Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés...
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Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Lun 13 Mar - 14:16 Citer EditerSupprimer
La vie nous fait parfois de drôle de blagues. Et sincèrement j’aurais tellement ri si on m’avait dit que ce mec, celui qui venait régulièrement boire un verre accoudé au comptoir d’ébène qu’était mon outil de travail, et bien qu’il était avocat. C’est étrange. Je pense que s’il s’était présenté comme tel, je n’aurais jamais pris la peine de discuter avec lui. La vie fait parfois bien les choses. Tellement bien que j’étais en chemin pour le retrouver. Je n’avais jamais pris la peine de lui demander en quoi consistaient ses dossiers, à vrai dire, je m’en fichais pas mal. Nos discussions étaient d’un autre degré.
Je glissais les mains dans mes poches, avançant en donnant des coups de pieds dans le moindre petit caillou qui croisait ma route. Je décrochais des regards froids, des sourcils froncés et autres gestes aussi amicaux qu’on pouvait l’être avec une fille qui passe son temps à errer comme un fantôme. Vous savez ces filles qui sont aussi surnommées « trainées » ? Au fond, elle m’allait bien cette étiquette, j’avais fini par l’aimer, l’intégrer. Et pourtant. C’était de ces journées, de celles où l’envie de rester sous la couette vous saisit, comme si poser ne serait-ce qu’un pied dehors vous donnait la sensation de vous étouffer. C’était de ces journées, ou mon traitement était resté endormi dans mon tiroir. C’était de ces journées ou je ressentais les sanglots dans tout mon être, excepté mes yeux. J’avançais, puis je faisais demi-tour, pour finalement reprendre mon chemin. J’étais indécise. Cette pensée me fit sourire, j’avais toujours été une fonceuse. Une fille qui se lève avec un objectif et qui le réalise coûte que coûte. Elle était bien loin la gentille brunette qui, malgré ses allures de garçons, se faisait piétinée par qui voulait. Je pense qu’en sortant de l’hôpital, je l’avais tué, la blonde avait achevé cette fille trop faible sans même un regret. Mes pas me conduisaient d’eux même devant la cafétéria du campus, le lieu de rendez-vous. Du bout des doigts, je jouais avec le bas de ma chemise avant de pousser la porte en verre du bâtiment. Il ne me fallut qu’un instant, une fraction de seconde pour repérer Yoon Joon, assis seul à une table. Le lieu était silencieux, à l’exception de quelques étudiants qui étaient venus eux aussi profiter des snacks et de l’ambiance mortelle de la cafétéria.
Avant de retrouver le coréen plongé dans une réflexion apparemment intense, je passais prendre quelques encas. Les victuailles en mains, je slalomais alors entre les tables pour rejoindre le brun qui n’avait toujours pas remarqué ma présence. Je pris place le plus naturellement du monde, décrochant des regards surpris de la part des quelques énergumènes qui avaient certainement eu vent des rumeurs me concernant. Et je leur accordais, à mon tour, un regard aussi noir qu’une nuit sans étoile et aussi froid que la banquise un jour sans soleil. Reportant mon attention sur mon ami, je m’installais confortablement, posant les pieds sur la table. Mes mains tremblaient d’un manque que j’avais encore du mal à maîtriser, un besoin qui planait au-dessus de ma tête et qui se rappelait à moi bien trop souvent. D’un geste, j’attrapais l’un des stylos qui trainait parmi les nombreuses feuilles éparpillées sur la table, m’occuper les mains était encore le meilleur moyen de concentrer mon attention ailleurs. « Ne me dis pas que tu voulais qu’on se voit pour que je t’admire bosser quand même ? » La politesse me faisait encore défaut. Les salutations, l’engouement pour les questions relatives à la famille, la santé, très peu pour moi. On pouvait me le reprocher autant de fois que nécessaire, je ne me mettrais pas à être courtoise du jour au lendemain. Je tapais du stylo sur la table à un rythme agaçant, comme pour lui faire comprendre que m’asseoir gentiment à ses côtés, qu’attendre patiemment était une torture. « Tu as bientôt fini ? » La patience était une qualité que je ne possédais pas. « Tu veux de l’aide ? Comme ça tu finiras plus tôt ! » Je n’y connaissais absolument rien en droit et j’étais sans doute la personne la moins à même de l’aider, mais je ne comptais pas non plus rester des heures durant à l’admirer taper sur son clavier d’ordinateur.
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Bae Yoon Joon
La vie nous fait parfois de drôle de blagues. Et sincèrement j’aurais tellement ri si on m’avait dit que ce mec, celui qui venait régulièrement boire un verre accoudé au comptoir d’ébène qu’était mon outil de travail, et bien qu’il était avocat. C’est étrange. Je pense que s’il s’était présenté comme tel, je n’aurais jamais pris la peine de discuter avec lui. La vie fait parfois bien les choses. Tellement bien que j’étais en chemin pour le retrouver. Je n’avais jamais pris la peine de lui demander en quoi consistaient ses dossiers, à vrai dire, je m’en fichais pas mal. Nos discussions étaient d’un autre degré.
Je glissais les mains dans mes poches, avançant en donnant des coups de pieds dans le moindre petit caillou qui croisait ma route. Je décrochais des regards froids, des sourcils froncés et autres gestes aussi amicaux qu’on pouvait l’être avec une fille qui passe son temps à errer comme un fantôme. Vous savez ces filles qui sont aussi surnommées « trainées » ? Au fond, elle m’allait bien cette étiquette, j’avais fini par l’aimer, l’intégrer. Et pourtant. C’était de ces journées, de celles où l’envie de rester sous la couette vous saisit, comme si poser ne serait-ce qu’un pied dehors vous donnait la sensation de vous étouffer. C’était de ces journées, ou mon traitement était resté endormi dans mon tiroir. C’était de ces journées ou je ressentais les sanglots dans tout mon être, excepté mes yeux. J’avançais, puis je faisais demi-tour, pour finalement reprendre mon chemin. J’étais indécise. Cette pensée me fit sourire, j’avais toujours été une fonceuse. Une fille qui se lève avec un objectif et qui le réalise coûte que coûte. Elle était bien loin la gentille brunette qui, malgré ses allures de garçons, se faisait piétinée par qui voulait. Je pense qu’en sortant de l’hôpital, je l’avais tué, la blonde avait achevé cette fille trop faible sans même un regret. Mes pas me conduisaient d’eux même devant la cafétéria du campus, le lieu de rendez-vous. Du bout des doigts, je jouais avec le bas de ma chemise avant de pousser la porte en verre du bâtiment. Il ne me fallut qu’un instant, une fraction de seconde pour repérer Yoon Joon, assis seul à une table. Le lieu était silencieux, à l’exception de quelques étudiants qui étaient venus eux aussi profiter des snacks et de l’ambiance mortelle de la cafétéria.
Avant de retrouver le coréen plongé dans une réflexion apparemment intense, je passais prendre quelques encas. Les victuailles en mains, je slalomais alors entre les tables pour rejoindre le brun qui n’avait toujours pas remarqué ma présence. Je pris place le plus naturellement du monde, décrochant des regards surpris de la part des quelques énergumènes qui avaient certainement eu vent des rumeurs me concernant. Et je leur accordais, à mon tour, un regard aussi noir qu’une nuit sans étoile et aussi froid que la banquise un jour sans soleil. Reportant mon attention sur mon ami, je m’installais confortablement, posant les pieds sur la table. Mes mains tremblaient d’un manque que j’avais encore du mal à maîtriser, un besoin qui planait au-dessus de ma tête et qui se rappelait à moi bien trop souvent. D’un geste, j’attrapais l’un des stylos qui trainait parmi les nombreuses feuilles éparpillées sur la table, m’occuper les mains était encore le meilleur moyen de concentrer mon attention ailleurs. « Ne me dis pas que tu voulais qu’on se voit pour que je t’admire bosser quand même ? » La politesse me faisait encore défaut. Les salutations, l’engouement pour les questions relatives à la famille, la santé, très peu pour moi. On pouvait me le reprocher autant de fois que nécessaire, je ne me mettrais pas à être courtoise du jour au lendemain. Je tapais du stylo sur la table à un rythme agaçant, comme pour lui faire comprendre que m’asseoir gentiment à ses côtés, qu’attendre patiemment était une torture. « Tu as bientôt fini ? » La patience était une qualité que je ne possédais pas. « Tu veux de l’aide ? Comme ça tu finiras plus tôt ! » Je n’y connaissais absolument rien en droit et j’étais sans doute la personne la moins à même de l’aider, mais je ne comptais pas non plus rester des heures durant à l’admirer taper sur son clavier d’ordinateur.
