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i'm sorry but i had to see you

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i'm sorry but i had to see you | Ven 17 Fév - 1:09
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MARI-KUEN & JIHWAN
   
Elle. En homme. Dans un club.

« Mais qu’est-ce qu’elle fait ? » Qu’est-ce qu’il se passe ? Je n’en crois pas mes yeux et pourtant, je sais que je n’ai pas halluciné. Je la suis depuis chez elle maintenant et je ne peux pas nier ce qui se passe devant moi. Tout ce que je voulais, c’était lui parler, tenter une nouvelle fois de lui adresser la parole après le fiasco de la veille. Je me doute qu’elle ne tient pas à me revoir, mais moi si, et je ferai ce qu’il faut pour pouvoir lui parler. Je me racle la gorge et fixe l’entrée du club dans lequel Myku est entrée .. habillée en homme. Je secoue vaguement la tête dans un réflexe idiot pour vérifier que je ne dors pas. Cela fait plus d’un an maintenant que je ne lui ai pas adressé la parole et le jour où je me décide, je la découvre sous un autre jour. Un tout autre jour. J’ai encore du mal à me dire que ce que j’ai vu est vrai et pourtant. Peut-être y a-t-il une explication ? Ne pas toujours se fier aux apparences, je devrais le savoir depuis tout ce temps.

D’un pas décidé, je m’approche de l’entrée de ce fameux club et plus je m’avance vers la devanture, plus je m’inquiète. Non je ne rêve pas, c’est bien ce que je pense. Je en comprends pas trop mais cela ne m’empêche pas de passer la porte ; j’entre alors dans ce qui me semble être un autre monde. J’avance dans l’entrée et tombe sur trois femmes d’âge mur qui se retournent vers moi en m’entendant arriver et pouffent comme des adolescentes. J’ai quelque chose sur le visage ou quoi ? Elles ont l’air très amusées et m’invitent à passer avant elle pour le coup, pour que je « retrouve mon favori ». Une sorte de majordome me souhaite la bienvenue et me désigne un mur derrière lui où des visages de mecs me zyeutent par dizaine. Où est-ce que je suis tombé ? Un regard que je connais bien m’interpelle cependant et après un instant à assimiler tout ce qui se passe, je désigne ce visage familier du doigt. « .. Lui ? » Ca me fait bizarre d’employer ce pronom pour elle mais visiblement, c’est ce qu’on attend de moi et je suis aussitôt guidé par un employé vers un des petits boxs disponible, les gloussements des vieilles derrière moi m’accompagnant. On m’emmène dans un petit box pour un peu plus d’intimité semblerait-il et je reste là, les yeux fixés sur le canapé tandis qu’on me dit d’attendre. Un instant ou une éternité plus tard, je ne sais pas, un bruit se fait entendre derrière moi malgré la musique et je me retourne. Non définitivement, je n’en crois qu’à moitié mes yeux et pourtant, ce visage .. « Myku ? »


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Re: i'm sorry but i had to see you | Ven 17 Fév - 2:59
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Il fallait bien gagner sa vie. Et Mari-Kuen essayait de se débrouiller comme elle le pouvait. Elle n'était plus riche depuis un moment, n'avait plus le sou, et ne pouvait pas encore vivre de sa passion, le stylisme. Alors elle magouillait ici et là, en attendant de finir ses études, d'avoir un diplôme qui lui permettrait au moins d'avoir un travail avec un meilleur salaire à la fin du mois, pouvant lui permettre de vivre dignement tout en poursuivant ses créations. Host. Jouer au flower boy, dans un host club. L'idée lui était venue un peu par hasard... Et lui avait bien réussi, pour le moment. Elle avait falsifié des papiers, tenté sans trop y croire et ça avait fonctionné. Et depuis, personne n'avait compris la supercherie. Et heureusement pour elle, vu les salaires qu'elle pouvait se faire en quelques jours à peine. Qui de mieux pour comprendre ce dont a besoin une femme, qu'une femme ?

Et c'est dans ce même club qu'elle avait passé la saint-valentin. La veille. A divertir des femmes, en manque d'amour, alors qu'elle-même souffrait encore d'une énorme peine de cœur. Bien qu'elle le niait. Parce qu'être dans le déni, c'était sa grande spécialité. Le fait que le principal concerné, l'origine de tous ses maux soit venu lui parler n'avait fait qu'aggraver la chose. C'était horrible. Comme une brûlure, intense, qui ne voulait pas partir, bien qu'elle l'ignorait de toutes ses forces. Et elle en avait assez. Elle en avait assez d'elle-même, de ne pas être assez forte même pour se mentir efficacement à elle-même, quant au fait qu'elle n'avait pas réussi à le sortir totalement de sa vie. Et que ça lui faisait toujours aussi mal qu'au premier jour. Que ce fameux 14 février passé. Lim Ji Hwan... Dire qu'elle avait été sa fiancée un jour. Dire qu'à une époque, ils plaisantaient quant au nom qu'elle prendrait... Lim Mari-Kuen, ou Byeon-Lim Mari-Kuen, pour un nom encore plus à rallonge ? Rien que d'y penser, elle avait envie de vomir. Elle l'avait savamment ignoré la veille : comme s'il pouvait s'attendre à une autre réaction venant de sa part. Alors, elle ne s'attendait pas du tout à... « … Bordel. » L'excellente comédienne qu'elle était eut bien du mal à cacher sa frustration. Son visage s'était crispé, et son sourire habituel qu'elle servait aux clientes déjà loin. C'était une blague ? Regardant autour d'eux pour s'assurer que personne n'était dans les parages – heureusement que ces petits box et l'intimité qu'ils offraient existait – elle s'avança d'un pas rapide vers le canapé afin de s'y asseoir à côté de lui. Essayant de garder une certaine distance, sans paraître suspecte. « Tu fous quoi ici ?! Pourquoi t'es là ? … Si tu dis à qui que ce soit ce que tu viens de voir, je te tue, t'as compris ? » Bon sang. Bon sang. Elle passa nerveusement sa main dans ses cheveux, se mordillant les lèvres. Myku. Rien que d'entendre ce mot lui tordait le cœur. « Et ici je suis Byung Ho. Alors ne m'appelle pas autrement. »
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Re: i'm sorry but i had to see you | Ven 17 Fév - 19:40
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MARI-KUEN & JIHWAN
   
