catharsis ft. shim kee young
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catharsis ft. shim kee young | Mar 14 Mar - 2:20 Citer EditerSupprimer
catharsis ft. shim kee young
Morphée était une amie bien cruelle. Le jeune homme savait qu'il n'était pas le seul à avoir été abandonné par le sommeil, mais lui qui estimait qu'il s'agissait d'une punition pour ses anciens méfaits voyait des personnes bien trop jeunes en souffrir, ces dernières années. D'aucun dirait qu'il s'agissait d'une maladie du millénaire, provoquée par l'abondance d'écrans et de smartphones, mais il n'était pas assez bête pour penser qu'accepter d'être coupé du monde pourrait l'aider.
Chungjae n'avait pas besoin de voir le psychologue du programme de protection des témoins pour savoir que la seule chose qui clochait chez lui, c'était le remord qui le tourmentait depuis qu'il était arrivé de Brooklyn et depuis que le Gang des Lames Rouges avait été démantelé. Bien évidemment, il ne s'en voulait pas d'avoir aidé à l'arrestation de violeurs et de tueurs de séries : la chose qui le tourmentait, c'était le regard des personnes dont il avait laissé écrouler la vie avant de se rendre compte de ce qu'il faisait. Le plus malheureux, c'était qu'il était pratiquement certain qu'il aurait continué ce qu'il faisait en toute insouciance, si la personne qu'il aimait n'avait pas été mise en danger.
Il souvenait de tout, de l'explosion de l'entrepôt jusqu'aux cris de Gabriel. Il se souvenait de l'odeur âcre de l'herbe dans les restaurants et de l'état déplorable dans lequel il avait récupéré une des filles, un soir. Il pouvait décrire toutes ses scènes dans le moindre detail, et il pouvait voir a quel point elles auraient été différentes si il n'avait pas été aussi bête, a l'époque.
Ces images le poursuivait la nuit, dans ses rêves, car la journée, il avait bien trop de contrôle sur lui même pour les laisser gacher sa vie.
« je tourne en rond depuis des heures. »
La voix familière apporta une ombre de sourire sur son visage, bien qu'il aurait préféré ne pas la rencontrer ici, ce qui aurait voulu dire que la jeune femme aurait remporté son combat contre Morphée : cependant, il y a des forces contre lesquelles on ne lutte pas.
Le jeune homme se demandait bien quel genre de forces pouvait bien tenir une aussi jeune femme éveillée. Quel genre de force pouvait bien la faire venir dans un endroit aussi mal famé la nuit. Elle était peut être comme lui : peut être que l'amour du risque était ce qui les faisait vivre malgré tout.
Il n'avait jamais cherché à l'interroger sur ses tourments. Quand ils se retrouvaient ici, elle se contentait de le regarder dessiner des rêves sur les murs.
Aujourd'hui, pourtant, le rêve avait des allures de cauchemar.
Le rouge sang n'était pas une couleur qu'il utilisait souvent. Il préférait le pastel et le néon, toutes les couleurs qui apportait de la douceur à notre coeur. Pourtant, aujourd'hui, cette couleur semblait caractériser parfaitement bien son état d'esprit, recouvrant la fleur d' Hibiscus telle une couche de peinture épaisse et étouffante.
« tu peux m'en parler, si tu veux. »
Il déposa la canette de peinture dans son sac, venant prendre un thermos fumant de thé qu'il emmenait partout, si bien que les élèves avaient commencé à l'appeler « Aunt Rosy ». Il acceptait le surnom sans trop sourciller, en grande partie parce qu'il aimait beaucoup trop le thé.
Il en avait de toute sorte. Aujourd'hui, celui ci était parfumé à la cannelle, son préféré. Il se servit une tasse fumante, puis une autre, lui offrant le liquide brûlant.
« Une tasse ? »
Il lui sourit doucement, puis boucha à nouveau le thermos avant de le poser sur le sol.
Il réchauffa ses doigts engourdis par le froid autour de la tasse et soupira.
« Rien de grave, des souvenirs pénibles qui refont surface et qui viennent me hanter au pays des songes.... »
Il resta silencieux quelques secondes, observant la fleur engloutie par le liquide pourpre. Chungjae aimait les fleurs, elles représentaient pour lui une chose douce et fragile, qu'il aurait aimé protéger mais qui, malgré tout, finissait par faner.
« Dis moi, Kee Young... »
Il gardait les yeux figés sur le dessin, comme si celui ci aurait pu prendre vie.
« Qu'est ce que tu penses du pardon...? »
*
catharsis ft. shim kee young
Morphée était une amie bien cruelle. Le jeune homme savait qu'il n'était pas le seul à avoir été abandonné par le sommeil, mais lui qui estimait qu'il s'agissait d'une punition pour ses anciens méfaits voyait des personnes bien trop jeunes en souffrir, ces dernières années. D'aucun dirait qu'il s'agissait d'une maladie du millénaire, provoquée par l'abondance d'écrans et de smartphones, mais il n'était pas assez bête pour penser qu'accepter d'être coupé du monde pourrait l'aider.
