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« TAMAAAA ! RAMENE TA FRAISE, C’EST PRÊÊÊÊÊÊÊT ! ». J’trépigne comme une gamine dans le salon, mes chaussons dinosaures tapotant contre le parquet de bois. « TAMAAAAA ! ». J’hurle à pleins poumons pour que mon très cher frère daigne enfin me faire honneur de sa présence à notre soirée frère et sœur. Ça doit faire plusieurs mois qu’on s’était pas fait ça, rien que tous les deux alors j’voulais en profiter le plus possible. Entre nos études, nos boulots et tout le tralala, on avait plus vraiment le temps l’un pour l’autre. Pourtant, on vivait sous le même toit, que ce soit chez les parents ou à la fraternité ; nos chambres étaient l’une en face de l’autre. Mais ça en vient au point où j’me souviens presque plus de sa tête de débile. Donc hier j’l’avais choppé entre deux fauteuils pour lui dire qu’on devait s’parler. Tout de suite, j’ai vu sa tronche se décomposer comme si j’lui avait annoncé qu’il allait être tonton. « Mais non patate, j’voulais juste te dire que demain soir, t’es à moi, on s’fait une soirée que toi et moi ! Avec pleins de bouffes bien grasses ! » que j’lui avais dit sans lui laisser le temps de dire non. De toute façon, il m’aurait dit non, j’aurai fait semblant de chialer et il aurait changé d’avis. C’est ça le pouvoir des petites sœurs !

« Ah bah enfin ! J’crève la dalle moi, t’en as mis du temps. Tu faisais des cochoncetés au téléphone avec ta copine ? ». J’le regarde en haussant les sourcils comme un vieux pervers, le sourire recourbé sur le côté. J’adore le taquiner avec ça, pour une fois que c’est l’inverse ! Sa première copine, fallait qu’on fête ça (et qu’il me raconte absolument TOUT). Puis c’était aussi le bon moment pour que j’lui annonce qu’il était pas tout seul à ne plus être célibataire. Mais pour cette annonce-là, j’vais attendre qu’il ait avalé quelques bières …

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Allongé sur son lit, l'aîné des Yang était occupé à bouquiner, lisant un livre qu'il avait jugé fort intéressant pour son dossier, emprunté à la BU. Ce soir, il était chez lui, sur son lit qu'il n'avait plus trop l'habitude de squatter depuis que sa vie était devenue un peu trop chargée. M'enfin, heureusement qu'il avait une soeur au top du top, et qui avait souvent les idées pour rassembler le monde. Pour le coup, lui qui était si proche d'elle, il n'avait pas trouvé le temps de lui consacrer plus d'une heure ces derniers temps. Alors si au début, l'idée ne l'emballait pas plus que ça, il avait finalement accepté, parce que sa soeur, il l'aimait très fort et elle lui manquait beaucoup trop. Faut dire que ces derniers temps, la vie de Tamaki était un peu plus chargée parce qu'il y avait eu un changement colossal: l'arrivée d'une fille dans sa vie. Et pas n'importe quelle fille, sa toute première petite amie. De quoi provoquer le choc dans toute sa famille. Il se rappelait encore la tête de sa mère quand il l'avait annoncé. Quoi?! J'ai une petite amie. Tamaki, si c'est encore une fille tout droit sortie d'un de tes mangas, c'est pas drôle. et, une main sur sa nuque, il se mit à rire doucement en regardant sa pauvre mère. Sa copine n'était pas un personnage de manga quoiqu'il pouvait franchement se poser la question. Non, elle est bien réelle Maman! Bon, c'est une switch girl, mais une vraie switch girl hein! Et ouais, il avait tellement été long à s'en trouver une que plus personne ne el croyait.

