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L'amour est un poison... De ton venin mon coeur a appris la leçon.

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L'amour est un poison... De ton venin mon coeur a appris la leçon. | Lun 23 Jan - 19:11
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L'amour  est un poison...
de ton venin mon coeur a retenu la leçon.



Musiques +Pourquoi est-ce si douloureux ? Pourquoi ma poitrine me fait si mal ? Et ce torrent de larmes, ces lames qui me brulent les joues ? Et ce sang que j’ai envie de libérer de mes veines si j’osais les couper ? Mais la pointe des  ciseaux dirigée vers le creux de mon poignet, ma vue se trouble. Le torrent décuple. Un sanglot qui me transperce. Un cri de douleur, étouffer par ma gorge nouée. Mes doigts se relâchent et les ciseaux retombent sur le sol de ma chambre. La vie dans la maison continue, tandis que je reste proscrit, enfermée, plongée dans la pénombre. Obscurité de la pièce, ténèbres dans lesquels tu m’as plongé. Pourquoi ? Pourquoi m’as-tu fait ça ? Pourquoi toi ? Et j’ai envie de hurler ma douleur mais aucun son ne parvient à s’échapper de mes lèvres tremblantes. Ma mâchoire se crispe. Mon coeur se contracte, comme s’il voudrait se refermer à tout jamais pour ne plus jamais éprouver ça. Mes longs cheveux retombent sur mes yeux. Tel un rideau derrière lequel, je voudrais rester cachée. Assise sur le sol, les genoux repliés devant moi, mon téléphone n’a de cesse de vibrer posé sur mon bureau. Je peux l’entendre. Je peux le voir s’éclairer, mais j’ai peur. Peur de regarder, peur d’avoir à affronter les railleries et la cruauté. J’ai été trahi et humilié. Exhibée en bête de foire, poignardée par…toi que prétendait m'aimer.


« Hera ! Hera ! »
Ta voix résonnait de son timbre si joyeux dans les couloirs de l’école, au loin dans mon dos. Je tressaillais et me figeai. Combien de fois t’avais-je demandé de rester discret ? Ou plutôt, t’avais-je averti de ne pas attirer toute l’attention sur toi, sur nous ? Mes amies gloussèrent légèrement. Je leur fis signe de continuer leur chemin mais le sourire aux lèvres, elles me rétorquaient que mon petit ami venait dans notre direction, à cas où je ne l’aurai pas entendu. Et je me retournai pour te voir te frayer un chemin parmi la masse des élèves qui s’écartaient sur ton passage. Tout pimpant, tu brandissais fièrement cette brique de jus de fruit que tu étais si heureux de m’apporter. Tu étais décidément aussi insupportable et qu’irrécupérable, mais de toute cette école, il n’y avait que toi pour briller aussi fort que le soleil dont les rayons transperçant les vitres du couloir semblaient pâlir de jalousie tant ton sourire irradiait. Tu étais insupportable mais tu étais celui qui conférait à mon coeur la plus tendre des chaleurs. Tu étais mon petit ami.

Honteuse, je ne pouvais que détourner mon regard en baissant les yeux avant de foncer vers toi pour t’attraper par le bras et t’emmener dehors. Sans un mot, j’avançais tête baissée. Si j’étais en colère ? J’en avais bien l’air et tel était le but. Ainsi, je pouvais dissimuler le rose qui me teintais les joues, car oui j’étais embarrassée, mais embarrassée à l’idée de te trouver aussi mignon et que toutes tes intentions m’étaient destinées. Tu étais le plus bruyant, le plus encombrant, le plus collant et peut-être le plus idiot des petits amis, mais tu étais le mien. Et si ma fierté m’empêchait encore de te l’avouer, j’en étais la plus heureuse.

Il faisait si beau ce jour là. Journée ensoleillée dans la cour parée de la luxuriante végétation tropicale de Singapour, je te tirai par le bras jusqu’à un petit banc isolé, à demi abrité par l’ombre d’un arbre. Je lâchai ton poignet pour me retourner face à toi :
« Iwan ! me plaignis-je, les sourcils froncés. Pourquoi me mets-tu toujours dans l’embarras ? »
Je tournai les talons en croisant les bras devant moi pour aller m’asseoir sur notre banc, boudeuse.
« Tu aimes peut-être que les autres se moquent de toi, mais pas moi ! Je déteste qu’on puisse se rire de moi… et de toi aussi… » avouai-je d’une voix plus discrète et détourant les yeux.
C’était vrai quoi ! Moi j’avais le droit de te râler après, de me moquer de toi, de t’arracher les cheveux si tu le méritais, mais personne d’autres. Et puis, peut-être que… j’étais un peu jalouse. Pourquoi souriais-tu autant à l’école ? Pourquoi tu offrais ton sourire à tout le monde ? Mes amies n’avaient pas le droit de profiter de sa chaleur. Je ne voulais pas que leurs coeurs s’emballent à elles aussi lorsque le timbre de ta voix résonnait dans la classe avant qu’un sourire ne s’épanouisse à la vue de tous. C’était avec moi que tu avais grandi, Iwan. C’était moi, ta petite amie. Je ne voulais pas te partager. Et cette pensée froissait ma fierté. Je voulais pas non plus exhiber mes sentiments aux yeux des autres. C’était le seul fragment de sincérité qui m’était accordé, alors cette petite flamme que tu avivais dans mon coeur, je voulais la protéger tel un trésor que le souffle perfide des envieux risquait d’éteindre…


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Re: L'amour est un poison... De ton venin mon coeur a appris la leçon. | Jeu 2 Fév - 16:09
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L'amour  est un poison...
de ton venin mon coeur a retenu la leçon.



