« - tu iras à ma place à cette partie de poker. Je n’ai pas le temps de boire en discutant de banalités. » mh. quelle charmante femme nous avons là. Elle ne vient plus dans la villa depuis des années par peur que lei fasse assassiner ses amants, mais quand il s’agit de refourguer à son mari les vieilles obligations mondaines, elle est toujours présente. Après tout, dans leur affaire, ils ne font qu’un. Alors bien obligé de se coltiner des abrutis en plus de devoir forcer un sourire qui ne veut pas sortir. Le chinois lève les yeux au ciel derrière son journal avant de tourner la tête sur le côté. « - je croyais que tu aimais ça, perdre ton temps de manière stupide. » si elle avait pu le frapper à ce moment précis, elle ne se serait pas gênée. Mais elle risquait d’y perdre la main. Alors elle se contente de serrer les dents. « - tu me dois bien ça lei, après avoir souillé la maison de ton étudiant. Sang je ne sais quoi. » au tour de l’homme de serrer les dents. Il se contente de fermer les yeux « - il l’a moins pollué que toi quand tu étais encore une épouse décente. » elle lui laisse l’adresse de l’endroit avant d’enfiler sa fourrure. « - 20 heures. Ne soit pas en retard. » et elle part. aux côtés de son nouveau compagnon. Un type qu’elle s’efforce d’aimer pour sa fierté mais qui la répugne en réalité. Lei continue de lire un moment avant de lever les yeux sur le papier et de finalement le prendre. Un casino. Entouré des meilleures crapules de la corée. Bien. Ça promet d’être plutôt ennuyeux et vénéneux. Le chinois se redresse et part se préparer.

L’endroit est pompeux. Un casino sans aucune classe. Voyant. Rouge, or, noir, vert. Un bar et des salons aux allures de bordel et une table de poker trônant dans une place qui n’est visiblement pas faite pour les jeux de cartes. Tout le monde est installé. Il manque seulement mr Il que lei a déjà eu l’occasion de voir dans quelques réceptions. Canaille. Il salue les croutons, s’installe à une place et demande un whisky double avant d’afficher un air assez dédaigneux. Quand le chinois a commencé à s’amuser avec ses jetons, le monde autour de lui s’est tut comme s’il avait eu peur de quelque chose. Comme lorsqu’on attend qu’un chef goûte pour annoncer son verdict. C’était pareil.

Un avorton entre dans la pièce. Le fils ou le petit fils attendu visiblement. Et les vieux autour de la table lui lancent des regards chiens, comme s’ils se connaissaient de longues dates alors que quand ces barbares ont commencé à perdre leurs dents, le gamin n’était même pas né. Lei affiche un sourire rapide en guise de bonjour et écoute à peine ce qui se passe autour de lui, s’enfilant verre sur verre en tenant toujours droit. il attrape alors des cartes, le jeu commence sans qu’il s’en rende vraiment compte. A quoi bon. il doit être l’homme le plus riche à cette table, dans cet endroit même. il écoute le jeune homme assez confiant et à sa dernière phrase, ne peut s’empêcher de glisser « - hélas. Je crois que les pièces entre vos mains ressembleront toujours plus à du sucre qu’à de l’or. » on a du mal à prendre les adultes à peine sortis de l’adolescence au sérieux. Lei ne les dénigre guère, il était pareil fut un temps, mais ce n’est pas un fils de la fortune. « - où est donc passé votre père ? trop de dettes pour oser se montrer ? alors il envoie sa progéniture faire le beau à sa place ? »