Fuuko, par contre, elle l'avait cru de suite, parce qu'elle la connaissait déjà sûrement. Enfin bref, tout ça pour vous dire qu'au final, il n'avait même pas eu le temps de tout raconter à sa soeur sur son histoire avec Oly. D'où la raison de cette soirée. L'odeur de la cuisine était montée jusqu'à sa chambre et était passé sous la porte même, provoquant un gros gargouillement dans son ventre: il avait faim. Et la voix de sa chère petite soeur ne tarda pas à se faire entendre. Aussitôt, il se leva et ouvrit la porte, descendant vitesse grand V au salon. Des cochoncetés? Il fronça les sourcils en regardant son plus beau cadeau sur Terre (oui oui, sa soeur, pas sa collection de figurines de dinosaures exposée sur l'étagère du salon), avant de rechigner un peu. Mais t'es une perverse toi... Non! je suis en train de lire un bouquin sur la faune aquatique de la grande barrière de corail. Peut-être avait-il employé des termes trop techniques? Il piqua un petit four que sa soeur avait préparé et en fourra un dans sa bouche. Hm, tu chais quoi, chétait une chuper idée de nous faire une choirée que tous les deux! et il tendit les bras vers elle pour qu'elle vienne s'y réfugier. Il riait toujours en voyant la différence de taille entre elle et lui. Elle était trop mignonne sa soeur, c'était la plus mignonne de toutes les petites soeurs du monde d'abord. Eh, ça te sert le club de cuisine toi. C'est pas mauvais c'que t'as cuisiné, tiens, j'en reprends un. déclara-t-il, tendant son bras pour atteindre le plat.

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Quand Tama avait annoncé aux parents qu’il était plus célibataire, Maman, elle l’a pas cru tout de suite. Elle pensait qu’encore une fois, son fiston adoré s’était pris d’amour pour un personnage de manga comme à son habitude. Papa lui, il s’était mis à remettre en place sa moustache imaginaire, ne sachant pas si comme sa femme le disait, son fils était en plein délire ou si pour la première fois de sa courte vie, il allait enfin connaître la vie d’un homme casé (sous-entendez la vie sous la couette). Du coup, j’étais un peu la seule à pouvoir prouver à mes parents que Tama-lun était pas tombé sur la tête et que sa copine était bien réelle et pas une meuf derrière un écran.

Mais j’en savais pas vraiment plus que les parents. J’avais eu le droit à un nom et puis c’est tout. Il avait embarqué mes madeleines et s’était sauvé comme un voleur. Du coup ce soir, il pouvait pas m’échapper ! « Bah quoi ? Y’a rien de mal à ça ! Tu passeras bien par là à un moment mon cher frère ». Et puis t’échapperas pas non plus à mes questions ! Moi j’veux savoir comment elle est sa chérie alors au début, j’le laisse savourer c’que j’ai préparé. « Bien sûr que c’était une bonne idée ! J’ai toujours de bonnes idées » lui dis-je d’un mouvement de mèche raté, qui finit lamentablement sa course en plein dans ma tronche. J’avais une mine faussement vexé de l’entendre douter qui disparaît dès lors où il ouvre grand les bras pour que j’puisse venir m’y caler. Ça aussi ça m’avait terriblement manqué et pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression d’avoir rechargé toute mes batteries. Mais j’crois qu’elle tiendrait pas longtemps si mon frère pense qu’à dévorer tout c’que j’ai fait. J’éloigne le plateau loin de lui, tapant sa vilaine main au passage. « Pas touche ! Gardes en pour taleur, ventre sur pattes ! ». J’le pousse un peu plus dans le canapé avant de décapsuler nos bières et de lui donner. « Allez, à nos retrouvailles ! ». J’fais cogner ma bouteille contre la sienne avant d’en avaler une longue gorgée bien fraîche et d’me ratatiner un peu plus contre les coussins. « Ça c’est une soirée à la Yang ! ». Mais comme j'peux pas faire taire ma curiosité, j'ai le sourire qui s'étire sur le coin de ma bouche, les yeux rivés sur mon frère. « Allez ... dis moi tout ! »