Musiques + Un bruit sourd et mon poing s’abat sur le mur d’une blancheur macabre désormais tâché de rouge tandis que mes phalanges craquent avec violence, m’arrachant un gémissement de douleur. Mais cette souffrance n’est rien, bien trop insignifiante comparée à celle qui ronge mon cœur pour me soulager d’un quelconque maux. Rugissement désespéré, mon cri fend l’air, faisant vibrer mes cordes vocales à s’en briser tandis qu’une perle de sel dévale la pente de ma joue pour finir son sillon dans mon cou. Trahison. Haine. Incompréhension. Mon être est plongé dans la plus grande détresse tandis que ton image s’ancre en moi. Dévêtue et vulnérable. Exposée au regard de tous. Tes yeux criant mon nom. Je n’ai pas su te protéger. Je n’ai pas pu m’expliquer. Et notre amour s’est écroulé tel un château de cartes, comme si la moindre brise de vent aurait pu le faire s’envoler. Mon cœur saigne ton absence, se broie en imaginant ta douleur, et hurle à la mort en ne pouvant rien faire. Tel un pantin privé de ses fils, coupés par le courant de la vie, mes jambes flanchent et je m’écroule dos au mur. Seul. Recroquevillé sur moi-même, me laissant porter par les souvenirs, lent poison qui m’achève. Fil rouge du destin qui un jour nous relia, je t’en prie, tisse à nouveau ta toile entre nous. L’organe dans ma poitrine se contracte, mes poumons peinent à se nourrir d’air… Je sombre. Semi-conscience d’un bonheur passé, il est plus aisé de s’y laisser couler que de faire face à la réalité.


« Hera ! Hera ! » Oui, il fut un temps où prononcer ton prénom était mon droit. Où ce simple mot ravivait dans mon cœur la plus douce des tendresse et épanouissait sur mes lèvres le plus sincère des sourires. Tu étais mon étoile la plus précieuse, celle qui jamais ne s’éteignait le jour et brillait d’autant plus la nuit. Parce qu’il n’y avait que dans la pénombre, loin du regard des autres que tu te dévoilais réellement. Oui, tu étais la reine de mon cœur, souveraine de mon existence dont la simple présence réjouissait mon âme. Certains se damnaient pour un regard, moi pour toi, j’étais prêt à y laisser mon être. Alors comment ne pas montrer aux autres que tu m’appartenais ? J’étais bien incapable de feindre l’ignorance tandis que je peinais moi même à réaliser mon ivresse.

Il ne m’avait fallu qu’une seconde pour te trouver parmi la foule dense d’élèves réunis en ces lieux. Une seconde pour reconnaître cette chevelure de jais aux reflets envoûtants et cette silhouette aux courbes d'ors et déjà enchanteresses, charme indéniable dont tu n’avais pourtant pas conscience. Non, je n’aurai pu te confondre avec aucune autre, ayant perdu la moitié de mon existence à te contempler sous toutes tes facettes, ange à la beauté immuable qui s’infiltrait jusque dans mes rêves. Armé d’une brique de ton jus favoris, tel un preux chevalier, je me frayais un chemin jusqu’à toi, écartant sans vergogne tous les inopportuns qui osaient se mettre entre nous. Sourire resplendissant aux lippes, mes prunelles si sombres brillaient d’une lueur particulière, comme à chaque fois que ta beauté se reflétait dedans. T’avais-je déjà dit que j’aimais que tu me réprimandes ? Ou du moins, que tu fasses semblant. Car lorsque tu m’attrapas par le poignet pour m’emmener loin des autres, la rougeur de tes joues de porcelaine n’échappa pas à mon regard. Tu étais la plus mignonne, rose fragile que je me devais de protéger et chérir. Je connaissais ta pudeur, et peut être m’en amusais-je un peu, enfant que j’étais. Mais comment résister à pareille expression ? J’étais le seul à pouvoir te contempler gênée, le seul à te faire sentir embarrassée. Et je ne cessais de me délecter de ce privilège si doux dont la contemplation ravivait en mon sein le plus tendre des amours. « Tu comptes m’emmener jusqu’où, Hera ? Tu veux à ce point qu’on soit seuls ? » Sourire espiègle alors que je ne me débats pas, te suivant docilement tout en te contemplant, mon cœur commençant déjà à faire des siennes. Et alors que tu te retournais, mes lippes ne purent que s’agrandir encore, comme redemandant à être grondé par si parfaite créature. Peut être étais-je fou ? Mais surtout savais-je qu’il n’en était rien. Tu avais beau paraître froide ou hautaine, moi je savais décrypter chacun de tes mots. « Tu n’aimes pas qu’on me sache tiens ? » Sans attendre, je me dépêchais de te rejoindre, m’asseyant à tes côtés et me tournant vers toi avant de me stopper. Tu n’aimais pas que l’on se rit de moi ? Ma surprise passée, je sentis l’organe dans ma poitrine fondre pour toi tandis que mes iris te dévoraient du plus féroce des amours. Lentement, je me penchais alors pour déposer un chaste baiser sur ta joue de poupée tandis qu’un sourire immuable s’esquissait sur mon visage de gosse heureux et comblé. « Qu’importe le regard des curieux, ils sont jaloux de nous. Et je ne compte pas m’arrêter de t’aimer ou de t’appeler juste pour eux. » Les bruits de couloir, je ne les avais jamais écouté. Je savais qu’il devait y en avoir une flopée me concernant, et que sans doute aucun n’était vrai. Alors à quoi bon ? De toute façon, les personnes médisantes continueraient à se repaître de tout et rien à la fois. Ma paume venant se calquer sur ton minois, je le tournais vers moi, capturant enfin ce regard fuyant si attendrissant. « Tu n’es pas fière d’être avec moi ? » Parce que moi je l’étais, raison pour laquelle je voulais le crier sur tous les toits. Caressant ta joue du bout de mon pouce, mon sourire étincelant se fit d’autant plus doux avant que je ne m’éloigne légèrement, m’adossant au banc et passant un bras de chaque côté, l’un se retrouvant de part et d’autres de tes épaules innocemment. « Tu es ma femme, et je ne veux te laisser à personne. Est-ce si mal que ça ? » Si ça l’était, alors je m’excuserai. Parce que je ne comptais pas m’arrêter pour autant.