Les lumières tamisées de l’établissement laissent planer une ambiance toute particulière. Je suis un peu abasourdi de me retrouver dans un tel endroit et en même temps, ma curiosité est piquée et je ne peux m’empêcher de jeter des petits coups d’œil par ci par là. Une femme qui caresse le bras d’un homme ici, deux autres qui se font servir ce qui semble être du champagne : l’endroit porte bien son nom puisque les femmes semblent chouchoutées ici. Oui, les femmes. Je n’ai croisé aucun autre homme, mis à part les employés. C’était peut-être pour ça, les gloussements des cougars de l’entrée. De toute façon, je me fiche pas mal de ce que les gens peuvent penser de moi ; si quelqu’un devait me voir ici, qu’il s’imagine ce qu’il veut, ça me serait bien égal.

Lorsque je me retrouve finalement devant elle, parce que pas de doute, sous cet accoutrement, c’est bien elle, une multitude d’émotions se déchainent d’un seul coup : douleur, mélancolie, regret .. Ces choses-là, je les ai ressenties hier déjà en la croisant, en tentant de lui parler, j’aurais pensé qu’aujourd’hui je n’aurais pas à passer par là. Erreur. Les émotions sont plus fortes encore car il ne s’agit plus de la croiser quelques brèves secondes dans la rue. La surprise de la voir ainsi vêtue se mêle à ces autres sentiments. Elle n’a pas l’air ravie de me voir mais je peux aisément le comprendre. Son expression avenante a aussitôt disparu quand elle m’a vu et ses yeux se sont instantanément durcis. Elle vient s’asseoir d’un pas rapide et je la regarde faire, silencieux. Je me suis relevé sans m’en rendre compte quand elle est entrée et je me rassois ainsi à côté d’elle, les yeux fixés sur son visage que j’examine. Son ton agressif me surprend un peu, je peux m’y attendre oui mais je me souviens d’elle avec une voix douce et apaisante. « Je .. » ne trouve plus mes mots, c’est évident. Je passe ma langue sur mes lèvres pour les humidifier : tous ces souvenirs qui refont surface me serrent quelque peu la gorge. « Je voulais te voir. »  Je ne peux pas être plus honnête que ça même si je doute que ma franchise joue en ma faveur. « Tu m’as évité hier alors je t’ai attendu après les cours et je t’ai suivie jusqu’à chez toi .. puis ici. » Je hausse un sourcil pour exprimer ma surprise face à ce.. lieu de travail, je suppose. Elle m’intime alors de l’appeler par un autre prénom et je secoue la tête, fronçant les sourcils cette fois-ci. « Byung ho ? Ne compte pas sur moi pour t’appeler comme ça, Myku. » Je murmure ce dernier mot : je veux bien faire moins fort mais l’appeler par ce nom ridicule alors que je sais pertinemment qui elle est, sans moi. « A part ce déguisement, tu n’as pas changé. » Je ne peux m’empêcher de l’observer un peu trop fixement et de sentir mon cœur se serrer.



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Re: i'm sorry but i had to see you | Ven 17 Fév - 21:10
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Elle ne s'en était pas remise. Elle ne savait même pas si elle s'en remettrait un jour. Car elle savait, par expérience, que certaines blessures ne se refermaient jamais. Elle lui avait fait d'autant plus mal qu'elle... Ne s'y était pas attendue. D'autant plus que Ji Hwan avait pansé sa première blessure, avant d'en provoquer une seconde encore plus horrible, ravivant la première au passage, et tous ses problèmes. Et après une tentative d'ouverture au monde, qui avait duré le temps de leur relation... Elle s'était refermée. Comme une huître. Elle s'était barricadée, psychologiquement.
Et c'est, justement, ce qu'elle faisait, là, tout de suite, de nouveau. Revêtir sa carapace. Un visage dur, un regard dur, une voix dure. Ne pas laisser filtrer la moindre trace de faiblesse. La moindre trace de nostalgie, de tristesse, d'émotion, bien que sa seule présence suffisait à mettre son esprit dans tous ses états. C'était horrible. C'était horrible, car les plus beaux souvenirs qu'elle avait gardé de ces dernières années étaient avec lui. Et son plus douloureux souvenir, avec lui aussi.

