Nowei.
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Nowei. | Sam 4 Fév - 13:26 Citer EditerSupprimer
and she whispered,
i'm ok
i'm ok
On a roulé trois jours sans savoir où on allait, c'était le but : l'évasion. Des autres, des lieux qui commençaient à nous affecter, ceux qu'on assimilait sans l'vouloir à du passé gâté. Comme l'appart, la fac qu'elle a fui un temps, le qg du boulot, le vrai, celui qu'elle connaît maintenant. Sa maison, où sa famille l'a attendu longtemps sans nouvelles parce qu'elle était à mon chevet. Puis quand ils ont su que j'étais la cause de ses problèmes ( comme un peu près 70% du temps ) ils ont pas franchement été agréables, on n'est pas Roméo et Juliette mais c'est pas loin d'être le cas. Ils ont pas tous réagi pareil mais de ce que j'ai retenu ça l'a mise mal et ça a suffi à m'dire qu'il était temps d'se tirer.
Depuis l'hôpital on a joué à un jeu qui s'appelle « l'amnésie » c'est simple. Tu fais semblant d'avoir oublié la race de trucs, tu le gardes bien pour toi et tu fais comme si tout continuait de rouler. J'grossis les traits mais elle a pas osé m'demander pourquoi j'avais fait c'que j'ai fait et j'lui ai pas demandé pourquoi elle était là à mon réveil. Tu vois, ce genre de questions qui sont censées peser dans une relation, nous on les a éludé pour pas devoir surmonter tout le poids de la douleur d'un coup. La seule chose qui comptait c'était qu'elle était là, que j'étais là et qu'un seul truc faisait qu'on continuait d'être ensemble : l'amour inconditionnel qu'on porte à l'autre. Pour elle c'est plus facile de lire entre les lignes mais pour moi c'est différent, faut m'décoder. J'suis pas certain de savoir aimer correctement quelqu'un mais j'suis sûr d'une chose, je l'aime.
Mes mots sont avares en tendresse mais mes regards parlent pour moi.
Elle sait parler mon language et moi le sien,
on se complète, on forme une unité,
on est un nous, presque un seul être, une fusion d'elle et moi,
nowei.
Isolés du monde, on a quitté la route pour la nature. Les arbres nous assaillissent, les bestioles qu'elle aime tant aussi, même si seul le piaillement des oiseaux trahissent leur présence j'devine celle d'autres animaux grâce aux traces au sol. Un des anciens copains de ma mère avait une passion pour la chasse, il nous a emmené ma soeur et moi quelques fois pour qu'on sympathise avec lui. Un jour il nous a appris à tirer sur des canettes, on trouvait ça vraiment trop cool jusqu'à ce qu'il juge qu'on était assez entraîné pour tirer sur un animal. Il m'avait donné le fusil à moi parce qu'à ses yeux c'était pas le boulot d'une fille mais j'ai pas pu tirer, pas parce que j'savais pas, parce que j'voulais pas. Il nous a tellement fait chier avec ça sur le chemin du retour qu'Aecha avait fini par prendre le fusil, tirer sur la première bestiole dans sa ligne de mire puis elle lui a dit quelque chose comme « maintenant, tu la fermes. » Dans la voiture Aecha essayait désespérément de contrôler les tremblements de ses mains, j'ai dû lui prendre pour qu'ils se tarissent. On avait quelque chose comme huit ou neuf ans, j'me souviens plus trop. Tout ça pour dire qu'avant qu'on arrête de traîner avec lui, il a eu le temps de nous montrer deux trois trucs comme : comment reconnaître des traces de pas ou se repérer au milieu de nulle part grâce à la mousse qui pousse sur les arbres, ce genre de choses.