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Re: L'amour est un poison... De ton venin mon coeur a appris la leçon. | Jeu 2 Fév - 19:32
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L'amour  est un poison : de ton venin mon coeur a retenu la leçon.
Hewan ♥ ft. Iwan



Musiques + Qui étais-tu ? Qui es-tu vraiment pour être parvenu à berner et mes yeux et mon coeur ? Quelle était cette puissance qui t’avais été conféré pour réussir à me réduire à… À cet état si vulnérable ? D’où détenais-tu une telle arrogance de me faire ployer de la sorte ? De m’enfermer dans l’obscurité, rongée, anéantie par cette infâme douleur ? Étouffée par l’arrière goût si amer de la désillusion, ravagée par le poison de ta trahison qui coulait dans mes veines. Et proscrite dans les ténèbres, mon regard  se redressa perçant la pénombre qui bientôt ne serait plus que clarté en comparaison à la noirceur de mon âme…


Il était beau le soleil de notre pays. Ils étaient si doux, les rayons qui caressaient nos jours heureux. Mais même à son paroxysme, l’astre incandescent palissait, intimidé face à l’éclat de ton sourire. Tu étais le soleil qui illuminait mes jours. Parfois, espiègle tu t’amusais un peu trop souvent à me chatouiller de tes rayons, me dérobant des sourires indisciplinés qu’il m’arrivait de vouloir te cacher. On me disait franche et spontanée. On me le reprochait surtout. Pourtant, face à toi, la pudeur de ce que je n’osais encore appeler mes sentiments s’avérait manifeste et contrastait avec tes démonstrations excessives. Nous étions semblables et opposés. Nous étions incompatibles et indissociables. Nous étions le Soleil et la Lune.

Triomphants du haut des cieux, resplendissants aux yeux de tous, oui, j’aimais nos petits moments où nous nous cachions derrière un nuage pour nous retrouver rien que tous les deux. Alors oui, je profitai de mon embarras pour qu’ensemble nous nous isolions dans notre petit monde. Ce refuge ensoleillé dans la cour de récréation. J’aimais te savoir mien. J’aimais le montrer au monde entier. Et mon coeur de princesse égoïste ne voulait t’autoriser à ne regarder nulle autre que moi. Que tu n’aies que mon nom à tes lèvres, m’emplissais de bonheur. Une partie de moi voulait que nous gardions ce petit trésor nommé amour secret, rien que pour nous, bien au chaud dans nos coeurs. Et l’autre tenait à ce que le monde entier le sache. À ce que ton regard me fasse me sentir encore plus belle que je ne l’étais déjà aux yeux de tous. Être le couple souverain était une chose, certes enviés, jalousés de beaucoup. Mais ce n’était rien comparé à la pensée d’être la reine de ton coeur. Cependant, m’en mordrais-je les doigts un jour ?, je n’avais pas le courage de te confesser ses pensées. Alors, je niais. Je m’agaçai. Je feignais parfois l’insensibilité. Je me défendais de t’aimer et pourtant, ce jour où tu m’avais demandé, je t’avais dit oui. Je ne savais plus à quel moment, mes sentiments avaient entamé ce nouveau tourment à ton égard. Et mon acquiescement s’était dérobée à ma volonté sans que je ne puisse le contrôler.

La soudaine et légère caresse de tes lèvres sur ma joue me fit sursauter. De mes grands yeux écarquillées, je tournais la tête vers toi. Mes lèvres prononcèrent ton nom dans un souffle silencieux. Et je rougis. J’aurai voulu te manifester mon courroux, mais la sensation de chaleur envahissant mes joues, les pâmant de rose, trahie ma confusion. Confusion timide emportée par les battements de mon coeur. Une main sur ma joue, comme pour cacher toute trace de ton audace, mon regard se mit à fureter sur les alentours, m’assurant que personne n’ait pu être le témoin de ce petit péché innocent. Comment… Comment fais-tu pour me dérouter de la sorte ? Qui étais-tu pour parvenir à me rendre muette ? Quand avais-tu commencé à avoir cette emprise sur moi ? Quand étais-tu devenu ce Soleil paradant sans honte pour prouver son amour à la Lune ? Ou plutôt… Comment avais-je pu y rester aveugle si longtemps ? Tu resplendissais tant que moi-même, déesse de beauté et d’assurance tu m’intimidais. Ta franchise et ta candeur terrassait tout mon aplomb. De mes petits yeux de poupée, je te regardai secrètement avec la plus grande des admirations. D’où tenais-tu cette force ? Ce courage de me proclamer ton amour sans le moindre détour, sans la moindre honte. N’avais-tu donc jamais peur ? La peur d’exposer ses sentiments ? Avais-tu tant confiance en toi ? Confiance en moi ?

Je frissonnai, légèrement, lorsque ta main vint se poser sur mon visage. D’une timidité que je m’efforçais de refouler, je me laissai guider tandis que tu m’amenais à croiser ton regard. Les étincelles dans tes yeux étaient si éblouissantes. Je ne savais si je préférai m’en détacher ou continuer à me plonger dans les profondeurs de tes iris afin de les attraper. Je n’aimais pas fuir. Et, peut-être malgré toi, à tour de mots si franc qu’ils me troublaient, tu finissais toujours par prononcer ceux qui m’offraient une voie de sortie. Un échappatoire espiègle pour ne pas te laisser remporter toute la partie. Alors, un petit sourire malicieux vint se nicher au coin de mes lèvres, tandis qu’une étoile naquit dans mes yeux.
« Fière ? C’est à toi de te sentir honoré de… de l’intérêt que te porte, ne pouvais-je encore utiliser le mot amour avec la même simplicité que toi. Je me trouve d’ailleurs très généreuse, je ne sais pas si tu le mérites, » te taquinai-je en faisant glisser mon regard sur le côté, comme si je te le refusai.
À moins, je ne cherchai à te cacher le plaisir que je pouvais ressentir de la caresse de ton pouce sur ma joue, et réprimer ce petit désir ardent que je n’assumai pas pleinement lorsque tu me faisais face.

