lame s'enfonça profondément dans la paume de ma main, déchirant ma voix d'un gémissement de douleur. Je fermais les yeux un instant, encaissant, les réouvrant, rencontrant ceux de Jeha qui les avait grands ouverts en-dessous de nous, mes cheveux blonds tombant dans le vide. Me mordant fermement la lèvre inférieure, et malgré ma position qui n'était pas des plus avantageuses pour mon équilibre, j'avais réussi à asséner à l'homme un coup de pied arrière dans son flanc, le faisant se redresser, la lame se dégageant, ne laissant qu'une large plaie horizontale de part et d'autre de ma paume. Mais il ne perdait pas de temps, enragé, il la brandissait dans ma direction, fouettant l'air de droite à gauche, me poussant à reculer et à éviter ses morsures. Je descendais alors mon centre de gravité, un nouveau coup à son tibia, son couteau s'abaissa. C'était ma chance. Je pivotais sur moi-même, sur la pointe des pieds, avant de m'élancer dans les airs d'un petit saut imperceptible, lui décrochant sa mâchoire d'un revers inarrêtable. Le bruit affreux de ce contact entre les deux os me provoqua un léger frisson le long de mon dos, alors qu'il s'affaissa, ses mains percutant le sol. Aucune pitié. Mon talon frappa le derrière de sa nuque, et sa dernière expression de douleur fût emprisonnée dans le goudron. Inspire, expire. Inspire, expire. Inspire, expire. J'écarquillais les yeux, réalisant un instant que c'était fini, mais mieux ne valait pas perdre de temps. Je m'avançais rapidement de quelques pas vers le jaune, me penchant vers lui. « Jeha ! Jeha.. tu m'entends ? Allez lève-toi, on doit partir ! » lui criais-je, en le forçant à se redresser tant bien que mal en position assise. « Appuie-toi sur moi, depêche-toi ! » J'appuyais l'une de mes mains sur le sol pour m'aider, la retirant brusquement comme si elle m'avait piqué, la plaie enflammant celle-ci vicieusement. Sans lui demander son avis, je passais son bras par-dessus mon épaule, et l'aida à se mettre debout, cherchant rapidement à apercevoir les potentielles blessures à l'oeil nu, que je devrais surtout éviter de toucher. Il avait du sang partout, je n'arrivais pas à savoir si c'était le sien.. Je l'emmenais vers la grande rue, il était temps de s'éclipser comme on dit, il fallait savoir reconnaître ce genre de moment ! Mais c'est qu'il pesait le mec ! Je lui lançais des regards en coin pour surveiller son état, tout en cherchant un potentiel taxi qui accepterait de prendre deux estropiés à une heure pareille. « T'es venu en voiture ? Où sont tes clés ? » Sans perdre plus de temps, je tâtonnais de ma main libre son blouson, ses poches extérieures qui sonnaient vides, avant de me rapprocher un peu plus, glissant ma main sous le cuir, m’intéressant à la poche intérieure. Bingo ! Je décrochais un léger sourire, première bonne nouvelle de la soirée. « Dis-moi où t'es garé, je vais conduire.. Et n'essaie pas d'émettre la moindre opposition ! » lui lançais-je, car vu son état, c'était pas gagné, avant de lui demander dans quelle direction je devais aller. Et où irions-nous ? La fraternité ? Hors de question, Il Nam allait certainement bien nous engueuler.. L’hôpital alors ? Il valait sans doute mieux.


    
 

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Dim 22 Jan - 18:43
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Une tension sourde, presque dérangeante. Une discussion brûlante, des éclats de voix, des étincelles qui se sont gravés dans ma mémoire. Tu n'étais autrefois qu'une silhouette que j'évitais, tu es maintenant une femme que je ne peux m'empêcher de piquer. De chercher. Et ce malgré le danger que je perçois dans les couronnes dorés qui encerclent tes pupilles. Est-ce la faiblesse que j'y ai entrevu qui a touché mon inconscient ? Ou est-ce autre chose qui m'empêche de tenir ma langue derrière des barreaux d'ivoire quasi inexistants désormais ?
 


