Il entre dans son appartement en centre-ville. Il est petit et encore plus écrasé quand il déballe son matériel. Ça fait longtemps que le gosse n’a pas tatoué. Pourtant il n’a jamais été aussi proche de son rêve. Ouvrir un salon. Son salon à lui. qu’il partagera avec lân. Il ne sera plus obligé de faire ses affaires en privée pour arrondir ses fins de mois. et il a hâte. C’est le rayon de soleil de sa vie plutôt morne. Il n’a plus vraiment d’importance pour les gens et le fait qu’on lui dise que son travail est beau le rassure un peu. Il ne voit plus trop sangjae non plus. Peut-être qu’il a trouvé un autre garçon ? ou retrouver ? son cœur se serre à chaque fois qu’il entend ce prénom ou qu’il pense à ce visage. Faites qu’il ne fréquente personne d’autre que lui. faites qu’il ne voit pas un autre garçon. Bago ne pourrait pas survivre à ça, avec tout ce qui lui a donné et ce qu’il continue à lui offrir. Il est amoureux et donc idiot. Néanmoins il n’a pas oublié ce jour. c’était en laponie, dans l’igloo. L’enfant avait glissé qu’il voulait le marquer, et décorer sa peau si blanche comparée à la sienne. Jae n’avait pas vraiment répondu. Mais l’enfant avait insisté en fixant un jour. ce jour. cette après-midi où le coréen est rentré des cours plus tôt que prévu. Il a préparé et nettoyé ses instruments, il a revu son dessin, ses motifs, ceux qu’il a préparé spécialement pour lui. il a peur, peur que le blond ne vienne pas, peur qu’il n’aime pas, peur qu’il lui dise que c’est terminé, qu’il a trouvé mieux ailleurs. Tout ça n’aura alors servi à rien. Toute cette attente, cette patience qu’un jour les temps soient meilleurs. Bago s’est coupé d’un monde dont il était petit prince autrefois et a trouvé de quoi combler son vide chez sangjae. Une drogue. Une libération. Un avenir unique. Une chute. Et pourtant voilà plusieurs semaines qu’ils ne se sont pas vus. Pas parlés, ou du moins avec un tel détachement. Le gamin a envie de se battre encore, mais si c’est peine perdu il préfère se retirer, en espérant pouvoir un jour retrouver un goût sucré entre ses lèvres, celui d’une renaissance. Renaissance qu’il pensait nécessaire entre les bras de sangjae. Il regarde son téléphone encore et encore attendant un signe.

Il l’aura fait attendre une éternité. Une journée. Un mois. Des heures brulantes sans nouvelles. Il l’aura fait attendre une vie entière avant de daigner lui donner des nouvelles. Sang Jae a toujours été cet être égoïste qui pense que Bago l’attendra le temps qu’il se décide, le temps qu’il trouve le courage. Parce que le plus jeune lui a si souvent répété qu’il sera là que Sang Jae avait fini par ne plus en douter et menait sa vie comme il l’entendait. Menant sa barque difficilement, tentant de garder la tête hors de l’eau, il s’était longtemps dit que de toute façon Bago sera là pour l’empêcher de sombrer. Parce que bêtement Sang Jae pensait que Bago ne quitterait jamais ses côtés. Il ne ménageait pas le plus jeune, il agissait à sa guise, gérant ses propres émotions comme il le pouvait. La vérité c’est que Sang Jae se mourrait. Il mourrait et détestait sa vie. La vérité c’est que seul deux personnes l’empêchaient de se foutre en l’air et Bago était sûrement celle qui avait le plus de poids dans cette décision. Mais Sang Jae traversait les jours avec un cœur fragile qui manquait des battements. Il avait passé la journée allongé dans son lit à fixer son téléphone. Il savait que Bago ne lui enverrait pas de messages parce qu’il avait arrêté de lui répondre depuis un moment. Il savait aussi que Bago l’attendait et qu’il souffrait de son silence, pourtant, malgré tout, Sang Jae n’arrivait pas à faire de pas vers lui. C’était trop compliqué pour Sang Jae de  réaliser qu’il