GASOLINE ☄ jaeha
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GASOLINE ☄ jaeha | Sam 25 Mar - 19:54 Citer EditerSupprimer
are you insane like me?
been in pain like me?
been in pain like me?
yang jun ha & han jae duk
music ☽☽☽
Y a ce mec là, j’en ai vaguement entendu parler.
Des bruits d’couloir qui circulent à droit et à gauche jusqu’à moi. Moi j’entends tout, moi j’perçois tout, moi j’retiens tout.
Et y a ce mec là, qui cherche sa famille biologique. Une histoire qu’j’ai pas trop compris, qu’j’ai pas vraiment cherché à connaître. J’sais juste qu’il a été adopté, qu’il veut connaître sa vraie famille.
Perso j’pense qu’c’est des conneries tout ça. À sa place j’la chercherais pas, ma famille. J’m’en suis enfin débarrassé c’pas pour m’en coltiner une nouvelle.
Mais voilà y a lui. Et lui il est pas pareil. Mais ça m’arrange.
J’sais pas quand elle m’est venue cette idée, sûrement entre deux verres un p’tit peu trop chargés.
Mais elle m’est v’nue et j’crois qu’c’est la meilleure idée qu’j’ai jamais eu, qu’j’aurai jamais.
Alors j’attends l’matin. Enfin, pour moi c’est l’matin, en vérité c’est plutôt l’soir j’crois bien. J’attends d’dessaouler un peu, j’attends d’redescendre un peu, j’m’enfile une tenue vaguement correcte, dénichée dans mon armoire et j’ressors de chez moi. J’sais même pas depuis combien d’temps j’y avais pas mis les pieds, sûrement une semaine, peut-être même deux. J’ai perdu l’fil, j’sais plus mesurer l'temps
(c’est lui qui m’mesure maintenant, l’compte à rebours mortel a commencé.)
Et j’me balade dans la ville, j’vois l’soleil s’coucher ça m’fait sourire – pas parce que j’trouve ça beau, surtout parce que j’me demande depuis combien d’temps c’est pas arrivé. Soit j’me réveille il fait déjà nuit, soit j’dors pas, dans tous les cas j’suis bien trop occupé pour mater l’ciel (comme si j’étais romantique de toute manière).
J’rejoins les potes au squat, on boit un peu, on fume un peu, on joue, on rigole, on sort dehors, on crie. C’est comme si la rue nous appartenait, c’est comme si l’monde nous appartenait.
Après, j’sais plus trop c’qui s’passe. J’sais juste qu’j’déambule, seul à nouveau, j’sais pas où sont passés les autres, en vrai j’en ai un peu rien à foutre. Ils font leur vie, moi la mienne, on s’débrouille très bien comme ça.
Et puis j’passe à côté d’un restau d’ramen.
J’comptais pas m’arrêter, j’ai pas une thune de toute manière. Mais j’le vois. Son visage. Le type, c’fameux type qui cherche sa famille.
J’réfléchis pas une seconde, j’pousse la porte, j’fais quelques pas, j’m’assois à une table, pas loin, puis j’lui jette des coups d’œil. Un d’abord.
Puis un deuxième,
et un troisième.
Sans aucune discrétion, c’pas la discrétion que j’cherche, juste un soupçon d’crédibilité. Mais j’me relève bien vite, j’avance vers lui lentement, presque timidement. « Junha ? » J’laisse flotter l’silence un peu, j’lance un regard à la ronde, croise un ou deux regards qui m’fixent.
« Yang Junha ? » La voix faussement hésitante d’celui qu’a l’habitude d’mentir, celui qu’a l’habitude d’dire des conneries. « Je… j’suis désolé d’débarquer comme ça, mais… » Moi-même j’sais pas trop où j’vais, moi-même j’sais pas trop c’que j’dis, c’que j’vais dire.
Mais une chose est sûre, j’y vais et j’le dis. Sans un soupçon de remise en question, sans un soupçon de peur.
Au pire qu’est-ce qu’il pourrait faire, à part m’envoyer promener ?
« C’est juste que… ma mère m’a parlé de toi. Aaah, c'est trop ridicule. » Et j’me tais, fait mine d'être gêné. Mais en vrai, j’préfère le laisser y penser, y réfléchir, s’poser des question, ou bien m’en poser. J’attends juste qu’le piège se referme sur lui.
