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    :: Défouloir :: 2017

it comes and goes in waves ▬ leixdarren

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it comes and goes in waves ▬ leixdarren | Sam 29 Avr - 14:43
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lei & darren
there's a light in the dark
and i feel its warmth

tenue x musique ▬ Ça brûlait la peau et les veines et le cœur, l’âme, tout l’intérieur avec, et comme si son monde allait exploser, Darren réussit à fermer les yeux depuis un long moment (trop longtemps). Les genoux remontés pour trouver le contact de sa poitrine, le contact des battements de son cœur qui tambourinaient contre ses os et ses maigres doigts. Et comme pour réguler ses angoisses, sa tête partit en arrière; mais sa respiration n’arrivait à se calmer jusqu’à ce que les larmes dévalent ses joues-porcelaine rebondies, jusqu’à ce que son cœur éclate vraiment, que ces éclats n’arrivent plus à tenir ensemble et que, ces tout petits morceaux tentent de trouver réconfort sur le sol. Puis, un sanglot éclata et comme prise sur le fait d’un péché criminel, la coréenne plaqua une main devant sa bouche pour atténuer le bruit sans pouvoir retenir les perles opalescentes qui craquaient à sa place.

Darren, elle pleurait pas souvent, elle pleurait presque jamais, elle y arrivait pas, se demandait même si elle avait vraiment réussi un jour. Elle s’était interdit de pleurer, depuis longtemps, depuis toujours, parce qu’elle se devait d’être forte, Darren, parce qu’elle devait soutenir le lourd poids d’un abandon destructeur et ses conséquences. Elle s’était toujours interdit de pleurer, de ne pas craquer, de toujours rester forte, forte pour elle, forte pour eux. Parce qu’ils ne méritaient pas qu’elle aussi, elle abandonne.
Darren, elle pleurait pas souvent mais lorsque son cœur battait trop fort, trop vite, à cause des prises trop fréquentes, trop rudes pour son petit corps, c’était tout ce dernier qui ne tenait plus, qui lâchait prise, souvent pour mieux se relever mais toujours plus douloureusement. Et quand son corps sonnait la sonnette d’alarme, la jeune coréenne ne l’écoutait pas, s’entêtait à lutter, comme si c’était la meilleure solution. Comme si s’obstiner avait toujours été la meilleure solution.

Les mains tremblantes, elle en mit une à l’horizontal, juste devant ses yeux pour la regarder, la contempler en train de s’affoler et lorsque l’information détruisit ses espoirs, elle frappa sur son bureau de son poing, avec toute la force qui lui restait. Elle se détestait, détestait toujours plus ce qu’elle devenait pour mieux rentrer dans une case, pour mieux faire plaisir et être ce qu’on voulait qu’elle soit. Elle se détestait de ne pas réussir à s’acharner pour elle-même, elle détestait le simple fait qu’on l’ait forcée à détruire ses réelles envies pour mieux survivre avec sa famille. Son père, Kali, Nancy. Et si elle arrêtait ses efforts ? Et si elle disait merde au monde pour enfin se consacrer à ce qu’elle voulait vraiment ? Elle se le demandait parfois (beaucoup trop souvent) et oubliait avec les études, s’oubliait avec le temps et laissait plus de place pour les autres jusqu’à devenir spectatrice de sa propre vie. Et de ça, Darren en était malade mais n’arrivait pas à se permettre de tout laisser tomber.

Alors, comme dans ces derniers jours noyés par la pression des examens (de la vie, en général), la jolie brune ne trouvait réconfort et force que dans les tentations maladroites, trop malsaines et mauvaises, mais bien trop apaisantes, juste le temps d’une accalmie courte et puissante. Et piégée dans l’obscurité et le silence de la pièce, elle se laissa surprendre par la sonnette qui retentit jusqu’à elle en écho angoissant. A toute vitesse, elle essuya ses larmes de revers de manches frénétiques, rougissant davantage ses joues qui demandaient répit, pour effacer le délit, la faiblesse, la folie dans laquelle elle s’était laissée aller, pour mieux tomber, pour mieux se relever, de ce qu’elle se disait (toujours pour se rassurer et recommencer).

Elle finit par se lever de sa chaise après quelques instants de battement pour revenir dans son vrai monde et assumer le regard de l’intrus derrière la porte. A pas feutrés, comme si elle pouvait réveiller quelqu’un dans la maison vide, comme si elle pouvait se faire prendre à tout moment, elle se mit face à la porte et regarda par le judas avant de soupirer de soulagement, de soupirer jusqu’à retirer un poids de ses épaules en voyant la bouille familière de Lei. Pourtant, elle hésita quelques instants, les doigts sur la poignée de porte, elle hésita à ouvrir, hésita à la laisser entrer dans le cœur de ses tourments mais ses doigts finirent par agir pour elle lorsqu’ils entendirent trois légers coups timides contre le bois. « Oh Lei ! Quelle surprise de te voir, ce soir ! » qu’elle lança finalement, l’air innocent, beaucoup trop pour ne pas éveiller les soupçons et surtout lorsqu’elle se rendit compte, par l’expression de sa meilleure amie, que sa venue n’aurait dû être une surprise pour elle.

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