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Dim 19 Mar - 18:20 Citer EditerSupprimer
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Wang Bao Hai
D'un geste lent, ma langue vient humidifier mes lèvres. Cette lecture me passionne depuis au moins une bonne demie-heure si j'en crois l'heure affichée sur mon ordinateur. J'ai beau avoir démissionné du cabinet d'avocat dans lequel j'ai travaillé pendant deux ans, je n'en perds pas mes habitudes. Si ce lieu n'est pas le meilleur pour réviser, je dois avouer que j'aime beaucoup l'idée de pouvoir me restaurer sans parcourir des kilomètres. Cette manie ? J'ai commencé à la développer dans mon propre bureau. J'ai du mal à prendre une pause et manger est devenu un simple moyen de ne pas m'affaiblir. Quelques barres vitaminées et une boisson énergisante se trouvaient toujours dans mon bureau. Je sais très bien qu'on s'attend à autre chose venant d'un avocat mais j'ai toujours crû que je n'étais pas comme les autres. Je n'avais pas choisi ce travail pour un salaire mais bel et bien pour aider les personnes autour de moi. Toutefois, c'est assez idiot de faire une telle comparaison alors que je n'étudie pas pour un quelconque cours. En fait, un ancien collègue m'a demandé de jeter un coup d'oeil sur une affaire qui concerne une série de viols, d'après ce que j'ai pu lire en diagonale. Il faut dire que les viols ont le don d'exciter les médias, ce qui est finalement l'objectif de mon vieil collaborateur. Si ces derniers m'ont porté préjudice, les affaires collectives avec une question d'éthique plus que d'actualité aideront certainement les victimes. Enfin, pour gagner le procès uniquement. Après tout, il faut savoir faire preuve de franchise. Comment des femmes qui ont subi un tel dommage corporel et moral pourraient supporter cette sur-médiatisation ? Beaucoup de personnes les jugent responsables de leurs blessures. Mais bon, trèves de bavardage. C'est le rôle des féministes et non le mien.
Soudain, j'aperçois une ombre au tableau. Fronçant doucement les sourcils, je suis du regard cette paire de jambes jusqu'au moment où j'aperçois le visage de ma camarade: Bao Hai dans toute son élégance. Cette femme n'est pas facile et a une réputation qui ne donne pas envie de la connaître. Or, j'ai toujours apprécié me faire mon propre avis sur tout. Et puis, notre rencontre précède mon retour à l'université. Je n'ai pas caché ma surprise quand j'ai appris qu'elle était aussi étudiante à Yonsei. Il faut dire que je n'ai pu que la connaître au détour d'un bar dans lequel j'avais mes habitudes. Si la clope m'aidait à calmer mes pics de stress, s'amuser ou se décontracter autour d'un verre est aussi un moyen de profiter un peu de la vie. En attendant, je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire satisfait. " Non. Juste pour que tu prennes exemple sur moi. " Tournant de nouveau ma tête vers l'écran, la gumiho devait s'attendre à avoir toute mon attention mais malheureusement je ne voulais pas m'arrêter en cours de route. Enfin, encore faudrait-il que je retrouve où je m'en étais arrêté avant qu'elle ne se pointe comme une fleur. Mais à qui la faute ? Ne suis-je pas celui qui lui a donné rendez-vous ?! Retenant un soupir las, l'étudiante se montre déjà un peu impatiente. " Oui, je finis juste cet article. " Je tends finalement ma main vers elle pour qu'elle puisse me donner un morceau de nourriture mais c'est sans compter sur cette interrogation qui a le don de me surprendre. Dans le bon sens, en fait. " Je n'ai pas spécialement besoin d'aide. " Prétentieux. " Je lis quelques articles à titre de renseignement. Je n'attends pas d'avoir des examens pour me tenir au courant de certaines affaires. " Je ricane doucement et pousse mon ordinateur au milieu de la table pour qu'elle puisse y jeter un coup d'oeil. " Tu veux que je te résume la situation ?! Ca parle de femmes qui ont été violées et apparemment, quelques faits remontent à plusieurs années. " Je hausse doucement les épaules et ajoute d'un air compréhensif. " Ce n'est peut-être pas très intéressant. En fait, c'est plutôt navrant de devoir lire encore des choses sur ce type. Notre société n'a vraiment pas évolué. " Je jette un coup d'oeil vers ma main encore vide. " Aish, tu ne sers que les gens au travail toi. " Ainsi, j'attrape un biscuit l'air de rien.
Soudain, j'aperçois une ombre au tableau. Fronçant doucement les sourcils, je suis du regard cette paire de jambes jusqu'au moment où j'aperçois le visage de ma camarade: Bao Hai dans toute son élégance. Cette femme n'est pas facile et a une réputation qui ne donne pas envie de la connaître. Or, j'ai toujours apprécié me faire mon propre avis sur tout. Et puis, notre rencontre précède mon retour à l'université. Je n'ai pas caché ma surprise quand j'ai appris qu'elle était aussi étudiante à Yonsei. Il faut dire que je n'ai pu que la connaître au détour d'un bar dans lequel j'avais mes habitudes. Si la clope m'aidait à calmer mes pics de stress, s'amuser ou se décontracter autour d'un verre est aussi un moyen de profiter un peu de la vie. En attendant, je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire satisfait. " Non. Juste pour que tu prennes exemple sur moi. " Tournant de nouveau ma tête vers l'écran, la gumiho devait s'attendre à avoir toute mon attention mais malheureusement je ne voulais pas m'arrêter en cours de route. Enfin, encore faudrait-il que je retrouve où je m'en étais arrêté avant qu'elle ne se pointe comme une fleur. Mais à qui la faute ? Ne suis-je pas celui qui lui a donné rendez-vous ?! Retenant un soupir las, l'étudiante se montre déjà un peu impatiente. " Oui, je finis juste cet article. " Je tends finalement ma main vers elle pour qu'elle puisse me donner un morceau de nourriture mais c'est sans compter sur cette interrogation qui a le don de me surprendre. Dans le bon sens, en fait. " Je n'ai pas spécialement besoin d'aide. " Prétentieux. " Je lis quelques articles à titre de renseignement. Je n'attends pas d'avoir des examens pour me tenir au courant de certaines affaires. " Je ricane doucement et pousse mon ordinateur au milieu de la table pour qu'elle puisse y jeter un coup d'oeil. " Tu veux que je te résume la situation ?! Ca parle de femmes qui ont été violées et apparemment, quelques faits remontent à plusieurs années. " Je hausse doucement les épaules et ajoute d'un air compréhensif. " Ce n'est peut-être pas très intéressant. En fait, c'est plutôt navrant de devoir lire encore des choses sur ce type. Notre société n'a vraiment pas évolué. " Je jette un coup d'oeil vers ma main encore vide. " Aish, tu ne sers que les gens au travail toi. " Ainsi, j'attrape un biscuit l'air de rien.