Alors, je me retournai, bien assise sur notre banc, dos reposant sur le dossier. Je m’apprêtai à planter doucement la paille dans la brique de jus de fruit que tu m’avais apporté lorsque ton bras vint se retrouver derrière moi et précipita mon geste, brièvement crispée. Léger rictus désapprobateur, je te jetai un petit regard en coin.
« Ne vous hâtez pas trop fils de Nizam, » feins-je de désapprouver.
Je me tournai et ôtai ton bras un peu trop ambitieux.
« Je ne serai votre femme qu’une fois notre union véritablement autorisée par l’état. Et même après ce jour venu, je reste une femme qui a bien trop de valeur pour appartenir à quiconque. »
Posant mon index sur mon menton, je fis mine de réfléchir, puis vint déposer mon doigt sur le bout de ton nez.
« Disons que… tu es… celui qui à l’immense honneur d’être le gardien de mon coeur et que tu as le devoir de le protéger ! »
Et je souris, de toute la douceur que tu insufflais à mon coeur. Cependant, mes lèvres ne tardèrent à se rétracter, lentement. Mon regard captivé, mes pensées envolées, et avec une assurance soudaine, je t’ordonnai :
« Ferme les yeux ! »
Tu t’exécutas, pour le coup sans trop discuter. J’hésitai, rassemblai tout mon courage et déglutis. Je posai une main sur la tienne et anticipa :
« Ne les rouvre pas ! »
Puis, j’inspirai de nouveau avant de me pencher peu à peu vers toi. Je voulais essayer… J’étais curieuse de découvrir cette forme de baiser que nous n’avions encore jamais échangé. Mes yeux se fermèrent. Mes lèvres vinrent se déposer tout doucement sur les tiennes, les effleurent afin de les invités à s’entrouvrir pour t’offrir un baiser comme ceux que font les grands. Mon coeur battant, je m’apprêtai à inviter ma langue à franchir la barrière de tes lèvres lorsque…

Quelque chose nous tomba soudainement dessus ! Je sursautai, me reculai en poussant un cri de stupeur. Mon coeur s’emballa follement sous l’effet de la surprise et de son élan de courage ainsi anéanti. Je découvris alors, l’identité l’importun qui s’était immiscé entre nous :
« Un bébé singe ? »
Je clignai des yeux comme pour m’assurer que je n’hallucinai pas. Certes, un certain nombre de singes vivaient à l’état sauvage dans la forêt tropicale avoisinante et par endroit immergée au coeur de la ville de Singapour, mais il était rare de les voir s’introduire dans la ville. Encore moins dans les parages de notre école. Il semblait jeune et probablement perdu pour s’être retrouvé à vagabonder dans les branches de cet arbre. Sans doute pouvions-nous, nous estimer heureux qu’il n’eut été un serpent, néanmoins, s’il n’avait pas été aussi mignon, certainement en aurais-je voulu à ce petit animal d’avoir réduit à néant ma tentative qui à la fois me brûlait de curiosité et m’avait demandé un immense effort pour m’y oser.



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Re: L'amour est un poison... De ton venin mon coeur a appris la leçon. | Dim 12 Mar - 16:11
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Musiques + Allongé dans la pénombre, la nuit m’entourait de ses ailes de velours, aujourd’hui tranchantes et lacérantes. Mes yeux clos noyés par les eaux sombres de mon âme, je ne savais même plus si je respirai encore. Je n’étais conscient que de ta perte. Que de la fin d’une histoire. Notre histoire. Celle que j’avais prit des années à bâtir. Tu étais celle que j’avais le plus désiré parmi toutes. Celle à qui je voulais tout donner. Et je t’avais laissé t’échapper de mes filets troués. Tes yeux, ton cœur, cet instant précis où tout m’échappa, je ne l’oublierai pas. Inconsciemment, je tendais la main vers mon téléphone, composant ton numéro d’un geste absent, mon être criant ne serait-ce que pour entendre le son de ta voix. Mais je n’avais même plus ce droit. Diamant brut à la carapace fissurée, j’ai terni ton éclat. Je t’en supplie, pardonne moi… Je donnerai ma vie pour toi.


Pour quiconque ne te connaissant pas, tu n’étais qu’un bloc de glace. Une déesse à la beauté irréelle mais au caractère imbuvable et sans pitié. C’était ainsi que devait être la reine de ce monde auquel nous appartenions. Manger ou se faire manger, la loi de la jungle que tu avais en partie instaurée, bien qu’elle soit déjà présente depuis des années. Pourtant, si je te savais le plus vil démon, je connaissais également la douceur et la blancheur des plumes immaculées qui poussaient dans ton dos. Au fond, tu avais plusieurs masques. Celui de l’indifférence et de l’arrogance et celui de l’innocence doublée à la mignonnerie suprême. Visages qui te servaient à soumettre ou duper, chacun faisait parti de toi sans en être vraiment l’essence. Non, il fallait creuser encore plus profondément pour te trouver Hera, jeune fille fragile aux airs de grande qui semblait tout contrôler mais n’avait pas tant confiance en toi. Ta gêne, j’étais le seul à la voir. Tes rougeurs, tes sourires sincères et ton air mutin aussi. C’était horrible de dissimuler pareille beauté aux autres. Et en même temps je t’en remerciais, gardant précieusement et jalousement ce trésor qui m’était donné. Tu étais mienne, tu m’avais accepté. Et dans ma tête, cet instant avait signé notre avenir, qu’importe les rebondissements du futur. J’étais si naïf…

