ils sont là, ils traînent
traînent et se gênent depuis des années
ils sont là, ils traînent,
traînent et s'emmêlent depuis des années.

loan elle sait pas trop comment elle s'est retrouvé la mais avec eux, c'est pas pareil, y'as un truc de vivant, y'as un truc de malsain aussi mais ça rend puissant, ça rend grand du haut d'ses vingts ans. elle mate son genou écorché, son jean déchiré parce qu'elle à encore fait la dingue, encore exécuté des trucs pour prouver au monde qu'elle peut l'faire, qu'elle est vivante, pour prouver à ash qu'elle est aussi conne que lui, aussi sauvage que lui. Et elle râle putain, elle gueule contre ash mais en même temps elle rigole. Elle touche du bout des doigts et retiens un gémissement. Elle s'est vraiment fait mal c'coup-ci, elle s'est mal réceptionnée en sautant d'un mur un peu trop haut. Et à voir son rictus de connard, loan frappe ash sans retenir sa force, son poing sur l'épaule du garçon.

Y'as du bruit, y'en as un autre qu'arrive dans leur squat alors elle relève son regard toujours provoquant vers jae duk, affiche un p'tit sourire en coin en le regardant de haut en bas. Mais ça s'transforme bien vite en juron « dégage jaeduk putain! » Elle lui rend son coup d'pied et s'bat pour garder une place. loan elle passe son temps à s'battre pour garder sa place. « On cherchait un plan pour t'faire tuer. » qu'elle dit en matant l'mur d'en face en soupirant avant d'le regarder sortir sa clope, l'allumer, ranger son paquet. Elle arque un sourcil la gamine et affiche un p'tit sourire en coin en laissant causer les deux mecs. elle attend l'bon moment.

le bon moment pour la lui voler. D'un geste rapide et choppe la clope en se moquant bien de s'être brûlée et tire une latte dessus. « crevard. »

Les articulations qui craquent et le bruit qui résonne dans le sous-sol miteux, et le cou qui se tord, les doigts et le dos avec, juste pour sentir sous sa peau que ça vit, que ça fait du bien, aussi. Il s’étire un peu le russe, après avoir couru, après avoir pris en chasse la féline qui court sûrement plus vite que lui, plus vite pour lui échapper, plus vite pour pas se faire attraper. Et ça le faisait rire, lui, qu’elle se précipite un peu trop, qu’elle s’écorche, qu’elle tombe d’un peu trop haut, toujours pour mieux se relever, toujours pour le regarder de haut comme pour lui dire « regarde, j’peux l’faire, et même que ça fait pas assez mal pour m’arrêter » - ça le fait sourire en coin, un brin provocateur pour la pousser à toujours plus, toujours trop.

Une trousse de secours dans les mains, il la jette sur la table basse qui semble pouvoir s’effondrer à chaque fois qu’on pose quelque chose dessus. Et c’est pas comme s’il voulait jouer à l’infirmière alors elle peut se démerder, c’est elle qui sait pas se réceptionner. Il s’assoit sur son tabouret, un pied au sol, l’autre un peu relevé et il la regarde Loan « me dis pas que t’as mal, tu t’es juste griffée ! » et il rit Ash, de son sourire-enfant, trop rayonnant pour la situation, trop beau pour son âme aussi crasseuse que leur lieu.

« Ah, voilà l’merdeux ! » et il lève les yeux au ciel, le blond, face à ces gamins qui le font pourtant sourire, sourire léger, désespéré parfois, mais il se retrouve toujours là, Ash, à côté d’eux, pour mieux se sentir vivant, pour mieux vivre à plusieurs, ce qu’il faisait tout seul. « C’est bizarre, ça sent pas l’cramer; t’aurais oublié d’brûler une bagnole avant d’arriver ? » provocateur, joueur, aux traits pourtant très sérieux, il finit par sourire en coin à nouveau, parce que la tête de con de Jae qui vient de se faire piquer sa cigarette par la gamine méritait d’être immortalisée.