Je la percevais derrière l'homme qui me surplombait. Elle était à l'image d'un prédateur, d'un oiseau prêt à fondre silencieusement sur sa proie. Mon cœur manqua un battement. Elle convoitait mes faiblesses, celles qu'elle désirait m'arracher pour les exposer à la face d'un monde duquel je me dissimulais. Mon Némésis courba les épaules, prêt à frapper … mais je ne voyais qu'elle. Ce fantôme de mon passé. Cette terrible douleur, qui savait si bien m'enlacer puis m'étrangler. Un hurlement déchira l'air, un prénom presque reconnu, une voix presque familière. Mais elle fondit. Mon muscle s'emballa, mes poumons se contractèrent et mon souffle se brisa contre les nœuds qui enserraient mes poumons. J'entrouvris les lèvres et mon buste quitta le goudron dans un vain effort pour retrouver l'air manquant. Mais je n'émis qu'un sifflement. Qu'un gargouillis … qui aurait pu être celui d'un sang envahissant ma bouche, s'il n'y avait eu ce flou, suivit d'un éclat de lumière. D'un éclat blond. Je recroquevillais les doigts, et tentais d'ignorer la panique qui me noyait pour me redresser. J'étouffais. Le sang battait mes tempes et fusait dans mes veines avec une violence qui échauffait ma tête et mes muscles. Mais quand j'entendis son hurlement, je parvins à focaliser mon esprit sur le présent, plutôt que sur ce passé qui me gangrenait. Et la première chose que je vis fut son regard … noyée par cette lumière qui dissipait les ombres alentours. L'angoisse eut un recul dans mon être affaiblit et l'air s'insinua de nouveau en moi afin de nourrir mes muscles, mon cœur et mon esprit atrophiés. So Ra parachevait son œuvre tandis que je réapprenais à respirer et l'homme s'affaissait sur le sol quand j'eus retrouvé une respiration normale. Je coulais un regard vers lui. Il ne s'était écoulé qu'une dizaine de minutes depuis que j'avais passé cette porte dans l'espoir d'avoir des informations sur un ami disparu dieu sait où. Et si So Ra n'avait pas été aussi bornée … j'eus un frisson, en songeant à l'image que j'aurais alors renvoyé. J'aurais très certainement finit à la place de cet homme, le visage écrasé contre le goudron et souillé par des larmes de sang. Je réprimais un frisson violent alors même que la jeune femme se penchait vers moi. Je sentis la pression de ses doigts dans mes bras alors qu'elle m'aidait à me redresser, en chassant involontairement les derniers lambeaux de ma crise de panique. Une de plus à inscrire sur mon tableau. Je penchai la tête pour avaler une grande goulée d'air et, alors que je m'apprêtai à suivre son injonction et à me lever, j'entrevis la tache de sang sur le sol gris. Son hurlement me revint en mémoire et je sentis mes muscles se contracter à l'idée qu'elle soit blessée. D'une impulsion, je me remis sur mes pieds, encore affaibli par ces quelques secondes sans oxygène. Je pris alors conscience du poids de son bras dans mon dos et sous mes épaules. Je n'avais pas eu cette proximité avec une femme depuis … depuis elle. Instinctivement, je me raidis, profondément mal à l'aise. La panique afflua de nouveau et je baissai la tête, en tentant de mesurer ma respiration pour ne pas exposer ma fragilité. Ma situation ne s'améliora guère lorsqu'elle s'immobilisa pour laisser courir ses mains sur mon blouson. Brusquement, elle devenait un danger encore plus puissant que les misérables gangsters qui avaient désiré ma peau. Et, durant une petite seconde, je me surpris à regretter de ne pas être ce malheureux crétin étendu sur le sol, face contre terre. Je contractais la mâchoire, pris sur moi et refermai brutalement la main sur celle qui arrachait les clés de voiture à ma veste. «Juste deux secondes. » Je lui pris les clés sans lui demander son avis et reculai d'un pas avant d'enfoncer à nouveau la casquette sur mon crâne en me détournant. C'était puéril. Orgueilleux. Ce geste trahissait autant la faiblesse que je tentais de cacher que ma fierté mal placée. Mais je n'avais guère le temps d’analyser mon comportement alors que je tentais de ne pas perdre pied. Libéré à la fois du souvenir et de sa proximité, je fermai les yeux, légèrement penché en avant, une main sur la visière et respirai calmement. Une, deux, trois fois. Chaque goulée était plus profonde. Moins douloureuse. Elle ne recula plus, elle s'effaça et l'ombre de l'oiseau disparut sous la lumière blafarde du lampadaire. Mes paupières battirent et je refermai les lèvres. Je n'étais pas encore tout à fait maître de moi même mais assez pour le prétendre. Je me rapprochai d'elle à nouveau, encerclais son poignet des doigts et observai sa paume balafrée. « Avec une main dans cet état, tu ne conduis pas. Je n'ai qu'une égratignure alors tu ne risques rien. » soufflai-je sans ignorer l'aiguillon de culpabilité qui mordait mon cœur. Sans la lâcher, je fouillai mon blouson de ma main libre et en sortis un mouchoir que j'appuyai contre sa paume avec douceur. Alors, et d'une pression des doigts sur les siens, je l'amenais à les refermer sur le morceau de papier. « Je connais un chirurgien doué. Il te recoudra la plaie de manière à ce qu'il n'y ait pas de cicatrice. Je t'emmène. » affirmai-je, presque impassible, avant de la guider jusqu'à la voiture qui attendait de l'autre côté de la rue, à quelques pas du Nymphéa. Je passai derrière le volant sans lui laisser le temps de réagir et attendis en ignorant complainte et râlerie qu'elle s'installe. Si on excluait la crise de panique qui m'avait scié les jambes, mon corps et à fioriori mes mains allaient bien. Et en attendant qu'elle se décide, je pris mon téléphone pour composer un numéro gardé mais jamais appelé jusqu'ici. Si tu as le moindre soucis, je compte sur toi pour m'appeler. Je ne supportais pas les hôpitaux. Plus. En revanche, j'avais une confiance quasi aveugle en cet homme. Il répondit presque immédiatement et parut un brin surpris quand je prononçais mon nom. Mais sa voix se fit chaleureuse et il n'hésita pas une demi seconde à m'indiquer son adresse lorsque je lui exposais mon problème. « Merci Docteur Heo. Nous serons là dans une dizaine de minutes. » Je raccrochai et me tournai vers la blonde avant de démarrer. Le silence voila l'habitacle de l'automobile, à l'image de la nuit sur le paysage qui défilait par les vitres. « Merci. » dis-je finalement après m'être garée devant une maison d'aspect traditionnel. «D'être restée.. » Je n'avais jamais été expansif, tout comme je n'avais jamais été doué pour m'exprimer. Mais si le remerciement prononcé semblait simple, je l'avais prononcé avec une sincérité réelle qui, je l'espérais, le rendait profond. Sans attendre sa réponse, je descendis de voiture et la précédais jusqu'au portail, qui s'ouvrit dès que je tirais la sonnette. Heo Yeo Shin apparut dans l'embrasure et plissa les lèvres dès qu'il me vit. « Et c'est dans cet état que tu viens finalement me voir ? Entrez tous les deux. » rouspéta t-il. De grande taille, les épaules droites et le regard vif, je ne lui aurais jamais donné la cinquantaine si je n'avais connu son âge. Nous le suivîmes jusque dans la maison, où il avait préparé médicaments et compresses sur une petite table. Il posa les yeux sur moi et l'inquiétude assombrit son timbre lorsqu'il reprit la parole. « Ta tête a été touchée ? » « Non. Du moins pas à cet endroit là. » répondis-je en passant instinctivement la main sur l'arrière de mon crâne. Mes doigts frôlèrent la cicatrice qui sommeillait sous mes cheveux, avant de retomber dans le vide. « Ce n'est pas moi qui ai besoin. » fis-je en me tournant vers Sora, à laquelle il s'intéressa, de même qu'à sa main écarlate. Le laissant s'occuper d'elle, je récupérai une compresse que j'appuyai sur mon front râpé, ainsi qu'une seconde que je maintins contre mon arcade sourcilière tout en quittant la pièce pour rejoindre à nouveau le petit jardin extérieur qui menait au portail. L'air frais piqua mes plaies mais fis un bien fou à mes poumons. Je m'assis sur la terrasse en bois et sortis une cigarette que je glissais entre mes lèves sans l'allumer. J'avais pris cette habitude dès que la première crise. Le simple fait d'avoir un bâton de nicotine pressé contre ma langue me rassérénait. Les minutes s'écoulèrent. Je finis par me redresser et par faire volte face si violemment que j'aurais pu lui rentrer de nouveau dedans. Tout comme ce félin que je ne cessais de voir en elle, elle était trop silencieuse. Mais ce ne sont pas ses yeux fauves que je regardais, mais sa main bandée. La culpabilité revint mordre férocement ma chaire. «Je t'ai remercié une fois » fis-je impulsivement. « Mais je ne le referais plus. N'ai pas la connerie de recommencer ce que tu as fait ce soir. Personne ne devrait être assez bête pour risquer sa vie pour un mec qu'on n'apprécie pas. »
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Mar 31 Jan - 19:54
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Fight the good fight
Je Ha & Sora





