lost the way (delilah)
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lost the way (delilah) | Lun 24 Avr - 13:42 Citer EditerSupprimer
Un verre après l’autre. Il devrait s’arrêter. Pourtant c’est comme si son cerveau n’avait pas le moindre contrôle sur son corps alors il continue. Même quand tout est flou devant, sa tête qui tourne. La musique de fond du bar n’est plus qu’un bruit lointain, à peine perceptible. Il n’a plus la notion de quoi que ce soit. Sa petite tête brune repose sur la paume de sa main, avec nonchalance. Tout son corps prenant appui contre ce comptoir sur lequel il est penché. On ne fait pas attention à lui. Un groupe d’amis avait tenté de venir le déranger avec leur connerie, mais le regard noir du barman les en dissuada. Seul avantage. Nova est un habitué ici. Alors il peut se permettre de boire autant qu’il veuille sans rien risquer, dormir le front collé sur le comptoir en bois pendant deux petites heures. Jusqu’à ce que le monde finisse de valser. C’est ce qu’il fait d’ailleurs. Il tient à peine sur pieds. Mais c’est assez. Il refuse la proposition de Bobae de monter dormir en haut. Il ne veut pas plus la déranger. Il connait son corps, il se sait capable de rentrer chez lui pour une fois. La bouteille d’eau offerte par son amie à la main, Nova attrape sa vielle veste en cuir et quitte le bar. Il faut rentrer, même si l’envie n’est pas totalement là. Il titube un peu, manque de se ramasser la gueule mais heureusement sa main arrive à trouver un support. Humain. Il lève la tête. « Delilah ? »
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Re: lost the way (delilah) | Lun 24 Avr - 19:39 Citer EditerSupprimer
C’était que les jours se réchauffaient mais qu’il faisait toujours aussi froid. Froid en dehors, froid en dedans, froid où qu’elle aille et quoiqu’elle fasse. Elle se demandait bien quand est-ce que le printemps allait arriver. On lui disait qu’il était déjà là, mais elle avait du mal à y croire. C’était qu’il ne se rendaient pas compte, c’était qu’ils ne savaient pas, mais c’était surtout qu’elle n’avait rien dit, qu’elle n’avait rien avoué, à rien ni à personne, gardant jalousement ce petit secret comme si prononcer les durs mots allait révéler la dure réalité dans toute son intégrité, ou parce qu’elle était trop fière pour le faire, qu’elle était là, assise ou en train d’errer, et qu’elle avait froid, et qu’elle avait faim, et qu’elle se sentait un peu plus seule chaque jour qui passait, un à un, trop lentement, à chercher ce qui ne semblait pas trouvable, à espérer que ses parents reviennent la chercher et que tout n’avait été qu’une erreur, que cela n’avait pas été eux ceux qui avaient eu le malheur de périr sous une attaque, que cela avait été une autre famille qui avait dû déplorer ces pertes, et pas elle qui se répétait chaque fois que se levait le soleil que jamais elle n’avait fait quoique ce soit pour mériter de se retrouver dans cette situation-là. Elle était triste, Delilah, et elle ne comprenait pas, et chaque fois qu’elle ouvrait les yeux ou les lèvres, c’était un peu plus dur de mentir, un peu plus dur de faire comme si de rien n’était simplement pour rester tranquille et ne pas alerter, pour ne pas gêner ou inquiéter, et quelque fois elle avait envie d’abandonner. Les mains dans les poches et le visage à découvert, elle était encore là au milieu de la nuit, ignorant un peu où elle se trouvait mais sachant tout de même qu’elle retrouverait le chemin une fois que le soleil aura pointé le bout de son nez. Et Delilah, perdue dans ses pensées, ne fit pas attention à ce qu’il se passait, et rapidement elle fut heurtée par un autre corps dont la chaleur manqua de lui faire tourner la tête, et dont la voix qui prononça son nom la réveilla de cette transe qu’elle avait dû s’imposer. Elle sembla surprise quelques secondes, pour finir par le reconnaître. « Nova ? » Elle tenta un sourire, mais elle eut l’impression d’être rouillée. Il n’avait pas l’air en si bon état. « Est-ce que ça va ? » demanda-t-elle doucement, s’approchant un peu plus pour lui offrir son corps comme béquille. Il était différent de l’image qu’elle s’était fait de lui à l’époque, différent de cette étoile si brillante lorsqu’il peignait qui lui faisait penser qu’il portait si bien son nom, mais elle ne l’avait pas revu depuis si longtemps, n’était-ce pas alors normal ? « ça fait longtemps ! » ne put-elle s'empêcher de dire, se trouvant un peu idiote de sortir une telle banalité alors que l'homme peinait à se tenir debout. Elle regarda un peu partout autour d'elle pour trouver d'où il venait, et juste face à elle, il y avait un bar. Ah. Il était soul.