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Fallait bien avouer une chose, c'est que Fuuko, c'était la parfaite petite soeur. Elle organisait des soirées frères/soeurs, et elle cuisinait super bien! Bon ok elle était un peu trop speed parfois, il fallait la canaliser mais Tamaki avait abandonné l'idée il y avait bien longtemps, après tout, si sa soeur était comme ça, c'est parce que la vie l'avait voulu et il ne l'aurait échangé contre rien au monde. Absolument rien. Il l'aimait comme ça, sa soeur. Il en était gaga même, bien qu'il ne le lui disait pas tout le temps sinon elle en aurait forcément profité à un moment donné. Le seul défaut qu'elle avait, c'est qu'elle faisait partie de ce groupe de moqueurs qu'elle formait avec leurs parents concernant le manque d'expérience amoureuse dont il faisait l'objet. Mais avec Olympe, il comptait bien changer la donne. Que ce soit en amour, ou en bien plus intime. Il voulait certes prendre son temps pour ne pas la brusquer non plus, mais il était bien décidé à découvrir toutes ces choses qui l'effrayaient avec elle. Parce qu'il ne voulait qu'elle.

Fuuko le poussa sur le canapé, le vétérinaire se redressa rapidement pour s'asseoir correctement et attrapa une bière que lui tendait sa cadette. Il savait bien qu'elle avait organisé cette soirée pour en savoir plus sur celle qui avait fait flancher le coeur de son frangin. C'était évident, et il voyait la question venir de très loin. A nos retrouvailles! Il trinqua avec Fuuko puis porta la bouteille à ses lèvres. Il en but quelques gorgées, avant de l'éloigner de ses lèvres mais tout en la gardant à la main. Un regard insistant posé sur sa soeur, le jeune scientifique se demandait quand est-ce qu'elle allait lui poser la fameuse question, celle qui lui brûlait les lèvres depuis le début de la soirée. Tamaki s'installa confortablement sur le canapé, le regard rivé finalement vers la télé lorsque la voix de Fuuko raisonna. Elle voulait qu'il lui raconte. Normal.

Un sourire vint étirer progressivement les lèvres du vétérinaire alors qu'il faisait semblant de regarder la télé. Mais, quand il tourna la tête pour regarder Fuuko, il prit la parole: je me demandais quand est-ce que t'allais me poser la question. il baissa les yeux vers sa bière fraiche, se remémorant sa première rencontre avec Olympe et l'évolution de leur relation qui a suivi. Hé ben... Par où commencer voyons voir. il fronça les sourcils, les yeux toujours rivés sur sa bière. Elle s'appelle Olympe, elle est chez les sango et elle étudie l'art graphique. il se doutait que ça, elle devait déjà le savoir. On s'est rencontré il y a un an à peu près, lors du voyage organisé par la Yonsei en Afrique du Sud. les images de cette rencontre lui revinrent comme un boomerang, un doux souvenir qui le fit sourire bêtement. Ce jour là, je me faisais draguer par une anglaise mais, tu connais ton idiot de frère, impossible d'en faire quoique ce soit de cette british! Du coup, Olympe est intervenue pour me demander si j'étais aveugle ou simplement pas intéressé. Voilà comment on s'est rencontré. C'est un peu dingue non? oh oui que ça l'étit, et il ne s'empêchait de sourire en y repensant. Quel chemin ils avaient parcouru depuis.