Y a ce mec là, j’en ai vaguement entendu parler.
Des bruits d’couloir qui circulent à droit et à gauche jusqu’à moi. Moi j’entends tout, moi j’perçois tout, moi j’retiens tout.
Et y a ce mec là, qui cherche sa famille biologique. Une histoire qu’j’ai pas trop compris, qu’j’ai pas vraiment cherché à connaître. J’sais juste qu’il a été adopté, qu’il veut connaître sa vraie famille.
Perso j’pense qu’c’est des conneries tout ça. À sa place j’la chercherais pas, ma famille. J’m’en suis enfin débarrassé c’pas pour m’en coltiner une nouvelle.
Mais voilà y a lui. Et lui il est pas pareil. Mais ça m’arrange.
J’sais pas quand elle m’est venue cette idée, sûrement entre deux verres un p’tit peu trop chargés.
Mais elle m’est v’nue et j’crois qu’c’est la meilleure idée qu’j’ai jamais eu, qu’j’aurai jamais.
Alors j’attends l’matin. Enfin, pour moi c’est l’matin, en vérité c’est plutôt l’soir j’crois bien. J’attends d’dessaouler un peu, j’attends d’redescendre un peu, j’m’enfile une tenue vaguement correcte, dénichée dans mon armoire et j’ressors de chez moi. J’sais même pas depuis combien d’temps j’y avais pas mis les pieds, sûrement une semaine, peut-être même deux. J’ai perdu l’fil, j’sais plus mesurer l'temps
(c’est lui qui m’mesure maintenant, l’compte à rebours mortel a commencé.)
Et j’me balade dans la ville, j’vois l’soleil s’coucher ça m’fait sourire – pas parce que j’trouve ça beau, surtout parce que j’me demande depuis combien d’temps c’est pas arrivé. Soit j’me réveille il fait déjà nuit, soit j’dors pas, dans tous les cas j’suis bien trop occupé pour mater l’ciel (comme si j’étais romantique de toute manière).
J’rejoins les potes au squat, on boit un peu, on fume un peu, on joue, on rigole, on sort dehors, on crie. C’est comme si la rue nous appartenait, c’est comme si l’monde nous appartenait.
Après, j’sais plus trop c’qui s’passe. J’sais juste qu’j’déambule, seul à nouveau, j’sais pas où sont passés les autres, en vrai j’en ai un peu rien à foutre. Ils font leur vie, moi la mienne, on s’débrouille très bien comme ça.
Et puis j’passe à côté d’un restau d’ramen.
J’comptais pas m’arrêter, j’ai pas une thune de toute manière. Mais j’le vois. Son visage. Le type, c’fameux type qui cherche sa famille.
J’réfléchis pas une seconde, j’pousse la porte, j’fais quelques pas, j’m’assois à une table, pas loin, puis j’lui jette des coups d’œil. Un d’abord.
Puis un deuxième,
et un troisième.
Sans aucune discrétion, c’pas la discrétion que j’cherche, juste un soupçon d’crédibilité. Mais j’me relève bien vite, j’avance vers lui lentement, presque timidement. « Junha ? » J’laisse flotter l’silence un peu, j’lance un regard à la ronde, croise un ou deux regards qui m’fixent.
« Yang Junha ? » La voix faussement hésitante d’celui qu’a l’habitude d’mentir, celui qu’a l’habitude d’dire des conneries. « Je… j’suis désolé d’débarquer comme ça, mais… » Moi-même j’sais pas trop où j’vais, moi-même j’sais pas trop c’que j’dis, c’que j’vais dire.
Mais une chose est sûre, j’y vais et j’le dis. Sans un soupçon de remise en question, sans un soupçon de peur.
Au pire qu’est-ce qu’il pourrait faire, à part m’envoyer promener ?
« C’est juste que… ma mère m’a parlé de toi. Aaah, c'est trop ridicule. » Et j’me tais, fait mine d'être gêné. Mais en vrai, j’préfère le laisser y penser, y réfléchir, s’poser des question, ou bien m’en poser. J’attends juste qu’le piège se referme sur lui.