Chungjae n'avait pas besoin de voir le psychologue du programme de protection des témoins pour savoir que la seule chose qui clochait chez lui, c'était le remord qui le tourmentait depuis qu'il était arrivé de Brooklyn et depuis que le Gang des Lames Rouges avait été démantelé. Bien évidemment, il ne s'en voulait pas d'avoir aidé à l'arrestation de violeurs et de tueurs de séries : la chose qui le tourmentait, c'était le regard des personnes dont il avait laissé écrouler la vie avant de se rendre compte de ce qu'il faisait. Le plus malheureux, c'était qu'il était pratiquement certain qu'il aurait continué ce qu'il faisait en toute insouciance, si la personne qu'il aimait n'avait pas été mise en danger.
Il souvenait de tout, de l'explosion de l'entrepôt jusqu'aux cris de Gabriel. Il se souvenait de l'odeur âcre de l'herbe dans les restaurants et de l'état déplorable dans lequel il avait récupéré une des filles, un soir. Il pouvait décrire toutes ses scènes dans le moindre detail, et il pouvait voir a quel point elles auraient été différentes si il n'avait pas été aussi bête, a l'époque.
Ces images le poursuivait la nuit, dans ses rêves, car la journée, il avait bien trop de contrôle sur lui même pour les laisser gacher sa vie.
« je tourne en rond depuis des heures. »
La voix familière apporta une ombre de sourire sur son visage, bien qu'il aurait préféré ne pas la rencontrer ici, ce qui aurait voulu dire que la jeune femme aurait remporté son combat contre Morphée : cependant, il y a des forces contre lesquelles on ne lutte pas.
Le jeune homme se demandait bien quel genre de forces pouvait bien tenir une aussi jeune femme éveillée. Quel genre de force pouvait bien la faire venir dans un endroit aussi mal famé la nuit. Elle était peut être comme lui : peut être que l'amour du risque était ce qui les faisait vivre malgré tout.
Il n'avait jamais cherché à l'interroger sur ses tourments. Quand ils se retrouvaient ici, elle se contentait de le regarder dessiner des rêves sur les murs.
Aujourd'hui, pourtant, le rêve avait des allures de cauchemar.
Le rouge sang n'était pas une couleur qu'il utilisait souvent. Il préférait le pastel et le néon, toutes les couleurs qui apportait de la douceur à notre coeur. Pourtant, aujourd'hui, cette couleur semblait caractériser parfaitement bien son état d'esprit, recouvrant la fleur d' Hibiscus telle une couche de peinture épaisse et étouffante.
« tu peux m'en parler, si tu veux. »
Il déposa la canette de peinture dans son sac, venant prendre un thermos fumant de thé qu'il emmenait partout, si bien que les élèves avaient commencé à l'appeler « Aunt Rosy ». Il acceptait le surnom sans trop sourciller, en grande partie parce qu'il aimait beaucoup trop le thé.
Il en avait de toute sorte. Aujourd'hui, celui ci était parfumé à la cannelle, son préféré. Il se servit une tasse fumante, puis une autre, lui offrant le liquide brûlant.
« Une tasse ? »
Il lui sourit doucement, puis boucha à nouveau le thermos avant de le poser sur le sol.
Il réchauffa ses doigts engourdis par le froid autour de la tasse et soupira.
« Rien de grave, des souvenirs pénibles qui refont surface et qui viennent me hanter au pays des songes.... »
Il resta silencieux quelques secondes, observant la fleur engloutie par le liquide pourpre. Chungjae aimait les fleurs, elles représentaient pour lui une chose douce et fragile, qu'il aurait aimé protéger mais qui, malgré tout, finissait par faner.
« Dis moi, Kee Young... »
Il gardait les yeux figés sur le dessin, comme si celui ci aurait pu prendre vie.
« Qu'est ce que tu penses du pardon...? »
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Re: catharsis ft. shim kee young | Mar 14 Mar - 11:13 Citer EditerSupprimer
catharsis ft. shim kee young
+++
parfois, les cachets n'étaient pas suffisant. et si pendant des mois elle s'était sentie bien, kee young n'oubliait pas ces soirs, ces nuits où l’insomnie grattait sa porte tel un chat réclamant sa pâtée. elle se souvenait de la fraîcheur de l'italie, une fois celle-ci plongée dans l'obscurité d'une douce nuit d'été. elle se rappelle avoir sortir son appareil plus d'une fois pour immortaliser ces moments où ses yeux refusaient de rencontrer morphée.
et elle garde en preuve, toutes ces photos, témoignant de inefficacité de ses médicaments. et si elle était folle, ils l'étaient plus encore de l'abrutir avec des somnifères qui ne semblait rien faire.
ce soir, enfin, à cette heure si tardive, la louve était là ; dans son propre appartement cette fois. sous sa couette de satin, les mains le longs du corps et les yeux accrochés au plafond, elle avait tout essayé, allant parfois jusqu'à compter les moutons. mais elle arrivait toujours à cent sans voir les prémices d'un sommeil réparateur. la neugdae était fatiguée, son corps menaçait de la lâcher, mais son esprit lui, semblait déterminé à la laisser éveiller.
kee younh n'en pouvait plus, de ce manque de sommeil constant. toujours obliger de trouver une occupation en retour, car la jeune femme détestait plus que tout être réveiller et ne rien faire de ses dix doigts. hors, c'était encore pire quand la fatigue se faisait sentir et que l'envie de ne rien faire contredisait son besoin vital de bouger jambes et bras. et elle avait vécu bien pire que tout ça, la demoiselle, mais c'est ces moments là qui la rendait réellement dingue ; savoir ce qu'elle voulait, sans avoir la force de le faire.