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Mer 22 Mar - 12:53 Citer EditerSupprimer
Sa remarque me fit sourire, l’un de ces sourires qui ressemblent davantage à une grimace lorsque l’on n’a plus l’habitude de faire fonctionne les muscles de son visage. Je m’impatientais alors qu’il reportait son attention sur l’écran de son ordinateur. Qu’est-ce qu’il y avait de si captivant dans cet article ? Je n’avais pas envie de faire l’effort de comprendre tant le cursus qu’il avait choisi me rebutait. Défendre les hommes, la veuve et l’orphelin, protéger les dirigeants les moins scrupuleux d’un système qui se voulait capitaliste au possible pour venir pomper du fric chez les petites gens. Non vraiment, plonger son nez dans ces histoires, dans les finances, dans le crime je ne comprenais pas comment il trouvait ça intéressant. Peut-être était-ce parce que ces histoires douloureuses, plutôt que de les lire, je les avais vécu. Je chassais cette pensée aussi vite qu’elle m’était venue, la sensation de manque qui parcourait mes veines avait tendance à me ramener à ces jours de dépression qui m’avaient conduit à l’hôpital. Je ne voulais pas y replonger et pourtant il m’arrivait, comme aujourd’hui, de ne faire aucun effort pour me relever et me battre. La lassitude était un fléau qui contrôlait mes membres et me guidait toujours un peu plus vers ce gouffre.
Bien sûr qu’il rirait de ma proposition bancale, il savait aussi bien que moi que je ne pourrais en aucun cas lui apporter une réflexion construite sur des dossiers qui m’ennuyaient déjà sans même les avoir ne serait-ce qu’aperçu. Monsieur faisait du zèle donc, des articles qui n’entraient pas dans son cursus. Il pensait sûrement m’impressionner, mais c’était un coup d’épée dans l’eau. En même temps qu’il offrait son ordinateur à ma vue, il m’expliquait les grandes lignes de ce dossier si captivant. Une série de viols. Le terme me frappait sans que je ne laisse rien paraître, mais il avait cependant eu l’effet d’un sceau d’eau glacée. Je faisais mine de ne rien ressentir, et au fond c’était presque vrai. Ces filles qui avaient subi de telles violences, elles l’avaient cherché non ? N’était-ce pas ce qu’on m’avait dit aussi ? Tu n’es qu’une traînée, tu l’a mérité. Alors je me fichais pas mal de quelques nenettes qui osaient se mettre à nu devant des juges pour espérer obtenir une quelconque reconnaissance. Elles ne m’arracheraient pas de larmes, pas de compassion. « Quelles pauvres demoiselles… » Mon ton était ironique, cynique et certainement plus que déplacé, mais je m’en fichais.
Mais, néanmoins intriguée, je tournais les yeux vers l’écran. Un mouvement que je n’aurais certainement pas dû faire. Des yeux qui avaient été trop curieux, et ce n’était pourtant pas dans mes habitudes. Des visages, trois pour être exactes. Des photos qui bordaient un article les concernant directement, trois hommes dont les traits étaient gravés dans ma mémoire. Je me redressais aussi soudainement que si j’étais sur un ressort. Je n’écoutais plus Yoon Joon, ses mots me parvenaient étouffés et je n’arrivais pas à détacher mon regard de ces photos. Je ressentais un frisson remonter le long de mon échine à mesure que mon visage devenait livide. Mes muscles s’étaient figés, dur comme de la pierre m’empêchant de prendre la fuite. Dieu que je voulais m’échapper, partir loin de cet ordinateur, loin de cette cafétéria. J’avais besoin de quelque chose, j’avais besoin d’une dose, juste une pour oublier. Même un verre d’alcool serait le bienvenu. Mais même si mon esprit se déchaînait face à ces photos, je restais assise, presque impassible. Alors comme ça ils avaient été appréhendés, alors comme ça je n’étais pas la seule. Mais pire, ils se connaissaient. C’est cette information qui réactiva mon cerveau et mes membres. J’oubliais tout ce qu’il y avait autour de moi pour saisir l’ordinateur, le rapprocher de moi et en lire les quelques lignes qui déclenchait en moi une tornade. La colère, l’incompréhension, le déni, surtout le déni m’étreignaient. Le trio avait ses habitudes, et leurs visages me ramenait immédiatement à cette époque, cette jeunesse qui n’était pourtant pas si loin. J’étais tombée dans le panneau. Je faisais courir mes doigts la dalle tactile, faisant défiler le reste de l’article. Pas d’autres photos, juste un texte aussi détaillé, impersonnel et ennuyeux que pouvaient l’être les dossiers d’avocats. Je tentais un regard furtif vers le coréen qui semblait surpris de ma réaction. Mais j’avais une dernière chose à faire avant de lui rendre son ordinateur. « Je t’apporte mon aide tu devrais en être content ! » Ma voix était mal assurée et résonnait de manière trop fausse pour y croire, mais je voulais juste gagner du temps. Ctrl+ F. Et dans l’encart qui apparaissait je tapais mon nom. Je n’avais pas le temps de chercher dans les lignes de l’article alors je privilégiais une recherche rapide. Mais je n’eus pas le temps de voir quoi que ce soit, ni même de fermer cette fichue recherche qu’il avait déjà récupéré son bien. Mes yeux s’arrondirent sous la surprise, et j’espérais qu’il ne fasse pas de lien. Pitié, qu’il ne comprenne pas, qu’il ferme cette fichue recherche, qu’il n’appose pas sur moi un regard triste et empli de douleur, je n’en voudrais pas.
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Bae Yoon Joon
Sa remarque me fit sourire, l’un de ces sourires qui ressemblent davantage à une grimace lorsque l’on n’a plus l’habitude de faire fonctionne les muscles de son visage. Je m’impatientais alors qu’il reportait son attention sur l’écran de son ordinateur. Qu’est-ce qu’il y avait de si captivant dans cet article ? Je n’avais pas envie de faire l’effort de comprendre tant le cursus qu’il avait choisi me rebutait. Défendre les hommes, la veuve et l’orphelin, protéger les dirigeants les moins scrupuleux d’un système qui se voulait capitaliste au possible pour venir pomper du fric chez les petites gens. Non vraiment, plonger son nez dans ces histoires, dans les finances, dans le crime je ne comprenais pas comment il trouvait ça intéressant. Peut-être était-ce parce que ces histoires douloureuses, plutôt que de les lire, je les avais vécu. Je chassais cette pensée aussi vite qu’elle m’était venue, la sensation de manque qui parcourait mes veines avait tendance à me ramener à ces jours de dépression qui m’avaient conduit à l’hôpital. Je ne voulais pas y replonger et pourtant il m’arrivait, comme aujourd’hui, de ne faire aucun effort pour me relever et me battre. La lassitude était un fléau qui contrôlait mes membres et me guidait toujours un peu plus vers ce gouffre.
Bien sûr qu’il rirait de ma proposition bancale, il savait aussi bien que moi que je ne pourrais en aucun cas lui apporter une réflexion construite sur des dossiers qui m’ennuyaient déjà sans même les avoir ne serait-ce qu’aperçu. Monsieur faisait du zèle donc, des articles qui n’entraient pas dans son cursus. Il pensait sûrement m’impressionner, mais c’était un coup d’épée dans l’eau. En même temps qu’il offrait son ordinateur à ma vue, il m’expliquait les grandes lignes de ce dossier si captivant. Une série de viols. Le terme me frappait sans que je ne laisse rien paraître, mais il avait cependant eu l’effet d’un sceau d’eau glacée. Je faisais mine de ne rien ressentir, et au fond c’était presque vrai. Ces filles qui avaient subi de telles violences, elles l’avaient cherché non ? N’était-ce pas ce qu’on m’avait dit aussi ? Tu n’es qu’une traînée, tu l’a mérité. Alors je me fichais pas mal de quelques nenettes qui osaient se mettre à nu devant des juges pour espérer obtenir une quelconque reconnaissance. Elles ne m’arracheraient pas de larmes, pas de compassion. « Quelles pauvres demoiselles… » Mon ton était ironique, cynique et certainement plus que déplacé, mais je m’en fichais.
