‹ J'AI FAIS TOMBER LES NOYAUX D'OLIVES › ft.ANDREW
Il semblait qu'il allait mourir de rire, littéralement. Il était entré dans une hilarité qui faisait qu'il se sentait voler dans les airs. Il voyait des éléphants roses, des chihuahuas bleus qui aboyaient sur des chansons ridicules, des gens devenir verts après avoir fumer un cigare, des horloges qui fondaient sous le soleil, le soleil lui même en train de faire des jolis sourires comme pour le draguer. Puis il y avait lui, fidèle à son poste, ses cheveux blonds, ses vêtements légèrement trop grands, ses airs prétentieux, et son sourire taquin. Il était prêt à aller casser des dents, à aller combattre les démons, les anges, tout ce qui lui tombait sous la main. Le monde se transforma, et il se retrouva dans l'espace, noir, vide, seulement éclairé de quelques étoiles qui faisaient briller des planètes minuscules à peine assez grande pour qu'il y pose un pied. Il y avait des baleines qui volaient dans cette mer sombre, on entendait leur cri marins raisonner partout autour d'eux, dans des ondes visibles qui se répercutaient sur tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Il y avait des créatures étranges aux milles queues et tentacules, de toutes les couleurs, même celles qui n'existaient pas. Et il flottait, toujours plus haut, toujours plus loin, toujours hilare comme si on lui racontait encore et encore la meilleure blague du siècle. Et son ascension cessa. Il buta contre une autre personne qui se trouvait lui aussi bien haut dans les airs. Il le regarda, s'interrogea sur sa présence, et l'attrapa par le bras pour le mener avec lui sur une petite planète. Il était grand, si grand qu'il en fut impressionné. Mais il le connaissait. ‹ EH MAIS T'ES LE PATISSIER › hurla-t-il, bien fort, mais sa voix sortit seulement en un petit murmure. C'était étrange, comme si tout était inversé. Il tenta la même chose, en chuchotant cette fois ‹ comment tu t'es retrouvé là ? › et cette fois, sa voix sortit comme un cri de désespoir. Il regarda l'homme, et il le vit se transformer. Sauf que ce n'était pas le pâtissier qui changeait, mais lui, qui se transforma en un petit dragon violet, si petit qu'il dépassait à peine les hanches de l'autre personne. ‹ c'est injuste › puis, sortit de sa bouche une rafale de feu qui manqua de brûler tout ce qui se trouvait devant lui. Quelle drôle de situation.
Petit dragon suivait Grand pâtissier comme un petit animal domestiqué, entraîné à sa suite sur une pâte à tarte qu'il avait fort envie de goûter. Il laissa traîner sa langue hors de sa bouche, si longue qu'elle effleurait le sol, et lécha la surface sucrée... qui ne l'était pas tant que ça. Elle avait un goût métallisé, comme si, en fait, il venait de lécher du sang. Il ramena sa langue dans sa bouche, et suivit le Grand pâtissier à l'intérieur d'une cabane qui ne lui inspirait rien de bon. Il y avait un arbre, il s'en approcha, et se demanda s'il brulerait bien. Sagement, il s'assit au pied de l'être feuillu, et regarda le Grand pâtissier qui lui parlait. ‹ je ne sais plus › lui répondit-il. Il avait beau cherché, il avait complètement oublié son nom ! C'était étrange. Il tentait de le retrouver, dans tout les tiroirs qui composaient sa mémoire, mais impossible de retrouver ce prénom qu'il avait porté toute sa vie. ‹ appelle moi draco › Il était un dragon, alors ce fut la première chose à laquelle il pensa. Il planta ses longues griffes dans l'écorce face à lui, et sauta sur une première branche. Il sauta encore sur une autre, et une autre. Elles formaient comme un escalier en escargot qui faisait le tour de l'arbre. ‹ tu me suis le pâtissier ? › Et il accéléra, montant de plus en plus vite avant de réaliser qu'il possédait des ailes ! Il les déploya, et battu une fois puis deux avant de réussir à s'élever dans les cieux. L'arbre semblait sans fin, mais il lança tout de même un défis : ‹ le premier arrivé gagne ! › Gagner quoi ? il ne savait pas. Mais il était sûr de remporter.
Au sommet il y avait une sorte de plateforme rigide. Le pâtissier s’appuya sur les coudes et grimpa. C’était de la terre, comme s’il atterrissait sur une deuxième planète. Une fois sur ses deux pieds, il frotta son pantalon pour enlever la terre qui s’y était accumulé. Il leva les yeux, les couleurs avaient changées, elles n’étaient plus vertes mais oranges. Il fut surpris de voir un groupe de personnes dansant la macarena. Son pied commença à taper le sol, en rythme avec la musique. Une personne l’avait remarqué, et lui faisait se danser avec eux. Sans hésitation il accepta. Il lança, en s’approchant du groupe, < DRACO, VIENT ! On va danser ! >.
