Comme d’habitude, telle une vraie maman, Syu est en train de lentement déballer les valises tandis que Shin Bom et Olympe sont déjà en train de s’amuser de leur côté. Cela ne la dérange pas tellement car non seulement elle a l’habitude mais ça lui plait beaucoup aussi. Faire la maman, c’est son truc. Être maman, c’est son premier métier. Et puis, parfois, elle essaye d’être femme. C’est pour ça, pour contenter et relaxer tout le monde, qu’elle a organisé ce voyage. Ils ne partent pas bien loin, au final, juste dans des sources chaudes un peu plus au sud de Séoul, mais c’est déjà ça. Ils ont l’occasion de sortir de la ville et de prendre l’air, de respirer l’air pur de la montagne. Syu espère de tout cœur que cela leur fera du bien. Même si Shin Bom ne s’en rend pas compte, ils en ont tous bien besoin. Décompresser. Pour eux, c’est un plaisir très précieux qu’ils ne peuvent s’octroyer que de temps en temps. Elle sourit en y pensant alors qu’elle entend son fils rire de plaisir dans les bras de sa tante Olympe. Bien qu’elles ne soient pas vraiment sœur, c’est ainsi que Shin Bom l’appelle depuis qu’il est petit.

Mamaaaaaaan !

Ah. L’appel du monstre, se dit-elle en ricanant. Elle se lève de son siège par terre et rejoint sa petite famille dans le salon de la suite au rabais qu’ils ont loué. Il a tenté de grimper sur le dos de sa tante et est à présent accroché à ses épaules, les jambes battant dans le vide. Il arrive quand même à faire rire sa mère qui accourt vers eux et le prend dans ses bras, soulageant ainsi Olympe du poids de l’enfant de cinq ans. Ayant un peu plus de force qu’il n’y parait, elle le soulève sans mal et le serre contre elle, inondant son visage de baisers. Shin Bom hurle de rire et s’agrippe à sa mère, si bien qu’elle ne le pose même pas. Elle a conscience de l’avoir un peu trop couvé, et c’est souvent ce que Jae lui reproche, mais elle ne peut pas s’en empêcher. Elle a encore trop peur de perdre les personnes chères à son cœur alors elle couve Shin Bom, car elle sait qu’il ne la quittera jamais, lui. Tu sais, tata est là pour se reposer aussi, alors ménage-la, veux-tu ? Elle ricane et plaque un nouveau baiser sur son front. Aller, va déballer tes jouets, comme un grand. Elle le repose et il court dans leur chambre, laissant les deux jeunes femmes entre elles. Merci de nous avoir accompagnés, Olympe. Tu n’étais vraiment pas obligée, mais je crois que Shin Bom est très content de t’avoir à lui tout seul pour quelques jours.