Mais, néanmoins intriguée, je tournais les yeux vers l’écran. Un mouvement que je n’aurais certainement pas dû faire. Des yeux qui avaient été trop curieux, et ce n’était pourtant pas dans mes habitudes. Des visages, trois pour être exactes. Des photos qui bordaient un article les concernant directement, trois hommes dont les traits étaient gravés dans ma mémoire. Je me redressais aussi soudainement que si j’étais sur un ressort. Je n’écoutais plus Yoon Joon, ses mots me parvenaient étouffés et je n’arrivais pas à détacher mon regard de ces photos. Je ressentais un frisson remonter le long de mon échine à mesure que mon visage devenait livide. Mes muscles s’étaient figés, dur comme de la pierre m’empêchant de prendre la fuite. Dieu que je voulais m’échapper, partir loin de cet ordinateur, loin de cette cafétéria. J’avais besoin de quelque chose, j’avais besoin d’une dose, juste une pour oublier. Même un verre d’alcool serait le bienvenu. Mais même si mon esprit se déchaînait face à ces photos, je restais assise, presque impassible. Alors comme ça ils avaient été appréhendés, alors comme ça je n’étais pas la seule. Mais pire, ils se connaissaient. C’est cette information qui réactiva mon cerveau et mes membres. J’oubliais tout ce qu’il y avait autour de moi pour saisir l’ordinateur, le rapprocher de moi et en lire les quelques lignes qui déclenchait en moi une tornade. La colère, l’incompréhension, le déni, surtout le déni m’étreignaient. Le trio avait ses habitudes, et leurs visages me ramenait immédiatement à cette époque, cette jeunesse qui n’était pourtant pas si loin. J’étais tombée dans le panneau. Je faisais courir mes doigts la dalle tactile, faisant défiler le reste de l’article. Pas d’autres photos, juste un texte aussi détaillé, impersonnel et ennuyeux que pouvaient l’être les dossiers d’avocats. Je tentais un regard furtif vers le coréen qui semblait surpris de ma réaction. Mais j’avais une dernière chose à faire avant de lui rendre son ordinateur. « Je t’apporte mon aide tu devrais en être content ! » Ma voix était mal assurée et résonnait de manière trop fausse pour y croire, mais je voulais juste gagner du temps. Ctrl+ F. Et dans l’encart qui apparaissait je tapais mon nom. Je n’avais pas le temps de chercher dans les lignes de l’article alors je privilégiais une recherche rapide. Mais je n’eus pas le temps de voir quoi que ce soit, ni même de fermer cette fichue recherche qu’il avait déjà récupéré son bien. Mes yeux s’arrondirent sous la surprise, et j’espérais qu’il ne fasse pas de lien. Pitié, qu’il ne comprenne pas, qu’il ferme cette fichue recherche, qu’il n’appose pas sur moi un regard triste et empli de douleur, je n’en voudrais pas.
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Dim 26 Mar - 19:05 Citer EditerSupprimer
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Wang Bao Hai
Si ma lecture occupe toute mon attention depuis que je suis tombé sur cette page, je tente de me montrer moins concentré pour que la belle ne décide pas de me fuir. Je suis à l'origine de ce rendez-vous et je ne peux définitivement pas la laisser tomber. Bao Hai a un caractère assez fort et même si elle n'aime pas montrer sa sensibilité, j'ai souvent eu l'impression que, derrière son apparence, se cache un volcan qui veut rentrer en irruption. Cette sensation ? Je l'ai laissé em'envahir au fil des soirées où la jeune femme se contentait de me servir des verres. Ainsi, au lieu de me focaliser de nouveau sur cet écran d'ordinateur, je décide de résumer brièvement l'affaire dans laquelle mon ami s'implique. L'affaire touche plusieurs femmes et à mon avis, les médias vont vouloir s'emparer facilement. Quant aux citoyens, ils seront forcément touchées par leur histoire. En tout cas, c'est le point de vue de l'avocat qui mène la dance. Toutefois, je suis surpris de voir que Bao Hai ne réagit pas comme la plupart des gens. Quoi que, je ne devrais pas l'être. Il faut dire que la gumiho est unique en son genre, et parfois, ce n'est pas de la meilleure façon qu'il soit. Chacun est libre de penser comme il le souhaite et je ne veux pas lui donner une leçon de morale. Depuis le sabotage de ma carrière, j'ai fini par croire que je n'aurais pas dû agir ainsi. Ne suis-je pas un avocat corrompu depuis plusieurs mois ? Retenant un soupir, je préfère ne pas soulever sa remarque. Après tout, l'étudiante commence à lire à mes côtés l'article complet sur cette affaire. On peut voir de nombreux textes, des dates (par chance, le délai de prescription légal n'est pas atteint) mais également quelques photographies des présumés coupables. Le procès n'étant pas commencé, on peut encore douter. C'est pour cette raison que j'interviens. Je dois faire un dossier en béton, trouver des éléments qui apparaisseraient inutiles aux yeux de tiers. Manier les mots, imaginer une situation plus que complexe. Captivé par ces pensées, je ne fais plus réellement attention à ce que je lis. Pourtant, je suis intéressé, motivé à savoir leur histoire sauf que l'excitation qui s'empare de mon être en ce moment-même me met en transe et me rend impatient. Impatient de pouvoir faire quelque chose. Or, au bout de plusieurs secondes, je tente de reprendre mes esprits mais remarque que mon vaillant ordinateur a changé de propriétaire. Amusé dans un premier temps, l'expression de Bao Hai ainsi que sa réaction me surprennent. Et comme si elle se sentait soudainement fixée, elle prend les devants pour s'expliquer. " Tu m'aides en me privant de mon ordinateur ? " On va finir par croire que je suis un geek. Levant les yeux au ciel, je n'aurais pas dû me montrer si généreux en glissant le matériel informatique entre nous deux. Du coup, je préfère récupérer mon bien et au moment où je plante les yeux sur l'écran, je vois le prénom de mon amie surligné. Est-ce le fruit du hasard ou bien ?! En attendant, ce n'est pas moi qui est inscrit mon nom dans la barre de recherche. Rabattant l'écran, je me tourne vers elle et murmure: " Pourquoi ton nom est inscrit dans cet article ? Tu connais les victimes ? "
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Ven 7 Avr - 6:26 Citer EditerSupprimer
Un geste, aussi rapide qu’efficace et j’avais l’appareil entre les mains. Une fraction de secondes qui semblaient s’étirer tant la nervosité qui me parcourait déformait la réalité. Les visages de ces coréens me donnait envie de hurler, de frapper et même d’en verser quelques larmes. Mes émotions, mon corps, tout semblait paralysé, comme anesthésié même si la douleur qui venait serrer mon cœur était insupportable. Je supportais et j’encaissais la nouvelle du mieux que je le pouvais, conservant mon masque d’impassibilité, et je faisais courir mes doigts sur le clavier en espérant ne pas retrouver mon nom dans cet article. J’effectuais une recherche rapide que je n’eus même pas le temps de terminer avant que Yoon Joon ne récupère son bien. Ses yeux passèrent rapidement sur l’article avant qu’il ne referme l’ordinateur d’un geste rapide et précis. Mon cœur s’était arrêté, ou il battait bien trop rapidement pour que je puisse avoir un rythme cardiaque normal de toute façon. La sensation de manque me faisait halluciner. J’avais l’impression d’être de retour dans cette pièce au sol de béton glacial, de sentir les liens en plastique me mordre les poignets à m’en rendre folle, si bien que je les frottais inconsciemment. Je me revoyais tenter de forcer une porte qui restait obstinément close. Respire, calmement, respire. Je me répétais ce mantra inlassablement, mes iris plantés dans celles de mon ami, essayant de détourner son attention d’une lutte intérieure aussi épuisante qu’effrayante. Personne ne saurait, personne n’avait besoin de savoir. Ce passé n’appartenait qu’à moi, et ces quelques poupées au QI limité compromettait mes plans de vie « paisible ». Quelle idée que de clamer haut et fort s’être fait avoir par des mecs qui ne pensaient qu’avec leurs attributs masculins ? Espéraient-elles sincèrement attirer la sympathie d’une population qui jugeait les rapports sexuels avant le mariage comme étant un acte de débauche ? Il me fallait me ressaisir, réagir comme j’en avais l’habitude. « Moi, connaître des victimes ? De quelles victimes parles-tu ? Ces demoiselles qui n’acceptent pas d’avoir passé une nuit dans les bras de ces … mecs ? Ne regrettent-elles pas tout simplement un mauvais coup ? » Je passais pour un être dénué d’émotions et de sentiments, presque inhumain, mais je m’en fichais. Elles avaient commis l’erreur d’écarter les jambes devant des visages charmeurs et les actes romantiques des premiers jours pour se faire avoir comme de vulgaires pantin à la naïveté certainement presque aussi légendaire qu’Excalibur. Je m’avançais, faisant glisser mes coudes sur la table pour murmurer à mon tour. « Je pense que ce dossier est bidon et une réelle perte de temps. » Puis reprenant une position plus confortable malgré mes muscles tendus et un esprit piqué au vif par une histoire que je pensais pourtant avoir noyé sous les litres d’alcools que je m’employais à boire depuis toutes ces années, je calais mon dos contre le dossier de ma chaise, jouant de nouveau avec le bout de mes doigts et les manches de mon gilet bien trop grand pour moi. « Sincèrement, quel est l’intérêt d’en faire un tel tapage ? Elles veulent vraiment conserver l’étiquette de la jolie demoiselle victime toutes leurs vies ? » Je soupirais face à la crédulité de ces filles qui attendaient que justice soit faite par un système qui se fichait complètement d’elles et de leurs dignités réduites à néant alors que j’avais en face de moi, probablement le seul avocat avec un tant soit peu de conscience professionnelle. L’exception qui confirmait la règle et je ne manquais donc pas de venir toucher à son égo. « Les avocats en charge d’elles vont très certainement porter un regard lubrique et intéressé maintenant qu’elles sont prêtes pour des hommes plus… matures » Je voyais déjà Yoon se crispé sous l’insulte non dissimulée concernant ses confères. « T’as pas autre chose ? Des meurtres en série, ou un truc du genre, quelque chose de plus intéressant en somme. »
