Ça serait mentir de dire qu’il n’a pas attendu ça. L’intensité qui peut régner dans cette chambre est brûlante, le moindre contact acerbe et déchirant. Sang Jae est impatient, perdant son souffle et laissant sa maladresse maitriser ses gestes qui sont d’ordinaire si parfait. Il grogne, arrache les boutons de ce jeans qui semble lui opposer une certaine résistance. Il se sent fébrile. Sa peau est cuisante, elle n’attend que les marques, que les griffures, les baisers acides. Sang Jae n’attends que la fureur de l’interdit et du pêché. C’est qu’il se perd sur les lèvres de son amant. Il se noie dans cette fièvre défendue, tabou, que son amant qu’il ne connait pas, s’entête à instaurer entre eux. Loin de s’en soucier Sang Jae voit en ce noir qui les entoure un nouveau jeu. Plaisant. Captivant. Dangereux. Il grogne, soulève son amant dans une bagarre pour savoir qui dominera. Il se bat littéralement, mélangeant les coups et les baisers. Sang Jae lâche un rire rauque en sentant son nez s’éclater sous le poing de son amant. Il le plaque au mur et fait tomber un cadre qui y était accroché. Il ne fait même pas attention. Il ne voit rien, n’entends de plus que les gémissements de son amant et les bruits de leur corps qui se cherche et qui se repousse.  Il enroule ses doigts glacés autour de son cou et chercher la chaleur, les battements de ses veines qui trépignent sous sa prise. Il sourit, respire le parfum enivrant de son amant. Serait-ce étrange d’avouer que malgré toutes ces années et ces baises torrides il n’a jamais vu son visage. Pourtant Sang Jae est prêt à parié sur la beauté de son amant. Parce que les courbes qui défilent sous ses doigts sont propres, fines. Parce que ses lèvres sont pleines et que sa voix lui arrache des gémissements de plaisirs. Il grogne en poussant son amant un peu plus fort contre le mur comme pour le dresser un peu plus. Sang Jae sait de toute façon qu’il aura le dessus sur lui à un moment donné. Parce que c’est toujours comme ça entre eux. Et dans une fougue qui trahit son envie de sexe sauvage il arrache le t-shirt de son amant inconnu. Il découvre son torse qu’il se met à embrasser, mordre, griffer. Il laisse sa trace avec une rage et une passion dévorante. Le plaisir avant tout.

 

La violence de ses gestes le gardait toujours un peu plus à la surface de son asphyxie, il se sentait brute, ses muscles se contractant à chaque mouvement, comme pour ne manquer aucune sensation. Savourer la passion et le manque, la fougue et les coups, et il tirait sur ses cheveux pour l’amener à son cou. Il se sentait fort, se montrait invulnérable pour mieux profiter de ses faiblesses car il n’attendait que leur bataille, leur acharnement à trouver le bon moment pour asservir l’autre et mieux se faire asservir tout en gardant les commandes de ce monde qu’il cachait aux yeux de tous, même de celui qui le blessait, le caressait et l’embrassait. Cachés par l’obscurité, cachés de leur identité, Ashvin pensait renaître entre ses bras pour mieux se trouver, pour mieux appréhender sa liberté. Et de ses lèvres, de ses ongles sur sa peau, il couvrait chacun de ses vices. Le tempo de leurs pas jusqu’à ce mur craquelait jusqu’à ses tempes, jusqu’à ce que ses poils se dressent lorsqu’il fut délivrer de la chaleur de son tissu. « Tu devras m’en racheter un, tu le sais ? » Un sourire dissimulé dans un baiser sans ménagement, le russe fit reculer de sa poigne l’homme qui lui faisait face. Un sourire qui ne se dissipait pas à la pensée des événements qui arrivaient, Ashvin le poussa contre ce qu’il imaginait être le lit pour le faire s’asseoir avant de glisser une main dans ses cheveux pour tirer son visage en arrière et reprendre ses lèvres de plus belle. Pas le genre à se plier à l’obéissance, il prenait un malin plaisir à défier les attentes de son partenaire. C’était leur combat à la quête d’une emprise et d’une autorité agressives qui le poussait à revenir à chaque fois,  qui le poussait à parfois céder à l’autre ce qu’il savait pouvoir reprendre plus tard. C’était facile de redessiner le schéma de ce qu’il savait faire le mieux; détruire pour mieux réussir. Parce qu’il n’avait jamais su être doux, Ash, on lui avait pas appris à canaliser ses gestes et ses pensées. Lui, il répondait à ses envies, à ce dont il avait vraiment envie, tout au fond de lui. Alors il ne prit pas le temps de s’attarder sur sa bouche pourtant attirante et l’obligea à lever les bras pour lui retirer son t-shirt à son tour. Il savait qu’il avait le dessus, comme toujours, au fond de lui. Sourire espiègle, malin, il finit par retirer lui-même son jeans en totalité, son boxer trouvant sa suite bien rapidement.