Biatch, Jungle and Sun… ~ ft. My Pet
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Biatch, Jungle and Sun… ~ ft. My Pet | Ven 17 Mar - 16:25 Citer EditerSupprimer
Biatch, Jungle and Sun…
ft. Zheng Siara
Costa Rica : dernière lubie de ma mère que de découvrir ce pays réputé pour sa beauté et ses caractéristiques très naturelles ! Évidemment, à l’instar de ses caprices habituels, cela lui était venu sur un coup de tête et comme il s’avérait que nous étions justement en période de congés scolaires, hors de question à ses yeux que je ne fasse pas partie du voyage. En même temps, mes parents se serait tirés dans un pays paradisiaque – bien que Singapour le soit aussi – en me laissant toute seule à la maison… Mon amertume se serait payée sur le très, très long terme. Certes, la plupart des adolescents de quinze ans jubilaient à la perspective d’être délesté de toute surveillance afin d’inviter les amis pour de folles soirées. Sauf que je n’étais pas « la plupart des adolescents ». J’étais Zhang Hera et je n’invitais ces bouffons à souiller le sol de ma maison que par obligation. Histoire de leur rappeler de temps en temps qui était la souveraine incontestée de l’école ! Si je lançais une invitation, tout le monde accourait. Se faire refouler par ma personne, par la seule inexistence d’une invitation à son nom devenait synonyme de rejet total et de décadence finale dans la hiérarchie de notre société scolaire. S’il en était qui échappait à la règle ? Aucunement ! Iwan continuait juste d’être présent à toute festivité organisée en mon nom par la force des choses qui nous surpassait encore : nos parents. Et, bien qu’elle-même investigatrice du principe selon lequel mes désirs devenaient des ordres, ma mère pouvait parfois se montrer aussi butée et obstinée que moi. Le chien ne font pas des chats, parait-il. En parlant d’animal de compagnie, inquiète à la perspective de ma potentielle solitude et ennui, ma mère avait tenu à ce que j’emporte compagnon avec moi. Malheureusement, Apophis, mon précieux Prince d’Albâtre, python albinos de plus de six mètres de long ne pouvait guère être détaché de son milieu naturel : à savoir notre maison dans laquelle il se promenait à sa guise en toute liberté. À défaut de ce seul véritable ami que je ne pus faire embarquer en avion avec moi, le choix se reporta sur Siara. Du python à la vipère, les barrières législatives étaient parfois étrangement dictées.
Copines comme scorpions, prêtes à nous laminer subtilement l’une et l’autre… Quoique, je me méfiais et gardais toujours Siara à l’oeil, mais de nous deux, la plus à l’affût de détrôner l’autre ce n’était pas moi ! Évident, puisque je me tenais au tout en haut du mont Olympe. Seulement, je devais toujours être prête à lui écraser les doigts si elle venait à gravir la pente jusqu’à son sommet et tenter de m’attraper la cheville pour me faire tomber de mon piédestal tant jalousé. Ainsi donc, tandis que mon père se chargeait de faire déposer les valises aux bons petits pavillons hôteliers que mes parents avaient acheté dans ce complexe cinq étoiles – oui, maman ne loue pas, elle achète (fait acheter par papa) même si nous reviendrons probablement jamais ici –, Choi Na Young, ma mère nous accompagna jusqu’au nôtre. Inséparables comme ils se devaient, toutes deux nous partagerions le même petit pavillon de luxe composé d’une vaste chambre à deux lits double et salle de bain avec jacuzzi notamment, et bien sûr, sur pilotis au-dessus de la mer.
« Installez-vous bien les filles ! Oh, et ma chérie ! N’oublie pas, si vous avez besoin de quoi que ce soit, le personnel est là pour être à ton service ! »
Avec une mère pareille, je n’étais pas prête d’oublier à quel point j’étais née pour que le monde entier me mange dans la main. Elle s’approcha de moi pour caresser mes cheveux et admirer à quel point elle me trouvait magnifique. Puis, elle se tourna brièvement vers Siara à laquelle elle adressa un beau sourire de façade. Il ne fallait presque plus chercher de mauvaises intentions dans les actes de ma mère. La superficialité et l’hypocrisie était devenue comme une seconde nature. Les seules circonstances qui semblaient pouvoir la faire sortir de ses gongs concernaient toujours ses enfants.
« Je vous laisse ! Profitez bien de cette journée, on se retrouve ce soir pour diner tous les quatre. Amusez-vous bien ! »
Sur ce, nous nous retrouvâmes Siara et moi à prendre connaissance avec nos quartiers. Je choisis mon lit sans lui demander son avis. Mes parents et moi avions la bonté d’âme de l’emmener avec nous, elle n’allait pas avoir son mot à dire. Oh, cependant, je ne le fis pas avec insolence. Juste le plus naturellement du monde et avec mon charmant sourire aux lèvres. Après tout n’étions nous pas les deux meilleures amies du monde ? Nous pouvions nous comprendre sans user de mot. C’était par le regard que je lui avais demandé si elle n’y voyait pas d’inconvénient. Personnellement, je n’en vis pas dans ses yeux.
Nos valises arrivées, nous prîmes une douche chacune notre tour– moi d’abord – afin d’enfiler un maillot de bain sous nos vêtements avant de partir à la découverte de cet univers dont nous ignorions encore tout :
« Tu es prête ? »
J’attrapai « ma meilleure amie » par le bras et nous sortîmes dehors pour nous engager dans les allées du complexe hôtelier. Bras dessus, bras dessous, accrochées et collées l’une à l’autre nous semblions si proches, si complices. Comme toujours, le tableau était parfait. Et déjà sur notre passage, les regards se tournaient. Surtout les yeux des garçons, mais pour ma part, je préférai ne pas y prêter attention. Si je n’en tirais qu’un sentiment désagréable, Siara, elle en soutirait davantage sa force. Hors de question de la laisser prendre l’ascendant pendant ce séjour qui s’annonçait tout sauf reposant. La différence entre nous deux était que j’étais bien trop précieuse et supérieure pour que les simples regards des manants ne souille pas ma personne. Ma grande amie en revanche… Je connaissais son complexe d’infériorité. C’était indéniable et inévitable de toute façon. Elle devrait néanmoins se satisfaire d’être, bien qu’un fossé en-dessous de moi, à la place suivante dans la hiérarchie naturelle. Les bras des hommes lui permettaient de se hisser un peu plus haut. Ils pouvaient la toucher à pleine main, tandis qu’un seul effleurement sur ma peau délicate l’aurait souillée. Quelle grande bonté d’âme que la mienne d’accorder à Siara de se tenir si proche de moi. Cette « chère amie » représentait à la fois le plus vil et le plus efficace de mes sujets.
« Que devrions-nous faire ? Allons voir le tableau d’affichage des activités ! »
Si toutes deux rivalisions – enfin, si elle avait l’illusion de pouvoir rivaliser avec moi – en permanence et dans tous les domaines, nous avions bien chacune nos terrains de prédilections. En l’occurence, tandis que les activités sportives voire un peu extrême jouaient en ma faveur, l'exhibition en bordure de piscine ou « jeux de plages » me mettaient en grande difficulté face à Siara qui dans ses situations me dérobait presque mon splendide plumage de paon pour faire la route en se pavanant fièrement.