Tu m’avais fait découvrir la jalousie dès mon plus jeune âge. L’amour aussi doublé à l’espoir stupide. Telle une sangsue, je m’étais toujours accroché à toi, qu’importe à quel point tu fuyais loin. Parce que je savais pouvoir te rattraper. Parce que j’avais besoin de toi à mes côtés. Lune de ma vie, tu étais mon complémentaire, nous nourrissant de l’éclat de l’autre pour briller encore plus haut. Et si la flamme qui m’habitait semblait incandescente, parant mon être de ces couleurs superbes, elle n'était que le reflet sincère de mon amour pour toi. Fou, démesuré et passionné. Alors non, je ne craignais rien, pensant que tant que tu serais la, je ne pourrais que grimper. Sourire taquin au minois tandis que mes prunelles irradiaient de tendresse, mes lèvres caressant ta joue me procuraient le plus agréable des frissons, tandis que la rougeur de ton minois vantait un ego déjà bien trop gros. Je ne pouvais m’empêcher de te toucher, gourmandise bien trop tentante offerte à l’abris des regards que tu incarnais. Et lorsque tu me taquinais, bien que je me prenais un peu trop au jeu, c’était une course folle que mon cœur entamait, rythmé par l’amour liquide qui coulait dans chaque parcelle de mes veines. Te rendais tu seulement compte d’à quel point tu étais belle ? Pour moi, tu étais cet éclat précieux qui resplendissait dans ma pénombre aussi essentiel et vital que l’oxygène. Tu étais mon tout, et jamais je ne pourrais me lasser de toi. « Qui te dit que je ne suis pas honoré ? » Nouveau sourire espiègle tandis que mon pouce court sur ta joue, en appréciant la douceur tout comme l’expression de ton minois angélique un tantinet fier. « Je ne le mérite pas, c’est vrai… Malheureusement, je ne compte pas m’excuser pour ça. J’en mourrais si tu t’éloignais de moi. » Me reculant légèrement, faisait mine d’être à l’aise alors que tout mon être te réclamait, mes bras ambitieux ne purent s’empêcher de s’étaler de part et d’autres de tes épaules. Geste qui fut aussi vite recalé, me laissant une moue boudeuse bien vite remplacée par un rire léger et attendrissant. « Est ce si mal de ne pouvoir rester de glace face à toi ? » Je ne savais si je me hâtais. Pourtant, au vu de la passion que j’éprouvais pour toi, j’avais plus l’impression de me refréner sans cesse pour ne pas t’effrayer. Mais comment te faire comprendre la folie qui habitait mes sens en ta présence ? Impossible. Irréel. Aucun mot n’existait pour exprimer pareil tourment. « Je ne peux pas attendre toutes ces années pour ça… Pour moi tu es ma femme. La seule et l’unique. Et ce sera toujours le cas, quoiqu’il arrive. » Mon cœur fond devant ce trop plein d’émotions et mes prunelles sombres capturent les tiennes vacillant d’une lueur fauve et passionnelle. « Alors même si je ne connais que trop ta valeur, sois mienne, ma princesse. » Une demande. Une supplique. Un besoin vital qui contracte mon organe. Je ne pouvais pas t’enfermer. Et je ne le voulais pas non plus. Alors j’attendrai. J’attendrai jusqu’au jour où tu pourrais le dire sans honte. Jusqu’au jour où dans tes yeux se refléterait la même passion que moi sans aucun détour ou hésitation. Pour qu’enfin nous ne soyons qu’un.

Il n’y avait que toi pour me faire sentir si possessif. Si aveugle des autres femmes et désireux de ton amour au point d’en perdre la raison. Et le pire, c’est que tu avais toujours été si spéciale pour moi, t’insinuant dans chaque cellule de mon corps et y siégeant sans laisser ne serait ce qu’un infime espace à qui que ce soit d’autre. Alors en gardien de ton cœur, je souriais de ce sourire si chaud et rayonnant déversant un bonheur étincelant sur ma dulcinée pour ne la faire que d’autant plus briller. « Je le protégerai contre vent et marée. Je ferai barrage contre tous et érigerai une muraille pour le protéger. Alors n’ait pas peur, parce que quoi qu’il arrive, je serais la… Hera. » Une promesse bien ambitieuse d’un roi au trône encore trop fragile pour la tenir. Pourtant, je voulais y croire, de toutes mes faibles forces. Parce que pour toi je ferai tout. Je donnerai tout. Battant des cils quelque peu déconcerté face à ton ordre soudain, j’obtempérai cependant, à la fois curieux et amusé de la facilité avec laquelle tu croyais pouvoir me dominer. Il fallait dire que tu savais parfaitement que mon cœur se situait dans la paume de ta main. La caresse de ta main sur la mienne me fit frissonner, et l’esquisse d’un sourire se dessina sur mon minois attentif aux paupières closes. « Pourquoi tant de contrain- » Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase, la caresse enivrante de tes lèvres contre les miennes se répercutant dans chaque parcelle de mon être et faisant bouillir ma chair d’un sentiment si brûlant. Sans plus de cérémonie, je plaquais mes lippes aux tiennes, avide de ton contact, désireux de ta bouche, éperdu de ta personne. Et alors que je sentais mon corps s’embraser, le contact de ton membre humide voulant s’insinuer entre mes lèvres me fit perdre la tête… Avant de déchanter aussi abruptement, sursautant et criant de plein poumon face au choc. Rouvrant les yeux, le charme totalement rompu, je me retrouvais avec… Un singe ??? Dans les bras, mon sourcil tressautant en même temps que ma commissure, sous le choc. Un peu plus et j’aurai pu croire l’avoir embrassé lui. Mais aucune chance qu’il ait pu me faire oublier le contact envoûtant de la peau chaude et douce de ma femme. Un rire jaune s’échappa du fond de ma gorge, et je tentais de me défaire de son emprise avant de me lever en grognant. Même un singe se mettait entre ma raison et mon désir maintenant ! J’étais… Frustré. Atomisé même. Et je dû bien faire quelques pas avant de me replacer face au bébé à l’expression attendrissante qui se dirigeait vers toi pour quémander de l’attention. « Yah, ne la touches pas ! » grommelais-je légèrement calmé mais pour le moins pas prêt à partager mon trésor avec qui que ce soit. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait là, ou comment il avait pu se faufiler dans notre établissement, mais plus que ça, je me demandais pourquoi il avait dû surgir à cet instant précis ? Le monde entier devait se rire de moi. Cadeau de dieu tu parles ! Où était sa clémence en cet instant ? Gonflant les joues gamin, je poussais doucement le singe pour venir me placer entre lui et toi, faisant rempart. Je passais alors une main dans mes cheveux de jais, comme réfléchissant alors que je ne comprenais plus rien. « Tu… Il… On en fait quoi ? » Il fallait pas trop en demander à un cerveau de base déficient et actuellement en plus engourdi. Le bébé semblait vagabonder librement autour de nous à m’en donner le tournis, et mon esprit peinait à se concentrer sur une quelconque possibilité, revenant sans cesse à la scène précédente, désir ardent qui avait failli voir le jour avant de crever dans l’oeuf. « Oh et puis merde !! » Rien à faire ! Spectateur ou pas, je m’en foutais complètement. Attrapant ton poignet, délicatement et pourtant sans hésitation, je te ramenais vivement contre moi, mes doigts glissant habilement contre ta nuque tandis que mes lippes se pressaient aux tiennes avec une passion à peine contenue par la douceur qui irradiait de mon être. Lentement, je faisais alors pression pour pouvoir passer la barrière de tes lèvres, ma langue venant rejoindre sa comparse en une danse lascive qui me dévasta. Le goût du bonheur s’insinua au creux de mon âme, mon corps semblant voguer vers le paradis tandis que je te marquais de mon passage, pour que tu ne l’oublis pas. A bout de souffle, je m’éloignais alors lentement, nos lèvres se frôlant encore tandis que ma respiration saccadée faisait écho à la tienne, un sourire immuable plaqué sur mon visage de gosse devenu homme comblé. Une dernière caresse de nos bouches avant que je ne m’éloigne finalement du fruit de mon désir, prenant sur moi pour paraître tout sauf totalement déboussolé, ne pouvant néanmoins cacher cette joie dévastatrice qui filtrait par chaque pore de ma peau. « On devrait l’emmener chez le véto. » Un raclement de gorge comme tentant d’oublier le péché que j’avais commis, mon visage se pâmant d’une rougeur prononcée tandis que je tentais d’attirer le singe de nouveau vers nous.