« Nuo. » Elle est assoupie dans son siège, je détache sa ceinture avant de sortir du camping-car qu'on a loué pour le road trip. Je m'allume une clope dehors ( depuis que j'sais qu'elle est asthmatique, j'évite de le faire quand elle est dans le coin. ) Une minute à peine après que j'sois sorti du véhicule elle cogne contre la vitre pour que j'rentre. Elle a un vrai radar. Après une dernière taffe, je la rejoins. « Ça va ? » Ses lèvres répondent pour elle et les miennes lui font écho. J'ouvre la boite à gants, dedans elle y a trouvé des affaires ayant appartenues à des inconnus. Un briquet vide, une carte postale vierge, un plan vétuste et une pochette avec à l'intérieur un cd. Je retire le cd de son étui, dessus il y'a gravé en anglais « for her » une compil' de loveur, ok. « Ça risque d'te plaire. » Je lui fais remarquer en souriant pour moi-même. Je lance la musique ( ici ), dès que la voix émerge des enceintes j'tourne la tête vers elle en la laissant lire sur mes lèvres : « tellement romantique » avec un petit air de gars faussement blasé car dans l'fond elle est pas si mal, comme approprié au moment.
Notre moment.
Depuis l'hôpital on a joué à un jeu qui s'appelle « l'amnésie » c'est simple. Tu fais semblant d'avoir oublié la race de trucs, tu le gardes bien pour toi et tu fais comme si tout continuait de rouler. J'grossis les traits mais elle a pas osé m'demander pourquoi j'avais fait c'que j'ai fait et j'lui ai pas demandé pourquoi elle était là à mon réveil. Tu vois, ce genre de questions qui sont censées peser dans une relation, nous on les a éludé pour pas devoir surmonter tout le poids de la douleur d'un coup. La seule chose qui comptait c'était qu'elle était là, que j'étais là et qu'un seul truc faisait qu'on continuait d'être ensemble : l'amour inconditionnel qu'on porte à l'autre. Pour elle c'est plus facile de lire entre les lignes mais pour moi c'est différent, faut m'décoder. J'suis pas certain de savoir aimer correctement quelqu'un mais j'suis sûr d'une chose, je l'aime.
Mes mots sont avares en tendresse mais mes regards parlent pour moi.
Elle sait parler mon language et moi le sien,
on se complète, on forme une unité,
on est un nous, presque un seul être, une fusion d'elle et moi,
nowei.
Isolés du monde, on a quitté la route pour la nature. Les arbres nous assaillissent, les bestioles qu'elle aime tant aussi, même si seul le piaillement des oiseaux trahissent leur présence j'devine celle d'autres animaux grâce aux traces au sol. Un des anciens copains de ma mère avait une passion pour la chasse, il nous a emmené ma soeur et moi quelques fois pour qu'on sympathise avec lui. Un jour il nous a appris à tirer sur des canettes, on trouvait ça vraiment trop cool jusqu'à ce qu'il juge qu'on était assez entraîné pour tirer sur un animal. Il m'avait donné le fusil à moi parce qu'à ses yeux c'était pas le boulot d'une fille mais j'ai pas pu tirer, pas parce que j'savais pas, parce que j'voulais pas. Il nous a tellement fait chier avec ça sur le chemin du retour qu'Aecha avait fini par prendre le fusil, tirer sur la première bestiole dans sa ligne de mire puis elle lui a dit quelque chose comme « maintenant, tu la fermes. » Dans la voiture Aecha essayait désespérément de contrôler les tremblements de ses mains, j'ai dû lui prendre pour qu'ils se tarissent. On avait quelque chose comme huit ou neuf ans, j'me souviens plus trop. Tout ça pour dire qu'avant qu'on arrête de traîner avec lui, il a eu le temps de nous montrer deux trois trucs comme : comment reconnaître des traces de pas ou se repérer au milieu de nulle part grâce à la mousse qui pousse sur les arbres, ce genre de choses.
« Nuo. » Elle est assoupie dans son siège, je détache sa ceinture avant de sortir du camping-car qu'on a loué pour le road trip. Je m'allume une clope dehors ( depuis que j'sais qu'elle est asthmatique, j'évite de le faire quand elle est dans le coin. ) Une minute à peine après que j'sois sorti du véhicule elle cogne contre la vitre pour que j'rentre. Elle a un vrai radar. Après une dernière taffe, je la rejoins. « Ça va ? » Ses lèvres répondent pour elle et les miennes lui font écho. J'ouvre la boite à gants, dedans elle y a trouvé des affaires ayant appartenues à des inconnus. Un briquet vide, une carte postale vierge, un plan vétuste et une pochette avec à l'intérieur un cd. Je retire le cd de son étui, dessus il y'a gravé en anglais « for her » une compil' de loveur, ok. « Ça risque d'te plaire. » Je lui fais remarquer en souriant pour moi-même. Je lance la musique ( ici ), dès que la voix émerge des enceintes j'tourne la tête vers elle en la laissant lire sur mes lèvres : « tellement romantique » avec un petit air de gars faussement blasé car dans l'fond elle est pas si mal, comme approprié au moment.
