C'est par les fissures dans l'âme des gens qu'entre la lumière - KIM
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C'est par les fissures dans l'âme des gens qu'entre la lumière - KIM | Jeu 2 Fév - 20:29 Citer EditerSupprimer
C'est par les fissures dans l'âme des gens qu'entre la lumière
Kim & Syu
Il y a souvent plus de choses naufragées au fond d'une âme qu'au fond de la mer.
Avoir une nounou a ses avantages. Syu peut sortir un peu plus souvent, même si elle ne se l’autorise que très peu, comme aujourd’hui par exemple. Après le travail, toujours dans son tailleur noir mais en baskets, elle s’est autorisée une petite virée au centre commercial. Oh, pas pour dépenser quoi que ce soit. A part pour son fils, Syu ne dépense presque plus du tout pour elle. Elle n’en a non seulement plus la force depuis le dernier avertissement des services sociaux mais elle n’a pas non plus d’argent à dépenser pour elle-même. Alors la voilà qui sort enfin du centre commercial, une tasse en plastique de café à la main. Elle se force à marcher tranquillement, à profiter, mais vraiment, sans Shin Bom, elle n’y arrive pas vraiment. Elle a engagé une baby-sitter pour le garder peu après son retour de l’hôpital mais n’arrive toujours pas à se détendre quand il n’est pas là avec elle. C’est pourquoi elle ne peut pas s’empêcher de rentrer à grands pas. Le café chaud et la marche rapide lui fait du bien en cette journée froide à Séoul. Elle se hâte jusqu’à chez elle et, après avoir jeté sa tasse de café dans une poubelle devant l’entrée de son immeuble, monte quatre à quatre les marches jusqu’à son appartement. Ce n’est pas très haut. Elle n’habite qu’au cinquième étage, mais elle préfère faire son petit sport deux fois par jour plutôt que de prendre l’ascenseur.
Quand elle arrive sur son palier, elle n’est pas essoufflée. L’habitude. Elle sort ses clés de sa poche et tourne la serrure en silence, au cas où son fils serait en pleine sieste. Il a pris l’habitude, après ses devoirs, de dormir une vingtaine de minutes en attendant sa mère. Alors elle entre dans son appartement à pas de loups. Si bien que lorsqu’elle arrive dans le salon, elle s’arrête nette, choquée par la scène qui se déroule devant elle. Kim, la baby-sitter qui s’occupe – étrangement, mais au moins elle s’en occupe – de son fils, agenouillée devant le meuble de sa télévision, un album de photo ouvert sur les genoux. Silencieuse, elle fixe sa baby-sitter interdite. Elle n’a même pas le réflexe, en premier lieu, de réagir et de lui enlever l’album des mains et se contente de fixer la jeune femme un peu trop curieuse pendant ce qui lui parait être de longues minutes avant de réagir enfin. Excuse-moi, je ne te dérange pas ? Le ton de Syu ne tente même pas de cacher son agressivité. Elle ne supporte pas qu’on fouille dans une vie privée qu’elle a trop de mal à cacher. En trois enjambées, elle se tient derrière Kim et lui prend l’album des mains. Elle a juste le temps de voir la page sur laquelle elle s’était arrêtée avant de refermer le livre.
Récemment, elle a repris le classement de ses vieilles photos et en a fait imprimer plusieurs qui trainaient encore sur son ordinateur. Dont celle de Jae et d’elle, et c’est sur la page de cette photo que Kim s’était arrêtée. Ils ont l’air de deux idiots sur la photo, à sourire comme des guignols. Syu a un doigt posé au creux de la joue de Jae qui a un sourire jusqu’aux oreilles. Elle l’a rarement vu sourire de la sorte par la suite. Systématiquement, quand elle voit cette photo, elle se dit qu’elle préfèrerait retourner à cette époque où tout était facile, non seulement entre eux, mais dans la vie en général. Tu as dix secondes pour te trouver une raison valable à ce que je te retrouve à fouiller dans mes affaires.
Quand elle arrive sur son palier, elle n’est pas essoufflée. L’habitude. Elle sort ses clés de sa poche et tourne la serrure en silence, au cas où son fils serait en pleine sieste. Il a pris l’habitude, après ses devoirs, de dormir une vingtaine de minutes en attendant sa mère. Alors elle entre dans son appartement à pas de loups. Si bien que lorsqu’elle arrive dans le salon, elle s’arrête nette, choquée par la scène qui se déroule devant elle. Kim, la baby-sitter qui s’occupe – étrangement, mais au moins elle s’en occupe – de son fils, agenouillée devant le meuble de sa télévision, un album de photo ouvert sur les genoux. Silencieuse, elle fixe sa baby-sitter interdite. Elle n’a même pas le réflexe, en premier lieu, de réagir et de lui enlever l’album des mains et se contente de fixer la jeune femme un peu trop curieuse pendant ce qui lui parait être de longues minutes avant de réagir enfin. Excuse-moi, je ne te dérange pas ? Le ton de Syu ne tente même pas de cacher son agressivité. Elle ne supporte pas qu’on fouille dans une vie privée qu’elle a trop de mal à cacher. En trois enjambées, elle se tient derrière Kim et lui prend l’album des mains. Elle a juste le temps de voir la page sur laquelle elle s’était arrêtée avant de refermer le livre.
Récemment, elle a repris le classement de ses vieilles photos et en a fait imprimer plusieurs qui trainaient encore sur son ordinateur. Dont celle de Jae et d’elle, et c’est sur la page de cette photo que Kim s’était arrêtée. Ils ont l’air de deux idiots sur la photo, à sourire comme des guignols. Syu a un doigt posé au creux de la joue de Jae qui a un sourire jusqu’aux oreilles. Elle l’a rarement vu sourire de la sorte par la suite. Systématiquement, quand elle voit cette photo, elle se dit qu’elle préfèrerait retourner à cette époque où tout était facile, non seulement entre eux, mais dans la vie en général. Tu as dix secondes pour te trouver une raison valable à ce que je te retrouve à fouiller dans mes affaires.
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