wicked games, ju kan.
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wicked games, ju kan. | Mer 11 Jan - 1:33 Citer EditerSupprimer
Hana était surprenante. Réellement surprenante. Un visage d'ange, un physique féminin qu'elle cachait sous des vêtements amples au point qu'on ne puisse plus en discerner les formes, et des activités loin d'être de son âge, ou de correspondre même à l'image qu'on pourrait s'en faire. Qui pourrait soupçonner que ce petit bout de femme avait porté un autre nom, un autre prénom, il y a de cela six ans ? Qui pourrait soupçonner que ce petit bout de femme avait vécu toute sa jeunesse à travailler pour les services secrets tel un ordinateur sur pattes, coupée du monde extérieur, dans une prison sans barreaux ? Personne. Elle semblait bien trop banale pour ça. Bien trop inoffensive. Bien trop fragile. Toujours sous-estimée au premier regard, Hana. Un avantage plus qu'autre chose, puisque ses coups de maître n'en étaient que plus fracassants.
Le bachotage et les révisions intensives ? Pas pour elle. Ses bonnes notes, elle n'avait pas besoin d'étudier pour les avoir. Ou du moins... Si, elle étudiait, mais d'une manière plus pratique. D'une manière tout à fait différente. Elle étudiait, sans étudier.
Elle calculait le diamètre de la télé lorsqu'elle regardait un drama, elle calculait le nombre de vis qu'il y avait dans une machine lorsqu'elle bricolait ou démontait quelque chose. Elle calculait, calculait et calculait constamment. Tout ce qui se trouvait autour d'elle. Les distances, les volumes. Les aires. Tout. Une routine, pour elle. Car selon Hana, le hasard n'est simplement qu'une légende urbaine, tout comme la chance. Des théories farfelues permettant aux humains lambda de ne pas perdre espoir, et de persévérer. D'ailleurs, même l'espoir n'avait pas sa place dans les raisonnements de Hana. Tout n'était qu'une question de probabilités, et de calculs. Son meilleur exemple pour le prouver ? Les jeux. Les jeux qu'on appelle volontiers les jeux de hasard. Mon cul ouais. Il n'y avait rien de hasardeux là-dedans. Bien évidemment, les gens préféraient parler de hasard parce qu'ils n'en comprenaient pas les mécanismes, mais elle, si. Il n'y avait pas une once de hasard, que ce soit au poker ou au billard, ses deux grandes machines à sou préférées. Le premier nécessitait une analyse poussée des joueurs, en passant de leur manière de se tenir, leur place autour de la table, les mouvements de leurs visages jusqu'à la distribution des cartes du croupier et la vitesse à laquelle il allait. L'ordre dans lequel les cartes étaient distribuées. La probabilité que certaines cartes sortent plus que d'autres. Et, en parlant de probabilité, il y avait bien évidemment une marge d'erreur au bénéfice d'Hana, qui ne pouvait pas avoir bon à tous les coups. Mais elle n'attribuait pas ça au hasard. Juste une probabilité. Puis, il y avait le billard. L'emplacement des boules, la manière de tenir la queue, la forme de son bout, afin de déterminer la vitesse à laquelle elle couperait l'air... Rien ne lui échappait. Rien.
Elle avait pris ses habitudes dans un club du coin, le Kurss. Qu'elle ne connaissait pas si bien que ça, puisqu'elle n'y allait que pour jouer. Jamais pour consommer, jamais pour s'amuser. Juste jouer. Elle entrait, s'asseyait à une table, misait, puis passait au billard, et repartait presque toujours gagnante. Enfin, si. Il y avait un endroit qu'elle connaissait bien. La salle de jeu. Elle en avait fait un plan, chez elle. L'avait étudiée sous tous les recoins, jusqu'à même connaître les places autour de certaines tables qui lui permettraient de jeter un coup d'oeil sans se faire attraper sur les cartes de ses adversaires. Du génie. Et elle en était justement un, de génie. Bien qu'un peu unique en son genre.
Les poches bien remplies : une soirée réussite pour la belle, qui allait avoir non seulement de quoi envoyer de l'argent à sa mère et sa grand-mère, mais aussi de quoi se faire plaisir dans quelques mois. Elle rêvait d'une moto depuis tellement longtemps, encore quelques semaines de jeu et elle serait en mesure de se l'offrir. Comme toujours, baskets & jean, capuche sur la tête, lunettes de soleil sur le nez, sac à dos et là voilà prête à repartir. Direction la sortie.