Notre moment.
made by pandora.
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Re: Nowei. | Ven 24 Fév - 0:33 Citer EditerSupprimer
nowei
Quand j’ouvre les yeux, le premier truc que je remarque c’est l’absence de Na Wei. Ou alors peut-être bien que c’est justement elle qui m’a réveillée. Peut-être qu’il m’a parlé ? D’un geste de la main, j’essuie la buée sur la vitre pour essayer de le distinguer à l’extérieur. Il a l’air de faire ultra froid, mais à l’intérieur on a mis le chauffage à fond. C’est pour ça que je me contente de toquer pour qu’il rentre, ça me tente moyen de mettre un pied dehors. Il ne tarde pas à me revenir, nos lèvres s’aimantent dès qu’il me demande comment je vais. Ça m’évite de répondre, j’saurai pas trop quoi dire. Il s’est passé beaucoup trop de choses, ces derniers temps, le genre d’évènements qui demandent du temps pour recoller tous les morceaux. Et bizarrement, sans vraiment comprendre pourquoi, j’me sens bien. Malgré le fait qu’il ait essayé de se foutre en l’air, malgré le fait qu’en restant avec lui, je suppose que d’une certaine manière je cautionne ce qu’il fait au boulot. J’aurai aimé avoir la force de le quitter après toutes ses révélations mais c’est peine perdue, chaque fois qu’on s’éloigne j’ai l’impression d’avoir perdu ce qu’il reste de mes poumons.
Tandis que j’étudie la carte, pourtant ultra dépassée depuis le temps qu’elle est là, Na Wei décide de tester le cd. Dès les premières notes, il se tourne vers moi et prend un air faussement inspiré : « Tellement romantique. » J’peux lire sur ses lèvres, et pas juste sur ses lèvres, quand on s’est rencontrés j’ai découvert que j’avais l’habilité de lire dans ses yeux et maintenant, je crois que j’suis capable de lire dans tout son corps. Dans ses silences et dans ses mots, dans son sarcasme et ses élans de tendresse. Je lève les yeux au ciel en guise de réponse, puis nos regards se croisent et il a celui qui veut dire viens. Avec le sourire en coin, qui s’accentue quand j’me rapproche. « Tu devrais pas me regarder comme ça » que j’préviens en réduisant presque la distance à néant après m’être installée sur ses genoux. On est séparés de quelques centimètres, je sens son souffle quand il peut pas s’empêcher de sourire et il sent le mien quand je lui parle : « T’es pas obligé de sortir pour fumer. T’es pas obligé de faire ça pour moi. J’veux pas que tu changes, j’veux pas te changer. » J’veux que tu saches que ça me va si tu sens la nicotine et l’alcool plus souvent que le parfum. Que j’aurais du mal mais que je vais essayer de supporter que tu sois occupé toutes les nuits. Que j’pourrais passer outre toutes les fois où Niran viendra squatter à l’appart alors qu’on est occupés, et puis que si les No ont du mal avec toi, c’est simplement parce qu’ils ont besoin de temps. J’veux plus de barrières entre nous, c’est des conneries tout ça, tu devrais arrêter de penser que t’es pas assez bien pour moi et j’devrais arrêter de penser l’inverse. « Y’a qu’un seul truc que j’veux. » Il attend patiemment, je me mets dans son cou parce que souvent, quand j’ai quelque chose de difficile à lui demander, c’est comme ça que je fais.
« Recommence pas. »
Mes doigts s’accrochent à son coeur pour vérifier qu’il bat toujours, il sait de quoi j’veux parler.
