Counseling time ft. Nora
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Counseling time ft. Nora | Mar 2 Mai - 20:52 Citer EditerSupprimer
Assis en tailleurs, mon bloc note dans la main, j'écoutais la fin de ce qu'elle avait à me dire concernant cette dernière conversation qu'elle avait eue avec son petit ami, puis posais un peu ma main libre devant le bas de mon visage. « Hm... d'accord. » Je me redressais un peu pour prendre un verre d'eau et le remplit, avant de venir le poser sur la tablette proche du siège sur lequel elle se trouvait. « Nora, dites-moi si je résume la situation correctement et si j'ai bien compris ce que vous avez vécu. » Je lui lançais un regard, comme pour attendre qu'elle me donne le feu vert, puis posais mon carnet à côté de moi, avant de croiser les mains sur mes jambes. « Vous lui avez donc dit que vous auriez bien aimé qu'il vous parle plus, mais que ça se fasse spontanément de sa part... et en même temps, que vous n'avez pas envie de le forcer à quoi que ce soit et qu'il est bien comme il est. C'est ça ? » Un temps. J'attendis son approbation. « Maintenant... imaginez... que je vous dise que j'aimerais bien que vous vous coupiez les ongles un peu plus court que vous les avez là et, s'il vous plaît, que vous pensiez à le faire sans que j'aie besoin de vous le demander. Mais bon, non, en fait... si vous vous sentez mieux avec les ongles longs, écoutez, gardez-les comme ça, hein, c'est bien aussi. Je ne suis pas la pour vous dire quoi faire... même si je préférerais qu'ils soient plus courts quand même, c'est plus agréable, quand je vous serre la main... » Je pris le temps de l'observer une nouvelle fois. « Comment vous sentez-vous, quand je vous dis ça ? » Deux informations qui donnent des indications totalement opposées.
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Re: Counseling time ft. Nora | Mar 2 Mai - 21:06 Citer EditerSupprimer
Alors voilà. J'avais tout dit au psy. Je lui avais dis que j'aurai aimé que Hansoo me parle plus. Que j'ai essayé de lui expliquer mais il comprend pas. Il me demande ce que je veux savoir. Comme si on était deux parfait étrangers. Pourquoi c'est pas plus fluide dans son cerveau sérieux ? Y a vraiment besoin d'une raison pour parler avec sa copine. Et moi qui de base voulait juste lui demander si ça lui arrivait parfois d'être jaloux on en était arrivé à une conclusion que j'irai au cinéma avec ma meilleure amie et lui sortirait avec le sien. Heureusement il m'avait demandé si demain on se voyait. La preuve qu'il me faisait pas la gueule. Le petit dej ensemble c'était sacré. Vraiment sacré. Si je ne mangeais pas avec lui le matin il y avait neuf chances sur dix pour que ma journée soit pourrie. Sans compter le fait qu'il regarderait en plus de ça mes snapchat sans même y repondre. En plus je peux voir quand il met le replay. Et je sais qu'il l'a mis en replay pour la photo oú j'étais en maillot de bain. Ce fils de chien. Bah il a même pas répondu. Bref. 《Hum...》 j'acquiesçais face à la question de mon beau gosse de psy puis le laissa comparer notre conversation de couple à se couper les ongles. Je me retins plusieurs fois de lui couper la parole pour crier "objection !" Mais s'il me disait ça c'était pas pour rien. Right ? 《Mmh...》 ok il venait de me faire la même remarque que Hansoo. Que je pouvais pas lui demander de faire un effort sans faire d'efforts. 《Je comprends bien mais...》 ok comment lui expliquer que j'avais peur de lui imposer des trucs ? 《Si jamais il aime pas parler j'ai pas envie de...enfin j'ai l'impression de lui demander quelque chose de grave. C'est...je sais pas. Je comprends que ce que j'ai demandé est pas logique et contradictoire mais...j'ai peur de commencer à lui trouver des reproches à les lui dire et qu'on finisse comme tous ces couples qui ne voient que le négatif chez l'autre. J'aime pas lui faire des reproches car il en a pas énormément. Je veux dire je l'accepte comme il est. Mais c'est vrai que...dès qu'on essaye de me faire parler de lui je me rends compte que j'hésite souvent. L'autrefois on m'a demandé s'il était jaloux...je ne savais même pas. J'ai l'impression de pas le connaître. Pourtant parfois je nous trouve en symbiose mais dès qu'on me demande quelque chose sur lui je reste muette. C'est aussi par timidité mais c'est aussi parce que je ne sais pas quoi répondre. Et j'ai peur de dire une ânerie et qu'à la fin j'entende des "tu connais même pas ça ! Tu sais pas ça etc" mais...En fait voilà. J'aurai aimé que mon copain me donne plus de chance de le connaître.》
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Re: Counseling time ft. Nora | Mar 2 Mai - 21:29 Citer EditerSupprimer
Je me redressais pour écouter sa réponse et hochais de temps en temps la tête, avant d'observer le paysage par la fenêtre, pour mieux assimiler ce qu'elle me disait et aussi pour ne pas trop lui imposer mon regard sur elle. « Ce n'est pas toujours facile de soulever quelque chose qui nous met mal à l'aise... il y a beaucoup de conversations qu'on n'a pas envie d'avoir, par peur du résultat. C'est normal, on anticipe tous plus ou moins les conséquences de nos mots sur l'autre, au moment de prendre la parole... » Je tournais la tête vers elle à nouveau.