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Re: GASOLINE ☄ jaeha | Mar 4 Avr - 13:29 Citer EditerSupprimer
Je ne vois que moi, je ne pense qu’à moi. La grande échelle, la petite échelle, c’est la même chose. Les enfants d’Afrique peuvent continuer à crever que je n’en dormirai pas moins bien le soir, mes belles Nike peuvent être le fruit d’un esclavagisme moderne que je ne les porterai pas moins, une petite fille peut avoir un nouveau ballon tout beau tout frais que je n’hésiterai pas à le lui exploser si cela contribue à ma satisfaction personnelle. Je n’estime pas être une mauvaise personne, juste mmh, comment dire… Egocentrique ? Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on ne m’a pas inculqué la conscience collective, qu’est-ce que ça peut changer pour moi ? Rien. Une aide de ma part est perçue comme de la générosité. J’aime laisser les gens penser de la sorte. Mais je sais, moi, que rien de tel ne motive mes actions. J’ai juste trop d’argent à dépenser, trop de temps à gaspiller. Je souris en pensant à la baffe monumentale que ma mère m’aurait calé derrière la tête si elle entendait ça. Elle a voulu faire de moi un bon fils, mais elle m’a trop gâté. Au fond, je les remercie, mes parents. Si on ne m’avait pas autant appris à profiter et voir mon bien-être au dessus de tout, j’aurais sans doute été anéanti par leur disparition. Car avec ma mère hospitalisée, c’est comme si elle était déjà avec mon père de toute façon. Enfin, père, mère… Difficile de dire où commence et où s’arrête l’exactitude de ces dénominatifs à présent. L’alcool ne me fait pas délirer. J’aimerais que ce soit le cas. J’aimerais vraiment. J’ai jamais eu de souci avec mes parents, jamais eu de souci avec ma thune. Mais maintenant, qui suis-je … ? Peut-être que je ne suis qu’un gueux ? Ca fait un an que je cherche une vérité que je ne suis même pas certain de supporter, mais je continue. Il faut que je sache. Je le dois.
J’espère qu’un bol de nouilles saura me faire dessaouler. Ce fut une longue nuit. Une bonne nuit. Comme d’habitude, je n’apprécie pas mes journées à leur juste valeur, mais ce n’est pas bien grave ; je me suis amusé. Il faudrait que je me mette aux bonnes résolutions… Mais comme toujours, ce sera demain. L’alcool ne me fait certes pas délirer, mais il ne me donne pas de motivation non plus. Amorphe, je cache la moitié de mon visage avec ma capuche. Je pue l’alcool, il faudrait que je prenne une douche. J’ai pas eu la foi en rentrant ce matin. Est-ce qu’il me sent de là, ce mec d’en face ? Non, quand même pas. Il est pédé alors ? C’est pour ça qu’il arrête pas de me regarder ? Je retiens une grimace et avale une nouille à la place. L’idée qu’un mec puisse vouloir jouir sur ma bite me dégoûte. Ce qui n’aurait pu être qu’une coïncidence prend fin lorsqu’il s’avance vers moi. Putain, il connaît mon nom. Un fan ? Ca m’étonnerait. Un pote de pote ? Bizarre, je traine avec personne qui accepterait une dégaine comme la sienne… Quoique si, Olympe traine avec tout et n’importe quoi. Mais d’un autre côté, ma première idée est peut-être la bonne. C’est peut-être un gars de la fac, mais alors je matte pas les mecs. Enfin bon là je suis bien obligé de le regarder t’façon. Ma capuche glisse un peu en arrière, la lumière m’éblouit un peu trop maintenant, pfff. Je hausse les sourcils quand il dit être désolé de débarquer comme une fleur. En attendant t’es quand même venu alors tu dois pas être si désolé que ça. Argh, je crois que cette gueule de bois ne me réussit pas. Définitivement pas quand j’entends ce qu’il me dit. Cette fois, je fronce les sourcils et secoue la main. « Euh mec, je suis trop jeune pour être ton père, tu t’es trompé. » Je reporte mon attention sur mon bol de nouilles, tenté d’en boire encore. A vrai dire, c’est plutôt que la lumière me fait trop mal aux yeux, ça me fatigue de le regarder. Mais je repense à son air gêné. Putain, j’en ai ras-le-cul d’être sympa. Je lui fais un signe de main pour l’inciter à s’asseoir en face de moi. Au moins, j’aurai plus à lever la tête. S’il s’asseoit pas, qu’il aille se faire enculer j’ai pas envie de devenir aveugle à cause d’un bledard encore. « Qu’est-ce que ta douce madone a dit à mon sujet ? J’te préviens si je lui ai pété un truc je rembourse rien moi hein. » Ma voix sonne beaucoup plus sympa que ma pensée, ce qui me rassure sur ma capacité à contrôler mes états d’âme. Eh, j’suis peut-être pas si con au final.