Là, assise face à lui, elle prenait sur elle, se forçant littéralement à faire bonne figure. A le regarder fixement, sans ciller, sans craquer, bien que ses poings se fermaient déjà, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Il voulait la voir. Il avait essayé la veille, et elle l'avait évité. Parce qu'elle ne tenait pas à remuer le couteau dans la plaie. Parce qu'elle essayait d'oublier, et qu'elle espérait y parvenir si elle n'avait plus la moindre interaction avec lui sur une longue période. « Et pourquoi ? Pourquoi tu veux me voir ? On a plus aucune raison de se voir, à ce que je sache. C'est pour ça que t'ai évité hier, d'ailleurs. On a pas à se voir. » Et encore moins à cette période. La Saint-Valentin, c'était la veille. Et elle en avait vu défiler, des couples. Elle en avait vu défiler, des gens heureux. Alors qu'elle ne l'était pas, heureuse. Et que sa seule occasion de l'être avait été gâchée, bêtement, pour une raison qu'elle peinait à comprendre aujourd'hui encore. Myku. Il recommençait. Il l'appelait encore comme ça. Alors qu'à chaque fois qu'elle l'entendait prononcer ce surnom, c'était comme si on lui enfonçait un poignard dans le cœur. Face à son regard fixe, elle finit par détourner les yeux. Malgré elle. Comme pour reprendre quelques forces, avant de le reporter sur lui. Quelques forces, pour rejouer à la fille de marbre, de nouveau. Lui non plus, n'avait pas changé. Elle l'avait remarqué, mais ne le lui dirait pas. Parce que... Peu importait ce qu'elle pouvait penser de lui, non ? Ils n'étaient plus que des inconnus, maintenant, bien qu'ils étaient au départ destinés à être tellement plus. Elle tentait de s'en convaincre, du moins. Alors qu'elle commençait à nerveusement se gratter le poignet, intuitivement, sans même s'en rendre compte. « C'est normal. J'ai toujours gardé le même visage, depuis que je suis gamine, je ne change pas. … En fait tu joues à quoi, Ji Hwan ? Tu joues à quoi, au juste ? Parce que je ne comprends pas trop, là. Je crois que je n'ai pas besoin de te rappeler qu'hier était le 14 février. Alors pourquoi revenir me voir à cette période de l'année ? Tu ne trouves pas que le coup est mal calculé, que ce n'est pas du tout le bon moment ? Parce que moi si. » C'était horrible. Elle avait l'impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine. Et toutes ses tentatives de détachement n'y faisaient rien. Même sa froideur apparente n'y faisait rien. C'était... Toujours aussi atroce de le voir, de rester loin de lui, et de le traiter comme un inconnu.
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Re: i'm sorry but i had to see you | Ven 17 Fév - 23:39
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La situation est plutôt étrange. J’ai l’impression que tous les deux, nous nous sommes séparés hier et en même temps, tout a changé entre nous. Elle doit me haïr, me mépriser après cette séparation soudaine, l’année dernière. Je n’ai jamais repris contact avec elle depuis tout ce temps, je ne sais pas comment elle a pris la chose. Ou plutôt, je n’ai pas vu de mes propres yeux, mais je sais avec certitude comment ça s’est passé. Je sais comment elle fonctionne. Je ne me suis toujours pas pardonné le mal que je lui ai fait. La regarder assise là, si proche de moi comme ça, réveille tout un tas de souvenirs, tous plus beaux les uns que les autres mais dont je ne retire aucune joie. Je ne peux pas me plaindre de la situation dans laquelle nous somme aujourd’hui. C’est ma décision, mon choix, qui nous a mené à cette distance, à ce vide entre deux personnes qui n’auraient jamais dû être séparées. Un soupir m’échappe. Je sais ce que veut dire ce visage impassible et froid qu’elle me laisse voir. Je n’ai pas oublié sa façon de fonctionner, même après un an. La voir adopter un tel comportement défensif en ma présence me brise le cœur mais je sais que je n’ai pas le droit d’espérer autre chose, pas tout de suite en tout cas, mais c’est certainement cet espoir pour l’avenir qui me fait revenir. Ma présence est visiblement un calvaire pour elle mais je veux tenter quelque chose, je veux l’approcher, je veux qu’elle refasse partie de ma vie. Je dois être honnête avec elle, tandis qu’elle me fait comprendre qu’elle, pour sa part, ne veut pas me voir. Ses yeux dérivent mais ça ne m’empêche pas de continuer à la regarder. « Tu me manques. » Un soupir s’échappe à nouveau de mes lèvres. C’est certainement trop direct comme approche mais je ne vois pas de manière douce pour tenter de l’apprivoiser à nouveau. « Je sais que je t’ai fait du mal. Je le sais mais je sais aussi que toi et moi, on avait quelque chose de fort. » Je suis un âne, je n’arrive pas à m’exprimer. J’ai l’impression que tout ce que je dis peut être interprété d’une mauvaise manière. Je sais qu’elle va trouver tous les moyens possibles de me repousser parce qu’elle ne veut plus me voir après notre passé commun et l’erreur que j’ai commise. Mes mains sont moites, posées sur mes genoux et c’est moi qui finis par détourner les yeux ; je suis loin d’afficher mon assurance coutumière. Ca, mon comportement ici n’est pas celui du Jihwan habituel, c’est certain. « Tu sais que j’ai des problèmes avec ma famille. Ca n’excuse en rien ce que j’ai fait, je sais. J’ai commis une erreur, une erreur monumentale et je voudrais me racheter à tes yeux. » Je redresse la tête pour croiser son regard à nouveau. Je ne cherche pas son pardon pour me sentir mieux, ça non, et je sais qu’elle pourra lire en moi comme dans un livre ouvert si je la regarde. Je veux juste qu’elle sache, malgré mes mots maladroits, que je tiens à elle et que c’est la raison première de ma présence à ses côtés.