« Je vais vous dire quelque chose, ce sera peut-être choquant :
On ne peut pas blesser quelqu'un avec des mots.
C'est impossible.
C'est la personne à qui on parle qui va se sentir blessée ou non face à ce qu'on lui a dit. C'est comme une balle de tennis... vous l'envoyez, plus ou moins fort, plus ou moins dans la tête de votre adversaire ou hors du terrain et ensuite, une fois qu'elle est partie, le fait que l'impact ait lieu ou non dépendra non seulement de s'il y a du vent ou pas dans l'air, mais aussi de la réaction de l'autre joueur.
C'est la même chose dans les conversations. Au moment de lancer une phrase, il est impossible de connaître exactement tous les paramètres avec lesquels votre interlocuteur va analyser ce que vous lui dites. Ni les souvenirs que cela fera remonter, les blessures, les émotions. Je ne pourrais, par exemple, jamais, jamais savoir tout ce qui se passe dans votre tête quand je vous dis quelque chose... et c'est vrai que je prends un gros risque, en m'adressant à vous, du coup. Le risque de me faire juger de sale type qui ne comprend rien ou qui vous embête, par exemple. » Je décroisais un peu mes mains. « Donc, peut-être que ce que vous pensez être grave, ne l'est pas pour lui... et inversement, peut-être que ce qu'il s'imagine être une conversation qui va vous fâcher ne vous fâchera peut-être pas. On aimerait tous être compris et acceptés tels que nous sommes, au premier coup d'oeil, comme par magie, mais malheureusement, comme on est tous différents, c'est impossible... » Je souris un peu. « J'ai l'impression que Hansoo aime vous faire plaisir, malgré tout... mais vous faire plaisir à vous, ce n'est pas forcément une corvée pour lui. »
Maintenant...
« Au fait, comment ça se passait, dans votre famille, quand il y avait des grandes décisions qui étaient prises ? »
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Re: Counseling time ft. Nora | Mar 2 Mai - 21:36 Citer EditerSupprimer
Je ne savais plus quoi répondre à tout ça. La seule chose qui me restait c'était mes yeux pour pleurer. Il venait d'un coup. De tout remettre en question. Je l'aimais beaucoup ce psy. Énormément même. Depuis le temps qu'il me suivait je n'avais toujours pas été déçue. Et quoi qu'on en dise il m'aidait à mon rythme. Il avait sa manière à lui d'expliquer les choses. C'était parfois cru parfois plus doux mais ça restait concret et vrai. Il avait raison encore une fois. Ça servait à rien que j'ai peur des réactions des autres de toute manière ça ne changerait pas la réception de mes paroles. Comme le disait si souvent mon père "La peur n'écarte pas le danger" et il avait sans doute raison aussi mais on ne pouvait pas me demander à moi de ne plus avoir peur. C'était comme prendre confiance en moi. A quoi ça servait si deux minutes plus tard on me l’anéantissait.
