French manucure

LES MIKADOS

La chambre vide de la présence de ses colocataires, Chae Nah n’avait pas grand-chose à faire. Tantôt allongée sur son lit à regarder défiler les photos de sa chère et tendre Kylie Jenner, tantôt assise à son bureau a essayer de réviser mais gribouillant surtout des dessins vide de sens à cause de ses problèmes de concentration … Elle s’ennuyait vraiment et sincèrement au point qu’elle en était arrivée à se regarder dans le miroir. Photo de la petite dernière des Jenner en main, elle scrutait attentivement son profil rembourrant au fur et à mesure son décolleté afin d’obtenir exactement le même. Un avant-goût de la chirurgie qu’elle espérait vivre bientôt, un pas de plus dans la ressemblance avec son idole, une approche existentielle vers ce qu’elle qualifierait de perfection.
N’ayant aucune matière à remplir naturellement le sien, son soutien-gorge était beaucoup rempli de feuilles de papiers qu’il n’y avait de billets dans son urne destinée à financer cette  dernière … Ce triste constat l’affligeait, renforçant par la même occasion sa détermination à avoir recourt à cette opération et elle réfléchissait aux nouveaux moyens qu’elle pourrait mettre en place pour multiplier ses dons jusqu’à ce que quelqu’un frappe à la porte. Elle pivote rapidement pour observer la poignée comme pour s’assurer que personne n’y rentre sans y être invité. Elle ôte rapidement la montagne de papier dans son décolleté, s’applique à remplir la corbeille de ses derniers avant d’aller finalement ouvrir la porte. Derrière celle-ci, Hyo. Elle fut surprise de constater que la marmotte qu’il est n’est pas profondément endormie mais elle ne put retenir un sourire. « Salut la belle au bois dormant, oui qu’est-ce que tu veux ? » Demande-t-elle un peu étonnée, n’étant pas vraiment du genre à venir lui demander quelque chose. En l’entendant commencer à parler de vernis, elle haussait légèrement un sourcil. « Oui ? » Bien sûr qu’elle aimait les vernis. Est-ce qu’elle en avait beaucoup ? « Oui. » Elle avait du  mal à comprendre où il voulait en venir, encore plus alors qu’il lui demandait si pourrait en mettre à un homme. A quoi jouait-il ? C’était un moyen de l’occuper pour qu’il ait le temps de faire une connerie ? « Oui je pourrais en mettre à un garçon si il me le demandait. » Elle le regarde l’assurer que ce n’était pas pour lui. Jusqu’alors, l’idée qu’il veuille qu’elle lui vernisse les ongles ne lui était pas venue mais maintenant qu’il en parlait… « Tu peux dire à ton ami de venir me voir pour vernir ses ongles. » Lui affirme-t-elle avant de se mettre à sourire. « A moins que ce fameux ami me fasse face ? »