My mind is lost, my heart is in trouble, I can't believe I miss him...
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My mind is lost, my heart is in trouble, I can't believe I miss him... | Lun 10 Avr - 13:19 Citer EditerSupprimer
I claim I want to erase him but why my heart is so painful when he turns back…
ft. Wang Bao Hai
Afin de comprendre comment j’en étais arrivée là, assise dans ce bar sordide, il fallait remonter un peu dans le temps, alors que je me tenais encore face à mon bureau dans la pièce réservée à la présidence au sein de la fraternité des Gumiho. Je devais travailler, plancher sur mes cours, les courriers à envoyer aux associations par rapport à la ferme, les préparatifs de la fête d’intégration à venir ouverte à tous les étudiants du campus… Je devais, mais avaler sur mon bureau, j’avais la tête tout à fait ailleurs. Je repensais à la veille. Hier, j’ai fêté mon vingtième anniversaire. Rien de comparable aux réceptions grandioses, au jeu de la surenchère incessante à qui en mettrait plein la vue aux autres – jeu que les Zhang remportaient toujours – qui avait rythmé mes anniversaires pendant dix-huit années. Cette année ce ne fut qu’un goûté chaleureux, festif et quelque peu sur vitaminé comme toujours avec les Gumiho. Gâteau, modestes cadeaux, sms… Pourtant, j’ai eu l’impression que je préférai ceci à toutes ces fêtes emplies d’hypocrites. Je n’avais personne à impressionner, personne devant qui pavaner, et cela ne m’avait pas manquer, au contraire. Les intentions de chacun avaient touché mon coeur. Parmi tous ses messages que j’avais reçu, il y avait eu celui de ma soeur et celui de Hyeon. Mon si tendre et aimé Hyeon, une soirée avec lui… Une part de moi flottait encore comme sur un petit nuage de bonheur au souvenir de cette douce journée de la veille. Cependant, une autre part…
Mon coeur semblait ballotté, gourmand d’allégresse mais incapable de s’envoler pour s’adonner à la légèreté. Un poids trop lourd immobilisé l’aile du papillon, fardeau de la nostalgie… Je restais le manque, un terrible manque. J’aurais aimé pouvoir partager plus que des sms ou des appels visio avec les membres de ma famille, mes parents, mon frère et mes soeurs. J’avais le mal du pays et de ma famille. J’avais… Le mal de quelqu’un d’autre ? Je me redressai en refusant cette idée, secouant légèrement la tête comme pour l’y chasser, mais ce fut un pincement au coeur qui me le rappela de plus bel. Je l’avais cherché, son regard. Je l’avais entendu, un message, un signe de sa part. Rien n’était venu. N’était-ce pas la délivrance que j’avais toujours souhaité depuis plus de sept années désormais ? Alors pourquoi ? Pourquoi avais-je l’impression de ressentir de la peine ?
La porte du bureau, c’était soudainement ouverte et la silhouette de Bao dessinée à l’entrée. Une question, une réponse et la discussion aurait pu en rester là, si le voile de mes pensées se reflétant à la surface de mes yeux ne m’avaient pas trahi. Bao n’était pas de ceux qui avait besoin d’explication, elle était dans l’action. Ainsi ce fut grâce ou à cause de ma camarade renarde que je me trouvais désormais là, dans ce bar, assise au comptoir…
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Re: My mind is lost, my heart is in trouble, I can't believe I miss him... | Lun 10 Avr - 14:33 Citer EditerSupprimer
You claim you want to erase him but your heart is so painful when he turns back…why don't you notice ?
