Banal.
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Banal. | Ven 24 Fév - 21:49 Citer EditerSupprimer
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B A N A L I T E S
la pluie, le beau temps, et celui d'avant.
Sa main droite se referme un peu plus sur la hanse du sac en plastique, son épaule gauche sursaute dans l'espoir d'empêcher son sac en tissus de glisser. Il pose sa carte sur le contrôleur automatique, pousse les barres et s'engouffre dans le quais du métro, les lèvres pincées face au peu de recharge restante sur sa T-money. Il ne prend pas le métro si souvent que ça, et pourtant, il a l'amère sensation que chacun de ses déplacements vide la moitié de son forfait ; qu'il lance bien trop d'argent en l'air pour ce qu'il aurait pu faire gratuitement si la flegme n'était pas présente. Contrôlant d'un œil avisé mais bref la map des lignes (qu'il connait pourtant par cœur pour être devenu Seoulite), il tapote du pied jusqu'à l'entraînante sonorité annonçant l'arrivée du tube métallique. Les portes s'ouvrent, il pousse de quelques coups d'épaules ceux qui, tout aussi précipités que lui, essayent de lui arracher sa priorité inexistante, danse un instant face à une dame âgée qui désire descendre alors qu'il ne veut qu'entrer. Un râle irrité quitte la gorge du gumiho et s'échappe par ses lèvres entrouvertes lorsqu'il constate que toutes les places assises sont occupées ; il gagne la fin du wagon pour tenter sa chance dans le suivant sans résultat. Las, la main du syrien vient finalement s'accrocher au triangle suspendu ; il place le sac plastique entre ses jambes pour dégainer de ses cinq doigts nouvellement libres son téléphone abîmé. Un sourire flotte au coin de ses lippes, éclaire un instant ses traits fatigués et usés par le mal-être et les démons. Il pianote quelques secondes, envoie, range, s'ébouriffe les cheveux, soupire encore, réajuste sa veste, vérifie déjà une potentielle réponse, constate l'heure, vient recoiffer les mèches qu'il avait dérangé. Il aime Insadong autant qu'il hait ce quartier, et désire plus que tout retrouver la chaleur de son lit souillé par quelques tâches de sang qu'il a oublié de nettoyer la dernière fois. « oh... » Ses lèvres s'entrouvrent lorsqu'il détaille enfin son voisin de gauche, ses sourcils se froncent avant de s'adoucir ; Tasyr dessine une moue mêlant culpabilité et joie. « Bago ? Tu rentres aussi au dortoir ? ça fait longtemps ! » Ses canines dépassent pour se fondre sur ses lèvres fendues et gercées dans un sourire maladroit. La gêne peinturlure ses joues d'un rouge discret, la honte teinte ses prunelles de mortification noircie. Enfant-trouble.
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Re: Banal. | Sam 25 Fév - 12:47 Citer EditerSupprimer
Il quitte le quartier, s’aventurant dans le ventre du métro qui engloutit chaque jour plusieurs milliers de personnes, certaines pour toujours. Bago dévale les marches, achète un ticket à la borne et passe rapidement la sécurité sans problème, les mains dans les poches de son imperméable et le pas pressé, comme tous les gens ici. On se bouscule, on se toise du regard, on se grogne parfois dessus et parfois, un courageux ou un emmerdeur trouve le courage de râler à voix haute, déclenchant ainsi le malaise chez son entourage inconnu. Le tatoué n’aime pas trop les gens qui font des histoires, un peu comme lui avant, quand il osait encore l’ouvrir, jeune gosse impétueux. Il a perdu en personnalité, il a perdu en caractère, mais il a gagné un amant, un nouveau but, un nouveau cauchemar à transformer en rêve. Sangjae lui a envoyé un message pour qu’il se présente chez lui ce soir, alors que le gosse était parti en exploration dans séoul pour visiter avec lân (qui était resté dans le quartier), des bâtisses susceptibles d’accueillir leur futur salon de tatouages. Il a hâte d’annoncer la nouvelle à jae, quand il le laissera parler, lui faire comprendre qu’un de ses souhaits le plus cher est en train de se concrétiser. Il sait que le plus vieux ne partagera certainement pas sa joie, mais bago, malgré lui, ne peut rien lui cacher. Il n’en a pas le droit. alors il marche, vérifiant dans chaque vitre, crasseuse parfois, si son visage n’est pas trop fade ou monstrueux. Il ne sera jamais pire que son corps après tout. Le métro arrive enfin, dans