Un sourire aux lèvres, j'essaye d'attraper le petit garçon qui se trouve devant moi, faisant mine de jouer le méchant loup. J'ai l'impression de retourner en enfance chaque fois que je joue avec un enfant et ce n'est franchement pas déplaisant, bien au contraire. Beaucoup de personnes ont remarqué que j'avais une facilité impressionnante avec les enfants tout simplement parce que j'ai conservé encore une âme enfantine, ce qui permet une communication plus facile avec eux. Et forcément, avec mon neveu j'ai encore plus de capacités, mais c'est uniquement parce que je le connais très bien et que je l'adore comme s'il était mon réel neveu. C'est un garçon que je veux et que je dois protéger, tout autant que sa mère, ma cousine et meilleure amie. Je m'arrête alors de courir quand il s'en va vers sa mère, essoufflée. Je ne suis plus toute jeune je crois et contrairement à lui je n'ai pas autant de vivacité. « Oh ne t'inquiète pas, j'aime bien jouer avec lui quand même » dis-je en faisant un clin d’œil à Shin Bom. C'est vrai que le lieu est fait pour se reposer, s'éloigner de tout le stress véhiculé par le quotidien, mais surtout la ville, et puis c'est aussi le moment de me retrouver avec ma cousine. Ça fait un moment que je n'ai pas eu une telle occasion, à cause des cours, mais aussi de certains projets. C'est pour cette raison que j'ai sauté de joie lorsque je me suis décidée à l'accompagner dans ce lieu reposant. J'inspire profondément, regardant mon neveu qui déballe tous ses jouets avec ce côté si innocent que j'envie. « Mais c'est totalement normal que je vienne pour voir mon neveu et pour te voir aussi. Ça fait un moment que je n'ai pas eu de moment privilégié avec toi alors forcément, j'ai sauté sur l'occasion. Je ne pouvais pas manquer ça, pour rien au monde ». Je lui fais un grand sourire et commence à déballer mes quelques affaires. Je n'ai pas ramené grand chose, en même temps ce n'est qu'un week-end, et je ne suis pas le genre de fille à ramener une valise remplie juste pour quelques jours. Ou alors elle est remplie de jeux et de mangas, mais pour une fois, j'ai décidé de faire abstraction. Je finis de ranger mes dernières petites choses, parce que je sais pertinemment que sinon je vais le faire, avant de me tourner de nouveau vers ma cousine. « Bon alors, t'as prévu un programme pour ce week-end ? Je t'avoue que je ne suis jamais allée dans ce genre de . . . source, c'est une première et ça me stresse un peu ». Je fais une petite grimace, gênée. Heureusement que je suis avec elle.

Le regard de Syu oscille entre la tristesse, la mélancolie et le bonheur. Que de contradictions pour une seule paire d'yeux. Elle penche légèrement la tête sur le côté, espérant que ces quelques jours de repos feront à tous du bien. Il n'y a que quelques jours restants avant la reprise des cours et autant dire que Syu appréhende beaucoup ce moment. Changer de classe, découvrir de nouveaux élèves, se refaire à leur nom, leur caractère, et toutes ces petites choses qui ont toujours rendu les élèves spéciaux aux yeux de leur institutrice. Tout à réapprendre au début de l'année, c'est un travail encore plus épuisant que leur enseigner un anglais qu'ils ne parleront jamais bien, faute de pratique extérieure. La jeune femme soupire puis passe un bras autour de la taille fine de sa cousine. Ah, tu ne connais pas ? Le but, c'est de se détendre, donc ne te stresse pas. On va passer se weekend à se faire chouchouter et rien d'autre. Elle lui sourit et presse un doux baiser sur sa tempe. Il n'y a pas grand-chose à faire, tu sais. On peut aller faire une randonnée, si tu veux, mais autrement, on va surtout profiter des sources chaudes et rattraper le temps perdu. Pour la rassurer, elle prend sa main et la guide jusqu'à leur commode et l'ouvre. Dedans se trouvent deux yukata d'un doux bleu lavande ainsi que des serviettes de bain blanches et de petites tongues en bois.

Pour commencer, on va se laver le corps et on passe ça. Syu dépose un des deux yukata dans les bras de sa cousine et lui sourit. Après on pourra aller au bain et comme Shin Bom n'a pas encore onze ans, il peut venir dans le bain des femmes avec nous. Elle se tourne brièvement vers son fils mais ce moment lui semble une éternité. Il s'applique comme un grand à déballer son petit sac de jouets ainsi que son pyjama Spiderman et ses affaires pour le lendemain. En voyant que sa mère l'observe, il se précipite vers elle et se jette presque dans ses bras. La jeune maman enroule ses bras autour de son fils et pose une main sur sa tête. Pourquoi Jae hyung n'est pas venu ? Il aurait pu jouer avec moi ! Syu lève les yeux au ciel et secoue la tête. Parce que Jae travaille, tu sais bien. Il ne peut pas prendre de vacances comme ça. Et puis tu es avec moi, c'est pas assez ? Elle dit ça avec un tel sourire que son fils sait bien qu'elle n'est pas vexée. Il s'éloigne pour finir de déballer ses affaires et laisse les deux jeunes femmes entre elles. Ne sachant pas comment aborder le délicat sujet de son petit ami — c'est même encore un terme étranger pour le qualifier —, Syu soupire et se détourne, espérant juste qu'Olympe ne ramène pas la conversation là-dessus. Ah, si tu veux y aller en premier, vas-y ! Je vais finir de ranger.