MUSIC & TENUE |

Instinctivement, mes sens restaient en alerte, comme si je me préparais à être encore poursuivie par quelqu'un. Réflexe d'américaine, de ces petites ruelles mal fréquentées, des règlements de compte en pagaille, où il valait mieux ne pas en être témoin. Et les gens qui picolaient, qui s'emportaient facilement, et les hommes avides de chair, au regard vide, aux allures de déséquilibrés. Nope, le premier club qui m'avait initié à l'art du Burlesque n'était pas dans les beaux quartiers à l'époque, même si désormais les lieux s'étaient développés, apportant une touche underground qui était devenue à la mode. Mais je me souvenais à quel point je frôlais les murs du haut de mes seize ans, les yeux à l'affût, prête à brandir mon sac comme arme si besoin. Ce n'est que quelques années après que j'avais fini par me mettre à la boxe, une des lubies sportives d'un petit ami de l'époque qui voulait se canaliser dans quelque chose, comme moi et dieu sait qu'on avait canalisé notre énergie dans tout ce que l'on pouvait trouver.. Puis par la suite, le Taekwondo, ma méfiance ne disparaissant jamais vraiment, mais savoir utiliser mon corps d'une autre manière, me rassurait imperceptiblement. J'avais toujours eu cet espèce de malaise quand l'on me disait de me faire raccompagner, toujours par un homme, comme si on était pas capable de se débrouiller seule.. J'avais fini par le prouver, en devenant amie avec les videurs du club, en apprenant des techniques de défense avec eux, et c'était plutôt drôle, car ils lançaient mutuellement des paris quand quelqu'un me cherchait des noises.. Chiche qu'il rencontre le sol en moins de dix secondes ? Bingo, aboule le fric. Elle fait un peu peur cette fille.. peu importe ce que l'on pensait de moi, cela avait toujours été ma manière de faire, de me débrouiller seule sans embarquer quelqu'un avec moi, et c'était parfait !

Mais où était donc sa voiture ? Pensais-je, alors que je reluquais le logo qui ornait la clé de celle-ci, que je venais de récupérer dans le blouson de Jeha. Quant tout à coup, dans un soudain regain d'énergie, le brun m'arracha les clés des mains, nous forçant à nous arrêter. « Deux secondes.. » Il s'échappa de mon appui, et je gardais mon bras tendu sans vraiment m'en rendre compte derrière lui, de crainte qu'il nous fasse un malaise. Mais il s'éloigna de quelques pas, me fuyant presque le dos tourné, alors que je le fixais sans comprendre. Ce n'était pas le moment de rester trop longtemps dans le coin, ce genre de fumiers était souvent en bande et ils devaient être à la recherche de leur chef ! « Jeha, il faut qu'on se.. » Je fis un pas, avant de m'arrêter. Je me penchais légèrement sur le côté, essayant d'apercevoir son visage fermé sous sa casquette soigneusement enfoncée. Je n'en devinais qu'un léger profil assombri. Étrangement, je sentais que je devais attendre. Dans le silence de la rue que nous venions d'emprunter, je pouvais entendre sa respiration qu'il tentait tant bien que mal de poser, de canaliser, la fumée blanche s'échappant dans la fraîcheur de l'air. Etait-il.. en état de choc ? J'avais cette impression qu'il essayait de reprendre contenance, sa posture le trahissait, s’emmurant silencieusement. Il avait vu.. la mort de près.. Ou du moins, il avait échappé à une blessure grave à l'arme blanche et apercevoir cette lame, brandis au-dessus de lui.. Il avait dû compter les battements de son coeur comme chaque seconde qui le séparaient dangereusement de la grande faucheuse.. Je revoyais les mains de cet homme m'enserrer la gorge, cet éclair de désespoir qui m'avait traversé une brève seconde, la peur, l'impuissance, la faiblesse.. avant d'être remplacé par cette rage, cette rage incontrôlable engendrée par ma fierté qui m'avait réveillée. Mais lui, qu'avait-il pensé, qu'avait-il vu dans ce moment de perte de contrôle devant une mort qui le menaçait ? La fraîcheur hivernale vint lécher mes bras nus, m'arrachant un frisson, alors que mon corps bouillonnait pourtant encore. Je détournais les yeux du brun, scrutant derrière nous quelques secondes, avant de sentir quelque chose frôler ma main, glisser sur elle, puis disparaître. Je relevais celle-ci devant moi, légèrement tremblante, détaillant la ligne profonde qui la coupait en deux. Quelques gouttes de sang tâchaient le sol. Biensûr, il fallait que ça soit la main droite.. pensais-je en soupirant, plissant les yeux en appuyant sur la plaie, qui s'enflamma aussitôt, m'arrachant un bref son étouffé. Je n'avais pas fait attention à Jeha qui s'était retourné, attrapant mon poignet pour observer la plaie, me contractant par réflexe d'un mouvement en arrière, avant de finalement le laisser faire, mon regard le jaugeant avec calme. Il avait l'air d'avoir repris un peu ses esprits.. c'est bien. « T'as peur que je salisse ta voiture hein, avoue ? » lui lançais-je en plaisantant d'un sourire en coin, avant de reprendre. « T'as l'air d'avoir pris quelques coups quand même.. » Surtout dans le ventre, et le dos. Il était bien capable d'avoir des côtes cassées, pensais-je, suivant sa main qui se glissait sous son blouson pour en sortir un.. un mouchoir. Oui, un mouchoir qu'il appuya sur ma paume, avant de refermer mes doigts sur celui-ci. Je papillonnais des paupières sans rien dire, avant d'entourer ma main du tissu, y faisant tant bien que mal un noeud en me mordant la lèvre inférieure, tentant ainsi d'arrêter l’hémorragie. Le bleu pâle laissa rapidement place au rouge pourpre. L'envie de le remercier me frôla la bouche, mais le voilà parti en direction de sa voiture. « Un chirurgien ? Un chirurgien à cette heure-ci ? J'suis sûre que ça peut se refermer tout seul ! » m'écriais-je, peu convaincue par ce que je disais. Si je pouvais éviter de passer des heures à l'hopital, même si la démarche que je suivais de quelques mètres derrière lui, me semblait en avoir plus besoin que moi. « Yah, j'suis pas sûre que tu sois vraiment en forme toi non plus.. T'as l'air doué pour bien cacher ce genre de choses.. » J'en étais même persuadée. Et si il s'évanouissait sur le volant en conduisant, je faisais quoi moi hein ? Mais il ne semblait point m'écouter, s'engouffrant côté passager sans me laisser le moindre instant de négociation. Je soupirais à nouveau, choisissant de m'installer simplement côté passager, alors qu'il appelait quelqu'un. Avait-il quelqu'un à prévenir de ce qu'il s'était passé ? M'attendant à un ami, craignant d'ailleurs que ce soit Il Nam, il téléphona au chirurgien en question, qui avait l'air d'être chez lui, et non à l’hôpital. Tiens, il avait des contacts. Très bien, allons-y, au point où on en était.. et le voiture démarra.