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Bae Yoon Joon
Un geste, aussi rapide qu’efficace et j’avais l’appareil entre les mains. Une fraction de secondes qui semblaient s’étirer tant la nervosité qui me parcourait déformait la réalité. Les visages de ces coréens me donnait envie de hurler, de frapper et même d’en verser quelques larmes. Mes émotions, mon corps, tout semblait paralysé, comme anesthésié même si la douleur qui venait serrer mon cœur était insupportable. Je supportais et j’encaissais la nouvelle du mieux que je le pouvais, conservant mon masque d’impassibilité, et je faisais courir mes doigts sur le clavier en espérant ne pas retrouver mon nom dans cet article. J’effectuais une recherche rapide que je n’eus même pas le temps de terminer avant que Yoon Joon ne récupère son bien. Ses yeux passèrent rapidement sur l’article avant qu’il ne referme l’ordinateur d’un geste rapide et précis. Mon cœur s’était arrêté, ou il battait bien trop rapidement pour que je puisse avoir un rythme cardiaque normal de toute façon. La sensation de manque me faisait halluciner. J’avais l’impression d’être de retour dans cette pièce au sol de béton glacial, de sentir les liens en plastique me mordre les poignets à m’en rendre folle, si bien que je les frottais inconsciemment. Je me revoyais tenter de forcer une porte qui restait obstinément close. Respire, calmement, respire. Je me répétais ce mantra inlassablement, mes iris plantés dans celles de mon ami, essayant de détourner son attention d’une lutte intérieure aussi épuisante qu’effrayante. Personne ne saurait, personne n’avait besoin de savoir. Ce passé n’appartenait qu’à moi, et ces quelques poupées au QI limité compromettait mes plans de vie « paisible ». Quelle idée que de clamer haut et fort s’être fait avoir par des mecs qui ne pensaient qu’avec leurs attributs masculins ? Espéraient-elles sincèrement attirer la sympathie d’une population qui jugeait les rapports sexuels avant le mariage comme étant un acte de débauche ? Il me fallait me ressaisir, réagir comme j’en avais l’habitude. « Moi, connaître des victimes ? De quelles victimes parles-tu ? Ces demoiselles qui n’acceptent pas d’avoir passé une nuit dans les bras de ces … mecs ? Ne regrettent-elles pas tout simplement un mauvais coup ? » Je passais pour un être dénué d’émotions et de sentiments, presque inhumain, mais je m’en fichais. Elles avaient commis l’erreur d’écarter les jambes devant des visages charmeurs et les actes romantiques des premiers jours pour se faire avoir comme de vulgaires pantin à la naïveté certainement presque aussi légendaire qu’Excalibur. Je m’avançais, faisant glisser mes coudes sur la table pour murmurer à mon tour. « Je pense que ce dossier est bidon et une réelle perte de temps. » Puis reprenant une position plus confortable malgré mes muscles tendus et un esprit piqué au vif par une histoire que je pensais pourtant avoir noyé sous les litres d’alcools que je m’employais à boire depuis toutes ces années, je calais mon dos contre le dossier de ma chaise, jouant de nouveau avec le bout de mes doigts et les manches de mon gilet bien trop grand pour moi. « Sincèrement, quel est l’intérêt d’en faire un tel tapage ? Elles veulent vraiment conserver l’étiquette de la jolie demoiselle victime toutes leurs vies ? » Je soupirais face à la crédulité de ces filles qui attendaient que justice soit faite par un système qui se fichait complètement d’elles et de leurs dignités réduites à néant alors que j’avais en face de moi, probablement le seul avocat avec un tant soit peu de conscience professionnelle. L’exception qui confirmait la règle et je ne manquais donc pas de venir toucher à son égo. « Les avocats en charge d’elles vont très certainement porter un regard lubrique et intéressé maintenant qu’elles sont prêtes pour des hommes plus… matures » Je voyais déjà Yoon se crispé sous l’insulte non dissimulée concernant ses confères. « T’as pas autre chose ? Des meurtres en série, ou un truc du genre, quelque chose de plus intéressant en somme. »
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Sam 15 Avr - 12:05 Citer EditerSupprimer
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Wang Bao Hai
Cette question m'a brûlé les lèvres mais ce n'est rien comparé au volcan qui me fait face. Bao Hai a son caractère. Difficile à cerner, elle m'a toujours paru intéressant derrière ces grands airs rebelles. Je ne sais pas si ce n'est qu'un jeu ou non. Je l'ignore. Je ne la connais pas assez pour en juger. La seule chose que je suis capable de voir à l'instant, c'est cette colère qu'elle retient. Pourtant, ses mots ne sont pas tendres et si une de ces filles se tenait à côté de nous, je doute qu'elle aurait pu rester calme face à tant de provocation. La provocation, le maître-mot de la belle gumiho. Aussi sauvage qu'un renard, mais peut-être pas aussi rusé. " Le jugement n'est pas encore prononcé mais elles sont des victimes aux yeux de la justice. " Se rabattre derrière le droit, c'est certainement une de mes plus belles qualités. Ces hommes ont le droit à la présomption d'innocence. Quant à elles, elles sont libres de se faire entendre. Il est vrai que certains usent des médias, des réseaux sociaux pour se faire de la publicité et profiter d'un buzz qui serait tout bonnement immoral. Chacun est libre, chacun a sa liberté de penser mais certaines limites ne doivent pas être franchies. " Elles étaient jeunes, immatures lors de cette affaire. Quelques années plus tard, elles prennent le risque d'en parler, d'avertir des adolescentes d'aujourd'hui. Penses-tu vraiment qu'elles sont idiotes ? A quoi bon se torturer durant des mois de procès et d'enquête pour des broutilles ? Elles ont passé l'âge. " Je pourrais presque échapper un rire jaune sauf que ce n'est pas l'objectif. J'aimerais que l'étudiante prenne conscience de ce qu'elle vient de dire. " Si c'est une perte de temps, elle sera vite pliée. " Si voir des avocats travailler sur un tel dossier pour rien est sa seule préoccupation, je serais presque touché. Fixant, observant et analysant son comportement, Bao Hai se tient toujours d'une façon peu si élégante. Ce genre d'événements peu communs ont du mal à nous toucher pleinement. Avec le temps, je crois que j'ai appris à ne pas me sentir concerné en tant qu'humain dans ces histoires. Pourtant, ça me révolte. Sa réaction me révolte. Le pire, c'est que je ne parviens plus à en placer une. Je peine à savoir si sa remarque sur les avocats me blesse ou me fait rire. J'ai tellement entendu de critiques vis-à-vis de ma profession, enfin, ancienne profession. J'en veux au monde entier d'avoir insulté mon identité. Au fond, j'en ai fini par me demander si je n'étais pas l'un d'entre eux. Un vicelard pas aussi crédule qu'il le pensait. Je n'en sais tellement rien. " A quoi bon parler des meurtres en série ? Les familles ne sont que des dommages collatéraux, non ? Les vraies victimes sont mortes alors. Ah ah. " J'use de son ironie. Je ne suis pas un grand provocateur, pas autant qu'elles. " Arrêter des voleurs, des violeurs. Laissons-les recommencer. Après tout, qui serait assez bête pour '' conserver l'étiquette de la jolie victime toute leur vie ? " J'échappe un soupir et range mon ordinateur. " Bao Hai. Ce n'est peut-être pas ta vision des choses mais certains d'entre nous, on a besoin de la justice. Peu importe sa forme. Si faire condamner ces personnes peut les aider à avancer, c'est ce qu'il y a de mieux pour elles. Je ne parle pas non plus des autres jeunes femmes qui pourraient souffrir à cause de de tels connards. " Le mot est dit. " Qu'est-ce que tu ferais à leur place ? On ne peut pas être aussi faible que toi. " Tout garder pour soi est la pire des souffrances. Cela vous oblige à changer votre identité. Mais au prix de quoi ? Qu'est-ce que cela vous apporte ? A part ignorer vos problèmes ou surtout de faire semblant. Comment peut-on vivre tel un simple personnage ?