un sentiment plus que désagréable qu'être soumis à un état. keen ne voulait plus être faible devant qui que ce soit et si elle pensait que la pire personne à montrer cette faiblesse était son père, il fallait se rendre à l'évidence ; face à elle, c'était encore pire. ce ressenti de ne pas contrôler son propre corps... elle maudissait la terre entière, en se forçant à quitter son lit et la douceur de ses draps. enfilant une robe de chambre pour protéger son corps nu du froid.
elle jouait à la grande,
se servant un verre de sky.
et elle ouvrit ses fenêtres pour contempler le ciel étoilé. parfois, souvent, elle regrettait le manque évident de ces dernières et rêvait de couleur, de fantaisie, de beauté. ainsi, elle se rendit à l'évidence, ce n'est pas sur son balcon qu'elle trouverait le réconfort d'un art quel qu'il soit. et c'est sûrement pour cette raison qu'elle se lève à nouveau de son perchoir pour attraper short et pull. prenant le strict nécessaire dans une pochette et les premières chaussures lui venant.
elle ne peut décidément pas sortir à poil, dans le cas contraire elle n'aurait pas hésiter un instant à perdre son temps pour quelques vêtements. et quand bien elle adorait ça, elle était toujours plus à l'aise moins elle en portait. il fallait pourtant se rendre à l'évidence ; le temps d'ici n'était pas le même que celui du pays des pâtes et des pizzas. elle le ressenti tandis qu'elle marchait dans les rues de la ville, frissonnante parfois sous quelques coups de vent.
mais en tout cas, elle savait où elle allait.
là où elle allait toujours, ces derniers temps.
et sa rencontre fût immédiate. l'endroit était beaucoup trop calme, elle ne se fit même pas emmerder comme les autres fois où ses talons foulaient avec aisance le sol coloré. de toute manière, elle n'était là que pour les oeuvre, un peu d'inspiration et de calmant. c'était plus efficace que ses gélules. et, ce soir encore, la louve le croisa. à croire qu'ils étaient lié par un manque de sommeil accordé sur la même longueur d'onde.
« je tourne en rond depuis des heures. »
dans son lit, dans son appartement, dans les rues. partout où elle pourrait trouver quelque chose à faire, mais rien ne lui vient, comme à chaque fois. alors elle fini ici et elle regarde, ces dessins qui lui en disent tellement plus que la plupart des mots.
et celui-là... celui-là est triste.
il transmet la peur, la mort.
kee young aime l'hibiscus.
bien que celle-ci soit sombre et violente, brutale et explosive. dans le sang transparaît des sentiments si noirs. alors même que l'hibiscus peut signifier l'amour et le désir, pour celui-ci, l'ardeur de la fleur montre quelque chose d'abîmer et de douloureux. « tu peux m'en parler, si tu veux. » il savait, comme elle savait, qu'elle comprenait que quelque chose n'allait pas et keen n'aimait pas les questions curieuses, elle préférait les propositions sincères.
*
catharsis ft. shim kee young
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parfois, les cachets n'étaient pas suffisant. et si pendant des mois elle s'était sentie bien, kee young n'oubliait pas ces soirs, ces nuits où l’insomnie grattait sa porte tel un chat réclamant sa pâtée. elle se souvenait de la fraîcheur de l'italie, une fois celle-ci plongée dans l'obscurité d'une douce nuit d'été. elle se rappelle avoir sortir son appareil plus d'une fois pour immortaliser ces moments où ses yeux refusaient de rencontrer morphée.
et elle garde en preuve, toutes ces photos, témoignant de inefficacité de ses médicaments. et si elle était folle, ils l'étaient plus encore de l'abrutir avec des somnifères qui ne semblait rien faire.
ce soir, enfin, à cette heure si tardive, la louve était là ; dans son propre appartement cette fois. sous sa couette de satin, les mains le longs du corps et les yeux accrochés au plafond, elle avait tout essayé, allant parfois jusqu'à compter les moutons. mais elle arrivait toujours à cent sans voir les prémices d'un sommeil réparateur. la neugdae était fatiguée, son corps menaçait de la lâcher, mais son esprit lui, semblait déterminé à la laisser éveiller.
kee younh n'en pouvait plus, de ce manque de sommeil constant. toujours obliger de trouver une occupation en retour, car la jeune femme détestait plus que tout être réveiller et ne rien faire de ses dix doigts. hors, c'était encore pire quand la fatigue se faisait sentir et que l'envie de ne rien faire contredisait son besoin vital de bouger jambes et bras. et elle avait vécu bien pire que tout ça, la demoiselle, mais c'est ces moments là qui la rendait réellement dingue ; savoir ce qu'elle voulait, sans avoir la force de le faire.
un sentiment plus que désagréable qu'être soumis à un état. keen ne voulait plus être faible devant qui que ce soit et si elle pensait que la pire personne à montrer cette faiblesse était son père, il fallait se rendre à l'évidence ; face à elle, c'était encore pire. ce ressenti de ne pas contrôler son propre corps... elle maudissait la terre entière, en se forçant à quitter son lit et la douceur de ses draps. enfilant une robe de chambre pour protéger son corps nu du froid.