Il est vrai qu'avoir un temps dédié au repos est quelque chose qui m'est totalement inconnue, du moins, jusqu'à aujourd'hui. Et je sais pertinemment que je n'ai pas à stresser malgré ma méconnaissance sur le sujet. Nous sommes dans un lieu zen, ce qui signifie qu'il n'y a aucune place pour l'angoisse, et puis, je vais forcément rapidement m'habituer au lieu. Je dois juste garder un certain calme intérieur. J'écoute donc attentivement les dires de ma cousine, hochant de temps en temps de la tête, imprégnant les informations dans mon cerveau. « Ok. Je crois que j'ai bien compris le but de ce week-end. Merci Syu. Je pense que j'avais besoin d'un temps comme ça, en cette période mouvementée. Et puis comme tu l'as si bien dit je pense qu'on a du temps à rattraper ». J'ai tellement de choses à lui dire et je ne doute pas qu'elle aussi, elle en a. Je lui fais donc un grand sourire, m’émerveillant par la même occasion devant le yukuta. « J'ai tellement hâte de pouvoir le porter », juste à voir ce vêtement je me sens comme apaisée de l'intérieur. C'est très étrange comme sensation, je le conçois, mais je me sens bien. Je regarde donc le yukuta que ma cousine vient de me remettre avec une grande admiration. Je me tourne ensuite vers Shin Bom qui, heureusement, viendra avec nous. « Je ne sais pas où il aurait pu aller sinon », je me vois mal laisser mon neveu seul et je doute que Syu soit d'accord avec cette idée aussi. Encore, s'il est avec des enfants de son âge, avec qui il peut s'amuser, ça ne peut être que favorable pour lui mais je ne pense pas qu'il y ait énormément de groupe d'enfants dans un tel lieu si calme. Les parents ont plus tendance à laisser leurs enfants autre part, les faisant garder pour le week-end. Je me hâte donc de ranger mes quelques affaires, jusqu'à ce que j'entende mon neveu évoquer le prénom, semble t-il, d'un homme. Je fronce légèrement des sourcils, me demandant si c'est bien le Jae auquel je viens de penser ou si c'est un autre. En même temps des Jae, il y en a en Corée, je ne dois donc pas me fier de suite à ma première sensation. Mais ce qui m'interpelle le plus c'est ce sentiment étrange que j'ai qu'il y a quelque chose derrière les propos du petit comme de la mère, comme s'il y a un lien profond entre ce Jae et Syu. Je me trompe peut-être, mais quand même, j'ai quelques suspicions. Surtout quand elle tente, vainement, de changer de sujet et de m'orienter vers la douche. « Syu . . . », je m'approche d'elle, un sourire aux lèvres. « Qui est ce fameux Jae ? ». Je la fixe du regard, un sourcil arqué, « est-ce celui dont je pense ou en est-ce un autre ? » . Et même si c'est ce fameux Jae, que s'est-il passé depuis notre dernier conversation le concernant ? « Que s'est-il passé ? Tu sembles avoir des choses à me raconter la très chère Kwon Syu ! ».

Horreur ! Malheur ! Il a prononcé le nom interdit. Syu ne veut pas encore que ses proches apprennent sa nouvelle relation avec son ex et amour d’enfant mais le faire comprendre à un enfant de cinq ans n’est pas facile et la maman a choisi la solution de facilité en n’en parlant tout simplement pas. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à ça de la part de son fils. Il ne savait pas bien sûr mais elle ne peut s’empêcher de se tendre un peu sur ses jambes. Bien. Ne reste plus qu’à espérer qu’Olympe ne relèvera pas la remarque de Shin Bom ou comprendra que sa cousine préfère ne pas en parler. Mais elle n’y coupe pas. Evidemment. Le visage de Syu passe du chair au rouge coquelicot. Olympe semble prendre cette révélation à la légère mais cela ne soulage pas l’ainée.