avait des sentiments pour quelqu’un de nouveau,  pour le plus jeune. Il lui fallait déjà dealer avec ses fantômes du passé … il lui fallait déjà combler le trou dans sa poitrine avant de pouvoir espérer tenir debout … le jour avait passé et Sang Jae  était resté allongé sous sa fenêtre à regarder le soleil défiler comme une douleur pointue qu’il infligeait à son corps et au cœur du tatoueur. Portable éteint, regard hagard, Sang Jae gardait cette faible conscience qui le fit finalement se relever. Il ne sait pas s’il en sera capable mais il avait promis. Il soupire et le cœur chargé d’un tas d’émotion qu’il n’arrive pas à définir il prend la route en direction de l’appartement de Bago. Il arrive stone. Au moins c’est plus facile. Il toque à la porte alors qu’il fait presque nuit, c’est pour dire. Le plus jeune a dû perdre espoir.  Sang Jae toque à nouveau, plus fort, s’appuie de ses coudes sur le chambranle de la porte. Il attend que la porte s’ouvre et croise le regard du plus jeune. il tente de ne pas crever de culpabilité et se contente d’agir comme il le fait toujours avec Bago. Il se jette sur ses lèvres pour  lui faire comprendre que malgré tout il reste sincère quand il l’embrasse avec autant d’intensité qu’il lui a manqué.

La nuit commençait à tomber sur séoul. Bago est resté assis sur son lit à voir et à revoir le dessin, le motif qu’il ne tatouera probablement jamais. Merde. Il est fatigué. Il prend cette absence comme un adieu. Sa gorge se gonfle à nouveau. Il a l’impression d’être le seul à couler. Avant les gens lui demandaient de l’aide et il savait quoi faire, mais, maintenant qu’ils ont tous remonté la pente, bah le gosse est tout seul avec ses soucis. Et comment comprendre ? on lui dirait simplement de quitter sangjae, de fuir loin de lui, de l’oublier. Putain mais on peut pas l’oublier. Il allonge ses jambes pour les frotter, elles sont douloureuses d’être restées trop longtemps immobiles. Bago finit par se lever et remballer ses aiguilles et ses encres, caressant le pistolet qui s’écrase contre la peau avec une rage contenue. S’il pouvait frapper quelqu’un, bon dieu qu’il le ferait. Mais à quoi bon ? on ne l’a jamais pris au sérieux, ce n’est pas maintenant que le monde va commencer à se poser la question de ce que le petit tatoueur allumé du bocal peut ressentir. On toque alors. Il est 23 heures et le gamin n’a pas vraiment envie de voir qui que ce soit. Et pourtant, dans son flegme international et nouvellement apparu après avoir flingué sa joie, il ouvre. Pressant la poignée, tirant la porte vers lui alors que ses yeux se portent simplement sur les clavicules de la personne en face de lui. c’est lui. il est venu. Pour le sauter ? ou pour honorer son engagement ? l’enfant serre les dents prêtes à exploser et il se retire rapidement du baiser comme si sa vraie nature, celle qu’il avait dû cacher pendant si longtemps, ressortait dans un éclat. Ouais. Ce môme accroc au cul et capricieux, pleurnichard, constamment en quête de désir et d’intention sur lui. il est prêt à lui claquer la porte au nez mais il se recule vivement, sans décrocher un mot, il attrape un coussin et le jette sur lui au bord des larmes. Ouais. Sauf que jae il n’est pas venu pour le voir chialer et s’ouvrir à lui sur sa peine. Il est venu là pour autre chose. Et ce serait pire que tout de le voir retraverser ce couloir pour s’en aller parce que bago fait chier. Alors, après avoir lancé son oreiller, il tombe sur le lit et tend la main vers la table remballée. « - installe-toi. » pour dire – t’étais où connard ? t’étais où ?! avec qui ? – « - tu peux retirer ton haut. » pour lui faire comprendre qu’il lui en veut et qu’il a besoin d’être rassuré. Psychopathe d’enfant amoureux.