La voiture laissa place au silence, tout le long du chemin. Discrètement, mes prunelles dorées l'observaient du coin de l'oeil, prêtant attention à sa conduite, et à ses gestes qui pourraient trahir une quelconque douleur, voir un malaise. Quoi ? Il valait mieux prévenir ! Si je devais bondir sur le volant, il valait mieux que je sois prête. Il devait les sentir glisser sur son visage quelques secondes, avant de les détourner vers les lumières fluorescentes de la ville. Dix minutes plus tard, nous voilà garé dans un quartier que je ne connaissais absolument pas, un peu plus éloigné du centre ville. Où est-ce qu'il m'avait emmené ? « Merci.. d'être restée. » lâcha t-il tout à coup, en deux inspirations, nos regards se croisant quelques secondes, la surprise se perdant dans le mien. Il.. Il avait bien dit ce que j'avais entendu ? Ça alors.. Oh mais il ne me laissa pas le temps de réagir, s'échappant de la voiture, pour s'avancer vers la maison qui nous faisait face, un homme d'une bonne carrure sortant de celle-ci. Son ton envers Jeha démontrait un certain attachement, une familiarité, ils semblaient proches. Sans perdre de temps, on lui pressa le pas, entrant dans sa demeure où il semblait déjà avoir préparé tout ce qu'il fallait pour les premiers soins. « Ta tête a été touchée ? » « Non. Du moins pas à cet endroit là. » Plus en retrait, mes sourcils se froncèrent. Pas.. à cet endroit-là ? Est-ce qu'il avait déjà eu quelque chose à la tête ? Vu l'expression inquiète du medecin, mon jugement ne devait pas être faux. Les deux hommes se retournèrent finalement vers moi, et je m'inclinais pour saluer le plus âgé, qui me présentait une chaise pour m'y asseoir. Il desserra le tissu gorgé de sang, avant d'afficher une légère grimace puis de me sourire. « Dites donc, on y est pas allé de main morte avec vous.. Mais je vais en faire un chef d'oeuvre, rassurez-vous. Je vais devoir vous anesthésier la main pour faire les points, d'accord ? » J'opinais d'un mouvement de menton, alors qu'il nettoyait la plaie, m'arrachant un petit sursaut sous le produit froid qu'il appliqua sur la plaie, me brûlant la chair endolorie. Je sentais ma mâchoire se crisper, remarquant les mouvements du brun dans la pièce, avant de le perdre, détournant légèrement les yeux à la vue de l'aiguille qui s'enfonça sous ma peau. Ça va ? « Oui merci, vous pouvez continuer. » Il m'anesthésia, c'était déjà bien, je ne pouvais qu'être satisfaite. La plaie entièrement nettoyée, et l’hémorragie arrêtait, il s'affaira à faire les points, remarquant qu'il levait les yeux un instant pour voir le loup s'échapper à l'extérieur de la maison. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » me demanda t-il, enfonçant ses lunettes sur son nez pour y voir plus précisément. « On a été pris dans une bagarre contre deux hommes, et l'un d'eux a brandi un couteau vers Jeha, eeeet voilà le résultat ! » lui lançais-je, en lui montrant ma paume, souriant légèrement pour détendre tout ça. « Vous avez eu de la chance, faites très attention la prochaine fois. Est-ce que.. Est-ce que vous avez vu l'un des deux hommes le frapper à la tête ? » Encore sa tête ? « Hmm.. Je ne pense pas, il s'est plutôt bien défendu, mais l'homme lui a donné des coups dans le ventre et le thorax. Pourrez-vous vérifier ? Il a peut-être des côtes cassées, et il ne s'en rendrait même pas compte ! » continuais-je, le chirurgien souriant amusé par mes dires, sans doute le connaissait-il beaucoup mieux que moi. On continuait à discuter comme cela pendant un quart d'heure, jusqu'à ce que les points soient finis. Il m'invita à aller dans la salle de bain pour me rafraîchir, et quand je me vis dans le large miroir qui me fit face, j'avais compris pourquoi. Des traces de sang qui n'étaient pas les miennes ornaient mon cou, des empreintes de doigts m'arrachant un soudain haut le coeur. Je me penchais brusquement au-dessus du lavabo, m'aspergeant d'eau, frottant violemment pour tout effacer, ne laissant que de larges rougeurs sur ma peau pâle, où apparaissait déjà un léger bleu. Et peut-être d'autres. Un frisson me parcourra en me rappelant cette pression brutale, douloureuse sur ma gorge, sentant la force me manquait.. J'aurais dû lui péter les mains à cette ordure. Je ravalais ma salive, et ma rage, avant de me passer de l'eau sur le visage, calmant mes nerfs impulsifs.