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Re: L'amour est un poison... De ton venin mon coeur a appris la leçon. | Mar 14 Mar - 16:30
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L'amour  est un poison : de ton venin mon coeur a retenu la leçon.
Hewan ♥ ft. Iwan



Musiques + Regard fixé dans le néant, une caresse glacée, presque visqueuse vint effleurer ma jambe. Un frisson qui remontait le long de mon échine. Mes muscles qui frémirent au contact presque imperceptible de cette langue si fine. Tandis que les enfants trouvaient réconfort à blottir chien, chat ou rongeur, en digne impératrice, mon allié était ce prédateur, capable de tous les avaler. Apophis, python princier, ami de ma solitude. Si leurs peluches baveuses et à poils leur apportaient chaleur, le prince blanc vint m’envelopper de sa caresse glaçante. Attiré par l’ardeur de ce sang bouillonnant dans mes veines, il ne cherchait nullement à me réconforter. Mes yeux rencontrèrent ceux de l’imposant reptile. Il pouvait en une étreinte, m’étouffer, me briser… Les os car après ton passage, il ne restait plus rien d’autre. Je n’étais plus qu’une poupée, un squelette recouvert de chair mais dénué d’âme et d’envie de vivre. Je n’avais pas peur. Je ne le craignais pas. Grâce à toi, je connaissais la leçon : il n’est nul prédateurs plus redoutables que l’homme. Il n’existait pour moi, plus toxique et nocif que toi. Jamais, je ne serai du même sang que les autres. Tu m’as donné l’illusion que la reine pouvait ne pas être seule au sommet, mais ce n’était qu’un mensonge. Un de plus. Tout roi qui se tiendrait à ses côtés ne serait fioritures. Soucis d’apparence et des convenances.

De ma main, j’effleurai la peau douce de ce seul ami que j’avais en ce monde. Celui qui ne mentait pas. Jamais, sa nature de tueur ne m’a été caché. À chaque instant en sa présence, même si j’avais confiance, je ne pouvais prétendre ignorer le danger potentiel qu’il représentait. Son poids pesant sur mes genoux et mes épaules alors que je ne supportait que la moitié de son être impressionnant, massif, la fraicheur  de son corps imprégna ma nuque, glissé sous le sombre rideau de ma chevelure. Avant que mon coeur ne se vide de tout son essence, je puisais dans son sang de glace pour figer le mien. Geler la plaie béante de mon coeur pour le sauver, le rendre plus fort, intouchable et invincible !



Un son de tambour résonnait encore dans ma poitrine. Je prétexterai aisément qu’il n’était la conséquence que de la surprise, mais l’origine de cette cacophonie ne se révélait autre que ma tentative avortée. Je me sentais honteuse. Les joues en feu, j’avais échoué dans un acte de bravoure qui m’avait demandé de concéder toute fierté pour au-delà de mes envies de « faire la grande », te témoigner de mon attrait à ton égard. J’avais ôté mon masque d’ange de glace et de souveraine intouchable pour t’avouer, à défaut de mes mots, par mon geste, le feu que tu ravivais dans mes veines. J’étais frustrée mais peut-être un peu rassurée. Conquérante ambitieuse, si je n’avais été à la hauteur de mes prétentions ? Si je t’avais insufflé de l’espoir, te promettant un divin baiser pour finalement n’être capable de t’offrir qu’une piètre performance ? Esprit pragmatique, il revenait inexorablement me tourmenter quand je devrais seulement me laisser porter par les émotions. M’apprendras-tu à jour à vivre dans l’instant, à vivre au gré du vent et des sentiments comme tu le fais si bien ? Toi qui ne sait cacher, ni le bon, ni le mauvais. Ridicule et touchante prestation que tu dévoilas sous nos yeux, les miens et ceux notre invité impromptu, incapable de dissimuler ta… colère ? Pardonne-moi, mais elle semblait si inoffensive et si attendrissante que comparée à la vigueur de celle que je pouvais déployer, il m’était bien difficile de te prendre au sérieux. Devais-je rire ou froncer les sourcils lorsque tu assénas vigoureusement un animal innocent dans un ordre insensé. Et j’avais envie, encore plus de l’inviter à venir vers moi. Te repoussant même un peu, pour te signifier que tu te tournais en ridicule. Serais-tu jaloux d’une telle créature ? Esprit libre, malicieux et gourmand de la provocation, sous un visage presque contrarié à ton encontre, je voulais te rappeler que je ne t’appartenais pas. J’en avais besoin. Mon coeur remit entre tes mains, mon âme redoutait encore un peu de se donner pleinement. J’étais née pour détenir le monde, alors j’avais encore du mal à me résigner à l’idée que je puisse t’appartenir. D’une main, je te tendais mon coeur mais de l’autre, je me rattachai encore à ce souffle invisible appelé liberté. Je ne pouvais, de toute façon, me permettre de me soumettre à ta possession. Je me devais de demeurer un cran au-dessus de toi, car tu avais besoin de moi pour veiller et te guider. Ta question, l’esprit vraisemblablement éperdu, m’en procura la confirmation. Cependant, chevalier impétueux, tu entrepris de lancer ton propre assaut. Je n’eus le temps de comprendre la raison de ton juron que doucement mais assurément tu m’attiras à toi. Un frisson me fit frémir à la sensation de tes doigts se glissant dans mon cou et sans prévenir, tes lèvres revinrent capturer les miennes. Et mes lèvres, et mon âme, qui s’envola, emporté par le tourbillon des émotions renversant mon être à travers tout mon corps. Sur mes yeux grands ouverts sous l’effet de la stupéfaction mes paupières vinrent s’abaisser, tandis que ta langue invitait la mienne à esquisser les pas d’un ballet encore inconnu. Mes yeux clos, plongée dans la plus chaleureuse des obscurités, je m’abandonnais à la découverte d’un nouveau plaisir des sens. Je me sentis couler et l’afflux de ta passion finit de me faire chavirer. Tu m’effrayas autant que tu me comblas de plaisir. Je ne pouvais ignorer l’ardeur de ton désir, celui de me posséder, celui qui m’enivrait tout autant qu’il m’affolait. Était-ce sensée de me sentir si heureuse à la perspective d’être tienne ? Je voulais juste fondre dans tes bras, mais avant que je me résigne à l’abandon plein et entier, je dus te remercier de rendre à bouche sa liberté. Nos lèvres encore effleurées par le souffle chaud l’un de l’autre, outre ma respiration haletante soulevant ma poitrine, je sentis une perle de sel piquer au coin de mon oeil. Mon coeur battant la chamade voulait te murmurer une supplique : celle de ne pas m’asservir.