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Quand Tama était venu m’avouer qu’il s’était trouvé une copine, j’avais gardé ma bouche cousue jusqu’à c’qu’il le dise à nos parents. J’crois que la plus excitée de tous, c’était moi. J’avais littéralement sauté sur ma chaise quand il avait enfin craché le morceau. J’sais que ça avait été un gros effort pour lui de l’avouer à nos parents mais au final, j’savais qu’il était content de se soulager de ça. Maintenant Papa et Maman le tannaient pour rencontrer sa dulcinée et ça, c’était juste pour être sûrs et certains qu’elle était bien réelle. Nos parents ont beau être tous les deux dotés de grandes capacités mais croire que leurs enfants sont plus des bébés, ça c’est beaucoup trop pour eux. Moi j’leur ai jamais dit quand j’avais un copain sauf quand c’était sérieux mais c’est jamais allé jusqu’aux rencontres. Heureusement parce que j’crois qu’on aurait beaucoup de cadavres enterrés dans le jardin. Avec Boni, comme c’est une fille, personne ne se doute de rien. C’est pas qu’je cherche à me cacher, j’crois même que Maman, elle a compris le jour où on est parties toutes les deux au Japon. Papa lui, c’est Papa quoi, j’suis encore son petit bébé. Et Tama bah … j’avais pas trouvé le bon moment pour lui dire. C’est un peu pour ça qu’on était là ce soir : pour qu’il me raconte tout de sa copine et que j’lui avoue que j’ai quelqu’un et qu’en plus, c’est un peu grâce à lui. Mais j’veux d’abord l’entendre lui, sur son histoire d’amour. Et la question que me brûle depuis longtemps fini par quitter les méandres de mes pensées et sortir de ma bouche. J’suis assise en tailleur sur le canapé, totalement tournée vers lui pour mieux l’écouter, mes lèvres jouant avec le goulot de ma bière. Et j’ai du mal à contenir ma joie et mon excitation quand il me fait part des détails. Quand j’le regarde, j’vois les étoiles dans ses yeux et ça, ça pourrait pas m’rendre plus heureuse. « Elle a l’air chouette en tout cas, tu me la présentes quand dis ? Pour que j’la remercie de s’occuper de toi ! ». Avant qu’il est le temps de riposter, j’fais claquer un gros baiser sur sa joue et rigole. « I’m happy for you ». Et j’le pense vraiment. « Mais si elle te brise le cœur, j’lui brise les os un par un avant d’faire un rituel vaudou ». Et ça aussi j’le pense vraiment. J’laisserai personne, mais alors PERSONNE faire du mal à mon frangin. « T’as pas une photo pour voir comment elle est jolie ? elle est jolie hein ? ».

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C'est vrai, il comprenait pas trop pourquoi Fuuko avait été si joyeuse à l'annonce. Peut-être parce qu'elle savait que son frère était loin d'être moche et qu'il aurait pu se trouver une copine il y a bien longtemps. Car oui, si avant Olympe, le jeune homme n'avait jamais eu de copines, il n'avait cependant pas manqué de propositions. Mais il les avait toutes décliné, parce que pas intéressé, ou trop occupé à étudier. Lui qui était persuadé finir vieux garçon, et sans copines jusqu'à ses 50 ans, il était finalement tombé sur cette brunette, un peu fantasque, qui avait fait chavirer son coeur très rapidement. Et oui, il avait hâte de la présenter à ses parents ne serait-ce que pour leur clouer le bec parce qu'ils croyaient encore que leur fils aîné n'était pas capable de se trouver une copine. Bon ok, c'était pas faux non plus, ils avaient les arguments en béton pour avoir ce jugement mais ils risquaient d'être surpris.

Fuuko, par contre, elle y avait cru de suite, les yeux fermés, parce que les deux Yang se portaient une confiance mutuelle aveugle et c'était ce que Tamaki préférait dans leur relation. Quoique non, il aimait aussi le fait qu'ils soient si complices. Un regard et ils se comprenaient immédiatement. Alors le grand-frère se lança dans le récit de son histoire, de sa rencontre avec Olympe, sous les yeux brillants d'une petite soeur aussi heureuse que lui du bonheur qu'il vivait. Evidemment, Fuuko ne tarda pas à manifester son excitation à l'idée de la rencontrer. Elle s'occupe pas vraiment de moi pour le moment, mais... Je sais pas, on peut s'organiser une sortie un de ces jours? Ou bien un restaurant. Toutes les deux vous avez un point commun en tout cas... vous adorez la bouffe! Tamaki esquissa un large sourire, amusé, avant de porter la bière à ses lèvres tandis que sa petite soeur se pencha pour venir lui coller un bisou sur la joue. Tamaki esquissa un nouveau sourire, attendri, avant d'ébouriffer les cheveux de sa petite soeur.

Le vétérinaire afficha une mine choquée à la menace de sa soeur. Tu serais capable de ça? J'ai toujours su que Papa et Maman auraient dû te laisser dans une de ces jungles avec leur tribu de sauvageons! et il esquissa un sourire moqueur, avant de glisser sa main dans la poche droite de son jean et d'y sortir son téléphone, à la recherche d'une photo d'Oly. Mais en le sortant, il vit qu'il avait justement de messages de sa part. Ah, quand on parle du loup... Il tapa rapidement un message réponse à sa dulcinée, avant de partir sur son GNS. Il tendit le téléphone à Fuuko. Tiens, regarde. C'est son GNS.