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Mar 16 Mai - 11:55 Citer EditerSupprimer
Des victimes aux yeux de la justice. J’aurais presque pu en rire tellement l’idée me paraissait absurde. De quelles victimes parlait-il ? De ces demoiselles qui n’obtiendraient jamais rien ? Je n’étais jamais allé jusqu’à la plainte, je n’avais d’ailleurs même pas franchi les portes d’un hôpital alors que j’avais été l’une de ces filles. « Elles ont passé l’âge ? » Oui, elles avaient certainement dépassé l’étape du simple besoin de reconnaissance, mais je campais sur mes positions, elles ne faisaient que remuer de vieux démons, tourner le couteau dans une plaie déjà béante, à tel point que plus personne ne pouvait voir la victime, seulement cette cicatrice immonde qui ne représentait rien d’intéressant dans un monde si conservateur et pourtant si pervertit. Enfoncée dans mon siège, je paraissais certainement détendue, peut-être même sereine, alors qu’en réalité je bouillonnais. Je me fichais de ces filles, je m’inquiétais uniquement des répercussions d’une telle décision. Les noms finiraient par ressortir, le passé exposé et c’était bien la dernière chose que je voulais. « C’est une perte de temps. » J’étais catégorique, peu crédible certes, mais je ne pouvais imaginer un autre dénouement. Je voyais déjà Yoon Joon enragé de mes réflexions, qui l’eut cru ! Il était censé être du côté de ces requins, le sang-froid, le tempérament détaché, n’était-ce pas le plus bel apparat des avocats ? Je le provoquais une dernière fois, essayant de détourner la conversation sur un sujet plus léger. « Les victimes mortes, elles au moins, ne peuvent mentir ! » Je le pensais. J’étais la première à repousser dans un coin de ma mémoire ces événements, les classer comme des histoires qui me semblaient tout sauf réelles. En quoi une action en justice, en quoi un procès permettrait à qui que ce soit de retourner à une vie normale ? « Parce que tu crois que ces gentilles demoiselles qui portent plaintes se porteront mieux ? Elles vont garder cette image et la porter publiquement chaque jour de leurs vies ! Est-ce même une vie ? » Je ne pus m’empêcher d’être soulagée en le voyant ranger son ordinateur, repoussant le moment où mon nom apparaitrait devant ses yeux. Je redoutais qu’il ne me pose plus de questions, qu’il ne s’approche trop près de cette hideuse vérité. Que ferais-tu à leur place ? Une question, LA question de trop. Mais il avait raison sur un point, j’étais faible, je fuyais depuis tant d’années, me cachant derrière la folie et un comportement déplacé. Qu’aurais-je fait ? Rien certainement. Les lèvres pincées, je retenais l’envie de me laisser gagner par des émotions que je ne maîtrisais pas, je conservais ce regard froid et distant, cette attitude détachée qui ne m’allait pourtant pas. « Si j’étais à leur place, j’aurais fermé ma bouche, j’aurais gardé le silence pour éviter de ne ressembler qu’à une petite poupée que l’on peut utiliser. » J’avais conscience des frissons qui me parcouraient, de mes membres tremblants, mais je n’arrivais tout simplement pas à m’arrêter. Je déversais ma colère et ma rage, celle que je refoulais depuis trop longtemps. « Tu veux que je te dise, il n’y a pas de bonne réaction, mais ça… ÇA ! C’est de la débilité profonde, s’exposer et espérer reprendre une vie normale, c’est de la naïveté à un degré alarmant ! Ces filles n’ont juste rien compris, elles ne savent pas dans quoi elles s’engagent en déterrant de tels cadavres. » À peine les mots avaient-ils franchi mes lèvres que je les regrettais déjà. J’avais l’impression d’en avoir trop dit, d’avoir dévoilé ce qui aurait dû rester caché. Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés… J’aurais certainement dû me lever, partir tant que je ne ployais pas sous le poids d’un passé qui refaisait surface trop brutalement. Mais j’en étais incapable. Je me giflais intérieurement, espérant me donner un semblant de courage, celui qui me serait nécessaire pour fuir à nouveau. « Mais de toute façon, en quoi mon avis est-il important ? La seule certitude que je puisse avoir, c’est que je ne serais jamais à leur place ! » Dans un nouvel accès de colère, je réussissais enfin à me lever. « Après tout, je ne suis qu’une folle et une droguée, c’est bien connu ! » Je poussais la chaise en la renversant derrière moi, je me fichais de l’image que je renvoyais, mais je la sentais se fissurer, cette carapace que j’avais créée. Et je me dirigeais vers la sortie sans même attendre une réponse de mon ami. Ami. Avais-je été moi aussi crédule au point de croire que je pouvais me faire des amis ? En poussant la porte, je sentais le vent me fouetter le visage, mes joues qui s’humidifiaient sans que je n’aie aucun contrôle sur moi-même. Je m’empressais d’essuyer cette preuve supplémentaire alors que Yoon Joon passait la porte à son tour. « File moi une cigarette ! »
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Bae Yoon Joon
Des victimes aux yeux de la justice. J’aurais presque pu en rire tellement l’idée me paraissait absurde. De quelles victimes parlait-il ? De ces demoiselles qui n’obtiendraient jamais rien ? Je n’étais jamais allé jusqu’à la plainte, je n’avais d’ailleurs même pas franchi les portes d’un hôpital alors que j’avais été l’une de ces filles. « Elles ont passé l’âge ? » Oui, elles avaient certainement dépassé l’étape du simple besoin de reconnaissance, mais je campais sur mes positions, elles ne faisaient que remuer de vieux démons, tourner le couteau dans une plaie déjà béante, à tel point que plus personne ne pouvait voir la victime, seulement cette cicatrice immonde qui ne représentait rien d’intéressant dans un monde si conservateur et pourtant si pervertit. Enfoncée dans mon siège, je paraissais certainement détendue, peut-être même sereine, alors qu’en réalité je bouillonnais. Je me fichais de ces filles, je m’inquiétais uniquement des répercussions d’une telle décision. Les noms finiraient par ressortir, le passé exposé et c’était bien la dernière chose que je voulais. « C’est une perte de temps. » J’étais catégorique, peu crédible certes, mais je ne pouvais imaginer un autre dénouement. Je voyais déjà Yoon Joon enragé de mes réflexions, qui l’eut cru ! Il était censé être du côté de ces requins, le sang-froid, le tempérament détaché, n’était-ce pas le plus bel apparat des avocats ? Je le provoquais une dernière fois, essayant de détourner la conversation sur un sujet plus léger. « Les victimes mortes, elles au moins, ne peuvent mentir ! » Je le pensais. J’étais la première à repousser dans un coin de ma mémoire ces événements, les classer comme des histoires qui me semblaient tout sauf réelles. En quoi une action en justice, en quoi un procès permettrait à qui que ce soit de retourner à une vie normale ? « Parce que tu crois que ces gentilles demoiselles qui portent plaintes se porteront mieux ? Elles vont garder cette image et la porter publiquement chaque jour de leurs vies ! Est-ce même une vie ? » Je ne pus m’empêcher d’être soulagée en le voyant ranger son ordinateur, repoussant le moment où mon nom apparaitrait devant ses yeux. Je redoutais qu’il ne me pose plus de questions, qu’il ne s’approche trop près de cette hideuse vérité. Que ferais-tu à leur place ? Une question, LA question de trop. Mais il avait raison sur un point, j’étais faible, je fuyais depuis tant d’années, me cachant derrière la folie et un comportement déplacé. Qu’aurais-je fait ? Rien certainement. Les lèvres pincées, je retenais l’envie de me laisser gagner par des émotions que je ne maîtrisais pas, je conservais ce regard froid et distant, cette attitude détachée qui ne m’allait pourtant pas. « Si j’étais à leur place, j’aurais fermé ma bouche, j’aurais gardé le silence pour éviter de ne ressembler qu’à une petite poupée que l’on peut utiliser. » J’avais conscience des frissons qui me parcouraient, de mes membres tremblants, mais je n’arrivais tout simplement pas à m’arrêter. Je déversais ma colère et ma rage, celle que je refoulais depuis trop longtemps. « Tu veux que je te dise, il n’y a pas de bonne réaction, mais ça… ÇA ! C’est de la débilité profonde, s’exposer et espérer reprendre une vie normale, c’est de la naïveté à un degré alarmant ! Ces filles n’ont juste rien compris, elles ne savent pas dans quoi elles s’engagent en déterrant de tels cadavres. » À peine les mots avaient-ils franchi mes lèvres que je les regrettais déjà. J’avais l’impression d’en avoir trop dit, d’avoir dévoilé ce qui aurait dû rester caché. Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés… J’aurais certainement dû me lever, partir tant que je ne ployais pas sous le poids d’un passé qui refaisait surface trop brutalement. Mais j’en étais incapable. Je me giflais intérieurement, espérant me donner un semblant de courage, celui qui me serait nécessaire pour fuir à nouveau. « Mais de toute façon, en quoi mon avis est-il important ? La seule certitude que je puisse avoir, c’est que je ne serais jamais à leur place ! » Dans un nouvel accès de colère, je réussissais enfin à me lever. « Après tout, je ne suis qu’une folle et une droguée, c’est bien connu ! » Je poussais la chaise en la renversant derrière moi, je me fichais de l’image que je renvoyais, mais je la sentais se fissurer, cette carapace que j’avais créée. Et je me dirigeais vers la sortie sans même attendre une réponse de mon ami. Ami. Avais-je été moi aussi crédule au point de croire que je pouvais me faire des amis ? En poussant la porte, je sentais le vent me fouetter le visage, mes joues qui s’humidifiaient sans que je n’aie aucun contrôle sur moi-même. Je m’empressais d’essuyer cette preuve supplémentaire alors que Yoon Joon passait la porte à son tour. « File moi une cigarette ! »
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Mer 7 Juin - 15:17 Citer EditerSupprimer
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Wang Bao Hai
Face à certains clients, il faut savoir se montrer patient voire directif s'ils vous tiennent tête. Ici, je tiens juste à relativiser les propos tenus par mon amie. Je ne peux pas l'obliger à penser de la même façon. Chacun est sa liberté de pensée, y compris les cons. Mais, la voir avec si peu de compassion me fait de la peine. Je sais très bien comment elle est. Je me demande juste si sa réaction n'est pas digne d'un nouveau jeu d'actrice qu'elle tente d'élaborer. Pourtant, mon instinct me dit qu'il me manque un élément, que je suis à la fois proche de la vérité et du mensonge. " Tu te tairais ? Toi ? " Parce que le moment, je vois surtout une femme qui ne peut pas contenir ses émotions pour une affaire qui n'est pas censée la concerner. Honnêtement, j'ai du mal à imaginer ce qu'elle serait capable de faire ou non. Ces histoires sont très délicates, personne ne peut le deviner à moins de le vivre, chose que je ne souhaite évidemment à personne. " Tu tairais tout ce que tu as subi pour simplement retourner à une vie normale qui n'est juste qu'une illusion. Elles savent très bien qu'il n'y aura aucun retour en arrière pour elles. " Autant les aider aux autres. Enfin, cela paraît évident pour moi, ayant une générosité sans faille dans l'âme. " Tu ferais plaisir à tous ces types. Ils n'attendent que ça... Le silence de ces femmes. " Je crois qu'on ne parviendra pas à se mettre d'accord sur ce point-ci, même pas un tout petit peu. Pourtant, je comprends où elle veut en venir quand elle évoque les risques pour ces victimes. Les coupables n'apprécieront pas. C'est pour cette raison que mon collègue a pris soin de les mettre en sécurité. Même si le temps passe, la gravité de ces actes peuvent entraîner des peines très lourdes. Un peu d'espoir dans ce monde juridique, ce monde infecté de pourris et de pots de vins. En tout cas, notre conversation n'est pas très discrète et beaucoup d'étudiants autour de nous ont cessé toute activité pour écouter principalement la gumiho. Celle-ci évacue sa frustration sur cette chaise qui n'a rien demandé. N'ayant pas le temps de lui répondre, je répare ses conneries et redresse la chaise avant de présenter mes excuses à l'assemblée. Puis, une fois fait, je rejoins ma camarade qui s'empresse de me demander une cigarette. Mignon comme tout, je ne préfère pas rajouter de l'huile sur le feu en la jugeant d'impolie. Apparemment, j'en ai déjà trop fait. Retenant un soupir, j'attrape mon paquet de clopes et en sors deux, en plus du briquet. Je lui allume la sienne avant de m'occuper de mon cas. " Je suis désolé, je ne voulais pas te braquer en te disant ça. On fait un tour ? " Ignorant sa réponse, j'avance pas par pas, la clope au bec. " Au moins, tu as évacué ta frustration pour la semaine. " Je ricane doucement, me demandant si c'est trop tôt pour lancer de telles répliques.
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Mer 30 Aoû - 17:25 Citer EditerSupprimer
J’avais craqué. Je ne niais pas ce côté sauvage, je ne tentais pas d’emprisonner la furie qui sommeillait en moi, au contraire. J’avais toujours assumé cette part impulsive, cette franchise sans limite, mais je m’en voulais d’avoir laissé entrevoir ce qui m’avait blessé, ce qui m’avait détruite. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, j’essayais de retrouver mon calme, et j’essayais d’oublier derrière l’opaque de mes paupières, ces garçons qui m’avaient condamnés à une existence régit par le doute et l’incertitude. Je me haïssais d’éprouver encore quelque chose en repensant à une époque que j’avais crue heureuse… un temps seulement. Tu te tairais toi ? Oui ! Sans aucune hésitation, j’avais scellé mes lèvres pour que jamais je ne laisse s’échapper la triste vérité d’une fille aveuglée par un amour factice, une promesse vide de sens. Leur avais-je fais plaisir en restant muette ? Je n’en avais aucune idée, mais il n’y avait aucun retour en arrière possible désormais. J’assumais malgré moi ces erreurs de parcours, ces boulets à ma cheville dont rien ne pourrait jamais me défaire, mais je ne m’apitoierais pas sur mon sort ! J’avais décidé que rien ne pourrait plus me faire plier, que j’étais seule maîtresse de mon corps et de mes pensées, alors même si les avertissements de Yoon Joon sonnaient comme des conseils avisés, je ne les suivais pas. Les perles salées coulèrent sans bruit sur mes joues avant que je ne les ramasse d’un revers de manche, effaçant ainsi les preuves d’une faiblesse que je refusais. La rage coulait encore dans mes veines, malgré le doute, la peur et l’inquiétude. Il me fallait les masquer à nouveau, aussi je me parais de mon habituelle moue boudeuse et renfrognée demandant abruptement une cigarette à celui qui tentait de fouiller dans mon passé sans en avoir conscience. Il ne répliqua pas face à mon impolitesse, me tendant le bâton de nicotine que j’imaginais salvateur en le faisait glisser entre mes doigts. D’un geste souple et rapide, je l’allumais pour en tirer une longue bouffée, appréciant le tabac qui brûlait ma gorge et que je recrachais en un nuage de fumée disparate. « Après toi ! » l’incitai-je. J’enfonçais les mains dans mes poches, en le suivant vers je ne sais quelle destination. Tout ce qui m’importait était de faire cesser les tremblements qui faisaient vibrer mes muscles. « Pour la semaine ? Je tiendrais une heure tout au plus. Tu me sous-estime ! » Un pas après l’autre, j’aspirais à intervalle régulier cette toxine qui calmait mes nerfs mis à rude épreuve quelques minutes plus tôt. « Pourquoi ? » J’inspirais avant de réussir à formuler ce qui me traversait l’esprit. « Pourquoi est-ce que tu t’acharnes sur ces dossiers ? Qu’y a-t-il de plaisant ou de satisfaisant à déterrer des cadavres ou exposer la vie intime de ces … victimes ? » Je n’ignorais par sa bonté et son professionnalisme, je le savais suffisamment engagé pour ne laisser personne être frappé par l’injustice, mais la curiosité me rongeait.