Ne sachant quoi répondre à son petit discours je me contentai de renifler avant de toussoter. Je sentais que les larmes allaient sans doute venir. Mais il ne fallait pas que ça coule. Les larmes,la peur, tout ça n'y changerait rien. Pleurer ne m'aiderait pas. Je me contentai simplement de boire un verre d'eau puis de réfléchir à la dernière question de mon psychologue. Wow quelle question. Il voulait vraiment savoir ça ? 《A priori je n'ai jamais eu le choix de dire quelque chose. Mes parents ont toujours un peu décidé pour moi...mon frère a...mon frère a eu excusez-moi le terme, il a eu plus de couilles que moi. Quand mon père a dit qu'on partait. Qu'on allait vivre au Japon il a refusé. Je crois que je n'ai jamais eu le choix en fait. Ou alors ça aurait été un choix contre ma famille mais je ne pouvais pas me risquer a la perdre disons 》confiai-je en haussant les épaules. 《 Puis...de toute manière à partir du moment où j'étais une fille enfin je veux dire...on m'a dit de faire ceci et cela de laisser les hommes faire ceci et cela et pareil pour la religion. Ça me rend heureuse si ça rend heureux les autres heureux. J'ai pas envie de décevoir. J'ai déjà déçu mon frère en partant et depuis j'ai pas de nouvelles. J'aime pas décevoir alors...C'est bête mais je laisse les autres me guider. Je me dis qu'ils prendront de meilleures décisions que moi. De tout manière c'est pas comme si mon avis comptait beaucoup en général vous savez》
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Re: Counseling time ft. Nora | Mar 2 Mai - 21:43 Citer EditerSupprimer
J'étais content que Nora me fasse confiance et accepte de dévoiler ce qu'elle avait sur le coeur, ouvertement. Je n'étais pas là pour juger quoi que ce soit de sa vie ou de ses actes, ce n'était pas mon rôle ni celui de personne, d'ailleurs, à part elle, mais pour la soutenir à ma façon, afin qu'elle puisse avancer. Ce que la jeune femme se mit alors à me raconter, quelque part, je m'y attendais. Je n'aurais pas abordé le sujet, autrement. Elle n'était ni la première, ni la dernière à se retrouver dans une situation délicate, où... l'enfant devait être un adulte. Où l'enfant se mettait lui-même dans une position qui ne devait pas être la sienne : celle d'être le garant du bonheur des autres, à commencer par ses parents. Je l'écoutais donc, sagement, attentivement, jusqu'à la dernière phrase, avant de prendre le temps de réfléchir un peu à mon tour, de boire une gorgée. « Et votre père se serait retrouvé tout seul au Japon, si ni votre frère, ni vous, n'avait accepté de le suivre. C'était surement un peu la seule chose que Nora avait en son pouvoir pour que papa ne soit pas malheureux, sans personne à Tokyo, à l'époque. Je suis certain que vous êtes une personne très présente pour soutenir vos amis quand ils ont besoin de vous, aujourd'hui. » Je reposais mon verre et me penchais un peu en avant en recroisant mes mains et en la regardant. « Rendre heureux les autres... ce n'est pas votre responsabilité, pourtant, vous vous rendez compte, le poids que vous vous mettez sur les épaules ? Vous n'avez pas demandé à naître, c'est vos parents qui ont décidé de vous accueillir dans ce monde, c'est donc à eux de s'occuper de vous, puis-ce qu'ils ont décidé d'avoir un enfant. Ce serait égoiste et sans doute culpabilisant de demander à votre fille d'essuyer vos larmes, après une dispute de couple, non ? Le pouvoir de rendre heureux, c'est comme le pouvoir de rendre en colère... il n'existe pas vraiment. On ne peut jamais savoir si oui ou non notre tentative d'aider quelqu'un sera un échec ou un succès... » Je fronçais un peu les sourcils, mais restait calme. « Je vais vous demander de fermer les yeux... allongez-vous tranquillement. » J'attendis qu'elle le fasse. « Voila... maintenant, Nora... imaginez à quoi vous ressembleriez si vous étiez parfaite. Une fois que vous avez l'image en tête, faites moi signe. » J'attendis à nouveau, puis commençais à lui demander de me décrire comment était cette personne, physiquement, ce qu'elle dégageait, où elle en était dans sa vie professionnelle et privée.
