Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi
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Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Dim 26 Mar - 12:31 Citer EditerSupprimer
The primary duty of literature is to tell us the truth about ourselves by telling us lies about people who never existed. Would you be able to tell me who I am with just one book ? Would you make fun of that girl lost, looking for answers she may not understand ? Tell me what you read, I’ll tell you who you are…
OOTD | Les yeux pétillants, Eun Mi marchait à côté de son prince charmant. Celui dont elle avait rêvé pendant si longtemps, et main dans la main, ils avançaient dans la même direction, et pourtant vers deux destinations différentes. Pourtant il était loin de correspondre à l’image parfaite et lisse qu’elle s’était faite. Mais après tout, c’était ça être humain non ? Les irrégularités, les défauts. L’image étincelante du garçon doux, avenant et gentil n’existe pas, non ? Yoon Hyung avait pris le temps d’accompagner la coréenne jusqu’à la bibliothèque avant de ne devoir retrouver les tatamis et la chaleur du gymnase où l’attendaient les entrainements de Taekwondo. Elle se sentait bien avec lui, heureuse. Comblée ? Elle ne correspondait pourtant pas à son genre de fille, elle n’était ni séduisante, ni entreprenante, mais à cet instant, c’était elle qui se trouvait à ses côtés. Pour combien de temps ? pensa-t-elle. Elle savait bien que tôt ou tard il faudrait affronter certaines étapes, des moments ou des gestes peut être plus intimes ? Non. Elle ne voulait rien imaginer, elle préférait se contenter des moments qu’ils avaient ensemble, mais jamais de manière isolée. Elle lui connaissait ses habituelles rumeurs, des nombreuses conquêtes qui avaient partagé son lit, des jeunes femmes aux courbes généreuses, l’exact opposé d’Eun Mi. Il lui arrivait de voir cette lueur passée dans ses yeux, celle qu’elle avait appris à reconnaître au détour d’une nuit dans la piscine du campus. Elle n’avait jamais parlé à personne de ce moment si bref et pourtant si intense où se mêlaient encore terreur, désir, colère et incompréhension. Un moment gardé à l’abri des rumeurs et des regards qui pourraient se montrer trop inquisiteurs. Sans s’en rendre compte, elle serra davantage la main entrelacée dans la sienne, provoquant un regard interrogateur de la part de Yoon Hyung. Un sourire timide, des iris encore perdus sur cette scène qui tendaient à se rejouer sans qu’elle ne puisse le contrôler. Arriverait-elle à un jour à être aussi proche de son petit ami ? Yoon avait tenté plus d’une fois de prendre possession de ses lèvres, et chaque fois elle avait réussi à fuir. Mais ce jeu pouvait-il encore durer longtemps ? Tant de questions qui ne trouvaient pas de réponses, ou du moins des réponses qui ne lui convenaient pas pour le moment. Un nouveau soupire passa la barrière de ses lèvres pour venir se perdre dans la brise encore fraiche de ce début de printemps. Etrangement, elle fut soulager de voir le bâtiment de la bibliothèque se dessiner devant eux, s’en approcher pour pouvoir enfin toucher à cette solitude qu’elle aimait, et s’enfermer dans un monde de papier, son monde. Juste devant la porte, elle allait simplement accordé un regard énamouré à Yoon pour s’engouffrer sans tarder dans ce temple du silence. Et alors qu’elle s’éloignait, il ne put s’empêcher de la retenir. Sa main fermement accroché il l’approcha de lui pour venir déposer un baiser sur le front de la coréenne. C’était ça, c’était cette douceur qui l’avait fait craquer. Il ne la poussait jamais à plus qu’elle ne voulait donner, et c’était dans ces moments là que les doutes s’envolaient. Il lui offrit un dernier sourire avant de s’éloigner en promettant de venir la retrouver dès la fin de ses entrainements. Des mots qui la rassurait et qui l’inquiétait à la fois, une promesse qu’elle craignait et qu’elle attendait pourtant à chacune de leurs rencontres. Mais une fois seule, les pensées d’Eun Mi redevinrent un amas de doutes et de craintes tournées vers une relation qu’elle avait peur de voir évoluer. Le visage fermé, elle poussa les lourdes portes de son repère, l’endroit dans lequel elle se sentait à sa place, parmi les livres et les manuels scolaires. Avant de se perdre dans les étalages, elle prit le temps de déposer ses affaires à une table, à l’abri des regards, c’était son refuge. La coréenne avait prévu de réviser et de prendre un peu d’avance sur des essais littéraires. Au lieu de ça, elle préféra contenter sa curiosité maladive en se glissant discrètement entre les rangées de livre jusqu’à atteindre les œuvres qui répondraient peut être à ses questions : des études sur les comportements, les relations amoureuses et autre sujets traitants des sentiments. Elle avait beau se persuader qu’elle était parfaitement heureuse et amoureuse, cette petite voix dans sa tête n’avait de cesse de la tourmenter. À dix-huit ans, est-ce que l’on sait faire la différence entre aimer et apprécier ?
En tournant dans une énième allée se terminant par un cul de sac, elle tomba finalement sur des ouvrages dont les titres correspondaient à sa recherche. Elle fit glisser le bout de ses doigts sur le dos des livres qui s’étalaient devant elle avant d’en sélectionner quelques un, pour s’asseoir contre le mur et les feuilleter tranquillement. La discrétion n’était pas dans ses intentions premières, mais elle avait suffisamment honte de ne pas savoir démêler ses émotions qu’elle préférait s’isoler. Plongée dans sa lecture, elle perdit rapidement conscience du lieu dans lequel elle était, jusqu’à ce qu’un mouvement n’attire son attention et la fasse sursauter. Mais que faisait-il perdu au fin fond de la bibliothèque ? Elle l’observait de l’autre côté de l’étagère, priant pour qu’il ne la voit pas, qu’il passe son chemin, mais il semblait suffisamment concentré – ou perdu – dans sa recherche pour qu’elle décide de reporter de nouveau son attention sur sa lecture. Mais c’était sans compter sur la détermination sans faille de Caem pour venir chercher l’affrontement avec Eun Mi, et elle pouvait être sûre que ses livres ne manqueraient pas de donner au nageur une raison évidente de se moquer à nouveau d’elle.
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Mar 28 Mar - 23:26 Citer EditerSupprimer
Tu es un mélange contradictoire qui a su piquer l'intérêt d'un homme qui n'en a aucun. Un jeu, une moquerie, un humour incisif, tu fais naître une myriade de réactions qui m'amuse et m'occupe. Tes moues, tes sourires, tes réactions. Elles sont stéréotypées mais sortent de l'ordinaire. L'homme qui aime comprendre se retrouve dépossédé, ce qui te mène doucement à un savant mélange de curiosité et d'émotions incompréhensibles.
Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, je ne bougeais que très légèrement, et ce malgré le rythme entraînant de la chanson jouée par mon i pod. Seules mes mains volaient pour faire défiler l'histoire dans laquelle je m'étais plongé. Le ton donné par l'écrivain, triste et poignant, contrastait d'ailleurs avec la musique. La souffrance psychologique d'un condamné à mort y était décrite par une main de maître, à l'aide d'un point de vue interne et d'une écriture incisive. Je refermai le livre, après en avoir lu la dernière ligne, et coulai un regard vers le nom célèbre de cet écrivain mort des dizaines d'années plus tôt. Victor Hugo. Un grand homme, mais qui à l'instar de nombreux autres, ne parvenait pas à faire ressentir la moindre émotion réelle. Je glissai la main par terre et me relevai d'un bond dans l'intention d'aller ranger le livre dans son rayon. Je battis instinctivement des paupières quand je passai près de la fenêtre. Le soleil s'y déversait, aveuglant et chaud malgré les températures encore tièdes. Je m'adossais au carreau pour en savourer la caresse quand un intense sentiment de familiarité me saisit. Une jeune fille marchait d'un pas léger, l'expression rêveuse et romantique, au côté d'un imbécile de sinistre réputation. Quelle idiote. Je me décollai du mur et rejoignis mon rayon, afin de trouver le bossu de notre dame. Mon index parcourut les tranches, pour la plupart neuve et sans flétrissure. Comment pouvait-elle être crédule au point de regarder amoureusement un homme qui picorait les femmes comme une poule du grain ? Elle était incompréhensible. Son premier baiser … Un sourire ironique étira lentement mes lèvres, en un mouvement éphémère qui s'évanouit sitôt que j'eus repéré le livre qui m'intéressait. Je le retournai pour en lire le résumé puis commençai à le feuilleter. Il n'était pas difficile de reconnaître le style particulier de l'auteur même s'il était légèrement différent. Je me perdis quelque minutes dans les descriptions de la bohémienne. Mais si le physique de la jeune femme était tel qu'elle attirait deux hommes, la personnalité laissait à désirer. Je tournai la page, et me surpris à lire jusqu'à entendre un bruit. Je tournai la tête et me redressai, décidé à aller m'installer à ma place pour bouquiner, à savoir sous la fenêtre et sous les chauds rayons du soleil. Néanmoins et avant … je tendis le bras pour prendre un autre livre mais m'immobilisai en reconnaissant la tête ronde et bordée de cheveux châtains d'Eun Mi. Je me penchai légèrement mais elle était happée par son livre. La naïveté à l'état pur … et ce n'était plus seulement une image. Je reposai le livre que j'avais à la main et quittai le rayon pour entrer dans le sien. Elle avait le nez plongé dans son roman, mais ses mains tendues démontraient qu'elle était parfaitement conscience de ma présence. Au moins n'était-elle pas crédule au point de m'imaginer dans la peau d'un agneau. Je courbai l'échine pour tenter d'apercevoir un titre. Ce dernier, ronflant, trahissait sans peine les questions qu'elle se posait. Des questions qu'elle était en devoir de se poser. « Avant de faire des recherches sur les sentiments amoureux, tu ferais mieux de t'interroger sur la personne que tu t'es choisie, tu ne crois pas ? » relevai-je, sans réellement comprendre ce qui me poussait à me moquer ainsi de ses choix. Après tout, si elle voulait à ce point s'enticher d'un homme qui la jetterait une fois qu'elle serait passée à la casserole … c'était son choix. Je relevai la tête pour fixer son visage, mais elle semblait n'avoir qu'une réaction à mon égard, si j'oubliais la courte colère à laquelle j'avais eu droit dans les vestiaires. La prudence. Je m'adossai à l'étagère et ouvris mon propre livre. « Tu as lu le bossu de notre dame ? » demandai-je en laissant courir les pages entre mes doigts. Elles jouaient de la musique en tournant, ce léger son de vent mêlé à cette odeur caractéristique qu'exhalaient les ouvrages. « Je pensais que la naïveté chez toi dissimulait autre chose mais non … tu l'es réellement jusqu'aux bouts des ongles. Tu as la même naïveté que l'héroïne à l'égard du Jules qu'elle s'est choisie. Aveuglée par un physique, peut-être par de belles paroles. Tu te fais réellement pêcher aussi facilement ? » J'accentuai mes mots consciemment, mais je doutais de parvenir à atteindre cette petite tête de linotte. « Tu n'es pas le genre de fille à rêver au prince charmant ? Pourquoi tu te jettes dans la gueule du grand méchant loup ? » demandai-je d'un ton suave, en jouant des contes de fées avec celle que je considérais à la fois comme une enfant et comme un adulte. Situation épuisante. Elle paraissait tellement jeune, tellement frêle parfois. Et pourtant, elle avait un charme très particulier, né de ce contraste troublant, accentué par une tenue qui mettait en valeur ses jambes ciselées. Le charme typique à la coréenne. Une bouille qui donnait envie de protéger. Le genre de femmes que je n'approchais pas. Combien de fois m'étais-je demandé ce qui pouvait attirer chez ce genre de fille ? Je n'avais toujours pas de réponse à cette question. Elle n'en avait pas. Elle tenait en un regard, en un sourire, en une moue. Peut-être avais-je envie d'un changement. Ou alors était-ce seulement ce petit jeu qui m'amusait. De toute manière, la scène que j'avais entraperçue avait douché toute envie de coucher avec elle, c'était déjà cela. Quelques piques, quelques flammes léchaient pourtant mes veines quand je la mirais, mais c'était sans comparaison possible avec ce qui s'était déroulé entre nous à la piscine. Je lui pris des mains le livre qu'elle tenait serré et lui donnai le mien. « Tu devrais peut-être le relire .. à moins que tu veuilles essayer les contes de fée ? Je te conseille le petit chaperon rouge ou la réécriture très intéressante de Cendrillon par Sarah Pinborough. Il y a bien entendu quelques scènes de sexe entre la demoiselle et son chasseur, mais l'amour aveugle qu'elle entretient au départ pour un prince tordu psychologiquement est une belle illustration de ta bêtise. »
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Lun 3 Avr - 21:32 Citer EditerSupprimer
The primary duty of literature is to tell us the truth about ourselves by telling us lies about people who never existed. Would you be able to tell me who I am with just one book ? Would you make fun of that girl lost, looking for answers she may not understand ? Tell me what you read, I’ll tell you who you are…