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yang jun ha & han jae duk
Je ne vois que moi, je ne pense qu’à moi. La grande échelle, la petite échelle, c’est la même chose. Les enfants d’Afrique peuvent continuer à crever que je n’en dormirai pas moins bien le soir, mes belles Nike peuvent être le fruit d’un esclavagisme moderne que je ne les porterai pas moins, une petite fille peut avoir un nouveau ballon tout beau tout frais que je n’hésiterai pas à le lui exploser si cela contribue à ma satisfaction personnelle. Je n’estime pas être une mauvaise personne, juste mmh, comment dire… Egocentrique ? Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on ne m’a pas inculqué la conscience collective, qu’est-ce que ça peut changer pour moi ? Rien. Une aide de ma part est perçue comme de la générosité. J’aime laisser les gens penser de la sorte. Mais je sais, moi, que rien de tel ne motive mes actions. J’ai juste trop d’argent à dépenser, trop de temps à gaspiller. Je souris en pensant à la baffe monumentale que ma mère m’aurait calé derrière la tête si elle entendait ça. Elle a voulu faire de moi un bon fils, mais elle m’a trop gâté. Au fond, je les remercie, mes parents. Si on ne m’avait pas autant appris à profiter et voir mon bien-être au dessus de tout, j’aurais sans doute été anéanti par leur disparition. Car avec ma mère hospitalisée, c’est comme si elle était déjà avec mon père de toute façon. Enfin, père, mère… Difficile de dire où commence et où s’arrête l’exactitude de ces dénominatifs à présent. L’alcool ne me fait pas délirer. J’aimerais que ce soit le cas. J’aimerais vraiment. J’ai jamais eu de souci avec mes parents, jamais eu de souci avec ma thune. Mais maintenant, qui suis-je … ? Peut-être que je ne suis qu’un gueux ? Ca fait un an que je cherche une vérité que je ne suis même pas certain de supporter, mais je continue. Il faut que je sache. Je le dois.
J’espère qu’un bol de nouilles saura me faire dessaouler. Ce fut une longue nuit. Une bonne nuit. Comme d’habitude, je n’apprécie pas mes journées à leur juste valeur, mais ce n’est pas bien grave ; je me suis amusé. Il faudrait que je me mette aux bonnes résolutions… Mais comme toujours, ce sera demain. L’alcool ne me fait certes pas délirer, mais il ne me donne pas de motivation non plus. Amorphe, je cache la moitié de mon visage avec ma capuche. Je pue l’alcool, il faudrait que je prenne une douche. J’ai pas eu la foi en rentrant ce matin. Est-ce qu’il me sent de là, ce mec d’en face ? Non, quand même pas. Il est pédé alors ? C’est pour ça qu’il arrête pas de me regarder ? Je retiens une grimace et avale une nouille à la place. L’idée qu’un mec puisse vouloir jouir sur ma bite me dégoûte. Ce qui n’aurait pu être qu’une coïncidence prend fin lorsqu’il s’avance vers moi. Putain, il connaît mon nom. Un fan ? Ca m’étonnerait. Un pote de pote ? Bizarre, je traine avec personne qui accepterait une dégaine comme la sienne… Quoique si, Olympe traine avec tout et n’importe quoi. Mais d’un autre côté, ma première idée est peut-être la bonne. C’est peut-être un gars de la fac, mais alors je matte pas les mecs. Enfin bon là je suis bien obligé de le regarder t’façon. Ma capuche glisse un peu en arrière, la lumière m’éblouit un peu trop maintenant, pfff. Je hausse les sourcils quand il dit être désolé de débarquer comme une fleur. En attendant t’es quand même venu alors tu dois pas être si désolé que ça. Argh, je crois que cette gueule de bois ne me réussit pas. Définitivement pas quand j’entends ce qu’il me dit. Cette fois, je fronce les sourcils et secoue la main. « Euh mec, je suis trop jeune pour être ton père, tu t’es trompé. » Je reporte mon attention sur mon bol de nouilles, tenté d’en boire encore. A vrai dire, c’est plutôt que la lumière me fait trop mal aux yeux, ça me fatigue de le regarder. Mais je repense à son air gêné. Putain, j’en ai ras-le-cul d’être sympa. Je lui fais un signe de main pour l’inciter à s’asseoir en face de moi. Au moins, j’aurai plus à lever la tête. S’il s’asseoit pas, qu’il aille se faire enculer j’ai pas envie de devenir aveugle à cause d’un bledard encore. « Qu’est-ce que ta douce madone a dit à mon sujet ? J’te préviens si je lui ai pété un truc je rembourse rien moi hein. » Ma voix sonne beaucoup plus sympa que ma pensée, ce qui me rassure sur ma capacité à contrôler mes états d’âme. Eh, j’suis peut-être pas si con au final.