elle jouait à la grande,
se servant un verre de sky.
et elle ouvrit ses fenêtres pour contempler le ciel étoilé. parfois, souvent, elle regrettait le manque évident de ces dernières et rêvait de couleur, de fantaisie, de beauté. ainsi, elle se rendit à l'évidence, ce n'est pas sur son balcon qu'elle trouverait le réconfort d'un art quel qu'il soit. et c'est sûrement pour cette raison qu'elle se lève à nouveau de son perchoir pour attraper short et pull. prenant le strict nécessaire dans une pochette et les premières chaussures lui venant.
elle ne peut décidément pas sortir à poil, dans le cas contraire elle n'aurait pas hésiter un instant à perdre son temps pour quelques vêtements. et quand bien elle adorait ça, elle était toujours plus à l'aise moins elle en portait. il fallait pourtant se rendre à l'évidence ; le temps d'ici n'était pas le même que celui du pays des pâtes et des pizzas. elle le ressenti tandis qu'elle marchait dans les rues de la ville, frissonnante parfois sous quelques coups de vent.
mais en tout cas, elle savait où elle allait.
là où elle allait toujours, ces derniers temps.
et sa rencontre fût immédiate. l'endroit était beaucoup trop calme, elle ne se fit même pas emmerder comme les autres fois où ses talons foulaient avec aisance le sol coloré. de toute manière, elle n'était là que pour les oeuvre, un peu d'inspiration et de calmant. c'était plus efficace que ses gélules. et, ce soir encore, la louve le croisa. à croire qu'ils étaient lié par un manque de sommeil accordé sur la même longueur d'onde.
« je tourne en rond depuis des heures. »
dans son lit, dans son appartement, dans les rues. partout où elle pourrait trouver quelque chose à faire, mais rien ne lui vient, comme à chaque fois. alors elle fini ici et elle regarde, ces dessins qui lui en disent tellement plus que la plupart des mots.
et celui-là... celui-là est triste.
il transmet la peur, la mort.
kee young aime l'hibiscus.
bien que celle-ci soit sombre et violente, brutale et explosive. dans le sang transparaît des sentiments si noirs. alors même que l'hibiscus peut signifier l'amour et le désir, pour celui-ci, l'ardeur de la fleur montre quelque chose d'abîmer et de douloureux. « tu peux m'en parler, si tu veux. » il savait, comme elle savait, qu'elle comprenait que quelque chose n'allait pas et keen n'aimait pas les questions curieuses, elle préférait les propositions sincères.
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Re: catharsis ft. shim kee young | Mar 14 Mar - 20:49 Citer EditerSupprimer
catharsis ft. shim kee young
Morphée était une amie bien cruelle. Le jeune homme savait qu'il n'était pas le seul à avoir été abandonné par le sommeil, mais lui qui estimait qu'il s'agissait d'une punition pour ses anciens méfaits voyait des personnes bien trop jeunes en souffrir, ces dernières années. D'aucun dirait qu'il s'agissait d'une maladie du millénaire, provoquée par l'abondance d'écrans et de smartphones, mais il n'était pas assez bête pour penser qu'accepter d'être coupé du monde pourrait l'aider.
Chungjae n'avait pas besoin de voir le psychologue du programme de protection des témoins pour savoir que la seule chose qui clochait chez lui, c'était le remord qui le tourmentait depuis qu'il était arrivé de Brooklyn et depuis que le Gang des Lames Rouges avait été démantelé. Bien évidemment, il ne s'en voulait pas d'avoir aidé à l'arrestation de violeurs et de tueurs de séries : la chose qui le tourmentait, c'était le regard des personnes dont il avait laissé écrouler la vie avant de se rendre compte de ce qu'il faisait. Le plus malheureux, c'était qu'il était pratiquement certain qu'il aurait continué ce qu'il faisait en toute insouciance, si la personne qu'il aimait n'avait pas été mise en danger.
Il souvenait de tout, de l'explosion de l'entrepôt jusqu'aux cris de Gabriel. Il se souvenait de l'odeur âcre de l'herbe dans les restaurants et de l'état déplorable dans lequel il avait récupéré une des filles, un soir. Il pouvait décrire toutes ses scènes dans le moindre detail, et il pouvait voir a quel point elles auraient été différentes si il n'avait pas été aussi bête, a l'époque.
Ces images le poursuivait la nuit, dans ses rêves, car la journée, il avait bien trop de contrôle sur lui même pour les laisser gacher sa vie.
« je tourne en rond depuis des heures. »
La voix familière apporta une ombre de sourire sur son visage, bien qu'il aurait préféré ne pas la rencontrer ici, ce qui aurait voulu dire que la jeune femme aurait remporté son combat contre Morphée : cependant, il y a des forces contre lesquelles on ne lutte pas.
Le jeune homme se demandait bien quel genre de forces pouvait bien tenir une aussi jeune femme éveillée. Quel genre de force pouvait bien la faire venir dans un endroit aussi mal famé la nuit. Elle était peut être comme lui : peut être que l'amour du risque était ce qui les faisait vivre malgré tout.
Il n'avait jamais cherché à l'interroger sur ses tourments. Quand ils se retrouvaient ici, elle se contentait de le regarder dessiner des rêves sur les murs.
