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no lei + pixie dust

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no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:44
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No Lei
just think of happy thoughts and you'll fly

ATTENDRISSANTE
(★★★✰✰)
PASSIVE AGRESSIVE
(★★★✰✰)
EMPATHIQUE
(★★★✰✰)
EMOTIVE
(★★★✰✰)
AIMANTE
(★★★✰✰)
DEPENDANTE AFFECTIVE
(★★★★✰)
GENEREUSE
(★★★✰✰)
RANCUNIERE
(★★★✰✰)
CONCILIANTE
(★★★✰✰)
IMMATURE
(★★★✰✰)
nom : no. prénom : lei. âge : 19 ans. date et lieu de naissance : 21 juin 1998, solstice annonciateur de chaleur. origines : chinoises, coréennes et japonaises. nationalité : coréenne. cursus universitaire : Lei, c'est un petit mètre 55 de créativité et de passion à en revendre. on aurait donc logiquement cru qu’elle opterait pour un cursus artistique, mais c’est vers la psychologie qu’elle s’est tournée : ses proches l'ont toujours poussée à faire ce qu'elle aime, mais elle craint lowkey de se rétamer dans un domaine qui lui plait trop, alors elle joue la carte de la sécurité. et puis aider autrui ça lui plait beaucoup aussi (elle sera juste la psy qui pleure sur la #VDM de ses patients pendant les consultations parce que no chill. ça promet). métier occupation : bénévole à l’occasion. elle a besoin d’se sentir utile et puis, en donnant, Lei prend. de la reconnaissance, de l'affection, des sourires, des confidences qu'elle capture au creux de son cœur (elle aime vraiment beaucoup qu'on l'aime). la vérité, c'est qu'au contact de ces parfaits inconnus il lui semble s'enrichir ; ils ont tellement plus vécu qu'elle. en mal, en bien, une existence cousue d'aventures et couturée de cicatrices comme elle n'en voit qu'à la télévision et à travers des pages de livres, elle la gamine qu'on enveloppe dans la ouate. ils ont une réflexion tellement plus poussée sur la nature humaine, parfois cynique, plus rarement équilibrée, mais dans tous les cas, une vision très éloignée de l'utopie dont elle a longtemps été bercée. Lei, elle vit par procuration et se nourrit de tout ce qu'ils ont à offrir d'intangible mais de terriblement réel, en échange d'apports matériels supposés atténuer leur détresse. orientation sexuelle : ha, tricky. Lei éprouve une tendresse considérable, incommensurable envers les femmes. elles sont force, elles sont douceur, courage, délicatesse, elles sont parfois mordantes, dangereuses, impétueuses, envoûtantes — elles endossent tous les visages, tous les ramages, vraiment. alors se découvrir irrémédiablement hétérosexuelle est venu comme un choc, une... déception, presque. elle voudrait pouvoir se dire éprise d'une âme en priorité, mais les courbes féminines lui font battre le cœur avec une intensité toute platonique, là où la carrure d'un homme attise une flamme dont elle arrive encore à rougir à son âge. classe sociale : petite fleur baignée dans le luxe dès ses premiers balbutiements, poupée cloîtrée dans une cage dorée. Lei côtoie la misère à l'extérieur, s'acharne à vouloir l'apaiser à son échelle, clame que la valeur d'un être humain ne se mesure pas à son compte bancaire, et elle y croit c'est vrai... mais la seule idée de se retrouver sans rien lui noue les entrailles. bien que sans excès, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle serait sans la facilité... crainte coupable ou lucidité, elle sait que l'argent lui procure une simili sécurité : certains ne s'intéressent à elle que pour ça, parce qu'elle est la copine qui paye les dîners ou tournées pour tout le monde, et qui offre des cadeaux lorsqu'on lui sert un regard de biche. elle feint de l'ignorer, tout en se demandant parfois si ces "amis"-là lui laisseraient le temps de sombrer tout à fait avant de lui tourner le dos ou s'ils disparaîtraient sitôt une éventuelle chute amorcée. de toute façon, on ne lui a pas appris à être quelqu'un sans ça, on ne lui a jamais montré ce que c'est, d'être une adulte fonctionnelle qui paye des factures et l’essence de la voiture ; on ne lui a rien montré des réalités du quotidien. elle le sait bien, Lei, que sur ces points, elle n'est encore qu'une gosse inconsciente, et ça a quelque chose d'effrayant, forcément. code du règlement : ok (neir.) tu veux t'investir ? yaaaas.

Rumour has it...
elle vit sur un nuage cette gamine, un vrai rayon de soleil, à croire que rien de négatif ne parvient à réellement la marquer (v/f. elle aime distribuer de la bonne humeur et prendre soin des autres, mais n'est pas imperméable. bien au contraire : plutôt hypersensible, même si elle a fini par cesser de pleurer pour tout et pour rien. au fond, émotionnellement elle est un peu en vrac ; malgré tout l'amour qu'elle a reçu il a suffit d'un abandon cuisant pour qu'elle se retrouve pétrie d'incertitudes). + si t'arrives à lui prendre sa virginité, c'est le pactole : y'a un pari sur elle et puisque personne n'est encore arrivé à le gagner, la mise a augmenté (v. du moins, le pari est bien réel, juste caduc. elle est du genre discrète, mais a quand même été en couple à trois reprises). + elle est bien mignonne, mais serait difficile à entretenir, vu ses goûts de snob (f. c'est vrai qu'elle est assez précieuse dans son genre, mais elle est extrêmement conciliante et y met beaucoup du sien pour que tout se déroule sans encombres. en plus elle est pour l'égalité des statuts, alors un homme qui ne la laisserait pas payer régulièrement, de façon équitable, ne serait pas un homme pour elle). + Lei c'est la pote paparazzi qui a toujours un appareil photo ou au moins son téléphone à portée de main. tantôt pour immortaliser des moments forts, banals, ou capturer des lieux, lumières et tout ce qui attise son amour du beau, tantôt pour prendre des clichés immondes pile au mauvais moment, des photos dossier. (v. même si elle est de toute façon bien trop cutie pie pour en faire un mauvais usage) + elle est insomniaque, rode autour du frigo quand les autres dorment (v/f. elle a toujours des fringales nocturnes ou s'ennuie, alors elle s'occupe en grignotant. mais insomniaque, elle ne l'est pas. c'est plutôt qu'elle repousse le sommeil, anxieuse à la tombée de la nuit et sujette aux cauchemars là où tout le monde est persuadé qu'elle ne rêve que de poneys. elle ne dort bien que si elle est avec quelqu'un dont elle est proche, ou si Yuki lui change les idées avec une histoire). + petite chose fragile, elle ne supporte pas les disputes, la violence, les blessures, ça la fait limite tomber dans les pommes. (f. c'est plus compliqué. elle n'aime pas la douleur, n'aime pas voir quelqu'un souffrir, mais est paradoxalement fascinée par les teintes d'hématomes et la vue du sang. par contre, c'est carrément vrai qu'elle n'aime pas quand le ton monte : ça lui fait penser aux dernières fois qu'elle a vu son père). + son occupation la plus palpitante c'est probablement... genre.. les polly pockets et les aventures de peluches quoi. (f. elle trouve ça trop mignon, les trucs enfantins, mais sur une étagère ou en déco de lit ; mais Lei n'a jamais vraiment su jouer avec : petite elle préférait passer du temps avec Nuo, et ensuite avec ses autres frère et sœurs quand la famille s'est agrandie. en réalité, Lei, elle préfère les aventures, les sensations - éternelle gosse inconsciente, plus adepte de plaisirs et de découvertes que de responsabilités). + elle aime les animaux mais n'en aura jamais à elle : on ne lui confierait une vie pour rien au monde, elle est bien trop y responsable. (v. elle a déjà tenté et ça s'est toujours mal fini pour les pauvres bestioles : un rongeur mort d'insolation après qu'elle l'ait mis dehors pour lui faire prendre un bain de soleil et l'y ait oublié, des poissons si affamés qu'ils se sont bouffés entre eux, un lapin qui s'est électrocuté en rongeant des fils électriques alors qu'elle n'avait pas eu le cœur à l'enfermer, un autre qui a fini à la poêle parce qu'elle lui trouvait des excuses quand il bouffait tous les tissus qui passaient et que les mamans en ont eu assez... bref, y'a un cimetière d'animaux de compagnie derrière la maison, enterrements menés à l'époque avec un Tasyr compatissant et une Nuo interloquée. donc voilà. plus aucun animal pour Lei. raison pour laquelle personne ne l'empêche de garder ses peluches : comme ça au moins y'a aucune vie en danger).
© jo-graph. survole l'avatar, petit coquin.
My character
#1 : SINOFTHEFLESH. Lei, elle aurait voulu être vegan. Autant qu'elle aurait souhaité être militante, et forte, et bien d'autres choses encore. Mais voilà ; la triste vérité, c’est que Lei est cap de pleurer toutes les larmes de son corps devant un documentaire animalier puis de s’installer devant un bon gros plat de Carnivore™ bien chargé, joues encore humides mais dents aiguisées. Lei aime la viande. Vraiment. Beaucoup. Elle en mangerait par pièces sans même y ajouter d'accompagnement si on la laissait faire, et n'est pas au-dessus de piquer quelques morceaux dans le four à chaque fois qu'elle a le malheur de passer devant. Alors elle s'est fixé des périodes d'abstinence en guise de compromis, de pénitence, ce que les autres appellent ses phases en levant les yeux au ciel. Parfois elle dit non à la viande et aux œufs, parfois au poisson, parfois aux produits laitiers ou au miel (on s'demande pas pourquoi les autres ont du mal à suivre les étapes de ses "régimes") ; rarement tout à la fois, parce qu'il y a une limite au masochisme. Le reste du temps, elle s'efforce de ne porter aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation, du cuir à la laine en passant par les cosmétiques ou médicaments testés sur eux, et réussit même à ouvrir de grands yeux outrés à la vue d’une vraie fourrure ou d'un accessoire en écailles, même si ses doigts meurent un peu d’envie d'en tâter la douceur.

