Outfit  | Mes sources de revenus n'étant plus les mêmes que lorsque j'étais mariée il fallait bien que je trouve un boulot en plus de mon travail de journaliste. Et pour se faire j'avais léché les bottes de Yonsei. Ce qui m'avait permis de décrocher un poste en tant que prof de communication qui je l'avoue ne me plaisait pas des masses. Ma passion c'était le journalisme. Écrire rédiger résumer analyser critiquer. Tout ça j'adorais. Et aujourd'hui j'avais rendez-vous avec un producteur de musique. On m'avait conseillé d'aller le voir pour le sujet qui m'intéressait. Le travail pour les grosses agences. Fallait pas se leurer on savait tous que les idoles ne faisaient rien niveau composition de musique. Ils en étaient seulement les interprètes. Et encore fallait-il avoir la chance de pouvoir prononcer plus d'une phrase dans une chanson.


Notre lieu de rendez-vous son studio d'enregistrement. C'était cool. Moi et la musique ça faisait 1 en plus. Parfois quand je venais interroger les gens comme ça je me sentais un peu rita skeeter. Le stylo en tête prêt à retenir tout ce que je verrais et entendrais. Le jeune homme ne tarda pas à venir m'accueillir et c'est en lui tendant la main,un beau sourire aux lèvres que je le saluai. 《ah je m'attendais pas à un homme si jeune!  Ou peut-être que je suis trop vieille...Nam London journaliste pour le magazine Nylon. Je vous ai eu au téléphone il y a une semaine pour convier du rendez-vous》 petit clin d'oeil avant de continuer 《Vous allez bien ?》 Je n'ose pas lui demander s'il veut commencer maintenant ou discuter un peu avant.

Outfit  | Faisant craquer mon cou, je me masse ensuite la nuque, puis le front avant de m'installer dans le siège de ma voiture. Pourquoi j'me sens aussi nerveux pour une simple interview hein ? J'en ai fait souvent depuis longtemps ! C'est pas comme si j'étais un bleu dans le métier. Je ne sais pas. Peut-être qu'entre Myung et le cancer, j'ai peur que ma vie soit exposée. Ce n'est pas comme si j'étais Minhyuk ou une de ses nombreuses stars avec qui je bosse. Il y a quand même un enjeu, qu'on le veuille ou pas. J'sais pas vraiment. Massant un peu mon foie, je regarde mon ventre longuement. L'opération est fixée. J'ai pas envie. Tellement pas envie. Fermant les yeux, je me mets finalement en route jusqu'au point de rendez-vous pour arriver en premier et me changer rapidement avant de passer au maquillage et à la coiffure afin de faire quelques photos pour le magazine. Lorsqu'elle arrive vers moi avec sa… tenue…. Colorée, je hausse un sourcil avant de me reprendre dans un maigre sourire. « Ah je m'attendais pas à un homme si jeune!  Ou peut-être que je suis trop vieille...Nam London journaliste pour le magazine Nylon. Je vous ai eu au téléphone il y a une semaine pour convier du rendez-vous » « Est-ce que ça veut dire que vous n'avez fait aucune recherche sur moi pour préparer votre interview ? » Parce que si c'est le cas, on ne va pas aller bien loin. « Cha Il Hoon. » Même si elle doit bien le savoir. « Vous allez bien ? » « Oui, vous aussi j'espère. » Je m'installe en faisant attention au costume rose poudrée que je porte et croise mes longues jambes avant de l'observer fixement d'un air peu impressionné. « Allons-y alors. »

Outfit  | Mmh téméraire le garçon. Un petit sourire aux lèvres, je le suis donc jusqu'à la pièce où on s'installe convenablement. Assise en face de lui, je croise alors mes jambes puis sors de mon sac posé à côté du fauteuil, ce qui me permettra d'enregistrer l'interview. Je pose sur mes genoux un carnet de notes ainsi qu'un stylo. 《 Alors primo on va être cash mon ami, je suis pas venue ici pour connaître ta vie par coeur. Si j'avais les informations qu'il me fallait sur internet j'aurai fait un article sans toi et point barre. Ton âge, je m'en fous complètement. Tu pourrais avoir 17, 25 ou 58 ans que je m'en ficherai. Ce qui m'intéresse c'est ton boulot. Pas ce que t'es personnellement. Je viens pour Cha Il Hoon l'artiste. Pas Cha Il Hoon tout court et vu ton background que j'ai un temps soit peu étudié, je pense pouvoir me permettre de dire que je te trouve jeune. Tu devrais être même content du compliment.»  Il verra dans dix ans quand il fera vingt ans de plus. Il regrettera de pas avoir voulu de mon compliment. Bref je pense qu'on peut commencer. 《Je t'engueule pas ok ? D'ailleurs désolée d'utiliser de l'informel mais t'es plus jeune que moi, ça vient naturellement. Je te le redis je suis là car je m'intéresse à ton boulot ok ? J'ai écouté ce que t'as fait, j'ai vu, je sais ce que tu donnes. Crois-moi. Après tant d'années de carrière derrière-moi je me serai pas déplacée si tu m'intéressais pas.» Non c'est vrai j'étais une grosse flemmarde moi.