Sang Jae le fixe sans savoir quoi dire, parce qu’il n’a pas la moindre foutu idée de ce qu’il est censé dire. Pour la première fois Bago le repousse, mais il ne lui dit pas de partir. Il s’enfuit de son étreinte et Sang Jae réalise qu’il risque de le perdre. Cette idée lui semblant soudain aussi insupportable que du fer marquant sa peau. Ça fait mal et Sang Jae n’arrive pas à entrer dans cet appartement, à faire un pas de plus. Il réalise que s’il s’avance encore ça changera tout à sa vie. Il recule. D’abord un pas puis deux, en fixant Bago tout aussi dévasté que lui.  « Je suis désolé … » souffle-t-il le souffle court,  la gorge nouée et l’air si … coupable. Il s’en veut, Ô dieu qu’il s’en veut. Il secoue la tête, il a du mal à réfléchir mais il sait que c’est la meilleure chose à faire. Il se courbe en avant, comme si le monde s’accablait sur eux. Il arrive même plus à tenir debout. Ses mains sur ses cuisses il souffle, cherche à récupérer uns semblant d’air. Est-ce qu’il … est entrain de rompre avec Bago ? Mais pour rompre il aurait fallu qu’ils soient en couple ? Est-ce que … c’était ça ? Est-ce que c’était pour ça que Sang Jae paniquait ? Il suffoque et fixe le sol. « Bago je peux pas faire ça ... » ajoute-t-il en secouant la tête comme un forcené. « Toi et moi … on peut pas … j’peux pas. » Il grimace en tentant de se redresser parce qu’il réalise le mal qu’il fait au plus jeune. Parce qu’il réalise qu’il n’est pas capable de le garder dans sa vie sans le détruire. Il n’a pas le droit de faire, particulièrement parce que c’est Bago. Parce qu’il aurait bousillé le cœur de n’importe qui d’autre ça ne lui aurait rien fait. Rien. Il se serait retourné sans un regard, mais là c’est lui … lui putain. Et il ressentait sa douleur. Et il ressentait son angoisse. Sang Jae recule encore une fois, pour la première fois il se montre fragile devant Bago. Une larme roule sur sa joue mais il ne la remarque même pas, parce qu’il n’a d’yeux que pour Bago. Bago qu’il détruit. Qu’il détruit à s’en détruire. Jusqu’à ce soir … il ne s’était jamais rendu compte à quel point ils étaient liés. « Déteste-moi. » A-t-il envie de lui crier. Déteste moi Bago … Je t’en supplie… Sang Jae est désormais sur le pas de la porte, dans le couloir, à fixer le garçon de son air désemparé avant de lui souffler ces mots douloureux. « C’est fini Bago … »

Il n’a jamais vu le visage de sangjae aussi grave. Comme si. Comme s’il allait lui annoncer sa propre mort. Comme s’il allait lui planter une lame dans le flanc par amour et par sacrifice. C’était pénible à regarder, pénible à supporter pour le plus jeune qui, encore, avait cette impression coupable d’avoir manqué de respect à jae. Tout était tourné de cette manière, tout était mis en œuvre pour que la culpabilité accable ce gosse qui ne désirait qu’une chose : une jolie histoire d’amour stable. Mais comme son ainé lui avait si ardemment appris : y a des gens qui sont juste pas faits pour être heureux. Et, en se visant, il avait concerné aussi bago dans ses paroles. Ça fait mal putain. Et ça lui déchire encore plus les entrailles quand il entend son bourreau s’excuser. Une lumière. Quelque chose qui lui aurait fait comprendre tous ses excès, et toute la patience du gamin pour pouvoir rester auprès de lui. sangjae avait-il enfin compris ? qu’il était capable de séduire quelqu’un au point où il lui serait fidèle toute sa vie ? Le tatoué n’arrive cependant pas à sourire. Comme un boomerang. Un revers de médaille qui s’apprêtait à lui écraser la face contre terre. Ça ne sentait pas bon, et il l’avait bien deviné. Les minutes qui suivirent ne furent qu’une simple et triste torture. Tout était