OOTD | L’amabilité chez Caem était sans doute une qualité inexistante. La coréenne n’avait pas eu besoin de lever les yeux vers lui pour savoir qu’il voulait une fois de plus tester ses limites et sa patience. La honte et la culpabilité l’étreignaient déjà suffisamment de ne pas savoir avec certitude si ce qu’elle ressentait pour Yoon Hyung s’assimilait effectivement à un sentiment aussi fort que ce qu’elle avait pu lire dans ses romans, il fallait en plus de cela que le nageur vienne à son tour se moquer d’elle. Sa façon de gérer une telle situation pouvait être risible, mais à qui pouvait-elle demander des conseils ? À qui pouvait-elle avoué toutes ces choses qui lui était arrivé depuis son entrée à l’université ? Qui ne s’en moquerait pas ? La méthode la plus efficace restait encore celle des ouvrages muets et pourtant tellement plus loquaces qu’un interlocuteur dont la première réaction ne serait assurément pas la bonne. Mais plus que de l’attaquer elle, il pointait du doigt une relation bancale, et ça, Eun Mi en avait pleinement conscience sans même qu’il n’ait le besoin d’appuyer sur un sujet aussi sensible. Elle ne chercha pas à croiser son regard, ni même à lui répondre, elle préféra l’ignorer tout simplement, serrant les poings sur les livres qui devaient lui apporter les réponses à ses questions. Elle sentait le poids de son regard moqueur et elle entendait déjà le ton sec qu’il emploierait juste pour lui faire comprendre qu’elle n’avait encore une fois rien compris, mais tenta tout de même de ne pas y prêter attention. Ne pas écouter cette petite voix intérieure qui lui criait qu’il avait raison et qu’elle ne devrait pas accorder sa confiance aussi aveuglément. « Un amour fou » … ces trois petits mots qui résonnaient encore dans sa tête alors qu’elle tentait d’en comprendre le sens et la signification, et alors même qu’elle essayait vainement de l’appliquer à son histoire de cœur. Eun Mi se détestait d’avoir été à ce point marqué par un geste qui ne signifiait absolument rien pour lui, elle s’en voulait de ressentir ce pincement au cœur lorsqu’elle restait interdite devant les lèvres de son petit ami alors qu’elle avait cédé à un chantage infâme pour un garçon qui ne prenait plaisir que dans son tourment. Elle pensait qu’en s’en tenant à une ignorance la plus totale il partirait, mais c’était sans compter sur la volonté sans faille de venir taquiner la timidité d’une jeune femme incertaine sur nombre de choses devenues banales alors que l’on passe dans un monde plus adulte. Sa question eut pourtant le mérite de la prendre de court, et elle leva des yeux interrogateurs vers lui alors qu’il lui montrait l’exemplaire du Bossu de Notre Dame qu’il avait dans les mains. « Bien sûr que je l’ai lu. » Elle marmonnait sans même s’en rendre compte, peut être éviterait-elle le conflit de cette manière ? Mais à elle seule, pouvait-elle réellement empêcher l’inévitable ? Elle fit de nouveau tomber son regard sur ses trouvailles, respirant lentement pour ne pas céder à une colère qu’elle ne connaissait que trop peu. Elle bouillonnait intérieurement de se faire juger à ce point, et finalement, tous ses doutes prenaient formes, sous ses yeux à cet instant, se glissant sournoisement dans ses oreilles pour se répéter en écho dans son esprit. Mais après tout, n’avait-il pas raison ? Une fois de plus il touchait un point sensible, n’était-elle pas tombée trop vite en amour devant Yoon Hyung ? Elle tentait de se remémorer les événements qui l’avaient poussé vers lui, elle n’y voyait aucune méchanceté, aucun sous-entendus. Il n’avait jamais cherché à se montrer entreprenant ni même pressant, au contraire, il avait toujours été d’une gentillesse et d’une douceur qui devait en faire rire plus d’un. « Qui as parlé de grand méchant loup ? Tu ne le connais pas c’est tout. Et rêver du grand amour n’a rien de risible et d’incompatible avec lui. » Son discours était clair et prononcé le plus calmement du monde. Eun Mi s’en voulait d’avoir douté sous les paroles dénuées de sentiments d’un garçon qui lui aussi n’avait pas une réputation des plus intacte. Le nageur avait bien fait de ne pas garder ces propos pour lui, de partager avec elle une image loin d’être reluisante du coréen qui occupait toutes ses pensées, il avait réussi à la réveiller de sa léthargie, celle dans laquelle elle se complaisait, emplie de doutes et d’incertitudes sur des relations à la fois simples et si compliquées. Alors qu’elle allait de nouveau répondre à son attaque, elle fut coupée dans son élan alors qu’il la débarrassait de son livre pour lui laisser le roman de Victor Hugo. Un auteur qui figurait dans la liste de ses dramaturges préférés. « Ma bêtise ? » Elle restait ébahie devant tant d’arrogance. Il faisait d’elle une jeune femme aux mœurs changeantes, et superficielle de surcroit. Elle ne trouvait pas les mots pour lui répondre tellement la situation lui paraissait absurde. Soit. Elle ne lui donnerait pas ce plaisir. Décidant qu’il était temps pour elle de partir à la conquête des œuvres pour lesquelles elle était venue, elle se redressa en ajustant ses vêtements. Le rouge n’éclabousserait pas ses joues, plus avec lui. Elle ne prêtait aucune attention à son regard et se contenta de ranger les essais à leur place d’origine avant de sentir son téléphone vibrer dans la poche arrière de son short. Étrange. D’un geste elle l’attrapait, se demandant qui pouvait bien lui envoyer un message alors que jusque maintenant, il était resté vierge de toute communication avec les étudiants du campus. Seul son père et Killian l’appelaient directement pour prendre de ses nouvelles. Un numéro inconnu s’affichait, mais qui ne l’empêcha pas d’ouvrir la conversation.yo ici le comité des objets perdus, t'aurais pas laissé traîner qch au dortoir?
si c'est à toi, hésite pas à venir le chercher au bureau de la présidence, ça serait dommage de perdre une telle merveille :keur:(sinon, c'est moi qui le récupère ) (et surtout, have fun !)
Un lien, qu’elle ouvrait en se demandant ce qu’elle avait bien pu laisser trainer. Un lien qu’elle n’aurait sans doute jamais dû ouvrir, pour laisser apparaitre une photo. Elle ne comprit pas tout de suite de ce qu’il s’agissait, mais en quelques secondes à peine, ses yeux s’arrondirent, affichant une surprise et une gêne sans nom, une panique qui la saisissait de la même façon que si elle s’était prise un sceau d’eau glacée sur la tête. Elle glissa aussitôt les mains et l’objet de sa soudaine terreur dans son dos. Que s’était-elle promis déjà ? De ne plus rougir devant Caem ? Pour le coup c’était raté, et en beauté ! Ses traits tendus laissaient apercevoir le choc d’un contenu qu’elle ne saurait expliquer à personne et encore moins à lui, qui pouvait s’amuser à lui envoyer une telle blague ? Mais son attitude avait une fois de plus attiré l’attention du nageur, lui qui ne perdait pas une occasion de faire d’elle la source de ses piques et de ses moqueries aussi ambigües que trop directes. Elle lui faisait face, plantant ses iris dans ses yeux sombres comme pour détourner l’attention de son téléphone qu’elle cachait sans même se rendre compte qu’elle ne faisait preuve d’aucune discrétion. Elle tentait sans regarder, de revenir en arrière, mais elle utilisait si peu cet objet qu’elle s’enfonçait sans doute. Jusqu’à ce qu’il ne décide de l’attraper par le bras pour la faire pivoter sans le moindre effort afin de le lui subtiliser. « Quoi ?! Attends non ! Oppa ! Caem ! » Figée, elle n’osait pas tendre le bras pour récupérer son bien alors qu’il coulait un regard vers l’écran encore allumé. Quelques secondes à peine qui lui avait semblé durer des heures et il reportait son attention sur Eun Mi, embarrassée et aussi rouge qu’une pivoine. « Op… Ce n’est pas ce que tu crois d’accord. C’est une blague, je n’ai pas… » Peu importe ce qu’elle dirait à ce moment, son léger sourire valait plus que milles mots, et la lueur qui passait dans ses yeux ne la rassurait pas plus. « Je peux récupérer mon téléphone maintenant ? » Elle tendait la main sans grande conviction évitant de croiser ses prunelles.
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Dim 9 Avr - 1:52 Citer EditerSupprimer
Tu es un mélange contradictoire qui a su piquer l'intérêt d'un homme qui n'en a aucun. Un jeu, une moquerie, un humour incisif, tu fais naître une myriade de réactions qui m'amuse et m'occupe. Tes moues, tes sourires, tes réactions. Elles sont stéréotypées mais sortent de l'ordinaire. L'homme qui aime comprendre se retrouve dépossédé, ce qui te mène doucement à un savant mélange de curiosité et d'émotions incompréhensibles.