Commençant à noter des choses sur ma feuille, je mets alors en route mon dictaphone.
《Alors...me voilà en compagnie de notre cher Cha Il Hoon. Connu par certains sous le feu des projecteurs comme mannequin, il aime aussi hors caméra s'adonner à son travail de producteur, et notamment d'auteur compositeur.»  Je lui adresse un grand sourire, pas hypocrite mais plutôt professionnel. 《Ink c'est votre nom de scène ou du moins votre nom de plume je dirai même. Cela signifie encre en anglais, pour les non anglophones, mais  il y a -t-il une signification plus particulière à ce pseudo ? Quelle allusion faites-vous avec votre nom de scène et le nom de votre boite Ink in your vein ?»  

Outfit  | «Alors primo on va être cash mon ami, je suis pas venue ici pour connaître ta vie par coeur. Si j'avais les informations qu'il me fallait sur internet j'aurai fait un article sans toi et point barre. Ton âge, je m'en fous complètement. Tu pourrais avoir 17, 25 ou 58 ans que je m'en ficherai. Ce qui m'intéresse c'est ton boulot. Pas ce que t'es personnellement. Je viens pour Cha Il Hoon l'artiste. Pas Cha Il Hoon tout court et vu ton background que j'ai un temps soit peu étudié, je pense pouvoir me permettre de dire que je te trouve jeune. Tu devrais être même content du compliment  » Je la fixe sévèrement, déjà parce que je ne supporte pas son ton. Non, absolument pas. Elle a beau être plus âgé, on ne se connaît pas, et fondamentalement, je suis sûr que socialement, je suis plus élevé qu'elle. Elle se prend pour qui exactement ? Grondant furieusement face à ce qu'elle dit, et surtout, face à ses contradictions, je croise les bras pour me fermer complètement. «Je t'engueule pas ok ? D'ailleurs désolée d'utiliser de l'informel mais t'es plus jeune que moi, ça vient naturellement. Je te le redis je suis là car je m'intéresse à ton boulot ok ? J'ai écouté ce que t'as fait, j'ai vu, je sais ce que tu donnes. Crois-moi. Après tant d'années de carrière derrière-moi je me serai pas déplacée si tu m'intéressais pas.  » Elle m'a pris pour qui exactement ? Un enfant de 6 ans qui se demande s'il a fait quelque chose mal ou non ? Je n'ai pas besoin d'elle pour m'expliquer les choses. De plus elle se sent vraiment haut placée. 'Tant d'années' de carrière. On peut se permettre de dire ça après 20 ans de succès dans la même branche, mais pas une dizaine. Inspirant profondément, je la regarde sortir son dictaphone et lancer l'interview sans même me permettre de répliquer une seule fois. «Alors...me voilà en compagnie de notre cher Cha Il Hoon. Connu par certains sous le feu des projecteurs comme mannequin, il aime aussi hors caméra s'adonner à son travail de producteur, et notamment d'auteur compositeur.  » Je « n'aime pas », c'est mon métier, point barre. Le mannequinat, c'est ce qui m'a aidé à me lancer réellement dans le monde des paillettes visibles, mais dans l'invisible, en premier, j'ai toujours été auteur-compositeur de base. Elle n'a VRAIMENT RIEN potassé. Quel manque cinglant de respect, et elle ose me faire la morale ? « Ink c'est votre nom de scène ou du moins votre nom de plume je dirai même. Cela signifie encre en anglais, pour les non anglophones, mais  il y a -t-il une signification plus particulière à ce pseudo ? Quelle allusion faites-vous avec votre nom de scène et le nom de votre boite Ink in your vein ? » « Je crois surtout que l'interview va s'arrêter là. Vous avez un manque flagrant de respect pour les personnes en face de vous visiblement. Différence d'âge ou pas, je ne suis pas un enfant avec lequel vous pouvez vous permettre un ton aussi familier. Je suis un chef d'entreprise, qui du haut de ses 26 ans, a déjà beaucoup accompli. Si vous pensez que connaître mon âge est une affaire de vie privée, alors je vous arrête de suite, vous ne connaissez pas votre métier. Je crois qu'il est important, au contraire, de démontrer que même jeune, on peut y arriver. C'est de l'irrespect complet par rapport à ce que j'ai pu faire jusqu'à présent. De plus, je ne suis pas mannequin de prime abord. Mon premier métier est d'être auteur-compositeur, le mannequinat s'est rajouté par-dessus. L'artiste que je représente vous intéresse ? Parfait, mais il n'est pas dissociable de l'homme que je suis, ni du CEO. Alors si vous voulez réellement obtenir une interview de qualité avec moi, révisez un peu vos leçons, reprenez des cours de politesse et à ce moment-là, j'accepterai peut-être de retravailler avec vous. » Je me redresse et la toise avant de sortir un enregistreur de ma poche. « Il est enclenché depuis le début de notre rencontre. Si vous pensez me détruire en me faisant passer pour une diva de première classe, je montrerai à quel point, vous ne respectez pas les gens. Je suis votre dongsaeng, certes, mais pas un membre de votre famille ou votre chien ! Et ça, il serait temps de l'imprimer dans la partie de votre cerveau qui s'occupe des conventions sociales ! » Tournant les talons, je repars vers le coin maquillage afin de récupérer mes affaires pour pouvoir me changer. Quelle garce.

