Y’a pas plus gentil que ce mec. Et tout le monde est d’accord là-dessus. C’est vraiment la crème des crèmes. Pour vous donner un exemple, c’est le genre de garçon à aider les vieilles dames à traverser la rue. Ou bien, à porter les courses. Ou à promener le chien, au choix. Un garçon adorable, généreux et qui ne risque pas de se mettre en colère. Ou alors, il faudra vraiment l’avoir cherché.

L’injustice, il n’aime pas trop ça. Il a des avis bien arrêté sur certaines choses et quand il voit  quelqu’un s’en prendre à plus faible que lui, ça le fait réagir et il part bien souvent faire le justicier. Sauf que le seul problème, c’est qu’il n’est pas du tout courageux. Et il rebrousse finalement chemin. Ou alors, il finit par prendre ses jambes à son cou s’il a tenté quelque chose. Courageux non. Têtu en revanche, c’est autre chose. Têtu principalement dans ses projets d’avenir. Quand il a quelque chose en tête à ce niveau, il ne baisse jamais les bras. C’est comme ça qu’il fait tourner son auto-entreprise. C’était un rêve d’enfant, il est parvenu à ses fins, sans jamais baisser les bras.

Et puis, et vous risquez de le remarquer bien vite, mais il a le sourire aux lèvres en permanence. Un véritable rayon de soleil. Toujours à être de bonne humeur, toujours à sourire et à vous rendre le sourire. Et quand les autres ne vont pas bien, c’est lui qui remonte le moral. Une petite phrase réconfortante, un immense sourire ou un câlin. Ça c’est sûr, en termes d’amitié, on peut toujours compter sur lui pour se sentir de nouveau bien et de bonne humeur.

En termes d’amour par contre, c’est autre chose. En fait, il est un peu naïf sur les bords, y’a beaucoup de choses qui sont un mystère pour lui. Il dit aimer les femmes mais concrètement, il n’a jamais eu d’expérience avec les deux bords. Bien sûr il a déjà été amoureux mais…trop coincé pour déclarer sa flamme. Et puis, il ne sait jamais comment faire, comment s’y prendre. Récemment, il s’est mis à lire des magazines pornos pour apprendre. C’est son hyung qui lui a conseillé cette méthode. On repassera sur le conseil…

Né dans la peur, né dans le désarroi, né dans l’horreur, né dans le mensonge. Enfant non désiré, enfant détesté puis aimé mais qu’on ne peut assumer, enfant qu’on ne veut pas tuer. Enfant qu’on veut protéger, protéger à sa manière. Enfant qu’on ne veut pas avorter. Enfant qu’on accouche clandestinement parce qu’on ne peut pas se payer le luxe de l’hôpital quand on est une pute. Enfant qu’on enveloppe dans un linceul pour le déposer devant un orphelinat. Enfant qu’on regarde une dernière fois, sans pouvoir dire un mot. Enfant à qui on n’a pas eu la force de donner un prénom, parce qu’on ne veut pas s’attacher davantage. Enfant qu’on laisse derrière soi, sans plus jamais revenir le chercher. Prostituée, abandonnée, violée, mauvaise mais jamais mère.  Jamais. Telle commence la vie du petit Dabin.

Dans le petit orphelinat de la ville, on l’accueille consciencieusement. On ne sait pas combien de temps il va rester, alors on s’en occupe, sans trop s’attacher à cette petite bouille. Comme on est un orphelinat de religieuse, on lui inculque doucement mais sûrement, les règles de la maison. Et puis au final, on s’attache un peu trop à cet enfant qu’on a nommé Dabin. Comme l’enfant qu’on a vu mourir dans un accident. On s’est trop attaché, on ne veut plus qu’il parte. On a peur qu’il parte. Il partira.

Il est parti. A quatre ans, encore un  jeune enfant. C’est son soi-disant grand-père qui s’est manifesté pour avoir la garde. Alors il est parti. Dans les bras de cet homme. Alors encore une fois, on se promet de ne plus s’attacher.  Sauf qu’on sait que ça va recommencer.

Du côté de Dabin, il grandissait tranquillement avec cette figure paternelle. Un enfant sage, silencieux qu’on a même finit par penser qu’il était muet. Mais non, il n’a pas besoin de s’exprimer beaucoup, puisqu’il sourit tout le temps. Et encore maintenant à 23 ans, il ne cesse de sourire.  Un sourire aussi rayonnant que le soleil.

Quant au reste de sa vie, ça a été une vie normale, sans trop de difficultés. Toujours des notes correctes à l’école, jusqu’à l’université.  Université où il ne reste pas bien longtemps, il a toujours eu cette attirance pour les travaux manuels. Alors il monte sa propre boîte et finit par vivre de son métier de réparateur. Il est aimé, on s’attache facilement à lui. Toujours une gentillesse et une générosité sans fin. Et son grand-père n’a rien pu lui cacher : Il sait de quoi il est né, il sait où il a commencé sa vie. Il n’en veut à personne, il garde juste toutes ses choses pour lui. Il souhaite juste qu’on ne lui en parle pas.

Il souhaite juste retrouver sa mère et la remercier de l’avoir mis au monde.