Une inexplicable déception m'inonda lorsqu'elle brisa finalement le silence qui l'étreignait pour défendre une vision utopiste d'un amour inexistant. Finalement, elle n'était rien de plus qu'une ravissante idiote sortie tout droit d'un dessin animé de Walt Disney. Sans réellement savoir si j'étais atterré ou fasciné par une telle bêtise, j'exhalai un soupir, seule trahison perceptible d'une émotion qu'elle ne pouvait comprendre. « Quand il vit la belle fleur, il chuchota à son oreille « pour avoir les plus belles, sans t'arrêter, enfonce toi profondément dans la forêt. » récitai-je de mémoire. « Mais, et bien que tu paraisses avoir lu des centaines de livres, tu n'y as rien appris n'est-ce pas ? » La stupidité était l'apanage des ignorants mais Eun Mi était parvenue à cultiver sa naïveté malgré toutes les lignes qu'elle ingurgitait au quotidien. Dans un dernier élan, j'échangeais nos deux livres, sans réellement comprendre pourquoi sa crédulité me touchait autant. Pourquoi m'intéressais-je à ce point à elle ? « Ta bêtise. » répétai-je sans état d'âme et sans songer une demi seconde à l'épargner. La colère éclaboussait ses yeux bigarrés, en une émotion qui donnait un peu de vie à son visage pâle. Sans plus un mot, elle se tourna pour ranger les livres qu'elle tenait toujours serrés contre elle, comme un rempart entre elle et le monde extérieur. Je pressai mon dos contre la rangée d'essais et posai les yeux sur le titre de celui qu'elle lisait quelques minutes plus tôt. Oui c'était risible, risible qu'elle ait le courage de se plonger dans ce genre d'ouvrage pour ensuite faire la sourde oreille à la réalité. Je ne relevai la tête que lorsque je la sentis s'agiter. Les joues écarlates et creusées par le mal être, elle se dandinait sur ses pieds, les bras croisés dans son dos. Je haussai un sourcil, sidéré et intrigué par sa brusque attitude. Que cachait-elle ? Sans éprouver la moindre hésitation, je refermai les doigts sur son bras et la fis pivoter fermement. Son portable dépassait joyeusement de ses doigts recroquevillés et je n'eus donc aucun mal à lui arracher. « Naïve au point de ne pas bloquer son portable … tu les enchaînes. » commentai-je en glissant le pouce pour déverrouiller l'objet. Mon visage ne trahit rien lorsque la photo s'étala. Pourtant, elle représentait tout ce à quoi je ne m'attendais pas de sa part. Aussi la surprise fut-elle la première à me submerger. Chaque fois que je pensais me faire une idée sur la fille qui se décomposait à mes côtés, elle explosait mes préjugés par son comportement. « Très intéressant ... » commentai-je tandis qu'un léger sourire indicible faisait trembler la commissure droite de ma bouche. « Rien de ce que je crois n'est jamais réel avec toi. » rétorquai-je en secouant l'appareil entre mes doigts. « Et chaque fois que je pense voir clair en toi tu me surprends. Je n'aurais jamais imaginé que tu puisses laisser traîner ce genre de jouets. » Il me suffit néanmoins d'un regard pour comprendre qu'il s'agissait effectivement d'une mauvaise plaisanterie. Mais j'en louais l'auteur et ce même si son attitude laissait à désirer. Lève la tête, semblais-je lui dire en la fixant. Lève la tête et affronte moi. Mais ses cheveux bruns dissimulaient en partie son visage baissé, alors qu'elle tendait la main en espérant que je cède à sa demande altérée. « Pour pouvoir partir le récupérer ? » La pique, chaude et taquine, avait échappé à son étreinte charnue avec un plaisir qui éclaboussait également les onyx dardées sur elle. « Réponds sincèrement à ma question Eun Mi … est-ce que tu es vraiment idiote ou fais-tu seulement exprès d'être naïve à ce point ? Je te le demande avec une curiosité réelle. » Son téléphone ronronnant lui offrit l'opportunité de garder le silence. Sans gêne, je fis de nouveau valser mon pouce sur l'écran pour pouvoir lire ce qui venait de lui être envoyé. Le sms ne contenait cette fois aucun cadeau mais il était si pathétique que j'en demeurais muet quelques secondes. « Je suis coincé aux toilettes … tu accours vraiment quand on te dit des conneries pareilles ? » J'attendais un non, tout en sachant pertinemment qu'elle trahirait un oui par sa posture ou son expression. Mais quelle … La désapprobation marqua ma mâchoire et je répondis rapidement, sèchement mais concis. « Après le chaperon rouge et Blanche neige, voici venir le schtroumf bonasse. » La comparaison se dessina avec une clarté confondante dans mon esprit. Finalement, elle était la naïve dont se servait les autres à outrance et une véritable illustration de tous ces personnages anciens qui reflétaient, non pas la société d'aujourd'hui, mais celle du siècle passé. Un nouveau message fit trembler mes doigts et j'y coulais un œil. J'envoyai une nouvelle réponse, sans porter la moindre attention à celle à qui le message était destiné. Ce mec était un crétin finit en plus d'être totalement dépourvu d'orgueil. Je retournai le portable, en fis sauter la coque pour retirer la batterie et lui tendis finalement son téléphone sans plus d'âme ni d'énergie. « La bêtise n'est pas une qualité ni une marque de générosité. Dis moi que tu n'es pas assez conne pour te faire exploiter sur un claquement de doigt ? » Je compris, tandis que l'irritation perçait dans mes pupilles rétrécies, qu'elle avait touché un point sensible. Je ne m'intéressais que difficilement à ceux qui m’entouraient. J'étais une âme solitaire qui parfois s'attachait, mais qui sinon restait dans l'inconscience et le désintérêt le plus total. La peine, la douleur étaient des émotions chez les autres qui ne m'atteignaient pas plus que leurs joies ou leurs plaisirs. J'étais imperméable. Et pourtant, ce petit bout de femme aux allures d'enfant m'avait piqué suffisamment pour que je lui ouvre légèrement la porte. Je m'étais attaché, en une conversation, en quelques questions et via cette curiosité qu'elle nourrissait pourtant de la pire manière possible. Car, sous ses traits juvénile, j'avais espéré voir une profondeur qu'elle me dérobait par sa bêtise. S'énervait-elle seulement avec les autres ? Montrait-elle une autre émotion que cette rougissante expression ou ce sourire timide que semblait dessiner ses lèvres en permanence ? Excepté lorsqu'elle était face à moi, probablement parce que je ne mâchais pas mes mots la concernant. « Si tu es risible. Tant par cette histoire d'amour que tu fantasmes que par ton comportement avec les autres. Est-ce que tu sais seulement faire preuve d'un peu de personnalité ? » lui assénai-je avec un manque de compassion marquant et un ton à la froideur sous jacente.