Ce n’est qu’un gamin. Un gamin qui a grandi dans un luxe que lei, à son âge commençait tout juste à toucher du bout des doigts. Il reste accoudé à la table regardant à peine autour de lui. il ne veut pas scruter le visage de ces gens qui tentent tous de se prendre au sérieux, ils ont tellement tous d’argent qu’ils n’en n’ont cure de perdre des milliers ce soir. le chinois le premier. Il ne sait même pas pourquoi il joue à ce jeu dont il n’a pas l’air de connaitre les règles. Ecouter les folies d’un gosse à peine sorti de la puberté est déjà assez pénible pour l’homme d’affaire qui l’écoute d’une oreille assez distraite. Ces gens-là ne connaissent pas la vie. Ils ne savent que déterminer s’ils préfèrent le piton au cuir pour la prochaine voiture. Lei arque un sourcil lorsque cet héritier balance ses sachets de sucrerie sur leur table de jeu. Il est plutôt surpris du panache du jeune garçon bien qu’un brin excessif. « - gardez-les pour vos camarades de classe. Il faut prendre des forces pour apprendre les tables de multiplication. » un sourire passe les lèvres de lei alors qu’il attrape ses cartes. Mh. qu’est-ce que c’est que ça ? il tente de réfléchir de manière impassible. Que peut-il miser avec un jeu pareil ? il retient un soupir. Et puis ce gosse qui ne cesse de l’ouvrir. Il lève les yeux vers lui attendant qu’il se taise enfin pour faire glisser une poignée de jetons au milieu de la table. Son esprit dort dans une incertitude quant à la partie peu fructueuse pour le moment. son intention étant surtout portée vers le joyeux luron de la table « - quand femme veut. Elle attend que son mari ait le temps. » c’est le cas de le dire. au vue du mariage du chinois, il n’a seulement plus que du respect pour son épouse, vipère et hargneuse de son ancien bonheur qu’il a trouvé avec quelqu’un d’autre. les hommes autour de lei se mettent à rire aussi sous ses mots alors qu’un d’entre eux reste un peu plus silencieux. Le PDG prend compte de ce silence. Lui seul sait que ce cher hyungmin raffole des prestations de lei et de ses petits protégés, plutôt doués pour lui faire gagner des gros poissons. Double pair. Mh. il affiche un rictus avant de regarder ses jetons au loin « - je vous suis. » glisse l’ainé avant de poser ses cartes dissimulées. « - et vous êtes étudiants ? ou encore en train de passer le suneung ? »

Lei s’ennuie. Tout est lassant quand il joue au poker avec des personnes qui ne lui arrivent pas à la cheville. Il retient un soupir avant d’arquer un sourcil sous l’attitude pitre de son voisin d’en face. Mh. ridicule. Ce n’est pas avec l’argent et l’irrespect qu’on devient quelqu’un au contraire. Le chinois regarde son jeu avant de laisser ses collègues, visiblement obnubilés par l’insouciance et la bêtise du garçon, entamer leur tour. « - je vois que l’intelligence n’a pas vraiment été attirée par votre charisme insoupçonnée. » la nouvelle génération est si désolante, persuadée qu’être beau et plein aux as ouvrent toutes les portes, même les plus sombres. « - je me passerai de vos services. » si seulement ce gosse savait qu’il n’était personne en réalité, alors qu’il a la prétention de se donner en spectacle pour prouver au monde qu’il est soi-disant impétueux. Un sourire écorche le visage de l’entrepreneur tandis qu’il regarde les jetons de son camarade de gauche s’avancer sur la table. Il doit avoir un bien mauvais jeu pour bluffer à ce point. Pauvre mr Han. Il a perdu la moitié de son chiffre d’affaire l’année dernière à cause d’un autre krach boursier. Lei secoue la tête, relativement concentré sur son jeu, enfin jusqu’à ce que bozo se remette à parler. Le chinois lève à peine la tête vers lui. déjà que ça l’embête d’être ici, s’il doit aussi subir les remarques d’un jeune homme impétueux, il ne va pas rester très longtemps. On ne peut pas avoir que des amis après tout. « - mh. vous l’aurez il n’y a pas de doute. » souligne le PDG en fixant la manche de hochull. Un petit tricheur évidemment. et malgré sa main discrètement dissimulée sous la table, le chinois n’est pas né de la dernière pluie. Mais il est un peu déçu. Il pensait que malgré la personnalité de l’étudiant, il pouvait au moins avoir la grâce d’être quelqu’un d’honnête. Il est pris la main dans le sac. Et, malgré la petite touche d’incertitude dans l’esprit du citi, il ne pouvait pas laisser passer ça, si ça demeurait vrai. Contrarié, il ne dit rien d’abord, se concentrant sur son unique paire, sans véritablement connaitre les règles du poker. « - c’est navrant de constater qu’à peine la quarantaine passée, vous me prenez pour quelqu’un d’un âge avancée. Vous devez vraiment vous reconnecter avec la réalité. D’ailleurs je doute que vous réussissiez à quoique ce soit en trichant. » il retient un soupir. « - malheureusement je ne reste pas à la même table qu’un trompeur. Veuillez m’excuser. » il pose ses cartes à plat, prêt à s’en aller, touché dans un certain orgueil.