t'es pas super bien en fait dans ta tête. t'aimerais être une sorte de stéréotype de la nana sans cœur, celle qui couche partout en s'en foutant royalement, celle qui tombe enceinte et qui avorte sans le moindre sentiment, celle qui se balade avec son chihuahua dans son sac matelassé channel pour aller en cours, mais t'es rien de ça. t'aime donner cette image de grosse pute que t'assume tellement que c'est bien trop gros pour les gens de te croire. tu fais des signes obscènes à tout les mecs que tu croises, alors qu'au fond tu sais très bien que t'as trop l'âme d'une romantique pour faire quoique ce soit avec eux. t'as une grande gueule, mais t'es qu'une apparence. une apparence de grande qui cache une petite gamine trop innocente qui s'est trop souvent fait baiser par la vie. parce que t'as trop cru à tout ce qu'on te disait, t'as voulu trop faire confiance. parce que c'est pas difficile de te faire croire quelque chose, encore maintenant, t'as beau faire genre t'y crois pas, tu vérifies toujours sous ton lit s'il n'y a pas un monstre, t'as encore peur qu'un jour les extraterrestres t'enlèveront, et tu crains encore l'esprit qui un jour prendra possession de ton corps. tu t'es fais baiser. par tes parents en premier, ces salops qui ont osé te voler tout ce que tu possédais, et puis ton premier mec, celui qui t'as volé tout ce que tu étais. t'avais juste voulu te faire passer pour la reine, et puis t'avais plutôt bien réussi pendant un moment, mais voilà où t'es maintenant. si bas sous terre que même quand tu lèves les yeux t'arrives même pas à apercevoir un moindre filet de lumière. t'es juste une façade, une façade de pétasse qui amuse beaucoup les gens. ils te jugent tout autour de toi, t'inventent des réputation odieuses, et en les écoutant tu souris simplement, parce que tu es heureuse d'avoir réussis à leur faire croire que tu étais quelqu'un, plutôt que ce gros tas de rien que tu te trimbales depuis des années.

T'aimerais pouvoir dire merci maman, merci papa, mais c'est plutôt le contraire. Ces deux là, ils ont réussis à ruiner ta vie de a à z. D'abord, ils t'ont fait naître ces imbéciles, ils n'avaient pas eu l'intelligence de se protéger ou bien de simplement avorter. Non, eux, ils ont décidé de t'avoir, de t'élever. Au début, t'étais un peu comme leur petit trésor, la prunelle de leurs yeux, mais peu à peu ils ont réalisé le cauchemar dans lequel ils étaient entré. Les cris, les pleurs, les caprices, les demandes, et surtout, les problèmes d'argent. Parce que toi, t'étais bien plus qu'une bouche à nourrir, t'étais aussi une sorte de caprice sur patte, un avaleur de monnaie automatique. Tout ce que tu voyais tu devais l'avoir, et tu lâchais pas l'affaire. Mais t'aurais dû réfléchir avant d'agir comme ça, parce que quelques années plus tard, t'as finis par le payer. Parce que c'était bien joli d'avoir dépensé les sous sans jamais compter, sans même jamais comprendre ce qu'il se passait, mais c'était à ton tour de trimer. En fait, c'était un gros hasard. Tu te baladais simplement dans la rue, et puis ce mec, là, il était venu vers toi, il t'avait tendu une carte que t'avais même pas eu le temps de lire avant qu'il te demande de prendre une photo de toi. Flattée, tu n'as pas pu t'empêcher d'accepter, et c'est avec cela que commença ta carrière de model. Tu posais pour les magasines, tu travaillais comme une forcenée, et puis aussi, tant qu'à faire, tu as commencé à sortir avec celui qui t'avais fait repérer. C'était ta première histoire d'amour, ta première idylle, t'avais donné ton maximum pour que ça marche. Tu voulais tellement donner et donner que t'avais accepté de poser nue pour lui, rien que pour lui, il avait fait des photos, des tonnes, dans toutes les positions qu'il avait demandé. T'étais gênée, forcément, t'avais quoi, 16 ans ? Mais tu savais que ces photos resteraient entre vous... Jusqu'à la semaine suivante, lorsqu'en tapant ton nom, tu n'avais pas trouvé les coupures des magasines, mais ces photos de toi t'exhibant. Et plus rapidement que la lumière se fait lorsqu'on appuie sur un interrupteur, tout ton lycée l'avait appris, et puis toute la ville, et parfois tu te demandais même si le pays entier ne le savait pas déjà. Une honte pour toi, la grande honte. Mais ce n'était même pas la fin. Parce que tu avais fais honte à tes parents, honte à ta vertu, parce que même si tu n'avais rien fait avec cet homme bien plus âgé, tu ne pouvais pas le réfuter. Ils t'ont pris tout ton argent, te hurlant que tu ne le méritais pas. Et tu savais au fond qu'ils exultaient. Deux ans plus tard et un travail acharné, tu sortis du lycée avec ton diplôme en poche et un beau paquet de billet. Tu quittas le Japon, et t'arrivas en Corée, et là, tu pourrais recommencer ta vie.