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Dim 9 Avr - 18:39 Citer EditerSupprimer
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OOTD | Il ne lui avait suffit que d’un seule geste pour s’emparer du téléphone de la coréenne. Un seul geste si bien qu’elle s’était sentit comme un pantin l’espace de quelques secondes, entièrement à sa merci, et ce sentiment de faiblesse avait tendance à reprendre le dessus chaque fois que Caem se trouvait près d’elle. Il tenait l’objet de sa gêne sans la moindre expression entre ses mains alors qu’Eun Mi était encore figée et interdite devant ce qu’elle venait de recevoir. Qui pouvait s’amuser à une telle blague ? Et surtout pourquoi elle ? Dans le dortoir des Gumiho elle pensait pourtant avoir su se faire discrète au point qu’on en oublie que c’était elle qui était chargée du ménage des pièces communes. Mais il fallait croire que le destin avait d’autres plans pour elle, puisqu’il s’acharnait à la rendre vulnérable aux moments exacts où elle croisait la route de celui qui se plaisait à la mettre dans l’embarras. Elle ouvrit la bouche prête à répliquer qu’elle avait tenté de le verrouiller, mais c’était la première fois qu’elle disposait d’un téléphone portable et jusqu’à maintenant elle n’avait jamais rien eu à cacher. Alors elle se ravisa. La coréenne avait compris que peu importe ce qu’elle pourrait dire, il s’en servirait contre elle, alors elle préféra le silence à un aveu qui lui reviendrait comme un boomerang. Caem restait impassible et c’était sans doute ce qui la rendait davantage nerveuse. Ce n’était jamais bon signe de sa part. Intéressant ? Ses paroles ricochaient sur elle, tandis qu’elle ne cernait toujours pas le personnage, un garçon qui, sous un doux visage cachait un monstre, un démon qui se repaissait de la moquerie et du mal être de ses victimes tel un Seigneur de la Peur. Elle préféra éviter de nouveau son regard pour fixer le sol sous ses pieds, dans un geste qui ressemblait presque à une supplication dans l’espoir de récupérer son bien. Elle ne voulait pas écouter, elle aurait préféré être sourde que d’entendre son tortionnaire prononcer ces quelques paroles qui la forçait à réagir. Fuir. C’était tout ce qu’elle savait faire, l’affrontement était un exercice bien trop périlleux et qu’elle ne maîtrisait pas. Elle savait qu’elle ne pouvait jamais avoir le dernier mot, et elle ne cherchait d’ailleurs pas à l’avoir, mais cela signifiait aussi laisser le pouvoir à son interlocuteur, lui donner une supériorité et l’occasion de l’écraser si elle se laissait à nouveau submergée par ses émotions plutôt que de se battre comme une guerrière qu’elle rêvait d’être. Croyait-il réellement qu’elle puisse être détentrice de ce genre d’objet ? Non, elle ne voulait pas savoir, elle ne voulait pas connaître le fond de sa pensée et risqué d’être une nouvelle fois en proie à des doutes qu’elle repoussait. Eun Mi ne répondit pas davantage lorsque les mots lui échappèrent volontairement, et commençait à bouillir. Qui ne dit mot, consent. Cet adage prenait tout son sens à cet instant, si bien qu’elle ne put s’empêcher de relever brusquement les yeux vers le nageur qui ne flanchait toujours pas. Il prenait un réel plaisir à provoquer Eun Mi, elle pouvait facilement le lire dans ses yeux, et pourtant, les mots qui suivirent furent aussi durs que si on lui avait porté un coup sur la tête. Elle tenta de récupérer son téléphone, mais il esquiva son geste si facilement qu’elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il devait régulièrement subtiliser ce qui attirait ses yeux. « Et quelle curiosité ! » Le feu se répandait dans son corps brûlant sur son passage le peu de politesse qu’elle avait à son égard et qu’elle s’évertuait pourtant à essayer de faire ressortir en sa présence. « Je n’ai pas envie de trouver grâce à tes yeux, et si tu préfère me penser naïve et idiote… » Les mots lui écorchaient la langue. Elle qui portait pourtant une attention particulière à l’image qu’elle renvoyait, elle qui ne voulait certainement pas passer pour une ignorante mais pas non plus pour l’intello de service, cette étiquette dont elle était parvenue à se défaire en quittant le lycée. L’inquiétude s’empara à nouveau d’elle alors que Caem s’affairait sur son téléphone, comme s’il agissait le plus normalement du monde, récitant ce qui s’affichait sans qu’elle puisse le voir. Un instant, elle pensait à une nouvelle blague, mais n’eut pas le loisir de vérifier la véracité de ses paroles. Oui, si un ami est en proie à une situation nécessitant son aide, alors oui, elle accourrait sans l’ombre d’une hésitation. Mais elle conserva le silence jusqu’à être poussée à répondre. « Pardon ? Schtroumpf quoi ? » La gêne, l’inquiétude, l’embarras, tout fut balayé au travers de cette simple comparaison, simple et cruelle. Elle ne prêtait plus aucune attention à son téléphone, on pouvait bien lui envoyer tous les messages du monde, elle ne ressentait plus qu’une rage indescriptible pour Caem. Il lui rendit pourtant en prenant soin d’enlever la batterie lui laissant l’appareil sans vie. « Qui te dis que je me fais exploiter ? La politesse n’est-elle pas le signe d’un respect entre humains ? Et qu’est-ce que cela peut te faire ? Si ce claquement de doigts, comme tu dis, est le signe d’une détresse certaine alors en quoi est-ce mal de vouloir apporter son aide ? Il n’y a que toi et ton étroitesse d’esprit pour y voir de la bêtise. » Il était sans doute le seul capable de provoquer une telle colère chez la coréenne d’habitude si douce et docile. Et cette rage était à la fois déroutante et exaltante, à tel point qu’elle campait sur ses positions alors qu’elle aurait dû partir. Quitte à lui laisser son bien, elle aurait dû écouter son bon sens et s’éloigner d’un garçon aussi toxique qu’intriguant. Essayait-il de lui prodiguer des conseils au travers d’une conversation trop brute et trop directe ? « Mon comportement ne te concerne pas, et franchement, je ne vois pas pourquoi tu tiens tant à me connaître ? » La coréenne lâcha un soupire lourd de sens, incapable de contrôler davantage l’animosité qu’il faisait naitre à son égard. Elle s’avança d’un pas, plantant ses iris dans les siennes, levant le menton comme pour le défier à son tour. « Parce que toi tu fais preuve de personnalité peut être ? Jouer les mauvais garçons, t’attaquer à une fille, qui de surcroit est plus petite que toi. Est-ce que tu aurais un complexe ? Tu cherches à te prouver quelque chose en m’acculant de la sorte ? Non vraiment, éclaire ma lanterne parce que mes définitions de l’amour et du respect te semblent erronées, dis-moi, guide moi de ta sagesse si exemplaire. Prouves moi que j’ai tort et peut être que je réviserais mon jugement, mais dans le cas contraire je suis seule maîtresse de mon corps et de mon esprit et si mes pensées te déplaisent alors passes ton chemin ! » Elle croisa les bras sur sa poitrine, bien décidée à ne pas fuir. Puis elle se rappelait les rumeurs sur la réputation de son petit ami, et sa colère s’amplifia davantage à l’idée que Caem, lui qui jugeait si objectivement les personnes qui l’entouraient, puisse être à son tour l’instigateur d’un jeu qui lui déplaisait au plus haut point. « Aurais-tu succombé toi aussi à l’attrait des paris c’est ça ? J’espère que tu as misé sur ta propre défaite, même en ignorant ce que tu attends de moi je suis persuadée que le jeu n’en vaut pas la peine ! Néanmoins, je te repose la question, pourquoi moi ? Chaque fois que je te croise tu sembles prendre un malin plaisir à m’humilier, qu’y a-t-il de si jouissif dans ces échanges ? Le fait de me faire perdre le contrôle ? Tu aimes tant la colère au point de provoquer celle des autres pour satisfaire des besoins tordus ? » Jamais elle n’avait éprouvé une telle fureur, et leurs rencontrent attisaient davantage ce feu qu’elle peinait à éteindre. Mais si elle était prête à courber l’échine pour retrouver sa tranquillité, elle ne plierait plus devant lui.
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Mer 12 Avr - 22:55 Citer EditerSupprimer
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Tu es un mélange contradictoire qui a su piquer l'intérêt d'un homme qui n'en a aucun. Un jeu, une moquerie, un humour incisif, tu fais naître une myriade de réactions qui m'amuse et m'occupe. Tes moues, tes sourires, tes réactions. Elles sont stéréotypées mais sortent de l'ordinaire. L'homme qui aime comprendre se retrouve dépossédé, ce qui te mène doucement à un savant mélange de curiosité et d'émotions incompréhensibles.
