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[libre] Talking to the moon.

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[libre] Talking to the moon. | Jeu 26 Jan - 14:11
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Longeant le couloir de l'annexe avec les écouteurs dans les oreilles, je finis par passer la porte du gymnase étonnement vide. Bon, vu l'heure, c'était peut-être normal que plus personne ne vienne s'entrainer ici... ce qui m'arrangeait bien. Je pus ainsi déposer mon sac de sport au sol et m'échauffer un peu, avant de me relever pour aller mettre de la musique dans le lecteur, entamant alors une bonne demi-heure d'enchainements de danse, jusqu'à ce que tout son disparaisse de la salle. Fin de la clé USB. Relevant la tête pour regarder vers la hi-fi, je me surpris un peu à supplier intérieurement que la bande se remette à tourner, juste pour que... je ne sais pas. Ne pas me sentir seul dans ce gymnase, peut-être. Allez... encore une chanson. Juste une... ? Non ? Dans un fin soupir, je renonçais m'assis finalement sur le sol, regardant autour de moi, comme pour chercher quelqu'un a qui demander si mes mouvements étaient corrects. Personne, hein ? « Pff... » Après avoir finalement fermé les yeux, je repris doucement mon souffle et déposais mon front sur mes genoux repliés. Junie était revenu... ça me faisait tellement plaisir de savoir qu'il allait bien. Les autres, j'en savais trop rien. Les pyo étaient sympa... je passais du bon temps, avec certains d'entre-eux. Y'avait aussi ce type. Ce type... pourquoi est-ce que je m'étais laissé embarquer dans son histoire ? Je peux t'aider, qu'il disait. C'était vrai, malgré tout... j'avais réussi à signer des contrats improbables, grâce à monsieur Feng... mais est-ce que je voulais vraiment ressembler à ce mec, dans le fond ? Lui qui se plaisait dans sa position de puissance... j'avais le sentiment que c'était tout ce à quoi il pouvait se raccrocher, désormais. Son argent. Son pouvoir, son influence. Et alors. Un jour, il vieillirait. Un jour, il se rendrait compte qu'il n'avait personne autour de lui, puis-ce qu'il se méfiait du monde entier et ne laissait pas qui que ce soit passer ses barrières. Un jour... ou peut-être était-ce déjà le cas, il prendrait conscience de son infinie solitude.

Et depuis quelques temps, c'est exactement comme ça que moi, je me sentais déjà. Seul. Vraiment, vraiment seul. Dans ma tête, dans mes émotions, dans ce que je faisais de ma vie. En entendant un sanglot résonner dans la salle, je m'empressais de mordre mon poing et me levais brusquement pour retourner a mon sac, la tête baissée pour ravaler mes larmes au mieux. Pleure pas, putain. Si tu commence a chialer maintenant, comment tu vas faire pour t'arrêter, hein ? Une fois assis à côté de mes affaires, je tirais rapidement un carnet d'entre les vêtements de rechange, ainsi qu'un stylo, puis m'installais contre le mur pour commencer à écrire frénétiquement sur le papier, d'une main aussi tremblante qu'assurée, pourtant. Des mots, des phrases. Des paroles. Un refrain. Des couplets. Je n'avais jamais été aussi productifs que depuis que j'étais en solo et aujourd'hui, je comprenais bien pourquoi : j'avais que ce journal avec qui parler de comment je me sentais. Il ne me répondait pas, certes... il ne savait pas tellement comment il pourrait me réconforter, non plus, mais je pouvais tout lui dire, au moins. Ensuite, si on le voulait bien tous les deux, alors je dévoilerais notre conversation à sens unique à tout le monde, en faisant de ça une chanson.

Une fois la feuille entière griffonnée de lettres bleues et mon poignet mis à l'épreuve de la douleur, je repris enfin une respiration un peu normale, puis pris le temps de me relire en reniflant quelques larmes supplémentaires. Bon, je savais comment j'allais chanter ça. Ca commencerait maintenant, en accapela.

Comme ça.
 

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