Ouuuuh. Lui il veut des méchants commentaires. Ouh. 26 ans. Je note. Vu qu'il a l'air de tellement insisté là-dessus ça fera le titre tiens. « Cha Il Hoon plus jeune que jamais » c'est bien ça non ? Je l'écoute. S'énerver. Remettre en cause mon professionnalisme. Ouch. C'est professionnel d'enregistrer quelqu'un sans qu'il soit au courant ? Mmh. Je crois pas. Je peux même faire ma chieuse et porter plainte. Ouch il me parle de mon cerveau et de mes conventions sociales. Oh la la. Quelle maturité. J'applaudis franchement. Parano. Ouais il faut que je marque sombre paranoïaque dans mon article. Ok il veut que je lui parle mieux. Pas de problème il pouvait pas dire juste ça au lieu de me vanter toutes ses activités ? S'il est contre les interviews de base qu'il les refuse tout au lieu de venir me faire des pseudos de leçons de morale. Et s'il croit que ce qu'il me dit touche, c'est raté. Oui c'est bien t'as 26 ans, t'as réussi ta carrière et tu fais du bon boulot. C'est justement pour ça que je suis venue, pour en savoir plus sur tes conditions de travail, alors sérieux, pourquoi tu m'enquiquines avec ton boulot de mannequinat et autre. Oui t'as été mannequin, oui t'es auteur-compositeur oui t'es producteur. Hoi. Si t'es pas content tu fais l'interview à ma place. Qu'il me demande de mieux lui parler pas de problème, je tutoie souvent rapidement, c'est une tactique pour essayer d'être plus proche des gens. Même si l'interview reste professionnelle j'aime pouvoir rigoler, et me détendre. Mais avec lui ça ne marche pas. Il croit carrément que j'ai faux sur toute la route. C'est bon je me suis pas trompée dans ton prénom couillon. Pourtant le nombre de personnes qui font ça. Non j'ai juste eu le malheur de lui faire une remarque sur son âge. Mais passons. Son interview il l'a veut plus. L'inconvénient c'est que ça me met dans la merde. L'avantage c'est que ça le met aussi dans la merde. Et qu'il vienne pas me dire qu'il n'a pas besoin de cette interview pour faire un peu de promo. Toutes les célébrités ou personnes famous ou personnes d'autorité en ont besoin un minimum. N'est-il pas en train de bosser sur un nouveau projet en plus ?