« Bonasse. » répétai-je d'un ton égal, peu concerné par une vexation dont j'étais pourtant à l'origine. « C'est l'imbécile qui dit oui à tout sauf que, contrairement à toi, il a la bienséance de se rendre compte qu'on abuse de sa gentillesse. Ce qui n'est apparemment pas ton cas. » dissertai-je sans état d'âme tandis que mes doigts valsaient sur les touches tactiles qui apparaissaient sur l'écran de son téléphone. Ce type … Un éclat d'irritation se ficha dans mes pupilles alors que je retirais sa batterie pour lui rendre son portable, comme pour la dissuader de se comporter en imbécile en ma présence. C'était arrogant. Terriblement dictateur. Mais qu'elle puisse être aussi …. Je la fixai intensément et lui assénai mes pensées une à une, sans chercher à la protéger de la vérité telle que je la voyais. Une indicible rougeur colora ses joues mais elle n'était plus une illustration de sa gêne mais d'une colère que je n'espérais plus revoir. Immobile et impassible, j'observais la rage éclabousser son regard, tandis qu'elle sifflait des mots qu'elle désirait percutants. Je plissai les yeux, les bras croisés nonchalamment. « Quand tu as un homme qui te demande d'accourir dans la seconde et de l'autre côté du campus sans se préoccuper de ce que tu fais parce qu'il manque de papier toilette … c'est de l'exploitation Eun Mi. Tu peux tourner le problème dans le sens que tu veux, aucune personne douée d'intelligence et d'un minimum de fierté ne te dira le contraire. Si tu désires être aveugle au point de voir dans cette analyse des faits une étroitesse d'esprit, ça m'est égal. Mais sache qu'il y a un monde entre la générosité et la stupidité dont tu fais preuve. Tu peux ne pas le reconnaître et penser que tu es douée de gentillesse excessive mais ce n'est pas le cas. Tu es idiote, point. » répliquai-je détaché. Je ne connaissais ni la morsure de la culpabilité ni la lourde émotion qui conduisait à se remettre en question. Pourtant, j'étais intimement conscient qu'Eun Mi était le genre de fille à être couvée à outrance par son entourage. Câlinée, surprotégée, adorée. Elle le méritait probablement, comme elle méritait la vérité nue. « Pourquoi en effet ? Mais tu as des pourquoi qui n'ont aucune réponse. Tu t'es bien entichée de mon apparence physique sans chercher à voir plus loin alors que tu n'as rien d'une fille superficielle. Est-ce un pourquoi auquel tu peux répondre ? J'en doute. » L'obscurité pesait chaque seconde davantage dans son regard bigarré, exacerbée par mes prises de paroles froides et dénuées de rage. Mais elle … la fureur la nimbait, à un point tel qu'elle parvint à assassiner sa légendaire timidité. Ainsi libérée d'un carcan qui la coinçait, elle se révélait. Le menton levé et les poings serrés, Eun Mi eut même l'audace de s'avancer vers moi pour tenter de m'achever. Un sourire étira légèrement la commissure de mes lèvres devant une argumentation qui manquait toutefois de punch. L'épaule accoudée contre l'étagère, je penchai légèrement la tête pour glisser mon regard sur son minois empourpré. « Jouer les mauvais garçons et m'attaquer aux filles fragiles … tu tires cette réplique d'un roman n'est-ce pas ? » demandai-je avec une douceur trompeuse. « Parce que c'est tout autant dénué de logique que de bon sens. Te dire la vérité n'est pas une attaque. En fait, elle est même la preuve que je t'apprécie, sans réellement savoir pourquoi, parce que tu manques tout autant de mordant que de profondeur. Mais tu as un côté intéressant .. et ça m'irrite de voir que tu es aussi manipulable .. Néanmoins tu as raison, je devrais me foutre de toi autant que je me fou des autres. » admis-je de bonne foi en me redressant. Sans plus un regard pour elle, comme si elle n'existait plus, je fis courir mon doigt sur la tranches des livres pour ranger celui que je tenais toujours à la main. Une fois parvenu à son emplacement d'origine, je le fis glisser calmement, du moins jusqu'à ce qu'elle prenne la peine de m'insulter. Ma main s'immobilisa et je reportai mon attention sur elle. Intensément. « Bien …. comme quoi tu arrives à faire marcher ta tête de temps en temps. Mais pourquoi faut-il que tu le fasses aussi mal ? » Je lâchai le livre qui, déséquilibré, tomba au sol en un bruit sourd. L'enjambant pour m'approcher d'elle, je tendis le bras au dessus de sa tête brune et saisis la plus haute étagère du rayon, afin de maintenir mon équilibre. « Réfléchis Eun Mi … si j'avais fait un pari te concernant, crois tu sincèrement que je m'y serais pris de cette manière ? Sache que les seuls échanges tordus qui m'intéressent sont ceux qui se passent à l'horizontale. Et si j'avais tenu à te mettre dans mon lit dans le seul espoir de gagner quelques misérables billets de banque, je t'aurais approché avec autant d'hypocrisie que ton petit ami actuel. » Ma main chuta et je coulai mes doigts libres sous son menton pour le lui relever. Alors, mon visage s'adoucit.Un sourire chaleureux détendit mes traits et une flamme amoureuse éclaircit deux onyx qui caressèrent ses traits. « Je t'aurais soufflé combien tu es mignonne quand tu rougis. Je t'aurais murmuré des vers de Ronsard pour saluer ta timidité et ta douceur. Je t'aurais récité les paroles enflammées de Roméo à sa Juliette pour te faire succomber à un charme. Je t'aurais promis la lune et l'amour éternel, en t'assurant que pas un doigt, pas une souillure ne te ravirait ta virginité tant que tu ne serais pas prête. » Mon ton suave, était d'une douceur imparable alors que je m'immergeai dans son regard aux prunelles déstabilisantes. J'aurais pu m'y noyer, perdre pied et cesser un jeu dont j'étais l'instigateur à la fois conscient et inconscient. Mais j'étais trop dur, trop froid, trop détaché pour ne serait-ce que lâcher prise et me laisser happer par la magie d'un regard soufflé par des émotions vives dont elle n'avait pas l'habitude. « Je me serais contenté d'effleurer tes lèvres et de jouer ce prince charmant que tu t'attends à voir débarquer. En clair … j'aurais joué un rôle. » terminai-je en me redressant et en abandonnant voix et expression suave. Une lueur de moquerie s'attarda néanmoins dans la couronne sombre qui cerclait mes pupilles. « Personne ne te dit jamais ce qu'il pense avec franchise ? Ce doit être terriblement frustrant d'être surprotégée comme une enfant quand on est une femme … à moins que tu n'aies en plus du reste le syndrome de Peter Pan bien sûr. »
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Jeu 13 Avr - 18:32 Citer EditerSupprimer
The primary duty of literature is to tell us the truth about ourselves by telling us lies about people who never existed. Would you be able to tell me who I am with just one book ? Would you make fun of that girl lost, looking for answers she may not understand ? Tell me what you read, I’ll tell you who you are…
OOTD | En colère et ébahit, c’était certainement ce qui la définissait le mieux. Elle pouvait tenter d’analyser la situation dans tous les sens, essayer de comprendre ce qui le poussait à être si dur envers elle, mais elle rien n’y faisait, elle restait interdite devant un échange qui ne lui apportait rien si ce n’est une nouvelle émotion aussi incandescente qu’un feu grégeois. Comment peut-on être borné à ce point ? Il s’évertuait à employer des mots bien loin de ceux dont elle avait l’habitude. Stupidité. Idiote. Fierté. Il crachait un venin douloureux et dont les effets s’atténuaient à chacune de leurs rencontres. La paralysie en avait été le premier symptôme, puis la gêne et enfin la colère. Qu’espérait-il ? La «réveiller d’une léthargie dans laquelle elle n’était même pas plongée ? Les poings serrés, le regard déterminé, elle en avait assez de se laisser faire. Elle l’écoutait, patiemment, attendant le moment pour lui répondre, et sans doute lui laisser le temps de reprendre une dose de courage. Eun Mi posait ses iris sur un visage qui ne témoignait d’aucune gentillesse, aucune douceur. C’était étrange d’ailleurs, comment un garçon pouvait être beau à ce point et n’avoir qu’un cœur de pierre ? Il continuait