flou dans ce que jae tentait de lui dire. trop dévasté. Trop coupable. C’était difficile à assumer, bago le comprenait bien. Mais il se contentait de secouer la tête, les sourcils et les épaules voûtées, le cœur filant dans son corps à en perdre haleine. Que ne pouvaient-ils pas faire ? est-ce que leur union ne sera jamais qu’une simple illusion ? Un rêve que le martyr ne s’était accordé à vivre que pour quelques journées ? il ne comprenait plus. Alors il le regarde se reculer, impuissant. Parce que s’il lui dit de rester, ça ne servira à rien, à part leur faire trop de mal à tous les deux. Un déglutit passe douloureusement dans sa gorge alors que le coup de grâce vint définitivement le mettre à terre. Ses genoux claquent contre son lino. C’est fini. Tout est terminé. Leur relation, même s’ils n’ont jamais pu la définir, était brisée. Bago sut à ce moment précis que c’était la dernière fois qu’il apercevait ce visage mordu par une souffrance dont il ne connaitra jamais la cause. Après tout ce temps à patienter. Pour une rupture. Il a le souffle coupé. Comme si la colère grimpait dans ses veines. L’étudiant trouva la force de se relever et de hurler toute la rage contenue dans son corps depuis des mois mêlant à ça un piteux chant d’amour. « - pourquoi tu fais ça ?! pourquoi tu me retires tout ce que j’ai ?! pourquoi tu décides de mettre un terme à quelque chose qui n’a jamais commencé sangjae ! on était quoi toi et moi ? je saurais même pas te dire. et pourtant cette relation je m’y étais attaché, si bien que j’ai coupé des liens avec des personnes auxquelles je tenais. Putain pourquoi tu lâches prise alors que tu sais que tu me feras sombrer le premier hein ? t’étais tout. » et, dans un coup d’éclat, bago s’avance, écrasant, pour la première fois, son poing maigre et osseux contre la joue de son ancien amant.

Quand son poing s’écrase sur sa joue Sang Jae grimace en reculant d’un pas. Il le rattrape entre ses bras alors qu’il s’écrase contre le mur d’en face. Son dos cogne alors qu’il enferme ses bras autour du corps frêle de Bago. Il  y a tellement de vérité qu’il ne saurait lui balancer, lui qui s’est toujours foutu des sentiments des autres. La culpabilité qui l’étouffe lui ferait presque regretter cette décision qu’il prend … a-t-il raison d’agir ainsi ? Pour la première fois il doute. Pour la première fois il souffre. Il tient ce corps entre ses bras réalisant qu’il n’avait ni envie de le lâcher, ni envie de le quitter, mais il sait qu’actuellement, qu’aujourd’hui, qu’en ce moment, c’était la meilleure décision à prendre. I ne pouvait pas vivre avec cette descente aux enfers qu’il faisait vivre à Bago sur la conscience. C’était trop dur pour lui. Trop dur de lui faire du mal comme ça et de le regarder encore droit dans les yeux … « Je peux pas … » Maintenant qu’il avait Soo Young ça changeait la donne. Il y avait cette voix au fond de lui qui lui criait qu’il faisait la pire erreur de sa vie en laissant Bago. Il le savait. Oui, il le savait dans le fond que Bago était sûrement l’homme de sa vie. Laissant à Lei ce statu qu’il représentait en étant l’amour de sa vie. Le pire connard qui soit aussi. Jae le serre dans ses bras sans savoir si c’était pour empêcher le plus jeune de lui faire du mal ou de partir … Il ne savait comment réagir dans le fond … Il suffoquait Jae. Il se redresse, inverse les positions et plaque Bago au mur. Il le bloque de son bassin et attrape son visage dans ses mains calleuses. « Je t’aime putain t’comprends pas Bago, j’arrive plus à faire semblant, je n’arrive pas à faire comme si ça n’avait pas d’importance que je t’éclate le cœur comme ça … » Avec lui il avait