ft. Princesse
J’ouvrais les yeux sur ma chambre plongée dans l’obscurité de la nuit qui était tombée un peu trop vite, cherchant désespérément quelques minutes de plus avant de devoir retrouver le comptoir d’ébène et les quelques ivrognes qui venaient régulièrement me rendre visite lorsque j’étais au Babylon. À vrai dire je n’avais pas envie de travailler. Ils étaient rares ces moments où l’envie de rester entre quatre murs était plus forte, je n’étais pas de ceux qui aimaient particulièrement lézarder ou se laisser happer par un film ou une série. J’aimais bouger, sortir, admirer le monde en toute discrétion. Je voulais voir les rires et entendre les pensées sans même que cela m’affecte. Étrange ? Certainement, mais j’aimais déceler ce mal d’amour, ces âmes en peine et ces cœurs solitaires essayer de trouver un semblant de chaleur humaine, uniquement dans le but de se donner l’espoir d’une vie qui valait peut être la peine d’être vécue. Je changeais rapidement de tenue, un brin provocatrice, un soupçon séductrice et qui laissait entrevoir quelques formes pour faire fantasmer les esprits échauffés qui se dandineraient sur la musique trop forte du bar. En passant dans les couloirs, je remarquais cependant une lumière filtrer la porte du bureau de la présidence. J’hésitais à la pousser, entrer dans un monde qui ne m’intéressais pour rien au monde, les responsabilités de toute une fraternité, très peu pour moi ! Et puis les rares fois où j’avais eu le cran de passer le seuil, Tasyr m’attendait déjà, et de ses perles noires, il savait déjà ce que je venais chercher. J’allais passer mon chemin, mais la curiosité avait frappé, guidant mes pas sans même que je ne m’en rende compte, poussant le battant en bois sur une camarade et vice-présidente affalée sur son bureau. « Si tu voulais dormir ici, c’est une mauvaise idée ! » Je remarquais les cernes qui paraient son doux visage, les traits tirés et les yeux perdus sur une réflexion dont elle était la seule à en détenir le secret. Néanmoins, si je ne pouvais lire dans ses pensées, je savais que son cœur souffrait, tiraillé par une histoire vieille de quelques années et qui l’avait marqué bien plus qu’elle n’aurait dû. Un soupir m’échappa, je n’étais pas douée pour m’occuper des cœurs meurtris, je préférais de loin les moquer en les écorchant un peu plus au passage, mais Hera était une amie, aussi étrange que cela puisse paraitre. Le contraste entre nous était saisissant, et c’était sans doute pour cette raison que nous nous entendions si bien. « Aller lève ton petit cul de Singapourienne et suis moi ! » Je ne lui laissais pas le temps de refuser ma proposition que j’attrapais son sac et sa veste, l’obligeant ainsi à me suivre. Nos pas résonnaient sur le bitume, en direction du Babylon où je comptais bien annoncé à mon patron que je prenais ma soirée. Le vouloir était une chose, l’obtenir en était une autre. Il répondit par la négative pour commencer, mais je l’avais acculé à tel point qu’il finit par céder. « Très bien, mais tu attends que Tess arrive pour te remplacer, ok ? D’ici une heure, en attendant, je veux te voir derrière le bar ! » Je remportais une petite guerre, et j’installais la Gumiho face à moi alors que je reprenais mes marques sur un territoire que je ne connaissais que trop bien.
Voir Hera dans cet environnement était plutôt cocasse, et parvenait même à m’arracher un sourire. Les corps des couples guais et lesbiens s’entrelaçaient sur une musique entêtante à côté d’une demoiselle qui rendait ce décor déplacé, un lieu qui pourtant vivait de cette manière sans que personne ne s’y sente étranger. Je m’en serais certainement voulu si je ne m’amusais pas autant à la voir gênée et déconcertée à ce point. Lâchant ma veste, je préparais un premier cocktail à l’attention de la Singapourienne. « Bois, ça te déridera surement un peu ! » Je l’abandonnais quelques minutes pour m’occuper des assoiffés qui se pressaient déjà devant mes yeux. Puis quand j’eus contenté tout le monde, je retournais m’accouder face à Hera, attrapant du bout des lèvres la paille dans laquelle elle buvait pour lui subtiliser une lamper de sa boisson, décrochant un nouveau regard courroucé de la petite princesse. « Tu comptes délier ta langue ou tu veux que je le fasse pour toi ? »
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Re: My mind is lost, my heart is in trouble, I can't believe I miss him... | Mar 11 Avr - 9:29 Citer EditerSupprimer
I claim I want to erase him but why my heart is so painful when he turns back…