Elle se gratte le poignet dans un geste machinal. J’ai l’impression de retenir mon souffle. Elle n’a vraiment pas changé et quand je lui dis, elle reprend la parole, plus froide que jamais. Ses questions sont fondées, ses réactions aussi. J’inspire longuement. Tout ce que je peux faire c’est être patient et lui montrer que je suis réellement sincère, que je l’ai toujours été avec elle. « Je ne me permettrais pas de jouer avec toi. Je sais que la date ne joue pas en ma faveur. J’ai pensé à toi hier, c’est pour ça que je suis venu te voir. » J’ai pensé à elle bien avant-hier, cette année a été plutôt difficile mais je ne veux pas mettre ma peine en avant. Parce que même si c’était ma décision, ça ne m’a pas empêché de souffrir de cette séparation. « Rappelle-toi comme on s’entendait si bien. Ta présence me manque .. »




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Re: i'm sorry but i had to see you | Sam 18 Fév - 3:15
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Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit aussi... Direct. A ce qu'il veuille reparler, renouer, peut-être. Qu'il lui serve le classique discours d'un ex souhaitant se faire pardonner, et devenir ami. Mais non. Non. Rien de tout ça. Elle eut droit à autre chose, à laquelle elle ne s'était pas du tout attendue. Tu me manques. Elle ne put s'empêcher de rester un peu... Un peu perdue, face à cette phrase, sans savoir comment réagir, ayant même un léger moment de fragilité, où sa carapace retomba légèrement pour laisser entrevoir la vraie Mari-Kuen l'espace de quelques secondes. La Mari-Kuen qui peinait à comprendre cette situation, qui était bien plus touchée par sa présence et par ses mots que ce qu'elle voulait bien montrer. L'espace d'un instant, son étonnement, tout comme sa douleur, purent se voir sur son visage, avant qu'elle ne remette son masque. Car à elle aussi, il lui manquait. Il lui manquait, atrocement, énormément mais jamais elle n'oserait l'avouer, à haute voix. Ni même se l'avouer à elle-même, totalement dans le déni. Comme à chaque fois qu'elle n'avait pas le contrôle de la situation.
C'était étrange. C'était étrange, parce que la Mari-Kuen intraitable, à la répartie incroyable, ne savait plus quoi dire. Quoi répondre. Il voulait se racheter. Après sa première confession, celle-ci était le coup de grâce. Elle déglutit, se grattant un peu plus fort le poignet, qui commençait à sérieusement rougir. Mari-Kuen lisait en lui comme en un livre ouvert. Elle aussi le comprenait. Malgré cette longue année passée l'un loin de l'autre, elle le comprenait et... Comprenait parfaitement ce qu'il voulait dire par là. Dans se racheter, il y avait aussi recommencer. Une proposition à peine voilée. Situation oh combien difficile pour Mari-Kuen, qui se voulait toujours intraitable, droite dans ses bottes, mais dont le cœur et la raison n'étaient définitivement pas sur la même longueur d'onde. Elle se pencha vers la table, prenant un verre d'alcool, qu'elle but cul sec, comme pour essayer de tenir le choc.

Se rappeler comment ils étaient bien. Elle ne s'en souvenait que trop bien. Malgré elle. A son grand désarroi. Elle avait tout tenté pour oublier, sans y parvenir. Elle se souvenait encore de son anniversaire, de son plat préféré, sa couleur préférée, son parfum de glace préféré, leur lieu de rendez-vous favori, leur musique... De tout. De chaque petit détail. Et c'en était d'autant plus horrible. Elle n'avait jamais compris leur séparation, le fait qu'elle soit si soudaine, alors que tout allait au mieux, ne l'avait rendue que plus traumatisante pour elle. Et leurs retrouvailles... L'étaient tout autant. Il ne cessait de lui dire qu'elle lui manquait. Et elle ne savait quoi répondre, incapable de dire le moindre mot, barricadée dans une carapace, tentant de se protéger comme elle le pouvait. Elle finit par prendre un autre verre d'alcool, qu'elle but cul sec, de nouveau. « … Je suis toujours aussi pauvre. Je suis toujours aussi fauchée. Mon père est toujours aussi malade. Mon nom est toujours Byeon. Et ton père ne m'aime toujours pas, comme il n'aime pas mon père, comme il n'aime pas le fait que je sois pauvre. » La dure réalité, qui lui était revenue en mémoire. La maigre justification, qu'il lui avait donné à l'époque, quant à leur rupture. Et qui n'avait aucune solution. Puisqu'elle était toujours la même qu'il y a un an. La même, que monsieur Lim n'acceptait pas. « Tu sais ce que ça veut dire des fiançailles... Ca veut dire que j'avais une bague. Que j'en avais parlé à mon père. A mes amis. Et que je pensais qu'on allait se marier. Et que moins de trois mois après, tu es venu me dire que tout s'arrêtait. » Son cœur se serrait. Se tordait littéralement dans sa poitrine. Alors qu'elle grattait toujours plus fort son poignet. Sans cesse. « Alors... Comment... Tu veux te racheter, après ça ? Comment tu vas faire ? Pourquoi je devrais te refaire confiance ? » Comment faire, pour réparer son cœur, brisé en mille morceaux ? Une vraie question. Son poignet avait commencé à saigner, sans qu'elle ne s'en soucie, ni même s'en rende compte. Parce que ce qu'elle ressentait à l'intérieur, était encore bien douloureux que n'importe quelle douleur physique.
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Re: i'm sorry but i had to see you | Dim 19 Fév - 17:07
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Rien de ce que je lui dis n’est planifié. J’ai beau avoir eu l’envie de la revoir et de lui reparler, je ne savais aucunement ce que j’allais bien pouvoir lui dire exactement. Le fait de la voir, d’être en sa présence à nouveau, de lui parler après tout ce temps, ça fait remonter beaucoup de choses. Ce sont ces souvenirs, ces sentiments qui ont parlé par mes lèvres. Moi qui ne parle jamais d’émotions et de ce que je ressens, elle a été une des premières personnes à qui je me suis dévoilé et avec qui j’ai pu être véritablement moi-même sans faux-semblants. Je n’ai pas à me retenir, à essayer d’apparaître comme la personne que je veux plutôt que celle que je suis, et c’est ça aussi qui me fait dire les mots que je prononce. Ce ne sont peut-être pas ceux que Myku veut entendre mais ce sont ceux que j’ai besoin de lui dire aujourd’hui, reflet de ceux que j’aurais voulu lui dire depuis notre séparation. C’est en les prononçant, en essayant de lui montrer mon sérieux que je me dis qu’elle ne va pas me croire, qu’une année est beaucoup trop longue pour revenir ensuite comme une fleur. Elle ne sait pourtant pas une chose, c’est qu’elle n’est pas la seule à avoir souffert de cette rupture soudaine, que j’ai passé l’année à essayer de l’oublier, de vivre avec moi-même et le poids de la décision que j’avais prise.