Mes yeux remontent vers les siens, j’prends une grande inspiration pour lui dire : « J’pourrais pas survivre si t’es plus là. » C’est con mais c’est vrai. Et parfois j’ai des flashs, de lui sur le lit d’hôpital, et puis de comment Niran me l’a décrit quand il l’a sorti de l’eau, avec les lèvres bleues et les poumons agonisants. Dans ces cas-là je cligne des yeux pour chasser les images nauséabondes, et je dis à Na Wei que je suis simplement fatiguée. En vérité j’suis pas fatiguée, juste apeurée. De le perdre, surtout. J’pourrais pas, j’le supporterais pas, et j’sais pas comment gérer ce besoin obsessionnel d’être toujours plus proche de lui, cette impression que c’est jamais assez, qu’il est toujours trop éloigné. Je crois que ça se sent, quand je l’embrasse, un peu d’angoisse mélangée à mes doigts qui se crispent d’envie sur ses hanches. Et je crois qu’il le sent, quand il m’embrasse en retour, le besoin que j’ai que lui et moi ça dure éternellement, le besoin que j’ai que lui et moi on passe à l’étape supérieure.✻✻✻ CODES LITTLE WOLF.InvitéInvitéRe: Nowei. | Sam 25 Mar - 19:31 Citer EditerSupprimer and she whispered,
i'm ok
« Tu devrais pas me regarder comme ça » J'souris en répondant du tac au tac. « J'devrais te regarder comment ? » Elle se rapproche, réduisant à rien le peu d'écart qui nous sépare. On s'observe, on se cherche, un duel visuel prend l'ascendant sur le jeu de la séduction. Qui de nous deux détournera le premier le regard ? Un battement de cil et c'est la disqualification. Elle prend ça très au sérieux, moi beaucoup moins. J'me penche tout près de son visage pour la narguer avec les yeux grand écarquillés jusqu'à lui décrocher un rire. « T’es pas obligé de sortir pour fumer. T’es pas obligé de faire ça pour moi. J’veux pas que tu changes, j’veux pas te changer. » Je passe mon pouce sur sa lèvre inférieure, l'esprit ailleurs. J'affecte la neutralité pour ne pas qu'elle discerne le moindre signe de préoccupation chez moi. Y'a plus qu'une histoire de clope derrière ces « maux » y'a mon univers insalubre avec lequel elle doit composer, y'a aussi mon passif criminel dont elle ignore pratiquement tout et toutes les parts d'ombres qui m'habitent, qui s'agrippent. Le passé est là, ancré, il m'a scarifié en profondeur et j'dois faire semblant qu'c'est ok pour Cha', Niran mais surtout pour Nuo. J'y suis aussi contraint pour l'gang, on s'ferait bouffer si j'faisais plus peur, si j'avais peur.
C'est dingue de s'dire que j'terrifie les gens alors qu'avant c'est eux qui m'écrasaient.
Pour eux j'suis impavide, j'ai pas le moindre scrupule. J'suis un monstre qui n'ouvre la bouche qu'pour répandre c'qui est carmin et sinistre. J'suis bercé par mes propres ténèbres, leurs draps m'compressent, j'étouffe mais sans elles j'serais tellement vide. J'suis marqué par elles, ça s'voit, ça s'sent. J'sonnerais creux si elles m'habitaient pas, elles ont bâti un pandémonium qu'un gamin creux aurait été incapable de construire. Pourtant j'ai jamais été fier de c'que j'ai fait pour en arriver là, ça m'a apporté seulement une satisfaction de courte durée, peut-être de la joie aussi mais comme la drogue, j'avais l'impression que c'était un sentiment de synthèse.
J'articule un « Ok » sourd pour pas qu'elle ait l'impression d'parler toute seule, comme trop souvent. Peu de temps après elle se réfugie dans mon cou, mon torse s'élève d'une inspiration nécessaire, j'anticipe la bombe qu'elle va m'larguer mais une fois lâchée, même quand on est préparé, l'explosion fait toujours des dégâts. « Recommence pas. » ; « J’pourrais pas survivre si t’es plus là. » Elle m'étreint fort, d'puis l'hôpital elle m'sert plus fort qu'avant. J'sais pourquoi elle ressent l'besoin de s'accrocher, de surveiller ma respiration toutes les deux heures. Des fois elle m'appelle plusieurs fois dans la journée pour me d'mander comment j'vais, un prétexte comme un autre pour vérifier que j'décroche, que j'suis toujours là.