d’alimenter l’incompréhension qu’elle nourrissait à son égard, et plus les secondes s’écoulaient, plus son discours l’empêchait de comprendre davantage. La preuve que je t’apprécie. Était-il seulement sincère ? Sa manière de montrer son affection était une affliction, s’il éprouvait lui aussi de l’amour, pourquoi ne pas le dire simplement ? Il était une énigme, un puzzle qui laissait entrevoir certains pans de sa personnalité tantôt, pour se mélanger de nouveau et ne former qu’un amas de réactions et de paroles dures et froides, une brutalité qui creusait un fossé entre eux. La coréenne pensait qu’il avait terminé sa longue tirade, et pourtant, lorsque le livre qu’il tenait vint rejoindre le sol dans un bruit sourd, elle s’attendait à tout sauf à ce qu’il s’approche encore une fois en venant la surplomber, si bien qu’elle se sentait insignifiante à nouveau. Une petite taille, des yeux difformes, une timidité accrue, elle se détestait déjà suffisamment pour en plus devoir subir les assauts d’un garçon qui y trouvait un malin plaisir. Il insulta au passage Yoon, si bien que la rage qui l’habitait la poussait à répondre, mais elle fut coupée dans son élan par un regard qui changea rapidement, bien trop vite d’ailleurs pour y déceler de la sincérité. Des traits qui se faisaient plus doux, presque accueillants, un sourire qui l’aurait certainement fait fondre quelques semaines plus tôt, et un regard auquel elle aurait vraiment aimé croire. Pourtant elle se doutait qu’il ne savait pas faire preuve d’honnêteté, il lui avait prouvé plus d’une fois qu’il était un très bon menteur, mais elle ne put empêcher son cœur de louper un battement pour se serrer la seconde d’après. Il jouait avec elle bien trop facilement, mais elle ne se laisserait pas berner. Les émotions se mélangeaient pour confondre colère et tristesse. Deux sentiments si forts qu’elle ne savait pas comment les exprimer en même temps. Eun Mi espérait simplement que ses yeux ne la trahissent pas une nouvelle fois, alors elle se concentra sur la rage. Il se sert de toi ma pauvre fille, arrête de vouloir croire à la bonté lorsqu’il n’y en a pas. Il joue avec toi, arrête ! La pression qu’il exerçait sur sa peau était à la fois douce et contraignante. Elle tenta de se persuader qu’il valait sans doute mieux rester muette, mais lorsqu’il toucha à un sujet encore trop sensible, elle ne put rester plus longtemps docile. D’un geste elle balaya la main qui emprisonnait son menton, le cœur encore meurtri d’un souvenir qu’elle aurait aimé ne jamais avoir. Elle laissa échapper un rire qui ne trahissait aucun humour. Effleurer tes lèvres. Faisait-il exprès à ce point de laisser les sous-entendus se perdre ? Ou tentait-il réellement de lui rappeler ce qu’elle ne pouvait de toute façon pas oublier ? « Tu as fini ? » Sois en colère, tu ne peux pas capituler, sois en colère il joue avec toi. Elle se répéta inlassablement ces mots, cultiver la hargne plutôt que l’empathie ou la compassion. « Si TU ne trouves pas les réponses à mes pourquoi alors tu ferais mieux de trouver une nouvelle victime ! Par ailleurs, je ne m’entiche pas d’un physique, mais vu ton attitude, je doute que tu choisisses tes partenaires en fonction de leur intelligence, est-ce que je me trompe ? Non vois-tu je préfère voir au-delà qu’un simple visage et il m’avait semblé déceler derrière le tien une belle âme, mais je pense que je me suis fourvoyée. Soit, l’erreur est humaine non ? » Eun Mi sentait ses poings se refermer davantage, enfonçant ses ongles dans ses paumes elle pensait pouvoir maîtriser la tempête qui faisait rage mais quitte à se laisser emporter, elle préféra lâcher totalement prise. « Je ne suis pas manipulable comme tu le pense, je suis serviable et aimable. Et tes échanges tordus ne m’intéressent pas ! Tu peux bien prendre la position que tu veux, je m’en fiche ! Et cesse d’insulter Yoon Hyung, je te le répète, tu ne le connais pas ! » Cette idée fixe qu’il avait concernant un coréen qui tenait à tout prix goûter à une intimité qu’elle refusait de donner si facilement, contrastait avec le garçon doux et tendre qui lui prenait la main pour la rassurer. « Qui te dis que j’aurais succombé à de telles avances ? Du début à la fin, tout sonnait faux ! » Pourtant elle aurait voulu y croire, et c’était sans doute le plus difficile à admettre, que ces deux perles sombres qui l’avaient dévoré quelques instants plus tôt n’étaient finalement qu’un leurre. À l’instar du chant d’une sirène, il appâtait ses proies avec un sourire et un regard qui semblaient presque honnêtes. Presque. C’en était… décevant. Il ne se rendait pas compte à quel point jouer avec l’amour et avec les sentiments était cruel. « Tu n’es pas le prince charmant… tu pourrais essayer de t’en approcher, tu ne resterais qu’un Claude Frollo, la seule chose qui te différencie de lui, c’est que les corps féminin ne te sont pas inconnus. C’est tout. Mais dans ton cas, je crois que l’amour n’est qu’une utopie, je t’aurais pourtant bien souhaité de trouver ton Esmeralda, mais je doute que tu puisses un jour la reconnaitre si tu passais à côté ! » Eun Mi se trouvait lentement le courage d’une héroïne, d’une guerrière fière et vaillante, de celles qui ne se laissent pas marcher sur les pieds, de celles qui se battent contre vents et marées. Et dans un élan de courage, elle apposa une main sur le torse de Caem, suivant des yeux le geste qu’elle osait, comme si fuir à nouveau ses yeux pouvait lui rendre sa confiance quelque peu ébranlée. Elle pouvait sentir son muscle battre sous sa main, c’était une sensation à la fois rassurante et intrigante. « C’est bizarre, tu as un cœur pourtant. Ou bien ne serais-tu qu’un monstre créé dans le but de tourmenter le monde ? Un peu comme celui du Docteur Frankenstein. Est-ce que je dois te faire un résumé ou tu connais suffisamment tes classiques ? » Elle se voulait moqueuse à son tour, mais elle doutait elle-même de ses capacités dans ce domaine. Levant à nouveau le menton pour croiser les iris noirs du nageur, elle se demandait ce qui avait pu le briser à ce point pour refuser de voir la simplicité d’un bonheur auquel il pourrait très certainement toucher lui aussi. Puis, exerçant une pression plus forte sur son thorax, elle l’obligea à se reculer. « Ce que je peux sentir sous ma main, là, maintenant, c’est cette sincérité-là dont j’ai besoin. Tu penses que tes mots crus et ton attitude détachée font de toi quelqu’un d’exemplaire et de réaliste ? » Estimant qu’elle l’avait suffisamment poussé, elle abandonna sa poitrine pour se pencher et ramasser le livre qu’il avait fait tomber. « N’as-tu donc aucun respect ? Pas même pour des livres ? » Vérifiant qu’il n’était pas abîmé, elle le remit à sa place sur l’étagère, ignorant royalement celui qui l’accablait rien que par sa présence. L’air distrait elle laissait glisser son regard sur les différents ouvrages, pour en sélectionner un au hasard. En un geste qui ne manquerait pas de déclencher de nouvelles railleries de la part de Caem, puisqu’elle avait sorti les « Trois essais sur la théorie sexuelle » de Freud. Qui a dit que le destin faisait bien les choses ? Elle rangea aussitôt l’ouvrage en se maudissant d’être à ce point poursuivie par la guigne. De la malchance qui la poursuivait un peu trop en présence du nageur, et elle en avait presque oublié son téléphone, gisant sans vie sans la poche de son jean. « Est-ce que tu comptes garder la batterie de mon téléphone encore longtemps ? C’est ta façon d’être franc avec moi ? Me couper de tout contact ? » Il faut que tu partes Eun Mi, quitte cet endroit. Il n’y avait pourtant pas d’échappatoire, elle se refusait à fuir une nouvelle fois, elle lui avait suffisamment montrer son dos pour enfin garder la tête haute. Elle lui adressa un nouveau regard, une façon de lui intimer de plier bagage et de la laisser à nouveau seule dans ses réflexions, dans une allée qui était devenue trop petite pour qu’elle se sente pleinement à l’aise si proche de lui, malgré la fureur qui se déversait dans ses veines.