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Re: GASOLINE ☄ jaeha | Sam 29 Avr - 22:59 Citer EditerSupprimer
are you insane like me?
been in pain like me?
been in pain like me?
yang jun ha & han jae duk
music ☽☽☽
J’sais vraiment pas c’qu’il a c’mec, il a l’air complètement à l’ouest, un peu paumé avec sa capuche et sa tête de gars qu’a pas dormi d’la nuit.
J’sais pas c’qu’il a, j’sais juste qu’il a de la thune. Beaucoup d’thune. Et j’veux bien l’aider à l’écouler, j’me sens d’humeur généreuse.
Et à voir sa gueule, j’me dis qu’il a dû s’prendre une sacré cuite – j’lui apprendrai à gérer la gueule d’bois, quand il acceptera enfin d’me considérer comme son frère. Même si j’le suis pas.
« Euh mec, je suis trop jeune pour être ton père, tu t’es trompé. » J’essaie d’me retenir, mais j’finis pas craquer, j’finis par éclater d’rire – j’ai fait mes p’tites recherches sur lui, mais j’pensais pas qu’il était drôle. Ouais en fait j’imaginais juste l’gosse de riche hyper plat et inintéressant.
Mais peut-être qu’il est pas si inintéressant que ça finalement.
Il m’fait signe d’m’asseoir, j’arque un sourcil, puis j’me rappelle qu’j’suis censé être gentil, gentil jusqu’à c’qu’il accepte d’croire à mon histoire. Alors j’m’assois, j’lui adresse un nouveau sourire – sourire un peu timide. J’suis pas forcément un très bon acteur ; j’ai juste appris à jouer la comédie. C’est utile quand on veut survivre.
Quand on vit dans la rue, on est obligés d’s’adapter, même si j’y suis pas resté longtemps à vrai dire.
Alors j’m’assois, j’pose mes coudes sur la table, menton dans les mains, regard fixé sur lui, toujours le même sourire. J’le jauge un peu, discrètement, j’essaie d’analyser ses réactions, ses paroles aussi – mais j’suis pas aussi doué qu’ça. J’suis loin d’être un génie, même loin d’être intelligent.
Alors j’abandonne bien vite. On verra bien. Et puis d’toute manière, même s’il m’croit pas, qu’est-ce que j’ai à perdre ? J’me casserai juste d’ici, fin d’l’histoire. Au pire j’dirai qu’j’me suis trompé. Qu’c’était un autre mec. Un autre Yang Junha. Ouais.
« J’te préviens si je lui ai pété un truc je rembourse rien moi hein. » « Nan, tu lui as rien pété, t’inquiète. Ce serait même bizarre que tu lui aies pété un truc ; ça fait trois ans qu’elle est morte. »
J’me rends compte qu’j’ai la voix un peu légère – la force de l’habitude (pas que j’répète cette phrase, au contraire, j’raconte rarement cette histoire, y a quasi que Kali qui sait). J’veux pas qu’ça s’ébruite, j’veux pas d’la pitié des gens. Mais lui faut qu’il sache, pour pouvoir y croire. Mêler d’la vérité avec le mensonge, pour mieux piéger les gens ouais. J’ai vu ça dans une série, j’sais plus laquelle.
