Elle avait reçu un étrange appel, qui l'avait coupé dans tout ce qu'elle faisait auparavant. Un étrange appel qui l'avait longtemps rendue perplexe. Elle avait répondu, et sans même avoir eut le temps de dire un seul mot, la personne à l'autre bout du fil avait déjà raccroché. Elle avait mis un peu de temps à réaliser qui c'était, jusqu'à ce qu'elle se rappelle l'étrange homme qu'elle avait rencontré à l'hôpital... Hôpital d'ailleurs où il lui avait donné rendez vous. Elle regardait toutes les feuilles éparpillées devant elle, tout ces cours qu'elle devait encore trier pour bien recommencer la nouvelle année scolaire, et décida de tout laisser en plan. On lui avait donné rendez-vous, et elle ne trouvait pas cela bien poli de faire attendre les gens. Elle eut tout le temps de penser sur le trajet, se questionnant sur la raison de sa venue, mais surtout de l'endroit où il lui avait demander de venir. Enfin. Elle le saurait tôt ou tard, au final. Le bus dans lequel elle était montée s'arrêta, et avec hâte elle quitta le véhicule. Elle se mit à marcher d'un pas léger, fredonnant une petite chanson pour faire passer le temps, et s'arrêta à quelques mètres de la porte d'entrée du bâtiment. Elle ne le voyait pas... Avait-il été sérieux lorsqu'il lui avait dit qu'elle devait le rejoindre sur le toit du bâtiment ? Elle leva la tête pour vérifier, plissant ses yeux qu'elle écarquilla quelques secondes plus tard lorsque, effectivement, elle aperçut l'homme perché sur le toit . Elle se mit à hurler « qu'est ce que tu fais là haut » tout en faisant des grands gestes du bras, avant de se rendre compte qu'avec cette hauteur, il ne devait sûrement pas l'entendre. Bon. Elle allait monter... Une fois arrivée tout en haut (et elle dut batailler pour réussir à trouver le chemin) elle arriva sur le toit de l'hôpital, un peu perturbée par la situation. « pourquoi t'es tout perché tout la haut ? » demanda-t-elle. Elle s'approcha lentement de lui, se rapprochant de son niveau. « tu sais, je crois qu'en règle générale les gens ils se retrouvent pour aller boire un café lorsqu'ils veulent faire plus connaissance avec les autres. l'hôpital.. enfin le toit... c'est plutôt atypique quoi... mais j'aime bien ! » finit-elle avec un sourire, s'arrêtant à peine pour prendre le temps de respirer.

Etrange. Enigmatique. Mystérieux. Un charisme qui ne laissait pas indifférent. Un regard voilé par la haine et la colère avec une douceur infime qui se cachait au fond de ses prunelles. Seule preuve existante que Shin n’était pas totalement mort. Il était toujours là. Quelque part dans son propre corps. Pourtant, ce n’était plus lui qui pilotait. Ces défenses dont il avait mis tant de temps et dépenser tant d’efforts pour mettre en place ces dernières années entre lui et l’autre, s’étaient effondrer sans crier gare. Elles avaient été franchies avec facilité déconcertante. Encore jamais, son double n’avait forcé le passage de la sorte. Les seuls moments où il prenait vie était dans ces instants de ténèbres où la colère l’envahissait et où la vie laissait place à la mort. Un cycle court, mais répétitif. Et pour la première fois, l’envie de sortir prendre l’air lui avait traversé l’esprit. Il l’avait simplement fait. Ses barrières s’étaient amoindries avec l’absence de Bobae. Mais ce qui avait fini par le faire sortir était ce subit intérêt qu’il avait ressenti pour cette fille à l’hôpital. Une rencontre anodine qui avait pourtant tout changé. Un équilibre précaire venait de se rompre. Mais à quel prix ? Par un quelconque miracle, le numéro de la jeune femme en question s’était retrouvé entre ses doigts, et d’un bref coup de