« On cherchait un plan pour t'faire tuer. – Oh ça va être dur tu l’sais, beaucoup ont essayé, personne n’a réussi. »
Et j’souris – j’souris ouais, parce qu’tout ça, ça m’fait rire. Parce qu’c’est pas complètement faux, parce qu’ça fait un bail qu’j’aurais dû crever ; mais que j’suis toujours là (plus solide qu’de la mauvaise herbe).
J’m’allume une clope, j’commence à fumer en m’chamaillant avec Loan d’vant l’autre bouffon. « C’est bizarre, ça sent pas l’cramé; t’aurais oublié d’brûler une bagnole avant d’arriver ? – Alors justement, parlons-en : grave déçu de voir que tu t’en es pas occupé. » J’lève les yeux au ciel. « Mais de toute manière, dans la vie c’est toujours comme ça, on peut faire confiance à personne, on est jamais mieux servi que par sois-même… »
J’ai à peine l’temps d’finir ma phrase qu’y a l’autre meuf qui m’pique ma clope. La pute. « Pute. » C’sorti tout seul, juré. J’l’écrase à moitié pour récupérer mon bien et tirer une latte que j’lui envoie dans la gueule.
Parfois j’me demande pourquoi j’ai laissé Loan entrer ici. Surtout pourquoi j’les ai laissés se rencontrer avec Ash.
Mais en fait j’aime bien et même s’ils sont trop cons, et même si j’les déteste, finalement j’kiffe bien traîner par ici – même si y a ces déchets pour faire chier.
« Vous êtes vraiment trop des bouffonns parfois j’me demande pourquoi j’traîne encore avec vous. » J’prends une autre bouffée d’cigarette, j’tends la clope à la gamine, avec le regard du type ‘ça s’appelle revient, connasse’.
Et j’fous mes pieds sur Ash, toujours sur c’putain d’tabouret que j’sais même pas pourquoi ils l’ont ressorti. Mais en tout cas, l’mec qu’est d’ssus, il fait un très beau repose-pied (et le mieux c’est quand même qu’il a la gueule de l’emploi, avec option pot de fleur).

la gamine relève son regard provoquant vers ash après avoir jugé la trousse du regard, puis tape dedans du pied en faisant tomber au passage une canette de bière vide. « j'ai pas b'soin de ça putain! j'suis pas une chouineuse. » et elle y crois du fond d'son coeur loan, qu'elle est forte et qu'elle vaut la force brute des garçons. Elle se laisse retomber au fond du canapé puis s'bat avec jae duk puis lui vole sa clope, tout ça en les laissant s'emmerder. « dit juste que t'as pas les couilles jae duk, assume. » qu'elle ajoute avec une voix bien mielleuse comme il faut pour bien l'énerver un peu plus.

Elle s'fait insulter, elle répond directement par un mouvement d'épaule, un regard qui l'aurait grillé sur place si elle pouvait « c'toi la pute. » Elle détourne la tête pour pas pleurer des yeux à cause de la fumée « connard. » ils sont pas une famille mais si on devait les définir, ils seraient comme deux jumeaux qui se supportent pas. deux cons, à l'abandon, en train de toujours crier plus fort que l'autre.

La clope reviens entre ses doigts alors loan sourit en coin, comme si elle avait gagnée la guerre, tire une latte en levant les yeux aux ciels « parce que t'as que nous p'tête. » dans l'fond, loan veux y croire parce que s'il est attaché, elle à le droit elle aussi, de croire qu'elle à trouvé des gens sur qui compter (au moins un peu). La gosse remonte ses genoux contre elle en soufflant une nouvelle vague de fumée, regarde son genoux avec une grimace avant de poser sa tête sur l'arrière du canapé, elle profite qu'ils soient tout les deux occupés. « j'ai faim putain. » Et la clope qui s'appelle reviens, elle tire encore une latte et tend l'cul à ash (pas à duk non) avec un p'tit sourire en coin.