#AESTHETIC. Elle a le goût des belles choses, Lei ; plats dressés avec art, symétrie irréprochable ou beauté atypique, clichés faceless, désordre organisé et draps défaits tranchés par un rayon de soleil, jeux de couleurs, épiderme peint de faux hématomes... des délices esthètes exposés sur pinterest et tumblr. Elle cuisine parfois juste pour le plaisir d’immortaliser le résultat final sur la pellicule ; se choisit des modèles tantôt connus, tantôt abordés dans la rue, à sublimer sous des maquillages à thème et à immortaliser ; regarde et filme des tutoriels, se voue à l’art pour apaiser son âme esthète. Un appareil photo ou une caméra en main, un pinceau entre trois doigts, elle recrée le monde ; alors il n’est pas rare de la trouver engoncée dans une chemise trop grande pour elle, cheveux relevés en un chignon défait, constellée de peinture ou d’encre de chine des orteils jusqu’au bout du nez.

#DON'TLOOKATMETHATWAY. Elle a une certaine assurance, Lei, ou plutôt, une certaine insouciance. Visage ouvert, sourire et discussion faciles, tête haute, pas léger de celle qui n’a jamais vraiment souffert. On l’a toujours protégée, on lui a toujours assuré qu’elle était jolie, charmante, on l’a toujours enrobée de tout l’amour possible, sans doute pour compenser la trahison d’appa. C’est un papillon en société, elle butine de groupe en groupe avec son sourire lumineux et ses yeux pétillants, prend les autres dans ses bras spontanément, rush d’affection. Tant qu’on ne la retient pas, c’est smooth. Mais dès qu’on la fixe trop longtemps, qu’on l’empêche de filer, qu’on lui accorde plus d’attention qu’escompté, elle se dégonfle. Balbutie sur les bords, fuit le regard, mal à l’aise et soudain plus incertaine, peinant un peu à formuler ses idées, craignant de n’être intéressante sous la surface, une fois les thèmes superficiels brossés. Pendant longtemps, ou du moins jusqu’à ce que Nuo réussisse à la faire envoyer à l’internat, il y a eu les mamans, Cami, Yuki et Dambi pour prendre le relai aussitôt qu’elle ne savait plus trop quoi dire et comment le dire, si bien qu’il lui suffisait de se rétracter derrière eux… avec un peu de regret, mais aussi beaucoup de soulagement. Les conflits c'est vraiment pas son truc : elle s'emporte et perd aisément ses moyens, ne sait même plus ce qu’elle dit, sans doute parce qu’il y a toujours eu d’autres personnes pour livrer ses batailles et qu’on ne lui a pas tout à fait appris à gérer la pression d’un tourbillon d’émotions négatives. Lei, elle a moins de mal à s’exprimer lorsqu’il n’y a qu’une personne face à elle, alors qu’en groupe elle a toujours peur de se ridiculiser en racontant n’importe quoi, et de n’être pas assez marrante, et pas assez intelligente, et pas assez ci, et ça, et tout…  alors elle calcule ses mots avec plus de prudence, se mord les lèvres, fixe le sol comme s’il pouvait lui refiler le secret du talent social, et finit par laisser oublier qu’elle est là.

#KIDULT. Ça la terrifie un peu, les grandes décisions. Elle sait souvent ce qu’elle ne veut pas, rarement ce qu’elle veut. A vrai dire, elle a beaucoup tendance à attendre que les autres choisissent pour elle au final, ou à repousser encore et encore en espérant probablement que le problème ou dilemme disparaisse de lui-même. Elle dit oui, puis non, essaye de changer de sujet, perd les lettres et documents importants, manque d’organisation. On dit que c’est son côté artiste qui la rend tête en l’air, mais c’est pas qu’elle oublie — elle enterre volontairement. Elle sait, Lei, que c’est le résultat de son éducation et de sa mauvaise habitude de trop s’appuyer sur les autres. Qu’elle devrait essayer de changer, de progresser, un jour. Elle tape du pied en clamant qu’on devrait la traiter comme l’adulte qu’elle est à présent, mais le fait est qu’elle en a peur, du monde des grands. Avec les dangers, les responsabilités, tout ce qu’on lui a longtemps épargné. Elle aime bien faire ce qu’elle veut, quand elle veut, prétendre que les contraintes n’existent pas, et ça la tétanise de voir le temps passer, l’âge monter. Elle affiche un air bravache, mais quand l’orage gronde et que les éclairs claquent elle cherche des bras au creux desquels se réfugier, et quand tout la dépasse elle a le réflexe de faire l’enfant. Petite voix, joues gonflées, moues craquantes, sweater paws et dessins animés, c’est mignon parfois — mais pas tout le temps. Y’a des moments où on s’attend à ce qu’elle devienne soudainement mûre et responsable, y’a des moments où on tente de la secouer sans crier gare, des moments où on lui crie qu’elle ne peut pas rester éternellement une enfant ; et ça la prend tellement au dépourvu qu’elle craque. Y’a des moments où elle se frustre, en a assez d’elle-même, et où elle blâme les autres de l’avoir faite comme ça, surprotégée et un peu trop dépendante, un peu trop innocente, de ne pas l’avoir préparée à grandir.

#ENDLESSCOMPROMISES. Au vu de son caractère, on s’attendrait presque à une gosse gâtée, capricieuse, mais ce n’est vraiment pas le cas. Lei a appris très jeune à faire de la place pour les autres dans son cœur, dans ses pensées, et à atténuer les tensions par le biais de compromis. Elle perd le sommeil tant qu’une mésentente perdure, les rouages de son esprit tournant sans cesse en quête d’une solution. Ça lui plait, de se plier en quatre pour que ceux qu’elle aime se sentent bien ; quitte à renoncer parfois à ses propres envies.

#NEWPHONEWHODIS. Il y a quand même des moments où ça la laisse très amère et où elle se braque, trop sensible pour être ouvertement acide, mais indéniablement passive-agressive. Des moments où elle a presque envie de faire l’autre se sentir minable, aussi mal qu’elle, et puis les remords l’assaillent et en sentant le ton monter, elle se confond en excuses. Elle peut être super rancunière et petty, c'est juste qu'elle ne l'assume pas. Alors parfois les pics rejaillissent, mais elle glisse derrière un joli sourire et agi comme si oui oui, tout va pour le mieux.

#EMPTYBOTTLESONTHETABLE. C’est amusant, on ne s’en douterait pas, clairement, et pourtant Lei tient l'alcool comme un bonhomme. Ce n'est pas une question d'entrainement, à vrai dire ; juste un fait, un constat : la première fois qu’elle a trempé les lèvres, dans l’expectative d’un frisson, d’un vertige, elle a été révulsée par le goût, dépitée par l’absence de sensations autre qu’une brûlure détestable le long de sa trachée — et elle a failli en cracher ses poumons. Après quoi elle s’est contentée de liqueurs sirupeuses, régals sucrés, sans danger ; a mis longtemps avant de se réessayer aux effluves du soju, à l’arôme piquant d’eaux-de-vie plus corsées, à l’impression ténue de légèreté conférée par les verres enchaînés. Elle aime bien jouer l’imbibée, prétendre vaciller sur ses deux pieds, rire aux éclats et scander « Yo, ho, ho, et une bouteille de rhum ! », la main sur le goulot. Parce que c’est si éloigné de son image de petite fille parfaite, de l’odeur entêtante aux mots qui s’emmêlent en passant par le sourire espiègle. Ça lui donne l’impression d’être quelqu’un d’autre, plus battante, même si le jeu de rôle ne dure jamais longtemps (s’achève fatalement quand elle s’effondre sur la première surface plane venue en réclamant sa peluche Pororo pour dormir).