Je soupire et regarde rapidement ma montre avant d'écrire plusieurs choses sur mon carnet de notes. Les célébrités détestent les médias et les journalistes, mais il faut se rappeler d'une chose, l'un existe pas sans l'autre. Et si je suis venue ce n'est pas pour le casser au premier coup d'oeil. Si je travaillais pour mon compte je crois que je lui aurai dit d'aller se faire voir, mais pour le coup, je suis sous le joug de Nylon. Je m'éclaircis la gorge puis me lève de mon siège, et fait claquer mes talons jusqu'au garçon, déjà en route pour aller se changer. «Hum, je peux vous parler deux minutes dehors ?» J'attends qu'il se retourne pour lui faire signe de me suivre puis une fois dehors je sors de mon sac un paquet de clopes. «Je crois qu'on va recommencer à zéro. C'est pas la peine de lâchement vous en aller et ne pas répondre à l'interview. Je ne suis pas un monstre, vous n'en êtes pas un. Et je pense qu'il faut juste repartir sur de...mmh...vous voulez une cigarette ? » je propose avant de reprendre «sur de bonnes bases. Vous êtes un humain, je suis un humain. Ok j'ai été très franc jeu, c'est ma manière d'être, je parle informellement très rapidement et souvent j'en oublie qui j'ai en face. Vous auriez pu être le président de la République que ça aurait été de même. Si vous me cherchez vous me trouvez. Bon il y a je penses très certainement eu un quipropoquo, je m'en fiche, on oublie » j'explique la situation, en bougeant un peu mes mains dans tous les sens, ma vogue coincée entre mon index et mon majeur droit. «Donc je m'excuse si vous pensez que je vous ai manqué de respect, je pense qu'on a chacun, fait des erreurs, parce que excusez moi mais remettre en question mes conventions sociales et je ne sais quoi encore ce n'est pas très pro non plus, ni enregistrer tous nos faits et gestes. Je comprends tout à fait. Les journalistes sont de sacré malins près à tout pour obtenir le buzz. Je suis pas là pour faire le buzz. Je suis là pour vous. Ok vous me trouvez peut-être pas professionnelle. Vous me reprochez presque de ne pas vous connaître. Est-ce que vous me connaissez  moi ? Ok certes c'est vous la célébrité aujourd'hui mais juste, est-ce que vous avez déjà entendu parlé de moi ? Peut-être pas. Pourtant vous remettez mon métier en question. Je sais ce que je fais d'accord ? Et vous savez ce que vous faites. On ne joue pas dans la même cour, on a pas le même âge, pourtant ça ne m'empêchera pas de vous apprécier à votre juste valeur. Si j'ai autant insisté sur le fait que je m'en fiche de votre âge, et de qui vous êtes personnellement, ce n'est pas contre vous forcément Il Hoon. C'est contre...écoutez je suis pas la première journaliste qui existe au monde, et on sait très bien comment sont les journalistes, on sait très bien la pub qu'ils aiment se faire sur le dos des artistes, on sait très bien les commentaires grotesques que certains netizens peuvent faire, et ce n'est pas moi en m'intéressant à votre vie personnelle qui vous aiderait. Si votre vie personnelle a réellement influé sur votre vie professionnelle ce qui est quasiment obligatoire, rien ne vous empêche de m'en parler au cour de l'entretien. Je suis pas là pour vous noter, j'enregistre mais je ne vais pas noter mot pour mot tout ce qui a été dit et vous le savez très bien. Je suis là pour vous écouter parler de vos activités en tant que producteur et auteur-compositeur. Nylon est un magazine principalement de mode qui bien entendu affiche des tendances même au niveau de la musique et en tant que mannequin et producteur, notamment travaillant pour de grands groupes vous étiez pour moi sûrement le mieux auquel s'adresser. » je tire un peu sur ma cigarette avant de recracher la fumée par la bouche. J'avais dis que j'arrêterai de fumer. Mais c'est trop dur. C'est trop dur. Trop de stress partout. N'oubliez pas que l'interview est faites pour les lecteurs, votre principal travail est d'être producteur certes mais beaucoup vous connaissent comme étant aussi mannequin et j'ai besoin de le préciser. Carla Bruni, je ne sais pas si vous la connaissez est connue pour être femme d'une président français et chanteuse ainsi qu'actrice pourtant son vrai métier, était mannequinat. Je ne vous dis pas que vos commentaires étaient faux. J'accepte ce que vous m'avez dit, vous n'êtes pas le premier à me reprocher mon comportement peut-être trop «léger » et parfois trop « hautain » chacun est comme il est. Je sais que je suis une journaliste redoutée, et d'ailleurs c'est un effort de votre part d'avoir accepté car je connais certaines célébrités qui m'ont déjà dit non, car ils n'ont pas envie d'avoir...disons d'avis trop...subjectif. Mais les interviews objectives. Les interview pour connaître le nom, la date de naissance et le type de filles de quelqu'un c'est pas mon truc. J'ai assez interviewé, j'ai assez fait d'articles pour me rendre compte de ce qui importe. Et moi ce qui m'importe, c'est savoir comment vous travaillez, c'est savoir ce qui vous a donné cette passion, comment vous en êtes arrivé là, si jeune effectivement, c'est tout ça. C'est aussi savoir ce que ça fait de bosser à son propre compte ou alors avec une agence, c'est savoir ce que vous pensez des productions de notre époque, c'est savoir ce qui vous donne l'inspiration pour écrire, etc. C'est aussi parler de vos futurs projets. Mais si vous prenez la mouche, dès qu'une chose est dite de travers on ira pas loin sachez le. Je me permets de vous dire ça quant à ce commentaire sur vos métiers c'est tout. Ce que je dis lors de l'interview sera forcément modifié sur papier. Il y a des choses, des mots que l'ont dit que l'ont ne peut pas retranscrire sur papier. Donc voilà. Faites votre boulot, et laissez moi faire le mien. Je sais je ne suis pas une journaliste comme Park Soo Bin sur KBS, je ne suis pas celle en tailleur, qui vous posera les questions préparées à l'avance et dont vous aurez les réponses. Je suis moi, Nam London, ou Nam Haeri pour certains, j'ai mon style, vestimentaire, éditorial. J'ai mon style pour tout. Respectez ma manière d'être et je respecterai votre manière d'être. Alors désolée pour vous avoir manqué de respect comme vous l'avez si bien souligné, maintenant si vous êtes toujours d'accord, je suis partante pour reprendre l'interview on en était. » je souris sincèrement avant de jeter la moitié de ma cigarette dans le caniveau.

