Coucou, tu veux voir ma bite ?
Non, ça c'est quand j'ai trop bu. Quoique .. Mon humour peut paraître douteux aux yeux de tous mais à mon sens, je fais des blagues très drôles, trop peut-être, ils doivent pas comprendre en fait ? Bref. Moi, Changito Ier, je ne me prends pas la tête. Sauf quand on insulte ma patrie première, les USA. Ah, et quand on refuse de venir manger un hamburger avec moi. Ou encore si j'apprends que quelqu'un s'en prend aux Sango. Bon okay, parfois je monte sur mes grands poneys, mais ça n'est pas ce qu'il faut retenir de moi. Je suis coool. Voilà, ça c'est ce qu'il faut retenir. Allez pas croire que parce que je suis un matheux, je suis un loser. Pff, toi même d'abord. Je suis l'incarnation de l'US style bien comme il faut. Tu vois la West Coast ? Ben c'est chez moi ça, ou du moins dans ma tête. Je suis sympa, j'ai la parlotte facile (un poil trop facile même ..), j'aime faire la fête. Je suis quelqu'un de fidèle, amitié, amour, ou relation de confiance. Quand on obtient mon affection, on peut me demander n'importe quoi. Ca c'est peut-être l'esprit de groupe que papou-tout-doux m'a enseigné. Je sais pas trop mais je me range facilement du côté de ceux à qui je tiens, et quand on les fait chier, ben je fais chier à mon tour, point. Caressez moi dans le sens du poil c'est tout, parce que là, je fais le gros méchant, mais je suis une crème, WESH ! Je veux travailler à la Nasa, je veux m'acheter d'autres chemises avec les têtes des présidents américains. Je respire US, je vis US ! Et je vais vous saouler avec ma passion, que vous le vouliez ou non

Une petite graine, un jardin et bim, voilà que Supreme Changito naquit dans un beau chou chinois (ouais parce que chez moi, on connaît pas les cigognes, tu vois le genre !). Mon petit papa est jaune d'origine, et ma maman a la meilleure nationalité du monde : elle est américaine. Ils s'aiment comme au premier jour et heureusement pour moi, ils sont beaux gosses tous les deux, même si papa m'a refilé ses sourcils broussailleux au poil indomptable. J'ai plus l'air asiatique qu'américain, merci les gênes de vainqueur asiatique, mais c'est pas grave parce que dedans mon corps et ma tête, tout est américain. Je mange US, je respire US, je pisse US, je dors US ; bref, je vis US. C'est pas pour ça que j'aime pas mon papou hein, allez pas croire ce que je n'ai pas dit ! Lui, il est cardiologue à l'hôpital de Zhaoyuan, la ville où on habite. C'est une petite ville, rien de comparable aux mégapoles chinoises que tout le monde connaît mais moi ça me va de toute façon, parce qu'il y a un Mcdo. Le soir, il entraîne l'équipe junior de basket-ball parce que c'est sa passion. C'est tout petit que j'ai commencé à en faire et ça, ça a perduré puisque j'en fait encore aujourd'hui.

Ma mommy, elle, elle n'était qu'une touriste quand elle a rencontré papou à l'hôpital. Ca a plutôt bien fonctionné entre eux puisqu'elle a décidé de rester ici et ils se sont finalement mariés pour m'avoir. Elle avait pris une année sabbatique pour voyager et profiter de la vie. Elle a décidé de rester en Chine et il n'a pas été difficile pour elle de retrouver un boulot dans sa branche. Elle est maintenant professeure de littérature américaine à l'université de Yantai, dans la grande ville la plus proche de la nôtre.

Je parle anglais US et chinois parce que mes parents ont compris que c'était un plus d'être bilingue dès le plus jeune âge. Fils unique, tout leur temps et leurs attentions, c'était pour moi ! Papou pouvait pas prendre de vacances ou très peu mais maman elle ne se privait pas. C'est comme ça que je suis parti au moins une fois par an depuis tout petit à Los Angeles, chez les grands parents. J'ai très vite idéalisé cette ville, moi qui habitais en Chine. Arriver aux USA, c'était comme un rêve et j'idolâtre la culture américaine maintenant. Je ne jure que par les macaronis au fromage, le coca, le beurre de cacahuète et tous ces autres mets délicieux (et ultra light !). La première fois que j'ai découvert le Super Bowl, je suis tombé amoureux. Laissez-moi vous dire que ces gars baraqués avec leurs casques de Robocop m'ont de suite fasciné, moi la petite crevette chinoise. Pris de passion pour le football américain, je n'en ai pas délaissé le basket et suis devenu un fan accompli des Lakers. Ce sont mes nombreux séjours aux Etats-Unis de mon cœur qui m'ont fait rêver de faire partie de la Nasa aussi. Toutes ces fusées, ces vaisseaux spatiaux, ça m'a toujours attiré. La littérature de ma mère, très peu pour moi. Fan de science fiction, je me suis pris pour Spock pendant  plusieurs mois étant petit.

A chaque fois que je devais retourner en Chine, c'était la crise assurée de gamin pourri gâté. Je m'accrochai aux pieds des meubles, aux portières de voitures, aux lampadaires que je croisai : à tout ce qui me tombait sous la main pour éviter qu'ils arrivent à me foutre dans l'avion. Peine perdue, ma mère arrivait toujours à ses fins en me promettant mille hamburgers ou une nouvelle paire de baskets Nike. Tous les ans, c'était comme ça jusqu'au lycée. Quand j'avais 17 ans, mon père a reçu une invitation de l'hôpital de l'université de Seoul pour venir travailler pour eux. Il avait eu l'occasion de rencontrer un cardiologue de là-bas au cours d'un séminaire international et de fil en aiguille, il avait eu cette promotion. Ca n'avait pas été facile de quitter la Chine, surtout que mon père était le seul à parler un peu le coréen, qu'il avait appris au lycée. On a finalement déménagé à Seoul et j'ai fait mes deux dernières années de lycée là-bas. Fiou, dure épreuve que d'arriver en tant qu'étranger dans un nouveau pays dont tu parles littéralement pas plus que 6 mots : « Où se trouve le Mcdonald's svp ? » C'est sûrement à cette époque que je suis devenu un peu vulgaire. Je m'énervais assez souvent mais ça, c'était avant. Heureusement que mes parents avaient décidé de m'apprendre deux langues déjà, au moins l'apprentissage de la troisième ne fut pas aussi difficile que prévu. Ca a été long mais au final, à coup de blagues foireuses et d'un côté sociable de l'extrême, j'ai réussi à passer le reste du lycée comme si j'avais toujours fait partie de la classe ! Et avec mention en plus, parce que mine de rien, le messire Chang, il est pas bête ! Du moins pas autant qu'on pourrait le penser.

C'est comme ça que j'ai réussi à intégrer l'université Yonsei (et peut-être un peu aussi parce que j'étais le fils du merveilleux Dr. Chang qui faisait des miracles avec ses doigts de fée à l'hôpital universitaire de Seoul, mais ça, je fais comme si ça n'existait pas ; c'est mieux pour l'ego !), dans le département des mathématiques parce que oui, je rêve toujours de travailler à la Nasa et de frimer comme un porc !

Ah au fait, j'ai oublié de préciser qu'aujourd'hui, je suis vice président du meilleur dortoir du campus : les Sango ! Apple m'a convaincu, et je pense qu'ils ont cédé parce qu'ils en avaient marre que je vienne me recommander à eux toutes les heures .. en tout cas, ça a payé !