Au lieu de lui répondre, elle se penche sur la commode et s’affaire à sortir un autre yukata et un dernier à la taille de son fils. Elle tapote les vêtements pliés et s’éclaircit la gorge, fronçant un peu les sourcils, ne répondant toujours pas. Elle n’arrive pas à l’admettre, principalement car elle ne veut plus entendre de reproche, de remarque ou d’avis négatifs. Elle veut surtout qu’on la laisse tranquille. Sans s’en apercevoir, elle s’est mise à se gratter lentement le bras de nervosité et d’angoisse. Tiens, ça faisait un moment. Depuis octobre, plus de crise d’angoisse. La solitude et la tristesse sont parties à l'instant même où Jae a posé les pieds chez elle. Cependant, pour la jeune femme d'ordinaire si réservée et secrète sur sa vie privée, en parler est une autre paire de manche. Elle baisse les yeux et secoue la tête. On en parlera plus tard, d'accord ? Je... Je vais prendre ma douche ! s'exclame-t-elle en s'enfuyant vers la salle de bain. Elle se jette presque sous le jet chaud de la douche et lâche un profond soupire, tentant au mieux de se détendre alors qu'elle sait pertinemment que, Olympe restant Olympe, elle ne lâchera pas le morceau aussi facilement. Ça ne coûte rien d'espérer, se dit-elle en sortant enfin de la douche. Celle-ci a été rapide car la jeune femme ne s'est pas lavé les cheveux, puisqu'ils ne toucheront pas l'eau des sources chaudes. Elle quitte la salle de bain après s'être séchée et avoir revêtu son yukata et laisse la place à Olympe.

Plus tard, les trois vacanciers s'enfoncent enfin dans les bains brûlants des sources. Syu lâche un petit soupire de bonheur et plie soigneusement sa petite serviette blanche avant de la poser en équilibre sur sa tête, couvrant ses cheveux relevés. Shin Bom commence à nager calmement, sous l’œil attentif de sa mère mais celle-ci ne le rappelle pas à elles et le laisse s'éloigner. L'onsen est plutôt vide en cette saison et il ne dérange pas grand-monde. Alors, qu'en penses-tu ? s'enquiert-elle auprès de sa cousine alors qu'elles s'appuient contre un rocher noir dépassant de l'eau. Syu joue délicatement avec l'eau entre ses doigts, perdues dans des pensées qui ont rejoint celles de son grand brun, sûrement occupés à enseigner la boxe ou à consulter les paris en ligne sur son téléphone. Pense-t-il à eux ? Le connaissant, ils doivent bien être quelque part dans ses pensées. Que c'est agréable... souffle-t-elle alors que ses épaules se détendent sensiblement.