Mais j’sais surtout qu’c’est pas très délicat d’parler aussi légèrement, même s’il m’semble pas très différent, il semble pas si atteint par l’sort d’ses parents.
Alors j’baisse la tête, j’laisse mon regard se perdre sur la table, l’air vaguement triste, avant d’relever l’visage. « Avant… avant de mourir, elle m’a… raconté une histoire. » J’fronce les sourcils, j’soupire.
J’m’attaque à l’étape la plus dure, l’étape la plus compliquée, celle où j’dois causer – et bien. Celle où y a tout qui s’décide, où j’dois m’montrer suffisamment crédible.
Mais quand j’regarde sa gueule d’mort-vivant j’me dis qu’il lui en faudra pas beaucoup pour y adhérer. Enfin, j’me dis surtout qu’il doit être trop crevé pour chercher la p’tite bête.
J’prends une ultime respiration – et j’ai même pas vraiment à simuler l’stress.
« Elle m’a racontée que… Enfin, elle m’a racontée sa rencontre avec mon père. Et puis… et puis leur séparation. Et quand elle a appris, un peu après, qu’elle était enceinte. Elle était trop jeune, ses parents trop cons, mon père pas là, trop loin, alors elle a dû… elle a dû abandonner le bébé. J’crois qu’c’est la chose au monde qu’elle a le plus regretté. Mais c’était trop tard, il a été adopté, ils ont refusé de lui donner des nouvelles. »
C’est l’principe d’l’adoption, couper les liens d’avec la famille biologique – c’point-là est crédible à 100%, c’est c’que j’me dis pour m’rassurer.
« Elle a jamais cessé de le chercher pourtant. Jamais jamais. Et elle a… elle a fini par le retrouver. Même si elle s’est contentée d’prendre soin de lui à distance. Elle avait honte je crois. Et puis… elle culpabilisait. Mais elle l’aimait, elle me l’a dit. »
Et j’m’arrête pas, j’en dis pas plus. J’précise pas qu’c’est d’lui dont j’parle, il doit être suffisamment intelligent pour comprendre tout seul l’sous-entendu – et puis faut pas lui forcer la main, faut lui laisser l’temps d’assimiler la chose, d’assimiler l’tout ; ou au moins c’que j’lui ai dit pour l’instant.
Parce qu’une telle claque, ça doit pas être facile d’l’encaisser – sûrement même qu’à sa place j’l’aurais pas bien pris. Non en fait j’l’aurais pas pris tout court, j’me s’rais contenté d’rigoler avant d’m’en aller.
Parce qu’les coups foireux, j’en ai l’habitude, et qu’j’sais les sentir venir maintenant – même s’ils se révèlent être vrais, faut l’avouer.
J’sais vraiment pas c’qu’il a c’mec, il a l’air complètement à l’ouest, un peu paumé avec sa capuche et sa tête de gars qu’a pas dormi d’la nuit.
J’sais pas c’qu’il a, j’sais juste qu’il a de la thune. Beaucoup d’thune. Et j’veux bien l’aider à l’écouler, j’me sens d’humeur généreuse.
Et à voir sa gueule, j’me dis qu’il a dû s’prendre une sacré cuite – j’lui apprendrai à gérer la gueule d’bois, quand il acceptera enfin d’me considérer comme son frère. Même si j’le suis pas.
« Euh mec, je suis trop jeune pour être ton père, tu t’es trompé. » J’essaie d’me retenir, mais j’finis pas craquer, j’finis par éclater d’rire – j’ai fait mes p’tites recherches sur lui, mais j’pensais pas qu’il était drôle. Ouais en fait j’imaginais juste l’gosse de riche hyper plat et inintéressant.
Mais peut-être qu’il est pas si inintéressant que ça finalement.
Il m’fait signe d’m’asseoir, j’arque un sourcil, puis j’me rappelle qu’j’suis censé être gentil, gentil jusqu’à c’qu’il accepte d’croire à mon histoire. Alors j’m’assois, j’lui adresse un nouveau sourire – sourire un peu timide. J’suis pas forcément un très bon acteur ; j’ai juste appris à jouer la comédie. C’est utile quand on veut survivre.