Acteur en progrès, tu fus le premier à esquisser un pas en arrière. Rétablir cette distance que nous ne devrions peut-être pas réduire de manière aussi inconsidérée. Tandis que tes yeux se détournaient pour se poser sur notre spectateur, d’un revers du doigt, j’essuyais discrètement ses larmes d’émoi qui brillait au coin des miens. J’acquiesçai à ta proposition d’un hochement de tête et vint attraper l’animal pour le confier à tes mains. Devions-nous feindre que rien ne s’était passé alors que nos joues restaient teintées d’un rouge écarlate ? Je devrais certainement te sermonner pour ton audace. Au risque de te décourager de recommencer ? J’en doutais fort, ne connaissant que trop bien ton obstination qui n’avait certainement d’égal que la mienne. Cependant, dans le doute, je ne pus m’y oser. La déesse impitoyable souhaitait te mettre en garde, mais la Lune aventurière trépignait d’impatience que tu l’emmènes à la poursuite de folles aventures. Déposant ainsi le singe entre tes mains, je les retins quelques instants au moment de l’échange. Je te fixai de mon regard intense, l’air froide. Puis, un sourire se répandit sur mes lèvres qui ne redemandaient qu’à embrasser les tiennes, mais qui ne le feraient pas. Des plus précieux délices, il fallait savoir ne pas abuser. Sous mon silence, la sincère douceur rayonnante de mon visage était ma confession, celle de mon amour pour toi.

Le petit intrus dans tes bras alors que nous nous dirigions vers la cour principale de l’école, il ne semblait vouloir se tenir tranquille. Je ne pus m’empêcher de rire doucement à la vue de ta très grande difficulté à le contenir, son corps élastique et sa queue se jouant de tes doigts et de ton visage. Je vous observai, amusée et encore bercée par la sensation chaleureuse de marcher à tes côtés, toi qui m’avait enivrée de ce baiser passionné au subtil parfum de péché. Puis, je ne pus contrôler mon instinct lorsque spontanément, je vins ôter notre compagnon velu de tes bras avant que ses petites pattes ne s’aventurent à toucher tes cheveux. Je le pris entre mes mains comme pour l’empêcher, d’une jalousie inavouée, d’empiéter sur un droit qui m’était réservé. Dans tes cheveux, seuls mes doigts étaient autorisés à se glisser. Ce privilège, tu en avais toi-même décidé, plusieurs années auparavant. Toi, le petit voisin, qui dans notre enfance déjà, n’hésitais pas à traverser la route, à peine sorti de la douche, à moitié débrayé, vêtements enfilés de travers et surtout ton peigne à la main pour demander à être coiffé. Non pas de la main de ma mère, à défaut de la tienne plongée dans le sommeil éternel, mais de la mienne. Et pourtant, chaque jour, je t’envoyais paître, que j’eus six, huit ou dix ans. Me maudissant d’avoir un jour eu l’absurde idée d’obtempérer, et depuis, tu espérais sans relâche. Combien de fois es-tu allé à l’école sans être coiffé ? Ou pire, les cheveux crépus, hérissés sur la tête ou au contraire, ridiculement planqués en coiffure austère ? Parce que j’avais cédé, certes, mais à ma façon, pour mieux passer mes nerfs sur ta tête. Qu’importait l’apparence que je t’infligeai, tu refusais à ma mère de corriger le tir et tandis que j’étais partie devant pour me rendre à l’école, tu t’empressais, tu accourrais pour me rattraper. J’avais beau te fuir, voire te repousser, tu persévérais, inlassablement, incorrigiblement. Sur le chemin de l’école, au bras de Siara je m’accrochai. D’un bref regard par-dessus mon épaule, je lui disais de t’ignorer. Je te dénigrai, prônai ton insignifiance, et pourtant déjà, je me refusai que tes yeux croisent ceux d’une autre. Que le son de ta voix trop expressive qui horripilait  mes oreilles ne s’adresse à une autre. Bien avant même que je n’ai accepté de t’ouvrir mon coeur, le tien était un trésor que je dédaignais mais m’appartenait néanmoins. Cadeau défectueux, boulet de plomb accroché à ma cheville, les dieux t’avaient offert à moi, et à chacun de mes pas, bien qu’indésirable, tu faisais déjà partie de mon être.