fil, il avait réussi à éveiller la curiosité qu’il espérait à la hauteur de ses attentes. Il avait ce point commun avec Shin : rarement il se trompait sur la première impression qu’il avait sur une personne. Les mains au fond des poches, son regard se perdait dans l’obscurité de l’horizon des hauts buildings. D’ici, les gens qui grouillaient en contre-bas ressemblaient à une armée de fourmis désorganisées. Il attendait, patient comme jamais il n’avait encore été. Une légère brise se leva, balayant son visage, ses cheveux s’entremêlant vers l’arrière, quand une voix retentit. Debout sur le bord de la corniche, flirtant dangereusement avec le vide face à moi, un sourire parut étiré mes lèvres. Un brun sadique, un brin amusé, un brin affectueux peut être ? Un adjectif qui ne lui seyait guère. Je me retournais lentement pour faire face à mon interlocutrice qui venait d’apparaitre dans mon sillage. « Admirable. » un simple mot traversa ses lèvres alors qu’il penchait le tête sur le côté tout en l’observant, une lueur amusée brillant dans ses pupilles. Il éclatait de rire quand elle admit aimer cette nouvelle façon de faire connaissance. « Je n’ai rien avoir avec les gens normaux. Tu le découvriras assez vite. » Il tendit une main vers elle comme si il attendait qu’elle s’en saisisse. « Voudrais-tu faire un bout de chemin avec moi dans mon monde ? » Une invitation par Lucifer en personne pour un tour aux enfers.

Elle regardait avec curiosité ce nouvel environnement. Elle ne savait plus si un jour elle s’était retrouvée aussi haut, mais aimait énormément la vue qu’on lui offrait. Elle voyait les autres bâtiments, les immeubles, les maisons au loin, et puis elle sentait le vent qui s’infiltrait dans ses vêtements, qui lui donnait la sensation grisante d’être en train de flotter dans les airs. Elle savait bien qu’elle ne devait pas se retrouver là-haut, que si on la voyait s’en serait finit d’elle, qu’ils allaient l’enfermer pour ne plus qu’elle soit un danger pour elle-même, mais elle n’avait jamais affirmé être une bonne fille qui suivait les règles qu’on lui dictait. Elle s’approcha du jeune homme avec sérénité, curieuse de savoir ce qu’il lui réservait. « Je n’ai rien avoir avec les gens normaux. Tu le découvriras assez vite. » la phrase la fit sourire. Elle non plus, n’avait rien à voir avec les gens normaux, elle était un être exceptionnel qu’on veuille l’admettre ou non, et elle le savait. Elle était heureuse de rencontrer quelqu’un comme elle, c’était si rare, et ce fut bien pour ça qu’elle n’hésita pas une seule seconde avant de s’emparer de sa main quand il la tendit vers elle. Ses lèvres arboraient un sourire gigantesque, sa tête était bien haut dans les nuages, et oui, elle voulait bien voir ce qu’était son monde. Elle voulait le découvrir, voir s’ils appartenaient au même. Elle avait désespérément besoin qu’on la comprenne, elle avait tant besoin qu’on soit un peu comme elle. Elle resserra sa main dans la sienne, pleine d’espoir, et en quelques pas elle se retrouva elle aussi au bord, dans une position qu’elle espérait stable. « bien sûr que je veux, sinon je ne serais pas là ! » déclara-t-elle avec énergie. Elle n’était pas de celle qui avait peur de l’inconnu, elle n’était pas de celles qui voulaient rester dans leur train-train quotidien. Elle rêvait d’aventure, mais surtout elle rêvait de gagner plus de pouvoir. « comment il est ton monde ? » demanda-t-elle, armée de sa naïveté enfantine. Elle voulait tout savoir de ces nouveautés qu’il allait lui présenter, elle voulait les mots, et elle voulait les images, comme si elle sentait déjà qu’elle ne pourrait plus s’en lasser.