Aujourd'hui, pourtant, le rêve avait des allures de cauchemar.
Le rouge sang n'était pas une couleur qu'il utilisait souvent. Il préférait le pastel et le néon, toutes les couleurs qui apportait de la douceur à notre coeur. Pourtant, aujourd'hui, cette couleur semblait caractériser parfaitement bien son état d'esprit, recouvrant la fleur d' Hibiscus telle une couche de peinture épaisse et étouffante.
« tu peux m'en parler, si tu veux. »
Il déposa la canette de peinture dans son sac, venant prendre un thermos fumant de thé qu'il emmenait partout, si bien que les élèves avaient commencé à l'appeler « Aunt Rosy ». Il acceptait le surnom sans trop sourciller, en grande partie parce qu'il aimait beaucoup trop le thé.
Il en avait de toute sorte. Aujourd'hui, celui ci était parfumé à la cannelle, son préféré. Il se servit une tasse fumante, puis une autre, lui offrant le liquide brûlant.
« Une tasse ? »
Il lui sourit doucement, puis boucha à nouveau le thermos avant de le poser sur le sol.
Il réchauffa ses doigts engourdis par le froid autour de la tasse et soupira.
« Rien de grave, des souvenirs pénibles qui refont surface et qui viennent me hanter au pays des songes.... »
Il resta silencieux quelques secondes, observant la fleur engloutie par le liquide pourpre. Chungjae aimait les fleurs, elles représentaient pour lui une chose douce et fragile, qu'il aurait aimé protéger mais qui, malgré tout, finissait par faner.
« Dis moi, Kee Young... »
Il gardait les yeux figés sur le dessin, comme si celui ci aurait pu prendre vie.
« Qu'est ce que tu penses du pardon...? »
*
catharsis ft. shim kee young
Morphée était une amie bien cruelle. Le jeune homme savait qu'il n'était pas le seul à avoir été abandonné par le sommeil, mais lui qui estimait qu'il s'agissait d'une punition pour ses anciens méfaits voyait des personnes bien trop jeunes en souffrir, ces dernières années. D'aucun dirait qu'il s'agissait d'une maladie du millénaire, provoquée par l'abondance d'écrans et de smartphones, mais il n'était pas assez bête pour penser qu'accepter d'être coupé du monde pourrait l'aider.
Chungjae n'avait pas besoin de voir le psychologue du programme de protection des témoins pour savoir que la seule chose qui clochait chez lui, c'était le remord qui le tourmentait depuis qu'il était arrivé de Brooklyn et depuis que le Gang des Lames Rouges avait été démantelé. Bien évidemment, il ne s'en voulait pas d'avoir aidé à l'arrestation de violeurs et de tueurs de séries : la chose qui le tourmentait, c'était le regard des personnes dont il avait laissé écrouler la vie avant de se rendre compte de ce qu'il faisait. Le plus malheureux, c'était qu'il était pratiquement certain qu'il aurait continué ce qu'il faisait en toute insouciance, si la personne qu'il aimait n'avait pas été mise en danger.
Il souvenait de tout, de l'explosion de l'entrepôt jusqu'aux cris de Gabriel. Il se souvenait de l'odeur âcre de l'herbe dans les restaurants et de l'état déplorable dans lequel il avait récupéré une des filles, un soir. Il pouvait décrire toutes ses scènes dans le moindre detail, et il pouvait voir a quel point elles auraient été différentes si il n'avait pas été aussi bête, a l'époque.
Ces images le poursuivait la nuit, dans ses rêves, car la journée, il avait bien trop de contrôle sur lui même pour les laisser gacher sa vie.
« je tourne en rond depuis des heures. »
La voix familière apporta une ombre de sourire sur son visage, bien qu'il aurait préféré ne pas la rencontrer ici, ce qui aurait voulu dire que la jeune femme aurait remporté son combat contre Morphée : cependant, il y a des forces contre lesquelles on ne lutte pas.
Le jeune homme se demandait bien quel genre de forces pouvait bien tenir une aussi jeune femme éveillée. Quel genre de force pouvait bien la faire venir dans un endroit aussi mal famé la nuit. Elle était peut être comme lui : peut être que l'amour du risque était ce qui les faisait vivre malgré tout.
Il n'avait jamais cherché à l'interroger sur ses tourments. Quand ils se retrouvaient ici, elle se contentait de le regarder dessiner des rêves sur les murs.
Aujourd'hui, pourtant, le rêve avait des allures de cauchemar.
Le rouge sang n'était pas une couleur qu'il utilisait souvent. Il préférait le pastel et le néon, toutes les couleurs qui apportait de la douceur à notre coeur. Pourtant, aujourd'hui, cette couleur semblait caractériser parfaitement bien son état d'esprit, recouvrant la fleur d' Hibiscus telle une couche de peinture épaisse et étouffante.
« tu peux m'en parler, si tu veux. »
Il déposa la canette de peinture dans son sac, venant prendre un thermos fumant de thé qu'il emmenait partout, si bien que les élèves avaient commencé à l'appeler « Aunt Rosy ». Il acceptait le surnom sans trop sourciller, en grande partie parce qu'il aimait beaucoup trop le thé.
Il en avait de toute sorte. Aujourd'hui, celui ci était parfumé à la cannelle, son préféré. Il se servit une tasse fumante, puis une autre, lui offrant le liquide brûlant.