La réaction quelque peu étrange de Syu m'alerte sur ce qu'il peut se passer à son domicile. Je ne sais pas vraiment si je vais être contente ou au contraire si je risque de m'énerver, je ne sais pas, mais au vu de son comportement, et de son angoisse, j'ai le sentiment que cela va plus aller vers la seconde option. Bien sûr connaissant Syu je vais sûrement essayer de me canaliser car elle a l'air vraiment très nerveuse d'aborder ce sujet, ce qui m’inquiète davantage. Et forcément, je m'imagine tout un tas de scénarios, parfois en imaginant le pire et parfois en imaginant le meilleur. Pour le coup, je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre avec ce qu'elle compte me révéler concernant ce fameux individu, nouveau ou pas. Je ne la retiens donc pas lorsqu'elle s'enfuit dans la salle de bain, essayant d'éviter la conversation, mais elle sait pertinemment que je ne vais pas lâcher le morceau et que dans son intérêt elle doit m'en parler au plus vite, au risque de cogiter et de paraître énervante. Après tout, c'est ma cousine, et ma meilleure amie, j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe dans sa vie, surtout quand elle a un tel comportement de fuite. Je ne sais même pas si je dois bien le prendre ou pas, car j'ai le sentiment qu'elle me cache des choses et cela m'attriste. Je suis triste surtout parce que j'ai le sentiment qu'elle ne peut pas me parler de tout comme cela devrait être le cas, qu'elle se retient, qu'elle n'ose pas. J'aimerai pourtant qu'il n'y ait aucune barrière de langage, pas de secrets non plus, mais peut-être que c'est à cause de mon comportement ou qu'elle s'imagine mes réactions, qu'elle ne préfère pas encore en parler. Lorsqu'elle revient quelques minutes après de la salle de bain, je ne dis rien. Du moins je ne reviens pas de suite sur le sujet, allant prendre à mon tour ma douche, lui laissant le temps de préparer le terrain. Mais elle ne va pas pouvoir fuir toute la journée. C'est couru d'avance.
Quelques minutes après, on se retrouve tous les trois dans ce bain chaud et agréable qui finit par me détendre un peu plus, sourire aux lèvres. C'est la première fois que je fais un tel bain et autant dire que c'est fort agréable. Je viens à peine d'y entrer que déjà j'ai envie d'y rester plusieurs heures. Mon corps se sent revigorer et je me sens tellement bien que j'en oublie presque la situation précédente. Fort heureusement elle me revient rapidement en mémoire alors que je plonge légèrement mon visage dans l'eau chaude. Je me rapproche légèrement d'elle et la fixe plusieurs secondes. « Bon . . . abordons le sujet délicat que tu sembles ne pas vouloir aborder. Tu sais pertinemment que je ne vais pas te laisser fuir encore une fois et que de toute manière, il va falloir en parler ». Je croise légèrement les bras, l'air presque menaçante. « Surtout ne tourne pas autour du pot. Je t'écoute. Et tu sais que je ne vais pas te juger . . . enfin . . . c'est ta vie . . . mais tu es ma cousine. Alors dis moi ce qu'il se passe en ce moment chez toi, je ne sais pas si je dois prendre peur ou pas ».

Si elle doit être honnête avec elle-même, Syu redoute abominablement le sujet car elle sait que de toute façon, personne ne l’approuvera, même pas Olympe si elle apprend ce qui s’est réellement passé. Tout est une question de point de vue, elle le sait. Si pour elle, Jae représente simplement l’homme dont elle est tombée amoureuse au collège et qu’elle n’a jamais réussi à oublier, pour les autres, c’est un grand gars à l’air de bulldog et pour certains, un violeur. A chaque fois qu’elle y pense, ces mots lui retournent l’estomac, laissant un goût acide sur sa langue. Elle sait très bien qu’Olympe ne connait rien de la situation mais elle bloque. Impossible de lui en parler de peur de subir à nouveau les foudres de quelqu’un. Les amis ne devraient pas juger et juste accepter et se réjouir. Surtout le meilleur ami, pourtant c’est sa réaction qu’elle redoute par-dessus tout. Et Olympe. Ce sont les deux personnes les plus chères à son cœur.

Toujours hésitante, elle s’enfonce un peu dans l’eau et souffle, créant de petite bulles à la surface lisse, lançant un regard noir à sa cousine, regard qui pourrait s’interprété différemment. Ne me pose pas cette question. Que me fais-tu faire ? Je ne veux pas en parler. Parlons d’autre chose. Mais elle la connait bien, la Olympe, et elle n’a pas besoin de l’entendre dire qu’elle ne la laissera plus changer de sujet pour le savoir. Syu tente de parler une première fois mais dans sa hâte elle en oublie de sortir la tête de l’eau et boit la tasse. Elle tousse un moment avant de pouvoir reprendre son souffle. Un long soupire lui échappe. Ben quoi ? Que veux-tu que je te dise ? Oui, on se fréquente à nouveau. Elle hausse ses épaules dénudées. Ne me fixe pas comme ça, tu me stresses.[/b] Elle fronce le nez d’un air un peu contrarié. Parfois, il dort à la maison et Shin Bom s’entend très bien avec lui. Peut-être même mieux qu’avec Bom Chan. Il lui apprend la boxe et ils passent beaucoup de temps à jouer, c’est pour ça qu’il l’aime autant. Elle ne peut retenir un beau sourire à cette pensée. Le courant entre les deux garçons est passé tout seul, bien que le petit ne connaisse pas Jae. Il n’était pas farouche pour autant.