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Bae Yoon Joon
J’avais craqué. Je ne niais pas ce côté sauvage, je ne tentais pas d’emprisonner la furie qui sommeillait en moi, au contraire. J’avais toujours assumé cette part impulsive, cette franchise sans limite, mais je m’en voulais d’avoir laissé entrevoir ce qui m’avait blessé, ce qui m’avait détruite. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, j’essayais de retrouver mon calme, et j’essayais d’oublier derrière l’opaque de mes paupières, ces garçons qui m’avaient condamnés à une existence régit par le doute et l’incertitude. Je me haïssais d’éprouver encore quelque chose en repensant à une époque que j’avais crue heureuse… un temps seulement. Tu te tairais toi ? Oui ! Sans aucune hésitation, j’avais scellé mes lèvres pour que jamais je ne laisse s’échapper la triste vérité d’une fille aveuglée par un amour factice, une promesse vide de sens. Leur avais-je fais plaisir en restant muette ? Je n’en avais aucune idée, mais il n’y avait aucun retour en arrière possible désormais. J’assumais malgré moi ces erreurs de parcours, ces boulets à ma cheville dont rien ne pourrait jamais me défaire, mais je ne m’apitoierais pas sur mon sort ! J’avais décidé que rien ne pourrait plus me faire plier, que j’étais seule maîtresse de mon corps et de mes pensées, alors même si les avertissements de Yoon Joon sonnaient comme des conseils avisés, je ne les suivais pas. Les perles salées coulèrent sans bruit sur mes joues avant que je ne les ramasse d’un revers de manche, effaçant ainsi les preuves d’une faiblesse que je refusais. La rage coulait encore dans mes veines, malgré le doute, la peur et l’inquiétude. Il me fallait les masquer à nouveau, aussi je me parais de mon habituelle moue boudeuse et renfrognée demandant abruptement une cigarette à celui qui tentait de fouiller dans mon passé sans en avoir conscience. Il ne répliqua pas face à mon impolitesse, me tendant le bâton de nicotine que j’imaginais salvateur en le faisait glisser entre mes doigts. D’un geste souple et rapide, je l’allumais pour en tirer une longue bouffée, appréciant le tabac qui brûlait ma gorge et que je recrachais en un nuage de fumée disparate. « Après toi ! » l’incitai-je. J’enfonçais les mains dans mes poches, en le suivant vers je ne sais quelle destination. Tout ce qui m’importait était de faire cesser les tremblements qui faisaient vibrer mes muscles. « Pour la semaine ? Je tiendrais une heure tout au plus. Tu me sous-estime ! » Un pas après l’autre, j’aspirais à intervalle régulier cette toxine qui calmait mes nerfs mis à rude épreuve quelques minutes plus tôt. « Pourquoi ? » J’inspirais avant de réussir à formuler ce qui me traversait l’esprit. « Pourquoi est-ce que tu t’acharnes sur ces dossiers ? Qu’y a-t-il de plaisant ou de satisfaisant à déterrer des cadavres ou exposer la vie intime de ces … victimes ? » Je n’ignorais par sa bonté et son professionnalisme, je le savais suffisamment engagé pour ne laisser personne être frappé par l’injustice, mais la curiosité me rongeait.
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Re: Les secrets ne sont pas fait pour êtres dévoilés... | Dim 10 Sep - 10:05 Citer EditerSupprimer
Les secrets ne sont pas fait pour être dévoilés…
Feat Wang Bao Hai
On n’oublierait presque à quel point changer d’air peut être crucial. Quitter ce lieu bondé nous a évité d’affronter un moment particulièrement gênant provoqué par ma comparse. Elle est connue pour ses excès de colère et une impatience sans bornes. Habitué à ce cinéma même si nous ne sommes pas les personnes les plus proches, je lui offre une cigarette sans rechigner, un peu à l’image des enfants qui réclament leurs tétines. Et, parfois, on a tendance à céder à leur caprice pour avoir un peu la paix et pour éviter d’entendre encore et encore leurs conneries. Car oui, tout le monde est libre d’avoir ses propres théories et pensées mais quand j’entends les réflexions de la jeune femme, j’ai du mal à la prendre au sérieux. Elle, qui semble impliquée de près ou de loin dans cette histoire. Je suppose qu’il est temps pour moi de me montrer plus malin que l’étudiante pour en découvrir plus. Mais est-ce que je tiens tellement à déterrer ses vieux cadavres ? Je n’aimerais pas que ça soit le cas pour moi. Enfin, c’est toujours différent quand la situation ne nous concerne pas, n’est-ce pas ? L’invitant à se balader avec moi, l’air qu’elle prend me provoque un rire. C’est dingue comment cette femme peut me faire sourire quand je vois ses traits sérieux, ironiques et prononcés. A se donner un genre de rebelle, je l’imagine très bien dans un rôle de personnage féminin très sexy. La blague. Toussotant face à mon manque de sérieux, j’éloigne ma cigarette au loin après avoir taquiné la jeune femme en approchant un peu trop près celle-ci de ses cheveux. En tant que bonhomme, elle ne devrait pas avoir peur, non ? Glissant ma main libre dans ma poche, je lève les yeux au ciel. « Désolé. Je voulais te tester. » Comment calmer un taureau bien excité ? En agitant encore quelque chose sous ses yeux ? Je retourne ensuite à mes premières occupations et fixe donc les jeunes étudiants qui passent autour de nous. C’est sans compter sur Bao Hai qui revient à la charge, subitement. Quelle ténacité ! « T’as pas l’impression de vouloir me faire passer pour un connard là ? C’est pour que tu te sentes un peu plus à l’aise à mes côtés ? » J’arque un sourcil et tourne la tête vers le côté. « C’est ce qu’on mérite quand on est trop généreux. » Ici, je fais référence uniquement à mon prêt de cigarette. Si j’avais un autre interlocuteur à mes côtés, cette phrase aurait eu un tout autre sens. M’enfin, je suppose que je vais satisfaire sa curiosité. « J’imagine bien que c’est dur pour elles. On ne le fait pas de gaieté de cœur. L’avis populaire peut compter sur certaines affaires. En criant haut et fort à quel point certaines personnes ne sont pas très bien protégées, on peut changer les choses. » Puis, je repose mon regard sur Bao Hai et murmure : « Tu as le sens de la justice, Bao Hai ? Est-ce que les criminels méritent d’être libres pendant qu’ils ont détruit une multitude de personnes autour d’eux ? Est-ce qu’ils ont le droit de vivre dans le même monde que leurs victimes sans qu’on puisse leur reprocher quoi que ce soit ?! »
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