ft. Wang Bao Hao
Bao avait cette façon de s’exprimer… Déconcertante et sans détour. Je ne me sentais absolument pas le coeur ni à la fête ou ni à sortir. De toute manière, j’avais bien trop de travail à faire. Ils ne se rendaient pas compte le retard que j’accumulais à chaque petite expédition improvisée. Évidemment, hier soir, j’avais accordé ma soirée à Hyeon. Non, je n’aimais pas ce terme « accordé », cela résonnait comme une grâce de ma part alors qu’il en était tout autre. Je l’avais fait avec le plus grand des plaisirs. Pis, j’aurais été vexé si mon petit ami ne m’avait point invité le soir de mon anniversaire. Déjà que j’avais attendu son message pour lequel je me languissais dès la première minute de cette journée passée. Néanmoins, son contenu et la tendresse de ses mots l’avaient tout excusé. Il me rendait faible. À moins que ce ne soit plus forte… Je n’en était plus certaine. Mon esprit et tout mon être s’avérait en proie à un tel trouble. J’avais l’impression de ne plus savoir décrypter les signaux de mon coeur. En tout cas, affaiblie par le brouillard, j’avais laissé Bao m’entrainer sans trop de difficulté. Si j’avais su…
Si j’avais su, indéniablement aurais-je rassemblé mes forces pour résister. Pourquoi me trouvais-je dans un tel endroit. Mes yeux incrédules furetaient sur cet environnement sordide. Moi, la grande Zhang Hera, je ne me sentais absolument pas à ma place. Je ressentais le besoin de me faire toute petite. Dès que je croisais un regard, je m’en retournai prestement, me dissimulant du mieux possible de ma longue et voluptueuse chevelure tombant avec souplesse et légèreté sur mes épaules. Qu’adviendrait-il si je venais à être reconnue ? Je ne pouvais pas me le permettre. Une heure… Une heure, à devoir passer inaperçu dans ce lieu presque repoussant, indigne et… Vraiment, Bao… Je ne pus retenir le regard désapprobateur que je lui jetai lorsqu’elle me déposa une boisson sous le nez avant de repartir aussitôt à son service. Mes yeux la suivirent brièvement, se rabattant rapidement sur ce verre devant moi tandis que j’avais pu remarquer des iris vitreux posés sur ma silhouette un peu plus loin. Avoir l’occuper, patienter en sirotant, sans doute était-ce la meilleure chose à faire. Alors de mes doigts, avec mon raffinement habituel, je m’en saisit, pinçant légèrement la paille de mon autre main tandis que je la présentais à mes lèvres. Une fine aspiration, le liquide qui remonte le long du tube de plastique, franchit la barrière de mes lèvres pour s’immiscer dans ma bouche, j’avalai, une gorgée qui descendit le long de ma trachée, et un arrière goût brûlant presque amer. Un rictus déforma les traits de mon visage tandis qu’instinctivement je repoussai le contenant et son infâme nectar. Évidemment, le cocktail était alcoolisé. Il semblerait que parfois, je ne sois vraiment pas dénuée de la naïveté familial. Pourquoi cette éventualité ne m’avait-elle pas effleuré l’esprit un seul instant ? Peut-être parce que spontanément, je ne consommais guère jamais d’alcool de mon propre chef ? Cependant, je devrais savoir que les étudiants de la Yonsei eux s’avéraient particulièrement friands et consommateurs d’alcool. Avais-je donc à ce point la tête ailleurs ? Où était-ce déjà ? Ah oui, mes troubles pensées évincées par cet environnement déconcertant revinrent en ravale, telle une cavalerie donnant la charge au grand galop, montant à l’assaut d’un adversaire amputée de la moitié de son armée, lorsque Bao revint à moi pour m’interroger à ce sujet. Cependant, j’étais loin de souhaiter déballer ce que j’avais sur le coeur. Le pouvais-je seulement tandis que je ne parvenais vraiment à déceler l’origine d’une part de mon trouble ? Ou plutôt me refusais-je d’y poser un regard tel qu’elle me semblait apparaître. J’avais l’impression qu’à chercher la vérité, je pourrais en crever…
« Le faire pour moi ? Eh bien quoi, tu as des confidences à faire ? »
J’avais parfaitement compris ce qu’elle sous-entendait, enfin plus ou moins, et peut-être quand même moins. Quoiqu’il en soit, je ne sentais nullement disposée à délier ma langue pour reprendre ses paroles.
« Je ne sais pas à quoi tu penses mais je suis juste fatiguée notamment parce que la journée a encore été bien remplie et que je suis rentrée tard hier. »
Foutue saveurs sucrées de ce cocktail qui en appelait à l’éveil des papilles, avides d’en redemander, alors machinalement, je ne me surpris à avaler une nouvelle gorgée que lorsque l’arrière goût alcoolisé se fit sentir le long de ma gorge.