Tout va vraiment bien. On a réglé nos comptes et il a beaucoup changé. Enfin il fait surtout beaucoup d’effort, comme toujours.

Je retiens ma respiration quelques secondes, attendant le moment fatal, prête à attendre les pires choses venant de ma cousine. Je ne sais pas à quoi m'attendre comme j'ai le sentiment de savoir. Peut-être que je me trompe, ou peut-être que je ne me trompe pas. Je ne sais même pas si j'ai envie d'avoir raison ou si j'ai envie d'avoir tort. Certes au vu du passé de ma cousine et meilleure amie j'ai envie de croire qu'elle n'a pas remis le couvercle avec ce fameux homme, et ex petit-mi, mais en même temps, je sais à quel point elle l'a aimé et à quel point elle l'a toujours aimé, ne pouvant se résoudre à l'oublier. Alors, je ne sais pas quoi penser pour le moment, j'attends juste qu'elle me dise, enfin, ce qu'il se passe. Elle s'en étouffe presque et je dois lui donner une petite tape dans le dos, craignant qu'elle ne s'étouffe plus avec l'eau. A en croire ses comportements, mes doutes sont bien réelles et se confirmer dans les secondes qui suivent. Je ne peux m'empêcher de m'exclamer tout de même, écarquillant en grand les yeux, faisant un petit mouvement de recul. Je m'y attendais mais je reste quand même surprise. Je ne dis ceci dit rien, attendant qu'elle en dise davantage. Je sais qu'elle essaye de me convaincre que je ne dois rien craindre, qu'il est devenu quelqu'un d'autre. Elle essaye d'influencer mon opinion sur cet homme qui l'a tant fait souffrir et je sais que j'aurai beau lui dire de faire attention, elle continuera, quitte à souffrir. Alors que puis-je faire pour la protéger ? Elle semble heureuse, épanouie, je ne peux pas lui arracher ce bonheur, mais je veux juste qu'elle fasse attention. Je n'ai pas envie qu'elle tombe de nouveau et qu'elle s fasse de nouveau mal. Les hommes disent avoir changé, changent au début, mais ils retournent toujours dans le passé et restent finalement les mêmes. « Je . . . je ne sais pas quoi dire Syu. Tu sais que je . . . n'adhère pas totalement à cette relation mais . . . ». J'inspire profondément. Je sais qu'il est difficile de se détacher de quelqu'un qu'on aime et Syu semble toujours vouloir retomber dans ses bras, quoique son entourage puisse dire. Je m'approche doucement d'elle et prends ses mains sous l'eau bouillante. « Je ne veux que ton bonheur Syu alors . . . si tu es heureuse avec cet homme, je suis obligée de l'accepter, même si j'émets des réticences à son encontre. On ne change jamais totalement, alors . . . je veux que tu restes quand même un peu méfiante ». Mais je sais que mes paroles sont comme le vent, elles vont disparaître. « Et puis ton fils l'apprécie, le connaît alors je pense que pour sa propre stabilité c'est mieux. Je ne peux qu'approuver partiellement ton choix. Si tu es retournée à lui ça doit être pour une raison ». Je grimace, essayant d'y trouver du positif. « Mais . . . comment . . . comment ça se fait ? Depuis quand tu es retournée vers lui ? ». Maintenant j'ai besoin de détails.