La silhouette du photographe se distinguait au bord de la terrasse, allez savoir à quoi il songeait dans la pénombre. Je me décidais à le rejoindre, m'avançant lentement en regardant les lieux, sans faire le moindre de bruit. Je n'étais pas souvent rentrée dans une maison traditionnelle, et l'ambiance me plaisait assez. Je restais deux minutes derrière lui, la fumée de sa clope remontant jusqu'à moi, avant qu'il ne se redresse, manquant de me percuter en se retournant. Ah, apparemment, il ne savait vraiment pas que j'étais là ! J'esquissais un sourire moqueur, le contournant pour m'avancer à mon tour au bout de la terrasse. « Je t'ai remercié une fois. Mais je ne le referais plus. N'ai pas la connerie de recommencer ce que tu as fait ce soir. Personne ne devrait être assez bête pour risquer sa vie pour un mec qu'on n'apprécie pas. » scanda t-il impulsivement, me faisant fermer les yeux en un nouveau soupir, avant de me retourner lentement vers lui. « .. Tu... Tu peux pas rester calme ? Pourquoi t'as ce besoin de relancer les hostilités ? T'es vraiment emmerdant quand même, le sais-tu ? » lui lançais-je, en le fixant, lui faisant face. « Certes, je ne t'apprécie pas, mais je ne te hais pas.. Nuance. » Et c'était assez vrai. Il y avait des gens qu'on ne sentait pas, et avec qui cela ne collait pas, point barre. Et il y en avait d'autres que l'on haïssait, au point de leur vouloir tous les malheurs du monde. Je n'en étais pas vraiment à ce point. Je m'avançais d'un pas. « Si je te haïssais, je n'aurais pas été assez bête comme tu dis, pour arrêter le couteau, tu ne crois pas ? » Je brandissais ma paume, avant de la relâcher dans le vide. Je répétais à nouveau mes mots, comme si j'essayais de transpercer son esprit entêté. « Je ne t'apprécie pas, mais j'ai un minimum de loyauté. J'allais pas te laisser comme ça, et puis, Il Nam m'aurait fait culpabiliser.. Et en plus, ce con m'avait insulté, j'allais pas me tirer ! » continuais-je, un rire m'échappant à cette idée, rire ironique. Impossible, je n'aurais pas pu partir. « J'ai un coeur je te rappelle. Et puis, Il Nam m'a tellement fait d'éloges sur toi, que j'ai fini par essayer de voir ce qu'il voyait en toi.. Difficile, très difficile.. » continuais-je, en bougeant la tête de droite à gauche en le regardant, jouant sur un air faussement désespéré, avant de m'asseoir sur le bord de la terrasse, lui tournant le dos. Un silence. « Et merci pour le mouchoir, ça a fini par arrêter l'hémorragie. » repris-je plus doucement avec sincérité, mon regard se perdant dans le ciel étoilé. C'était vrai. Il Nam m'en avait parlé durant des mois et des mois quand nous étions ensemble, son meilleur ami, son ami d'enfance, son jumeau même, et il avait ce sourire mélancolique aux lèvres quand il parlait de lui. J'avais un peu cette image qu'il m'avait dessiné de Jeha dans la tête, et celle-ci se confrontait avec la réalité de nos deux caractères face à face. « Va voir le medecin à l'intérieur, il veut vérifier lui-même si tu vas bien. » En réalité, c'était plutôt moi qui lui avait suggéré, mais peu importe, j'avais senti que l'homme avait envie de lui faire un check-up complet. Je le laissais rouspéter, avant qu'il ne finisse par rentrer, obéissant à l'autorité médicale. Je me demandais si c'était quelqu'un de sa famille pour être aussi attentionné à une heure pareille, avant de me perdre dans mes pensées..

Après de longues minutes, je frictionnais mes bras gelés, regagnant le salon où les deux hommes venaient de finir. « C'est bon, il n'a rien de cassé, il est solide ! » avait-il conclu l'homme, aux cheveux poivre et sel, jetant les compresses ensanglantées dans la poubelle. Je m'excusais pour nous deux de l'avoir dérangé à une heure pareille, le remerciant, avant qu'il ne me tende une carte de visite, m'indiquant de l'appeler en cas de besoin comme ce soir. Quel médecin prévenant ! Je m'étais promis de retenir son nom ainsi que la fait qu'il travaillait à l’hôpital central de Séoul, alors que nous regagnions la voiture. « Dis-moi.. C'était qui ces types, qu'est-ce qu'ils te voulaient ? » demandais-je soudainement, alors que l'on était arrêté à un feu rouge sur une grande avenue, en direction de la fraternité. Même si t'as une grande gueule.. « Je ne te vois pas vraiment traîner avec ce genre de personnes.. » Bien trop solitaire, et il aurait eu envie de mille fois les frapper comme moi, rien qu'en les voyant. Je me tournais vers lui. Mais bon, j'pouvais me tromper.      

    
 

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Mar 7 Fév - 0:55
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Une tension sourde, presque dérangeante. Une discussion brûlante, des éclats de voix, des étincelles qui se sont gravés dans ma mémoire. Tu n'étais autrefois qu'une silhouette que j'évitais, tu es maintenant une femme que je ne peux m'empêcher de piquer. De chercher. Et ce malgré le danger que je perçois dans les couronnes dorés qui encerclent tes pupilles. Est-ce la faiblesse que j'y ai entrevu qui a touché mon inconscient ? Ou est-ce autre chose qui m'empêche de tenir ma langue derrière des barreaux d'ivoire quasi inexistants désormais ?
 