# Il y a des moments où Lei se plonge dans ses pensées, l’air terriblement tourmentée. Quand on lui demande ce qui cloche, elle sourit faiblement en affirmant que ce n’est rien, mais elle semble si tracassée qu’on ne peut s’empêcher de paniquer vaguement et de la pousser à s’exprimer. Seulement pour écoper de question de pseudo-philosophie profonde du style « en cas de guerre nucléaire, tu crois que l'électromagnétisme produit par les bombes thermonucléaires risque d’endommager mes cassettes vidéo Disney ? » ou encore « si rien ne se colle au Téflon, comment on l’a collé à la poêle ? »

#BLACKROSESONTHEGROUND. Lei aime bien les romances à deux balles, c’est mignon, un peu convenu, mais le côté fleur bleue lui va comme un gant. Les mains qui s’effleurent puis se lient, les sourires timides, les bouquets pleins de sens, bonheur pastel. C’est souvent ce qu’on lui offre, elle en a l’étoffe : elle est la copine qu’on gâte et qu’on dorlote, qu’on voudrait rouler dans la ouate et le papier bulle, elle est la figurine dont on souffle sur les égratignures en promettant que tout ira mieux pour sécher l’hémorragie lacrymale, elle est celle qu’on console avec des glaces, qu’on emmène faire des tours de manèges ou de la balançoire et qu’on achète à coup de barbes à papa. On aime bien l’avoir au bras, petit trophée, porte-bonheur. Lei, elle est celle qui rougit jusqu’à la racine des cheveux quand on parle sexe, elle devient awkward et méchamment gênée, tape sur les épaules des indécents, s’offusque, cache son visage dans le col de ses pulls. Arrête ! qu’elle ordonne, prunelles fuyantes. Mais c’est pour mieux cacher son trouble seulement. Lei aime les roses noires, les bougies disposées autour de la baignoire. A un attrait inavoué pour les mots crus qu’elle n’oserait jamais formuler elle-même, mais qui, soufflés contre le creux derrière son oreille, la hérissent d’agréables frissons et lui crispent les orteils de plaisir. A la fois mortifiée, mais étourdie par la promesse de brouillonner les draps, de souiller l’éternelle allégorie d’innocence qu’on voit en elle — un peu (mais pas trop, quand même, parce qu’elle ne sait pas blesser et que chaque marque laissée est aussitôt parsemée de baisers chargés d’excuses). C’est peut-être pour ça qu’elle cède parfois à la tentation de se laisser attirer par un mauvais garçon, même quand on lui gueule qu’elle s’y brûlera les ailes.

#HEADINTHECLOUDS. Elle se déplace à vélo, et pour cause : le permis, Lei le passera une fois, quatre fois, trente-douze fois, et y’aura toujours quelque chose qui n’ira pas. Elle oublie d’ajuster ses miroirs, de régler le siège, de mettre le clignotant, sa ceinture, part à gauche quand on lui dit d’aller à droite, fait des contre-sens, freine sauvage tous les deux mètres, une vraie cata au volant. Dur à croire mais elle a avait pris un super bon départ, aurait même probablement décroché sa licence en un temps record s’il n’y avait eu cette fois où elle s’est entraînée avec omma Fei plutôt qu’avec Aiko… « NON arrÊTE-TOI- ah non ça va j’ai juste cru que- LEI ATTENTION- oh pardon c’était rien- QU’EST-CE QUE Tu- hm tu as raison c’est bien là- FREINE FREINE LEI FREINE ON VA MOURIR- », bonjour la confiance, si composés soient-ils les autres lui donnaient trop souvent l’impression qu’elle était vraiment infoutue de se débrouiller en voiture et à force de paniquer elle a fini par percuter un petit chat. Trauma. Maintenant elle est tellement occupée à paniquer et à gesticuler pour essayer de voir le sol, s’assurer qu’aucun animal ne traine sous ses roues, qu’elle n’arrive même plus à coordonner ses mouvements et à effectuer correctement ses manœuvres.

#NOPAINNOGAIN. Lei a un peu peur de ne pas savoir aimer correctement. Oh elle sait s’attacher, beaucoup, bien trop. Elle a de l’affection à en revendre, aime si fort qu’elle se blesse. Et pourtant elle rechigne à s’impliquer au-delà de l’amitié, se complet dans sa vie de célibataire et ses relations platoniques fusionnelles, parce qu’elle ne comprend pas ce cœur étrange qui palpite sourdement dans sa poitrine — a parfois la terrible impression qu’il n’est pas monogame. Peut-être trop grand, peut-être malade, malade comme appa. Terrifiant. Elle ne veut pas être comme lui pourtant, a l’adultère en horreur, vraiment. Elle a un peu peur, aussi, des ruptures qui brisent, sait qu’il n’y a pas de bonheur sans histoires, d’harmonie sans inévitables conflits, mais n’a pas vraiment envie de souffrir, pas plus que de faire souffrir. Elle a plus de mal à faire confiance aux hommes depuis que celui qu’elle aimait le plus, la figure forte et centrale, le pilier, les a abandonnées, elle et ses mamans, sa fratrie. Ça la fait s’interroger sur la pérennité des sentiments et douter des promesses d’éternité, parce que visiblement, ils meurent inévitablement.

••• Mauvaise perdante sur les bords, elle est même capable de déclarer qu’un dictionnaire a tort s’il la contredit. ••• Lei peut être susceptible lorsqu’il est question de quelque chose d’important comme son art, mais pour le reste (notamment sa maladresse ou ses manies d’enfant), elle rit assez facilement d’elle-même. Glousse, plus exactement, paumes au travers du visage, ses yeux pétillants perçant timidement entre ses doigts. ••• Elle a des peur assez ridicules — ou plutôt, des dégoûts. Tout ce qui s’accroche une fois mouillé, par exemple ; comme les cheveux. Les cheveux dans la douche, c’est dé. gueu. Lei a une passion pour les cheveux longs, mais une fois qu’ils sont décrochés elle ne veut plus y toucher ; bien sûr elle en laisse partout en se coiffant, en se shampooinant, et c’est très problématique parce qu’après, pas question qu’elle y touche. Alors les canalisations de la douche bouchées, c’est probablement à cause d’elle et de sa manie de chasser à l’aide du pommeau les mèches offensantes au lieu de les ramasser pour les jeter à la poubelle comme un être humain normal. Ceux qui doivent passer derrière au bout d’un moment pour extirper des bouchons de tifs ne lui disent pas merci. ••• Elle a horreur des insectes, en particulier des araignées, mais ne supporte pas qu’on les tue (c’est trop mesquin), ce qui peut mener à des appels à l’aide en panique puis à des suppliques assez cocasses visant à épargner la vie de la pauvre créature… Bien sûr, ça n’implique pas les vermines comme les cafards ou les rats. ••• Lei ne pourrait pas courir si sa vie en dépendait. Ce doit être une loi de la nature, un peu comme la Gravité : ses chevilles commencent à flancher au bout de quelques pas, puis un point se fait ressentir au creux de ses côtes, elle perd tout son souffle, se met à rire incontrôlablement, s’arrête pliée en deux, mains sur les genoux en demandant grâce. ••• She's beauty she's grace — she really can't dance. Elle admire la façon dont le corps de Nuo épouse les notes et se les approprie. Mais pour sa part, elle n’a juste aucun sens du rythme et esquisse des mouvements grotesques en marchant sur tous les pieds qui passent. C’est pas elle qui n’aime pas la danse, c’est la danse qui ne l’aime vraiment pas. Et comment s’attendre à autre chose, de toute façon ? Lei est un peu maladroite, du genre à trébucher sur ses propres pieds ou à se cogner le petit orteil dans tous les coins qui passent. Tellement qu’elle n’a qu’un moignon à la place de l’ongle sur ces orteils-la, RIP. ••• Lei n’est pas habituée à la douleur physique. Elle est douillette comme pas permis, mais se mord bravement la lippe en refoulant ses grosses larmes de bébé. Impossible de ne pas le savoir, si elle est blessée : tout son membre se raidit comme si l’égratignure, coupure ou brûlure avait verrouillé l’articulation la plus proche. Alors si Lei le genou un peu eraflé, elle en boite. Eh oui. ••• L'abandon la terrifie. C'est probablement la raison pour laquelle elle se plie en quatre pour se faire aimer, elle qui est toujours rongée par l'impression de ne pas en faire assez, de ne pas être assez. ••• elle bouge tellement la nuit qu'elle finit toujours par atterrir par terre avec son nid de couvertures enroulé autour d'elle.
About me
Je suis...

heresy.

tjrs la même tique hérétique, c'est mon dernier mot Jean-Pierre  
ET OUI JE REPOSTE SORRY J'AI EXPLOSE LA LIMITE DE MOTS DE FA. :(((((

PV pris


Code:
[url=http://www.shaketheworld.net/u1176][b]▲[/b][/url][url=http://www.shaketheworld.net/t9837-kim-ye-rim-red-velvet-no-lei]▼[/url] <taken><upper>KIM YE RIM (RED VELVET)</upper></taken> ✎ <lower>no lei</lower >



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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:44
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This is my story
A ; you're adorable. B ; you're so beautiful.
C ; you're a cutie full of charms. D ; you're a darling and E ; you're exciting and F ; you're a feather in my arms
Hey- réveille-toi. Je suis là. Chuchotement ferme, douceur et force, une main sur son épaule qui l'arrache aux méandres d'un cauchemar, ancre vers la réalité. Les paupières de Lei papillonnent, ses prunelles se fixent, et les battements saccadés de son palpitant s'apaisent. Cami est là. Alors tout va bien.

