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boy, you better dance with me (naka)

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boy, you better dance with me (naka) | Lun 6 Fév - 14:55
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you better dance with me
naru & kali (#naka)

 
« C’était vraiment trop salé. » Pour lui, j’ai fais l’effort de cuisiner. Pour certains c’est rien, pour moi c’est toute une expédition parce que j’ai plus l’habitude de bouffer des paquets de chips à la va vite en roulant sur l’autoroute. Mais cette fois-ci c’était différent ; c’est la saint valentin alors on s’est réservé la soirée, rien que nous deux, personne d’autre, ni la famille Yu ni la famille Jeong. Pas de boulot, pas d’études, seulement lui et moi autour d’un diner, comme dans ces films américains où tout se termine toujours bien. On s’est accordés facilement : ça se ferait chez moi, il n’aurait qu’à ramener le dessert et les bouteilles. On a un peu trop abusé sur ces dernières, mais pas au point d’en vomir, simplement au point de se sentir bien. Et c’est si étrange, d’être bien, d’être en couple, d’être bien en couple. Ouais, c’est ça le plus inattendu pour moi : les deux combinés.

Naru fait non de la tête, l’air de dire que c’était délicieux. J’suis pas certaine de le croire, même si j’suis pas horrible en cuisine pour autant. C’est simplement un manque d’expérience, un manque d’exercice, lui et moi on a toujours été habitués à se négliger. C’que j’entends par là, c’est qu’avant de décider de partager nos vies comme on le fait maintenant, il ne faisait rien pour lui et j’faisais rien pour moi. « Me dis pas que… oh non, qu’est-ce que c’est que ça. » Il a du ramener ce truc en même temps que le gâteau, et comme mon cerveau cesse de fonctionner dès lors qu’il y a de la bouffe en jeu, j’ai rien cramé. Mes yeux se posent sur le disque vinyle maladroitement protégé par sa pochette d’origine que Naru est en train de brandir devant moi. « Parfois tu m’fais honte, tu sais. » Mais ma voix contredit mes mots, déjà charmée. Et mon sourire parvient pas à s’effacer.

On se lève, je fais un geste en direction du vieux tourne disque qui git dans un coin de la pièce : « T’sais que je l’ai gardé juste pour faire genre, hein ? Style rétro, tu vois. » C’est faux, j’suis pas tellement du genre déco. Y’a beaucoup de trucs qui s’entassent dans mon appartement mais rien de très harmonieux à regarder. J’me fiche des couleurs, des formes, des utilités. C’est simplement là, comme le tourne disque que j’ai jamais essayé de faire fonctionner, tout simplement parce que j’ai jamais eu de vinyle en ma possession. « C’est quoi ? » que je demande finalement en me penchant sur la pochette pour pouvoir lire le titre du disque. Je peine à déchiffrer parce que j’dois lire à l’envers, mais quand j’y arrive, j’peux pas m’empêcher d’exploser de rire : « Oh mon Dieu… un slow… tu dois vraiment être très bourré. » Naru continue de s’acharner pour mettre la machine en route et à ma plus grande surprise, elle obtempère. Bientôt mon salon se retrouve rempli d’une musique qu’on considère probablement tous les deux ultra niaise, mais je pousse quand-même la table pour nous faire de la place. Il pousse le canapé, on s’regarde un temps. « J’veux pas faire ça. » Encore une fois il ne me croit pas (il a raison) et quand je sens sa main se glisser sur ma taille, je trouve bon de le prévenir : « J’sais pas danser. »

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Re: boy, you better dance with me (naka) | Ven 10 Fév - 22:56
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you better dance with me
naru & kali (#naka)

 
J’sais pas quand c’était, la dernière fois qu’on a pas cuisiné pour moi. Qu’on a pas vraiment cuisiné pour moi. A part maman, à part ma famille. J’sais même pas si on a déjà cuisiné pour moi (vraiment cuisiné pour moi). Alors quand elle m’dit qu’c’était trop salé, j’peux pas m’empêcher d’la contredire. Parce que c’est faux, c’est pas trop salé. C’est juste elle. Et moi, j’aime bien quand c’est elle. J’sais pas si c’est l’alcool qui m’fait parler comme ça. Peut-être. Ou peut-être pas. Mais j’me dis qu’j’aime bien être comme ça, j’aime bien parler comme ça. Parce que c’est Kali donc ça va. C’est Kali donc j’peux. (J’crois qu’j’ai vraiment abusé d’la bouteille.)