La lumière, déversée par les baies vitrées, faisait luire la fumée qui dansait dans l'obscurité. Happé par la valse de ces volutes blanchâtres, je laissai mes pensées errer … dériver. La pression de mes doigts s'affadit et l'obscurité qui baignait la nuit effleura mon visage absent. Je me souvenais de son ombre. La douleur s'éveilla dans mes côtes et une grimace macula mes traits. Je pressai ma paume contre mon flanc gauche et soupirai faiblement, les dents enfoncées dans le bâton de nicotine. Elle m'avait frôlé. J'avais sentit la caresse de ses ailes lorsque la lame du couteau s'était abaissée. Mais plus encore, j'avais ressentit la morsure de la peur quand sa silhouette s'était mêlée à celle de mon assaillant. Mes joues se gonflèrent, la cigarette fut arrachée et l'air fut expulsé, mais sans emporter la culpabilité qui me rongeait. Je l'avais mise en danger et ça me rendait malade. Ma tête flancha et ma main quitta mon corps pour mon front. Une demi seconde. Une caresse éphémère sur ma peau froide. S'il lui était arrivé quelque chose, je ne me le serais très probablement jamais pardonné. Et Il Nam ne l'aurait sans doute jamais pu non plus. Différentes émotions me submergèrent, émotions que je tentais à nouveau de cracher en même temps que la fumée âcre et caractéristique de la cigarette. Une image heurta mes paupières à demi fermées, un jet de blond dans la noirceur d'une nuit tombée. Un frisson lui succéda, un frisson glacé qui coula le long de mon échine. Je secouai la tête, me redressai et fis volte face pour me retrouver face à l'objet, momentané, de mes pensées. Mon regard s'évada, se posa sur sa main bandée. Le poids de ma responsabilité dans sa blessure pesa brutalement sur mes épaules. Un sentiment violent qui se mua en une attaque acérée. Quiconque me connaissait bien aurait perçu la peur dans les notes dures et impulsives qui rythmaient mes mots. Une frayeur refoulée et aux nombreux visages. Mais So Ra ne se laissa pas polluer par mon agressivité momentanée. J'entendis son souffle se mêler à l'air frais dans lequel nous baignions. Les épaules basses, elle se retourna lentement pour m'asséner une vérité qui m'assomma. Pourtant, je la connaissais. Ma personnalité, mon caractère, cette colère qui couvait sous l'ombre qui baignait … je n'ignorais rien de moi, pas même la peur que je me plaisais souvent à oublier. La peur qui me dévorait, celle d'un passé et d'un futur hypothétique que je tenais à éviter. « Je sais. » admis-je finalement dans un souffle. Mon sourcil s'arqua, en un mouvement provoqué par des mots qu'elle prononçait avec un calme qui lui ressemblait tout autant que cette félinité entraperçue plus tôt dans la soirée. Puis, ce fut un sourire qui naquit, entre tristesse, amusement et fatalité. « Il ne faut jamais croire Il Nam. » arguai-je en coulant les mains dans ma veste. « Son point de vue est biaisé parce que je connais ses points faibles. » Une note d'humour, voilée par la réalité. « Tu sais qu'il risque de me couper la tête pour t'avoir mise en danger ? Ne le refais pas, même par loyauté. » lui dis-je calmement, sans une once d'agressivité cette fois. Seule les cendres d'une inquiétude ressentie baignaient encore mes prunelles. « Qu'il t'arrive quelque chose … c'est une responsabilité que je ne veux pas avoir à porter. » Elle fut presque silencieuse, cette demande qui fila doucement dans la nuit, vers une jeune femme qui s'était détournée pour s'asseoir sur le bord de la terrasse. Je ne dis mot quand elle me remercia mais ils filèrent, en un grognement, quand elle me conseilla d'aller le voir. « Je n'en ai pas besoin. » Néanmoins, je suivis son conseil et échappai à la noirceur pour un intérieur éclairé dans lequel le vieil homme semblait m'attendre. Il me fit signe de m'asseoir avec un sourire et je m'exécutai sans râler. Il était l'un des rares médecins, l'une des rares personnes même, en qui j'avais placé une confiance presque aveugle. J'avais conscience de lui devoir énormément et mon caractère s'en trouvait assouplit. Je retirai ma veste, puis mon haut d'un geste pour lui montrer mon torse, maculé ci et là de bleus et hématomes aussi noirs que les mèches qui retombaient souplement sur mon front. « Tu as encore joué les voyous ? » demanda t-il en appliquant un baume sur les quelques plaies ensanglantées. « Un ami était dans la merde … et il m'y a un peu laissé. » répondis-je en retenant la grimace qui voulait tordre mes traits. « Tu devrais faire un peu plus attention à toi. Heureusement que cette jeune fille n'était pas loin. » J'acquiesçai, conscient de lui devoir plus qu'un remerciement. Néanmoins, et même si cette dette était désormais gravée au fer rouge dans mon esprit, je n'étais pas prêt à le lui faire savoir. Je préférerais de loin l'idée de lui rendre la pareille de manière anonyme, sans qu'elle s'en aperçoive. So Ra me mettait mal à l'aise … et ce au point où je n'avais pas spécialement envie d'être en sa compagnie plus que nécessaire. Je secouais la tête, imperceptible. Mensonge. So Ra m'avait impressionnée ce soir, tant par son courage que par sa stupidité. Au fond, son caractère m'intriguait. « D'ailleurs, qui est-elle ? Tu as réglé tes problèmes ? » Je perçus sans peine la note d'espoir qui vibra dans la voix de mon médecin, tandis qu'il pansait la blessure qui saignait mon sourcil. Ma gorge se contracta douloureusement et je me raidis. « J'ai toujours mes crises. » Une réponse simple, directe et difficile à avouer. Mais elle se suffisait à elle même concernant l'identité de la jeune femme qui m'accompagnait. Aucun de mes problèmes, aucune de mes angoisses n'étaient réglées ou effacées. Le dernier pansement fut posé et je pus me rhabiller. « Tu n'as rien de cassé et hormis quelques blessures bénignes tu n'as rien. Tu devrais aller rassurer ton amie qui s'inquiétait. » Je fis glisser la fermeture éclair tout en lui jetant un regard. Mais je fis abstraction de ses paroles sous entendues et me dirigeai vers lui avant de baisser respectueusement la tête. J'entendis son sourire plus que je ne le vis alors que sa main parcheminée se posait de manière énergique sur mon épaule. « Prends soin de toi et évite ce genre de confrontations. Je ne tiens pas à te retrouver à l'hôpital. » J'opinai de la tête. « Merci docteur. De nous avoir rafistolé à pareille heure et chez vous. » « Si tu tiens réellement à me remercier ... » Il plissa les yeux, en une mimique qui me fit éclater de rire. Le son, clair et franc, échappa à ma gorge, puis se brisa en des centaines de petits éclats qui se répercutèrent dans la pièce. Je sentis ma tension se dénouer, mes angoisses s'envoler et mes sombres pensées s'effacer. Il est dit que le rire est la meilleure des thérapies. Et en cette précieuse seconde, ce fait m'apparaissait avéré. Je me sentais libéré d'un poids, poids qui ne revint pas se poser sur mes larges épaules quand les sons finirent de dégringoler. La main du docteur me tapota à nouveau l'épaule, en un geste d'affection évident. So Ra entra à ce moment dans la pièce, chassée de la terrasse par un froid qui avait coloré ses joues et son nez. Elle remercia le médecin, qui lui confia sa carte sous mon regard amusé. Cet homme était bien plus exceptionnel qu'elle ne pouvait l'imaginer. Nous rejoignîmes la voiture dans le silence que seul le ronronnement du moteur brisa. Néanmoins, et quelques minutes plus tard, elle éprouva le besoin de le briser pour poser une question sur une situation à laquelle j'aurais dû apporter des explications dès la fin de la confrontation. Je plissai les yeux devant le feu rouge qui luisait à l'extérieur de l'habitacle chauffé en nous imposant l'arrêt. Il ne me vint pas à l'esprit de mentir ou de me taire. Vu ce qui s'était déroulé dans cette ruelle mal famée, elle avait droit à la vérité. « A l'origine, j'étais venu chercher un de mes amis. Il m'a téléphoné en début de soirée, passablement bourré. Mais quand je suis arrivé au Nymphéa, je n'ai trouvé que ce type, qui m'a conduit dans la ruelle. » Je soupirai faiblement en songeant à ma propre bêtise. Mon instinct m'avait soufflé dès le début de la soirée que courir derrière lui était une mauvaise idée. Je n'avais ni sentit son coup de téléphone, ni ce type que j'avais pourtant suivit … pour rien. Je n'avais aucune idée du lieu où se trouvait Yang et j'espérais simplement pour lui qu'il n'était pas avec la femme de ce gorille. Parce que ce n'était pas l'amant, le cas échéant, qui allait lui arracher la tête mais l'ami qu'il avait traîné dans ses combines. « Son ami, dont je tairais la diplomatie et le don pour la discussion, a voulu alors me réduire en pièce parce que j'avais couché avec sa femme. » Un rictus fit trembler la commissure de mes lèvres à cette simple idée. Hormis une seule et unique fois, je subissais l'abstinence depuis des mois, ce qui n'arrangeait guère cette impulsive agressivité qui nimbait souvent mes traits. Un choix conscient mais douloureux parfois. Le rouge se mua en vert et je redémarrai. « Persuadé qu'il ne cherchait qu'un prétexte pour se défouler, je n'ai pas cherché à me défendre. Tu es arrivée à ce moment là et comme tu as pu voir … ça a dégénéré assez rapidement. » Je resserrai mes doigts autour du volant. Deux parts de moi même s'affrontaient. L'inquiétude, née en début de soirée, pour cet ami qui, j'en étais certain, s'amusait pourtant quelque part, et l'envie féroce de l'étrangler pour nous avoir plongé jusqu'au cou dans les ennuis. « Donc non. J'ai beaucoup de défauts, mais je n'ai pas celui de traîner avec n'importe qui. Excepté quand il s'agit d'Il Nam. Je suis peu objectif le concernant.» dis-je avec une pointe d'humour. Les bâtiments de l'université se profilèrent, masse grise sur un horizon noir et je pris la direction de la résidence des Neugdae. Il n'y avait personne sur les routes et hormis nos deux souffles, aucun bruit ne venait troubler un monde endormit. La maison jaillit, sous le couvert des arbres, la lune se reflétant dans les grandes vitrées qui habillaient l'habitation de bois. Je me garais devant, non sans difficulté, et éteignis le moteur avant de me tourner vers elle. Son profil se découpait, baigné par l'argent. «Pour répondre tardivement à ta question, 'espère vraiment que tu n'as pas mis de sang dans ma voiture. » Un battement de cœur. Il me fallut moins d'un battement de cœur de temps pour comprendre que je jouais avec elle. J'avais fait une véritable crise quand elle m'avait approché plus tôt et je me retrouvais à me moquer avec humour d'une remarque sur laquelle je n'avais pas pris le temps de rebondir plus tôt. Mes yeux s'agrandirent sous les cils foncés et bruns qui voguaient. Mais après tout … qu'y avait-il de dangereux ? Elle ne m'appréciait pas, et je ne voyais chez elle qu'une emmerdeuse doublée d'un caractère qui me hérissait le poil. L'angoisse naissante s'affadit puis disparue. Je ne risquais rien avec cette femme … et encore moins d'en tomber amoureux. Elle était trop dominante, trop imposante, trop charismatique, trop caractérielle. Trop tout. J’expirai lentement, rasséréné.
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Re: Fight the good fight (+) So Ra | Jeu 9 Fév - 17:18
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Fight the good fight
Je Ha & Sora