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J’me souviens d’un jour où Maman était venue me voir dans ma chambre, un peu inquiète au sujet de mon frère. Moi j’croyais qu’elle allait me parler de ses études ou m’annoncer un truc grave. En fait, elle était juste venue me demander « mais ton frère à la fac, il est comment avec les filles ? » mais dans son langage de maman, elle voulait savoir si mon frangin avait le syndrome du vieux garçon, pas du tout intéressé par les meufs ou si c’était plus les mecs qu’il matait. Ça doit être un truc de parents, de s’ronger les ongles en voyant que son grand garçon ne trouve personne pour partager sa vie. Alors j’lui ai juste répondu qu’il attendait la bonne. Et j’crois qu’il l’a trouvé. Enfin j’pourrai l’affirmer quand j’l’aurai rencontré et Tama-kun avait déjà l’air d’avoir des plans pour ça. « Déjà, si elle aime manger, ça lui fait un bon point ! Elle aurait pas survécu longtemps dans la famille sinon. Avec Mamie qui en fait toujours trois tonnes ou Maman aussi, tu te souviens la fois où elle a mal dosé et qu’elle a fini par inviter tous les voisins pour être sûre qu’il en reste pas ? ». De toute façon, ça dérange pas mes parents de partager avec les autres, au contraire, si nos années dans les tribus ou les pays étrangers nous ont appris une chose, c’est bien de partager avec son prochain. Et de défendre sa famille quoiqu’il arrive.

« Bien sûr que j’en serai capable ! Personne ne brise le cœur de mon grand frère, personne ! ». J’fais une mine faussement attristée quand il dit qu’il aurait préféré qu’on me laisse vivre comme Mowgli dans la jungle. « Fais pas genre, tu serais trop triste sans moi. Avec qui tu ferais ce genre de soirée ? Et qui te ferait des cookies le dimanche matin hein ? Alors dis pas que tu veux te débarrasser d’moi, frère indigne ! ». J’me redresse sur mes genoux pour aller le bloquer dans mes bras et me coller à lui comme une sangsue, joue contre joue pour bien lui montrer qu’il m’aura toujours sur le dos même quand on sera tous les deux gâteux. Même quand il cherche son téléphone, j’le lâche pas, j’le renifle même. « C’est con mais ça m’a manqué ton odeur ». Mais j’sais pas s’il m’a entendu, trop occupé à répondre à sa chérie. « C’est elle ? Elle t’envoie des cochoncetés ? ». Oh allez, c’est trop facile ! Il finit par me montrer une photo d’elle et j’crois qu’elle me dit un truc. « Ouais j’crois que je l’ai déjà vu à la fac ! Elle est cute ta copine dis donc ! ». Et puis j’sais pas c’qui me prend, j’prends mon téléphone à mon tour pour lui mettre une photo de Boni et moi sous le nez (promis le genre politiquement correct). « Et la mienne, comment tu la trouves ? ». Ok, annoncer la nouvelle dans un grand boum : done !  

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Il éclata de rire. Ah ouiii je m'en souviens! La vache, même que le vieux Hwang il voulait plus partir de la maison, Maman savait plus comment le foutre dehors. Il était hilare en se rappelant cette scène. C'était le bon vieux temps, quand ils étaient plus jeunes, qu'ils n'allaient pas encore à la FAC et que tous les soirs, ils se retrouvaient autour de la table à se raconter leurs journées...

Maintenant, ils ne venaient plus trop à la maison. Tous les deux étant pris par leurs vies personnelles, mais Tamaki devait bien avouer que parfois, ça lui manquait. Sa mère lui manquait, avec ses drôles de questions ou ses sous-entendus, ou ses interminables monologues sur "tu comprendras quand t'auras des enfants ce que c'est". Et puis, son père, qui s'intéressait de près à ses études, à son futur travail, qui partageait la même passion que lui pour les animaux. Ouais, c'était le bon vieux temps, ça. Maintenant, il y avait une autre tradition: celle du repas entre frère et soeur. L'occasion de se raconter les derniers potins de leurs vies privées et ce soir, il y en avait des potins! A commencer par Olympe, la copine de Tamaki, la première vraie copine même.