J’profite d’un moment d’inattention pour récupérer mon sac, récupérer l’vinyle aussi. Celui qu’j’ai trouvé l’autre jour dans un disquaire. La musique qui résonnait dans la p’tite boutique, un peu romantique, beaucoup trop niaise. Mais j’sais pas, quand j’l’ai entendue, j’ai pensé à elle. J’ai pensé qu’ce serait cool d’l’écouter avec elle. J’ai pensé qu’peut-être ce serait cool qu’on danse ensemble. J’sais pas trop c’qui m’est passé par la tête. Pas vraiment. Mais j’veux en profiter, en profiter tant qu’ça dure. Ce soir il est à nous, à personne d’autre. « Parfois tu m’fais honte, tu sais.Tu mens. » J’souris, j’peux pas m’empêcher d’sourire. J’sais qu’elle le pense pas, ça s’voit dans ses yeux, ça s’voit dans les commissures de ses lèvres. J’aime bien quand ses traits s’illuminent comme ça, à Kali. Elle est belle Kali, j’m’en rends compte un peu plus chaque jour.

On s’attarde pas, on s’lève, on rejoint l’tourne-disque, j’essaie d’le faire marcher. Y a Kali qui continue d’parler derrière moi, j’hoche la tête. J’veux qu’ça marche, j’veux qu’ça fonctionne. Par fierté peut-être. J’sais qu’même si on peut pas, au pire, on trouvera une autre manière d’finir la soirée. C’est pas grave, y a pas d’soucis. Mais quand même. J’m’acharne jusqu’à c’que ça finisse par s’enclencher. Et j’me lève d’un air victorieux quand la musique commence à résonner. J’pousse le canapé, elle s’occupe de la table, on s’rejoint au milieu du salon. « J’veux pas faire ça.Tu mens. » Cette fois j’en suis moins sûr. Mais j’reconnais l’ton d’sa voix. J’la connais Kali. J'connais chacune de ses intonations. Et j'connais aussi la lueur amusée qui danse dans ses prunelles. Alors j’souris. Encore. Et j’glisse la main sur sa taille. « J’sais pas danser.Moi non plus. » Elle continue d’protester mais elle se laisse faire. Et j’suis content qu’elle s elaisse faire. J’me dis qu’elle aurait peut-être réagi autrement avec quelqu’un d’autre. Probablement. C’est notre moment. « Mais c’est pas grave, on s’en fiche de ça. Tant qu’on est tous les deux. Non ? » J’essaie d’me remémorer les film qu’on regardait avec Sana quand on était gosse. Et j’me mets à danser, j’l’entraîne avec moi. Étonnement, j’crois que j’me débrouille pas si mal. On s’croirait vraiment dans une comédie romantique américaine. Quand l’type invite la fille à danser et que toute la salle est en admiration. Sauf qu’nous on est seuls. Et j’préfère ça. « Par contre, évite d’me marcher sur les pieds. » J’essaie de faire semblant un instant, semblant d’être sérieux. Mais j’peux pas m’empêcher de rigoler, j’peux pas m’empêcher d’ eesserrer un peu mon emprise sur ses hanches, de la rapprocher d’moi. Et j’ai la main qui s’balade, fait des allers-retours le long de son dos, pour sentir sa peau sous le tissu. Percevoir les frissons d’sa chair. « Tu crois qu’on peut tenter la valse sur cette musique ? J’ai toujours voulu essayer. » Et j’souris toujours, un peu taquin, un peu moqueur. Un peu comme un défi. J’sais que ce serait catastrophique. Mais c’est c’que j’aime après tout. Que ce soit pas toujours parfait – parce qu’on est pas parfaits.

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