Le temps était comme suspendu. L’impression de pouvoir voler dans le ciel, de flotter au milieu des nuages, c’était ce qu’il aimait dans cet endroit. L’horizon a perte de vue des buildings et être loin de tous, et vivre comme bon lui semblait sans être muselée pour avoir écouté une pulsion qui lui titillait les doigts. Les réprimandes, il en avait assez. Obéir comme un gentil toutou, il en avait sa claque. Il avait subi cette situation bien trop longtemps. Il avait été patient. Il se rendormait chaque fois qu’on le lui demandait pour ne pas faire paniquer d’avantage son autre lui. Ce que Shin n’avait pas encore comprit, c’était qu’il endossait le rôle qu’il n’avait jamais osé prendre, il faisait le sale boulot pour lui, mais maintenant c’était fini. Si il ne l’avait jamais accepté malgré ses efforts maladroits, admet-on le, il allait rendre cette vie dont il rêve de force, qu’il ait son approbation ou non. et cette nouvelle vie avait vu les jours à la seconde près où il avait posé sur les yeux sur cette fille dont l’innocence lui avait crevé le cœur de jouissance. Un sentiment qu’il avait perdu il y avait bien longtemps. C’était sans aucun doute ce qui l’avait attiré tel un aimant vers elle. Ne jouissant d’aucun tact, il lui annonçait d’entrer de jeu de ce qu’il en était de la situation. A sa surprise, la jeune femme sourit à son tour, ce qui l’amusa d’avantage. On aurait pu s’attendre à un refus de sa part quand il tendit la main alors qu’il était toujours début sur son perchoir, mais contre toute attente, elle s’en saisit. Un large sourire naissant sur le visage du jeune homme, resserrant sa poigne, il l’attira à lui, la tenant au bord du gouffre lui permettant de profiter de la même vue que lui dans une position stable. « Tu es vraiment étonnante. » Ses yeux baissés vers elle, une bourrasque de vent les fouetta de plein fouet, les faisant tanguer doucement entre la vie et la mort. « L’enivrement par le danger. Cette limite si faible entre le mort et la vie. Voilà où se situe mon monde. » Je lâchais ses épaules, mes mains suivant sa colonne vertébrale pour prendre place sur sa taille. Je la fis tourner sur elle-même de façon à ce que son dos soit contre mon torse, et lentement, je la lâchais. « Tu n’as pas peur ? »

C’était dans ces moments-là qu’elle se sentait vivre. Quand le vent s’infiltrait dans ses vêtements et refroidissait sa peau, quand il y en avait tant qu’elle avait l’impression que ses pieds ne touchaient plus le sol et qu’enfin elle se sentait voler. Elle ne savait pas ce qu’elle aimait tant dans le fait de se sentir décoller, mais elle ne pouvait s’empêcher d’écarter les bras pour encore plus sentir l’air frais. Elle se rapprochait du bord sans une once de crainte, elle était de celles qui ignoraient même ce que c’était, le vide ne l’impressionnait pas, elle n’avait pas peur de se retrouver tout en bas. Etonnante ? Elle sourit. Elle avait l’habitude qu’on lui dise ça, on l’avait souvent qualifié de ce mot, mais jamais avec ce ton. Elle l’entendait plus souvent d’une façon désapprobatrice, et l’air qui l’accompagnait, dans un soufflement exaspéré. Elle savait bien ce que cela signifiait : être étonnante dans leur bouche n’était pas une bonne chose, et ils se devaient de la changer, mais cela n’avait jamais marché. Comme une poupée, elle se laissa manipuler. Elle ignorait si elle avait besoin de lui prouver qu’elle n’avait pas peur, mais dans le doute, elle garda son sourire sur le coin des lèvres. Depuis longtemps elle s’était persuadée que la pire chose qu’il pouvait y avoir c’était la mort, et de la mort, elle n’en avait pas peur. Elle frissonna malgré tout, sentant que d’une simple et légère poussée, elle pouvait chuter. Elle écarta ses bras de chaque côté de son corps pour tenter de garder l’équilibre. « c’est amusant » elle murmura, son sourire s’agrandit à tel point qu’on put penser qu’elle allait lire, mais elle se retint. « pourquoi est-ce que tu aimes ça ? » Elle demanda alors, s’essayant à faire un petit mouvement, pour voir si elle arrivait à conserver sa stabilité, même si en se retrouvant dans la situation, elle commençait à comprendre l’attrait que le danger avait. « et toi, tu n’as pas peur ? tu as sûrement plus à perdre que moi » Ce n’était pas fataliste, ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas d’amis ou pas de famille, ou aucun être cher au contraire, c’était juste parce qu’elle savait que lui n’était qu’un mortel, et que sa vie était beaucoup plus fragile que la sienne. Il était un humain étrange, elle appréciait. Elle observa quelques instants tout autour d’elle, de plus en plus confiante sur son perchoir. « tu fais ça souvent ? » Elle fit finalement un pas sur le côté, et lentement elle se retourna, un air fier sur son visage. « parce que c’est assez amusant » elle souffla.