deux stations il sera à insadong, et dans cinq il descendra de cette anguille ambulante. Le gosse regarde autour de lui, inspectant les regards curieux sur son visage, son cou, et ses poignets visibles noircis d’encre et d’art. il affiche un sourire satisfait d’attirer l’attention avant de monter dans le wagon, se glissant entre deux corps étrangers, le bras empoignant solidement la barre à côté de lui. le métro démarre, passe quelques minutes avant de laisser sortir et entrer un monceau de personnes encore plus désagréables qu’avant. le gamin baisse les yeux sur son portable avant de, au bout de quelques minutes, croiser un regard familier. Sa mine maussade ne change pas d’abord, puis, constatant de qui il s’agissait, bago afficha un maigre sourire, rangeant son téléphone dans la poche arrière de son jean. Tasyr. Ou un de ces anciens fantômes qui ne cessera de vous hanter toute votre vie. Un souvenir à la fois doux et douloureux pour l’étudiant. Il a bonne mine, pas comme lorsqu’il l’a accueilli chez lui il y a plusieurs mois de ça. Ça lui fait bizarre de le voir ici, autant dire que ça le met mal à l’aise, en sachant que le syrien avait disparu de son quotidien. Et pourtant, les yeux du tatoué ne trompent pas, il est heureux de le revoir malgré sa mélancolie. « - salut. » taz « - non je vais voir un ami. » son nouveau but en fait. « - et toi ? toujours dans une des fraternité ? » mille questions sans intérêt se bousculent dans son esprit : que faisait-il à insadong ? est-il toujours étudiant en médecine ? et dewei ? est-ce qu’il a réussi à l’oublier ?
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Re: Banal. | Mer 5 Avr - 4:47 Citer EditerSupprimer
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la pluie, le beau temps, et celui d'avant.
En arrivant sur Séoul, le syrien a rencontré un nombre incalculable de personnes qui ont tenté de percer sa bulle de sécurité pour se frayer un chemin jusqu'à sa vie. Certains, mués par quelques désirs malsains ; d'autres dont l'innocence a déjoué ses tours et ses prédictions. Sa confiance a été accordé à de rares quelques-uns qu'il a alors élevé au rang de frères plus que d'amis ; persuadé qu'ils marchaient dans le même sens sur le sentier de la vie. Hors Tasyr n'a jamais marché dans le même sens que les autres : il se creuse seul son sillon sur une carte invisible à la force de sa sueur et de ses larmes, il avance bien souvent dans la mauvaise direction. Il y a des gens qu'il a perdu de vue, d'une façon si naturelle et progressive qu'il ne peut nier l'avoir vu venir ; qu'il ne peut en ressentir une honte coupable, comme en l'instant. Bago décrit, à la façon dont l'encre décrit les courbes de sa peau, le schéma de ces éloignements-tristesse. Le métisse l'a aimé (oh certes pas comme l'aurait voulu l'autre, mais la fraternité y était), le temps a passé, l'eau a usé la pierre, les contacts ont disparus ; seuls deux corps qui se paraissent bien trop étrangers pour ne pas en rougir se font face dans le métro, et le gamin resserre sa prise sur la hanse du sac plastique, faisant tressauter celui en tissus sous son geste. Le sourire qu'il dessine écorche ses lèvres tant il est grand : trop grand pour en être entièrement sincère. Il est bien trop mal-à-l'aise à la fois pour l'être, et ne pas le simuler. « un ami ? C'est cool, faut sortir de temps en temps pour pas crever avec la fac. » sa phrase lui semble d'une banalité affligeante, alors il détourne ses orbes sur l'écran de son portable pour interroger les nouvelles notifications, sachant pertinemment qu'ils n'en a pas. « toujours. être président, ça bouffe pas mal de temps, mais ça fait plaisir de voir qu'on commence enfin à nous reconnaître comme aussi vifs qu'on l'était avant. » Taz, enfant-démon, ne sait quel sujet aborder avec Bago, enfant-meurtri. Il hausse les épaules, attend quelques secondes ; se sent forcé de reprendre la parole pour noyer ce silence infernal entre eux. « et toi alors ? ça va les études ? la vie à la frat ? je sais pas pour toi, mais pour nous, les derniers examens ont été carrément durs ; y'a eu beaucoup plus de morts que dans Game of Thrones, mais c'était à prévoir. » Il ricane (oh, il n'est pas particulièrement amusé par sa plaisanterie, mais tente de le paraître pour gagner en assurance, piétiner le malaise).