« Peut-être puis-je paraître un peu ailleurs mais c’est simplement parce que je ne suis pas encore redescendue de mon petit nuage. »
Il y avait une part de vérité. J’y étais bien sur mon nuage. Il était sûr, calme, doux et apaisant. Je m’y accrochais fermement, effrayée à l’idée d’y ôter un seul pied et d’en tomber. Une chute vertigineuse dans un gouffre où mon coeur fou de douleur en perdrait la raison…
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Re: My mind is lost, my heart is in trouble, I can't believe I miss him... | Sam 22 Avr - 18:07 Citer EditerSupprimer
You claim you want to erase him but your heart is so painful when he turns back…why don't you notice ?
ft. Princesse
Les habituels assoiffés réclamaient leurs boissons alors que je soupirais déjà d’avoir à leur répondre. Je gardais néanmoins un œil sur la Singapourienne qui s’agitait sur sa chaise, les sens en alerte à cause d’un environnement peu familier. Le tableau était assez drôle, elle n’était clairement pas à sa place dans ce bar, et je me félicitais d’avoir même réussi à l’y faire entrer. Certains clients se montraient d’ailleurs particulièrement intéressés, les iris balayaient son corps fin aux courbes plutôt alléchantes. Il ne fallait pas se mentir, si la princesse avait été plus ouverte d’esprit, nul doute que je l’aurais déjà initié à un corps à corps dans les règles de l’art… enfin de mon art. Elle ne toucha presque pas à son verre, mais je ne m’en sentais pas outrée, elle n’était pas non plus adepte de la boisson, mon exact opposé en réalité. Riche, belle, populaire, sûre d’elle et timide, une fleur que beaucoup de monde aurait aimé butiner, mais peu nombreux étaient les élus. Il n’était pas aisé d’approcher une Déesse ! La grimace qui déforma ses traits après une première gorgée provoqua un sourire, décidément elle ne correspondait pas aux standards des quelques personnes que je comptais dans mon entourage. Je m’évertuais à servir les clients qui n’avait qu’une envie : se perdre dans les méandres de l’alcool pour oublier une vie insignifiante et jouer avec des corps tout disposés à être explorés. Lorsque ma mission fut terminée, je m’intéressais de nouveau à la Gumiho, laissée à l’abandon dans un décor qui semblait l’irriter. Je posais mes lèvres sur la paille qui avait touché les siennes quelques minutes plus tôt, l’alcool n’était pourtant pas si fort. Quiconque me connaissait pouvait affirmé que je tentais de la séduire, mais avec Hera, c’était devenu un petit jeu. Jamais elle ne céderait à mes avances et ce n’était pas mon premier combat. La taquiner, l’accabler de paroles trop crues, trop directes était déjà un passe temps suffisamment gratifiant. Elle avait le regard perdu, un poids pesait sur ses frêles épaules et elle ne ressemblait plus à Hera la forte, cette acharnée qui était devenu une alliée. « Moi des confidences ? Mais chérie, je suis un livre ouvert ! Je pensais TE délier la langue. » La commissure de mes lèvres laissaient apercevoir l’esquisse d’un sourire qui me faisait défaut. Elle pouvait prétendre ne pas comprendre, elle me connaissait suffisamment bien pour savoir que je n’hésiterais pas à taquiner sa timidité. Foutaises. Elle pensait réellement m’avoir avec ses excuses toutes faites ? Son comportement trahissait le mal qui la rongeait, si bien qu’elle ne se rendit pas compte qu’en prenant une nouvelle gorgée de son verre, elle venait déjà de m’avouer que son esprit était tourmenté. Par quoi ? Je ne le savais pas encore, et je ne savais pas si j’avais envie de devenir la confidente de qui que ce soit. « Ton petit nuage ? » Et merde… Elle me poussait vraiment à m’intéresser à elle ? Je n’étais pas douée pour ce genre d’exercices. En échappant un soupire, je me condamnais moi même pour lui offrir l’épaule d’un corps abîmé par le temps et les relations dénuées de sens. « Il était pollué ton nuage ? Parce que tu as une sale tronche ! Arrête de faire semblant veux-tu. Si moi j’ai réussi à comprendre que tu n’allais pas bien, demain le campus entier ne parlera plus que de ça. Et oui… le prix de la popularité ma belle ! » Je m’accoudais au comptoir, penchée vers une amie qui avait certainement besoin de plus qu’une droguée qui ne savait pas se gérer elle même. « On va passer un marché, d’accord ? Si tu consens enfin à arrêter de mentir, je te fais sortir d’ici, dans le cas contraire… » Je me redressais pour m’étirer, balayant des yeux mon refuge, cette débauche dans laquelle je me complaisais. « … et bien je peux toujours m’excuser auprès de mon patron et faire mon service. Mais tu sais aussi bien que moi que de proférer des excuses me mettrait de mauvaise humeur, n’est-ce pas ? » A mon tour j’usais de mensonge. Je n’avais pas envie de rester derrière le bar, pas ce soir-là. Mais je n’avais pas d’autres armes qui me permettrait de rendre une soirée déjà pénible légèrement plus agréable.