Depuis quelques temps, je ne tenais plus en place. Je me tournais et me retournais dans ce grand lit que je n'avais que pour moi. Je ne savais pas ce que je foutais.. clairement j'avais perdu les pédales sévère. D'habitude, j'essayais de ne pas dormir seul. J'avais trop peur de faire des cauchemars et de voir à nouveau ma mère mourir dans mes bras. Pourtant aujourd'hui, c'était différent. Enfin depuis quelques jours déjà ... j'avais aucunes nouvelles de hye. Je me demandais d'abord si c'était normal... j'étais trop habitué à avoir des textos d'elle tous les jours que là, j'en perdais tout sens de la raison. J'avais peur. Je savais à quel point elle était fragile. À quel point elle était incapable de se défendre seule aussi. C'était pour cela que je ne me sentais pas très bien depuis que j'avais plus aucune nouvelle. Avec tout ce que l'on lisait dans les journaux, personne n'était à l'abri d'un détraqué. Peut-être que je devenais parano, peut-être aussi un peu trop surprotecteur mais c'était plus fort que moi, cette fille m'avait ensorcelé et j'étais bien incapable de me sortir de ses filets...

J'avais donc pris mon mal en patience avant de me décider. Il fallait que je la vois. Je sortais alors de mes rêveries, écoutant d'une oreille la fin de mon cours de maths. Je détestais les maths. C'était tellement facile que j'en pouvais plus de me retrouver avec des cassos dans ma classe vraiment. C'est pourquoi je regardais les nuages passer dans le ciel jusqu'au moment où j'entendis la sonnerie. Je pris mes affaires en prenant soin de ne dire au revoir à personne tellement j'étais pressé. Oui. Pressé d'aller attendre Hye là où elle passait normalement tous les jours. J'avais besoin de me rassurer, de voir qu'elle allait bien et j'en eus la confirmation quelques minutes plus tard. Elle traînait avec un groupe de filles et de mecs... je savais pas comment je devais le prendre. Je bouillonnais intérieurement. J'avais envie de l'approcher, de lui montrer que j'étais là ... mais non. Je la suivis encore quelques instants jusqu'à arriver dans un café du coin.

Ils discutèrent un moment avant que je n'intervienne. D'ailleurs, Hye ne semblait pas m'avoir vu et c'était ses copains qui l'avaient informée que j'étais là. Elle s'était alors tournée vers moi, sursautant avant de me saluer en souriant comme si de rien n'était. Mais non. Elle avait pas le droit. J'étais un zombie depuis que je croyais qu'il lui était arrivé quelque chose. Je serrais la mâchoire et les poings, me demandant bien comment j'allais réagir. Je ne devais pas me laisser avoir par son sourire angélique et son regard si doux. Je lui répondis donc « c'est tout ? Salut juste ? Je vaux qu'un putain de salut... ! » d'une voix terne alors que mon regard brûlant ne quittait plus le sien, tranchant avec sa douceur qui m'hypnotisait à nouveau. Ne pas flancher, tenir. Encore. J'ajoutais donc un « je me suis inquiété... pour rien j'ai l'impression. J'ai cru que t'avais quelque chose mais tu m'as juste remplacé pour le coup... c'est bien ma veine. » d'un ton las alors que je me préparais à quitter le café, lui tournant le dos pour ne pas lui montrer mon visage tourmenté alors que je faisais quelques pas vers la porte..

Ça commençait à me rendre carrément parano. J'en avais marre. Je comprenais pas pourquoi elle ne m'avait pas contacté depuis tout ce temps, pourquoi elle m'avait fait craindre le pire alors qu'elle était simplement là à prendre du bon temps avec d'autres mecs que moi. J'étais frustré, presque blessé parce que j'avais l'impression de compter pour rien. Hye, je la traitais comme une princesse depuis que l'on s'était connus. Elle était ma protégée, personne n'avait le droit de lui faire le moindre mal sinon je cognais sévèrement. L'idée qu'elle puisse se débrouiller sans moi me piquait à vif et c'était sûrement à cause de ça que je m'étais énervé aussi facilement lorsque je l'avais vue comme ça, aussi insouciante. Mon caractère de merde refaisait surface même si je tentais tant bien que mal de changer en sa présence, de ne pas prendre le risque de la blesser ou quoi que ce soit d'autre. J'étais qu'un putain d'égoïste, je le savais. J'étais incapable de penser au bonheur des autres avant le mien mais pour elle, je tentais de changer. Pour elle, je voulais faire tous les efforts du monde..