Ce sourire qui avait pris place sur mes lèvres ne voulait plus les quitter alors que mes yeux se posaient sur la jolie blonde. Il n’y avait aucune once de peur dans son regard, alors même que la faucheuse pouvait la cueillir sous ses pieds si elle faisait une erreur de calcul. On aurait dit que les ténèbres ne l’atteignaient pas, tel un être de lumière vibrant de splendeur au milieu de l’ombre. Elle était une surprise que je ne m’attendais pas à trouver dans ce monde. Une surprise étrange, étonnante et captivante à la fois. Elle me donnait envie de la connaitre d’avantage. Différemment de ce que j’avais pu ressentir les dernières fois que je prenais vie dans ce monde. Le voile de pénombres qui m’entourant au quotidien s’était levé le temps d’un instant, me laissant entrevoir ce feu follet qu’on pouvait sans doute appeler amitié ou amour. Qu’une hypothèse parmi tant d’autre, mais la seule dans laquelle j’avais envie de croire. Et surtout la seule que j’estimais être juste. J’avais envie de ressentir autre chose que cette haine qui m’animait en permanence. Shin disait vivre pour une femme. Ce sentiment, je le vivais au travers lui, tapi sous sa peau. Aujourd’hui, il était temps que je m’amuse un peu aussi. Je la manipulais habillement entre mes mains alors que je la faisais se déplacer sur le bord du vide. J’éclatais d’un rire sincère quand je l’entendis admettre qu’elle trouvait la situation amusante. J’avais vraiment trouvé la perle. Celle qui pouvait peut être être mon équivalent dans la folie et la frénésie de l’adrénaline qui pouvait autant détruire que construire. « Je n’en ai aucune idée. Je sais juste que j’en ai besoin, et que je me sens mal si je ne cède pas à la tentation. » je l’observais, gardant un œil sur elle alors qu’elle s’essayant à ce nouveau monde. Mes mains n’étaient pas trop loin d’elle pour la rattraper si jamais. Je ne voulais pas perdre mon nouveau jouet aussi vite alors que je commençais seulement à le découvrir. Mon regard fixait soudainement un point lointain. « Je n’ai plus rien à perdre. Que du contraire, j’ai tout à gagner. » Vaste question. Il y avait tellement à dire sur le sujet comme il n’y avait rien à dire. Je me déplaçais légèrement, suivant ses mouvements, avec un équilibre impeccable. « Et toi ? Tu n’as rien à perdre ? » je souris à nouveau voyant cet enfant s’amuser à narguer la mort du bout des pieds. « Où te cachais-tu ces derniers années ? »

Elle avait cette impression de flotter dans un nouveau monde. de son perchoir, elle pouvait tout apercevoir, et même si elle connaissait sa place dans cet univers, elle avait l'impression de prendre le rôle de dieu, de le remplacer quelques instants comme si du bout des doigts, d'un simple geste, ou d'une pensée fugace, elle pourrait écraser des gens, des bâtiments, des villes et les reconstruire plus belle, plus grande que jamais. rien n'était irremplaçable, elle le savait, on lui avait dit si souvent que les paroles étaient ancrées dans sa chaire, et ça l'amusait de voir à quel point disparaître pouvait être rapide, facile, et elle se demanda si c'était à cause de cela que son arrière grand-mère avait décidé de s'enfuir, et que c'était aussi pour ceci que sa mère l'avait suivi. elle s'arrêta, s'approchant un peu plus du bord, se penchant tellement qu'elle pouvait maintenant voir les gens passer la porte. elle acquiesça aux paroles du jeune homme. elle ne le dit pas, mais elle ressentait la même chose lorsqu'elle partait en quête de pouvoir, lorsque ces divinités