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Re: wicked games, ju kan. | Lun 23 Jan - 17:33 Citer EditerSupprimer
Chacun sa vie, chacun son domaine. Kan à cette fâcheuse tendance à se retrouver toujours dans les petites rues, dans les coins sombres, avec des chiens d'la casse, des malfrats, des putes et des drogués. Comme si la vie l'avait scotché la, refusait qu'il se casse, trop précieux pour nourrir les démons, trop bon dans ce qu'il est pour le laisser changer. Et dans ses godasses qui traînent sur le sol, le bonnet puis la capuche sur la tête, l'éternelle cigarette vissée à ses lèvres, se déplace comme un vrai cliché de gars un peu bancal, pas stable, pas bon à emmerder. il s'est battu récemment alors l'rouge sous son oeil est bien présent, rouge sang, bleu nuit, noir sombre, et tout les adjectifs qualifiant la vie d'chien qu'il traîne avec lui. Ses yeux sont moins fatigués pourtant qu'il est revenu. Et bon vaincre cette envie douloureuse de replonger, kan joue, beaucoup. avec le feu, avec l'argent, avec les filles, avec les poings. Son empire se dresse autour de lui dans une ambiance feutré et grunge qu'il à réussis à installer assez bien pour que ça ressemble à une maison, à un repère pour tout les gars et les nanas comme lui. qui craignent le jour, qui vivent au rythme du danger, qu'importe la forme qu'il prend. Et si le kurss ne suffisait pas à satisfaire ses besoin d'occupations, le jungle remplit parfaitement sa tâche. d'un côté, un bar ou si vous faites partie du clan, l'herbe et tout autre substance voulu y coule à flot dans une organisation parfaitement menée. un bar ou l'argent circule avec plaisir, pour l'envie du jeu et la passion, derrière les rideaux noirs ou trop de bagarres ont déjà éclatées. et de l'autre, un vieux garage retapé. la danse comme turn-on et les filles prêtent à exécuter chacun des désirs malsains de ces chiens.
maître du jeu, maître des lieux, kan contrôle avec plaisir ce monde dont il connait trop les ficelles. trop bien accompagné pour que quelque chose lui échappe. un p'tit con un peu paumé qui n'as rien à faire là sera tout aussi violemment rejeté que son envie de consommer, de tomber accroc à tout les démons que kan côtoie. c'est dur, ce dilemme qu'il à. lui qui n'as grandit que dans ça, qu'en à besoin comme la clope du matin, comme l'envie de s'défoncer d'un camé ne profite pas de la naïveté des anges déchus pour se remplir les poches. Il les sauve, les vire, ne les laisse pas entrer. une pourtant, à réussis à s'y glisser sans qu'il ne remarque rien.
la peau pâle, les fringues trop grands, le regard fort et pourtant vissé vers le sol pour ne pas se faire remarquer. un gros poisson dans une très grande mare, qui va finir par s'faire bouffer. elle vole des bons clients, fou l'bordel, s'tire toujours avant le filet. un danger. attirant. C'soir, kan à demander à li wei et bobae de la surveiller, à l'une de jouer à la même table et à l'autre de surveiller les allers-retours des habitués dans la salle noir. C'soir, kan à décidé de lui montrer qu'elle est en territoire adverse, qu'elle à beau gagner, elle à pas encore battu le fou du plateau. Alors c'est pas réellement difficile de s'cacher dans l'ombre d'un mur, d'attendre qu'elle remonte les escaliers, qu'elle se faufile dans la salle principale. Alors c'est pas réellement difficile avec sa poigne de fer, d'attraper le dos de sa veste et de l'attirer violemment à lui, d'un revers de bassin la coller contre un mur et faire pression avec un bras au dessus de sa poitrine. la bloquer. les yeux glaces rencontrent les orbes sombres. Kan prend le temps de l'observer, un sourire en coin, mauvais (chien d'la casse), sur les lèvres alors que sa voix cassée résonne enfin. C'est comme si le brouhaha du bar n'existait plus autour d'eux, y'avait plus qu'elle, et lui, bloqués contre le mur en brique. « j'peux savoir ce que tu fou là, gamine ? J'crois que tu fais trop ta loi depuis un moment et comment dire, ça plait pas aux tas d'graisses qui viennent jouer contre toi. alors, mh... tu veux mourir ? c'est pas ton délire hein, la mort, tout ça? tu viens pas chercher les emmerdes j'pense, t'es trop intelligente pour ça ? » ça doit lui piquer les yeux, la fumée d'la cigarette, peut-être même qu'elle sent la chaleur vu comme ils sont près.