J’en suis arrivé au point où il faut que je lui dise ce que je ressens, que je mette les choses au clair entre elle et moi, d’où ma détermination à lui parler, quitte à la coincer dans un endroit où elle ne peut s’échapper. Mes paroles semblent être un choc pour elle, si j’en crois les verres d’alcool qu’elle descend en un temps record à chaque fois. Ses mots à elle me serrent un peu plus le cœur ; je ne veux pas qu’elle pense que sa pauvreté avec quelque chose à voir avec ma décision mais visiblement c’est ce que je lui ai laissé croire d’une manière, vu la situation à l’époque. Je ne me suis jamais vraiment expliqué et même si elle savait que la relation avec mon père était tordue, elle n’a jamais eu à voir jusqu’à quel point ça pouvait aller et à quel point je me soumettais face à lui. Ma mâchoire se crispe en pensant à mon père, lui que j’ai écouté pour briser la plus belle relation qui me soit arrivé .. pour rien. « Tu sais que rien de tout ça n’avait d’importance à mes yeux, que ça ne changeait rien à ce que je ressentais pour toi. » Facile à dire, mais vrai dans un sens : je n’ai pas rompu nos fiançailles pour ces raisons mais parce que mon père, lui, avait un problème avec ce qui pour moi ne changeait rien à la donne.

Plus je passe de temps en sa présence et plus j’ai véritablement envie de jouer carte sur table, de tout lui dire, de crever l’abcès. Ce n’est même pas une envie mais un besoin que je ressens, de tout avouer, tout ce que j’ai sur le cœur et que je garde pour moi depuis un an, quasiment jour pour jour. L’entendre parler des proches à qui elle avait mentionné le mariage me fait replongé dans les souvenirs. « J’avais parlé de toi et de notre mariage à tout le monde autour de moi. » Un mince sourire se dessine sur mes lèvres, me remémorant à quel point j’avais agacé tout le monde en étalant mon bonheur. « Je n’arrêtais pas de t’imaginer en robe, à marcher vers moi jusqu’à l’autel. J’avais hâte. » Ma voix est basse et je murmure les derniers mots, sortant de ces souvenirs pour replonger dans la réalité du présent. « Je n’ai jamais su dire non à mon père. Depuis toujours. Je n’ai pas pu cette fois-ci non plus et je le regrette depuis le moment où j’ai décidé de privilégier mon père à toi. Tu ne sais pas à quel point je regrette Myku, je suis désolé .. » J’inspire un bon coup parce que je sens que les émotions me submergent. Mon attention est pourtant détournée par un bruit constant et un mouvement. Je laisse mes yeux se poser sur ce poignet qu’elle gratte toujours, furieusement maintenant même, jusqu’au sang. J’aurais dû m’attendre à une réaction de ce genre : ma présence doit la perturber énormément, plus que ce que j’aurais imaginé. Je suis stupide. Mes mains se retrouvent autour des siennes automatiquement, comme si rien n’avait changé entre nous. Mon emprise est ferme mais à la fois empreinte de douceur et mes yeux fixent un instant ce qu’elle s’est infligé. « Tu n’as vraiment pas changé. » Je me penche légèrement et effleure inconsciemment de mes lèvres le dos de sa main dans un geste que je veux confortant. Je me rends compte après coup que c’est peut-être déplacé mais sa présence me donne visiblement un mal de chien à faire la part des choses entre passé et présent. Je me redresse et croise son regard d’un air sérieux. « Je n’ai pas de plan. Je veux juste que tu reviennes dans ma vie. Je serai patient, j’attendrai le temps qu’il faudra pour essayer de regagner ta confiance et te montrer mes bonnes intentions. Tu devrais faire plus attention à toi, tu sais .. » Cette dernière phrase est ponctuée d’un regard vers son poignet avant de relever les yeux vers elle. Je veux qu’elle sache que je suis sérieux.

