I didn’t know that I could want you so deep, until I saw you with someone who’s not me

Feat Calvin - #Molvin

Tenue / Tenue
Elle ne sait pas où tout cela va m’amener. Elle ne sait pas quelle va être la finalité de tout ça mais elle se libère progressivement de toute cette tension maintenue depuis quelques jours. C’est tout de même étrange de penser que parfois la haine peut se transformer en amour, que des sentiments haineux peuvent se développer en sentiments plus profonds. Jamais, ô grand jamais, elle n’aurait imaginé cela possible. Elle se souvient même d’avoir nié la possibilité que sa relation avec lui change, même un peu. Elle se souvient encore de son échange avec son meilleur ami où elle lui riait au nez alors qu’il la taquinait sur Calvin. Elle aurait dû se méfier. Depuis le début elle aurait dû se douter que cette relation n’était pas saine. Qu’elle allait parfois beaucoup trop loin, qu’elle n’était pas normale et qu’elle allait finir par tomber, par se blesser. Mais désormais il est trop tard. Elle ne peut plus faire marche arrière. Elle ne peut s’empêcher de l’aimer, même quand elle essaie ça finit par revenir. A chaque fois. Et chaque fois elle garde espoir. Espoir qu’il puisse lui aussi l’aimer en retour. Beaucoup diraient alors que c’est stupide de s’accrocher à quelque chose qui fait du mal tandis que d’autres diraient que c’est stupide d’abandonner quelque chose qu’on a toujours voulu. Alors elle ne sait plus sur quel pied dansé Mo Yeon. Elle est juste perdue dans le tourment de ses sentiments. Elle baisse les yeux après avoir à demi avouer ses sentiments. Elle baisse les yeux parce qu’elle a honte d’aimer. De l’aimer lui. Elle baisse les yeux parce qu’elle a surtout peur de sa réaction. Elle baisse les yeux parce qu’elle n’ose croiser son regard. Elle baisse les yeux parce qu’elle a encore du mal à faire face à tout ça, à ses sentiments, à ce qu’elle vient de lui avouer. Elle entend alors sa surprise, et se mord nerveusement les lèvres. Elle s’imagine déjà le pire scénario. Elle entend déjà son rire moqueur. Et puis . . . c’est le coup fatal. Léger frisson. Cœur qui bat contre sa poitrine. Yeux pétillants. Sentiment d’être dans un rêve éveillé, d’avoir mal entendu. Cœur qui lâche et qui se décroche. Mains tremblantes. Jambes qui deviennent fragiles, manquant de se rompre. Mo Yeon se sent alors emplie d’un sentiment indéfinissable. Une sensation jamais ressentie auparavant. Un soulagement mais pas que. Une forte émotion prenante et incontrôlable. L’amour véritable est rare et discret. Quand il survient, il est aisé à reconnaître. Il rend grand alors que l’on se croyait petit. Il rend brave alors que l’on se croyait lâche. Il ne demande rien et n’attend rien en retour. Il se déploie en silence, avec lenteur. Il a tout son temps car le temps est son allié. Cet amour est une science. Elle est ardue, compliquée, mais elle n’est pas impossible. Elle n’arrive pas à y croire. Elle n’arrive pas à se dire qu’il le pense réellement. Que lui aussi il l’aime et pas de manière insignifiante, pas comme les autres. Il l’aime réellement, la touchant avec tous ses mots. Ses mots que jamais personne n’avait osé lui prononcer. Ses mots qui la rendent si fébriles. Ses mots qui lui font comprendre pourquoi son cœur l’a choisi lui et non un autre. Ses mots qu’elle avait besoin d’entendre. Tu sais Calvin je crois que si je suis tombée amoureuse de toi c’est parce que tu as su m'aimer à une période où je ne m'aimais pas beaucoup. Il suffit parfois d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard.
Et alors qu’il pose ses lèvres contre les siennes, elle s’accroche à lui, comme si sa vie en dépendait, comme s’il était sa seule bouée de sauvetage. Elle s’accroche parce qu’elle ne veut pas le perdre, parce qu’il la rend meilleur, parce qu’il a transformé son cœur de glace en un cœur plus chaleureux, plus chaud, parce qu’elle veut rester avec lui à jamais. Qui aurait cru qu’un jour elle puisse trouver le bonheur de cette manière. Qui aurait cru qu’un jour la lumière allait s’infiltrer au creux de son âme. Qui aurait cru qu’elle aurait su un jour conjuguer le verbe aimer. Qui aurait cru qu’un jour Mo Yeon allait devenir un énorme marshmallow, sensible aux paroles d’un homme qu’elle détestait il y a peu. La vie est faite de surprises et de bonnes surprises. Elle se laisse donc aller au baiser, profitant de la douceur des lèvres de Calvin, redécouvrant un goût sucré et doux à la fois. Elle l’a déjà embrassé, et pas que, mais aujourd’hui c’est différent. Tout est différent. Et malgré la pluie torrentielle qui s’abat de plus en plus sur eux, elle veut en profiter, et ne jamais se séparer de ses lèvres. Elle ne veut pas se réveiller. Pas encore. Mais elle est obligée de s’écarter de lui, pour reprendre son souffle, manquant d’haleine, et posant son front contre le sien. « Je . . . », elle ne sait pas quoi dire, elle en perd ses mots, tout son vocabulaire. C’est tellement trop pour elle. Elle qui a toujours eu pour habitude de sombrer dans l’obscurité. Elle qui n’a jamais ressenti ça par le passé. C’est tellement particulier. Mais c’est tellement agréable, qu’elle en devient paralysée. Et maintenant ? « Je ne l’ai jamais dit à personne Calvin et encore aujourd’hui j’ai du mal à prononcer ces mots . . . mais . . . sache que . . . je t'aime comme si c'était l'évidence de mon existence ». Elle avale difficilement sa salive, se sentant terriblement stupide. Mo Yeon tu es finie. Elle rougit de honte, parce qu’elle ne se reconnait plus, à croire que l’amour change n’importe qui. « Tu sais Calvin, avant de te rencontrer, ma vie semblait désespérément vide et vaine. Et puis doucement tu t’es immiscé, sans que je ne le désire, sans que je n’en ai le moindre contrôle et tout a changé . . . . Je te dois des joies, des peines. . . . tu m’as sauvé de l'aride ennui où j'étais enlisée ». Et de là ses lèvres reprennent les siennes dans un baiser plus ardent, collant son corps trempé contre le sien, oubliant la pluie et tout le reste.

Désormais il est sien et elle est sienne . . .