l’impression de vriller, l’erreur de sa vie, il aurait mieux fait de le laisser tranquille dès le début, de ne pas sombrer avec lui et de ne surtout pas tomber amoureux de lui … Et lâchant ses faibles mots dans un souffle remplie de culpabilité et de pardon demandé silencieusement « J’ai quelqu’un … j’ai quelqu’un d’autre et j’ai envie d’y croire … je sais que ça m’sauvera  pas … mais j’peux pas te … » détruire encore plus ? N’est-ce pas qu’il est en train de faire ? L’achever ? Il n’a pas envie de voir cette étincelle dans les yeux du plus jeune s’éteindre. Dans un élan totalement désespéré il se jette sur les lèvres de Bago se mentant à lui-même en se disant que c’était la dernière fois. Il serre le visage du plus jeune, sûrement à lui faire mal, et se perd sur ses lèvres mélangeant ses larmes salés à leur baiser. Il venait de lui avouer ses sentiments mais sa lâcheté gâchait tout … Je t’aime, mais j’suis pas suffisamment fort pour rester à tes côtés …

Sangjae n’a, dans le fond, jamais aimé que lui-même. bago l’avait compris à la minute où il lui avait dévoilé ses sentiments avant de lui annoncer qu’il fréquentait quelqu’un d’autre. l’enfant n’arrivait même pas à se réjouir de cet éclat de vérité. Il était simplement dégouté. Dégouté de voir que jae avait mis autant de temps pour parler alors que pendant toute cette période, il n’avait pensé qu’à sa gueule. Et il le faisait encore aujourd’hui. Il choisissait le confort d’être avec quelqu’un qui était certainement moins aimant que bago, mais qui était beaucoup plus simple à gérer. Une marionnette qu’il pouvait contrôler. Et de l’amour, le gosse passa aussitôt à la haine. Il n’arrivait plus à regarder son ainé dans les yeux, sans avoir envie de lui demander de partir. Pourquoi était-il venu ? pourquoi avait-il pris la peine de le voir pour lui dire qu’on ne sait quoi était terminé ? pour soulager le peu de conscience qui lui restait ? bago n’y croyait plus. Il ne croyait pas en ses sentiments, il se disait simplement que c’était la dernière fois qu’il le voyait. La dernière fois que sangjae voyait bago, vivant. Le tatoué avait placé tant d’espoir dans ce lien qui l’unissait à son bourreau. Il fréquentait quelqu’un d’autre alors ? alors c’était terminé. Et ses je t’aime si ardemment prononcés ne pourront rien y changer. On ne le trahissait pas bago. On ne le remplaçait pas. lui qui avait toujours rêvé d’être en couple avec jae, voyait son envie filer au profit d’un autre.

Il se laissa mener, les bras pendants, les lèvres immobiles contre celles de son ancien amant. Il n’avait qu’une seule envie, le voir s’en aller. Partir rejoindre son nouveau jouet. Bago n’était pas le bon. il n’était celui qui pouvait le sauver malgré ses nombreux sacrifices. Il ferma les yeux le temps du baiser partagé, et finalement, le gosse posa ses doigts sur les épaules de cet inconnu pour le faire se reculer. Son nez se plissa, tout le respect et l’amour dans ses yeux avaient disparu. « - arrête de pleurer. » arrête de faire la comédie. Si seulement sj pouvait voir à quel point l’étudiant avait mal, par respect il resterait froid. Le plus jeune secoua la tête. « - ça sert à rien de te mettre dans des états pareils alors que tu es l’unique responsable de ce dénouement. » ils auraient pu être ensemble, vivre ensemble, comme un couple, jamais dans la normale mais c’était ce qui aurait fait leur force. Malheureusement le ténébreux en avait décidé autrement pour –on ne savait quelles raisons-. « - fait-moi l’amour une dernière fois et après tire toi, je ne veux plus jamais entendre parler de toi. » plus la peine d’essayer de le retenir ; le gamin avait assez prouvé son amour comme ça.