C'est vrai qu'il serait triste Tamaki sans son singe de petite soeur, sans son amour, ses câlins et ses bisous, sans ses cookies du dimanche matin. Il la laissa donc se blottir contre lui tandis qu'il posa sa main sur son dos par réflexe. C'est vrai je retire c'que j'ai dit, tu me manquerais trop. Puis la tribu, ils savoureraient pas pleinement des cookies du dimanche matin, alors que moi oui! Oui les cookies de sa soeur, c'était quelque chose d'extra pour lui. Elle les faisait vraiment bons. Oui c'est elle. répondit Tamaki, concentré sur son message. Tu sauras pas! rajouta-t-il pour répondre à la deuxième question de Fuuko, un peu trop curieuse à son goût mais il était habitué. Par la suite, il montra donc une photo d'Olympe à sa soeur. C'est possible que tu l'aies vu ouais. Elle passe pas inaperçue en fait. il leva les yeux au ciel un instant, se rappelant les tendances qu'avait Olympe à manquer de discrétion parfois. Mais c'était bien pour ça qu'il l'aimait.

Tamaki but une nouvelel gorgée de sa bière avant de pencher la tête par-dessus l'écran du téléphone de sa soeur, regardant de près la photo qu'elle lui montrait. Ah ouais elle est mignonne ! Mais attends j'la con... Il releva la tête vivement. Attends, t'as dit quoi là? Non euh, pause. Pause. Il s'était passé trop de choses en si peu de temps là. Un petit retour en arrière s'impose. Il n'avait pas rêvé, elle avait bien dit "copine"? COPINE?! Comment ça "copine"? les sourcils froncés et son air d'idiot, Tamaki regardait Fuuko comme si elle essayait de lui faire déchiffrer un hiéroglyphe. COPINE COPINE? PETITE COPINE?! BONI?! les mots sortaient de sa bouche aléatoirement, sans faire de phrases, mais il était assez compréhensible à son goût...

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Pendant plus de la moitié de ma vie, Tama-kun avait été mon seul ami. Y’avait que lui et moi plus les parents mais les parents c’était des adultes, ils pouvaient pas comprendre. Tama lui, j’avais pas besoin de parler pour qu’il me comprenne, pour qu’il sache c’que j’avais en tête mais c’était pareil aussi pour lui. On avait appris à se décoder, à décrypter les mimiques de l’un. Même si on s’bouffait le nez parfois, mon frère et moi, on était comme des siamois, jamais l’un sans l’autre. Sauf que ça avait changé depuis quelques temps. Les études, le boulot, les potes et un tas d’autres choses avaient mis de la distance entre nous. Et j’aime pas du tout. Sans mon frère, c’est pas pareil. Il me manquait un truc, une partie de moi. Et ce soir, j’me rend compte à quel point j’ai besoin de lui et qu’on pouvait plus continuer à se voir qu’une fois par mois. Alors j’le colle plus que nécessaire, y’a tellement plus d’espace entre nous qu’un courant d’air passerait pas entre nous. Maintenant, il a sa copine mais j’sais que ça changera pas entre nous. Sauf s’il me fait une syncope après c’que je viens de lui dire. Ok, j’avoue, j’aurai pu faire ça autrement mais moi j’ai jamais fait dans la dentelle et il le sait. D’le voir réagir comme ça, j’sais pas si j’dois rire ou m’inquiéter qu’il me claque entre les doigts. Si j’avais eu mon appareil photo entre les mains, j’aurai pu immortaliser les différentes phases de Tama. D’abord, l’information lui parvient, le cerveau l’a pas encore traité. Puis y’a es petits loupiotes qui s’allument dans son cerveau, analysant chacun des mots que j’venais d’lui dire. Et puis tout d’un coup, ça explose comme un feu d’artifice dans sa tête.