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Re: Banal. | Sam 22 Avr - 11:00 Citer EditerSupprimer
Il avait présentement envie de fuir. Non pas que la compagnie nouvelle du syrien l’effrayait. C’était bien lui-même qu’il trouvait laid. Bago était revenu d’un voyage au japon il y a bientôt un an mais depuis tout ce temps où il avait commencé à fréquenter sangjae, son poids avait dégringolé, creusant ses joues. Et tasyr n’avait pas été là. Et il n’avait pas été présent pour lui mentir, lui dire que tout allait bien se passer. Le gosse n’était pas quelqu’un de rancunier à l’origine, mais la larve qu’il était refusait de sortir de sa coquille et il était compliqué de reprendre une discussion banale. Pourtant au fond de lui, c’était ce que l’étudiant voulait. Il était jeune. Il avait envie de rire, de se prendre des cuites, de plaisanter parce que la fille à côté d’eux avait le filet de son string qui dépassait. Mais taz le pouvait-il ? est-ce que ça valait la peine d’essayer ? en temps normal l’ex sango aurait laissé tomber. Mais il avait trop besoin d’amis pour laisser passer une chance de reprendre contact avec taz même si leur amitié véritable était morte et enterrée et non pas simplement dissimulée sous une épaisse couche de mélancolie. « - ouais c’est sûr. Mais bon, je te raconterai plus tard ce qui se passe entre lui et moi. c’est un peu compliqué. » et bon dieu c’est qu’il avait besoin d’extérioriser ses craintes au lieu de tout garder pour lui. bago afficha alors son premier sourire sincère, presque plaisantin. « - sérieux ? je savais que tu ferais un bon chef de clan. » ; « - moi j’ai quitté les sangos il y a quelque temps je ne me sentais plus vraiment à ma place tu sais. Je ne pouvais plus trop faire de blagues salaces. » il se mit alors à railler. Comme pour se plaindre que les gens avaient de moins en moins d’humour, ou peut-être qu’ils trouvaient simplement le tatoueur gênant. Il avait toujours eu cette impression que tout ce qui sortait de sa bouche que ce soit sérieux ou non était une connerie et que pour cette raison, les gens le trouvaient gamin ou insupportable. « - tellement. Personnellement j’ai géré les exams mais je connais des gens à qui on l’a mis à l’envers, ils étaient juste impossible à ressusciter. » bago s’éclaircit la gorge un instant avant de regarder le sac de course qui pendait du bras de tasyr « - faudrait qu’on fasse une soirée un de ces jours, ça pourrait être sympa de parler du passé, peut-être même du futur. » le môme s’était petit à petit coupé du monde à force de fréquenter son amant, et, malgré l’absence et la distance, il avait toujours besoin de quelqu’un comme le syrien pour respirer surtout maintenant qu’il ne ressentait plus rien de malsain ou d’important envers lui. « - je connais un endroit sympa où personne nous emmerdera. C’est un genre de cimetière abandonné. » il espérait que l’idée belle et farfelue lui plairait. Juste deux gosses, allongés à discuter de la pluie et du beau temps et de trucs de leur âge, pour retrouver une enfance, une vie, une existence simple.
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Re: Banal. | Ven 5 Mai - 3:20 Citer EditerSupprimer
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la pluie, le beau temps, et celui d'avant.
Tasyr voudrait hurler des choses avec assurance, lui raconter ce qui fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui. Lui décrire combien son cœur s'emballe lorsque Dewei pose un regard sur lui, parce qu'ils se comprennent. Lui chuchoter qu'il est heureux d’être amoureux, mais lui murmurer qu'il ne l'est pas assez pour en faire le point lumineux de son existence. Il ne peut pas ; pas alors qu'il est l'unique responsable de l'effritement de leurs liens qui furent pourtant fraternels, pas alors qu'il est coupable de ne pas avoir été là pour lui alors qu'il en avait le plus besoin. Alors, une fois encore, il resserre ses doigts autour de la hanse, si fort qu'ils en blanchissent, et esquive son regard. Muet. mais quand est-ce que tout est devenu ainsi ? « t'es parti ? Si tu te sens mieux comme ça alors, je suis content pour toi. Faut pas que ça devienne un poids, c'est aussi pour ça que je suis parti des sango à l'époque, c'était pas ma place contrairement à maintenant. » Il esquisse une ombre de sourire qu'il regrette sitôt : en une simple banalité, il a trouvé le moyen de parler de lui encore, plutôt que de parler de Bago. La honte pousse son pied à tapoter la rame qui s'immobilise sous un nouvel