Vivant j'fais du mal mais en mourant aussi, j'suis condamné à faire souffrir.
Elle m'embrasse désespérément, c'est un sos auquel j'réponds passivement parce qu'on peut pas s'arrêter là-dessus et continuer comme avant, d'taire les choses. C'est pas c'qui nous a nui, ça j'ai été capable de l'faire tout seul mais ça y a contribué. J'tempère sa fougue de caresses succinctes qui pèsent sur sa peau comme un souffle lénitif. Elle se redresse, cherche à comprendre. « J'recommencerais plus. » Pas que j'sois tombé amoureux d'la vie du jour au lendemain mais d'toi si, alors pour toi j'survivrai. « Tu veux pas que je change mais t'as pas toutes les infos pour juger d'ça alors je vais essayer de tout te dire, pas maintenant mais sur le long terme. » J'sais pas par où commencer, y'a tellement d'trucs que j'ai tu, que j'ai fait et qu'elle ignore. J'suis un blasphème à moi tout seul. Comment elle pourra continuer d'me regarder avec c'regard une fois consciente de qui j'suis réellement ? « Les études c'était pas pour moi. » C'est pas totalement vrai, ni totalement faux. Mais quand on s'fait persécuter, étudier ça devient juste un enfer. Jveux pas être une victime, j'en suis plus une et sa pitié j'en veux pas parce que j'la mérite pas. Pas b'soin de s'éterniser sur c'qui vaut pas la peine d'être dit. « Alors j'ai quitté le système scolaire tôt et j'ai rencontré Niran. Il m'a fait connaître ceux avec qui j'bosse aujourd'hui. Au début on tapait dans le petit banditisme et puis, on a grandi, nos ambitions aussi. On a commencé à cambrioler des maisons, un jour ça a mal tourné. Pour m'protéger j'ai tiré sur un mec, j'voulais pas l'abattre mais il est mort. J'avais dix-sept ans. » J'fais inconsciemment une pause dans mon récit. J'l'ai jamais raconté à personne avant elle, les seuls au courant c'est ceux qui l'ont vécu en direct avec moi. « C'que j'savais pas c'est que j'avais descendu le frère d'un chef de gang, il s'est vengé en tirant une balle dans la tête de Hyun Ki. » J'ai sûrement l'air d'être insensible. Aucune émotion dans ma voix, juste des mots à la sonorité neutre. Pourtant ça me hante toujours, juste pas de la même façon que le commun des mortels. Avant de connaître le goût des remords j'refoulais tout. J'nourrissais le monstre qui d'puis la tentative de suicide s'est pas manifesté une seule fois. J'ai l'impression d'avoir perdu une armure qui faisait barrage aux émotions, aux souvenirs nébuleux qui ont un peu péri avec lui dans ces eaux glacées. Parfois j'ai des absences, des flashbacks de la vie d'un autre. Fin c'est c'que j'pense jusqu'à c'qu'un visage familier apparaisse. C'est souvent les mêmes : Niran, Aecha, Hyunki, man'. Y'a aussi toutes les victimes et tous les bourreaux. Tout c'que j'me dissimulais ressurgit, j'savais que j'étais une pourriture mais à c'point... Quand ça m'tombe sur la gueule je m'isole, je parle plus pendant plusieurs heures puis j'refais surface. Y'a toujours des choses cadenassées, floues. J'ai très peu de souvenirs heureux qui remontent, en fait, j'en ai aucun. Tous ceux que j'ai en mémoire sont récents. J'ai des bribes de mon enfance, des bribes de bonheur c'est tout c'que j'ai eu. Mon subconscient peut pas en inventer plus.
J'ai pas perdu la mémoire, j'tiens à le préciser.
J'ai juste refoulé des trucs sur lesquels j'avais des oeillères, oeillères que j'ai perdu.made by pandora.Contenu sponsorisé