Elle se redresse rapidement, comme prise en faute, comme si c'était pas un scène habituelle, l'énième acte d'une pièce trop souvent répétée. Tu veux en parler ? Elle nie d'un mouvement de tête. Sûre ? Lei ausse les épaules, s'arrache un rire dont les échos dénoncent les sanglots restés étranglés au fond de sa gorge. C'est trois fois rien, unnie, elle assure, juste un mauvais rêve. "Juste" ça. Ses mots ne convainquent aucune d'entre elle mais Nuo ne cesse de lui dire qu'il est temps qu'elle grandisse et arrête de ressasser cette sordide affaire — il est parti, basta. Elle ne sait pas si ça l'attriste ou si ça l'épate, si elle voudrait être forte comme ça ou est horrifiée que sa sœur parvienne à être si radicale. Mais elle a envie de lui faire plaisir, vraiment, elle voudrait qu'ils l'aiment tous inconditionnellement et soient fiers d'elle, pour qu'aucun autre d'entre eux ne l'abandonne jamais. Alors d'un geste négligeant de la paume, elle balaye le sujet, comme s'il ne lui comprimait pas la poitrine d'insécurités et de doutes insensés et de questions sans réponse. Neko chute au sol lorsqu'elle se relève (pourquoi elle l'avait avec elle ? Il aurait dû être rangé à sa place, tout au fond du troisième tiroir du haut, loin des yeux loin du cœur) et Lei se fige, à nouveau prisonnière de son angoisse : le temps d'une longue seconde, elle pourrait jurer le voir comme dans son rêve (pendu par une oreille avant que l'attache ne cède. Il chute mollement, papa lui marche dessus en partant, et Lei tente de l'atteindre en vain et de le supplier de rester, mais ses lèvres sont aussi muettes qu'il est sourd à sa détresse). C'est bref, un battement de cils et les images s'effacent. Neko n'est rapiécé que du fait des années écoulées depuis ; pas boueux d'avoir été foulé par les mêmes talons qui ont piétiné ses sentiments il y a des années de ça. Papa n'est nulle part (ça ne s'est pas passé comme ça, elle se répète en pensées pour se calmer, se souvenir que ce n'est que son esprit qui la torture, comme à chaque approche du triste anniversaire de son départ), il y a juste Cami et elle et l'atelier dont la moindre surface est recouverte d'esquisses et de croquis de tenues vouées à devenir sublimes. Tout va bien. L'aînée l'arrache à ses pensées en lui tendant la peluche qu'elle vient de ramasser, et Lei fait tout un show d'afficher une mine détacher alors qu'à l'intérieur de sa cage thoracique, il y a tempête. Oh, j'allais le jeter de toute façon. C'est ce qu'elle fait en quittant l'atelier : elle le lâche aux ordures en se jurant que c'est pour de bon cette fois. Sa sœur ne dit rien parce qu'elle sait bien, elle sait que Lei craquera encore et ira le récupérer au milieu de la nuit en pleurant, pour le mettre tremper dans de l'eau savonneuse en s'excusant. Le lendemain, elle se réveille avec les yeux gonflés et rouges, et fuit le regard accusateur de Nuo, mais Neko a été frotté et séché dans son sommeil. Pas besoin de demander pour savoir que c'est encore Cami, et qu'elle ne l'a pas pendu par les oreilles (pour ne pas lui faire mal, comme disait Nuo quand tout ça avait encore de la valeur à ses yeux aussi), alors elle lui claque un baiser sur la joue, du bout des lèvres, en serrant tout contre elle la peluche offerte par son père, comme une éternelle enfant.

Si elle ne change pas trop, est-ce qu'il la reconnaîtra à son retour ?

[...]

Scratch that. Il ne reviendra pas.

[...]

C'est pas inhabituel, que les décisions soient prises pour elle.
C'qui sort de l'ordinaire, c'est le fait que personne ne se soit dit que, tiens, elle aurait peut-être un avis sur la question.

C'est terrifiant. Un instant ils sont tous là, à table, et tout est normal, soir d'été au terme du premier semestre de sa deuxième année de lycée ; le suivant, on lui parle d'internat et de "distance qui lui fera du bien" et tout est chamboulé. Il y a une toute petite part d'elle qui lui souffle. "oh. oh ! C'est ton moment Lei, c'est ta chance" ; l'occasion de vivre les choses plutôt que de les regarder de loin, de confronter des gens et d'essayer de se lier à eux sans constamment se rétracter et se réfugier derrière son frère ou ses sœurs. L'occasion de s'aventurer plus loin, sur tous les terrains qu'ils ne la laissent pas explorer. Mais il y a une plus grande part d'elle qui affirme qu'elle va se fracasser, qu'elle ne peut pas faire ça toute seule, et d'ailleurs pourquoi maintenant, pourquoi si loin ? Pourquoi j'irais là-bas ? elle formule à voix haute, atterrée, et la réponse sonne tellement faux entre les lèvres de ses mères : elles disent ça te permettra- tu sais, de t'émanciper, de grandir un peu, mais ce n'est pas leur mantra. C'est celui de Nuo. Le regard de Lei se tourne vers elle, choqué et accusateur. Elle pourrait faire une scène, elle pourrait lui demander là maintenant, tout de suite, ce qu'elle a encore fait de mal, pourquoi elle ne l'aime plus comment avant, pourquoi pourquoi pourquoi.
Mais Lei manque de cran. Le sourire de Yuki est un peu croche (forcé) et Dambi est maussade et Cami a juste l'air résigné de celle qui s'est laissée convaincre de mauvais gré. Et les mamans sont pleines d'espoir, comme si elles étaient sûres de lui faire plaisir, de faire quelque chose pour son bien, et et et.
Lei ne veut pas casser ça. Leur impression de lui avoir fait plaisir. Elle ne veut pas qu'ils- qu'ils culpabilisent tous alors que l'intention est sans doute bonne. Ses commissures s'étirent, un peu crispées, en une grimace supposée être un sourire, bien qu'elle soit tétanisée à l'idée de continuer l'année scolaire ailleurs, brusquement, et d'être arrachée au cocon familial alors qu'elle n'est pas prête à affronter le monde, du haut de ses 16 ans. Et je pars... quand ? Je me suis libérée pour faire le trajet avec toi demain. C'est un délai très court je sais, mais comme ton inscription est tardive il y a beaucoup à faire. L'entretien avec l'administration, la visite, ton dossier d'inscription définitif... Mais ne t'en fais pas, ce ne sont que des formalités, ta place est déjà assurée. Au vu de la date, elle se doute qu'il a dû falloir allonger un chèque pour sécuriser une telle garantie. J'ai pensé qu'on pourrait se prendre une chambre d'hôtel sur place, le temps de tout organiser ? Mais le week-end c'est demain- Oh, pas d'inquiétude chérie, Nuo s'est proposée pour t'aider à préparer tes bagages. Et de toute façon, s'il manque quoi que ce soit, on pourrait te le faire livrer. Aucune raison de stresser. Ce sont pas les bagages qui l'inquiètent, c'est- c'est tout. L'annonce brutale, l'absence de laps de temps à accorder à une potentielle réflexion, l'impression de se faire claquer au nez la porte de la maison familiale. Est-ce qu'ils la détestent (est-ce que Nuo la déteste) ? Peut-être qu'ils essayent de se débarasser d'elle- On le fait pour toi, tu le sais n'est-ce pas ? L'air soudain plus incertain, sa mère hésite, puis ajoute : Mais si vraiment l'idée ne te plait pas- Non... ça ira. Il faut juste- tu sais, que je m'habitue à... l'idée, elle répond péniblement, l'appétit coupé. Et c'était la bonne réplique, sans doute, puisque le sourire est de retour sur les lèvres de sa mère, et que la fierté dessine d'adorables pattes d'oie autour de ses yeux.

[...]

Elle était tellement- tellement embourbée dans sa panique teintée d'incompréhension, à courir dans tous les sens pour réunir toutes ses affaires, caser une décennie d'effets personnels utiles dans quelques valises et classer tout le reste de sa vie dans des casiers voués à rester inutilisés durant des mois (années ?), qu'il ne lui est même pas venu à l'idée de prévenir quiconque. ça la frappe au moment du grand départ, alors que Yuki extirpe les bagages du coffre pour les aider à les monter dans le train, et que l'intense brouillard d'angoisse et d'appréhension et d'excitation agrippé à chaque paroi de l'esprit de Lei se dissipe enfin.