« Une tasse ? »
Il lui sourit doucement, puis boucha à nouveau le thermos avant de le poser sur le sol.
Il réchauffa ses doigts engourdis par le froid autour de la tasse et soupira.
« Rien de grave, des souvenirs pénibles qui refont surface et qui viennent me hanter au pays des songes.... »
Il resta silencieux quelques secondes, observant la fleur engloutie par le liquide pourpre. Chungjae aimait les fleurs, elles représentaient pour lui une chose douce et fragile, qu'il aurait aimé protéger mais qui, malgré tout, finissait par faner.
« Dis moi, Kee Young... »
Il gardait les yeux figés sur le dessin, comme si celui ci aurait pu prendre vie.
« Qu'est ce que tu penses du pardon...? »
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Re: catharsis ft. shim kee young | Jeu 16 Mar - 17:56 Citer EditerSupprimer
catharsis ft. shim kee young
+++
c'est parfois compliqué d'expliquer. ou même de lutter. et ils savent tous les deux ce qu'est de mener ce combat contre un mythe, un état. contre quelque chose qui ne tient même pas dans la main. les défaites étaient plus nombreuses que les victoires et parfois, l'abandon plus fort que la bagarre. être fatigué était suffisant, personne ne voulait en plus se tuer à la tâche en luttant contre quelque chose qui devrait normalement nous être bénéfique.
kee young était loin d'être défaitiste, ni même du genre à laisser tomber. on pouvait clairement affirmer qu'elle faisait partie de ceux qui se voulaient gagnants. pourtant, cette guerre avec morphée était un défi qu'elle avait complètement lâché. usant de tricherie en tout genre pour s'en sortir ; cachets, tisanes, plantes, herbes, moyens enfantins, illégaux, dangereux. peu importait tant qu'un semblant de résultat était présent. et quand bien même cela ne durait pas si longtemps.
en ce moment, la louve n'avait plus de solutions, arrivant à saturation. son stock de remède épuisé et ses yeux fatigués. quand bien même le maquillage pouvait faire des miracles, quelqu'un d'observateur verrait sans grand mal que la fatigue contractait tous ses muscles, à un tel point que s'en était douloureux. venir ici, durant la nuit n'était pas une de ses habitudes par le passé. elle préférait quand le mur brillait à la lumière du soleil. mais elle savait, tout le monde savait, que le sommeil ne venait que lorsque celui-ci était caché. alors depuis peu, elle était plus familière au rayon lunaire que solaire du lieu.
plus près du professeur,
que de son psychologue.
« merci. »
elle accepta la boisson avec un sourire reconnaissant et son corps accueillait les premières gorgées brûlantes avec joie. quand bien même sa langue aurait voulu râler un instant, le froid fit taire cette dernière bien vite.
« le passé, un fléau dont on ne peut se défaire. »
elle savait de quoi elle parlait. toute sa jeune vie avait été une succession d'erreurs et de douleurs. d'acharnements et de sales quarts d'heure. elle ne pouvait que comprendre une fleur aussi mortelle. aussi familière.
« oui ? »
perdu dans la pénombre de sa propre insomnie,
la jeune femme est surprise.
elle ne sait pas quoi répondre, alors qu'elle sait ce qu'elle en pense, qu'elle connait la réponse. pourtant, les mots restent bloqués au fond de sa gorge. le pardon est universel, essentiel. avant, kee young pardonnait à tous, parce qu'elle pensait qu'elle n'avait que ça à faire... mais à présent, elle n'était plus sûre d'y parvenir. « j'aimerai y croire. » croire chaque désolé qu'on lui adressait. elle désire réellement se reposer sur ces belles paroles, pardonner et avancer, mais c'était tellement plus facile à dire qu'à faire. « je ne sais pas. j'imagine qu'il devient relatif selon la situation. » parfois, un pardon pouvait faire terriblement de bien.
et parfois il faisait bien plus de mal.
« mais, le pardon le plus sincère, c'est celui qu'on accorde à soi-même. »
il suffit avant tout de penser à soi, pour ensuite toucher son entourage. et ça, kee young ne l'avait appris que bien trop tard. « on ne peut pas demander à être pardonné, si on s'estime toujours responsable. »
du moins, c'est comme ça qu'elle en était venue à voir les choses.
*
catharsis ft. shim kee young
+++
c'est parfois compliqué d'expliquer. ou même de lutter. et ils savent tous les deux ce qu'est de mener ce combat contre un mythe, un état. contre quelque chose qui ne tient même pas dans la main. les défaites étaient plus nombreuses que les victoires et parfois, l'abandon plus fort que la bagarre. être fatigué était suffisant, personne ne voulait en plus se tuer à la tâche en luttant contre quelque chose qui devrait normalement nous être bénéfique.
kee young était loin d'être défaitiste, ni même du genre à laisser tomber. on pouvait clairement affirmer qu'elle faisait partie de ceux qui se voulaient gagnants. pourtant, cette guerre avec morphée était un défi qu'elle avait complètement lâché. usant de tricherie en tout genre pour s'en sortir ; cachets, tisanes, plantes, herbes, moyens enfantins, illégaux, dangereux. peu importait tant qu'un semblant de résultat était présent. et quand bien même cela ne durait pas si longtemps.
en ce moment, la louve n'avait plus de solutions, arrivant à saturation. son stock de remède épuisé et ses yeux fatigués. quand bien même le maquillage pouvait faire des miracles, quelqu'un d'observateur verrait sans grand mal que la fatigue contractait tous ses muscles, à un tel point que s'en était douloureux. venir ici, durant la nuit n'était pas une de ses habitudes par le passé. elle préférait quand le mur brillait à la lumière du soleil. mais elle savait, tout le monde savait, que le sommeil ne venait que lorsque celui-ci était caché. alors depuis peu, elle était plus familière au rayon lunaire que solaire du lieu.
plus près du professeur,
que de son psychologue.