Aujourd’hui quelque chose est mort en bago. Il ne sera plus jamais cette personne joyeuse, frivole, niaise et généreuse. Il ne sera plus jamais lui-même. il deviendra comme sangjae après s’être fait trahir par un être qui lui était cher.

Parce que le gosse avait raison, jamais sang jae ne s’était montré aussi pathétique devant quelqu’un. Il devait se montrer fort pour rendre la chose plus facile. C’était ce  qu’il se persuadait. Pendant une seconde il s’était demandé si Lei avait réagi comme ça pour lui. S’il avait porté ce masque d’indifférence pour que Sang Jae souffre moins ? Quelle connerie. On ne souffrait pas moins de voir l’autre nous quitter. Le simple fait qu’il parte suffisait pour vous déchirer le cœur, son absence était un vide beaucoup trop douloureux à supporter. Alors non il n’y avait pas de bonne façon de partir. Et Sang Jae le réalisait à cet instant. Quand Bago se montre dur avec lui, qu’il lui somme de coucher avec et de partir Sang Jae ne sait plus comment réagir. Il a l’impression de faire une erreur mais en même temps de ne voir que cette solution pour tenter de les sauver avant que ça ne soit trop tard. Sang Jae le plaque au mur retrouvant sa fureur habituelle. « Ne me parle pas comme ca ! » crache-t-il. Est-ce que Bago oubliait à qui il parlait ? Sang Jae se redresse de toute sa hauteur dominant le gosse le visage froissé. « Est-ce que je me suis montré trop clément avec toi Bago ? » siffle-t-il. « Je suis venue jusqu’à toi aussi misérable que pathétique. Ça ne te donne pas le droit d’agir ainsi avec moi. » Les vieilles cicatrices s’étaient soudainement ouvertes collant des nausées et une peur panique au plus vieux qu’il masquait derrière une colère froide. Il avait si souvent ouvert son cœur à Lei alors que ce dernier l’avait repoussé pour l’endurcir. Sang Jae comprenait la fureur du plus jeune mais ne supportait pas de le voir le repousser ainsi aussi violemment, le mettant fasse à ses choix. « Si tu es en colère je le comprends mais ne me donne plus  jamais d’ordre comme tu le viens de le faire. » ses doigts coincent les joues du garçon sous ses doigts et il grimace. Bien sûr qu’il a mal au cœur. Bien sûr qu’il le veut aussi dans sa vie. Mais il y a des choix à faire dans une vie et Sang Jae se persuade qu’ils se sont connus trop tôt. Il déglutit et le relâche en posant ses paumes de chaque côté de son visage sur le mur derrière Bago. « Tu veux qu’on fasse l’amour Bago ? » souffle-t-il en croisant son regard. le jaugeant autant qu’il le teste. Lui et sa docilité. Sang Jae l’avoue, il essaye de rendre les choses plus faciles pour lui-même.

Bago ne bronche pas quand sangjae le plaque contre le mur pour lui exprimer une fois de plus son mécontentement. Il l’a laissé tomber, il le laisse tout seul. alors maintenant il n’a plus le droit de grogner quand l’enfant agit selon son bon vouloir. Il ne lui appartient plus. Et il ne lui appartiendra plus jamais. L’étudiant a donné sans réfléchir, sans penser qu’un jour tous ses gestes, tous ses mots un peu trop voluptueux ou amoureux se retourneraient contre lui. il l’a perdu. Avec tous les efforts du monde il n’a pas plus le maintenir auprès de lui. bago est un perdant, perdant de sa dignité et perdant de sa récompense, alors maintenant il ne se laissera plus faire. « - t’as plus le pouvoir et le droit de m’obliger à faire quoi que ce soit. » il fallait y réfléchir avant sangjae. Il baisse alors les yeux et attrape mollement la main du jeune homme qui le retenait prisonnier comme pour l’apaiser, le calmer. c’est trop dur de le laisser filer, trop dur de devoir continuer à vivre quotidiennement avec ça. Un soupir passe ses lèvres alors qu’il caresse sa paume. Il va atrocement lui manquer mais il a fait son choix. et à sa