Et ses ailes battaient de leur plein dans les airs. Il s'élevait de plus en plus et voyait les éléments sur le sol devenir de plus en plus petit. Il voyait les branches de l'arbre défiler sous ses yeux, et il sentait la pression atmosphérique augmenter. C'était de plus en plus dur, de monter, comme s'il gagnait petit à petit du poids sur ses épaules. Ouh! Allez Draco ! Plus qu'un dernier effort et tu y seras ! Il battu des ailes une fois, deux fois, trois fois, et il arriva enfin au sommet... où Mr le pâtissier l'attendait déjà. Il bouda. Il aurait tant voulu gagner ! Il était posé sur une plateforme qui lui semblait un peu instable. ‹ NON ! Je refuse de danser ! › hurla-t-il, désespéré. Il n'avait pas envie de se ridiculiser en dansant sur une musique débile. Il croisa les bras sur son torse. Ah ! Il était redevenu humain, enfin ! Le seul problème qu'il avait, c'était que ses vêtements avaient disparu, et qu'il ne portait plus qu'un pagne qui recouvrait ses parties les plus intimes. ‹ je peux pas danser sapé comme ça !! › Non, ah ça non. S'il n'était pas sapé comme jamais, il n'irait certainement pas danser. Imaginez, un simple petit mouvement de travers, et tout le monde verrait son pauvre pénis triste et mou. Non. Il refusait. ‹ Mais moi je te propose quelque chose. › Il s'approcha du bord de la petite planète sur laquelle ils étaient, et observa le vide tout autour d'eux. L'espace était noir, parsemé de quelques petites taches blanche et lumineuse. Il avait l'impression de faire partie d'une peinture. ‹ si on saute › il pointa du doigt l'espace vide et sombre à leur côté. ‹ tu crois qu'on ira vers le haut ou vers le bas ? › Demanda-t-il, posant ses poings sur ses hanches alors qu'il essayait de trouver des arguments prouvant l'un ou contrariant l'autre. ‹ moi je dis qu'on ira vers le haut ! rien n'est logique ici, alors il me semblerait normal qu'on tombe en allant vers le haut. ›
‹ ni l'un ni l'autre ? ça serait bizarre non ? › demanda-t-il, quelque peu intrigué. Peut être avait-il raison, ils partiraient vers la droite, ou la gauche, ou peut être même resteraient-ils sur place, il ne savait pas. La seule façon de connaître la réponse, la vérité, c'était sûrement de tester. Il attrapa la main du gigantesque pâtissier, et sauta dans le vide d'une façon plus que dramatique, fermant les yeux fort, et ramenant ses jambes vers lui comme s'il allait sauter dans de l'eau et qu'il voulait faire le plus de remoud possible. Et il s'élança et... Il tomba vers le bas ! Il ne lâcha pas la main du pâtissier alors qu'à toute vitesse ils se rapprochaient du vide qui se formait sous eux. Il faisait noir, il faisait froid, et il sentait l'air (et se demanda comment il pouvait y en avoir dans l'espace !) frotter contre sa peau, l'irriter, la rougir. Il sentait des coupures, il voyait ses doigts bleuir (deviendrait-il tout bleu pour honorer les couleurs de sa fraternité ?), il sentait la mort s'approcher.. Mais aussi la planète terre. ‹ je pense qu'on va mourir !! › hurla-t-il, paniqué, prêt à verser toutes les larmes de son corps tant l'idée lui fit peur. Il y avait tant de choses encore à vivre, tant d'argent à dépenser, tant de pays à visiter, il ne voulait pas. Ils plongèrent et.. atterrirent sur la terre. Mais ils ne s'arrêtèrent pas là. Ils creusèrent un trou, parcoururent les différentes couches de la planète, croisèrent le noyau chaud qui manqua de brûler la pointe de ses cheveux, et ressortirent de l'autre côté... Dans la pâtisserie de son très cher compagnon de route. ‹ ohlala, quel voyage ! › lança-t-il, une fois qu'il fut à nouveau sur ses pieds, s'époussetant légèrement et arrêtant une petite flamme qui avait quand même réussit à naître dans ses cheveux blonds. ‹ j'ai cru qu'on allait jamais s'arrêter ! › il pouvait en rire, maintenant, ils étaient encore là ! Il observa le trou béant qu'ils avaient formé dans le sol, faisant des coucou aux gens de l'autre côté s'ils pouvaient le voir. Il le savait ! On pouvait vraiment passer d'un côté à l'autre de la terre et atterrir en Asie. ‹ tu crois que tu arriveras à le faire refermer, cet énorme trou ? peut être que de nouveaux clients viendront te voir... puis ça donne un genre ! ›
Son cœur battait si fort dans sa poitrine. Il fut rassuré lorsque draco lui prit la main. Lui aussi n'était probablement pas rassuré, ils étaient donc dans le même panier. Ils se jetèrent. < Vers le bas! On tombe vers le bas! > dit le pâtissier complètement paniqué. S'ils tombaient dans la bonne direction, qu'est-ce qui leur arriveraient à l’atterrissage ? Peu à peu ses mains et ses pieds revenaient à leur taille normale, et les ténèbres s’installaient autour d’eux comme s’il on avait éteint la veilleuse d’une chambre d’enfant. Il n’arrivait plus à voir autour de lui, mais sentait toujours la main de draco. La fin était proche. Il ne pensait pas mourir ainsi. Il voyait la terre approcher dangereusement. Il ferma les yeux, sentit ses pieds touché quelque chose de solide. Ils ne s’étaient pas écrasés, mais continuaient leur descente. Dans ce cas, s’arrêteraient-ils un jour ? Sa tête tournait et lorsqu’il reprit ses esprits il vit qu’ils étaient dans sa tarterie. < Je vais peut être mettre une trappe. A moins qu’une compagnie de transports veuille installer un tunnel > dit-il en rigolant. < Aller vient, je t’invite ! Ca m’a creusé l’estomac tout ça >.