Je ne savais même pas comment je m’étais embarquée la dedans. Ah si. Une conversation anodine, parler de fantôme, charrier un peu… Et me voilà, prête a faire ce qui allait me mener droit a un exorcisme, j’étais prête à le parier. Mais quelle idée aussi de foncer dans toute sorte de paris hein ? J’voulais pas finir par parler à l’envers moi. Ni avoir la tete qui tournait a 360°. Loin de là même. Ma tête fonctionnait mieux dans son sens actuel. Du coup, j’étais là, pas vraiment de mon plein grè mais plutôt par fierté, parce que j’avais aucune envie d’avouer a mon comparse que j’étais morte de trouille à l’idée de finir bonne pour un exorcisme. Andrew venait de frapper à ma porte, moi et mon espoir qu’il se soit dégonflé ont fondus comme de la neige au soleil, j’étais prête à partir. Je le suivais silencieusement, il avait l’air aussi mal à l’aise que moi. C’était marrant au final de voir qu’il était aussi mal à l’aise sur le sujet. Il essayait d’en imposer mais je percevais quand même l’once de stress, je partageais la même. Je m’étais laissée embobiner par son sourire et ses clins d’œil, tsss trahison. Je le suivais silencieusement vers le thêatre, avant de demander « Tu as pris une table ouija ? » Avant de reprendre « Et tu veux qu’on appelle qui, au fait ? » Non parce que j’avais bien des idées mais me payer un ilnam ad vitam eternam qui va traumatiser mon entourage… Je sais pas si j’étais prête.

Une fois il était tombé sur une vidéo d’une fille qui jouait au ouija avec une part de pizza en guise planchette et le carton en guise de support, mais Andrew ne voulait offenser personne et apporta une vraie planche ouija. < Je sais pas trop, on verra qui vient j’imagine > Bizarrement, il était rassuré : Jina ne semblait pas plus enchanté que lui à l’idée de faire ca. Eux qui étaient si bavards l’un avec l’autre, là ils se taisaient appréhendant l’arrivée au théâtre. C’était évidement la nuit. Deux raisons : il ne fallait pas qu’Andrew se fasse prendre dans les bâtiments du campus dans lequel il n’étudiait pas et surtout c’était tellement plus effrayant, même s’ils n’avaient ni l’un ni l’autre besoin de ça pour être effrayés. < Hum… Nous y voilà… > il regarda la jeune blonde du désespoir dans les yeux. Rien ne les ferait changer d’avis pourtant les deux seraient ravis de pouvoir se mettre sous leurs couettes. Il tendit le bras et poussa la porte. Un silence d’or régnait. Il sortit son téléphone de sa poche et alluma la lampe torche. Tout était si noir. Le pâtissier sentait une boule dans le ventre. Il ne pouvait pas s’empêcher de se retourner pour vérifier qu’il n’y avait rien. Il prit oublia qui il était, à cet instant il s’était transformé en une boule de peur. Il prit la main de sa partenaire de crime et la serra fermement pour ne pas qu’elle s’éloigne. < On se met sur la scène ? > Il ne faisait même pas attention à ce qu’elle pouvait dire. Ils se posèrent donc au milieu de la scène du théâtre.  S’ils étaient venus pour d’autres raisons, ce silence et ces ténèbres qui les entouraient pouvaient presque être apaisants.  < T’es prête ? > Il attendit sa réponse. Il inspira et expira bruyamment et par la bouche. < Esprit es-tu là ? >


Lancé de dés:
Réussite: un esprit répond du premier coup
Échec : on galère, aucun esprit ne semble vouloir parler

Cette dépression. Je ne savais pas pourquoi j’étais partie la dedans sérieusement. Les défis avec les fantômes j’aimais pas ca. Pas du tout même.  Andrew avait sorti une vraie planche Ouija. Je deglutis. « Han, ca plaisante pas là… » Le silence était pesant. Et j’étais prête a parier que l’un comme l’autre on ne souhaitait qu’une chose, qu’aucun esprit ne se pointe, qu’on puisse aller ailleurs.  Genre dans nos lits respectifs. Mais non. Et nous voilà sur la suggestion de monsieur Andrew partis sur la scène. Génial. Histoire de faire des cibles faciles. En m’installant, je lui demande gentiment « dis dis, t’es sur qu’aucun esprit ne s’aggripera à nous hein ? Genre qu’une fois que ce sera fini, on sera libres ? » Je n’avais absolument aucune envie de me ballader avec le fantôme d’une prof de physique chimie derrière moi en permanence. C’était absolument hors de question. Une fois installés, le voilà qui tente d’appeler un esprit. Oups, je sentais la boule dans mon ventre de plus en plus oppressante. J’allais ricaner en disant que ca ne marchait pas quand un bruit se fit entendre dans le théatre. Merde. Je me saisis de mon téléphone, et regarde Andrew avec un air terrifié sur le visage. « C’était… Quoi ?»  Et je regarde la planche, le signet avait bougé. Pas de beaucoup, mais il s’était déplacé vers le oui. Je ne la sentais pas cette foutue soirée. Je me tourne vers la salle. « Esprit si tu es là, manifeste toi ? » Avant de grincer des dents. Pourquoi j’avais dis ca déjà ?  Je jetais un regard a Andrew paniquée. « Rappelle moi ce qu’on fait là, avant que je panique totalement… » Oups. Jina en perdition.

Andrew regardait partout pour s’assurer que rien ne leur sauterait dessus mais dans une telle pénombre il ne voyait rien. < Tu vas rigoler –rire jaune- mais j’ai trouvé ca dans un magasin de jouet. > Il réfléchit. Lui non plus ne voulait pas être poursuivit le restant de ses jours par quelque chose pour avoir simplement joué à un jeu ridicule. < Euh… Ouais ! Et puis si ca se trouve dans un magasin pour jouet, ca peut pas être dangereux ? Hein ? > Lorsqu’il posa deux doigts sur la planchette, un frisson parcourra son corps. Il priait un Dieu auquel il ne croyait pas pour que rien ne se passe. Un bruit lointain se fit entendre. Andrew regarda dans la direction que Jina pointait avec son téléphone. Dans sa tête il essayait de rationnaliser ce bruit. < C’est surement le bois qui travaille. > Lorsqu’il croise le regard de Jina, il se pétrifie. Ils ont peur. La planchette avait bougé. < On l’a bougé sans faire exprès… ? > Ce n’est pas une question, enfin si mais il a surtout peur de la réponse. A présent il se fiche bien de montrer ses vrais sentiments. A son tour elle demande au fantôme de se manifester. ~ Si y a pas de second bruit ca veut dire que c’était rien ~ On se convainc comme on peut. Jina le regarde mais Andrew essaye de distinguer chaque ombre derrière elle. Avant de lui répondre, il s’assure que le silence règne. < Je t’avoue que maintenant je sais plus trop mais t’inquiète pas. T’entends ? C’était rien, le premier bruit c’était pas un esprit. Sinon il y en aurait eut d’autres. > Il est persuadé de ce qu’il dit. Presque confiant, se sentant à l’abri, il repose sa main sur la planchette. < Esprit, si c’est toi qui as bougé la planchette, dis-nous comment tu t’appelles. >


Réussite : la planchette bouge lentement pour épeler un prénom
Echec : essaye encore