ça la heurte comme un grand coup à l'estomac, le fait que dans la frénésie des préparatifs, elle a tout fait de travers.

Lei pile net, agrippe le coude de Nuo qui avançait d'un pas pressé juste devant elle. Je peux pas partir comme ça- Comment ça tu ne peux pas partir ? Lei le train est sur le point de- Non je veux dire, sans rien dire à Cho Hee ou à Ae Sook-ah- (Nuo a l'air soulagée et Lei essaye de prétendre qu'elle n'éprouve pas un pincement au cœur face à son empressement à l'envoyer au loin). Tu pourras toujours leur envoyer un texto, non ? Et puis tu crois vraiment que c'est nécessaire ? Tu sais bien qu'elles trainaient surtout avec toi parce que tu leur payait toujours ce qu'elle voulait. (elle essaye aussi de prétendre que c'est pas douloureux à entendre). C'que je veux dire, c'est que tu leur dois rien. Elles te méritent même pas. Et la vérité, c'est qu'en effet, tant pis, elle pourra toujours leur envoyer un message à son retour avec l'assurance de ne pas leur avoir manqué. La vérité, c'est qu'elle pense à Tasyr, mais qu'elle n'ose pas le dire, parce qu'elle a peur de fondre en larmes, juste comme ça. Elle se sent vraiment, vraiment stupide de ne pas avoir fait quelque chose plus tôt — mais quoi ? Se pointer sur le pas de sa porte à trois heures du matin pour expliquer qu'elle fait ses bagages pour ne pas revenir avant une éternité ? Ou le faire la rejoindre, pour lui infliger de la regarder partir ? Ou peut-être que ce ne sont que des excuses. Qu'elle a été égoïste et froussarde, à repousser l'échéance, à ne pas vouloir le confronter, à ne pas vouloir dire au revoir, à ne pas vouloir lui donner l'occasion de la laisser partir. La vérité c'est qu'elle a été lâche, et que maintenant elle a honte, honte de devoir le faire par écrit, déjà loin. Tu devrais penser à toi. Tu te trouveras d'autres amis là-bas, commente Nuo, et Lei serre juste les lèvres, parce qu'elle ne veut pas. Elle se perd dans les étreintes et les longs au revoir, et ils lui souhaitent tous bon voyage, bon courage, affirme qu'elle leur manquera, mais aucun d'entre eux ne lui dit ce qu'elle voudrait entendre, aucun ne lui demande de rester. Elle est effrayée par la seule idée de la séparation imminente et il y a beaucoup de monde sur le quai et—
Une bousculade lui fait lâcher son téléphone. Une fraction de seconde plus tard et Nuo et Dambi sont à ses côtés. Une fraction de seconde encore et c'est la surface du portable qui cède sous le poids d'une roue de valise. La femme responsable bondit sur le côté, s'excuse à profusion, mais c'est trop tard. Nuo prend le relai, tente à plusieurs reprises de rallumer l'appareil sans succès, s'entaille le doigt sur l'écran éclaté. Je crois qu'il est mort... maman t'en rachètera sûrement un autre, elle tente de la consoler, mais c'est juste la goutte d'eau et Lei lui arrache presque le téléphone des mains, en panique, essaye et essaye et essaye à son tour, sans succès. Mes numéros, mes messages, toutes mes photos- tellement de souvenirs, juste au moment où elle s'apprête à leur tourner le dos, c'est le pire des timings. Je sais... écoute, t'en fais pas d'accord ? On essaiera de tout récupérer, promis, y'a forcément un moyen. Elle n'a plus le temps de toute façon. Nuo la serre soudain très fort contre elle et Lei s'y raccroche, plonge son visage dans son cou, cœur battant la chamade à ce soudain élan d'affection. Pendant un moment, elle espère, mais rien ne vient alors c'est elle qui chuchote : Je veux pas y aller tu sais, je veux pas partir loin de vous, dis-leur de me laisser rester, s'il te plait s'il te plait s'il plait- Et sa voix se brise sur les dernières syllabes mais si l'émotion de sa sœur est limpide, elle se contente de poser ses paumes contre ses joues et d'appuyer leur front l'un contre l'autre, comme lorsque gamines elles prétendaient se "recharger les batteries" rien que comme ça, à doses d'amour, pour compenser les coups durs. Tu verras, ça te plaira là-bas, et tu pourras enfin t'épanouir- Lei s'arrache presque à l'étreinte pour tourner brusquement les talons et s'élancer dans le train, refusant d'entendre Nuo l'appeler. Dramatique, immature, éternelle gamine, elle sait, elle sait tout ça, et elle ne veut pas se l'entendre dire encore, elle ne veut pas s'entendre dire que Nuo ne l'aimera à nouveau que si elle change.

[...]

Aish, c'est vraiment trop mignooon ! Les filles éclatent de rire et Lei cache ses joues rosies derrière ses mains, pouffant de rire contre ses paumes tandis que ses camarades de chambrée la chahutent.

(Elle s'est fait des amis, et souvent elle pense, est-ce que c'est assez, Nuo ? J'ai assez grandi pour pouvoir rentrer à la maison ?)

Elle est gênée et euphorique et excitée et juste un peu éméchée, condition tout à fait louable compte tenu de tous les verres qu'on lui a fait ingurgiter.

(Elle boit aussi, maintenant, et contre toute attente elle tient vraiment bien l'alcool, comme un bonhomme ; alors elle se demande et maintenant, Nuo ? J'ai suffisamment grandi non ?)

Et après ?? Après ? Il m'a- il m'a embrassée, elle confesse, et ça repart en grands éclats ravis. Elles parlent toutes en même temps et s'esclaffent et rivalisent de commentaires jusqu'à ce que- Minute ! Je dois savoir- on parle bien d'un baiser en bonne et due forme, rassure-moi ? No Lei, je jure que si tu parles encore d'un- d'un ridicule BISOU sur la joue comme la dernière fois je fais un scandale ! C'était un vrai de vrai, avec la langue, d'ailleurs au début c'était dégoûtant, geint Lei en retour, avant de se mordre la lippe, rigolant comme l'adolescente enamourée qu'elle est. Et nos dents se sont entrechoquées c'était tellement gênant, et mon nez était... dans le chemin ? Aaah, je ne sais pas, c'était si étrange. Mais après il a... il a fait ce truc avec ses lèvres et je- Nouvelle flopée de oooow, notre bébé devient une femme ! tandis qu'elle fond en se remémorant l'instant et en serrant son oreiller contre son visage, troublée et enchantée.

(Elle a embrassé un garçon pour la première fois ce soir, et ça la fait songer encore Je suis assez grande maintenant, Nuo ? Assez grande pour rentrer à la maison ?)

Bon, la suite ?? Est-ce qu'il t'a pelotée ? Haussements de sourcils suggestifs et gloussements, doigts qui crépitent jusqu'à sa jupe d'uniforme pour la relever, taquins — Lei les repousse à grands gestes, essoufflée à force de rire. Ou alors il a fait plus que ça ? Elle secoue frénétiquement les mains pour freiner leurs élucubrations grotesques. Quoi ? Mais non, bien sûr que non ! Leurs sourires sont intactes mais les rires se calment enfin. Oh, pourquoi ? Tu l'aimes bien non ? Et il t'a fait cette déclaration tellement craquante ! Soudain, tout ça lui semble bien moins drôle. Mal à l'aise, Lei croise les jambes d'un côté, changeant de position sur l'étroit lit une place sur lequel elle se sont entassées pour parler ; mais rien n'y fait. Oui enfin, ce sont juste des mots. ça ne veut rien dire. Elle n'a même pas besoin de les regarder pour savoir que certaines lèvent les yeux au ciel, que d'autres échangent des coups d'oeil consternés. Ses yeux à elle sont rivés sur ses jambes et soudain, elle se sent vulnérable et un peu- elle ne sait pas. Sale ? Il a posé sa main , sur le haut de sa cuisse, et à présent que l'adrénaline retombe... ça lui plait plus vraiment. D'y penser. D'imaginer qu'ils auraient pu aller plus loin. Oui enfin, tu t'attendais quand même pas à ce qu'il te mette la bague au doigt ? Non. La syllabe est sèche et impatiente, parce que non, vraiment pas. C'est pas grand-chose non plus, une bague, juste un anneau d'or qu'on bafoue sans peine. Et au fond, qu'y a-t-il de solide, de tangible, de réel ? Pendant longtemps, elle a été certaine que ce que partageaient ses parents l'était. Mais non. Pour son père, ce n'était pas suffisant.