question bago hoche simplement la tête, soudain timide, soudain pudique, est-ce que ça leur était déjà arrivé ça ? de montrer des sentiments ? presque comme un couple normal ? c’était terrifiant et en même temps c’était ce que bago avait toujours voulu. Finalement, au bout de quelques secondes, le regard du plus jeune décide d’affronter celui de son ravisseur. Pouvait-on parler d’un syndrome de Stockholm ? pouvait-on dire qu’il était tombé amoureux de la personne qui lui a fait vivre tant de moments difficiles et humiliants ? certainement oui. Et rien que le fait d’évoquer cette hypothèse fait frémir l’enfant qui retrouve des réflexes que sangjae lui avait appris. Alors il l’embrasse enfin. Un peu débutant, peu confiant. Il attend d’être guidé par quelqu’un qui s’y connait encore moins dans ce domaine-là que lui. mais si jae l’aime, alors il le protègera et lui montrera le chemin. La gorge du tatoué se gonfle sous la tristesse, ses yeux rougissent autant que le dos de son aimé qu’il est déjà en train de pincer sous des doigts incertains. Il a le sentiment que s’il le lâche, il tombera. Le baiser cesse. Bago se jette dans ses bras, il s’enfonce contre son torse, ça lui fait mal, il est compressé, il est trahi et pourtant il se sent apaisé, quelques secondes du moins. Parce que la réalité revient trop vite. Et trop vite le garçon se retrouve sur son lit à attendre qu’on vienne le consommer.

C’est rempli d’haine que Sang Jae reste près de ce gosse qu’il détruit et si d’ordinaire il le vivait bien et qu’il se moquait pas mal du mal qu’il faisait, aujourd’hui c’était différent ; aujourd’hui Sang Jae savait qu’il se faisait du mal à lui aussi de croiser ce regard dévaster. Il le détruit, autant qu’il se détruit. Sang Jae sait dans le fond qu’il ne fait pas le bon choix en laissant Bago, mais c’était tellement plus simple pour lui … moins effrayant … Il s’accroche à cet amant si furieux contre lui qu’il serre malgré tout contre lui. Et Bago vacille,  tremble, entre ses bras robustes qui ne flanche jamais. Est-ce que Lei a ressenti ça le jour où il a laissé Sang Jae ? Cette culpabilité qui vous déchire le cœur … Il suffoque alors que le plus jeune lacère son dos. Il le regarde tomber sur ce lit, se demandant s’il ne ferait pas mieux de quitter la chambre maintenant ? Il serre les dents et jauge son amant en penchant la tête sur le côté. « C’est vraiment ce que tu veux ? » souffle sa voix cassée en regardant ce corps frêle couvert de cicatrice que ses tatouages rendent plus agréable à regarder. Finalement Il ne lui laisse pas le  choix et commence déjà à ouvrir son jean. Sans prendre de temps avec une fureur de vivre qui transpire sous sa peau. Il s’allonge sur Bago et l’écrase de tout son poids comme pour ressentir la sensation de ce corps chaud qui épouse ses formes à la perfection. Il tire avec  hargne sur son jean pour libérer Bago de ces vêtements et souffle en serrant les dents « lève ton bassin. » C’est un mélange d’émotion dans la tête de Jae, il est aussi furieux que désolé, aussi énervé que triste. Il aimerait pouvoir le garder parce qu’après tout c’est toujours ce qu’il a fait. Avoir les hommes qu’il voulait sans se soucier de fidélité. Mais aujourd’hui, ça le dépassait et il ne comprenait plus pourquoi il ne pouvait plus. Pas avec eux d’eux. Pas avec lui  … il ne pouvait pas décemment continuer de le torturer comme ça … et c’est presque à lutter contre lui qu’il le quitte. Il se jette sur les lèvres de Bago avec une fougue nouvelle en soufflant. Il presse son bassin contre le sien et serre sous sa poigne les poignets du garçon. Il l’embrasse à en perdre haleine, retenant à peine son souffle pour mieux savourer le goût de ces lèvres. Putain c’était normal d’être déjà en manque de lui ?