arrêt. La proposition de l'ancien sango suscite néanmoins son intérêt, et de longues secondes durant, le syrien ne peut s'empêcher de détailler son visage, chercher en ses yeux une once de mensonge. Il grandit peu à peu sous le poids du monde, petit Prince Exupéryen mordu mille fois par le serpent vénéneux ; il apprend que les mots ne sont jamais pensés, qu'ils sont politesse tout au mieux, qu'en croire la moindre syllabe plonge leurs détenteurs dans l'embarras le plus nocif. Alors il cherche à comprendre, fronce les sourcils, mais parce que la véracité lui échappe, il étire lui aussi ses lippes dans une poignante politesse-cruauté. « ouais, tu me diras quand tu veux qu'on se fasse ça, et puis on se retrouve ? ça peut être sympas. » quand est-il devenu si faux, si perfide, si adulte ? Il détourne son regard lumineux, frotte par embarras sa joue plus rebondie qu'à l'époque. Le gamin (quelle ironie) cherche du soutien en détaillant chaque passager du wagon, feintant être occupé pour se soustraire à de nouveaux mots dont il n'aurait alors pas perçu l'origine et le sens ; en vain. « tu veux qu'on se fasse une soirée dans un cimetière ? » il n'ose toujours pas lever ses prunelles, honteux du désarroi que l'on pourrait si aisément y lire. « pourquoi pas après tout ! ça peut-être sympas ? T'as une idée de quand est-ce que tu voudrais faire ça ?Entre les papiers, les études, les rares potes que j'arrive à croiser et lui, j'ai rarement du temps mais je devrais pouvoir m'organiser ! »
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Re: Banal. | Lun 15 Mai - 11:48 Citer EditerSupprimer
Il se voyait déjà, entre les tombes, assis au creux d’une repousse d’arbre, à rouler ses clopes avec les miettes de son vieux tabac parce que sangjae lui aura pris son nouveau paquet. Ou peut-être lui aurait-il laissé volontairement ? il affiche un sourire à cette pensée. Pourquoi se retrouver quand tout n’est toujours allé que dans un sens ? pense bago un instant en voyant la distance volontaire que mettait encore et encore le syrien même après tout ce temps. Lui en mettre une le démangeait presque, ou même l’envie de lui hurler dessus. Pourquoi tu t’éloignes ? même quand on est obligés d’être serrés ? putain. Le cou du coréen se tend un moment. il souffle comme pour dire – laisse tomber – avant de laisser ses cheveux descendre un peu plus dans son cou. Peut-être que tasyr avait juste peur de se faire draguer à nouveau mais d’une manière plus discrète et plus douloureuse. Mais mh. comment lui faire comprendre qu’il n’a plus aucun sentiment pour lui ? il fait tressauter son épaule avant de porter son intention sur une dame qui tient son fils par la main, lui écrasant les phalanges pour ne pas qu’il s’éloigne. Ou peut-être a-t-il fait une connerie ? comme bago quand il passait son temps à s’oublier pour les autres ? il secoue légèrement à sa réponse avant de lui donner un coup de coude timide pourtant rempli de reproches « - roh c’est bon. tu peux bien faire ça. » hein ? tu peux bien faire un effort ? une soirée merde. Une soirée c’est que dalle. « - t’en fais pas jvais pas essayer de te convaincre de filer avec moi. » j’en ai plus envie. Jveux juste passer quelques heures parce que j’ai l’impression que tout n’est pas tiré au clair. j’suis là taz, j’suis là. Tu peux pas me fuir toute ta vie regarde. Un dégluti s’échappe et le tatoué manque de s’étouffer avec ses propres mots. « - ton mec, il peut te laisser quelques heures nan ? tu le retrouveras en rentrant. » oh et si bago avait un créneau de disponible avec tout ce qu’il était en train de faire en ce moment, il était impossible que taz ne puisse pas se libérer. A moins qu’il ne veuille guère mettre de cœur à l’ouvrage. « - ça m’ferait plaisir. de parler d’autres choses que tous les sujets douloureux qu’on a eu l’habitude d’évoquer. » tsais taz, quand j’t’ai récupéré gelé chez moi, ou quand tu m’as dit que tu partageais pas mes sentiments par le passé. mais tout ça c’est fini maintenant pas vrai ? maintenant on peut juste se confier sur des trucs intimes et drôles à la fois, et peut-être moins marrants mais comme on est amis, on peut se consoler mutuellement ? bago sort son portable flambant neuf et commence à tapoter le nom de tasyr très formel « - j’ai changé de téléphone. Du coup tu peux me donner ton numéro et jte proposerai des jours ? mais pourquoi pas vendredi soir ? j’t’emprunte deux heures ou trois. » ; « - ça me ferait plaisir. »
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