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Re: wicked games, ju kan. | Ven 27 Jan - 21:43 Citer EditerSupprimer
Hana n'était pas faite pour ce genre d'endroit. Pas pour les salles de jeu clandestines. Plutôt pour les bibliothèques, les pièces remplies d'ordinateurs en tous genres... Mais pas pour les salles de jeu. Et pourtant, c'est là où elle passait le plus clair de son temps, du moins de ces soirées, ces derniers mois. Elle avait besoin d'argent, et ni le darknet ni le reste ne lui en procurait suffisamment. Pas même ses cours particuliers, pas même les devoirs qu'elle faisait pour d'autres. Le business n'était clairement pas assez rentable, alors elle faisait avec les moyens du bord. Elle était capable d'obtenir de très grosses sommes en une seule soirée, en un seul jeu, en une seule partie. Pourquoi s'en priver ? Elle savait très bien que les autres ne parviendraient pas à contrer ses stratégies, et par-dessus le marché elle se sentait invincible. Alors elle s'en donnait à cœur joie. Il fallait bien payer ses factures, et elle s'arrangeait à sa manière pour remplir son compte en banque. Au moins, elle n'utilisait pas son génie pour voler, c'était déjà une bonne chose de faite, non ?
Alors ce repère était un peu devenu son endroit de prédilection. Elle y avait presque ses petites habitudes. Ses tables, qu'elle avait longuement étudié. Les croupiers, qu'elle avait appris à repérer, dont elle connaissait désormais la vitesse de distribution des cartes, puis les joueurs, plutôt réguliers, et chacun avec leurs habitudes. Elle ne cherchait pas à en savoir plus sur eux que leur manière de jouer, et donc pas s'il s'agissait de membres de la pègre, ou de quoi que ce soit d'autre. Ces données-là n'étaient pas essentielles au jeu, et donc mises de côté. Si elle avait su qu'elle se ferait ainsi griller, elle y aurait peut-être fait un peu plus attention.
Comme toujours, ou presque toujours du moins, parce qu'un échec était toujours possible et faisait même partie des règles du principe de probabilité, elle avait encore empoché une jolie somme. Et elle était fière d'elle. Elle avait de quoi envoyer de l'argent en Chine, de quoi mettre de côté pour acheter la moto qu'elle convoitait tant, de quoi se faire livrer un magnifique disque dur tout beau tout neuf. Bref, le paradis. Le paradis, parce qu'elle ne se doutait pas une seule seconde de ce qui l'attendait. Hana était douée en calculs, elle avait un véritable ordinateur à la place du cerveau mais, justement, les ordinateurs tendaient à ne pas réagir exactement comme les êtres humains... Elle pensait être discrète, elle se pensait invincible, fondue dans la masse... Et n'avait donc pas remarqué qu'on l'avait à l'oeil, pas une seule seconde. Ce n'est qu'alors qu'elle s'apprêtait à sortir qu'elle se sentit soudainement attirée en arrière. Ses lunettes étaient alors aussitôt tombées au sol, sa capuche était retournée sur son dos et... Elle était grillée. Totalement grillée. Même son visage était connu. Ce fut la première chose à laquelle elle pensa, avant d'ensuite constater qu'il y avait pire : elle n'arrivait pas à bouger, bloquée contre un mur, avec un parfait inconnu qui ne semblait pas des plus commodes à quelques centimètres de son visage, et sa cigarette qui commençait d'ailleurs sérieusement à l'étouffer. « J'ai 22 ans. Donc je suis pas une gamine. » Réponse méthodique. Etape par étape. Même dans les situations les plus délicates. Si elle flippait ? … Eh bien, figurez-vous que Hana a tendance à penser que rien ne peut lui arriver. Rien. Et qu'elle ne commence à paniquer que lorsqu'elle est réellement dans la mouise sans issues de secours. Alors là, tout de suite, elle était plus ou moins partagée. Elle était inquiète, oui, mais... Hors de question de le montrer. Si elle avait appris une chose du comportement des humains, c'est que montrer sa faiblesse et ses craintes à l'autre équivalait à donner le bâton pour se faire battre. Elle profitait du flottement de la situation pour essayer d'analyser le plus rapidement son bourreau du soir. « Et t'as raison, j'suis trop intelligente pour ça. D'ailleurs, je vois pas ce que j'ai fait de mal. Les tas de graisse sont cons et ont perdu, et justement, j'suis intelligente et j'ai gagné, ce sont les règles du jeu à ce que je sache. » … Jusque-là, elle n'avait rien dit d'étrange, non ? Simple logique. Elle ne baissait pas le regard, soutenant le sien. Surtout, ne pas flancher, sinon elle était fichue. Car elle savait très bien que sa force physique n'équivalait pas son QI et que si ça dégénérait vraiment... Elle n'avait que très peu de chance d'en sortir gagnante. « Ta cigarette. Elle me dérange. Si tu veux qu'on reste là toute la soirée, très bien, mais j'ai pas envie de mourir d'un cancer des poumons par ta faute. » Tentative de changement de discussion, ou plutôt, de diversion. En réalité, elle espérait surtout qu'il utilise l'une de ses mains pour retirer la cigarette, puis ensuite profiter du fait qu'il ne soit plus pleinement concentré uniquement sur elle pour prendre la poudre d'escampette.
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