Outfit elle n'a jamais mis les pieds à la yonsei, que ce fut avant son séjour en prison ou depuis sa sortie. peut-être ne se l'était-elle tout bonnement pas permise. ses frères et soeurs fréquentaient tous l'établissement, un terrain de jeu dangereux qui elle le craignait ne leur attirerait que des ennuis si elle venait à s'y trouver trop souvent.  les rumeurs circulent vite et le passé ne se cache jamais bien longtemps, un simple souffle et toute l'université apprendrait le secret morbide de la famille yu. chose qu'elle ne voulait pour rien au monde, sana les avait suffisamment fait souffrir pour n'oser rajouter de l'huile sur le feu. c'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle elle avait tant hésité à franchir le grand portail de l'université; son skateboard sous le bras, les lèvres plissées dubitative. bien trop de choses la chagrinaient et égoïstement elle devait avouer que sa première crainte n'était guère qu'on découvre qu'elle était une ancienne taularde. ce qu'elle craignait irréparablement c'était de croiser jasun aux bras d'une étudiante,  sentir son coeur s'émietter douloureusement et perdre le contrôle de sa propre personne. elle était paranoïaque, elle en avait entièrement conscience, et elle ne pouvait guère s'en empêcher, et c'est ça qui lui faisait peur. peur de mal agir, sous le coup de la déception, de la colère. il n'y avait pourtant aucune raison que cela n'arrive, elle avait confiance, enfin c'est ce qu'elle affirmait, probablement pas ce qu'elle ressentait réellement. son amour était malsain, bien plus que le simple fait qu'il eût s'agit d'inceste. sa possessivité, sa jalousie, sa paranoïa, et plus encore. voilà la raison pour laquelle il était si dur de franchir le pas.

il lui avait fallu de longues minutes, mais elle s'était enfin décider à pénétrer au sein de la yonsei, se dirigeant au pas de course vers les terrains de sport. plus vite elle l'aurait rejoint plus vite ils quitteraient l'école. c'était sans compter la taille des lieux. des terrains de basket, un terrain de football, un terrain de football américain, de baseball, une piste de course. elle lève les yeux aux cieux tout en expirant. sangae, sangae quel sport pratiques-tu aujourd'hui? elle s'en voulait de délaisser autant ses frères et soeurs; elle qui à présent ne savait quasiment rien d'eux. " bonjour, excusez-moi connaissez vous sangae, yu sangae ? il me semble qu'il est en quatrième année de sciences et techniques des activités physiques et sportives. " finit-elle par lâcher, interrompant un groupe de jeunes étudiants en pleine partie de basket. ses yeux ne cesse d'observer les alentours à la recherche de la chevelure ébouriffée de son jeune frère. " me semble qu'il est un peu plus loin. là bas. finit par lui confier l'un des joueurs en pointant un autre terrain du bout des doigts, ses amis d'hors et déjà taquin, lui tapotant sur l'épaule tout en la montrant du regard. elle leur adresse un doux sourire de remerciement avant de tourner les talons, sautillant d'hors et déjà dans la direction annoncé par le jeune inconnu, ses bras en l'air tout en criant le prénom de son jeune frère et ce, sans même être sur qu'il se trouve réellement à l'endroit précis. " SANGAAAAAEEE"

Combien de temps sauras-tu tenir au juste ? Tu sais prendre sur toi, c'est même une chose que tu sais faire à merveille mais là, c'est de plus en plus difficile. Il s'agit d'Haewon, ta petite copine et tu la vois se détruire de jour en jour, impuissant face à tout ça. Ouais, c'est comme ça que tu ressens les choses. T'es impuissant face à ce qu'il se passe, tu peux même pas l'aider. C'est ce que tu penses, pourtant tu es d'une grande aide pour elle mais toi tu aimerais en faire plus, qu'est-ce que tu pourrais bien faire de plus ? Aucune idée, tu n'as pas le pouvoir de ramener sa sœur ni même de lui décrocher la lune mais c'est le genre de choses que tu souhaiterais et pourrais faire pour Haewon. Tes deux yeux. Alors tu dors mal, tu n'arrives pas à dormir sur tes deux oreilles et tu enchaînes les cauchemars, tu as des cernes mais tu ne te plains pas, ce n'est pas ton genre, te plaindre. Encore une fois, tu sais prendre sur toi.

Et puis, heureusement que tu as le sport. Ça t'a toujours beaucoup aidé... Mais tu dois bien l'avouer, en ce moment tu n'as plus la tête à ça. En temps normal, le sport t'aide à te vider la tête de toute pensée négative mais pas cette fois, cette histoire est grave, elle te tracasse trop. Ajouté à ça le fait que tu dors très mal, tu n'es vraiment pas en forme. Alors que ton entraînement vient de se terminer, tu passes dans les vestiaires afin de prendre une douche, te changer et quitte enfin les lieux. Passant par les terrains de sport, tu sens des regards se poser sur toi, tu entends même quelques chuchotements. Des personnes qui parlent sans doute, te concernant ou peut-être pas mais leurs regards se font insistants, le sujet d'Haewon a certainement dû être mis sur le tapis... Et tu te souviens alors de cette fois où tu t'es battu avec des types, toi et Soonae. Tu ne supportes pas qu'on insulte Haewon et en plus, ils s'étaient permis d'insulter ta petite soeur. Tu secoues la tête, levant les yeux au ciel avant de reprendre la route mais heureusement pour toi, la voix de ton aînée se fait entendre. Elle hurle ton prénom, ta tête se relève, ton regard la cherche mais tu ne tardes pas à l'apercevoir, secouant les bras. Rapidement, tu te diriges vers elle. Ton sac de sport sous le bras, un mince sourire se dessine sur tes lèvres. Il n'a rien des autres sourires que tu adresses habituellement, il est triste, il est difficile à afficher mais au moins, il est sincère. T'es content de voir Sana. « J'crois que tu m'as percé deux tympans. » annonces-tu d'un air en partie amusé, elle ne t'avait pas vu mais toi, tu n'étais pas si loin. « Tu vas bien ? Je suis content de te savoir. »

Si tu savais Sana, si tu savais le bien que ça lui fait de voir sa grande soeur, de penser à autre chose ne serait-ce que le temps de quelques secondes...

Ton regard se pose sur ces personnes qui t'ont tapé sur le système, et ça, ce n'est rien de le dire. Ils passent à côté de vous, tes sourcils se froncent mais tu reposes très vite ton attention sur ta grande sœur. « On y va ? » Où ça ? Tu ne sais pas. Mais tu n'as pas très envie de rester planté là... Et de te battre à nouveau contre l'envie de leur sauter dessus. Ça ne te ressemble tellement pas.