Quand on vit dans la rue, on est obligés d’s’adapter, même si j’y suis pas resté longtemps à vrai dire.
Alors j’m’assois, j’pose mes coudes sur la table, menton dans les mains, regard fixé sur lui, toujours le même sourire. J’le jauge un peu, discrètement, j’essaie d’analyser ses réactions, ses paroles aussi – mais j’suis pas aussi doué qu’ça. J’suis loin d’être un génie, même loin d’être intelligent.
Alors j’abandonne bien vite. On verra bien. Et puis d’toute manière, même s’il m’croit pas, qu’est-ce que j’ai à perdre ? J’me casserai juste d’ici, fin d’l’histoire. Au pire j’dirai qu’j’me suis trompé. Qu’c’était un autre mec. Un autre Yang Junha. Ouais.
« J’te préviens si je lui ai pété un truc je rembourse rien moi hein. » « Nan, tu lui as rien pété, t’inquiète. Ce serait même bizarre que tu lui aies pété un truc ; ça fait trois ans qu’elle est morte. »
J’me rends compte qu’j’ai la voix un peu légère – la force de l’habitude (pas que j’répète cette phrase, au contraire, j’raconte rarement cette histoire, y a quasi que Kali qui sait). J’veux pas qu’ça s’ébruite, j’veux pas d’la pitié des gens. Mais lui faut qu’il sache, pour pouvoir y croire. Mêler d’la vérité avec le mensonge, pour mieux piéger les gens ouais. J’ai vu ça dans une série, j’sais plus laquelle.
Mais j’sais surtout qu’c’est pas très délicat d’parler aussi légèrement, même s’il m’semble pas très différent, il semble pas si atteint par l’sort d’ses parents.
Alors j’baisse la tête, j’laisse mon regard se perdre sur la table, l’air vaguement triste, avant d’relever l’visage. « Avant… avant de mourir, elle m’a… raconté une histoire. » J’fronce les sourcils, j’soupire.
J’m’attaque à l’étape la plus dure, l’étape la plus compliquée, celle où j’dois causer – et bien. Celle où y a tout qui s’décide, où j’dois m’montrer suffisamment crédible.
Mais quand j’regarde sa gueule d’mort-vivant j’me dis qu’il lui en faudra pas beaucoup pour y adhérer. Enfin, j’me dis surtout qu’il doit être trop crevé pour chercher la p’tite bête.
J’prends une ultime respiration – et j’ai même pas vraiment à simuler l’stress.
« Elle m’a racontée que… Enfin, elle m’a racontée sa rencontre avec mon père. Et puis… et puis leur séparation. Et quand elle a appris, un peu après, qu’elle était enceinte. Elle était trop jeune, ses parents trop cons, mon père pas là, trop loin, alors elle a dû… elle a dû abandonner le bébé. J’crois qu’c’est la chose au monde qu’elle a le plus regretté. Mais c’était trop tard, il a été adopté, ils ont refusé de lui donner des nouvelles. »
C’est l’principe d’l’adoption, couper les liens d’avec la famille biologique – c’point-là est crédible à 100%, c’est c’que j’me dis pour m’rassurer.
« Elle a jamais cessé de le chercher pourtant. Jamais jamais. Et elle a… elle a fini par le retrouver. Même si elle s’est contentée d’prendre soin de lui à distance. Elle avait honte je crois. Et puis… elle culpabilisait. Mais elle l’aimait, elle me l’a dit. »
Et j’m’arrête pas, j’en dis pas plus. J’précise pas qu’c’est d’lui dont j’parle, il doit être suffisamment intelligent pour comprendre tout seul l’sous-entendu – et puis faut pas lui forcer la main, faut lui laisser l’temps d’assimiler la chose, d’assimiler l’tout ; ou au moins c’que j’lui ai dit pour l’instant.
Parce qu’une telle claque, ça doit pas être facile d’l’encaisser – sûrement même qu’à sa place j’l’aurais pas bien pris. Non en fait j’l’aurais pas pris tout court, j’me s’rais contenté d’rigoler avant d’m’en aller.
Parce qu’les coups foireux, j’en ai l’habitude, et qu’j’sais les sentir venir maintenant – même s’ils se révèlent être vrais, faut l’avouer.
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