« J’aimerais pas être toi, alors. presque blasé par la réponse automatique de ce qu’il lui servait d’ami, il lui suffit d’un levé de sourcils pour appuyer ses propos et continuer. J’attendais juste ta sale gueule pour commencer – c’pas avec la gamine que t’as ramenée que j’vais faire exploser du moteur. » un sourire ironique, rempli de reproches qu’il avait l’habitude de lui cracher sur les genoux à chaque occasion qui se présentait, ces piques toujours plus acérés à l’égard de Loan, toujours pour plus la pousser à riposter, à prouver qu’elle avait les couilles de le remettre à sa place aussi.

Lorsque les pieds du canard vinrent se poser sur son jeans noir, Ash les regarda puis le sourire béat de l’autre con, puis à nouveau ses pieds avant de les pousser violemment de ses cuisses pour qu’il s’écrase de tout leur poids sur le sol. « Dégage de là, j’dois déjà te supporter de loin, j’t’ai pas dit d’empiéter sur mon espace vital. » il grognait souvent, Ash, il râlait toujours, toujours pour avoir plus de raisons pour déployer des bastons, pour casser la gueule de ce vieux con.

Et pour une fois, Ash, il était vachement d’accord avec la fille du groupe, « Elle a raison, c’toi la pute. » et pour une fois, Ash, il lui fit bien savoir à Loan, parce qu’au fond, il aimait bien sa protégée, parce qu’au fond, même s’il voulait pas lui dire, ni même se l’avouer, c’était sûrement elle qui avait les plus grosses entre eux trois. Parce qu’elle se coltinait les deux connards et restait avec eux coûte que coûte, quoi qu’ils lui fassent subir. Il finit par la prendre la clope, un peu pour faire rager Duk, à bien tirer dessus devant ses yeux après s’être levé, un peu éloigné, de son sourire ravageur, pour que la tempête se lève et que ça vive un peu plus, un peu mieux.

C’vraiment des bouffons, c’vraiment des abrutis ; mais l’avantage c’est qu’ce sont mes abrutis à moi et même si j’pourrais grave les échanger pour tout l’or du monde (faut quand même pas déconner), juré qu’si c’était juste contre une poignée d’billets, j’refuserai de les vendre.
Ou peut-être bien qu’si en fait, j’ai pas encore trop réfléchi à la question. Mais bon au fond, qui voudrait les acheter hein ?
En plus y a c’grand con d’Ash qui râle et moi qui continue à l’faire chier. J’relève la jambe sans sourciller, j’l’agite sous son nez avec l’fameux sourire du crevard. « Attends qu’j’enlève mes pompes, on va voir comment j’envahis ton espace vital. »
Et ça m’fait rire parce qu’ça m’fait toujours rire d’faire con. Mais que j’préfère autant l’faire jusqu’au bout, alors j’commence effectivement à retirer mes chaussures, quand j’me fige en plein élan.
Et pas parce que l’autre connasse a refilé ma clope à Ash, ni parce que l’autre con a approuvé l’fait que j’sois une pute.
Non non pas pour ça.
J’souris de plus belle, j’me tourne vers Loan et j’lui fais l’clin d’œil le plus appuyé qu’j’ai dans en réserve. « J’peux t’nourrir si tu veux. » Et j’refais un clin d’œil au cas où elle aurait pas compris l’sous-entendu. Mais en fait c’pas assez drôle comme ça alors j’lâche un « avec ma biiiiite » haut percé et j’commence à m’marrer.
J’rigole tellement qu’j’crois que j’commence à avoir mal au bide et c’est con parce que ça gâche tout l’effet que j’voulais donner (en plus c’pas totalement faux c’que j’dis, mais elle le sait Loan, qu’j’suis jamais contre une partie d’jambe en l’air).
« Bon alors les nuls, quoi d’prévu ? » Et j’me lève pour venir chourer la fameuse clope (putain c’était la mienne bande de clodos) et enchaîner les taff jusqu’à la fini, parce que j’veux pas qu’ces mendiants s’en chargent.
J’fais pas dans la charité les mecs.