Lei affronte enfin les regards pleins d'attentes des filles et... elle ne peut pas se résoudre à leur parler. Elle ne peut pas évoquer ces souvenirs douloureux, remuer les cendres d'un passé que les journaux ont allégrement souillé. ça la frappe, tout à coup, le fait qu'elles ne peuvent pas comprendre, que personne ici ne peut comprendre. Le fait qu'elle ne veut pas non plus leur accorder cette place de confidentes. C'est celle de Cami, celle de Nuo, celle de Dambi. Elle ne veut pas qu'elles tentent de lui changer les idées alors Yuki le ferait bien mieux qu'elles, de la consoler alors que seul Tasyr sait la consoler. Elle ne veut pas risquer qu'elles se moquent d'elle, non plus, ou commentent son histoire, ça ferait trop mal. Ecoute, c'est pas grave d'accord ? Si tu n'es pas prête- Pas prête, t'es sérieuse ? Elle est majeure, c'est une grande fille, on ne va quand même pas prétendre être encore des gamines effarouchées à notre âge- Arrête de lui mettre la pression comme ça, c'est son corps, elle en fait c'qu'elle veut-

Lei ne reste pas écouter la suite de la dispute ; au lieu de quoi, elle quitte la chambre, se réfugie dans les toilettes des filles, téléphone en main et cœur en berne. Elle ne sait pas pourquoi l'absence est plus rude à encaisser ce soir, y'a juste des jours comme ça. Ses phalanges activent l'écran tactile et elle se retrouve par réflexe avec un pouce flottant au-dessus du numéro de Nuo, mais s'arrête avant d'appeler. Qu'est-ce qu'elle lui dirait ? Quoi qu'elle veuille partager, ça lui semblerait sûrement... grotesque et gamin et elle lui dira encore grandis un peu, Lei. Ou peut-être pas. Peut-être qu'elle comprendrait, sans doute que oui même, parce qu'elle sait combien c'est terrifiant, d'imaginer accorder sa confiance à un homme après ça. Un homme qui n'est ni Tasyr ni Yuki, et qui pourrait disparaître en un claquement de doigts. Nuo trouverait sûrement les bons mots, mais Lei n'ose pas. A la place, c'est à Dambi qu'elle écrit, pas à propos de ses insécurités mais pour lui parler de ce qui s'est passé, tentant vainement de raviver l'euphorie éprouvée un peu plus tôt. Sauf qu'elle ne ressent rien. Hormis l'envie... d'effacer cette soirée. Au terme de l'échange, elle retourne à sa chambre et se prépare pour la nuit sans un mot, avant de se réfugier sous la couette avec son ordinateur.

Nuo a tenu sa promesse : peu après son arrivée Lei a reçu toutes les données de son téléphone et les a stockées dans un dossier sur son ordinateur.
Elle aurait pu téléphoner. Mais elle n'est qu'une piètre meilleure amie, trop drapée dans ses insécurités pour oser. Voilà des mois que le silence radio s'étire et elle suppose que Tasyr a appris qu'elle est parti en internat, s'attendait à ce qu'il la contacte, parce qu'il a promis qu'il la retrouverait toujours- mais non. Pas un mot, même pas un message oral par le biais d'un de ses proches. Alors elle suppose qu'il lui en veut ou pire : qu'il s'en moque. Et ça fait mal. Pourtant elle peut pas le blâmer, parce qu'elle aussi avait promis de ne jamais l'abandonner. Ses doigts la démangent de lui écrire prends soin de toi s'il te plait, et aussi pardon de ne pas être là pour le faire, de rassurer je rentrerai bientôt je crois, de demander je suis anormale, non ? parce que je sais pas faire confiance et que je ne veux pas qu'on me touche et que repenser à mon premier baiser me donne juste envie de prétendre qu'il n'a jamais eu lieu ? et surtout dis, tu viendrais me voir si je te le demandais ? tu me ramènerais à la maison ? Elle ne le fait pas. A la place elle relit de vieilles conversations, rit de combien ils étaient débiles, à l'époque, et hurle un peu à l'intérieur en voyant à quel point certaines de ses réponses en particulier étaient nulles. Mais la nostalgie diffuse une chaleur agréable au creux de sa poitrine, et ça fait du bien.

Nuo n'avait pas tout à fait tort : parfois elle se plait ici. Parfois, elle se sent vraiment bien. Mais souvent, c'est du bluff. Elle a laissé trop de choses derrière elle, Lei, toutes les personnes chères à son cœur ; alors il lui semble vivre en apnée la plupart du temps, à souhaiter qu'ils veuillent à nouveau d'elle auprès d'eux avant que la distance ne l'asphyxie.  

[...]

Elle a répété devant les miroirs des toilettes des filles, Lei, comme pour se préparer pour une pièce de théâtre.
A travaillé sur elle-même pour tempérer les émotions qui surgissaient constamment sans crier gare. Lu des études de psychologie pour tenter de se comprendre (parce que si sa sœur, son tout, ne la supporte plus, c'est que quelque chose cloche chez elle non ?) et de se corriger.
Mais elle n'a pas grandi, elle fait juste semblant.
ça veut dire quoi, "être adulte", de toute façon ? De ce qu'elle sait, les années s'écoulent sans qu'elle ne ressente la moindre différence : elle est restée éveillée pour regarder approcher minuit, le jour de son anniversaire, et. Rien. Majeure, mais pas le moindre changement fondamental, la moindre secousse, la moindre solution à ses introspections. Pas de chamboulement émotionnel — elle n'est pas plus éclairée qu'avant. Toujours la même gamine, au fond, qui angoisse lorsqu'on lui laisse une avalanche de paperasse administrative sur les bras, que ni ses mamans ni Cami ni les autres ne sont là pour l'aider à les remplir. Lui expliquer où noter les infos d'un chèque, quand et comment renouveler des assurances et toutes ces... obligations tellement adultes qu'elle... ne s'habituera jamais à gérer. Elle aura toujours des doutes et relira toujours chaque ligne dix fois en se demandant si elle ne s'est pas trompée. Toujours la même gosse qui aime rire et profiter des aspects plaisants de la vie en prétendant que les devoirs n'existent pas. Inconsciente, insouciante.

C'est pas parce qu'elle n'est pas assez- assez mûre et assez grande, c'est juste elle.

Elle s'est habituée à faire semblant pour convaincre Nuo du contraire. Parce qu'elle rentre enfin et qu'elle a une Théorie™ quant à la tendance de son aînée à éloigner d'elle-même les gens qui l'aiment (cf. qui pourraient la blesser). Elle en a discuté avec l'infirmière-slash-psy de l'internat. Syndrome de l'abandonnisme, a-t-elle dit — ou le fait de ressentir un "fort sentiment d’inquiétude voire d’insécurité en lien avec l’appréhension d’être quitté par les personnes qu’on aime ; l'abandonnique décide donc de se séparer pour se protéger, en anticipant un futur éloignement à l’initiative de l'autre." Elle ne sait pas si c'est bien la réponse, mais ça y ressemble. Enfin, il lui semble. Et sur le coup ça l'a mise dans une colère hors-norme — la pire qu'elle ait jamais éprouvée, frisant l'hystérie. Parce que Lei ne laisserait jamais Nuo. Jamais. Et puis elle s'est calmée, en assimilant qu'elle n'était probablement pas la seule à souffrir de leur séparation.

Elle s'est calmée en s'apercevant qu'elle avait peut-être fait pareil à son échelle, aussi. En ignorant Il Nam comme la peste il y a quelques mois, après L'Episode Du Baiser, parce que persuadée qu'il finirait par la blesser (mais il y avait également d'autres raisons qu'elle ne veut pas creuser). De fait, c'est elle qui l'a blessé.
Ou pire : en n'essayant pas de contacter Tasyr. Toujours plus persuadée, à mesure que le temps passait, qu'il la rejetterait, qu'il ne lui pardonnerait pas d'être partie sans rien dire. Et c'est dur- vraiment dur de se l'avouer. Parce qu'elle sait, quelque part, qu'il ne lui ferait jamais ça, et que c'est irrationnel... Pourtant il lui a fallu en parler à un tiers, le formuler à voix haute, pour se rendre compte.

Elle n'a pas vraiment grandi mais peu importe parce qu'elle a une Résolution™. Récupérer Nuo et la garder, récupérer Tasyr et le garder, récupérer tout son royaume, tous ses proches, jusqu'au dernier, et ne plus jamais les laisser l'expulser du décor pour quelque stupide raison que ce soit.

Enfin tous, sauf papa, puisqu'il ne veut vraiment plus d'elle depuis longtemps.

[...]