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Re: Counseling time ft. Nora | Jeu 25 Mai - 13:39 Citer EditerSupprimer
Certes la conversation que j'avais actuellement avec mon psychologue me faisait du bien mais elle restait tout de même stressante. Cette intrusion dans la vie privée de quelqu'un...Devoir tout raconter, devoir se replonger dans des souvenirs, c'était important, mais ce n'était pas évident. Ce n'était pas évident de devoir faire face à tout ça, de critiquer les agissements de mes parents, alors qu'ils avaient toujours tout fait pour que je réussisse. Je leur devais d'être redevable. Tout comme je devais être redevable à tout ce qui m'avaient un jour aidé dans la vie. C'était normal non ? L'écoutant, je me passais une main dans les cheveux pour finalement jouer avec le bout d'une mèche. Nerveuse ? Quelque peu. C'était dur d'entendre qu'on était pas obligé de rendre les autres heureux, qu'on ne pouvait pas savoir ce que nos actions allaient procurer à l'autre. Mais...Pour moi c'était le cas. Pour moi j'en avais besoin. «ça me rend heureuse de voir les autres heureux vous savez... » c'était peut-être logique ce que je disais là...Je ne comprenais pas les gens qui aimaient vivre dans le malheur, ou qui s'estimaient content de voir son ami, dans le même état. J'étais contre toute cette négativité. Je partais du principe qu'on ne pouvait pas s'élever si les autres autour de nous ne s'élevaient pas non plus. Les gens qui se plaisaient dans leur malheur étaient pour moi des parasites à fuir le plus possible. Tout simplement. Les périodes d'inconforts auxquelles tout le monde avait droit, il fallait les surmonter en tant qu'humain pour pouvoir s'épanouir, pas en tant que victime de la vie.
Victime de la vie...Est-ce que c'était ce que j'étais actuellement ? Là, à me morfondre chez le psy ? Je ne pense pas. Lorsque le psychologue m'invita à m'allonger, je ne me fis pas prier. Comme demandé je fermai les yeux puis croisai mes mains au dessus de mon ventre, essayant de me vider un peu l'esprit, le temps qu'il énonce mon nouveau devoir. Imaginer une Nora parfaite. Wow. C'était pas un simple devoir ça. La Nora parfaite...un petit sourire aux lèvres je me pris à imaginer un peu trop de choses. Encore plus que lorsque mon cerveau se faisait des films. C'était impressionnant ça, comment le cerveau se faisait des films...c'était peut-être pour ça au final qu'on était toujours déçu par quelque chose ? Peut-être qu'au final, on séparait le bonheur du malheur car, on obtenait le choix qu'on ne voulait pas, tout bêtement. Mais est-ce qu'on pouvait avoir tout dans la vie ? Je ne crois pas. «Je...excusez-moi de vous dire cela...mais je crois que la Nora parfaite n'existe pas. Personne n'est parfait. Il y aura toujours quelqu'un pour...pour détester votre corps, détester votre caractère, il y aura aussi toujours une partie de nous qu'on voudrait améliorer...etc etc...Je ne crois pas qu'on puisse être parfait... » Je restai un instant dans le silence avant de reprendre. « Cependant...je peux vous parler de la Nora presque parfaite, celle que j'aimerai être. J'aimerai que Nora parfaite soit...confiante. J'aimerai qu'elle se balade dans la rue et qu'elle se dise ''bon sang je suis belle quand même'' plutôt que... ''oh mon dieu cette fille a un plus beau visage que moi, elle n'a pas de gros traits, elle n'a pas si elle n'a pas ça etc ! '' J'aimerai voir ma propre beauté avant celle des autres...J'aimerai réussir à penser à moi avant tout le reste. Mais c'est très dur. J'ai déjà eu à certains moment des périodes...un peu égoïstes ? Mais on m'a souvent critiqué pour ces choix, alors j'ai appris à pouvoir plaire à tout le monde. Mais je crois que la Nora presque parfaite est plus forte. Je pense qu'elle ne se laisse pas faire, elle n'est pas méchante du tout, elle est juste...moi. Enfin pas moi enfin si moi puisque c'est moi hahaha mais... » je ricane un instant , en ouvrant les yeux avant de jeter un coup d'oeil au psy. « Ce que je veux dire...c'est que la Nora presque parfaite...elle veut juste vivre pour elle. C'est tout ce que je lui demande. » ok vivre pour elle, son mec, sa famille et ses trois potes. Mais c'est tout. Le reste ça doit pas être de mon ressort. «Je sais pas si j'ai bien répondu...à la question » jetant un regard par la fenêtre à l'autre bout de la pièce, je fixai alors le ciel. Y avait du soleil. Ça me manquait le soleil. Le vrai en tout cas. Celui qu'on trouvais dans les campagnes, dans les grandes plaines, avec le vent doux qui vous rafraîchissait un peu. Ce genre de choses me manquait soudainement. «Je crois que Nora presque parfaite aimerait ouais...elle aimerait faire les choses pour elle, peu importe ce que les autres disent ah ! Et la Nora presque parfaite elle rêve quand même d'un grand dressing hahaha...mais ça j'ai déjà...ça compte pas, pas vrai ?»
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