« merci. »
elle accepta la boisson avec un sourire reconnaissant et son corps accueillait les premières gorgées brûlantes avec joie. quand bien même sa langue aurait voulu râler un instant, le froid fit taire cette dernière bien vite.
« le passé, un fléau dont on ne peut se défaire. »
elle savait de quoi elle parlait. toute sa jeune vie avait été une succession d'erreurs et de douleurs. d'acharnements et de sales quarts d'heure. elle ne pouvait que comprendre une fleur aussi mortelle. aussi familière.
« oui ? »
perdu dans la pénombre de sa propre insomnie,
la jeune femme est surprise.
elle ne sait pas quoi répondre, alors qu'elle sait ce qu'elle en pense, qu'elle connait la réponse. pourtant, les mots restent bloqués au fond de sa gorge. le pardon est universel, essentiel. avant, kee young pardonnait à tous, parce qu'elle pensait qu'elle n'avait que ça à faire... mais à présent, elle n'était plus sûre d'y parvenir. « j'aimerai y croire. » croire chaque désolé qu'on lui adressait. elle désire réellement se reposer sur ces belles paroles, pardonner et avancer, mais c'était tellement plus facile à dire qu'à faire. « je ne sais pas. j'imagine qu'il devient relatif selon la situation. » parfois, un pardon pouvait faire terriblement de bien.
et parfois il faisait bien plus de mal.
« mais, le pardon le plus sincère, c'est celui qu'on accorde à soi-même. »
il suffit avant tout de penser à soi, pour ensuite toucher son entourage. et ça, kee young ne l'avait appris que bien trop tard. « on ne peut pas demander à être pardonné, si on s'estime toujours responsable. »
du moins, c'est comme ça qu'elle en était venue à voir les choses.
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Re: catharsis ft. shim kee young | Lun 20 Mar - 11:54 Citer EditerSupprimer
catharsis ft. shim kee young
L'ambiance loin de la digital city, la nuit, avait quelque chose d'étrangement thérapeutique. Loin des bruits de voitures, des cris de jeunes drogués ou alcoolisés, loin du stress et de la pollution, ce quartier semblait hors du temps, et il s'y sentait plus serein. Le fait qu'il soit littéralement vidé de sa population après une certaine heure ajoutait certainement au charme, mais l'important, c'était que Chung Jae se sente mieux.
Ici, son coeur était de nouveau en paix, en particulier avoir fait couler l'encre de ses peurs sur les murs d'Ihwa, et en particulier avec Kee Young à ses cotés. KeeYoung qui avait évidemment remarqué son changement d'humeur. Il faut dire qu'en ce moment, les rêves étaient de plus en plus violents, comme si des années après, le remord venait frapper à sa porte en demandant son du.
« le passé, un fléau dont on ne peut se défaire. »
Un petit rire s'échappa de la gorge du danseur. Elle avait raison, bien évidemment. Ils étaient bien nombreux à vouloir oublier leur passé, qui parfois était une partie de leur vie qui influencait négativement leur situation actuelles : certains auraient voulu oublier une/un ex lui ayant brisé le coeur, d'autre auraient voulu effacer leurs erreurs de jeunesses… Mais l'humain marche autrement : il apprend de ses erreurs et se construit sur ses souvenirs, aussi douloureux soient t'ils.
Chungjae avait une question : une simple question qui le tourmentait depuis maintenant des années. Elle était gravée dans sa peau, ne disparaissant jamais réellement. Il ne l'avait jamais posée à personne d'autre que lui même, mais il avait besoin de réponses.
« j'aimerai y croire. » Les mots de la jeune femme étaient certes bien sombres, mais Chungjae se sentait déjà bien mieux d'avoir posé la question.
« je ne sais pas. j'imagine qu'il devient relatif selon la situation. »
Le problème, c'était que Chungjae n'était pas sur d'avoir le droit de chercher la rédemption. N'était ce pas son châtiment, finalement ? Pour avoir laisser se dérouler sous ses yeux de jeunes inconscients des horreurs dont il n'avait pas encore les détails ? Il méritait sûrement de souffrir, quand on voyait que d'autres personnes avaient perdu la vie ou l'avait gâchée en partie à cause de ses erreurs.
Il avait été l'assistant du bourreau .
« mais, le pardon le plus sincère, c'est celui qu'on accorde à soi-même. » C'était comme si elle lisait dans ses pensées. Surpris, il redressa la tête pour la regarder, bouche bée. « on ne peut pas demander à être pardonné, si on s'estime toujours responsable. »
Après quelques minutes de silence, le jeune homme se sentait déjà plus en paix avec lui même : évidemment, ce n'était jamais aussi simple, mais étant donné qu'il ne se sentait pas près à se pardonner ce qu'il avait fait, il apprendrait à vivre avec, l'accepterait comme son lourd fardeau.