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La soirée n'avait pas vraiment fini comme je l'avais prévu. Je serais simplement rentrer à la fraternité, pour profiter peut être d'un bain ou d'une bonne douche, avant de rejoindre rapidement mon lit sans me plaindre car la journée avait été plutôt chargée. Qui aurait cru que j'aurais été impliqué dans une bagarre ? Bon ça, c'était plus d'une fois arrivé, mais pas dans une aussi violente, même si je me mettais parfois à dos des hommes qui semblaient sans scrupules.. Mais surtout, le plus incroyable, la chose la plus imprévisible.. C'était d'être impliqué dans une bagarre avec Jeha ! Non, dis comme cela, cela n'avait rien d'inhabituel, vu que nous étions toujours entrain de nous chercher sans aucune raison particulière, juste le fait que nous n'étions pas vraiment sur la même longueur d'ondes.. si l'on pouvait dire cela comme ça.. Mais non, le plus étonnant mesdames et messieurs, c'était que nous étions du même côté, dans le même camp ! Et ça, c'était plutôt une nouveauté qui aurait surpris n'importe qui, surtout notre propre fraternité ! Mais comme je lui avais simplement dit, nous ne nous apprécions pas, mais nous ne nous haïssons pas, là était toute la nuance de notre relation. D'où l'entraide qui était survenue entre nous, sans vraiment l'avoir prévue. Observant les gens qui marchaient sur les trottoirs de l'avenue que nous parcourions, je me disais qu'on ne pouvait jamais savoir ce qui pouvait nous arriver dans une journée, et qu'il fallait parfois s'attendre à tout, et être prêt. Au final, on s'en était plutôt bien sorti, prenons ça du côté positif, pensais-je, passant doucement mes doigts sur le bandage ornant ma main. Ça aurait pu être pire ! Non.. ? Si je disais ça à Il Nam, il allait nous tuer, même si c'était la vérité. Cela n'était jamais vraiment rassurant pour les proches.. Les loups allaient penser qu'on était enfin passer à l'acte, qu'on avait fini par en venir aux mains, comme ils l'avaient si souvent tous scandé, nous séparant en essayant de nous détourner de l'autre, et de nos babines retroussées. Je tournais discrètement la tête vers le conducteur, détaillant le profil du brun concentré sur sa conduite, ses sourcils se fronçant quand une voiture nous dépassa. J'étais persuadée qu'il avait déjà pensé à me gifler lors de certaines de nos altercations, moi aussi d'ailleurs, je n'allais pas le nier. Monsieur l'emmerdeur. Mais en réalité, je ne percevais pas en lui une réelle violence, sans pouvoir vraiment l'expliquer. Plus.. une défense permanente, comme un chien de garde qui avait quelque chose à protéger, se montrant hargneux pour dissuader d'avancer. Il était étrange.. attisant peu à peu ma curiosité sans que je ne m'en rende compte. D'ailleurs, je me demandais soudainement qui étaient ces deux hommes qui l'avaient attaqué ? Je ne le voyais pas vraiment traîner avec ce genre de types, ils n'avaient pas l'air d'avoir grand chose dans la tête. Son visage se teinta silencieusement de rouge, lorsque le véhicule se mit à l'arrêt, lorsqu'il prit la parole pour me répondre.