J’le regarde en essayant de contenir mon sourire mais c’est difficile quand j’vois la tronche qu’il tire. Et puis j’retiens plus rien, j’pars dans un grand éclat de rire alors que lui, il digère encore l’info. « Oui, petite copine , amoureuse, tous les diminutifs qu'tu veux ». Mais j’vois qu’il a besoin de plus d’explications. « Tu t’souviens que c’est toi qui nous a présenté hein ? Et puis bah, ça s’est fait tout seul ». J’hausse les épaules parce que y’a rien d’autre à dire, c’est aussi simple que ça. « L’avantage, c’est qu’tu restes l’homme de ma vie, enfin avec Papa ». J’essaie de dédramatiser la situation mais j’sais pas si ça marche vraiment. « Tu m’aimes toujours hein ? ». J'reste ta petite sœur même si mon petit cœur, il bat pas pour un garçon.

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ft. tamako

Certes ces derniers temps, il n'était pas très présent pour sa soeurette, néanmoins, elle savait parfaitement qu'un simple coup de fil le faisait rappliquer à la minute. Pour lui, il n'y avait pas plus important que sa soeur, même après avoir rencontré Olympe, il y avait une nette différence à faire entre la famille, et la copine. Et la différence, il la faisait. Olympe, c'était Olympe, cette jeune femme avec qui il allait faire un bout de chemin, grandir, évoluer, devenir un véritable jeune homme accompli. Fuuko, c'était son sang, sa chair, sa plus fidèle allie depuis des années et qui le resterait pour encore de nombreuses années à venir. Il n'y avait pas un souvenir de son enfance qui lui revenait sans que Fuuko n'y figure.

Mais il avait la fâcheuse tendance à croire qu'une petite soeur, ça ne grandit jamais. Pourtant, elle était grande Fuuko maintenant. C'était un petit bout de femme qui savait parfaitement ce qu'elle voulait et ce qu'elle faisait. Alors parfois bêtement, il se disait qu'elle avait toujours besoin de ses conseils, d'un guide, et qu'elle était encore un bébé. Son bébé, mais elle avait grandi si vite. Et la preuve en est aujourd'hui, elle avait quelqu'un dans sa vie. Et pas n'importe qui: Boni! Une amie de Tamaki avec qui il luttait pour la défense des animaux. Oh oui qu'il s'en souvient que c'était lui qui les avait présenté l'une à l'autre. Mais il était toujours choqué de la nouvelle. Et sa soeur lui parlait, mais lui, son regard était rivé vers un point invisible du salon, les yeux ronds, toujours sous le choc. Il acquiesça néanmoins à la question de sa soeur, sans répondre quoique ce soit pour le moment.

C'est vrai qu'au moins, il n'y avait pas d'autre mec dans son coeur à part son frère et son père. Mais ça, Tamaki s'en fichait, qu'elle soit hétéro ou homo, il savait qu'il resterait le plus haut placé dans son coeur. Il posa alors les yeux sur sa tête brune préférée avant de s'indigner face à sa dernière question. Si je t'aime toujours?! Pourquoi je ne t'aimerais plus? Il ne comprenait pas pourquoi elle se souciait de ça. Elle devait avoir peur qu'il la juge pour ses goûts, ses attirances, mais pour Tamaki, l'être humain n'avait pas de goût prédestiné. L'amour était omniprésent, en chaque être. Parce que tu aimes une fille? Il la fixa droit dans les yeux, avant de secouer longuement la tête. Puis, il se pencha pour poser sa bière sur la petite table du salon avant de prendre le visage de sa soeur entre ses mains. J'vais te dire une chose, d'accord? et il esquissa un petit sourire. Tu aimes qui tu veux sur ce monde. Ca changera rien pour moi, je ne te jugerai jamais parce que c'est pas ça, mon rôle. Mon rôle c'est de t'écouter, de te soutenir. Et je préfère de loin que tu sois amoureuse de Boni, plutôt que d'un connard qui saurait pas prendre soin de ton petit coeur. et il vint déposer un bisou sur la tempe de Fuuko, avant de la ramener contre lui et de la serrer très fort. MAIS j'avoue que c'est un peu choquant, comme tu m'as annoncé ça en plus... et il finit par rire doucement.