Lorsqu'elle demande à me parler dehors, je n'en ai aucune, mais alors aucune envie. Cependant, me devant d'être professionnel, j'accepte parce que je refuse d'être en mauvais terme avec le magazine. Nous avons collaboré ensemble trop souvent pour que ça se termine ainsi à cause d'une seule journaliste. Remettant ma veste sur le dos, j'attrape un café qu'une assistante m'apporte avnt de la suivre simplement et de l'observer se mettre à fumer. Contrairement à beaucoup de coréen, je ne trouve pas ça classe qu'une femme fume.

Donc pour elle, je suis partie lâchement et elle parlerait comme ça au Président ou à la Présidente Sud-Coréen-ne. Et bien, on en apprend tous les jours. J'avoue que ça aurait été terriblement, terriblement, terriblement divertissant de la voir finir en garde à vue pour ça. Peut-être que ça lui aurait remis les idées en place et qu'elle aurait compris qu'elle n'est pas faite pour être journaliste en Corée alors. Dans le Nord, elle aurait déjà été pendue ou fusillée sur une place publique en tout cas. Déjà rien qu'à cause de sa tenue. Croisant les bras, je garde le menton haut et droit, laissant mon regard la juger assez sévèrement sans ouvrir la bouche pour autant. Elle veut parler. Fine.

J'ai fortement envie de l'arrêter lorsqu'elle commence à me demander si moi, je la connais elle. Alors déjà, non, je n'ai pas à me renseigner sur les journalistes mais oui, je le fais quand même histoire de savoir à qui j'ai à faire. J'avais vu ses infos de base, sa tête. Le minimum à savoir avant de s'entretenir avec quelqu'un, et pour moi, elle ne l'a pas fait et elle tourne simplement autour du pot. Bouillant de l'intérieur, je reste néanmoins, calme au possible tout en massant discrètement mon foie.

Elle m'énerve. Elle m'énerve sincèrement. Si elle pense que je m'emporte comme ça avec n'importe qui, elle peut rêver. Je n'ai jamais eu ce genre de scandale sous le nez jusqu'à présent. Haussant un sourcil, je regarde ailleurs en serrant un peu plus mes bras avant de soupirer lorsqu'elle semble avoir fini. « Eh bien. Vous êtes bavarde. Nam London, ou devrais-je dire Nam Haeri ? Femme divorcée de 33 ans et ayant travaillée dans divers endroits dans le monde. Je sais que vous êtes à Nylon depuis peu mais que vous êtes déjà connue pour être une Rita Skeeter. Comparaison peut flatteuse lorsqu'on connaît le personnage, mais on peut dire que Rita a su creuser son trou durant l'épopée de JKR. Cela dit, je continue de penser que vous n'êtes pas professionnelle, pas pour la Corée. Aux états-unis, votre attitude de Cowboy en charmerait plus d'un et ça j'en suis certain, mais pas ici. Ensuite, j'ai insisté pour mon travail, enfin, mes travaux, parce que vous avez mal tourné votre phrase. Sérieusement, faites attention, nous ne sommes pas à Londres, Paris ou Washington. » Avançant un peu vers le bâtiment, je me tourne vers elle. « Je suis professionnel. Vous soutenez que vous l'êtes, alors faisons cette interview. » Je lui montre l'enregistreur dans ma poche, elle ne peut pas dire qu'elle n'est pas prévenue, et repars m'asseoir.