« Ce sont des paroles d'une grande sagesse, pour une jeune femme. »
Fit t'il, d'un air amusé.
Il se demandait ce qu'il pouvait bien la tenir éveillée, elle, au beau milieu de la nuit. Il n'était pas normal qu'a son jeune age, la jeune femme soit obligée de se droguer ou de se shooter pour pouvoir dormir un peu. A son age, il était encore insouciant et pensait que le monde lui appartenait, qu'il n'avait qu'a claquer des doigts et toutes les portes s'ouvriraient pour lui.
Il n'y avait qu'a voir ou ca l'avait mené, cependant.
« Je me demande ce qui peut bien te tourmenter autant... »
Il se tourna vers elle, l'observant dans les yeux.
« Tu sais, enfin...j'espère que tu sais que je suis là, si tu as besoin de parler. »
Ils ne se connaissaient pas si bien que ca, mais les conversations qu'ils avaient, aussi rares soient t'elles, étaient enrichissantes et apaisantes.
Il voulait arriver à lui rendre la pareille, ne serait ce qu'un peu.
*
catharsis ft. shim kee young
L'ambiance loin de la digital city, la nuit, avait quelque chose d'étrangement thérapeutique. Loin des bruits de voitures, des cris de jeunes drogués ou alcoolisés, loin du stress et de la pollution, ce quartier semblait hors du temps, et il s'y sentait plus serein. Le fait qu'il soit littéralement vidé de sa population après une certaine heure ajoutait certainement au charme, mais l'important, c'était que Chung Jae se sente mieux.
Ici, son coeur était de nouveau en paix, en particulier avoir fait couler l'encre de ses peurs sur les murs d'Ihwa, et en particulier avec Kee Young à ses cotés. KeeYoung qui avait évidemment remarqué son changement d'humeur. Il faut dire qu'en ce moment, les rêves étaient de plus en plus violents, comme si des années après, le remord venait frapper à sa porte en demandant son du.
« le passé, un fléau dont on ne peut se défaire. »
Un petit rire s'échappa de la gorge du danseur. Elle avait raison, bien évidemment. Ils étaient bien nombreux à vouloir oublier leur passé, qui parfois était une partie de leur vie qui influencait négativement leur situation actuelles : certains auraient voulu oublier une/un ex lui ayant brisé le coeur, d'autre auraient voulu effacer leurs erreurs de jeunesses… Mais l'humain marche autrement : il apprend de ses erreurs et se construit sur ses souvenirs, aussi douloureux soient t'ils.
Chungjae avait une question : une simple question qui le tourmentait depuis maintenant des années. Elle était gravée dans sa peau, ne disparaissant jamais réellement. Il ne l'avait jamais posée à personne d'autre que lui même, mais il avait besoin de réponses.
« j'aimerai y croire. » Les mots de la jeune femme étaient certes bien sombres, mais Chungjae se sentait déjà bien mieux d'avoir posé la question.
« je ne sais pas. j'imagine qu'il devient relatif selon la situation. »
Le problème, c'était que Chungjae n'était pas sur d'avoir le droit de chercher la rédemption. N'était ce pas son châtiment, finalement ? Pour avoir laisser se dérouler sous ses yeux de jeunes inconscients des horreurs dont il n'avait pas encore les détails ? Il méritait sûrement de souffrir, quand on voyait que d'autres personnes avaient perdu la vie ou l'avait gâchée en partie à cause de ses erreurs.
Il avait été l'assistant du bourreau .
« mais, le pardon le plus sincère, c'est celui qu'on accorde à soi-même. » C'était comme si elle lisait dans ses pensées. Surpris, il redressa la tête pour la regarder, bouche bée. « on ne peut pas demander à être pardonné, si on s'estime toujours responsable. »
Après quelques minutes de silence, le jeune homme se sentait déjà plus en paix avec lui même : évidemment, ce n'était jamais aussi simple, mais étant donné qu'il ne se sentait pas près à se pardonner ce qu'il avait fait, il apprendrait à vivre avec, l'accepterait comme son lourd fardeau.
« Ce sont des paroles d'une grande sagesse, pour une jeune femme. »
Fit t'il, d'un air amusé.
Il se demandait ce qu'il pouvait bien la tenir éveillée, elle, au beau milieu de la nuit. Il n'était pas normal qu'a son jeune age, la jeune femme soit obligée de se droguer ou de se shooter pour pouvoir dormir un peu. A son age, il était encore insouciant et pensait que le monde lui appartenait, qu'il n'avait qu'a claquer des doigts et toutes les portes s'ouvriraient pour lui.
Il n'y avait qu'a voir ou ca l'avait mené, cependant.
« Je me demande ce qui peut bien te tourmenter autant... »
Il se tourna vers elle, l'observant dans les yeux.
« Tu sais, enfin...j'espère que tu sais que je suis là, si tu as besoin de parler. »
Ils ne se connaissaient pas si bien que ca, mais les conversations qu'ils avaient, aussi rares soient t'elles, étaient enrichissantes et apaisantes.
Il voulait arriver à lui rendre la pareille, ne serait ce qu'un peu.
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