Blotti contre moi, lové entre ma poitrine et mon bras, notre petit farceur semblait s’être instantanément apaisé, jouant sagement avec les quelques longues mèches de ma chevelure que je lui accordai. De nous deux, même l’instinct animal savait reconnaitre la figure d’autorité. Et tels les astres célestes, à notre arrivée dans la grande cour, les étoiles qui se leurraient de la véritable valeur de leur lumière s’empressèrent autour de nous. Notre trouvaille ne manqua pas t’attiser leur curiosité, nos camarades prétendument les plus proches en première ligne.
« Donne-moi ton téléphone Iwan ! Je vais faire une photo de vous trois ! »
Tu t’exécutais et nous prenions la pause. L’un à côté de l’autre, tandis que notre enfant dans les bras, du tien tu vins entourer mes épaules et me serrer un peu plus fort contre toi. Bien que mon impérissable sourire de façade n’en laissa rien paraître, mon coeur se mit à battre si fort que j’eus crains que le petit singe n’en devienne sourd.
« On dirait une vraie petite famille ! »
J’aurais aimé pouvoir me tourner vers toi, pour te sourire, rien qu’à toi. Échanger un regard et un petit éclat de rire gêné, nos joues se pâmant d’une teinte écarlate en miroir. J’aurai aimé mais une reine jamais au grand jour ne montrait ni son vrai visage, ni la nature de son coeur. Je me contentais alors de m’échapper un peu de ton étreinte.
« Ahaha ! Il tient de toi, Iwan ! J’espère pour votre prochain enfant qu’il héritera plutôt de Hera ! »
Ils étaient tes amis et leurs éclats de voix espiègles reflétaient le monde chaleureux et coloré que tu peignais sur la toile de ta vie. Peut-être n’avais-je alors en apparence, plus aucun regard pour toi, tournée vers les filles curieuses, hésitantes à toucher ce petit être sauvage que je tenais entre mes mains, mais mon âme, elle, ne regardait que toi, soleil irradiant au milieu de ses escrocs qui prétendaient nous admirer.
« Y a pas en douter ! Même ses gènes ne feront qu’une bouchée de ceux de Iwan ! »
Et je sifflai entre mes dents, le regard noir afin de les faire taire. Sans insistance, ils baissèrent les yeux, bien que peinant à effacer les sourires plaisantins qui poussaient au coin de leurs lèvres. Je ne pouvais désapprouver pleinement cette pensée que je partageai. Néanmoins, j’avais foi aussi en ton éclat pour évincer la dureté impitoyable de mon coeur dans celui de cet enfant que nous aurions un jour, toi et moi.

Cet attroupement d’élèves autour de nous ne tarda pas à attirer l’attention d’un professeur qui vint s’en quérir de la cause. Notre petit ami à poils nous fut ainsi retiré et pris en charge par les adultes. Conviés à regagner nos classes, je laissai passer la masse des élèves afin qu’en queue de peloton, nous fermions la marche et qu’en roi et reine couvant du regard leurs sujets, ma main vint tenir la tienne pour sceller cet amour infini que nous n’aurions jamais de cesse de partager…


Qu’en était-il de tes promesses ? Tes belles paroles qui s’en allaient comme mon Prince d’Albâtre glissait à nouveau sur le sol. Mais il avait beau ramper, silencieux et peut-être sournois, il avait pour lui une prestance que tu n’avais pas. Une dignité : celle de ne pas prétendre être ce qu’il n’était pas. Je me levais, et le suivais, un pas après l’autre, mes iris habitués à la pénombre devenue limpide. Voile de la clarté, dans l’obscurité la duperie d’un soleil éblouissant ne me tromperait plus. Seule lueur perturbant les ténèbres de mon alcôve, ce maudit appareil qui nous reliait au monde, les uns les autres, inlassablement, objet de diffusion des rumeurs et des fléaux, réseaux destructeurs : un misérable téléphone ne me ferait plus peur. Et qu’ils rient, et qu’ils raillent, ils n’étaient qu’insignifiantes nuisances. D’un revers de la main, je les balaierais. Ils n’étaient rien. Toi, tu étais « trop ». Je me devais pour m’avoir réduite en miettes de te rendre la pareille. Les photos de nous enregistrées dans la mémoire artificielle, je les effaçais. En attendant de pouvoir t’enrayer de tous mes souvenirs, de toi, je détruirais toutes traces matérielles. Et cette photo de nous, ce jour où un petit primate vint jouer les importuns. J’aurais dû voir ce signe envoyé des cieux. Une alerte pour m’éloigner de toi, mais vil pécheur, tu t’étais empressé de ne pas laisser échapper cette proie que tu bernais de tes sourires et de tes mots. Me protéger contre vents et marées ? Que croyais-tu ? Que je ne retiendrai pas la moindre de tes paroles ? Que je ne chérirais pas le moindre de nos instants partagés, les gravant dans ma mémoire ? Mon coeur tatoué à l’encre de ton nom souffre de l’infection que tu as propagé dans tout mon être. Me détestais-tu à ce point pour désirer m’anéantir de tes mains ? De quelle vengeance ton âme voulait-elle s’assouvir ? Plus que nous chamailler, m’as-tu vraiment haït pendant toutes ses années ? Et ses larmes que tu as versé ? Et ma main que tu as tenu ? Tout ceci n’était donc que la vigueur de ton ressentiment ? Ton voeu silencieux fut-il donc de me haïr, de me détruire en usant de mon propre poison ? Tes larmes si chaudes coulaient donc de la fournaise de la colère ? Ta main qui serra si fort la mienne, n’était-ce que par désir de la briser ?


Si à mes oreilles, tu chantais la vérité, ne devrais-tu pas être en train de mourir ?


Un cliquetis métallique, léger, infime, résonna à mes oreilles. Petit ornement pendant au bout de sa chaine accroché à mon téléphone, de son mouvement de balancier, il hypnotisa mes yeux. Ballon de basket qui rappela ce fameux jour de match à mes pensées…




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