Je rentre, elle a texté, sans trop savoir s'il a ou non changé de téléphone depuis le temps. Elle ne s'est pas questionnée, de peur de ne rien oser. Le train entre en gare et elle ne laisse personne l'aider à récupérer ses affaires — elle le fait toute seule, avec une assurance feinte. ça fait partie de son rôle. Un pas sur le quai et elle voit maman. Et Nuo. Juste elles. Comme si c'était avant : avant le remariage, avant que la famille ne s'agrandisse, et Lei aime absolument chacun d'eux tous inconditionnellement, mais de n'être que trois... ça la renvoie au passé, à l'époque où elles étaient soudées contre le monde entier. Elle a envie de courir vers elles et de se jeter dans leurs bras mais au lieu de ça, elle les rejoint d'un pas mesuré, avec un simple sourire là où il y aurait autrefois eu des larmes. L'étreinte, par contre, est féroce. C'est pour dire vous m'avez manqué, plus jamais, n'essaye. même. pas. Nuo. et encore tout un tas d'autres messages que Lei n'exprimera jamais à voix haute. Dans la voiture elles ont parlé de regarder un film ensemble en se gavant de bonbons (comme après le départ de papa, lorsque maman craquait et qu'elles se blottissaient toutes les trois sous une couette avec des glaces et l'ordi portable pour enchaîner des épisodes de Scrubs, mais ce parallèle là est tacite) et Lei n'a même pas réclamé un disney. Elle a proposé un nom de Film de Grand après avoir regardé les sorties sur son téléphone avec sa sœur.

Nuo avait l'air d'être contente.
Lei aurait dû être contente, comme elle se l'est promis.
Mais la colère a ressurgi, subtilement, vague échouée sur le rivage, quand elle s'est demandé pourquoi elle devait faire semblant d'être une autre pour que Nuo aime passer du temps avec elle.
Et juste comme ça, les beaux progrès ont commencé à s'étioler. Déjà.

[...]

L'équilibre a faussement duré deux jours encore.
Et puis ça a dégénéré quand elle a dit Je sors et que Nuo a demandé pour aller où ? mais qu'elle a répondu J'suis une adulte, j'ai pas à te rendre de comptes. Cami l'a regardée de travers parce qu'au fond, Lei est toujours son bébé à elle (dans le dos de Nuo) et n'a jamais parlé comme ça à ses aînés. Jamais.

Yah, No Lei, qu'est-ce que c'est que cette façon de parler à ta unnie ? maman s'exclame mains sur les hanches et Lei rougit jusqu'à la racine des cheveux. Elle devrait se rétracter peut-être, mais la frustration bout dans ses veines depuis trop longtemps et la soupape de sécurité cède. C'est pas juste qu'elle se fasse réprimander à cause de Nuo. Faut savoir ! elle s'emporte à son tour en levant les bras au ciel l'air d'en avoir plein le dos, Un coup elle me veut adulte et indépendante et le suivant elle veut me contrôler ! Tu peux pas avoir tout à la fois ok ? Et Nuo réplique, et Lei ne sait même plus ce qu'elle dit parce que son cœur commence à s'emballer et que quelque chose en elle panique panique panique et lui souffle qu'il faut arrêter maintenant avant que ça n'aille trop loin (les éclats de voix la mettent dans tous ses états depuis l'époque où papa et maman se déchiraient parce que papa avait été infidèle ; son esprit sait qu'après plus rien n'a été comme avant, que rien n'efface les mots abruptes qu'on se dit à ces moments-là, que ça cause des entailles qui peuvent détruire). Mais contrairement à d'habitude, elle pousse, parce qu'elle sature d'être toujours celle qu'on renvoie dans ses retranchements. Que tout le monde croie savoir mieux qu'elle ce qui au bon pour elle.

ça l'emmerde, putain !

... ok non, pas putain, c'est vraiment un mot sale et dégradant. Bref.

Elle sait qu'elle crie et que Nuo crie et que les autres s'en mêlent mais elle compartimente comme s'il était possible de fermer les yeux et les oreilles de l'intérieur, et de ne rien ressentir, rien savoir, comme si elle n'était pas vraiment là.

Et quand ça se calme enfin et qu'elle revient tout à fait elle, c'est pour se découvrir tremblante et les joues humides de larmes de... rage ? Elle a mal à la gorge et les yeux de Nuo lancent des éclairs et elle a envie de s'enterrer sous la couette ou dans les bras de-

Je vais voir Tasyr, elle annonce. Et Nuo n'a pas le droit d'essayer de l'empêcher d'essayer de renouer avec son meilleur ami après deux ans de séparation mais elle essaye quand même et c'est juste trop. Là, tout de suite, Lei n'est plus une adulte. Nope. Elle n'arrive plus à faire semblant, elle n'essaye même plus et tant pis, les émotions débordent et échappent à son contrôle de toute façon. Alors elle crie juste, LAISSE-MOI, LAISSE-MOI JE TE DETESTE QUAND T'ES COMME CA JE TE DETESTE, retour de l'enfant dramatique qui ne sait pas dealer avec la pression. Et elle s'en va en claquant la porte et court court court.

(Trois mètres. Ensuite elle a un point et se stoppe. Se traine jusqu'à l'arrête de bus. Heureusement qu'elle a de la monnaie dans les poches. Durant le trajet elle pleure comme un bébé contrarié parce qu'elle déteste tellement tellement tellement être fâchée avec Nuo, et on la regarde de travers, parce qu'elle devrait être une Grande et que les Grands ne pleurent pas comme ça devant tout le monde, mais elle n'arrive pas à arrêter. Et c'est ridicule mais elle espère que sa soeur aussi se sent mal, aussi mal qu'elle, pire qu'elle.)

[...]

Lei ne pleure pas devant Tasyr. Ou du moins, pas souvent. C'est pas qu'elle ne pense pas pouvoir (avec lui elle a tous les droits d'être elle-même), c'est juste comme... une loi de la nature — face à lui il n'y a pas les Questions Existentielles qui la troublent, quand ils sont ensemble il n'y a qu'eux deux et elle est heureuse et veut qu'il le soit aussi, alors il peut craquer parce qu'elle est là pour lui. Il la protège et elle le couvre d'amour et de tendresse, c'est dans l'ordre des choses.

Elle a tout naturellement séché ses larmes de gosse blessée et furieuse avant de frapper — c'est Cami qui lui a dit où le trouver. Mais si elle s'attendait à une colère enflammée, elle a eu tort : il est froid. Juste froid. Il demande pourquoi et c'est légitime, mais c'est encore plus difficile que ce à quoi elle s'attendait.

Sous son regard de glace, Lei s'oblige à ne pas triturer comme une gamine le bas du pull ample qui lui flotte jusqu'à mi-cuisses (un vieux truc à Tasyr dont elle ne s'est jamais séparée et qu'elle a enfilé avec l'espoir que ça lui prouve sa sincérité, mais ce n'est bien sûr pas suffisant), à ne pas baisser les yeux, à retenir sa lèvre inférieure de trembler. Il faut juste qu'elle reste- calme et composée. Et qu'elle lui dise. Parce que c'était trop dur de dire au revoir. Parce qu'après c'est devenu encore plus insurmontable. Parce que j'étais terrifié à l'idée que tu ne me pardonnes pas ou pire, de découvrir que ça ne t'affectait pas autant que moi. Et parce que j'étais une enfant immature, avec le réflexe de fuir les difficultés au lieu d-de les affronter. Elle ne lui dit pas qu'elle l'est toujours- une enfant. Qu'elle vient de fuir une dispute en claquant la porte et qu'en rentrant elle ne règlera pas le problème (c'est toujours plus facile de faire comme si de rien n'était). Peur de le décevoir comme elle a déçu Nuo ; peur qu'il découvre qu'elle est partie pour devenir meilleure et qu'elle n'a pas réussi. Elle avoue — C'est piètre comme excuses, j-je voudrais en avoir de meilleures. Mais tu m'as manqué tellement, tellement fort Tasyr. J'ai laissé une partie de moi avec toi. Et elle lui prend la main pour la placer sur son cœur, parce qu'il est juste là — le trou béant, le mal de l'absence.

Elle s'attendait à trouver un gosse malheureux mais avide de vivre, comme elle l'a laissé ; elle retrouve un Grand, efflanqué et renfermé et salé et décharné, les yeux ternes ; plus mort que vivant. Elle est là : un mètre cinquante-cinq de remords et de regrets, cœur à nu devant lui, et lui vingts centimètres plus haut et le palpitant à vif, à la fixer comme on dévisagerait un fantôme du passé. Il a l'air trahi et elle se sent vraiment, vraiment petite lorsqu'il la dévisage comme ça, avec ses joues creuses et ses cernes trop prononcés et ses prunelles accusatrices. Mais ce qui fait plus mal, c'est sa façon de lui dire J'ai cru que tu étais morte Lei, morte, comment tu as pu me faire ça ? et le fait qu'elle ne puisse même pas lui offrir une raison solide et tangible et irréfutable pour panser la plaie. Elle voudrait pouvoir dire "j'étais devenue muette", parce qu'il vaudrait mieux ça que d'affirmer qu'elle était juste là, à s'user les yeux en relisant d'anciens échanges d'eux deux à défaut d'avoir le cran d'en entamer un nouveau. Bornée et craintive. C'est horrible, vraiment, d'avouer qu'elle a douté d'eux — de lui. J'étais sûre que tu l'avais appris autrement que par moi, que quelqu'un t'avait dit et que tu étais furieux, que tu ne voulais plus entendre parler de moi- j'étais stupide j'ai extrapolé et paniqué au lieu de juste essayer de te parler et je m'en veux. Elle serre fort les poings, les lèvres. Elle veut qu'il la blâme, qu'il lui dise ce qu'il a ressenti, qu'il expie ce qui l'a rongé, parce qu'il en a le droit-

Mais quand la distance devient insupportable, elle l'abolit sans attendre d'autorisation. Collision, son front contre sa clavicule saillante, ses bras fermement enroulés autour de sa cage thoracique, l'oreille pressée contre son torse pour se réchauffer aux battements de son cœur. Tu as raison de m'en vouloir et t'es pas forcé de me croire ou de me pardonner tout de suite. C'est pas grave, je te prouverai que je suis sincère, tu peux pas te débarrasser de moi de toute façon. Voix étouffée contre son haut, sa prise se raffermit, butée, têtue, mais elle retient son souffle de peur qu'il la rejette ; ne respire à nouveau que lorsqu'un vague rire le fait vibrer, signe que la carapace s'effrite. Quand il demande tu étais bien là-bas ? elle peut sourire et lui répondre en toute sincérité : Un peu. Mais jamais autant qu'avec toi.