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Re: Tell me what you read, I'll tell you who you are... - CaeMi | Lun 17 Avr - 2:30 Citer EditerSupprimer
Tu es un mélange contradictoire qui a su piquer l'intérêt d'un homme qui n'en a aucun. Un jeu, une moquerie, un humour incisif, tu fais naître une myriade de réactions qui m'amuse et m'occupe. Tes moues, tes sourires, tes réactions. Elles sont stéréotypées mais sortent de l'ordinaire. L'homme qui aime comprendre se retrouve dépossédé, ce qui te mène doucement à un savant mélange de curiosité et d'émotions incompréhensibles.
Un sourire, indécelable si ce n'est par le regard, fut la seule réponse à sa question colérique. « Parce que tu te considères comme une victime ? » la coupai-je les bras croisés, particulièrement intéressé par sa façon de voir les choses. Malheureusement pour elle, son esprit la menait à considérer comme seule hypothèses probables des stéréotypes plus énormes les uns que les autres. Et je ne pus m'en empêcher. Le rire éclata mes lèvres qui se fuirent, pour parsemer une bibliothèque au silence déchiré. Heureusement, il fut trop bref pour que la bibliothécaire l'entende et ne vienne hurler pour rétablir un ordre auquel je ne correspondais pas. « Bien, maintenant tu me colles l'étiquette du Don Juan qui couche avec des poupées sans esprit. Eun Mi, je suis sincèrement déçu, je pensais que tu avais un peu plus d'imagination. » Un véritable cyclone crispait ses traits et assombrissait ses yeux colorés. Je penchai la tête et coulait un regard sur les poings qu'elle serrait et dont les jointures blanches illustrait une colère qu'elle ne parvenait ni à retenir ni à dissimuler. C'était fascinant. Comment pouvait-elle se montrer si naïve en règle général, et si volcanique lorsqu'elle se trouvait avec moi ? « Tu es désespérante. » lui répondis-je néanmoins en faisant fit de mes conclusions silencieuses. « Mais en effet, tu es libre de rester aveugle. Égoïstement, c'est presque rassurant. Tu n'es pas une poupée sans force de caractère en face de moi. » fis-je en esquissant un dessin de chair tracé à la pointe de la moquerie. Mais ce sentiment fut assassiné par un soupir fatigué face à un entêtement qui frisait le ridicule. Elle semblait prendre ombrage d'idées qu'elle considérait certainement butées mais cette irritable manie qu'elle avait de se réfugier dans des constats dépourvu de toute réflexion était presque agaçante. Je levai légèrement les yeux au ciel et secouai la tête, atterré. « Eun Mi … se mettre en colère c'est parfait. Mais si tu n'ouvres la bouche que pour attaquer sur des conneries pareilles, tu n'arriveras jamais à atteindre ton adversaire. Ton attaque de départ étant ridicule, mon approche n'était pas sensée être réaliste. Donc oui … évidemment que ça sonnait faux. » lui expliquai-je patiemment en penchant la tête pour l'observer. « Mais j'imagine que je dois te féliciter de l'avoir perçue. Tu es un peu moins crédule avec moi, c'est agréable. » Mon sourire s'accentua, sans qu'une once de colère ne macule deux prunelles fixées sur elle. Le calme m'éteignait de nouveau, ce calme froid qui écrouait dans mon être toute réaction passionnée. Hors, la brune n'avait pas le pouvoir de fissurer une carapace épaisse et hermétique, d'autant moins que ses arguments manquait terriblement de consistance. Je plissai la lèvre amusée en l'écoutant me comparer à Frollo. Elle aurait pu tout aussi bien le faire avec Phoebus, dont le caractère correspondait mieux à ce qu'elle me reprochait à mi mot. Un Don Juan au cœur froid qui se moquait royalement de la belle qui l'admirait. Mais peut-être s'attardait-elle sur la version romancée de Walt Disney ? Je m'adossai dos aux étagères, sans rebondir sur son discours aux accents médiocres. Elle n'avait aucune réelle idée de la personne qui se trouvait en face d'elle. Elle me donnait des traits connus pour se rassurer, mais elle ignorait véritablement tous de mes intentions ou d'une personnalité dont elle aurait dû se méfier avec plus d'intelligence. Encore une preuve qu'elle en manquait, de part une naïveté infantile qui la fragilisait. Car j'étais certain que sous le vernis niais se dissimulait un cerveau plus brillant que ce qu'elle désirait bien laissé paraître. Seulement, elle ne s'en servait pas. Elle était dominée par ses émotions, qu'elles soient gamines ou colériques. Mon sourcil s'arqua néanmoins lorsqu'elle eut le courage de poser la main sur mon torse. La commissure de ma lèvre trembla et je plongeai dan son regard bigarré sans chercher à échapper à une attaque physique plus intéressante que celles qu'elle verbalisait. Je me redressai et elle en profita pour me pousser légèrement en arrière. Elle n'avait aucune force dans le poignet, mais il était amusant de la voir combattre sa timidité pour tenter de me donner une gifle quand elle ne parvenait pas même à m'effleurer. « Je connais mes classiques ... » répondis-je suavement en penchant la tête. « Et je sais aussi m'en servir avec un peu plus de subtilité. Néanmoins, c'est la première fois que je suis comparé à un nom aussi célèbre, je dois dire que je me sens flatté. » Par une simple phrase, je lui signifiais qu'elle n'avait pas réussit à atteindre son but, simple en soi, mais trop compliqué pour une bouche aussi peu entraînée que la sienne. Elle retira ses doigts, qui retombèrent le long de sa silhouette menue. «Tu fantasmes totalement la réalité. » lui fis-je remarquer, tandis qu'elle mentionnait une exemplarité dont je n'avais jamais parlé. «Si quelqu'un t'affirme être dépourvu de défaut, c'est un menteur ou un imbécile. Il m'arrive d'être le premier mais jamais le second. Tu devrais travailler sur mes défauts réels et non ceux que tu inventes pour m'attaquer, tu y trouverais plus de matière. » Cherchant à échapper à une rage visiblement peu familière, elle se réfugia dans le seul monde qu'elle connaissait. Sa main blanche se referma sur le livre qui attendait sur le sol et elle le replaça en usant de quelques mots auxquels je ne répondis pas. Cette conversation n'avait plus de sens. Elle était obtus, aveugle … de sa crédulité, elle se réveillerait seule. «Tu ressembles à une héroïne de roman dramatique. » ironisai-je alors qu'elle mentionnait sa batterie et une tyrannie qui n'était pas infondée. Simplement, et encore une fois, elle déformait le problème à un point tel qu'il n'avait plus aucune réalité lorsqu'elle lui donnait corps. Je lui tendis sa batterie mais ne la relâchai pas lorsqu'elle l'attrapa. « Je te laisse à tes généreuses et serviables occupations. Néanmoins, laisse moi te dire que la colère te va bien. Hors, si tu n'en uses qu'avec moi, je vais finir par croire que je suis le seul que tu vois comme il est réellement. » Je relâchai finalement la batterie qu'elle agrippa et en profitai pour me pencher vers elle. Pour effleurer son oreille d'un souffle chaud, sa joue d'une mèche de cheveux, son lobe des lèvres. « Quoique, tu restes crédule même avec moi. Apprends à réfléchir avant d'attaquer et à ne pas te contenter de régurgiter les livres que tu as lu. Sers toi de ta tête, qu'elle ne serve pas seulement d'ornement. » Je me redressai et, récupérant le livre qu'elle tenait toujours entre ses paumes serrées, me détournai pour l'abandonner sans attendre de réponse dans un rayon qui ne lui apporterait rien sinon des échos désagréables d'une vérité qu'elle ne voulait pas entendre.
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