Alors voilà, pour ne pas m'énerver encore plus, je décidais de tourner les talons et de quitter ce café de fou. Hors de question que je m'affiche ou que je perde la face devant une femme. Même si je respectais beaucoup Hye, j'étais incapable de rabaisser ma fierté lorsque j'étais autant en colère. Alors oui, j'avais fait le con comme d'habitude et j'm'étais retourné pour partir, prêt pour rejoindre ma voiture. J'étais agacé, ennuyé même et pourtant, lorsqu'elle me rattrapa tout en agrippant mon bras, me demandant d'attendre. Je ne sus trop que répondre, n'osant pas me retourner de peur de fondre devant son regard si doux. Au lieu de cela, elle se confondait en excuses, m'appelant oppa ce qui eut tendance à refroidir mes ardeurs. Je me demandais simplement pourquoi j'avais toujours besoin d'aller aussi loin, pourquoi j'arrivais jamais à me contrôler quoi.. je soupirais alors, lui répondant « comment je dois te croire ? Ça fait des jours que je m'inquiète alors que t'es là, avec eux.. » d'une voix lasse. Oui, j'étais jaloux. Oui, j'avais envie qu'elle ne soit qu'à moi et oui je n'étais pas encore prêt à assumer mais voilà... je pouvais pas contrôler ce sentiment.

Les mots qui suivirent eurent en revanche le don de me calmer un petit peu. Je me décidais donc enfin à me tourner vers elle, prêt à affronter son regard. Mais en fait non... je voyais ses yeux s'humidifier alors que je perdais le contrôle de la situation. Je détestais ça. Je me grattais nerveusement le haut du crâne en ajoutant « nan, pleure pas, s'il te plaît » d'une voix presque exténuée alors que je ne savais plus quoi faire et dans ces moments là, je ne connaissais qu'une seule initiative. L'attrapant par le bras, je la tirais délicatement vers moi avant de l'étreindre doucement entre mes bras, ajoutant un « j'suis qu'un petit con parmi tant d'autres. Gâche pas tes jolies larmes pour moi... » d'une voix presque trop sérieuse alors que j'me rendais compte que j'étais allé beaucoup trop loin. Plus loin que ce que j'aurais voulu et la voir pleurer me déchirait maintenant le coeur en mille morceaux...

Je savais que j'étais allé trop loin et qu'elle allait m'en vouloir. Je savais que j'avais vraiment déconné mais c'était plus fort que moi, j'étais incapable de me maîtriser lorsque je la voyais loin de moi. Ce sentiment de jalousie que je ressentais, j'étais incapable de m'en défaire lorsqu'il s'agissait de Hye. Comme si j'étais toujours aussi lié à elle, comme si j'étais toujours aussi incapable d'être désagréable avec elle. D'ailleurs, j'avais ouvert ma bouche mais contrairement à d'autres situations du même acabit, aujourd'hui j'avais choisi mes mots pour tenter de ne pas la blesser, en vain. Voir ses larmes me transperçait littéralement le coeur de milliers de coups de poignard. Elle était si douce, si adorable que je m'en voulais réellement de l'avoir mise dans cet état. Je détestais par dessus tout faire du mal aux personnes auxquelles je tenais et encore plus en public. Alors avec Hye, j'étais mal à l'aise et j'avais tellement envie qu'elle aille mieux. Je n'étais pas réputé pour avoir des remords ou une quelconque faiblesse face aux femmes mais elle était définitivement différente de toutes les autres. Elle, je voulais la protéger. Elle, je voulais être là lorsqu'elle aurait besoin de moi. C'était plus fort que moi et je ne pouvais contrer ce sentiment de bien-être.

Elle m'avait attrapé le bras. J'aurais pu facilement me défaire de sa poigne mais je n'en avais pas l'envie. Je pensais déjà l'avoir assez blessée comme ça alors je restais là, l'écoutant parler de sa petite voix si fluette et si douce. J'aimais cette voix, elle m'apaisait. Alors, lorsque j'avais remarqué qu'elle avait les yeux brillants de larmes, je n'avais pas pu m'empêcher de la serrer contre moi avec une douceur et une inquiétude que je ne réservais qu'à elle. J'aimais sentir sa tête s'appuyer contre moi et lorsqu'elle me demandait si je savais qu'elle était désolée, je ne pus que lui répondre « oui, je sais ma belle » d'une voix douce et calme. C'était un exploit, elle m'avait calmé et peu de gens étaient capable de faire ça. J'en étais moi-même décontenancé. Je lui disais alors machinalement de ne pas pleurer pour un petit con comme moi et ce qu'elle me répondit fit chavirer mon coeur, réellement. Je ne m'attendais pas à une déclaration pareille parce que j'étais incapable moi-même de définir ma relation avec elle. On était amis, oui... même si j'avais envie de beaucoup plus que ça.