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Re: i'm sorry but i had to see you | Mar 21 Fév - 23:40
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C'était horrible. Et elle peinait à gérer la situation, de plus en plus. C'était douloureux. Insupportable. Une véritable bataille, à l'intérieur d'elle-même. Car son cœur lui criait toujours la même chose. Et son cerveau, une toute autre. Être droite dans ses bottes, intransigeante, lui dire que ce n'était pas possible, qu'elle ne voulait plus lui parler, qu'il était définitivement sorti de sa vie. Sans qu'elle n'en parvienne à rien faire. Sans qu'elle ne parvienne à rien dire. Les émotions et les sentiments prenant le dessus, même pour la control freak qu'elle était.
Elle grattait toujours plus fort son poignet, encaissant le choc. Reparler des fiançailles était le pire de tout. Car les images lui revenaient. Des essayages. Car oui, le tout était allé qu'aux essayages. Quelques robes de mariées. Et puis, son alliance. Son alliance. Qu'elle lui avait rendu, après leur rupture soudaine. Rupture soudaine, dont sa pauvreté était à l'origine. Sa pauvreté, sa famille. C'est ce qui avait déplu à monsieur Lim, non ? Ou peut-être pire, elle. Ou peut-être même que Ji Hwan ne l'avait jamais aimée, et que tout n'avait été qu'un jeu, pour lui.
Elle l'avait pensé, elle l'avait réellement pensé. Qu'il s'était simplement joué d'elle. Qu'il ne l'avait jamais aimée. Et puis... Là, face à lui, elle était juste incapable de l'attester sans flancher. Là, face à lui, alors qu'il s'excusait, qu'il lui disait regretter. Qu'il reconnaissait tous ses torts. Elle essayait pourtant de s'en convaincre, une fois de plus. Pour qu'elle puisse le repousser plus facilement. Mais impossible. C'était trop dur. Et elle ne parvenait pas à croire à son propre mensonge, malgré tous ses efforts.

Perdue dans ses pensées, le fixant silencieusement, essayant tant bien que mal de... Trouver une issue à cette situation, elle sentit ses mains se poser sur les siennes et sursauta littéralement. Ils ne s'étaient pas touchés depuis des lustres. Pas même frôlés. Et... Le fait qu'il attrape ses mains, ainsi, provoqua en elle une véritable décharge électrique, d'autant plus qu'elle ne s'y était pas attendue. Et... Elle ne parvenait pas à lui retirer ses mains. Malgré ce que lui criait son cerveau. Elle n'y parvenait pas. Elle avait l'impression d'être une gosse, face à lui, incapable du moindre mouvement... Et, parallèlement, bien qu'elle ne daignerait pas l'avouer... C'était agréable. C'était agréable. Ca lui avait manqué. Et efficace, surtout. Aussitôt ses mains autour des siennes, elle arrêta son mouvement incessant, ses mutilations. Elle le regardait, semblant totalement perdue, frissonnant alors qu'il déposait un baiser sur sa main. Elle n'avait pas changé. C'était ce qu'il lui disait. Et il n'avait pas tort. Lorsqu'encore ensemble, il était celui qui lui servait de... Calmant, en quelques sortes. Et là encore, c'était le cas. Un an plus tard, toujours le cas. Elle devrait faire plus attention à elle, et pourtant, depuis qu'il était parti, les choses avaient empiré. « Je... » C'était horrible. Elle ne parvenait pas à parler. Elle ne savait plus quoi faire, ni quoi dire. Elle était perdue. Totalement perdue. « Suis-moi. » Ils ne pouvaient plus rester ici. C'était en train de devenir trop... Trop délicat. Et elle ne voulait pas prendre de risques. Rapidement, elle dit à son patron qu'elle devait partir. Une urgence. Puis marcha rapidement, silencieusement, devant Ji Hwan, jusqu'à ce qu'ils s'éloignent un peu du quartier, et du club. « Si tu penses vraiment tout ce que tu dis, tu devras le prouver. Être patient, me montrer tes bonnes intentions. Si tu le penses vraiment, il faudra me le prouver. … J'ai eu le cœur brisé une première fois, je ne veux pas avoir le cœur brisé une seconde fois. Alors j'accepte de te reparler pour le moment. Et on verra. ... » Elle déglutit, puis finit par se tourner face à lui, s'arrêtant en plein milieu de la rue. « Si ça ne t'a jamais rien fait que je sois pauvre, que mon père soit malade, que ma famille soit comme elle est... Pourquoi tu l'as quand même écouté ? Et pourquoi tu as changé d'avis, maintenant ? Tu ne m'as jamais vraiment donné d'explications. Si tu penses tout ce que tu m'as dit... Alors explique-moi. » Elle ne se grattait plus le poignet, jusqu'au sang. Elle ne se grattait plus le poignet, mais elle ne cessait de toucher ses mains. Particulièrement à l'endroit où il avait déposé un baiser, caressant sans cesse le dos de sa main avec son pouce.
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Re: i'm sorry but i had to see you | Ven 24 Fév - 12:12
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MARI-KUEN & JIHWAN
   
C’est en étant là aujourd’hui que je me rends compte que j’aurais dû venir bien plus tôt. Ca a été dur de passer outre cette rupture et je sais que je ne suis pas tout à fait remis. Je suis l’imbécile qui a fait l’erreur de vouloir mettre fin à ce qu’on avait tous les deux mais je sais aussi que je n’ai pas réussi à l’oublier durant l’année passée. Elle a souffert de ma décision mais au moins je me dis qu’elle avait une raison de me détester, et peut-être de passer au-dessus de tout ça ? Je ne pense pas que les choses aient été si simples cependant, je ne semble pas déceler de haine dans mon regard ou dans son comportement, bien qu’elle ne soit pas ravie de me voir. J’étais vraiment fou amoureux d’elle et cette décision de rompre les fiançailles m’a fait du mal à moi aussi. Je le savais, bien sûr, je sais comment cette dernière a été, mais je réalise en me retrouvant ici avec Myku à quel point elle m’a manqué. Cette année loin d’elle, à ne pas croiser sa route une seule fois, à faire en sorte de ne même pas entendre parler d’elle, j’aurais pensé que ça me l’aurait ôtée de la tête, que ça m’aurait permis d’avancer, d’oublier les moments passés ensemble. Quelle erreur. Je ne sais pas cependant si l’erreur était de croire que je pourrais la rayer de ma vie aussi facilement ou si c’était de venir lui reparler pour reprendre contact. Qu’est-ce qui m’a pris ? Cherché-je la torture ?

