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Rarement vous serez témoin d’un sourire aussi sincère sur les lèvres de Soko si tôt dans la matinée. Sept heures du matin ; c’est un terrible autre mensonge qu’elle a raconté à ses parents pour partir. Quel voyage scolaire ? Quelle conférence sur la chirurgie de la main ? Puis quoi encore Soko ? Comment aurait-elle pu quitter cette forteresse autrement de toute façon ? S’installant confortablement au volant, fermant la portière avec un enthousiasme brutal, elle quitte la maison familiale le cœur presque libéré de toute cette pression qui oppresse ses épaules et son cœur. Connaissant le chemin par cœur, elle ne tarde pas à arriver à destination, la route étant plutôt calme. Ses pensées vont en direction du plus âgé, espérant qu’il a pu se réveiller aussi facilement qu’elle. Sachant que Soko est sans aucun doute la personne la plus difficile à réveiller, elle n’en attend pas moins de sa part. Sortant son téléphone une fois garée elle compose son numéro d’une main distraite ; il ne tarde pas à décrocher. Un faible sourire se dessine sur ses lèvres avant même qu’elle n’ait entendue sa voix et elle murmure alors d’une voix encore un peu endormie et enrouée « Monsieur Bae, vous êtes attendu dans le parking du campus en compagnie de la meilleure copine au monde qui a ramené du café » elle marque une pause où on peut entendre un faible rire accompagné d’une question teinté d’un peu d’inquiétude sans doute «… Tu es prêt pas vrai ?»

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Réveillé ? Il ne l'était pas totalement, mais bel et bien partiellement. La sonnerie bruyante de son téléphone qui l'extirpait de son sommeil lourd, beaucoup trop délicieux pour se voir être interrompu, l'obligea d'office à entrouvrir ses petits yeux fatigués et à répondre maladroitement au téléphone. Après tout, qui sait s'il s'agissait d'une urgence ou de sa mère. Sa mère qui, elle, lui téléphonait absolument tous les jours (ou pour moins faire dans l'exagération, environ tous les deux jours), même aux heures les plus improbables qui soient. « Ne.. Nee, hm.. Oui... ? Âllo.. » Marmonna-t-il dans son sommeil d'une voix pâteuse et endormie, à demi-conscient de la voix qui finit par lui parvenir au bout du fil. Chaque matin, fatigué comme il était, il détestait habituellement qu'on le sorte de son sommeil sans raison. Vraiment, le réveiller, c'était très souvent mission impossible, pour qui que ce soit. Pourtant, ce fut en entendant la voix de celle qui fit bien vite de bercer ses pensées léthargiques qu'il se réveilla illico, presque à l'aide d'efforts surhumains. Oui, en mode machine de guerre, version du mec carrément à la bourre. La frimousse somnolente, les muscles ankylosés et la bave au coin de la bouche qui allaient avec, accessoirement. Summum du glam. « O-oui.. Ah. Aigo... Oui, je suis prêt. Totalement même, crois-moi. J'arrive, j'arrive tout de suite ! Et attends-moi avec le café, jagi, je cours ! » Il allait courir. Lui, la plus grosse feignasse du monde lorsqu'il s'agissait de grasse matiner, il allait le faire. Non seulement parce que c'était Soko, mais aussi parce qu'elle l'attendait avec du café, et la promesse d'une balade à deux qui ravivait lentement les battements bienheureux de son cœur. Il se prépara en vitesse, s'apprêtant un minimum devant la glace, avant de descendre en 10 min chrono de sa demeure pour rejoindre la brune de sa matinée, se rapprochant d'elle à bout de souffle. « S... S... So... Sok... SOKO... Je... JE ME MEURS. » Essoufflé, il luttait pour trouver ses mots. Puis en mimant de mourir (parce qu'il mourrait réellement), il se ravisa ensuite de sa pseudo-plaisanterie et salua avec un grand sourire son interlocutrice, tendant la joue d'un mouvement innocent vers elle. « Annyeong, Jagiya. ~ ♥ Pas trop fatiguée pour mon bisou du matin ? » Elle ne pouvait pas lui refuser ça. « Et merci d'avoir ramené du café, et d'être aussi jolie aujourd'hui, comme tous les autres jours de la semaine. C'est le genre de réveil que j'aime beaucoup ! » Il sourit grandement, de ce genre d'éclat enchanteur et amusé. Quoi, s'il venait de se griller en train de s'être levé à la vitesse de la lumière ? Nan... Naaaan.

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Elle mord légèrement sa lèvre inférieure pour réprimer un rire lorsqu’elle l’entend encore somnoler. Escroc, quel escroc ! Est-ce qu’il essaie vraiment de jouer la comédie ? La jeune femme acquiesce sans vraiment y croire mais la scène qu’elle s’imagine l’amuse plus qu’autre chose… Baissant la vitre côté conducteur malgré le froid, elle appuie son coude et décide de retirer sa ceinture de sécurité. Une voix attire son attention quelques minutes plus tard ; elle tourne la tête vers celle-ci encore éloignée et un faible rire s’échappe de ses lèvres quand elle le voit courir pour rattraper son retard. Lorsque finalement il arrive à la hauteur de la land rover, ses petites mains encadrent son visage et elle le regarde un instant avant de venir déposer un baiser aux commissures de ses lèvres. « Dépêches toi de mettre tes affaires dans le coffre et monter, il va finir par refroidir » elle dit d’un ton amusé avant d’attacher sa ceinture et remonter la vitre ; elle attend que le plus âgé fasse de même pour démarrer. Incapable de réprimer ce sourire tant il est contagieux, elle se contente de se concentrer sur la route. « Bien dormi ? » elle demande d'un ton faussement naïf.