J'étais irremplaçable pour elle. J'étais le seul et unique Song Ki Tan. Je perdais pied devant ces mots et j'avais presque peur de ce que je ressentais à présent. Mon rythme cardiaque s'était accéléré et lorsque mon regard croisait à nouveau le sien, lorsque son sourire me fit l'effet d'un soleil en plein été, lorsqu'elle me disait qu'au fond de moi, je devais bien savoir qu'elle tenait à moi, je la serrais plus fortement contre moi alors que je baissais lentement la tête, rapprochant dangereusement mes lèvres des siennes. Je savais que je n'avais pas le droit de faire ça, je savais que j'allais la blesser, je savais que j'allais rendre les choses compliquées mais ... j'en avais tellement envie. J'avais tellement besoin d'elle que je ne réfléchissais plus, ajoutant un « tu sais pas à quel point tu m'as rendu dingue » d'une voix faible alors que pour la première fois depuis longtemps, je prenais le risque d'être proche d'une femme en public. Mais là, maintenant, plus rien ne comptait pour moi à part ce petit bout de femme que je tenais entre mes bras. J'ajoutais alors un « j'ai jamais eu autant envie de t'embrasser que maintenant... c'est mal, tu sais » d'une voix toujours aussi faible alors que je me faisais violence pour ne pas craquer. Finalement, je laissais mes lèvres aller jusqu'à son oreille pour lui glisser dans un murmure « suis-moi » alors que je laissais ma main glisser jusqu'à la sienne, ne la quittant pas du regard...

Face à cette femme, j'avais l'impression de perdre tout sentiment de puissance et de force. Elle abaissait mes défenses avec une facilité déconcertante et cela me perturbait grandement. Je ne pouvais le cacher, elle me rendait nerveux, presque inquiet à l'idée de la rendre malheureuse et ça, pour moi, c'était impossible à expliquer. J'avais peur du moindre souci qu'elle pourrait avoir à cause de moi, de la moindre souffrance que je pourrais lui faire ressentir et c'est pourquoi je la prenais maintenant dans mes bras en m'assurant que je la réconforterai comme je le souhaitais. Hors de question de partir fâché et hors de question qu'elle puisse m'échapper ce soir. J'avais envie de passer du temps avec qu'elle, qu'elle me sourit, qu'elle me montre son visage si doux et son éclat si brillant. Elle me rendait fou, croyez-moi je perdais pied chaque fois que mon regard croisait le sien. Alors, lorsqu'elle me demandait si je n'étais plus en colère contre elle, je ne pus que lui sourire et ajouter « comment je pourrais être en colère contre toi, sérieusement ? » d'une voix amusée alors que je tentais de lui faire oublier cette mésaventure en la serrant toujours plus tendrement contre mon torse.

Je perdais peut-être à nouveau la raison, qui sait... en tous les cas, j'en venais à avoir une envie folle de l'embrasser comme je l'aurais fait avec n'importe quelle autre fille... n'importe laquelle sauf elle. J'avais trop de respect pour Hye et c'est pourquoi je tentais de résister alors qu'elle me demandait ce que je faisais. Je ne savais pas moi-même alors pour lui répondre j'étais un peu dans la merde. C'était le cas de le dire. Ce ne fut que lorsqu'elle me demandait si j'étais sérieux que je lui répondis « est-ce que tu crois vraiment que je pourrais te mentir ? » d'une voix suave alors que je ne la quittais plus des yeux. Je sentais mon rythme cardiaque s'accélérer tandis que mon envie grandissait toujours plus, alors que je me retenais toujours de peur de la blesser, de peur aussi de faire la une des journaux. Je lui glissais alors un « en plus aujourd'hui, tu t'es faite tellement jolie pour sortir, j'en serais presque jaloux » d'une voix douce tandis que je la regardais toujours avec la même intensité. Elle me rendait vraiment dingue...

Je lui demandais alors de me suivre, je ne voulais plus avoir autant de spectateurs pour quelque chose qui ne regardait que nous deux. Elle acceptait alors tandis que je glissais ma main jusqu'à la sienne en souriant, la guidant à ma suite jusqu'à la voiture. Je lui ouvrais alors la porte, la laissant se glisser sur le siège passager alors que je revenais rapidement pour me mettre côté conducteur, démarrant rapidement. J'avais encore agi sur un coup de tête, je ne savais pas où aller puis finalement, après quelques secondes à ne rien dire, je lui glissais un regard en coin, lui demandant « tu as faim ? » d'une voix concernée avant d'ajouter « je vais te conduire chez moi et ensuite on commandera un truc à manger. Ça te va ? » d'une voix calme alors que j'espérais ne pas l'avoir brusquée. Quoi de mieux qu'un repas pour discuter ?