Elle doit me trouver ridicule. N’importe qui me trouverait ridicule, et mon comportement déplacé. Je sais que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même pour cette histoire. Je ne peux m’empêcher pourtant d’avoir de l’espoir pour la suite. Son regard est toujours aussi expressif, même si son visage, lui, tend toujours à ne rien laisser paraître. Je tire une sensation de plénitude d’avoir ses mains dans les miennes qui me laisse quelque peu surpris l’espace d’un instant : je crois que la plus mauvaise décision que j’ai prise dans ma vie concerne Myku. Elle arrête au moins de se gratter violemment même si le geste était inconscient et je me dis que j’ai au moins réussi à la distraire pour éviter qu’elle ne se fasse du mal. « Ma présence te trouble autant ? » Mes yeux croisent les siens après le baiser sur ses mains et elle ne semble plus trouver ses mots. J’ai peut-être dépassé les bornes ? Elle me demande pourtant de la suivre, me prenant au dépourvu et curieux, je me lève pour m’exécuter. « Où m’emmènes-tu ? » Je la suis sans protester et écoute sa brève conversation avec son patron avant de me retrouver dehors, marchant le long de plusieurs bâtiments.

Je reste silencieux, avançant à sa suite, et bientôt, sa voix se fait entendre à nouveau. Elle me tourne encore le dos tandis qu’elle parle et je hoche gravement la tête même si elle ne me voit pas. La mention de son cœur brisé me fait culpabiliser un peu plus que de mesure mais pourtant, elle accepte ma requête de faire à nouveau partie de sa vie et je ne peux empêcher un petit sourire de flotter sur mes lèvres. Elle se retourne à nouveau et mes yeux cherchent les siens, hochant à nouveau la tête plusieurs fois. « Je saurai te montrer que je suis sincère. » Une de mes mains se lève vers son visage lentement et comme si je pouvais la briser d’un contact trop appuyé, j’effleure à peine sa joue. Ces gestes sont instinctifs, même si je sais que je ne devrais pas, que je devrais lui laisser du temps déjà pour se faire à ma seule présence, du temps pour m’accepter à nouveau.

Les questions qu’elle me pose ensuite me font détourner les yeux et pousser un vague soupir. Je n’aime pas évoquer ma relation avec mon père mais elle mérite une explication et s’il y a bien une personne pour qui je dois prendre sur moi, c’est bien elle. Je suis cependant bien incapable de la regarder dans les yeux à ce moment-là et me tourne vers la vitrine non loin de nous pour éviter de lui faire face. « Mon père est quelqu’un de très important pour moi. » Elle le sait ça, après avoir passé tout ce temps avec moi, mais je ne sais pas si elle comprend bien l’influence qu’a mon père sur moi. Je pousse un soupir à nouveau, plus pour me donner le courage de continuer qu’autre chose. « Il ne m’a jamais prêté attention ou quoi que ce soit et j’imagine que je cherche son aval depuis tout petit .. par tous les moyens. Il attend beaucoup de moi et j’ai toujours fait ce qu’il voulait, toujours. » Je marque une pause ; je n’aime pas parler de moi et là j’ai vraiment l’impression de m’apitoyer sur mon sort mais je ne peux pas lui expliquer ma décision sans qu’elle comprenne la place qu’occupe mon père. « Je ..  Je ne lui ai jamais désobéi, pas une seule fois. Pas une fois. » Je me rends compte de la réalité des choses et inspire profondément. Pour toutes ces fois où j’ai voulu avoir son aval, est-ce que ça a changé quelque chose finalement ? Je m’esclaffe silencieusement et regarde mon reflet dans la vitrine, ce sourire vide de sens que mon image me renvoie. Je sais au fond que ça n’a jamais rien changé et que quoi je fasse, ça ne changera certainement jamais. Je pousse un soupir profond et me ressaisis, me retournant vers elle en haussant une épaule pour tenter de dédramatiser la situation d’un geste désinvolte, essayant d’une certaine manière de montrer que cela ne me touche pas. « Quand il m’a dit non, c’était non. Je n’ai pas cherché à comprendre. J’aurais dû .. tu ne peux pas savoir à quel point je regrette. Je pensais encore une fois, et à tort toujours, que ça changerait les choses avec mon père. Ca n’a pas été le cas et je me suis rendu compte que j’avais fait une erreur. J’ai mis du temps mais j’espère que ce n’est pas trop tard. » Je ne peux pas lui expliquer toute la mesure du rapport que j’ai avec mon père mais je pense qu’elle a compris que ce n’est pas forcément une relation saine et qu’il a une emprise sur moi dont je n’arrive pas à me défaire, bien que je sache que ce n’est pas forcément comme ça que les choses devraient fonctionner. Je baisse les yeux et la voix en train de triturer ses mains, tendant la mienne pour effleurer sa peau une nouvelle fois. « Je sais bien qu’il n’y a aucune excuse valable pour ce que j’ai fait mais je suis prêt à faire des efforts pour que tu me reviennes. Je ne dis pas que c'est gagné d'avance mais .. je veux que tu me reviennes, Myku .. »