[...]

D’une manière ou d’une autre, elles se retrouvent toujours là. Sur le canapé, crème glacée et snacks à profusion à porter de main, devant l’écran de l’ordinateur où défilent des épisodes de Scrubs. Même si elles peuvent réciter les dialogues avant qu’ils ne soient formulés, à ce stade.

Lei plonge sa cuillère dans le pot bien entamé, mais le métal rencontre le métal et elle baisse les yeux pour constater que l’obstacle n’est autre que l’ustensile utilisé par Nuo (comme d’hab, une fourchette. Elle ne comprendra jamais pourquoi cette hérésie. Quoique, ses études de psychologie la poussent à y voir un symbole — quelque chose de représentatif de leurs personnalités respectives. Hm. A méditer.) Les sourcils de la plus jeune se froncent, elle serre les lèvres… essaye de forcer le passage mais Nuo tient bon, refusant tout autant de céder du terrain. Elle tente une parade à gauche, une feinte à droite, s’exclame Ha ha ! en levant un poing victorieux lorsque sa cuillère se fraye un chemin entre les dents de l’arme ennemie et se plante dans la glace pour l’entamer telle Excalibur dans son rocher. Voilà pourquoi la cuillère l’emportera toujours, reprend-t-elle d’un ton prétentieux en se prenant une belle, belle rondelle — mais les dents aiguisées font leur grand retour, piquent la glace à même sa cuillère et indifférente à sa mine outrée et à ses protestations, Nuo enfourne le prix de son dur labeur avec un air conquérant. Espèce de- colon ! Tu t’installes en terres conquises, c’est pas du jeu- et pour l’emphase, elle la pointe avec sa cuillère, accusatrice. Voilà pourquoi la fourchette sera toujours plus fiable que la cuillère. Si la glace était plus molle, je l’aurais emporté, réplique une Lei sceptique, et Nuo pince les lèvres, pensive, puis admet, Vrai. Et elles se fixent. Puis rient. Tout en douceur, rien d’extravagant. Mais il y a là un bel accent d’« autrefois », d’autant que c’est la première fois que Lei se déride depuis La Rupture. Avec un grand R, comme Raisonnable mais aussi comme Rude. En y repensant ses commissures s’affaissent et ses yeux retrouvent l’écran — mais elle fixe à travers, sans vraiment le voir.

Quelques minutes plus tard, Nuo met l’épisode en pause, lassée des soupirs que Lei lâche à répétition. Ok, dis-le. Qu’est-ce que tu veux faire ? J’en ai marre de ça. Je veux regarder- Elle s’interrompt, baisse la tête sur le paquet de sucreries qu’elle a récupéré une fois la crème glacée dévorée jusqu’à ce qu’il n’en reste trace. Fais la moue, boudeuse. Elle ne peut pas le dire. Nuo serait blasée. Et pourtant- Cendrillon, c’est ça, tu veux un Disney ? Lei ose la regarder à travers son écran de cils, penche légèrement la tête en se mordant la lippe, bat des paupières- Nuo gronde de lassitude. Ok. Un marathon. J’ai compris. Et c’est plus fort qu’elle : la plus jeune tente de retenir son rire mais ses lèvres tremblotent et elle y cède. Oui. Elle en a marre des Trucs De Grands. Elle veut regarder des dessins animés pour enfants et pleurer parce que Tasyr lui manque. Elle l’a pas perdu ou quoi- mais si, quand même. D’une certaine façon. Et ils étaient tous les deux d’accord, la séparation était inévitable, mais il n’empêche que ça fait mal. Lesquels ? ça s’entend qu’elle n’est pas ravi, et pourtant elle cherche les streaming et Lei n’en attend pas plus pour ramper plus près d’elle et poser sa tempe sur son épaule. Cendrillon en film, Mulan, Raiponce et ensuite- elle hésite, des épisodes de Pororo, elle annonce, affrontant avec défiance Nuo qui la JUGE. On régresse ou j’hallucine ? Mais je veux ! et ça s’voit à sa tête qu’elle s’apprête à lui taper une grosse crise de larmes, alors Nuo serre les dents. Ok, ok ! Mais ça craint. C’est vrai, ça craint : Nuo râle et grimace tout au long, Lei récite toutes les phrases et toutes les chansons en chialant, elle se mouche même malencontreusement dans le col de sœur à certains moments, et elle-même peut reconnaître le degré de pathos de cette scène. Mais ses jambes sont en travers de celles de Nuo qui sont, elles, étendues sur la table basse, et le bras de sa sœur est autour de ses épaules, et sa main lui masse le cuir chevelu juste comme elle aime, alors ça a beau ne pas être idéal, c’est quand même parfait.
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:45
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vos races
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:47
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rftgybhnj

C'EST POUR TAZ ET MOI CETTE PLACE ON A FAIT LA PAIX!!!
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:47
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:50
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:harhar:
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 13:52
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comment j'vous fais taffer n'empêche hahaha sorry :(((
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 17:52
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ok omg dftyguiopkb j'ai retenu mon souffle pendant toute la lecture de ta fiche tellement c'était beau, sérieux j'suis scotchée le perso est si parfait entre tes mains je sais même pas comment c'est possible :bago: :bago: :bago: :bago: sois ma soeur pour toujours stp, pour qu'on regarde scrubs en bouffant de la glace, que tu me soules avec tes disneys, qu'on lave neko en faisait hyper attention pour pas qu'il souffre (ça souffre une peluche ok) et qu'on pleure dans l'escalier comme des gueuses et puis et puis et puis JE T'AIME OK ? :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: j'ai plus de mots tellement j'suis dans le bonheur intense t'as refais toute ma journée JE TE VALIDE et plutôt deux fois qu'une parce que tout est PARFAIT DE A A Z (cette vieille expression j'espère que t'as kiffé) :hot: :hot: :hot: :hot: :hot: :hot: :hot: :hot:
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 17:53
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Wonderland is straight right
Ta fiche est validée !

Tu l'as fait ! Tu as réussi ! Bravo ♥️


Coucou ! Si tu lis ce message de love c'est que ta fiche m'a fait tourner dans le vide :04:
Bienvenue sur SHAKE THE WORLD !
Ta première mission, si tu l'acceptes, c'est de POSTER TON ACTIVITÉ RP pour qu'on puisse bien s'assurer que tu bootyshakes avec nous suffisamment régulièrement pour pas qu'on se sente trop paro sans toi... Ensuite t'auras le droit d'aller te chercher quelques potos ICI mais n'attends pas que les gens viennent te proposer de faire boum boum boum. Si tu viens à eux c'est encore mieux ! Vaut mieux que tu passes PAR LÀ aussi, c'est pour ton bien ! Et tu peux aussi nous montrer ta vie sur ton GNS avec les photos que t'as prises sur ton TÉLÉPHONE trop stylé. Et si t'es trop timide pour demander le numéro du canon qui était juste en face de toi en cours, tu peux le faire anonymement sur TWITTER ! Maintenant que t'es en règle, tu peux aller FLOODER comme le fifou que tu es jusqu'à ce que tu te laisses charmer par un des deux groupes qui se disputeront pour toi.

Bah oui, faut que tu restes attentif à ce qui va suivre parce que deux groupes ont jeté leur dévolu sur ta personne. Qui accepteras-tu de rejoindre : neugdae OU gumiho ?
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Re: no lei + pixie dust | Mer 5 Avr 2017 - 19:56
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Ohlala Yeri elle est tellement jolie et adorable :han: :hug: no lei + pixie dust 2079112287

Puis on a des points communs en faite , origine japonaise, famille riche, adoration de la photographie et sens de l'esthétique :han: :han: :han:

Love:
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Re: no lei + pixie dust | 
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