« Vous savez » Il commença devant son miroir tout en s’admirant avec beaucoup d’attention sous tous les angles. « c’est difficile parfois d’être meilleur que tout le monde, j’veux dire… c’est pas évident d’être supérieur à chaque personne que l’on croise. C’est pas facile tous les jours de croiser tous ces paysans en sachant qu’on ne peut pas réellement avoir de contact avec eux. J’dis pas qu’j’ai des revenus plus élevés ou quoi, non j’sais pas, en vrai, si ça se trouve, ils en ont plus que moi, de la thune, mais… mais ça se voit qu’on appartient pas au même monde. genre, moi je suis la paillette » Il se retourna pour regarder ses fesses, remontant le col de sa veste à strass « je suis le glamour, la bonne humeur, j’dirais presque la perfection mais j’suis pas aussi prétentieux. » il s’offrit à lui-même un joli sourire. « j’suis tellement modeste, franchement, hashtag fierté » finit-t-il par dire, offrant à son reflet un beau clin d’œil et un signe ‘’peace’’ digne de celui d’une adolescente japonaise. Il fit quelques derniers mouvements devant la glace, et claqua dans ses mains. « bon, c’est pas que j’me kiffe pas, mais j’ai d’autres fesses à claquer » et il s’en alla, avec une dernière pensée en tête : il aimerait bien, un jour, se voir en peinture. Bon. Il avouait, il était un peu certain qu’il allait arriver en retard, parce que c’était simplement une habitude de roi, ou de reine, il s’en fichait un peu tant qu’ils faisaient partie de la royauté. Il savait qu’au fond on ne faisait pas attendre une dame, mais il n’aimait pas non plus attendre, et quand bien même il l’adorait, cette petite Mi Ah… il avait tendance à s’adorer encore plus. C’était qu’en plus, il n’avait même pas fait exprès d’arriver en retard (parfois il aimait même se cacher dans un coin pour faire attendre la personne quelques minutes de plus), parce qu’il ne redoutait pas ce rendez-vous qu’au final, il ne manquerait pour rien au monde. Mais c’était lui, juste lui, et il avait arrêté de se poser des questions. « j’arrive » il tapa rapidement sur son téléphone, sans même le regarder ce qui au final donna plus un « jzrrice » plutôt que le mot réellement tenté, mais il ne prit même pas la peine de corriger, parce que à peine 3 ou 4 ou il ne savait pas trop il n’avait pas une horloge dans la tête non plus, il arriva. Il s’installa à une chaise en face d’elle dans un grand soupire après lui avoir tapé la bise, comme dans les séries américaines (celles où elles faisaient beaucoup de bruit pour au final même pas se toucher). « je suis là » dit-il en tendant les bras, de présentant comme la huitième, la neuvième, et la dixième merveille du monde. « comment ça va, comment tu vas ? » demanda-t-il avec un énorme sourire, s’appuyant un peu sur la table pour observer la jeune femme.