oups, je me suis un peu emportée au niveau de la longueur ..
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Re: i'm sorry but i had to see you | Lun 27 Fév - 0:41
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Son cœur s'était brisé pour la seconde fois de son existence lorsque Ji Hwan lui avait annoncé que c'était terminé. La première fois étant avec la descente aux enfers de son père. Et... Et elle ne s'en était plus jamais remise. Des jours. Des semaines. Des mois. Et maintenant une année. Mais... Ca faisait toujours aussi mal. Elle avait pensé que le temps panserait ses plaies. Et ça n'avait, malheureusement, pas été le cas. Le voir, là, face à elle, était le pire de tout. Le revoir ne l'aidait pas, bien au contraire. Le revoir aggravait son cas. Le revoir lui rappelait tous les bons souvenirs qu'ils avaient partagé. Ce qu'ils avaient, et n'ont plus. Auparavant, elle passait son temps dans ses bras, ou à lui tenir la main, assise sur ses genoux, jamais à distance de lui. Et là, à les voir l'un face à l'autre... Ils avaient tout l'air d'inconnus. Du moins, lorsque Ji Hwan ne lui prenait pas les mains. Ne lui baisait pas le dos de la main. Un geste si anodin, mais qui avait provoqué une tempête dans le cœur et l'esprit de Mari-Kuen, Elle ne savait pas comment réagir. Elle ne savait pas quoi dire. Quoi faire. Elle était perdue. Et il le sentait, visiblement. C'était le pire. Qu'il le sente, qu'elle était troublée, alors qu'elle voulait à tout prix le cacher. Troublée, au point qu'elle demande à ce qu'il la suive dehors. Impossible de rester au club, elle ne savait pas comment les choses tourneraient, elle ne savait pas si elle tiendrait le coup longtemps, ainsi, à faire mine d'être impassible.

Il voulait faire de nouveau partie de sa vie. Et... Et elle lui avait dit oui. Alors que son cerveau lui criait de dire le contraire. Elle avait dit oui. Elle ne savait pas comment ça se passerait. Comment ça se ferait. Elle ne savait pas. Comment elle réagirait plus tard ? Elle n'en savait strictement rien. Mais elle avait dit oui. Elle avait dit oui, parce qu'elle n'avait pas pu dire non. N'avait pas pu lui dire non, alors qu'il la suppliait de l'excuser. Et sans l'excuser, pour le moment... Elle acceptait néanmoins de lui redonner une sorte de seconde chance. Elle avait toujours eu du mal à lui résister. Et se rendait compte, avec tristesse, que ça n'avait toujours pas changé. Impossible de lui dire non. Impossible de lui dire de s'en aller, et qu'elle ne voulait plus jamais le revoir. Elle avait réussi à l'ignorer la veille mais... Mais là, elle était juste incapable de le repousser. Totalement incapable. Lorsqu'il lui dit qu'il saurait se montrer sincère, elle se contenta d'un maigre signe de tête pour seule réponse... Avant de se raidir, un frisson la parcourant, alors que sa main frôlait sa joue. Pourquoi elle frissonnait ? Ca lui faisait toujours autant d'effet. C'était horrible, que ça lui fasse toujours autant d'effet. « … C'est ce qu'on verra. » Sa manière, d'essayer d'instaurer une distance entre eux, sa faible tentative, par la parole. Alors qu'en réalité... Une partie d'elle-même était contentée par chacun de ses gestes, chaque fois qu'il frôlait sa peau, ou frôlait sa main. La preuve étant qu'elle ne parvenait juste pas à lui retirer ses mains, qu'il tenait. A se reculer, lorsqu'il glissait ses doigts sur sa joue. Ca lui était impossible.

Puis, vinrent les explications. Sa relation toxique avec son père. Avoir tout gâché, pour essayer de le contenter. Tout gâché, pour cet homme qui n'avait pas une once de compassion pour son fils, prêt à briser son bonheur pour une question de réputation, et à briser le cœur de Mari-Kuen au passage qui n'avait commis qu'une seule erreur dans toute cette histoire, celle d'aimer Lim Ji Hwan. Et qui en avait subi les rudes conséquences.
Il voulait qu'elle revienne. C'était d'autant plus difficile, de l'entendre le dire. Car cela signifiait qu'il essayerait. Qu'il essayerait de la faire revenir. Qu'il toucherait plus souvent ses mains, et sa joue. Qu'il viendrait lui parler, qu'il se montrerait entreprenant, et patient. Et... Et qu'elle n'arriverait pas à le repousser. Que son cœur rentrerait en guerre avec son cerveau. Qu'un torrent de pensées lui traverseraient constamment l'esprit. Elle avait gardé le regard dévié, tout le long, en entendant ses explications. Et ne le regardait toujours pas. Elle en était incapable. Ne pas le regarder, ne pas croiser son regard, pour se donner du courage, essayer de tenir le coup. Autrement, elle serait bien trop faible, face à lui. « … Si tu veux me parler, évite de venir au club. Viens me voir plutôt à l'université. Sinon mon patron va se poser des questions. Et j'ai vraiment besoin d'argent. J'suis toujours aussi pauvre qu'avant. » Elle n'avait pas su quoi répondre. Il voulait qu'elle revienne. Il le lui disait. Et elle était incapable de lui donner une réponse claire. Elle ne... Elle ne parvenait pas même à comprendre ce qui se tramait actuellement au fond d'elle. Alors elle avait décidé... De parler d'autre chose. Parler d'autre chose, tout en confirmant implicitement qu'il pouvait venir la voir désormais. Venir la voir, pour essayer de lui prouver sa sincérité. Lui montrer tous ses efforts. « … Je vais devoir rentrer. » Elle n'avait pas pu continuer son travail, pour la soirée. Et ne se sentait pas en état de faire quoi que ce soit d'autre. Alors... Autant rentrer. S'enfermer dans sa chambre. Tenter de ne pas penser à ce qui venait d'arriver. Alors qu'elle allait le faire, qu'elle allait forcément le faire, elle en était certaine.
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Re: i'm sorry but i had to see you | 
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