pensaient qu'elle offrait son corps au plus puissant alors que c'était elle qui leur subtilisait leur essence. plus rien à perdre ? ça devait être bien pour un mortel, de n'avoir rien à perdre, c'était se libérer. « qu'est ce que tu as à gagner ? » demanda-t-elle, curieuse. elle se retourna vers lui, toujours amusée par la situation, ses poings posés sur ses hanches avec fierté. elle le regarda quelques secondes avant de lui répondre. « il n'y a rien à perdre » lâcha-t-elle ensuite. « je suis une fée, tu sais » il n'y avait rien à perdre, elle était éternelle, et puis, elle avait ses ailes. elle avait déjà fait une chute, certes de moins haut, mais elle était toujours là, sur ses deux pieds, et rien n'était plus cassé, ni ses os, ni sa foi. « il n'y a rien à gagner non plus » ajouta-t-elle, avec un sourire. ses seuls gains étaient toujours et encore plus de pouvoir, et elle doutait qu'il puisse lui en apporter. elle ne comprit pas sa dernière question, et pencha sa tête de côté si vite qu'elle en perdit presque l'équilibre. « euh... nulle part ? » elle ne se cachait pas, elle ne s'était jamais cachée. « j'aurai dû ? » demanda-t-elle, tout en se demanda intérieurement comment ça serait de se laisser tomber à ce moment. elle hésita. elle ne voulait pas lui faire peur.

Il parut amusé alors qu’elle lui demandait ce qu’il avait à gagner. « Si je n’ai rien à perdre, j’ai forcement tout à gagner. Reste à découvrir ce que c’est. » Et cela, c’était ce qu’il restait à venir qui allait le lui dire. Il avançait à l’aveuglette vers son funeste destin, sans vraiment savoir où cela le mènerait. Il se laissait juste porter par le vent, allant là où il le poussait. Bobae avait toujours été comme des chaines l’entravant au sol. Il n’avait toujours vécu pour elle et au travers d’elle. Maintenant qu’elle avait décidé de prendre le large pour un moment, il se sentait plus léger. Les chaines brisées, il se sentait libérer. Son double ne cherchait plus à lui mettre autant de bâton dans les rues. Le démon était libre de ses mouvements. Comme aujourd’hui. Il sourit alors qu’elle continuait à se borner sur l’idée d’être une fée. Il ignorait ses autres réponses, après tout, il prenait que ce qui l’intéressait. Le reste, il y prêtait que peu d’importance. Un brin de malice passait dans son regard alors qu’il l’observait jeter de bref coup d’œil vers ce vide qui l’appelait tel un chant des sirènes. Il se penchait vers elle, chuchotant à son oreille.« Tu veux que je te dise en secret ? » commençait-il avant de reprendre sans attendre sa réponse. « Je suis un ange déchu. Ce qui veut dire, qu’autrefois, je pouvais voler. Cependant, j’ai été vilain, et on m’a arraché les ailes comme punition. » Je fixais un point au loin à l’horizon ténébreux. « De ce fait, je dois me contenter de cette hauteur pour ressentir à nouveau cette sensation de légèreté. » Il rit de bon cœur, alors que cette phrase pouvait sonner réellement vraie aux oreilles de cette jeune femme, alors que dans sa bouche, elle résonnait telle une métaphore. « Je préfèrerais ne pas tomber si tu veux bien. Mon corps devenus mortels ne le supporterait pas. » Il en avait pleinement conscience. Et il se plaisait de jouer à ce petit jeu où ils devenaient tous deux des êtres à part, un rien fantaisiste. « Un jour, je suis certain que tu m’apprendras à nouveau à voler, mh ? » les deux bras en arrière, il se tenait à la rambarde, se penchant ensuite vers l’avant, ayant cette sensation de voler au travers le ciel de gratte-ciel.