Il m'expliqua qu'il était venu chercher un ami qui l'avait appelé, préalablement bourré, mais qu'il avait été accueilli par un mec, qui l'avait soigneusement guidé vers une ruelle... « Et tu l'as tranquillement suivi à l'arrière du club, dans une ruelle sombre, où peu de personnes peuvent t'entendre ou te voir ? Sage décision. » concluais-je d'un doux sarcasme, en opinant du menton, croisant son regard qui me disait sans aucun doute de me taire si je voulais la réponse à ma question. Il soupira. Oui, on était d'accord, ce n'était pas très malin. Même moi, je n'aimais pas trop passer par là, car certains clients du club y attendaient parfois les danseuses pour prolonger intimement le spectacle. Alors, désormais, nous préférions toutes passer par l'entrée principale, où les hommes de la sécurité pouvaient assurer nos arrières comme on dit. Il reprit, et je retins difficilement un petit rire, que j'étouffais au creux de ma main, alors qu'il redémarra soudainement d'une brute accélération. « Tu.. Tu as enchaîné les quiproquos dis-moi. » On pouvait même dire qu'il était bel et bien mal tombé ! « Et effectivement, ils n'avaient pas l'air d'être faciles à raisonner avec des mots. Ces mecs-là, il n'y a que la force brute qui fonctionne et ils ne se sont même pas rendus compte qu'ils se fatiguaient en réalité pour rien ! » continuais-je, en pensant qu'ils s'étaient bêtement trompés de cibles. Le photographe avait toujours cette pointe d'affection lorsqu'il évoquait Il Nam, un peu comme moi, démontrant un réel attachement qui ne pouvait vraiment s'expliquer. Juste une évidence. « Il Nam, c'est une crème. Garde-le, c'est rare les gens comme lui qui m'ont dit des compliments sur toi.. » J'arquais un sourcils, croisant son regard du coin de l'oeil d'un léger sourire, l'effaçant tout aussi rapidement, avant de nous réinteresser à la route. « Tu ne traînes pas avec n'importe qui.. Mais ce pote-là, à tous les coups, il était au même moment dans les draps de la femme en question ! Il te doit une dette, t'as intérêt à lui rappeler. » Ou j'étais bien capable de le faire. Quoique ce n'était pas mes affaires, mais j'y avais trempé sans le vouloir. Et si il l'avait fait exprès ? Si il y avait bien quelque chose que je ne trahirais jamais avec mes proches, c'était bel et bien la notion de loyauté. Et ce gars-là nous avait entraîné dans ses embrouilles.. Malgré lui peut-être, mais ce n'était pas une raison ! Cela n'avait pas ressemblé à une menace, j'en avais vu, et ce n'était rien à côté de ça. Cela avait tout l'air d'avoir été une tentative de meurtre.. J'avalais difficilement ma salive en assimilant cette information, lâchant un bref soupir qui embua légèrement la vitre vers laquelle je m'étais avancée. Mes pensées se perdaient dans les ombres qui accéléraient le pas dans les rues, le silence s'installant à nouveau dans l'habitacle. Ce n'était point un silence lourd et tendu comme nous avions l'habitude d'instaurer, mais un silence.. calme, presque apaisant après la bonne dose d'adrénaline que nous avions partagé. Après de longues minutes, j'avais fini par reconnaître peu à peu notre quartier, la fraternité se dévoilant à la lueur de la pleine lune qui était assez splendide, en cette heure tardive. Je me penchais à nouveau par la fenêtre, menton relevé, mon regard cherchant le satellite, admirant quelques secondes les étoiles qui essayaient de se distinguer des lumières de la ville, alors que le brun se garait. Je ne m'étais pas vraiment aperçue qu'il avait arrêté le moteur, avant qu'il ne prenne soudainement la parole. Je papillonnais lentement des paupières, avant de me souvenir que c'était la réponse à ma petite réflexion précédente, sur le fait qu'il ne voulait pas que je conduise car il avait peur que je tâche sa voiture avec ma main. J'esquissais un petit rire, sincère, un peu nerveux aussi après cette fin de soirée. Mes lèvres s'étirèrent, avant de me retourner vers lui, croisant ses prunelles qui s'étaient imperceptiblement adoucies d'une demi-teinte, tout comme son ton, qui n'était pas aussi sec que d'habitude. Je mettais ça sur le coup des blessures et de la fatigue ! « Ton mouchoir a bien aidé avec l’hémorragie, et malheureusement pour moi, tu ne t'es pas évanoui, je me serais pourtant fait un plaisir de conduire ta voiture et de peindre ton volant d'une couleur plus vive. Dommage.. » lui répliquais-je, d'un ton ironique, mais plus amusé qu'autre chose. Je m'appuyais doucement contre l'appui-tête, le fixant simplement, un instant, avant d'abaisser mes yeux. Une sensation d'épuisement, c'était ce que je ressentais tout d'un coup dans tout mon corps, un espèce de contre-coup peut-être. Contre-coup qui nous rendait plus calme tous les deux, nos répliques plus réconfortantes à leur manière. « Allez.. rentrons. » lui lançais-je, en me détachant. J'ouvrais la porte de ma main gauche, m'avançant pour sortir, avant de m'arrêter dans mon mouvement, observant le côté du fauteuil où se trouvait ma ceinture. Un sourire. Je me rasseyais, m'avançant soudainement vers Jeha qui était encore à la place du conducteur, comme si j'allais lui raconter un secret. Je m'amusais silencieusement de le voir reculer. « .. Il se pourrait bien qu'il y ait un peu de sang.. sur le côté du siège là.. Quelle idée de prendre du gris clair pour son intérieur aussi ! » lui murmurais-je, d'une petite moue, taquine. « Etttt.. peut-être sur la poignet extérieure. Voilà.. Mais c'est pas grand chose, ça donnera un style ! » concluais-je, approuvant d'un mouvement de menton, alors que les pupilles du loup s'étaient agrandies. Ouuuh, il devait être de ces personnes qui tenaient à leur voiture comme à la prunelle de leurs yeux ! Il leva les yeux au ciel. « Bonne nuit. » fis-je, avant de quitter l'habitacle, montant de quelques enjambées les marches menant à la fraternité, souriant de plus belle en l'entendant pester au loin. Arrivée devant l'entrée, je me retournais, l'observant à plusieurs mètres se courber du côté passager à chercher la moindre petite tâche, avant de se redresser brusquement, stoïque. Ça y est.. il venait de se rendre compte.. que je m'étais foutue de lui ! Mais j'avais déjà disparu dans la tanière avant qu'il n'ait eu le temps de m'apercevoir.       

    
 

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